Catégorie : Arts de la scène

Au Théâtre National de Bretagne, « Girls and Boys », de Dennis Kelly

Portrait de femme dans l’air du temps, une histoire d’aujourd’hui !

-–-Par Janine Bailly ––

Deux femmes, que lors du bord de scène nous sentirons unies dans une belle complicité. La première, Chloé Dabert, directrice de la Comédie de Reims, responsable ici d’une mise en scène aussi intelligente qu’efficace. La deuxième, Bénédicte Cerutti, actrice criante d’authenticité, si proche de nous en jeans petit haut chemise queue de cheval et bottines, toute pétrie de sourires et de pleurs retenus, – mais les larmes à la fin seront libérées – toute en cris et en silences, invectives et mots tendres, en cela capable de nous transmettre les émotions puissantes que génère ce monologue, où chaque mot porte son poids d’humanité dans ce qu’elle peut enfermer de beau et de tragique, de bonheur et de malheur, d’espoir et de désespoir, de cruauté aussi… parfois… souvent ! Deux femmes donc pour porter sur leurs épaules ce Girls and Boys, ce texte difficile, oscillant entre humour rose, humour noir et drame, comédie et tragédie, et que l’auteur britannique Dennis Kelly écrivit en 2018. 

De ce dernier, notre contemporain né à Londres en 1970, et qui porte sur nos sociétés occidentales un regard lucide et acéré, les critiques disent volontiers qu’il serait « l’héritier du théâtre “in yer face”, un courant du théâtre anglais des années 90, dans le sillage d’Antonin Artaud », et pour lequel on cite Sarah Kane, Martin Crimp, Mark Ravenhill…

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Aperçus du festival « Ceiba » (mars 2023)

– Par Selim Lander –

Ceiba ? Un « genre » (famille) d’arbres de ce pays (fromager, kapokier, mapou rouj, bois coton) comme le rappelle opportunément le directeur de Tropiques Atrium, puissance organisatrice, dans son édito en forme de poème. Onze spectacles (théâtre, danse, musique et même opéra) qui se sont déroulés tantôt à l’Atrium tantôt sous le chapiteau installé dans la commune de Saint-Esprit. Nous avons déjà dit ici-même tout le bien que nous pensions de l’adaptation des Noces de Mozart sous forme réduite mi opéra-mi théâtre (1), il n’est donc pas nécessaire d’y revenir, pas davantage que sur la pièce de théâtre Chasser les fantômes vue lors du dernier festival d’Avignon (2). Nous voudrions simplement exprimer brièvement notre ressenti à propos des autres spectacles du festival auxquels nous avons pu assister.

Danse : Näss (les gens)

Peut-être le sommet de ce festival. Le chorégraphe, Fouad Massoud, est franco-marocain et c’est au Maroc qu’il a passé son enfance. Il a intitulé sa pièce en hommage au groupe Nass el Ghiwane (les gens bohèmes), qui ont popularisé la culture gnawa dans les années (19)80, les Gnawa étant une confrérie religieuse qui mêle l’islam et des pratiques animistes importées de l’Afrique subsaharienne.

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Le Conservatoire de Paris classé deuxième meilleure école d’arts du spectacle au monde

Classée 17e en 2020, l’institution a connu une progression fulgurante en trois ans grâce au travail de sa nouvelle directrice, Émilie Delorme.

 Les trois critères sur lesquels se fonde ce classement concernent la réputation académique, la réputation professionnelle et la dynamique de la recherche. Martin Noda

Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris a été classé deuxième meilleur établissement d’enseignement des arts du spectacle au monde, derrière le Royal College of Music de Londres, selon un classement international. L’institution a connu une très forte progression en trois ans: classée 17e en 2020, elle s’était hissée à la 5e place en 2021 et à la 4e l’an passé, selon l’International QS World University Rankings. Elle gagne encore deux places cette année en se positionnant devant la Royal Academy of Music (3e place), l’Académie de musique et des arts du spectacle de Vienne (4e) et la Juilliard School de New York (5e).

Les trois critères sur lesquels se fonde ce classement concernent la réputation académique, la réputation professionnelle et la dynamique de la recherche.

