— Par Michèle Bigot —
« O Muse, conte-moi l’homme aux mille tours qui erra longtemps sans répit… » Cet inventif des temps modernes, c’est Areski le père, autant qu’Abdelwaheb, le fils. Le premier est né à Taourirt en 1948, le second à Saint-Etienne. Le premier découvre la France, le second découvre le théâtre. Deux adolescences racontées en parallèle, sur le mode de l’épopée. Aventure, guerre, périls, souffrances et joies jalonnent les deux odyssées. Chacun incarne un héros contemporain, héros du travail et de la libération pour le père, héros du théâtre pour le fils. Et comme dans toute épopée, la poésie le dispute au drame, grandeur et misère s’y cotoient, l’humour et le pittoresque nourrissent le texte. Dense, riche, le texte est encore enrichi par la musique. Le récit est rythmé par la musique, le chant, la danse. Peu à peu le puzzle de ces deux vies parallèles se dessine, à la faveur d’un récit alternant les deux intrigues. Par une habile construction narrative, les scènes font alterner la vie au village de Kabylie et la vie à St-Etienne. Abdelwaheb raconte sa vie et celle des siens, la famille, les amis.