Catégorie : Arts de la scène

Superbes « Belles Places »  !

Par Selim Lander

Deux danseuses noires + deux circassiennes blanches, une pièce 100 % femmes avec une intention féministe affichée. Les danseuses sont souvent quatre en réalité car les deux circassiennes se mettent également à danser dans les tableaux à quatre. Après un prologue superflu au cours duquel est délivré en voix off un premier discours militant (éloge de la « femme djok », i.e. poteau mitan) à la clé, le spectacle commence et sera un enchantement de début à la fin, faisant oublier aussi bien le discours inaugural que celui qui viendra interrompre brièvement la pièce. Dans cette veine, on aura préféré le moment où une danseuse, micro en main, s’adresse à sa partenaire (puis idem pour les circassiennes).

Il n’y a pas si longtemps, on voyait fleurir sur les plateaux des pièces parlant des migrants : c’est sans doute ce qu’attendaient les subventionneurs. Désormais la mode est pour les sujets « woke » (racisés, femmes, lgbtq…). Ainsi va le monde. Toutes ces vertueuses intentions n’empêchent heureusement pas de faire de bons spectacles. Et celui-ci en est un, son ramage sauvé par son plumage.

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Mort de Betty Davis, pionnière de la soul et du funk, à 77 ans

La chanteuse américaine, seconde épouse de la légende du jazz Miles Davis, est décédée ce mercredi 9 février.

— Par Olivier Nuc et AFP agence —

Une voix sensuelle et grave, un groove qui rappelle étrangement ceux de Jimi Hendrix et de Santana, la chanteuse américaine Betty Davis, pionnière du funk et de la soul, icône inspiratrice pour des générations d’artistes malgré une carrière trop brève, est décédée mercredi 9 février à 77 ans. «C’est avec une grande tristesse que je partage la nouvelle du décès de Betty Davis, influenceuse musicale aux multiples talents et pionnière du rock, chanteuse, auteur-compositeur et figure de la mode», a annoncé une amie de longue date de Betty Davis, Constance Portis, sur le site internet de l’artiste.

» LIRE AUSSI – Betty Davis, sauvageonne du funk

La seconde épouse de la légende du jazz Miles Davis aura été une des figures de la scène musicale new-yorkaise des années 1960. Elle a enregistré la quasi-totalité de son œuvre entre 1964 et 1975, notamment sa chanson Get Ready for Betty. Elle a connu un grand succès, car parmi les premières elle a su inventer un lyrisme érotisant, qui deviendra une référence plus tard pour des stars de la magnitude de Prince et Madonna.

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Pour Patrick Womba

— Par Jean-Marc Terrine —

CALYPSO

Dans la nuit j’entends le chant de l’angélus des mornes
les coups de conque m’annoncent ton départ
j’entends déjà l’assemblée des conteurs
leurs pas
dans le cercle de la vie
ils se préparent
pour chanter des calypsos
chants de veillée pour apaiser ton âme
passage
nous sommes là pour t’accompagner
famille parents amis et alliés
là avec nos pensées pour répondre aux yé kric

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« Belles Places » en tournée !

À l’Artchipel le 12 février 2022 à 17 h

Rendez-vous le 12 février prochain à 17h à L’Artchipel – Scène nationale de la Guadeloupe pour découvrir cette nouvelle création danse et cirque contemporain !

Mis en scène par le chorégraphe guadeloupéen Léo Lérus, Belles Places, le tout nouveau spectacle de Métis’Gwa, invite le spectateur à une conversation originale à mi-chemin entre la danse et le cirque contemporain, menée tambour battant par quatre femmes aux personnalités, âges, corps et origines différentes. 

Nouvel opus d’un cycle de rencontres artistiques entre le cirque et la Caraïbe initié depuis 2018 par Métis’Gwa et ses partenaires Le Plus Petit Cirque du Monde et Touka Danses – Centre de Développement Chorégraphique National de Cayenne, Belles Places est le témoin vivant d’une écriture de cirque caribéen qui s’affirme, croisant rythmes, métissages et innovation artistique.