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Lola – La tribu des malfinies

Jeudi 30 mars à 19h  Salle Mobile (Saint-Esprit)

Les malfinis, ces rapaces endémiques à la Caraïbe, souvent solitaires, savent pourtant s’élever pour chasser en tribu existante et vibrante.

Dans un concert de slam porté par Lola, impudeur, ironie, violence et force frisent avec douceur et tendresse pour aborder le thème pluriel du féminin dans la société, de sa présence, de son écho et de sa lutte. Un féminisme qui colle au réel avec poésie.

Car la tribu des malfinies réaffirme la prévalence d’une unité dans la multiplicité, et tente de lutter contre la solitude inhérente à la condition humaine. Elle interroge la définition calquée sur les mots et la signification établie par celui qui nomme. Elle confronte la finitude du mot au champ des possibles ouverts par la rencontre des langues, des sonorités et des images.

Mais cette tribu est surtout le reflet d’une condition féminine qui éclot, tel l’oiseau de proie chassant chaque carcan imposé, jusqu’à la définition qu’on a voulue lui donner.

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La tribu des Malfinies est un concert où se croisent le slam, l’écriture, les rythmes et la musique.Ce

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« Sept hivers à Téhéran », un film de Steffi Niederzoll

— Par Isabelle Arnaud —
– Titre original : Sieben Winter in Teheran
– Durée du film : 1 h 37
– Réalisateur : Steffi Niederzoll
– Scénariste : Steffi Niederzoll
– Interprètes : Zar Amir Ebrahimi, Reyhaneh Jabbari, Shole Pakravan, Fereydoon Jabbari, Shahrzad Jabbari, Sharare Jabbari
– Date de sortie : 29/03/2023

Synopsis :
En 2007 à Téhéran, Reyhaneh Jabbari, 19 ans, poignarde l’homme sur le point de la violer. Elle est accusée de meurtre et condamnée à mort. A partir d’images filmées clandestinement, Sept hivers à Téhéran montre le combat de la famille pour tenter de sauver Reyhaneh, devenue symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran.

Critique :
Sept hivers à Téhéran est un excellent documentaire qui revient sur une affaire qui a défrayé la chronique en Iran et au niveau international.
En 2007, une jeune femme de 19 ans, Reyhaneh Jabbari, tue l’homme qui essayait de la violer. Mais dans ce pays où les lois sont écrites par les hommes et où les personnes n’ont pas le droit de se défendre, surtout si elles sont des femmes, elle est condamnée à mort.

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« Joyland », un film de Saim Sadiq

 Lundi 27 mars à 20h30 –Tropiques Atrium – Salle Frantz Fanon
De : Saim Sadiq
Pakistan – 2h06 – 2022
Avec Ali Junejo, Alina Khan, Sania Saeed
Pakistan – 2h06 – 2022
Synopsis:
A Lahore, Haider et son épouse, cohabitent avec la famille de son frère au grand complet. Dans cette maison où chacun vit sous le regard des autres, Haider est prié de trouver un emploi et de devenir père. Le jour où il déniche un petit boulot dans un cabaret, il tombe sous le charme de Biba, danseuse sensuelle et magnétique. Alors que des sentiments naissent, Haider se retrouve écartelé entre les injonctions qui pèsent sur lui et l’irrésistible appel de la liberté.

La presse en parle :
L’Humanité par Pierre Barbancey
Joyland est un petit bijou attachant, surprenant, plein d’intelligence.

Le Parisien par Renaud Baronian
« Joyland » est un long-métrage hors catégorie, unique, original, une pure merveille bouleversante qui raconte une love story enflammée en dénonçant les travers sociaux et religieux de son pays.

Bande à part par Anne-Claire Cieutat
La force de Saim Sadiq est de parvenir à sonder les zones frontières, entre le féminin et le masculin, le jour et la nuit, la liberté et la contrainte, le dit et le tu, avec nuance et délicatesse.

