Catégorie : Arts de la scène

Cate Blanchett, actrice féministe deux fois sacrée à Venise

Paris – Cate Blanchett, actrice et militante féministe habituée des jurys et des palmarès, est une interprète polymorphe, capable de jouer aussi bien une princesse elfe, Bob Dylan qu’une célébrissime cheffe d’orchestre, rôle qui lui vaut un deuxième prix d’interprétation à Venise.

A 53 ans, l’actrice australienne a reçu samedi soir sur le Lido sa deuxième Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine en personnage ivre de pouvoir dans « Tár« , de Todd Field. 

Cette grande blonde, au visage diaphane, livre une performance marmoréenne dans ce drame qui évoque les questionnements sur l’identité ou la « cancel culture« . Elle y joue une cheffe d’orchestre ultra-célèbre, en couple avec une violoniste de son orchestre, qui va être rattrapée par son passé. 

Un rôle qui porte un regard complexe sur la dénonciation du harcèlement ou l’abus de pouvoir par des femmes sur leurs subordonnées, et fait écho aux engagements de l’artiste. 

Quinze ans avant ce rôle d’artiste, elle avait déjà remporté le prix à Venise pour « I’m not There » de Todd Haynes, où elle incarnait, franchissant la frontière du genre, un autre musicien, Bob Dylan. 

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Francis Huster et son Molière

— Par Selim Lander —

Francis Huster a Molière pour passion. N’a-t-il pas publié quatre ouvrages entièrement consacrés à son idole, dont, récemment, un Dictionnaire amoureux ? Il tourne par ailleurs avec un spectacle à intention pédagogique, Molière étant victime, selon lui, de trop de contre-vérités ou d’approximations qu’il importe de redresser. Si nul ne conteste que la vie de Molière demeure à bien des égards mystérieuse, tenter de rétablir la vérité est pour cette raison un exercice délicat. Nulle hésitation, pas le moindre doute, pourtant, dans l’exposé de F. Huster.

Se présenter, ainsi qu’il le fait, comme seul détenteur de la vérité, prendre à partie sans arrêt le public, lui asséner qu’il n’a appris que des fariboles et que les enseignants racontent donc n’importe quoi, pourrait passer à l’extrême rigueur si ses conclusions s’appuyaient sur des démonstrations, ce qui est loin d’être le cas. Comment affirmer sans aucune réserve, par exemple, que Molière est mort empoisonné à l’arsenic ou que sa tombe au Père Lachaise est vide, son cadavre ayant été jeté aux chiens ? Car si ce scénario a bien circulé, c’est sans la moindre preuve.

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Guadeloupe : l’avenir du Centre des arts, occupé, en question

Pointe-à-Pitre – Longtemps, le Centre des arts de Pointe-à-Pitre (CAC) a été l’emblème de la culture guadeloupéenne.

Resté vide pendant treize ans après l’arrêt de travaux de réfection, il est aujourd’hui occupé par un collectif d’artistes qui exigent sa rénovation urgente. 

Cet imposant bâtiment de 6 étages et 4.000 mètres carrés qui se dresse en plein centre-ville « était le coeur, le fleuron de la culture en Guadeloupe pendant trois décennies, des années 1970 aux années 1990« , se souvient Laurence Maquiaba, membre du Kolèktif Awtis Rézistans (collectif des artistes en résistance). 

Avec une trentaine d’autres, cette quadragénaire organisatrice de spectacles occupe les lieux depuis le 5 juillet 2021 pour « faire bouger les lignes« . Le chantier de la rénovation et de l’agrandissement du CAC était alors à l’arrêt « après des faillites d’entreprises« . 

Depuis, les murs de béton brut ont pris des couleurs, le silence de l’abandon a laissé place à la musique de la création.  

« On y a dormi pendant huit mois« , explique Laurence Maquiaba. Ateliers créatifs, spectacles de danse, théâtre, concerts, oeuvres picturales, sculptures, au total « 300 artistes environ, venus de différents pays, ont participé« , raconte l’artiste. 