Une création caribéenne danse et cirque contemporain, pour quatre artistes féminines de Guadeloupe, Guyane et France hexagonale et deux roues Cyr.

Propos artistique

Un cheminement collectif questionne la femme dans sa diversité. Empreinte de cultures et de couleurs caribéennes, cette conversation vivante s’articule entre danse, cirque et prises de parole.

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Congo Jazz Band

Par le Groupe de recherche Achac
Chaque année, le Festival des Francophonies, aussi appelé Zébrures d’automnes, réunit à Limoges des artistes francophones venus des quatre coins du monde. Pendant dix jours, musiciens, danseurs, poètes, et comédiens s’expriment à travers leur art et éclairent le monde contemporain. Pour la 37e édition qui s’est tenue en 2020, Hassane Kassi Kouyaté, metteur en scène et directeur du festival, a fait appel au romancier et dramaturge Mohamed Kacimi pour co-réaliser l’excellent spectacle Congo Jazz Band. Ponctuée de dialogues puissants et de musique essentielle, la pièce plonge le spectateur au cœur de l’histoire de la colonisation de l’Afrique et plus particulièrement celle du Congo. Après avoir été accueilli à l’opéra de Limoges, Congo Jazz Band sera prochainement joué en Belgique, à Namur et Bruxelles, au mois de février 2022. 

Hassane Kassi Kouyaté, né au Burkina Faso (avant les indépendances : Haute-Volta), a grandi dans le milieu du spectacle en Afrique et en Europe. Il devient metteur en scène et ses création sont jouées partout dans le monde. Dans ses œuvres, il s’intéresse particulièrement à l’histoire, à l’oralité et au conte.

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Difé Kako présente le Festival le Mois Kréyol

Rien ne pourrait empêcher la compagnie Difé Kako, d’honorer son rendez-vous annuel. Des ajustements, des adaptations, mais bien présente.

La compagnie de Chantal Loïal est sur le territoire avec le spectacle Josephine 2b qui traite du problème de chloredécone. Une sensibilisation en direction du jeune public.

Durant ce mois de février, Difé Kako sillonne les écoles pour le plaisir de tous.

(Re)Découvrir le spectacle.

 Le planning des évènements

Vendredi 18 Février : 8h-12h
1 SPECTACLE
École primaire mixte de Fond-Saint-Denis

Vendredi 18 Février : 14h-16h
1 SPECTACLE
Lycée polyvalent de Bellefontaine

Dimanche 20 Février : 10h-13h
STAGE de danse carnaval
l’Espace route des pitons
Le Carbet

Mardi 22 Février : 13h30-16h
2 SPECTACLES
École Morne Lavaleur
Saint Esprit

 

Mardi 01 Février : 9h30 – 11h30
1 SPECTACLE
Collège Emmanuel Saldes
Sainte-Marie

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Lion d’or du théâtre décerné à la Brésilienne Christiane Jatahy

La metteuse en scène et auteure brésilienne Christiane Jatahy a été couronnée ce lundi 31 janvier par le prestigieux Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de son œuvre théâtrale. Jatahy est une des figures les plus originales de la vague de théâtre qui a déferlé sur l’Atlantique et régénéré la scène européenne au cours des dernières décennies. Elcio Ramalho l’a jointe par téléphone à Rio pour recueillir sa réaction après l’annonce du prix.

« Je suis vraiment très heureuse avec ce prix, explique Christiane Jatahy. Je le considère comme la confirmation d’une reconnaissance de mon travail artistique que je développe depuis très longtemps. Cela me donne aussi la possibilité de continuer à penser le présent, mais aussi le futur. Donc, je dis merci beaucoup pour ce prix ! Et aussi pour tout le soutien que j’ai reçu pendant très longtemps, des aides reçues des théâtres français, mais aussi des théâtres en Europe, et au Brésil, parce que tout a commencé ici. »

À partir du 5 mars, Christiane Jatahya présentera au Théâtre l’Odéon à Paris sa pièce Entre chien et loup pour laquelle a été invitée en 2021 au Festival d’Avignon.