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« Chroniques agricoles », par la Cie Kaméléonite

Vendredi 31 mars 2023 – 19h30 Maison de la Culture du Lorrain
Accès libre
Au programme, deux petites formes danse et art de la parole :
Jardin créole 23 ‘ création 2020
Terres au féminin 40 ‘ création 2022-2023

Dans le cadre de sa résidence d’implantation à Saint-Pierre, la compagnie Kaméléonite a créé en 2021, deux petites formes hybrides – danse et art de la parole – sous l’intitulé Chroniques agricoles. Ce travail a été élaboré à partir de rencontres et de collectages de paroles des agriculteurs, jardiniers, retraités, amoureux de la terre sur le territoire.
Chroniques agricoles s’inspire de PLANTÉ.ES, créé en France en 2017 par le Collectif de l’Âtre en raison de l’ intérêt citoyen de son équipe pour l’agriculture intensive, l’utilisation des pesticides, la monoculture, les politiques européennes – et leur impact sur la vie quotidienne.

C’est l’actualité et le positionnement des lieux agricoles, des agriculteurs et des consommateurs du territoire Martinique qui est au cœur de notre propos :
nous collectons des informations des acteurs du réseau agricole martiniquais que nous rencontrons ;
nous explorons ces sources d’information par l’écriture et l’improvisation théâtrale et dansée;
nous créons ces CHRONIQUES à l’aide des arts de la parole et de la performance du corps ;
nous présentons au public ces CHRONIQUES in situ : marché, place, cour d’école, lycée agricole, exploitation, champs, jardin partagé, écomusée, centre rural…

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« La véridique histoire de Hourya », de Daniel Boukman, jouée au Théâtre National Algérien

Samedi 11 mars 2023, La véridique histoire de HOURYA a été représentée à Alger au TNA (théâtre National Algérien) interprétée par la troupe du Théâtre Régional de la ville de Djelfa, mise en scène par Ahmed KHOUDI-..

Le 7 mars, une conférence de presse a été organisée pour évoquer les conditions de production de cette pièce.-..

Dans sa version française et traduite en arabe algérien, cette lettre a été distribuée à la presse :

Chers amis et amies

A l,occasion de la représentation de La véridique histoire de Hourya dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire de l’indépendance, je souhaite tout d’abord remercier les autorités et personnalités qui sont à l’origine de la réalisation de ce beau projet. Je pense bien entendu ou Ministère de la Culture et des Arts, avec à sa tête, Madame la Ministre Soraya Mouloudji mais aussi à Monsieur le Directeur du Théâtre National d’Alger, à mes amis Abdelnacer Khettof du Théâtre Régional de Djelfa, Ahmed Khoudi, metteur en scène et à la troupe du Théâtre Régional de Djelfa.

Je regrette beaucoup de n’avoir pas pu répondre positivement à l’invitation qui m’a été faite d’être parmi vous.

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« Je suis bizare », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Mardi 28 mars à 19h – Salle Mobile (Saint-Esprit)

Au temps de l’enfance, comment échapper à la solitude et affirmer sa différence avec une identité qui questionne ? Enfant hermaphrodite, Alix est en quête de liberté et de rencontre avec l’autre. En quête de soi. Mais lorsque notre corps offre différentes réponses, différents choix, comment savoir qui l’on est vraiment ? Les clés ne sont pas toujours visibles, mais peut-être sont-elles du côté de l’invisible. Et puis, il y a la Lune qui veille… D’ailleurs, c’est aussi un peu l’histoire de Cheik, Lucie et Kenji, d’autres enfants singuliers. Ou encore du père d’Alix et de Gertrude, deux adultes qu’Alix aidera à grandir. Je suis Bizarre d’Astrid Bayiha est une histoire de croisements et d’intersection. Croisements de mondes, croisements de vies et d’histoires, croisements de genres, à travers le parcours initiatique d’un(e) enfant.

Note d’intention :
Aujourd’hui et depuis toujours, des enfants peuvent naître en étant morphologiquement mâle et femelle. Alternativement ou simultanément. Ils peuvent aussi naître en n’étant ni l’un ni l’autre. Ils ne sont pas des monstres, mais des êtres humains qui ont malheureusement souvent du mal à trouver une juste place dans notre monde.

