Catégorie : Arts de la scène

Avignon 2022 : « Le Moine noir » d’après Anton Tchekhov, m.e.s. Kirill Serebrennikov

— Par Michèle Bigot —

En pleine tourmente et au beau milieu de la guerre en Ukraine, un artiste russe présente dans la Cour d’honneur un spectacle sur la folie. Proposition théâtrale adaptée d’un récit de Tchekhov, lui-même intitulé Le Moine noir. L’histoire que raconte Tchekhov est simple, c’est celle de Kovrine, philosophe en perdition, recueilli à la campagne chez un horticulteur, Pessotki, qui le considère comme son fils adoptif et lui destine sa fille Tania. Ce qui lui paraît être une façon de sauvegarder la pérennité de son domaine. Mais peu à peu Kovrine va sombrer dans la folie, précipitant ainsi le malheur de tout son entourage.

A la différence de Tchékhov, K. Serebrennikov présente l’histoire dans quatre versions successives, chacune d’elle illustrant le point de vue d’un des protagonistes, Pessotski puis Tania, Kovrine et enfin le moine noir. Le fil de l’intrigue est ainsi repris quatre fois, avec les adaptations nécessaires. Cette reprise illustre également la progression du délire, la déconstruction du réel qu’il entraîne et les brouillages référentiels qu’il occasionne. Le procédé consistant à alterner les regards et à modifier la perception fait entrer le spectateur dans une sorte de tourbillon souligné par les chants, la chorégraphie et l’alternance des idiomes, anglais allemand (le spectacle est produit par le Thalia Theater de Hambourg) et russe se faisant concurrence.

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Avignon 2022 : des artistes réunionnais en quête de visibilité

Du Marivaux en créole, du Beckett en marionnettes: les compagnies réunionnaises, présentes en force cette année à Avignon, aspirent à ce que la métropole les regarde « d’un oeil attentif », loin de tout exotisme.

Un collectif de neuf compagnies ont joint leurs forces pour la 56e édition du Off d’Avignon, le plus grand « marché » de spectacle vivant en France.

« J’ai beaucoup de fierté à amener ma compagnie pour la première fois à Avignon parce qu’on sait combien c’est difficile pour les Outremer de montrer leur travail » en métropole, affirme à l’AFP Lolita Tergémina, directrice de la compagnie Sakidi.

Elle a adapté « Le jeu de l’amour et du hasard » de Marivaux en créole réunionnais, qui est à base lexicale française: « Kan lamour èk lo azar i zoué avek ».

– Démocratisation et émergence –

Au théâtre de la Chapelle du Verbe Incarné, la compagnie interprète avec brio cette comédie, avec surtitrage en français. « Mi prefer i done amoin la shans trap out ker plitok done amoin tout lo bien néna su la ter » (« J’aimerais mieux qu’il me fût permis de te demander ton coeur que d’avoir tous les biens du monde »), soupire Dorante, travesti en faux serviteur.

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Avignon 2022 : Les compagnies et artistes des Antilles sont au rendez-vous

Je ne suis pas d’ici, je suis ici

« Je viendrai à vous avec une armée de pauvres, des désastres programmés, avec les valets, les sous-fifres, les ombres en tablier, avec les mômes d’ouvrières, les fils de pas-de-papa et les filles de pas-de-bol, avec les déshérités, les spoliés, les déplacés, les possédés, dépossédés,
les assignés à résistance ! »
Ainsi parle celle à qui l’on demande ses papiers d’identité et qui en a marre. N’est-elle pas française, femme, noire… comme tout le monde ? Dans une performance où les images et les mots se confondent et où la poésie embrase le réel, le spectateur est entraîné dans la quête d’une terre sans frontières.

Poète, réalisatrice de fictions et de films documentaires, Véronique Kanor s’intéresse particulièrement à l’afrodescendance, aux sociétés en mouvement et aux questions décoloniales.
Sa pièce est tirée de son recueil Eclaboussure, publiée aux éditions Présence Africaine.