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Guy Régis Jr et le Nom du Père

« Les cinq fois où j’ai vu mon père », texte et m.e.s. de Guy Régis Jr

— Par Roland Sabra —

Le nom du père Guy Régis Jr le porte plutôt deux fois qu’une et c’est sans doute pourquoi « Les cinq fois où j’ai vu mon père » est certainement le texte le plus intime de Guy Régis Jr. Le pré-nom annonce ce qui doit advenir, ce qui n’est pas encore, avant même de différencier les individus au sein de la famille. L’ adjonction de  Jr au nom du père le souligne avec évidence en supposant une re-production forcément imparfaite de ce qui est déjà. C’est une pratique usuelle aux États-Unis mais aussi dans certaines sociétés arabes dans lesquelles le pré-nom porte la mention « fils de » ( Ben…). Si le père n’existe que par ses actes, l’enfant n’est donc, dans ce cas, que le prolongement d’un des actes du père.

L’auteur le dit très clairement dans son « travail, depuis des années, mère, père, fils, fille, défilent, s’entrechoquent indéfiniment.» Il pose la famille comme «clef du problème humain.»

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Hervé Deluge nous fait revenir « d’Paris »

— Par Gilbert Pago —

Cette année 2022 est celle du centenaire de Georges Éleuthère Mauvois. Sa bien connue comédie « Arrivé d’Paris », a été reprise par une mise en scène d’Hervé Deluge pour fêter cet anniversaire autour de la date du 28 janvier, date de naissance de l’écrivain (1922).

La rédaction de « Arrivé d’Paris » n’a ni le clinquant idéologico-politique d’ « Agénor Cacoul », (production flamboyante des années 60 qui révéla le talent de cet être à la fois littérateur discret et dirigeant communiste actif) ni le charme achevé de « Le Merisier », écrit en 2015 et véritable joyau faisant fulgurance dans la collection de nos textes littéraires à recommander.

« Arrivé d’Paris » a un ton plus léger ; il se donne (croit-on !) pour but de faire rire, y compris avec l’utilisation des traditionnelles bouffonneries du théâtre dit populaire. Pourtant, l’oubli de ce qui se niche dans cet écrit est à proscrire. N’oublions pas qu’on y découvre une langue créole se démontrant ambitieuse en ces années 90 du vingtième siècle. Un créole retravaillé par nos linguistes et nos artistes devenant un outil linguistique enrichissant le corpus de notre parler.

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Penthésilé.e.s – Amazonomachie

Samedi 29 Janvier 18h30 – Salle Frantz Fanon

Compagnie 0,10

La reine-pharaonne Hatshepsout, Anne Boleyn, Elizabeth 1er, Margaret Thatcher, Angela Merkel… la liste pourrait être longue des femmes qui ont été dans leur vie, avec plus ou moins de succès, aux prises avec le pouvoir.
Qu’elles l’aient choisi, qu’elles soient attirées par lui, qu’il leur soit assigné, toutes ont dû mener un combat pour l’exercer, le conserver, s’en défaire ou l’obtenir.

Penthésilée est la reine des Amazones. Cette tribu guerrière n’admet pas les hommes chez elle ou ne s’en sert que lorsque de nouvelles naissances sont nécessaires.
Penthésilée est une figure de la guerre de Troie.
Penthésilée, la reine, l’Amazone, est un mythe.

Penthésilé.e.s – Amazonomachie est un spectacle indiscipliné qui mêlera le théâtre, la danse, la musique/le chant et la vidéo.
Ce spectacle se développe en deux temps, deux parties. Il est séparé, fracturé, coupé en deux. A l’image de Penthésilée, qui doit sans cesse, au-delà de son amour pour Achille, trancher, prendre des décisions impossibles.
Tout commence à la mort de Penthésilée. A la chute de l’héroïne.