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« Houria », un film de Mounia Meddour

Dimanche 26 mars 19h /À Madiana

Houria
Réalisation : Mounia Meddour
Avec : Lyna Khoudri, Amira Hilda Douaouda
France, Algérie | 2023 | 1h38

Synopsis :
Alger. Houria est une jeune et talentueuse danseuse. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins la nuit. Mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée par Ali et se retrouve à l’hôpital. Ses rêves de carrière de ballerine s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée d’une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie en inscrivant la danse dans la reconstruction et sublimation des corps blessés…

La presse en parle :
Ouest France par Gilles Kerdreux
Aussi fort que Papicha.

20 Minutes par Caroline Vié
La sororité est capitale dans ce récit puissant montrant comment un groupe de femmes se soutient pour échapper à des destins difficiles avec autant d’énergie que de créativité.

Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Lyna Khoudri danse avec grâce, subtilité, intensité.

Le Dauphiné Libéré par Nathalie Chifflet
La danse est l’art essentiel à travers lequel s’exprime avec force l’aspiration à la liberté.

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Nouveaux Regards Film Festival 2023

Comment sélectionner les films qui arrivent sur les grands écrans du NOUVEAUX REGARDS FILM FESTIVAL en Guadeloupe ? Comment choisir parmi les 3101 propositions qui arrivent jusqu’à nous ? Il s’agit tout simplement des films que nous avons envie de partager avec vous, comme avec des amis. Des films qui nous accompagnent longtemps après le visionnage et qui impriment en nous le ravissement ou les questionnements de leurs auteurs.

Il y aussi , ces perles que nous dénichons, ces films que nous pistons tout au long de l’année, que nous négocions, nous sous-titrons pour vous offrir une programmationunique.

Parmi eux, des avant-premières nationales ou encore des films qui ne sortiront peutêtre jamais en France.

Chaque année, les films sont liés par des thématiques fortes qui se dégagent à leur insu, à notre insu…

Preuve que le cinéma est un véritable moyen d’expression nécessaire, une voix capitale.

Les auteurs rendent visible l’invisible, rendent audible l’inaudible, les murmures. Merci aux équipes de films de partager avec cette générosité leurs préoccupations, leurs réponses, leurs imaginaires, leurs regards renouvelés sur ce monde.

Merci donc à eux souvent de nous permettre de voir pour croire et de vivre pour agir.

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« Quatre musiciens nés esclaves », un concert de l’ensemble Vox Caribæi

Dimanche 26 mars 2023 à 18h30 au Centre culturel du bourg du Lamentin

Conviant le spectateur à un voyage musical, ce spectacle met en scène les parcours de quatre hommes aux parcours singuliers : Ignatius Sancho, Julius Soubise, Billy Waters et Joseph Antonio Emidy.
L’expérience se présente comme une rencontre avec la diaspora noire, dans l’Angleterre du XVIIIème siècle. « Nous allons rendre hommage à ces quatre artistes qui, après avoir été esclaves, ont pu faire carrière en Angleterre au milieu du XVIIIe et début XIXe siècle », explique Éric Martinel, le fondateur du groupe.

Les personnages principaux
-Ignatius Sancho : compositeur, écrivain, commerçant et abolitionniste
-Julius Soubise : acteur, bretteur, cavalier et violoniste amateur
-Billy Waters : vétéran de la Royal Navy et artiste de rue
-Joseph Antonio Emidy : compositeur, chef d’orchestre et violoniste professionnel

La mise en scène
Développant le principe d’un théâtre dans le théâtre, des scènes miniatures sont peuplées de figurines habillées en costumes d’époque.
En arrière-plan, la musique accompagne, structure et commente l’action.