D’après Éclaboussure de Véronique Kanor © Présence Africaine 2011
Conception, mise en scène, interprétation Véronique Kanor

Conception sonore Lionel Elian
Administration La Noiraude et Compagnie

La Noiraude et Compagnie

Soutiens DAC Martinique, Ministère de l’outre-mer

De Vénus à Miriam, au pas de mon chant

La chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal invite la soprano martiniquaise Marie-Claude Bottius à entrer dans la danse pour réinventer totalement son spectacle « On t’appelle Vénus » présenté au TOMA 2015.

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Festival d’Almada : « At Home at the Zoo » / « Em casa, no zoo »

De l’intimité dans le couple à la violence dans la société

– Par Janine Bailly –

D’Edward Albee, le metteur en scène portugais Jorge Silva a choisi de nous donner, non pas la pièce la plus connue du dramaturge américain, disparu en 2016, « Who’s Afraid of Virginia Woolf ? » / « Qui a peur de Virginia Wolf », mais le diptyque « At Home at the Zoo », traduit en portugais par « Em casa, no zoo », en français par « La maison, le zoo ». Une pièce à trois personnages qui, nous faisant entrer dans l’intimité du couple, fustige en fait la société américaine tout entière, telle que Edward Albee a pu la connaître dans la seconde partie du vingtième siècle. Mais au-delà encore, c’est de notre nature humaine, de la sauvagerie qui en chacun de nous s’enkyste et perdure, qu’il sera ici question. « At Home at the Zoo » a en commun avec « Who’s Afraid of Virginia Woolf ? » de ne pas nous épargner cette cruauté qui trop souvent régit les relations humaines, surtout quand une société se fonde sur des inégalités qui divisent.

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“La Sextape de Darwin”, texte & m.e.s. de Brigitte Mounier

Le 11 juillet à 20h au Théâtre Aimé Césaire ( T.A.C.). À voir absolument !

Avec Marie-Paule Bonnemason, Antonin Chedigny, Brigitte Mounier et Sarah Nouveau

Présentation :

Incroyablement baroque, aussi improbable qu’amusant voici le bricolage le plus délirant de l’Évolution. Une heure et demie pour parcourir l’inouïe diversité des comportements sexuels et modes de reproduction, et s’étonner de l’étroitesse de notre imaginaire.

Voyant le monde à travers le filtre de sa propre convenance culturelle, l’Homme a longtemps considéré l’hétérosexualité comme étant la norme et tout autre combinaison lui semblait contre nature.

Contre nature ? Vraiment ? Alors voyons de plus près ce que nous dit la nature à ce sujet.

Une heure et demie pour découvrir le monde animal dans lequel nous vivons, dont nous sommes part entière. Une heure et demie pour fêter ce qui est en train de disparaitre.

« On se demande comment Noé s’est débrouillé en embarquant tout ce monde dans son bateau.»

Note d’intention

Suite à Eve contre Lucy, l’autre cauchemar de Darwin, (battle scientifique opposant les darwinistes aux créationnistes) que la Compagnie a créé en 2008, la Compagnie enfonce le clou et promène sa curiosité sur la biodiversité, l’infinie variété du monde animal et ses pratiques sexuelles.

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Festidanses : le 1er prix du film documentaire à « Vals de Santo Domingo » de Tatiana Fernandez Geara

Festidanses de la ville Moule soutenu par la DAC Guadeloupe se développe sur deux volets : un cinéma en juillet et un spectacle vivant prévu en octobre 2022. Du 3 au 8 juillet, Festidanses CINEMA  a proposé une série de films de fiction et documentaires comme En corps de Cedric Kaplish, Les Indes Galantes de Philippe Béziat, Sin la Habana de Kaveh nabatian , les petites danseuses de Anne-Claire Dolivet.

Pour la première fois, une compétition de films a permis la remise de prix. Le jury était composé de Sandrine Trésor (monteuse, réalisatrice), Idania Garcia (responsable des cours de danse classique au centre Robert Loyson) Daniel Dumbia membre de la commission culture du Moule et directrice d’école), Jean Pierre Bellanger (membre de la commission culture du Moule et enseignant), Lydie Laboune (responsable école de danse de St François).

Une dizaine de films ont concouru en film documentaire, film court métrage, videodanse et chorégaphie de jeunes.

La remise des prix a eut lieu vendredi 7 juillet à la salle Robert Loyson qui vient de recevoir le label de Cinéma d’art et d’essai du CNC..