Conception, mise en scène : Laëtitia Guédon

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« Tabataba » : de Bernard-Marie Koltès, m.e.s. de Stanislas Nordey

— Par Michèle Bigot —

Dans ce court texte datant des années 80, Bernard-Marie Koltès aborde une matière délicate, celle de la relation incestueuse qui peut unir (et opposer) une sœur aînée et son jeune frère. En l’absence de parents, la sœur aînée est investie du rôle maternel, mais elle est aussi une sorte d’initiatrice à la vie affective et sexuelle de son fère. C’est en tout cas la situation de Petit Abou (joué par Emile-Samory Fofana) et Maïmouna (jouée par Jisca Kalvanda). La scène se passe à Tabataba, quelque part en Afrique de l’Ouest, mais ce pourrait aussi bien être dans n’importe quel village. C’est un soir de fête, tous les jeunes se sont fait beaux et s’apprêtent à sortir, boire, danser, flirter, mais pas Petit Abou qui préfère rester dans la cour de la maison à réparer sa mobylette. Maïmouna l’exhorte à sortir, puis elle le supplie, il y va de son honneur de grande sœur. Que vont penser les autres si Petit Abou ne sort pas et refuse de draguer les filles du village? c’est l’occasion d’un échange musclé entre frère et sœur, qui se termine sur une gifle magistrale.

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« Médecin de nuit » reçoit le prix Jacques-Deray du meilleur film policier

Le jury salue un film qui «porte l’empreinte du cinéma de genre : montrer, à travers une histoire particulière, une photographie de son temps ».

Le 18e Prix Jacques-Deray des détectives français est décerné à Médecin de nuit, d’Elie Wajeman avec Vincent Macaigne et Sara Giraudeau, a annoncé ce mercredi l’Institut Lumière, où il devrait être livré en février. “Le jury a distingué ce film pour sa mise en scène, son ambiance, son style nerveux, la qualité de ses interprètes et le traitement direct de son actualité. médecin de nuit porte l’empreinte du cinéma de genre : montrer, à travers une histoire particulière, une photographie de son temps», ont souligné les organisateurs.

Thriller gluant, où Vincent Macaigne fait ressortir le meilleur de sa noirceur, le film voit un médecin de nuit à bout de souffle, se retrouvant seul face à ses démons : sa compagne en sursis, sa jeune amante (Sara Giraudeau) qui prétend , son frère pharmacien (Pio Marmaï) impliqué dans un trafic d’opioïdes… C’est le troisième “film noir” d’Élie Wajeman après alyah (2012) puis anarchistes (2015).

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DEAL : une magistrale mise en demeure de la fraternité du désespoir.

— Par Dominique Daeschler —

Dans la solitude des champs de coton marque le début du long compagnonnage de l’auteur Bernard-Marie Koltès avec Patrice Chéreau . Ce texte est la source d’inspiration de Deal. Jean Baptiste André s’en empare , pour nous donner, entre cirque, théâtre, danse, un spectacle criant d’intelligence et de talent sur la relation à l’autre, sur le désir d’altérité et son rejet.

Dans un lieu improbable, deux hommes, entre chien et loup, errent, se voient, se heurtent, se parlent : sans qu’on ne sache jamais – et ce n’est pas innocent -ce qu’il y a à vendre. S’établit un rapport marchand entre vendeur et client, un deal un peu louche, dans un dispositif scénique carré qui joue joliment de la quadrature du cercle. On se cherche, on se rencontre, on s’esquive, on se détourne : chasse à l’autre mâtinée de danses, d’acrobaties, de bouts de textes proférés dans le souffle de l’effort. Debout ou au sol, le mouvement dit à la fois le refus de l’autre et son désir, le désir du désir de l’autre : juste, pas juste, oui, non.