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« Salade, tomate, oignons – Portrait d’Amakoé de Souza » m.e.s. par Jean-Christophe Folly

Mardi 21 mars à 19h – Salle Mobile(Saint-Esprit)

Le Portrait d’Amakoé de Souza est la représentation kaléidoscopique d’une identité en quête d’elle-même. Celle peut-être de son auteur Jean- Christophe Folly qui à l’instar de Fernando Pessoa aime jongler avec des pseudonymes et brouiller sans cesse les pistes entre fiction, auto fiction, réalité, récit, chanson… Le sous-titre de son/ce portrait Salade, tomate, oignons, résonne comme un nom de code. Et c’en est un ! Un signe de reconnaissance entre gens de kebabs. Qui dans sa vie n’est pas passé par un kebab ? À la manière des inconnus qui se rencontrent sur un pont à Paris dans La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, les personnages de Jean-Christophe Folly se rencontrent au Kebab et se fondent en une seule entité, tour à tour homme, femme et Jean Montrouge…

DISTRIBUTION
Avec Jean-Christophe Folly

Production : Comédie de Caen-CDN de Normandie
Coproduction : Compagnie Chajar & Cham’s, Théâtre Dijon Bourgogne
Avec le soutien de la Maison Jacques Copeau, Pernand-Vergelesses, Les Plateaux Sauvages – Paris
Avec l’aide de la Fondation Beaumarchais-SACD.

L’ extrait

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« Ma maman à moi », par la Cie Car’Avan

Samedi 25 Mars 2023 à 16h30

La Cie Car’Avan présente « CONTES ET THÉÂTRE AU JARDIN« 

Au programme:

1- Conte avec les conteurs du festival « Graines de Paroles » – AMI

2- Spectacle Danse-Théâtre-Marionnettes « Ma maman à moi » – Cie Car’Avan

Mise en scène de Jean l’Océan – Avec Laurence Couzinet-Letchimy

Coproduction A’zwel

SYNOPSIS:

Ma maman à moi, elle me fait des chatouilles et plein de bisous, elle me lit des histoires et on joue tous les deux… C’est trop bien!

Mais des fois, elle part, elle dit qu’elle va travailler…? Et moi, je reste toute la journée sans la voir. Dur-dur, des fois, d’être petit!

Familial et Intergénérationnel dès 2 ans

Lieu: 60 impasse des Lauriers – Bois Carré – Le Lamentin

Tarif unique: 5

Sur réservation au 06 96 40 35 46

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Icare et le père(*)

— Par Silvia Lippi —

RÉSUMÉ À travers l’analyse du rapport entre Icare et Dédale et entre Thalos et Dédale, il sera montré comment l’indifférence et la jalousie du père envers le fils peuvent casser le désir meur­trier de ce dernier à l’égard du père, désir salutaire, indispensa­ble pour que le fils puisse accomplir des actes en son nom. Sera ensuite analysé le rapport triangulaire entre acte, père et nom. Sera aussi démontré que le père qui se prend pour un père, c’est­à-dire qui reste dans la position d’idéal, occupe en réalité la position de fils, fils empêtré dans les méandres de l’Œdipe. Dans la dernière partie, à travers la relation entre Sonny Rollins et John Coltrane, sera déplié de quelle façon la rivalité père-fils conditionne et inspire la production artistique.
MOTS-CLÉS acte, désir, fantasme, fonction symbolique, idéal, interprétation, nom, note, version, père.

« Le héros est celui qui s’est opposé à l’autorité paternelle et a fini par la vaincre. »
Salvador Dali (citation de Freud) [1]

Le point central du complexe d’OEdipe, tel qu’il est conçu par Freud, est constitué par le fantasme parricide : le fils veut prendre la place du père à côté de la mère.

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« The Lost King », un film de Stephen Frears

De Stephen Frears
Par Steve Coogan, Jeff Pope
Avec Sally Hawkins, Steve Coogan, Harry Lloyd
29 mars 2023 en salle / 1h 49min / Comédie dramatique, Drame, Comédie

Synopsis :
Inspiré d’une histoire incroyable mais vraie, The Lost King retrace l’extraordinaire aventure de Philippa Langley, passionnée d’histoire à la volonté de fer qui, sur une simple intuition et malgré l’incompréhension de ses proches et la défiance du monde universitaire, a voulu rétablir la vérité autour de Richard III, l’un des monarques les plus controversés de l’histoire.