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Au Festival d’Almada : Smashed2 et Se eu fosse Nina

– Par Janine Bailly –

Des femmes bien présentes dans le Festival

Smashed2, par la compagnie londonienne Gandini Juggling

Vivant et coloré, sautillant, léger et enjoué de prime abord, Smashed2, présenté par la troupe de Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala, est un spectacle qu’on ne saurait précisément nommer, qu’on ne saurait ranger dans aucune catégorie définie. Sept femmes, deux hommes, quatre-vingts oranges et sept pastèques pour dérouler une prestation qui allie le jonglage à la danse, le théâtre au cirque, dans une chorégraphie se disant hommage au Tanztheater de Pina Bausch. 

Tout semble dans les premiers moments fort sage et bien classique, mouvements d’ensemble parfaitement réglés pour sept jeunes femmes à la robe assez sage, aux cheveux disciplinés, au maintien tout empreint d’élégance. De jolies ballerines, en somme… Et les deux jongleurs, bien qu’en costume de ville leur présence grise semble un peu incongrue au cœur de ce gynécée, les deux jongleurs donc s’intègrent sans peine apparente à la troupe féminine. Pourtant, quelques gestes, en clin d’œil humoristique, pourraient nous alerter, nous guidant subrepticement vers une autre voie, moins innocente, plus âpre.

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Avignon 2022 : « Together » de Dennis Kelly, m.e.s. Arnaud Anckaert

— Par Michèle Bigot —

Together est le dernier texte de Dennis Kelly, écrit en février 2021. En pleine pandémie de Covid et à la suite de la désastreuse expérience du confinement. On a beaucoup dit que le confinement a été une épreuve extrême pour les familles et également pour les couples. Surtout ceux qui ne se supportent qu’à la faveur d’une vie professionnelle leur permettant de sortir de chez eux et de se réaliser à l’extérieur. Mais quand il faut se supporter à l’intérieur et à longueur de journée, c’est l’implosion! C’est bien ce qui arrive à nos deux protagonistes qui finissent par se détester, parce que tout les oppose, tempérament, idéologie, activité professionnelle… Et leur fils adolescent se trouve pris dans ce maelström, victime OKdes querelles, taiseux , sombre et solitaire. Un schéma hélas bien trop banal. On assiste en direct aux affrontements où explosent la colère et le ressentiment. Leur mésentente débouche sur une hostilité très physique. Ils se disent leur haine en usant de métaphores plus cruelles les unes que les autres. Mais voilà que le Covid les rappelle au sens de la vie, à sa fragilité, à son impermanence car la grand-mère meurt du Covid dans un abandon général orchestré par l’hôpital.

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Avignon 2022 : Portrait de Raoul « Qu’est-ce qu’on entend derrière une porte ouverte? »

De Philippe Minyana, m.e.s.. Marcial Di Fonzo Bo, avec Raoul Fernandez

— Par Michèle Bigot —

Raoul est devant nous, seul en scène et presque nu sous nos yeux, en dépit des habits, costumes et étoffes bigarrées dont il se plaît à se couvrir. Elegant, souple, quasi félin, il danse, il chante, il vocalise: « parler » n’est pas le terme qui convient pour qualifier le son musical de ses paroles. Est-ce un homme, une femme? Un trans? Tout cela ensemble ou tour à tour. Mais sa présence charme, non moins que son chant. Raoul vient du Salvador. C’est une reine, une diva, une tragédienne, en perruque, en robe et en chansons. Sa mère, Mama Betty lui a enseigné la couture, lui a communiqué le goût du chant et du costume. Raoul rêve de Paris. Il débarque un jour dans la capitale de la couture. Costumière de théâtre, il rencontre Copi. Habilleuse à l’Opéra, il rencontre Noureev. Mais voici que Stanislas Nordey le fait passer des coulisses à la scène. Il faut dire qu’il a pratiqué le français en apprenant tout Molière par coeur.