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« Molière », texte & jeu de Francis Huster

Le 10/09/22 à 19h 30 (Complet) & le 11/09/22 à 9h (Brunch avec l’auteur) au Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)

Séances scolaires (étudiants) : le 09/09/22 à 14h & le 12/09/22 à 9h

La pièce

Avec sa passion et son engagement Francis Huster nous fait revivre la plus incroyable vie, du rire aux larmes, de la légende à la déchéance, de la révolte à la trahison, de l’amour à la haine, du triomphe à la ruine, de la passion à l’abandon, de la victoire à l’échec, de la lumière à la mort du plus grand de tous les héros français : Molière.

De 1622 à 1673 en un demi-siècle Jean-Baptiste Poquelin est entré dans l’histoire parce qu’au-delà de l’artiste il aura été un homme libre. Qui a osé défier tous les pouvoirs, qui n’a jamais trahi ses valeurs de dignité et de tendresse humaine, qui a sublimé son art de comédien qui fut tout simplement un homme de parole, de vérité et d’amour.

Molière, l’homme

Molière, c’est la parole qu’il faut absolument faire entendre à l’heure du 400ème anniversaire de sa naissance.

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La mort de Jean-Claude Idée

Jean-Claude Idée, nom de scène de Jean-Claude Duquesne, né le 27 novembre 1951 à Ixelles et mort le 26 août 2022 à Auderghem, est un metteur en scène, auteur, directeur de deux ASBL de théâtre (le Magasin d’écriture théâtrale et les Universités populaires du théâtre) et dramaturge franco-belge.
Sommaire

Biographie

Jean-Claude Idée est né le 27 novembre 1951. Très tôt attiré par le théâtre, il est admis au Conservatoire royal de Bruxelles en 1968.
En cinquante ans de carrière au service du théâtre, il a signé plus de cent mises en scène en Belgique et en France, tant pour le circuit privé que public.
Parallèlement, il a codirigé avec succès le Théâtre du Résidence Palace à Bruxelles pendant trois ans et le Royal Festival de Spa durant six ans.
En 1989, il crée le Magasin d’Écriture Théâtrale, dans le but de promouvoir l’écriture théâtrale contemporaine. En tant qu’auteur, il a écrit, entre autres, La Maison des dieux morts et La Folie Van der Goes (éditions Le Cri, 1982). Il a également signé de nombreuses adaptations pour le théâtre parmi lesquelles : Don Quichotte de Cervantès, Crime et châtiment de Dostoïevski au Théâtre Mouffetard, ou encore L’Allée du roi de Françoise Chandernagor créée au Théâtre Montparnasse, (édition Gallimard – collection Le Manteau d’Arlequin), qui est nommée à quatre reprises aux Molières en 1995 et jouée 850 fois.

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Rouler l’écho de mon grand rire sur les flots de mon abîme

Jeudi 25 août 2022 à  18h 30 à la Médiathèque Alfred Melon-Degras

BALISAILLE organise une résidence de recherche en vue de l’adaptation scénique du texte de Faubert BOLIVAR, « Lettre à tu et à toi » (Anibwe, Paris, 2014). A cet effet, l’association a le plaisir d’accueillir en Martinique le pianiste montréalais David BONTEMPS pour en composer la musique.

La restitution des travaux de cette résidence, prévue le jeudi 25 août 2022 à la Médiathèque Alfred MELON-DEGRAS (18h30), se fera également avec la complicité du percussionniste Daniel AJOUP ainsi que du koriste Nicolas PIERREL, avec la participation exceptionnelle de Vladimir DELVA qui apporte un regard extérieur à la mise en scène.

Lire aussi : La poétique du Mystère dans la composition dramatique et la prose poétique de Faubert Bolivar. Lecture de La Flambeau et de Sainte Dérivée des trottoirs par Jean-Durosier Desrivières

BALISAILLE en profite pour renouveler ses remerciements à la DAC Martinique et à la Ville du Saint-Esprit pour leur soutien à cette activité à laquelle vous êtes toustes convié.e.s.