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Ce qu’il faut retenir du très beau documentaire « Noirs en France », à revoir sur France.tv

— Par Laure Narlian —

Qu’est-ce qu’être Noir en France ? Dans un très beau documentaire diffusé mardi sur France 2 et visible en replay durant une semaine, la réalisatrice Aurelia Perreau et l’écrivain Alain Mabanckou donnent la parole à des personnes noires de tous âges et de tous horizons, tout en éclairant en contrepoint la fabrique des préjugés grâce à des images d’archives.

Ils sont jeunes, vieux, de Paris, Niort ou Bordeaux, à l’école primaire, lycéen, danseuse, aide-soignant, rapporteure à la Cour des comptes, rappeur, boxeuse, acteur-réalisateur, maîtresse de conférence, tennisman, journaliste ou ancien tirailleur, connus ou inconnus, et ils ont tous un point commun : ils sont Français et Noirs. Dans le très beau documentaire Noirs en France, à voir en replay sur france.tv jusqu’au 25 janvier, la journaliste Aurelia Perreau et l’écrivain Alain Mabanckou leur donnent la parole.

A travers leurs parcours individuels et d’intéressantes images d’archives, se dessine l’imaginaire universel qui nourrit la représentation que les Français se font des Noirs mais aussi la représentation que les Noirs d’ici se font d’eux-mêmes et de la France.

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Avec ‘Adieu hier’, Fabrice Éboué parle terrorisme, cancel culture et grand remplacement

À partir du 19 janvier au Théâtre Dézajet

— Par Julie Guillaud —

Dans son nouveau one man show, Adieu hier, l’humoriste s’attaque volontiers aux sujets qui alimentent cette élection présidentielle. Il jouera à compter du 19 janvier au Théâtre Déjazet à Paris.

Dans Barbaque , une comédie où les bouchers font la chasse aux vegans, Fabrice Éboué traitait d’un militantisme accepté pour certains, plus contesté pour d’autres. Pour son quatrième et nouveau spectacle, Adieu hier, le comédien est nostalgique de cette époque sans Covid et se sent dépasser par «l’émergence d’un nouveau monde». Et ne se lésine pas sur le politiquement incorrect. En près d’une heure et demie de performance, l’actualité est brassée sur fond d’humour noir. : cancel culture, terrorisme, Black Lives Matter, droits LGBT, rien n’est laissé de côté.

S’il est aussi question de l’égalité entre les hommes et les femmes, l’humoriste «ne tape pas sur le féminisme» mais plutôt «sur un militantisme exacerbé et systématique, qui devient contre-productif», explique-t-il pour nos confrères du Parisien . «Sur ce sujet comme sur d’autres, certains en tirent un business, un ego.

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Tropiques-Atrium célèbre Haïti

— Par Selim Lander —

Ce mois de janvier 2022 a permis d’ouvrir au bénéfice du public martiniquais quelques « Fenêtres sur Haïti », selon le titre choisi pour cet ensemble de manifestations : cinéma, théâtre, musique, expositions. Si Haïti est en très mauvais état (et ce n’est, hélas, pas d’hier, on pourra consulter au premier étage de l’Atrium des panneaux sur lesquels sont rappelées quelques-unes des atrocités commises par François Duvalier), sa créativité est intacte. Ainsi ces diverses manifestations ont-elles fait souffler un peu d’air frais sur une Martinique trop longtemps privée d’événements culturels.

René Depestre, on ne rate pas une vie éternelle, un film d’Arnold Antonin

Ce film tourné en 2016 alors que René Depestre avait exactement 90 ans, le montre dans une forme éblouissante. Disert, drôle, avec la modestie qui sied à qui n’a plus rien à prouver. Le simple récit de sa vie, puisqu’il s’agit de cela dans le film, une sorte de « Depestre par lui-même », parle suffisamment en sa faveur sans qu’il lui soit nécessaire d’en rajouter. Lycéen jugé indocile dans sa ville natale de Jacmel, on l’invite à aller voir ailleurs en lui offrant une bourse pour étudier en France.