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Ouverture du 39e Festival International d’Almada : Aucune idée et Noite de Reis

De la mise en scène austère à la mise en scène chatoyante, toute la palette du théâtre contemporain 

– Par Janine Bailly –

Au Portugal, le Festival international de théâtre d’Almada a su tenir bon, contre vents et marées et, par la volonté, la vaillance et l’obstination de toute une équipe, traverser les turbulences de deux « années Covid ». Par force, les frontières s’étant en 2019 refermées, isolant chacun dans sa tour d’ivoire, la manifestation, réduite à onze pièces de production locale, n’avait pu honorer sa 37e édition de ce fier épithète “d’international”. La 38e quant à elle, bénéficiant du ressac relatif et temporaire de l’épidémie, s’était tenue dans des conditions plus proches de la normale, mais sur une durée plus longue, apte à compenser la réduction de la jauge en salles.

En cet été 2022, la 39e édition s’est ouverte le 4 juillet dans une allégresse de bon aloi, dans le bonheur de ressentir à nouveau la vibration essentielle de l’autre auprès de soi, sans siège vide qui sépare, dans le sourire survivant, vainqueur de masques que d’aucuns plus fragiles, plus inquiets – ou plus conscients ?

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Le légendaire metteur en scène britannique Peter Brook, concepteur de « l’espace vide » au théâtre, est mort à 97 ans

Peter Brook, né le 21 mars 1925 à Chiswick à Londres, et mort le 2 juillet 2022 à Paris, est un metteur en s cène, acteur, réalisateur et écrivain britannique.
Artiste novateur dans ses interprétations des pièces du grand répertoire international, et plus particulièrement des classiques de Shakespeare, il est le théoricien de « l’espace vide ». Depuis le milieu des années 1970, sa compagnie est en résidence à Paris au Théâtre des Bouffes du Nord.

Peter Brook est le fils de deux juifs lituaniens immigrés en Angleterre. Il fait ses études à la Westminster School, la Gresham’s School et le Magdalen College où il étudie la littérature comparée. En parallèle à ses études, il écrit des scripts pour la télévision. C’est dans ce cadre qu’il réalise une adaptation cinématographique d’un roman de Laurence Sterne, A Sentimental Journey.

À l’âge de 5 ans, il met en scène en marionnettes Hamlet. Il commence sa carrière théâtrale en 1942 par une adaptation de The Tragical History of Docteur Faustus de Christopher Marlowe. Il monte à la fois des classiques (dont Shakespeare) et des pièces d’auteurs contemporains comme Jean Anouilh, Jean-Paul Sartre, Jean Genet, André Roussin et des auteurs d’avant-garde tel Peter Weiss.

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« Incroyable mais vrai », un film de Quentin Dupieux

Lundi 4 juillet 19h Tropiques-Atrium

/ 1h 14min / Comédie
De Quentin Dupieux
Avec Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel

Synopsis :
Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence. À la demande de son réalisateur, l’histoire de ce nouvel ovni ne sera pas plus dévoilée. L’on peut vous promettre pourtant un renouveau dans la manière de raconter ces folies absurdes, un film plus linéaire. Dupieux s’attaque à la question du temps à l’image de l’usure d’un couple. C’est aussi un film sur l’amour, la difficulté d’aimer ou la peur de ne plus l’être. Comment on accepte de vieillir ou pas. Et puis au fond, une oeuvre dont beaucoup s’accorde à dire, que Dupieux se lâche un peu plus, dévoile un peu plus ses questions personnelles, en somme un film plus intimiste. L’absurdité ne s’engourdit jamais de lourdeur scénaristique, tout est fin et même dans les scènes de pures comédies, le spectre du cinéaste et de sa vision du monde surgit, marquant un vrai talent de metteur en scène. Un Dupieux plus audacieux, qui étonnera à coup sûr son public encore une fois.

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De Vénus à Miriam au pas de mon chant

