La question de la censure au théâtre devient un sujet de préoccupation croissant pour les producteurs et diffuseurs, notamment en raison de l’impact grandissant des élus locaux sur la programmation des théâtres municipaux. Selon un sondage Médiamétrie réalisé pour l’Association pour le soutien du théâtre privé, 40 % des Français estiment que certains sujets n’ont pas leur place sur scène, en particulier la religion, les guerres (49 %), et la politique (43 %). Ce rejet de certains thèmes semble influencer les programmateurs de spectacles, qui hésitent à proposer des créations jugées « clivantes », notamment dans les théâtres des petites villes.
Caroline Verdu, vice-présidente d’Ekhoscènes et directrice du Théâtre La Pépinière à Paris, dénonce une nouvelle forme de censure « insidieuse », influencée par les élus locaux, qui préfèrent éviter les sujets susceptibles de heurter une partie de la population. Elle souligne que cette censure contribue à créer une fracture entre les grandes villes, plus ouvertes à la diversité, et les autres. Elle déplore que certains publics soient cantonnés à un théâtre de pur divertissement, ce qu’elle juge infantilisant et méprisant.