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« La Cérémonie d’Ymelda », un film documentaire de Laure Martin Hernandez

Le 18 janvier sur Martinique Première

Synopsis :

Ymelda vit dans un monde peuplé d’esprits invisibles qui habitent les grands arbres et les sources de la Caraïbe. Chanteuse née en Haïti, elle a été baptisée dans la religion Vaudou, avant d’émigrer en Martinique puis à Paris. 35 ans plus tard, elle entame une création musicale et un voyage initiatique au Togo en quête de ses racines mystiques.

Un docu de 52 minutes, produit par YN Production/La cuisine aux images (société basée à Lyon) et France Télévisions (via Martinique Première). Les images sont signées Christophe Adélaïde, Vianney Sotès, Teddy Albert et Laure Martin Hernandez. Le montage a été fait par Gaël Dufief. Le film a bénéficié du soutien de la CTM, du CNC et du programme DocMonde . Il a été tourné en Martinique, à Paris et au Togo.

Ymelda Marie-Louise (Martinique)

Ymelda Marie-Louise, auteure, chanteuse, comédienne. Née en Haïti, Ymelda habite en Martinique depuis sa pré-adolescence. Elle a débuté sa carrière de chanteuse dans le zouk et le compas avant de renouer avec ses racines musicales traditionnelles haïtiennes. Elle a signé cinq albums : Deux albums avec le groupe créative, un album compas et deux albums de « mizic rasin » (musique racine) qui mêlent des rythmes vaudou et traditionnels haïtiens au jazz ou au rock.

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BélO en concert

Dimanche16 janvier à 17h  à Tropiques-Atrium

Né à Croix-des-Bouquets à Port-au-Prince, BélO débute la musique à l1 ans, dans ce quartier rempli de musiciens et de sons.

En 2005, il sort son 1er album, Lakou trankil, avec des musiciens de renom dont Richard Bona, qui remporte en 2006 le prestigieux Prix RFI Découvertes. La voie est tracée et BélO s’exporte avec son style, mélange de world music, rock, reggae, jazz et de rythmes afro-haïtiens, dénommé Ragganga. Ses chansons parlent d’éducation, des droits des femmes, de solidarité, de protection de l’environnement ou la paix en Haïti et dans le monde.

 En 2020 BélO remporte le Grand Prix et le Fandemonium avec le titre Eda au concours international de musique organisé aux Etats-Unis par Unsigned Only devant 7000 candidatures de 109 pays !

BélO, l’artiste au cœur immense – L’Express

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« Antigone à Molenbeek & Tirésias » Stefan Hertmans/Kae Tempest/Guy Cassiers

— Par Michèle Bigot —

Dans ce spectacle, Guy Cassiers choisit de faire appel à la tragédie grecque pour réunir deux transgressions, celle d’Antigone et celle de Tirésias. Dans les deux cas, c’est l’ordre patriarchal qui est interrogé, voire franchement bousculé. Antigone met les autorités au défi en choisissant d’ensevelir son frère en dépit de l’interdiction prononcée par le roi. Tirésias outrepasse l’ordre du genre en s’incarnant successivement comme homme puis comme femme. Les deux héros paieront leur transgression de la vie pour Antigone, de ses yeux pour Tirésias. Le don de prophétie qui est accordé à ce dernier en compensation pourrait bien être la plus cruelle des punitions: prophète de malheur, il est condamné à prêcher dans le désert. Des deux tragédies, on se demande laquelle est la plus brûlante en termes d’actualité!

Antigone revit aujourd’hui sous les traits de Nouria, étudiante en droit à l’Université, vivant à Molenbeek et réclamant aux autorités la dépouille de son frère Kamikaze de Daesh. Tirésias s’actualise dans la figure d’un adolescent, qui va connaître une transfromation de genre, avant de terminer sa carrière en prophète de l’effondrement.