5 & 6 juillet 19h30 Théâtre Municipal de Fort-de-France

Sur une idée originale de Chantal Loïal – Chantal Loïal, Marie-Claude Bottius et Kidi Bébey
Bande sonore : Marie-Claude Bottius & Arthur Lavandier
Textes : Marc Verhaverbeke et Kidi Bebey
Vidéo : Seno Sancarini et Yutaka Takei
Création lumière et technique : Leslie Sozansky
Collaboration artistique : Sabine Novel et Delphine Caron
Costume : Camille Loreille
Production : Opéra Paris Outremer
Coproduction : Centre National de la la danse et Mac Créteil
Sur une idée originale de Chantal Loïal – Chantal Loïal, Marie-Claude Bottius et Kidi Bébey
Bande sonore Marie-Claude Bottius & Arthur LAvandier
Textes Marc verhaverbeke et Kidi Bebey
Vidéo Seno Sancarini et yutaka Takei
Création lumière et technique Leslie Sozansky
Collaboration artistique Sabine Novel et Demphine Caron
Costuùe Camille Loreille
Production Opéra Paris Outremer
Coproduction Centre National de la la danse et Mac Créteil

WOMEN RESIST
A l’heure où les violences faites aux femmes explosent en France et partout dans le monde, où leurs droits et leur dignité ne cessent d’être bafoués, être une femme est un combat de tous les instants.

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« Babysitter », un film de Monia Chokri

Jeudi 30 juin / 19h30 / Madiana

/ 1h 27min / Comédie
De Monia Chokri
Par Catherine Léger, Catherine Léger
Avec
Synopsis :
Suite à une blague sexiste devenue virale, Cédric, jeune papa, est suspendu par son employeur. Pour se racheter, il va avec l’aide de son frère Jean-Michel, s’interroger sur les fondements de sa misogynie à travers l’écriture d’un livre. De son côté, sa femme Nadine en proie à une dépression décide d’écourter son congé maternité. L’arrivée dans leur vie d’une baby-sitter au charme espiègle et envouteur, va chambouler leur existence.

La presse en parle :
Ouest France par Thierry Chèze
Monia Chokri s’empare de l’ère post #Metoo avec autant d’inventivité sur le fond que sur la forme.

Voici par L.S.
A la fois saignante et pleine d’empathie pour ses personnages paumés dans leur construction et surtout leur déconstruction, cette comédie survitaminée réussit à ne condamner personne.

20 Minutes par Caroline Vié
On rit beaucoup devant cette fantaisie originale qui flirte avec le fantastique.

CinemaTeaser par Thomas Destouches
Un second film encore plus radical, déroutant et drôle.

Écran Large par Lucas Jacqui
Monia Chokri ne pose pas juste Babysitter sur la table comme un film sur la misogynie et les femmes qui se sont oubliées, c’est aussi la démonstration de sa créativité cinématographique inspirée, pleine d’un humour noir et incisif.

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« Fais danser la poussière » de Marie Dô

Le roman qui a inspiré le célèbre film du même nom !

– Synopsis : « – Marron, c’est pas la couleur des vraies princesses ! Dans mes livres, les princesses sont blanches avec de longs cheveux blonds. Camille, mon grand-oncle, lève les yeux au ciel : – Boudiou, et la reine de Saba, alors ? Elle était marron comme toi ! Reine, c’est autre chose que princesse, non ? « 
Maya, née à Paris, élevée dans les années soixante dix, est une petite fille différente. Sa mère est blanche et son père est noir. Un père qu’elle n’a jamais vu et qu’elle cherchera toute sa vie. Plus tard, sa mère se marie et Maya vit mal son métissage dans une famille où tout le monde est blanc. Sa passion pour la danse la sauve. Maya réalise son rêve, se faire engager par un chorégraphe, mondialement connu, un noir américain.
Fais danser la poussière est une histoire poignante sur les secrets de famille et la difficulté d’être « à part » .
Son adaptation télévisuelle pour France 2 a touché six millions de téléspectateurs lors de sa première diffusion.

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« La réflexion autour de ce qui fait la valeur et l’attrait d’une sortie culturelle est essentielle »

— Par Guillaume Fraissard —

Après la pandémie et avec l’évolution des comportements, notamment ceux des jeunes friands de numérique, faire revenir le public au spectacle constitue un défi pour les institutions, souligne Guillaume Fraissard, chef du service Culture du « Monde », dans sa chronique.

Jamais sans doute nous n’aurons autant pris le pouls de la culture que depuis le début de la pandémie de Covid-19, en mars 2020. Secteur parmi les plus touchés par les mesures successives de confinement, de couvre-feu et de mise en place des jauges dans les lieux publics, qualifié de « non essentiel » par Emmanuel Macron, la culture est l’objet de nombreuses attentions. Le gouvernement – après 14 milliards d’euros d’aides publiques déjà versés depuis 2020 – continue de soutenir les structures en perte de recettes et annonce, par la voix de la nouvelle ministre de la culture, Rima Abdul Malak, une campagne de communication, à la rentrée de septembre, pour inciter le public à retourner dans les salles de cinéma.