La presse en parle :

Bande à part par Anne-Claire Cieutat
Stephen Frears revient sur l’histoire vraie de Philippa Langley, qui découvrit la dépouille de Richard III à Leicester en 2012 et, à travers elle, donne à voir de manière sensible le processus intuitif à l’œuvre. Un film hautement réjouissant !

Culturopoing.com par Thibault Vicq
Sally Hawkins donne tout pour « The Lost King » : la sincère candeur, l’énergie vidée, la tendresse persuadée. Elle mène avec brio les lignes que les scénaristes lui font partager avec tous ses interlocuteurs, et les situations que Stephen Frears balaye d’un arc-en-ciel de caractères.

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« La femme de Tchaïkovski », un film de Kirill Serebrennikov

Lundi 20 mars à 19h en VOST / Madiana

Jeudi 23 mars à 14h / Madiana VOST VF (!)
Avec Odin Lund Biron, Alyona Mikhailova, Filipp Avdeyev
Titre original Zhena Chaikovskogo
2h 23min / Drame, Biopic

Synopsis :
Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova, jeune femme aisée et apprentie pianiste, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte n’est pas réciproque et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui.

La presse en parle :
Culturopoing.com par Thibault Vicq
Ce que peut le cinéma, Serebrennikov le transcende dans le brio de la sobriété absolue, tandis que la somme des expériences vécues par les personnages gravit à elle seule les échelons d’une émotion intense. On ne salue pas seulement ici l’exceptionnelle résilience d’une femme malmenée ou délaissée, on est aux premières loges d’un amour vampirique, origine de remords et de tristesse destructrice.

Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
(…) un portrait douloureux et sublime de Piotr Tchaïkovski.

La Voix du Nord par Christophe Caron
Plusieurs séquences oniriques à la beauté funèbre et toxique achèvent de faire de cette Femme de Tchaïkovski, en compétition à Cannes 2022, une œuvre mélodramatique vertigineuse, puissante et ambiguë.

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Mort du crooner Bobby Caldwell, l’interprète du tube « What You Won’t Do for Love »

Bobby Calwell est mort mercredi 15 mars des suites d’une longue maladie. Une triste nouvelle annoncée par sa femme Mary via le compte Twitter du chanteur : « Bobby est décédé à la maison. Je le serrai fort dans mes bras alors qu’il nous quittait. J’ai le cœur brisé à jamais. Merci à vous tous pour vos nombreuses prières au fil des ans. Repose en paix, mon amour ».

Robert Hunter Caldwell, né le 15 août 1951 à New York (État de New York) et mort le 14 mars 2023 à Great Meadows (New Jersey), est un chanteur et auteur-compositeur américain qui a enregistré le titre What You Won’t Do for Love en 1978.

Après plusieurs albums R&B et smooth jazz, Caldwell se tourne vers les standards du Great American Songbook et le répertoire de Frank Sinatra. Il demeure très populaire au Japon, où il fait l’objet d’un véritable culte.

Carrière
Bobby Caldwell est né à Manhattan, mais a grandi à Miami. Sa mère était agent immobilier et de l’un de ses clients a été le chanteur de reggae Bob Marley.

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Tania de Montaigne :« J’ai découvert que j’étais noire à l’école »

« Noire » de et avec Tania de MontaigneFrance 4 Samedi 18 mars – 21h10

— Propos recueillis par Sandrine Blanchard —

Je ne serais pas arrivée là si …

« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine évoque son enfance, le racisme du quotidien et la rencontre avec son père

Entretien

Écrivaine, autrice de romans et d’essais, dont L’Assignation. Les Noirs n’existent pas (Grasset, 2018), Tania de Montaigne a reçu en 2015 le prix Simone Veil pour son livre, Noire. La vie méconnue de Claudette Colvin (Grasset 2015), A 48 ans, elle monte sur la scène du Théâtre du Rond-Point pour raconter le parcours de cette militante afro-américaine pour les droits civiques.

Lire aussi :« Noire », le rôle primordial des femmes dans les luttes anti-ségrégationnistes — Par Roland Sabra —

Je ne serais pas arrivée là si…

… si ma mère ne m’avait pas inscrite, l’été de mes 17 ans, à une colonie de danse et de théâtre à Avignon. J’ai grandi dans un milieu où il n’y avait pas d’argent.