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“Haïti mon Amour” : récital de Célimène Daudet

15 janvier à 18h 30 — Tropiques-Atrium

Pianiste franco-haïtienne, elle a été formée aux conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse de Lyon et Paris puis au Banff Centre au Canada. Elle a notamment remporté le Prix International Pro Musicis et a été nommée Artiste Génération Spedidam en France.

Son parcours a été récompensé par la médaille du Sénat. Ses qualités de soliste, son engagement artistique sont reconnus internationalement. Elle a récemment fait ses débuts au Carnegie Hall à New York, au Konzerthaus de Vienne, à la Philharmonie de Paris.

A l’initiative du Haïti Piano Project en 2017, afin de faire venir en Haïti un piano de concert, elle y créée le premier festival international de piano dont elle est la directrice artistique.

Sorti en 2020 et salué par la critique, Haïti mon amour propose un répertoire pianistique inédit de compositeurs haïtiens du 19ème siècle quasi inconnus, mais talentueux comme Ludovic Lamothe, surnommé le Chopin noir.

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« The Power of the Dog » et « West Side Story » grands vainqueurs de Golden Globes

Los Angeles – « The Power of the Dog » et « West Side Story » ont remporté dimanche les principaux prix lors d’une cérémonie des Golden Globes largement ignorée par Hollywood, et dont les lauréats ont été révélés en ligne, sans retransmission télévisée, ni tapis rouge.

Le sombre western de Jane Campion « The Power of the Dog » devient le deuxième film réalisé par une femme à remporter le Golden Globe du meilleur film dramatique. Il a également remporté les prix du meilleur réalisateur, et du meilleur acteur dans un second rôle pour Kodi Smit-McPhee. 

Le remake de Steven Spielberg « West Side Story » a été récompensé par le Golden Globe de la meilleure comédie ou comédie musicale, avec pour Rachel Zegler le prix de la meilleure actrice dans une comédie, et pour Ariana DeBose celui de la meilleure actrice dans un second rôle. 

Will Smith et Nicole Kidman ont reçu les Globes de meilleurs acteur et actrice dans un film dramatique pour leurs rôles dans « La Méthode Williams » et « Being the Ricardos« . 

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Voir « Ton beau Capitaine », de Simone Schwarz-Bart

Vendredi 14 janvier 18h 30 à Tropiques-Atrium

— Reprise de l’article publié le 15/05/20 par Janine Bailly —

En des temps différents, en temps ordinaires, je veux dire quand nous n’étions pas condamnés à sortir masqués, que les masques étaient réservés à la seule scène, que nous pouvions nous retrouver dans les salles de Tropiques-Atrium et partager de beaux moments de théâtre… en temps de paix dirais-je, si je voulais reprendre la rhétorique martiale du président Macron… en ces temps qui déjà nous semblent enviables et si lointains, nos enfants des établissements scolaires de la Martinique auraient découvert, au mois de mai 2020, la pièce de Simone Schwarz-Bart, « Ton beau Capitaine ». Mais hélas, l’adage populaire selon lequel « en mai, fais ce qu’il te plaît », est devenu obsolète… Alors, comme le dit une autre maxime, faute de grives, mangeons des merles, et pour  nous consoler un peu, regardons la captation vidéo, proposée sur la plateforme Viméo.

Créée en Guadeloupe en 1987 à Pointe-à-Pitre, jouée ensuite au Théâtre National de Chaillot à Paris en décembre 1988 dans la mise en scène de Stylo Cavé, la pièce fut présente dans une autre mise en scène, celle de Maud Galet Lalande au Festival d’Avignon en juillet 2018, en tant que spectacle sélectionné par la Région Grand-Est dans le cadre de son soutien au Off d’Avignon.