Pour les professionnels de toutes les filières, l’heure est aussi à l’observation minutieuse d’un patient toujours convalescent.

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Il était une fois …

Le 28 juin 2022 à 19h à Tropiques Atrium – Salle Aimé Césaire

Après 2 ans d’absence, nos élèves reviennent sur scène. La danse a été pour eux, un moyen de s’exprimer, de rester connectés à leur corps et à l’autre, à contre-courant des événements des deux dernières années dans le monde.
La Maison Rouge : Maison des Arts continue à développer son offre auprès d’un public élargi d’enfants et de jeunes. Elle les accompagne dans leur pratique artistique.
Elle présentera le Samedi 28 Juin 2022 à Tropiques Atrium, salle Aimé Césaire, la restitution du travail de ses élèves dans le spectacle : « Il était une fois … »

À propos du spectacle
Dans ce spectacle, les élèves prennent la parole et racontent ce qu’ils ressentent après 2 ans de crise sanitaire. Entre maladies, tests et confinements, les élèves mettent en scène leurs vécus au travers de mondes imaginés. De la dystopie à l’utopie, « Il était une fois… », nous raconte leur volonté de créer un monde où tout va bien. Entre poésie et humour, ils nous partagent leurs revendications.

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Des films à voir !

Du 27 Juin au 3 Juillet

Hit the road / L’école du bout du monde
Compétition officielle / Utama / Babysitter
Les passagers de la nuit / El buen patron / etc.

Télécharger le programme du Cycle Cinéma jusqu’au 7 juillet 2022

L’école du bout du monde

/ 1h 49min / Aventure, Drame, Famille
De Pawo Choyning Dorji
Avec Sherab Dorji, Ugyen Norbu Lhendup, Kelden Lhamo Gurung
Titre original Lunana: A Yak in the Classroom
Synopsis : Un jeune instituteur du Bhoutan est envoyé dans la partie la plus reculée du pays. Loin de la ville, le quotidien est rude, mais la force spirituelle des habitants du village transformera son destin.

Les passagers de la nuit

/ 1h 51min / Drame
Par Mikhaël Hers, Maud Ameline
Avec Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon Richter, Noée Abita
Synopsis : Paris, années 80. Elisabeth vient d’être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith. Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait la connaissance de Talulah, jeune fille désœuvrée qu’elle prend sous son aile.

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«Village », conférence dansée d’Isiaka Mbarushimana

Le 24 juin 2022 de 18h00 à 19h30 La Maison Rouge – Maison des Arts

Synopsis:
Cette pièce nous interroge sur le concept d’être fidèle à soi-même, comme supposé à notre comportement, comment nous parlons, agissons, pensons. C’est en recherchant la vérité, à travers des rituels et des mouvements, jusqu’au plus profond de notre âme, que nous trouvons cette lumière intérieure. Celle-ci nous guide et éclaire constamment le chemin vers notre vérité. C’est alors que nous sommes capables de bouger harmonieusement et que nos actions sont guidées par une intention pure.
Autre date : le 26 juin – Masterclass animée par Isiaka Mbarushimana

Biographie :
Isiaka Mbarushimana est un danseur, chorégraphe, poète, instructeur de danse et interprète de théâtre professionnel expérimenté. Il dispose de 5 ans de formation (auprès de Kettly Noël, Wesley Ruzibiza, Wanjiru Kamuyu et Merlin Niykam) en danse contemporaine, chorégraphie et théâtre. Il a notamment travaillé avec MASHIRIKA et AMIZERO au Rwanda, BATALO EAST en Ouganda ou encore KITF au Kenya. Il est depuis 2018, le directeur artistique de NEXT MOVE DANCE AND THEATHER COMPANY. En 2019, il crée le camp Next Move pour former 20 danseurs semi-professionnels sur une période d’une semaine et offre ainsi une vitrine à l’enseignement de la danse.

