Paris – Cate Blanchett, actrice et militante féministe habituée des jurys et des palmarès, est une interprète polymorphe, capable de jouer aussi bien une princesse elfe, Bob Dylan qu’une célébrissime cheffe d’orchestre, rôle qui lui vaut un deuxième prix d’interprétation à Venise.
A 53 ans, l’actrice australienne a reçu samedi soir sur le Lido sa deuxième Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine en personnage ivre de pouvoir dans « Tár« , de Todd Field.
Cette grande blonde, au visage diaphane, livre une performance marmoréenne dans ce drame qui évoque les questionnements sur l’identité ou la « cancel culture« . Elle y joue une cheffe d’orchestre ultra-célèbre, en couple avec une violoniste de son orchestre, qui va être rattrapée par son passé.
Un rôle qui porte un regard complexe sur la dénonciation du harcèlement ou l’abus de pouvoir par des femmes sur leurs subordonnées, et fait écho aux engagements de l’artiste.
Quinze ans avant ce rôle d’artiste, elle avait déjà remporté le prix à Venise pour « I’m not There » de Todd Haynes, où elle incarnait, franchissant la frontière du genre, un autre musicien, Bob Dylan.