Lire aussi : Faubert Bolivar, un nouveau surréaliste par Michel Herland

Texte, adaptation et interprétation : Faubert Bolivar
Musique original et piano : David Bontemps
Percussions Daniel Ajoup
Kora : Nicolas Pierrel

Fait au Lamentin, le 18 août 2022

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La première grande révélation du Big In Jazz Festival 2022

— Par Dubsensei & M’A —

Pour beaucoup de spectateurs il aura été la très belle découverte de la soirée. Il s’était déjà produit en Martinique l’an dernier en juillet à l’invitation de Tropique-Atrium, puis cette année le mois dernier dans le cadre du Festival Culturel de Fort-de-France. C’est l’oreille perspicace de Thomas Boutant le directeur artistique du Big in Jazz Festival qui l’a remarqué. Il à la trentaine, se passionne pour la musique, sous toutes ses formes depuis l’âge de 7 ans, s’est exilé, est revenu au pays il n’y a pas si longtemps et nous dit depuis, en créole, en anglais, en français ce qu’il en est de ce retour et ce qu’il génère d’interrogations. Il refuse les assignations, l’enfermement dans un genre musical, la spécialisation instrumentiste. Il se veut libre, mêle à sa façon le jazz, le Rnb, le hip hop, la soul, le reggae. La ligne mélodique se développe, se brise, renaît semblable et différente, sous une forme imprévue, et captive, de ce fait, l’attention. Ses textes sont drôles, plein d’humour et engagés, percutants et distanciés. Multi-instrumentiste, donc, il s’entoure de musiciens à son image.

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Après des années d’oubli, le musée des Oscars réhabilite les films afro-américains dans l’histoire du cinéma

Bien avant Denzel Washington ou Spike Lee, des générations de réalisateurs noirs pionniers et révolutionnaires ont façonné le cinéma américain et cherché à lutter contre les stéréotypes. C’est le sujet d’une exposition du musée des Oscars qui s’ouvre dimanche à Los Angeles.

L’exposition Regeneration: Black Cinema 1898-1971 revient sur les moments clés de l’histoire méconnue du cinéma noir américain au musée des Oscars. Elle porte notamment sur les centaines de longs-métrages indépendants réalisés jusqu’aux années 1960 avec des acteurs afro-américains pour un public afro-américain, appelés « race films », au moment où la ségrégation raciale était encore en vigueur dans les salles.

L’Oscar de Sidney Poitier, les claquettes des Nicholas Brothers…

« Êtes-vous prêts à entendre ce secret ? Que nous, les Noirs, avons toujours été présents dans le cinéma américain, depuis le départ », lance la réalisatrice Ava DuVernay, lors d’une conférence de presse dédiée à l’exposition. « Présents non pas comme des caricatures ou des stéréotypes mais en tant que créateurs, producteurs, pionniers et spectateurs enthousiastes », ajoute-t-elle. « Nous aurions dû montrer cela bien avant. 

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Le Biguine Jazz Collective de retour en Martinique !

Dimanche 21 Août dès 16h30 au Parc des Floralies aux Trois-Ilets.

Après son récent triomphe à Jazz à Vienne, le Big In Jazz Collective est de retour en Martinique pour un concert exceptionnel Dimanche 21 Août au Parc des Floralies aux 3 ilets.

Le Big In Jazz Collective est un ensemble innovant et exceptionnel de 8 musiciens-créateurs originaires de la Martinique, de la Guadeloupe et d’Haïti : Maher Beauroy, Tilo Bertholo, Stéphane Castry, Ludovic Louis, Ralph Lavital, Jowee Omicil, Yann Négrit et Sonny Troupé.

Pour rappel, le Big In Jazz Festival, le 1er festival mondial de Jazz Afro-Caribéen a fondé le Big In Jazz Collective en 2020 lors de la pandémie (annulation du festival oblige !). Il a pour vocation de devenir la principale vitrine du festival, du Jazz Caribéen et de la musique Afro-Caribéenne à travers le monde.