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« Hit the road », un film de Panah Panahi

Dimanche 19 juin à 19h30 / Madiana

/ 1h 33min / Drame

Par Panah Panahi
Avec Hassan Madjooni, Pantea Panahiha, Rayan Sarlak
Titre original Jaddeh Khaki

Synopsis : Iran, de nos jours. Une famille est en route vers une destination secrète. A l’arrière de la voiture, le père arbore un plâtre, mais s’est-il vraiment cassé la jambe ? La mère rit de tout mais ne se retient-elle pas de pleurer ? Leur petit garçon ne cesse de blaguer, de chanter et danser. Tous s’inquiètent du chien malade. Seul le grand frère reste silencieux.

La presse en parle :
Elle par Françoise Delbecq
Cet exode placé sous le signe de l’amour et de la tendresse est une splendeur.

Femme Actuelle par La Rédaction
Quelle bonne surprise que ce road movie iranien, qui nous téléporte dans la voiture d’une famille en voyage avec le petit garçon espiègle, le grand frère inquiet, la mère émue, le chien malade… Leur destination ? Il faut la faire avec eux, découvrir ce chemin de tendresse et d’humour (…).

Le Journal du Dimanche par Stéphanie Belpeche
Visuellement éblouissant, filmé dans des paysages grandioses, ce road-movie réjouit bouleverse par l’intelligence et l’originalité avec lesquelles il traite le sujet douloureux de l’exil.

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Le virtuose de la kora, Ali Boulo Santo Cissoko, en Martinique du 18 au 30 juin!

Ali Boulo Santo Cissoko, de son vrai nom Dieourou Cissoko, est un musicien sénégalais virtuose de la kora, né griot.

Initié dès son plus jeune âge à l’art de la kora traditionnelle, dans les années 1990, il est le premier à introduire une pédale d’effet sur la kora wah-wah (puis delay, flanger) pour entraîner son instrument vers un univers musical contemporain.

Il développe l’Afrobeat mandingue : kora, basse, batterie, guitare, mixant tradition et des touches rock et ragga.

Biographie
Dieourou Cissoko alias Ali Boulo Santo né à Thiès en 1974, a vécu à Dakar. Il est héritier d’une grande lignée de griots mandingues joueurs de kora. Petit fils de Soundioulou Cissokho le « Roi de la Kora ». L’aïeul avait pressenti le talent de son petit-fils qui semblait son héritier favori mais c’était sans compter sur le caractère rebelle du jeune homme qui prend le pseudonyme d’Ali Boulo Santo laissant à ses frères et cousins le soin de conserver le nom Sissoko et donc de s’inscrire dans un héritage traditionnel prestigieux. Lui se démarque en trouvant sa propre voie.

En 1986 alors âgé de 13 ans, il participe, programmé comme ses célèbres aînés Youssou Ndour, Johnny Clegg et Mory Kanté, au 1er Festival contre l’apartheid, en soutien à Nelson Mandela, sur l’île de Gorée.

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« Frère et sœur », un film d’Arnaud Desplechin

Mercredi 15 juin 20h 30 Tropiques-Atrium

Marion Cotillard, Golshifteh Farahani, Melvil Poupaud

La presse en parle :
Bande à part par Anne-Claire Cieutat
Rarement un film aura exprimé avec autant de clarté qu’il n’existe aucune raison valable pour haïr quelqu’un au-delà de soi-même.

Le Figaro par Eric Neuhoff
Cela s’appelle la grâce. Desplechin maîtrise son sujet de A jusqu’à Z. Les images sont sa langue naturelle. Il n’a pas peur des mots non plus. C’est un athlète complet du cinéma. On pensait qu’il était l’héritier de Truffaut. Il est en train de devenir notre Bergman.

Les Echos par Adrien Gombeaud
Un an après « Tromperie », Arnaud Desplechin revient sur un terrain familier et les décors de Roubaix. Entre mélodrame et western, le cinéaste éclaire encore un puits de sentiments enfouis. Histoire d’une haine inexpliquée, « Frère et Sœur » est l’un de ses plus beaux films.

Positif par Eithne O’Neill
Faisant écho à Rois et Reine et à Un conte de noël, Frère et Sœur innove par la clarté d’une ligne épurée qui ouvre sur un apaisement possible.