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N’éteignez pas les lumières sur le spectacle vivant !

Destinataire: Ministre de la Culture, Gouvernement

Depuis 20 ans, nous assistons toutes et tous à la bien nommée “crise du service public”. Magistrat·es débordé·es, soignant·es et professeur·es abandonné·e·s, classes et prisons surchargées. Depuis 20 ans nous subissons, par manque de moyens, le délitement des secteurs hospitalier, judiciaire, et éducatif qui garantissaient autrefois la bonne santé de notre démocratie sociale.

Comme les autres secteurs, le service public de l’art et de la culture connaît lui aussi sa “crise”. 

Depuis 20 ans, les budgets alloués à la culture et à la création artistique se sont asséchés. Les différentes injonctions et responsabilités qui pèsent sur les professionnel·les du secteur, n’ont fait, quant à elles, que s’accroître. Comment faire plus avec moins ? Comment continuer à créer des spectacles, faire venir plus de publics, initier davantage de médiation avec moins d’argent, moins de personnels, moins de temps ? Mais surtout comment le secteur de la culture peut-il accompagner les mutations de notre société ?

A ce stade peut-on réellement continuer à parler de crise ? de période de troubles limitée ? Une crise aussi longue n’est plus une crise : elle devient l’expression d’une volonté politique.

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« Debout les femmes », un film de François Ruffin & Gilles Perret

Conférence-débat avec l’U.F.M. / Vendredi 17 mars 2023 à 18h  / Biblothèque municipale de Ducos

De François Ruffin, Gilles Perret
13 octobre 2021 en salle / 1h 25min / Documentaire

Synopsis :
 » Mais qui m’a mis cette tête de con ?  » Ce n’est pas le grand amour entre le député En Marche ! Bruno Bonnell et l’insoumis François Ruffin. Et pourtant… C’est parti pour le premier « road-movie parlementaire » à la rencontre des femmes qui s’occupent de nos enfants, nos malades, nos personnes âgées. Ensemble, avec ces invisibles du soin et du lien, ils vont traverser confinement et couvre-feu, partager rires et larmes, colère et espoir. Ensemble, ils vont se bagarrer, des plateaux télés à la tribune de l’Hémicycle, pour que ces travailleuses soient enfin reconnues, dans leur statut, dans leurs revenus. Et s’il le faut, ils réinventeront l’Assemblée…

La presse en parle :
L’Humanité par Michaël Mélinard
Un beau film touchant, incarné, féministe et souvent drôle.

La Voix du Nord par Catherine Painset
Un film engagé, politique, humain.

Les Fiches du Cinéma par Michel Berjon
Sans militantisme idéologique ni discours sociologique ou technocrate, évitant ainsi les sigles qui cloisonnent et rendent invisibles les métiers du lien, essentiels mais déconsidérés, Debout les femmes !

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« La montagne », un film de Thomas Salvador

Lundi 27 mars à 19h/ Madiana
Par Thomas Salvador, Naïla Guiguet
Avec Thomas Salvador, Louise Bourgoin, Martine Chevallier
1 février 2023 en salle / 1h 52min / Drame, Fantastique
Synopsis :
Pierre, ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour son travail. Irrésistiblement attiré par les montagnes, il s’installe un bivouac en altitude et décide de ne plus redescendre. Là-haut, il fait la rencontre de Léa et découvre de mystérieuses lueurs.

La presse en parle :
Bande à part par Anne-Claire Cieutat
Après Vincent n’a pas d’écailles, comédie aquatico-burlesque, Thomas Salvador signe avec La Montagne une fable écologiste doublée d’une histoire d’amour. Une expérience organique et sensuelle à vivre en salle absolument.

Libération par Elisabeth Franck-Dumas
Voilà bien longtemps qu’une telle incandescente magie ne nous avait autant émerveillée au cinéma.

Mad Movies par Gilles Esposito
Ce film déploie l’envoûtement induit par l’atmosphère des sommets jusqu’à toucher des images visionnaires qui engendrent une rare sensation de réel émerveillement.