Thomas Boutant, Directeur artistique du BJF et du BJC précise : « La mission principale de ce collectif est de faire rayonner la culture caribéenne à l’international. Pour ce faire, le collectif a pour mission de valoriser une partie du large répertoire musical, des compositeurs marquants de Martinique et de Guadeloupe.

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Beyonce au sommet des ventes aux Etats-Unis, une première depuis près de 15 ans

(AFP) – La superstar américaine Beyonce s’est propulsée au sommet des ventes aux Etats-Unis avec un titre tiré de l’album « Renaissance », une première pour l’artiste depuis près de 15 ans.

C’est son single « Break My Soul » qui s’est hissé lundi tout en haut du palmarès Billboard Hot 100. Le titre « Single Ladies » avait fait aussi bien fin 2008.

Le disque « Renaissance » sorti le 29 juillet est aussi en tête du palmarès Billboard pour les albums. Deuxième meilleur résultat de l’année, derrière Harry Styles et son « Harry’s House ».

Ce nouveau triomphe de l’artiste de bientôt 41 ans a été légèrement terni par une polémique la semaine dernière sur les réseaux sociaux: Beyonce va devoir réenregistrer le titre « Heated » après des critiques sur un mot d’argot considéré comme une insulte à l’égard de personnes souffrant de handicaps moteurs.

La « reine » Beyonce y chante « Spazzin’ on that ass, spazz on that ass ».

Le terme « spaz » en anglais, dérivé de l’adjectif « spastic » (« spastique »), peut être utilisé pour se moquer de personnes souffrant d’une infirmité motrice cérébrale et peut être associé au sens large aux termes « crétin », « dérangé » ou encore « empoté ».

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L’auteur-compositeur Lamont Dozier, géant de la soul, est mort à 81 ans

Avec les frères Holland, il est l’auteur de tubes comme Where Did Our Love Go et Stop! In The Name of Love pour The Supremes.

Illustration :Lament Dozier entouré des frères Holland en 2015, la dream team du label Motown – Belga

Lamont Dozier, l’un des plus grands chanteurs et auteurs- compositeurs de soul du label Motown, qui a écrit pour The Supremes, Marvin Gaye et The Isley Brothers, est mort à l’âge de 81 ans, a annoncé son fils mardi. «Repose en paix céleste, papa !» a écrit sur Instagram le fils de Dozier sans dévoiler les causes du décès de l’artiste américain.

Né le 16 juin 1941, élevé dans une famille de Detroit entièrement tournée vers la musique, Dozier triomphe dans les années 1960 en s’associant au sein de Motown Records aux frères Brian et Eddie Holland. Ils y écrivent des tubes comme Where Did Our Love Go et Stop! In The Name of Love pour The Supremes. Le trio enchaîne les succès pour les groupes The Miracles, The Four Tops ou encore Marvin Gaye.

«C’était comme si on gagnait au loto à chaque fois», s’était amusé Dozier dans son autobiographie parue en 2019.

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Le Off : réflexion et restructuration en marche avec AF&C et FTIAA

— Propos recueillis par Dominique Daeschler auprès d’Harold David et Sylvain Cano-Clémente—

Le Off reprend souffle cette année, après le covid et des turbulences internes, l’heure est au changement. Les réflexions menées tout au long de l’année au sein de commissions largement ouvertes ont conduit AF&C qui assure la coordination générale du festival Off et la Fédération des théâtres indépendants d’Avignon FTIAA à se rapprocher. Au-delà des premiers effets constatés par le spectateur : supports de communication jouant bien leur rôle de facilitateurs dans l’organisation de son parcours théâtral, village du off plus central très fréquenté, équipes d’accueil efficaces, l’état d’esprit général concernant l’organisation a changé. Assumant un rôle différent mais complémentaire, AF&C et FTIAA ont misé sur des présidences collégiales. Harold David, co-président d’AF&C et Sylvain Cano-Clémente co-président de FTIAA ont évoqué avec nous les nouvelles orientations du festival.