Public par Sarah Lévy-Laithier
Un drame profondément intime et bouleversant.

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Utama: la terre oubliée » un film d’Alejandro Loayza Grisi

/ 1h 28min / Drame
Par Alejandro Loayza Grisi
Avec José Calcina, Luisa Quispe, Santos Choque
Titre original Utama

Voir les séances=>

Synopsis :
Dans l’immensité des hauts plateaux boliviens, Virginio et Sisa veillent sur leur troupeau de lamas. Jusqu’ici, rien n’a pu les détourner de cette vie âpre, héritée des traditions : ni leur âge avancé, ni le départ des habitants de la région, chassés par la sécheresse. Aussi accueillent-ils avec méfiance la visite de Clever, leur petit-fils de 19 ans, venu les convaincre de s’installer en ville avec le reste de la famille. Réticent à l’idée de quitter sa terre, Virginio se montre inflexible. A tel point que le jour où il tombe gravement malade, il décide de le cacher à Sisa et Clever…

La presse en parle :
Positif par Bernard Génin
Primé à Sundance pour sa splendeur visuelle, Utama : la terre oubliée s’élève au-dessus du simple film de belles images […]. Les personnages existent, le drame de leur incommunicabilité nous touche. Magnifique !

Culturopoing.com par Jean-Michel Pignol
La beauté des images nous transporte dans une terre oubliée par les humains mais célébrée par un soleil dont les variations d’intensité révèlent toute la picturalité.

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« Contes du hasard et autres fantaisies », un film de Ryūsuke Hamaguchi

/ 2h 01min / Drame, Romance
Par Ryūsuke Hamaguchi
Avec Kotone Furukawa, Ayumu Nakajima, Hyunri
Titre original Guzen to sozo
Synopsis : Un triangle amoureux inattendu, une tentative de séduction qui tourne mal et une rencontre née d’un malentendu. La trajectoire de trois femmes qui vont devoir faire un choix…
La presse en parle :

Cahiers du Cinéma par Pierre Eugène
Chacune des trois histoires observe un langage chargé au plus haut niveau d’intensité : appel à l’acte (le souvenir encore vivace d’une relation amoureuse), provocations de langage (la lecture déplacée d’un texte indécent dans un bureau de fac), adresses émotionnelles de plus en plus amples (la reconnaissance et le partage des émotions enfouies de l’adolescence).

L’Humanité par Sophie Joubert
On croirait une scène de théâtre, un plateau dépouillé où le verbe est au premier plan. Il faut une grande confiance en ses interprètes et en l’histoire qu’on raconte pour tenir le spectateur en haleine avec un récit de plusieurs minutes à l’arrière d’un taxi, sans autre image que le visage des actrices en gros plan et en champ-contrechamp.

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« L’école du bout du monde », un film de Pawo Choyning Dorji

Lundi 13 juin à 19h30 à Madiana

Avec Sherab Dorji, Ugyen Norbu Lhendup, Kelden Lhamo Gurung
Titre original Lunana: A Yak in the Classroom
/ 1h 49min / Aventure, Drame, Famille

Synopsis : Un jeune instituteur du Bhoutan est envoyé dans la partie la plus reculée du pays. Loin de la ville, le quotidien est rude, mais la force spirituelle des habitants du village transformera son destin.

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La Presse en parle :

Le Parisien par Renaud Baronian
Le résultat est à la hauteur de cette aventure hors norme : ce film, dont on sort avec une envie irrépressible de tout lâcher, de jeter son smartphone et de s’enfuir loin de tout pour aller caresser des yaks et partir à la rencontre d’enfants merveilleux et d’éleveuses solaires chantant divinement, fait un bien fou.

Voici par La Rédaction
Un film au charme fou, touchant, spirituel et plein d’humour.

Culturopoing.com par Bénédicte Prot
Si l’intrigue du film en tant que telle est un classique récurrent, son contexte unique, majestueux, sublime (photographié avec beaucoup de sensibilité et d’élégance par Jigme Tenzing) fait de « L’École du bout du monde » un parangon du genre, une histoire qui, dans un sens, transcende tous les récits similaires qui l’ont précédée.

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