Marianne par Thomas Bravo-Maza
Le cinéaste Thomas Salvador signe un film qui ne ressemble à aucun autre, transfigurant un voyage initiatique alpin en conte fantastique.

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« Eternal daughter », un film de Joanna Hogg

Vendredi 24 mars à 19h / Mardi 28 mars à 19h /Jeudi 30 mars à 14h /À Madiana
Réalisation : Joanna Hogg
Avec : Tilda Swinton, Joseph Mydell, Carly-Sophia Davies
Angleterre | 2022 | 1h36

Synopsis :
Julie, accompagnée de sa mère âgée, vient prendre quelques jours de repos dans un hôtel perdu dans la campagne anglaise. La jeune femme, réalisatrice en plein doute, espère y retrouver l’inspiration ; sa mère y voit l’occasion de faire remonter de lointains souvenirs, entre les murs de cette bâtisse qu’elle a fréquentée dans sa jeunesse. Très vite, Julie est saisie par l’étrange atmosphère des lieux : les couloirs sont déserts, la standardiste a un comportement hostile, et son chien n’a de cesse de s’échapper. La nuit tombée, les circonstances poussent Julie à explorer le domaine. Elle est alors gagnée par l’impression tenace qu’un indicible secret hante ces murs.

La presse en parle :
Culturopoing.com par Eléonore Vigier
Toute la subtilité de Joanna Hogg tient à sa manière de faire naître l’inquiétante étrangeté par des dialogues anodins dont un léger décalage entre le mot et la réalité matérielle suffit à éveiller l’angoisse.

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À propos de l’Ur-texte  » Et les chiens se taisaient » d’Aimé Césaire

Peut-on faire lecture publique d’un texte qu’un auteur a désavoué ?

— Par Roland Sabra —

Désavouer: Refuser de reconnaître quelque chose comme sien, le renier. Larousse .

Pendant longtemps, jusqu’en décembre 2008, n’étaient connues que quatre versions du texte d’Aimé Césaire «  Et les chiens se taisaient ». Les deux plus célèbres, publiées en français sont celle de 1946, chez Gallimard, insérée dans le recueil « Les armes miraculeuses », suivie en 1956 d’un « arrangement théâtral » de Présence Africaine. Cette année là deux autres versions, dues au travail de l’écrivain et traducteur Janheinz Jahn voient le jour, Und die Hunde schwiegen , en allemand dans le texte, la première radiophonique dont il existe une transcription et une autre suffisamment ré-élaborée, transformée pour qu’elle soit considérée, par certains, comme le résultat d’une co-écriture entre le poète et son traducteur. « Jahn supprime dans les trois actes environ un tiers du texte original de Césaire […]. Il complète ce qu’il a conservé par des scènes et des indications scéniques qu’il a lui-même rédigées et qui constitueront environ 20 % de la totalité du texte définitif de cette version.

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Pourquoi le cinéma africain est à un tournant

Alors que le Fespaco a fermé ses portes, comment se porte réellement l’industrie du film en Afrique ? État des lieux avec les acteurs du secteur.
— Par le correspondant du journal Le Point, à Ouagadougou, Bernard Kaboré —

Le Marché international du cinéma et de la télévision africain de Ouagadougou est devenu un salon professionnel réunissant des acheteurs, distributeurs, producteurs venus des quatre coins de l’Afrique et aussi d’Europe. © Issouf Sanogo / AFP

Le temps d’une édition du Fespaco, Ouagadougou a plongé dans une ambiance de fête. Cela relève d’une tradition. En effet, depuis plusieurs années, chaque édition de la biennale change quelque peu le visage de la capitale burkinabée : par-ci et par-là des rues marchandes qui ne désemplissent pas, des hôtels et restaurants qui débordent de clients tandis que le quartier général de l’événement, le siège du Festival, grouille de monde jusqu’à tard les nuits. Sans oublier ces longues files de cinéphiles devant les (quelques) salles obscures qui, les jours ordinaires, intéressent peu de gens… Dans l’imaginaire de certains, c’est cet enthousiasme qui sert de baromètre de succès d’une édition de Fespaco comparée à une autre.

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