Avant de laisser Harold nous exposer méthodiquement le projet conduit par AF&C, Sylvain qui doit vaquer à ses occupations de directeur du théâtre du rempart, avec une fougue toute méditerranéenne, nous balance d’un trait les 1570 spectacles créés cette année avec les 33000 levers de rideau, la nécessité de l’intervention financière de l’État tant en ce qui concerne les moyens et la légitimation à sa juste valeur du 0ff que le projet porté par AF&C et auquel la FTIAA s’associe pleinement, présenté à la ministre de la culture pour la filière du spectacle vivant.

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Festival OFF 2022 : instantanés (2 / 2)

Petite sélection des spectacles vus à Avignon, entre légèreté et gravité 

– Par Janine Bailly –

Leurs enfants après eux, d’après Nicolas Mathieu

Adaptée du roman éponyme de Nicolas Mathieu, dont on se souviendra qu’il fut lauréat du Prix Goncourt en 2018, la pièce est mise en scène par Hugo Roux, qui en confie l’interprétation aux jeunes acteurs de sa compagnie Demain dès l’Aube, ex-élèves de l’ENSATT (L’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre).

De cet épais roman, écrit comme un portrait de la Lorraine, qui dans les années quatre-vingt-dix regardait mourir ses derniers hauts fourneaux éteints, de cette région où, reprenant les mots de Bernard Lavilliers, on parlerait de “cheminées muettes, de portails verrouillés, de vieux châteaux forts bouffés par les ronces, le gel et la mort”, Hugo Roux retient en premier ce qui concerne une jeunesse en recherche d’avenir, en mal d’espoir, en quête d’elle-même. 

Il y aura ceux qui partent, et ceux qui resteront, ceux qui iront à la ville y poursuivre des études, et les autres. Mais dans ces étés où l’adulte cherche à percer sous l’adolescent, dans la touffeur des jours étirés, dans les fêtes nocturnes comme dans la langueur d’après-midis torrides à soigner son ennui aux rives plus fraîches et plus intimes d’un lac, chacune et chacun cherche qui aimer, d’amour ou d’amitié.

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Festival OFF 2022 : instantanés (1 / 2)

Une petite sélection hasardeuse et non exhaustive des spectacles vus à Avignon 

–– Par Janine Bailly ––

Les passagers, de Frédéric Krivine

Frédéric Krivine dit s’être senti “hanté” par un fait divers dont Israël a été le théâtre, « la rencontre explosive entre un homme et une femme, un terroriste et une passagère, le premier sauvant la deuxième avant de tuer à l’aveugle ».  De cet épisode tragique, il a fait un huis clos théâtral pour deux personnages, ici mis en scène par Laurent Capelluto.

Emmanuel Salinger en officier de police israélien mène un interrogatoire pervers et sarcastique, en ce sens qu’il suscite, par son intransigeance, l’aveu de ce qu’il sait déjà, ou de ce qu’il pressent après qu’a été menée une enquête minutieuse. Débusquer les mensonges, de part et d’autre ! Le regard bleu se fait d’acier face à Amina, qu’incarne la comédienne chevronnée, Axelle Maricq. Commerçante palestinienne, Amina va poser son étal et vendre son poisson sur la place de Jérusalem, pour ce faire emprunte une ligne de bus fort fréquentée, connaît les arrêts et les fouilles sans raison aux points de passage.

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Avignon 2022: récapitulatif des comptes-rendus de spectacles

Comment le théâtre veut faire sa transition écologique : « Il faut que l’on se transforme en profondeur »

— Par Camille Sellier —

INTERVIEW – Nicolas Dubourg, directeur du théâtre de la Vignette de Montpellier et président du Syndicat des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), analyse pour le JDD les pistes à étudier pour répondre à la problématique de la transition écologique dans le monde du spectacle vivant. 

Pour le Syndeac, la préoccupation de la transition écologique fait partie des enjeux que les acteurs culturels doivent prendre à bras le corps. 