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De la Classe à la Scène : le parcours initiatique aux arts vivants

« Ne pas se rendre au théâtre, c’est comme faire sa toilette sans miroir.

  Arthur Schoepenhauer

À Ducos
4 écoles primaires – 4 jours de représentation
Une journée pas comme les autres…

8h00 : Dans la classe, le décor est planté…Un carré de scène…
L’artiste Laurence Couzinet, seule sur le plateau, attend…… « C’est Man Gisèle !!! »…. Chuchotent les enfants.
Ils rentrent dans la classe, découvrent sous un jour nouveau leur espace quotidien et s’installent pour : Être spectateur, regarder et écouter

8h35 : La pièce se termine sous les applaudissements et dans une ambiance chargée de l’émotion que l’artiste aura pu éveiller en chaque enfant.

L’échange, entre interprète, metteur en scène, élèves et enseignant peut commencer : chacun peut s’exprimer, s’interroger pour comprendre, analyser et développer son sens critique.
Après une pause récréation, la classe se retrouve en ½ groupe pour aborder la pratique théâtrale… Approcher cet art vivant en tant qu’acteur.
Le metteur en scène et la comédienne animent chacun un atelier, mettant les enfants en situation de jeu.
La journée se termine par la présentation d’une saynète interprétée par les élèves devant une autre classe de l’école.

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« René Depestre : on ne rate pas une vie éternelle » & « La cérémonie d’Ymelda »

— Par Roland Sabra —

Deux documentaires à propos de personnages haïtiens ce samedi 8 janvier 2022 à Tropiques-Atrium : René Depestre et Ymelda. Deux portraits que presque tout oppose. A tout seigneur tout honneur, d’abord Depestre. Il fallait pour un tel monument un cinéaste à la hauteur du sujet. Qui d’autre qu’Arnold Antonin pouvait y prétendre ? Le cinéaste haïtien, couvert de récompenses internationales, de distinctions pour l’ensemble de son œuvre, auteur en 1974 du célèbre «Haïti, le chemin de la liberté » retrace en deux heures une biographie passionnante d’un amoureux éperdu de la vie.  Écrivain, il a reçu le prix Renaudot pour son roman « Hadriana dans tous mes rêves » et le Goncourt de la nouvelle pour « Alleluia pour une femme jardin », citoyen du monde engagé il a fréquenté, rencontré, discuté, bataillé, travaillé, entre autres, avec André Breton, Gérald Bloncourt, Aimé Césaire, Leopold Sedar Senghor, Édouard Glissant, Pablo Neruda, Jorge Amado,Che Guevara, Hô Chi Minh et Mao Zedong, Heberto Padilla. C’est à propos de l’incarcération et du procès que le régime castriste intente au poète cubain qu’il est écarté du pouvoir, «  relégué à l’université de La Havane où il doit donner des cours à des policiers déguisés en faux étudiants : « Ma chaire était une fausse chaire et j’étais un faux professeur qui s’adressait à de faux étudiants.

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« Arrivée d’Paris », de Georges Mauvois, m.e.s. Hervé Deluge

Les 14, 15 janvier à 17h30 au T.A.C.

— Présentation par Lydie Bétis, Directrice du Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)

Un synopsis et une distribution qui nous promettent un merveilleux moment à passer.
La pièce en créole salue l’excellente plume de l’auteur Martiniquais tant apprécié feu Georges Mauvois, elle se déploiera par la mise en scène impressionnante du très talentueux Hervé Deluge.
Pièce très à propos, elle replace le spectateur dans un contexte de vie qu’il a connu ou qu’il a côtoyé – contexte qui reste d’actualité parce qu’il rappelle les déboires que génère la brulante question de l’indivision, Souvent la famille « lafanmi » (mot qui est passé dans le langage courant pour exprimer un lien fort même entre personnes sans liens de filiation) voudrait se dispenser des règles du droit notarial en matière d’héritage pour s’appuyer sur ‘le yon à lot’.

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