— Par Roland Sabra —
Il ne faut pas désespérer de Hervé Deluge. S’il nous est arrivé d’être très réservé à l’égard de certaines de ses productions il nous arrive aussi d’être charmé par son travail. C’est le cas avec sa dernière production «I want it, I’ll get it », présentée fin fin 2011 à Fort-de-France dans le cadre du Festival e Théâtre amateur. Hervé Deluge, s’est emparé non pas d’un texte d’auteur mais d’un ensemble d’écrits destinés à autre chose quel leur mise en scène théâtrale. Il y a là des articles de presse, des extraits de coupures de journaux des commentaires, des réflexions entendues ici où là, des saynètes inventées à partir d’une observation distanciée et critique des pratiques quotidiennes qu’elles soient télévisuelles, radiophoniques, issues du monde professionnel ou de la conjugalité ou d’autres domaines. On assiste alors à un théâtre fait de collages de petites scènes, dont chacune présente une unité discursive et dont l’emboitement génère en creux, détaché du contexte et à un autre niveau de réflexion, un étrillage vigoureux de l’ordre social capitaliste. Tout le contraire d’un discours militant bavard, didactique et empesé.