Face au changement climatique, la question de l’écologie se pose aux professionnels du spectacle vivant. Réutilisation des décors, transformation des parcs de lumière, mobilité du public… Plusieurs pistes sont à l’étude afin de répondre à la problématique de la transition écologique dans le monde de la culture . Pour le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), la préoccupation de la transition écologique fait partie des enjeux que les acteurs culturels doivent prendre à bras le corps. « Si nous voulons de la neutralité carbone, il faut que l’on se transforme en profondeur », explique au JDD, Nicolas Dubourg, directeur du théâtre de la Vignette de Montpellier, et président du Syndeac.

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« Mort secondaire », texte Syto Cavé, jeu Daniel Marcelin

Ne chantez pas la Mort, c’est un sujet morbide
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu’il est dit
Les gens du show-business vous prédiront le bide
C’est un sujet tabou… Pour poète maudit
La Mort… La Mort…
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la sœur de l’amour
La Mort qui nous attend, l’amour que l’on appelle
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours…

Paroles Jean-Roger Caussimon Musique Léo Ferré

« Mort secondaire » est le deuxième élément du triptyque de Syto Cavé consacré au thème de la mort. Il est précédé par « On m’a volé mon corps » et suivi par « Aux champs pour Toto ». Sur le plateau entre paravent,chaise et tabouret un homme qui n’est plus dans sa toute première jeunesse s’avance doucement vers un miroir de cabinet de toilette. Il regarde son reflet, son double, c’est autre lui-même qui n’est pas ou qui n’est plus. Ce double avec lequel il ne faisait qu’Un qu’était-il ? Était-ce Lui ?Était-ce Elle? Fusion et défusion cette éternelle histoire de l’homme est là sur scène.

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Avignon 2022 : « La Tempesta », « Futur Proche »

Par Dominique Daeschler —

La Tempesta. Shakespeare, m.e.s. Antonio Serra. Opéra théâtre.

Futur Proche. Chorégraphie Jan Martens. Cour d’honneur Palais des Papes.

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La Tempesta. Shakespeare, m e s Antonio Serra. Opéra théâtre.

Féru des travaux de Grotowski et Brook, Antonio Serra en a gardé la certitude que le théâtre c’est d’abord l’acteur, que c’est lui qui fait sens. Le décor sera minimaliste, se transformant comme un couteau suisse dont on retient d’abord l’efficacité, traçant une aire de jeu où vont se débattre des corps-énergie. L’île où Prospero s’est retiré est un monde oscillant entre sa magie et son bon vouloir. Des pouvoirs qui s’exercent sur les plus faibles (Caliban, Ariel esclaves) à défaut de pouvoir se venger des plus puissants. C’est compter sans la finesse psychologique d’ Ariel et une judicieuse tempête. Voilà le roi de Naples et sa suite à la merci de Prospero ! Se succéderont de joyeuses ripailles, un mariage de Miranda la fille de ce dernier , les pulsions meurtrières de Caliban, l’immersion dans un cérémonial proche de la transe … Lavie de la même essence que nos rêves se joue de ses excès et de ses incessants allers-retours sous l’impulsion discrète d’Ariel.

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Avignon 2022-9 : Banque centrale, Jeanne etc. (OFF)

– par Selim Lander –

Banque centrale de et avec Franck Chevalley

Cette pièce qui a déjà beaucoup tourné dans des théâtres et des lieux associatifs est un modèle de théâtre politique, à la fois instructif et très distrayant car mené avec beaucoup d’humour et un sens du jeu étonnant. Il faut dire que Franck Chevalley est un ancien de l’école du TNS et qu’il a bénéficié des conseils d’Alexandre Zloto, assistant à la mise en scène d’Ariane Mnouchkine.

La pièce est sous-titrée « Histoire de la monnaie racontée par un fou ». Le narrateur, qui est en effet pensionnaire d’un asile, est censé changer de service et d’étage quand il change de rôle : de simple trafiquant dans un système d’échange local jusqu’à l’Europe en passant par l’État et la banque centrale. Il donnera d’ailleurs largement la parole à un banquier, à la fin, pour expliquer la crise des subprimes. Il serait fastidieux de raconter cette pièce, nous manquerions du sens de l’humour qui la caractérise. Car le fond est des plus austère puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de l’abrégé d’un cours d’économie sur la monnaie et la finance.

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Avignon 2022-8 : Descartes & Pascal, Téléphone-moi (OFF)

– Par Selim Lander —

L’Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le Jeune de Jean-Claude Brisville

Mesguich père et fils, Daniel et William, qui sont présents dans plusieurs pièces, ensemble ou pas lors de ce festival, soit pratiquement non stop (!), interprètent à deux (et mettent en scène) en milieu d’après-midi la rencontre entre Descartes et Pascal telle qu’imaginée par J.-Cl. Brisville. Car s’il est attesté qu’une telle rencontre a bien eu lieu et qu’on en connaît la date, le 24 septembre 1647, on ignore tout de son contenu sinon qu’elle ne s’est pas bien passée. Tandis que le Descartes de Brisville est un monument de bon sens, son Pascal est présenté au contraire comme un dangereux dogmatique. Pour nous en convaincre, Brisville, très intelligemment, utilise tout ce qu’il peut trouver dans la vie de Pascal comme l’affaire Saint-Ange qui surgit dans la pièce comme un coup de Jarnac (le jeune Pascal, à Rouen, s’était acharné contre un malheureux capucin qui se distinguait par des positions théologiques quelque peu hétérodoxes). Autre élément mis en avant, le livre De la fréquente communion d’Antoine Arnaud (qui date de 1643 et qui était donc connu par les deux protagonistes lors de leur rencontre).

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Avignon 2022 : « Pourquoi les lions sont-ils si tristes ? »,  » Bananas »

— Par Dominique Daeschler —

Pourquoi les lions sont-ils si tristes ? Leila Anis, Karim Hammiche, m.e.s. K.Hammiche. Le 11.
Bananas. Julie Timmerman, texte et m e s. La Factory .

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Pourquoi les lions sont-ils Modifier la date et l’heure si tristes ? Leila Anis, Karim Hammiche, m.e.s. K.Hammiche. Le 11.

La pièce écrite sur les mutations de la société du travail suit un processus désormais courant. Tout d’abord une collecte de témoignages (avec vidéo) dans différents milieux professionnels et statuts (santé, agriculture, industrie, cadre, ouvrier, retraité … ) suivie d’ une recherche documentaire, d’une première écriture modifiée au plateau constituent les étapes du travail. L’inter- vention de l’acteur sur le texte au plateau est désormais courante et change le rôle de ce dernier dans le processus de création. La plongée dans le réel, dans la connaissance de la vie des autres ( cheminement personnel, territoire) est l’axe de création choisi par la compagnie de l’œil brun : nous n’allons pas rêver, nous allons constater, nous faire une opinion pour mieux comprendre les hommes et la société dans laquelle nous sommes.

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Avignon 2022 : « L’Art de perdre », « Ghazal »

— Par Dominique Daeschler —

L’Art de perdre. Alice Zeniter, m.e.s. Sabrina Kouroughli. Le 11.

Ghazal. Collectif, m.e.s. Tiffany Duprés. La Factory.

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L’Art de perdre. Alice Zeniter, m.e.s. Sabrina Kouroughli. Le 11.

Sabrina Kouroughli adapte « l’art de perdre »  d’Alice Zeniter dans une sororité : toutes deux nées en France, passées par « l’école de la république » ont de la terre algérienne de leurs ascendants, une histoire trouée. Ici deux grand’mères analphabètes, là un grand père harki, des déracinements où la culture est piétinée, les souvenirs enfouis. Seul le silence permet de garder le respect de soi-même, ultime armure d’une identité fêlée par la honte sociale.

Nous entrons dans une enquête mémorielle où tout est raconté à partir de la famille et y retourne avec des confidences, des souvenirs, des fantasmes et des rêves. Naïma, jeune galériste navigue dans un milieu intellectuel pseudo mondain sans état d’âme particulier jusqu’aux interrogations violentes que suscitent les attentats de Paris. Un burn out, une invitation à se rendre en Algérie pour préparer une exposition seront des prises de conscience qui l’engageront, sautant la génération de son père, à engager le dialogue avec cette grand-mère ( formidable Fatima Aibout) arrachée à ses champs d’olivier, parquée pendant des années dans un camp pour atterrir dans un HLM de Normandie, sauvée quelque part par les exigences du quotidien.

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Avignon 2022 : « La galerie. Machine de cirque », « Ici la nuit »

— Par Dominique Daeschler —

La galerie. Machine de cirque. La Scala Provence
Ici la nuit. Jon Fosse, m.e.s. Frédéric Garbe. Théâtre Transversal.

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La galerie. Machine de cirque. La Scala Provence.

Nouveau lieu à Avignon, la Scala Provence a repris les salles d’un ancien cinéma : plus de places et de grands plateaux , ce qui est rare en off. Le luxe ! Comme à la Scala Paris, la programmation est axée sur des spectacles mêlant le cirque, la performance, la danse faisant souvent appel à des références plastiques.

Machine de cirque, compagnie québécoise composée de sept acrobates et d’une musicienne y présente un spectacle déboulonnant les codes d’une galerie d’art branchée terriblement monochrome, adepte d’un dépouillement ascétique. Tabernacle ! Ils foutent le souk, le boxon, le bordel en exécutant des numéros de haut vol, réglés à l’américaine, valorisant la performance en toute décontraction. Le décor bouge autant qu’eux : tout se transforme pour que l’imaginaire reprenne possession de l’espace et de la poésie qu’une musicienne intemporelle distille d’un saxo impertinent. La couleur éclate sur d’immenses toiles, avec un sourire de connivence à Pollock, barbouillant salopettes et cheveux.

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Avignon 2022 : « La diversité est-elle une variable d’ajustement? », « Jogging »

— Par Dominique Daeschler —

La diversité est-elle une variable d’ajustement… Collectif : A Adjina, G Akakpo, M Navajo.
Jogging. Hanane Hajj Ali. Théâtre Benoît XII. In.

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La diversité est-elle une variable d’ajustement… Collectif : A Adjina, G Akakpo, M Navajo. Le 11.

Trois écrivains de théâtre, Amine Adjina, Gustave Akakpo, Metie Navajo se plient à un exercice à la mode : la conférence où le public est pris à partie. C’est tout bénef, pas de décor, un minimum de mobilier qui fait qu’on peut jouer n’importe où sans compter qu’on s’économise car on peut très bien lire son texte quand on passe l’autre à la question ! Chiche ! en route pour la diversité car ces auteurs ont en commun soit d’être nés dans un autre pays que la France, soit d’être liés à d’autres pays par leurs ascendants. La diversité est un fait mais quelle est sa reconnaissance sociale, culturelle, politique ? Les auteurs qui jouent leur propre rôle vont, lors de leurs présentations respectives émettre des doutes, glisser quelques peaux de banane .

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Avignon 2022-7 : Richard II, Una imagen interior (IN)

—Par Selim Lander —

Richard II, M.E.S. Christophe Rauck

Si Richard II n’est pas la pièce la plus jouée de Shakespeare, elle mérite d’être découverte dans la mise en scène de Christophe Rauck, directeur des Amandiers à Nanterre, présentée cette année. Deux pièces de Shakespeare dans le IN, toutes deux dans des mises en scène respectueuses du texte : on aura garde de s’en plaindre ! Après le comédie de la Tempesta, place au drame historique avec Richard II. Les historiens discutent toujours de la personnalité de ce roi : avait-il réellement des problèmes mentaux ? On s’accorde à dire qu’il était efféminé et – ce qui n’a aucune espèce de rapport – qu’il ne se comportait pas toujours normalement. Quoi qu’il en soit, le Richard II de Shakespeare manque pour le moins de sérieux. Constamment dans l’outrance, il mêle l’insulte à la dérision, voire à la fin, quand il est contraint d’abdiquer, à l’autodérision.

Le succès d’un passage du texte (ici superbement traduit par Jean-Michel Déprats avec des alexandrins bien frappés) à la scène repose en très grande partie sur le comédien chargé d’interpréter le roi et Micha Lescot est, ici, royal !

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