Catégorie : Arts de la scène

Lettre ouverte aux martiniquais

— par Josiane Cueff —

Mon projet culturel basé sur la diffusion, la création,  les échanges artistiques, la formation et l’éducation artistique, a permis ma nomination à Fort de France, début 2011 pour diriger le Cmac, scène nationale de Martinique.  Ce haut lieu culturel doit évoluer en tenant compte des enjeux fondamentaux impliqués dans la stratégie de développement culturel, social, économique et régional. J’ai travaillé sans compter, avec passion, pour offrir un programme organisé pour tous,  ouvert à l’émotion, à la beauté, à la réflexion, à la découverte,  à l’interrogation, enfin ouvert à la stimulation de ce que l’être humain a de plus riche, l’éveil des sens, de l’esprit, la pensée, les idéaux, l’évolution au sens noble.
Dès ma prise de fonction,  de très nombreuses difficultés se sont présentées, aussi bien pour programmer dans  les salles de spectacles, que pour mettre en place mon projet, ainsi que pour assumer mes responsabilités légitimes de directrice. 

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Les dérobades de Georges-Louis Lebon

  — Par Roland Sabra —

 

–Au delà de l’épisode bouffon et quelque peu pitoyable dont on aura la narration ci-après un véritable problème se pose pour les représentants du Ministère de la Culture en Martinique : y-a-t il un interlocuteur crédible avec lequel négocier pour mettre fin aux crises de gouvernance à répétition que connait le CMAC? —RECIT—

Monsieur Lebon et moi nous ne partirons pas en vacances ensemble. C’est comme ça! Il y a déjà longtemps que je cherchais à rencontrer l’homme qui a largement contribué à l’aggravation de la crise de gouvernance du CMAC. Toutes mes tentatives étaient restées vaines. Monsieur Lebon sans doute impressionné dans sa jeunesse par la lecture de Henri Laborit n’a gardé en mémoire, de ces écrits qui eurent un certain retentissement dans les années 70 du siècle dernier, que l‘Eloge de la fuite, titre d’un ouvrage célèbre du socio-biologiste. La fuite est en effet une attitude possible devant le poids des responsabilités, des contraintes qu’impose l’ordre social. Il est deux autres attitudes possibles, selon Laborit : la soumission ou la lutte.

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Le CMAC en crise : historique

Opération de déstabilisation au CMAC : après Manuel Césaire, Josiane Cueff ?

— par Roland Sabra —

Le débrayage du 06-12-2011

Le 30 avril 2010 Claude Lise, alors Président du Conseil Général mettait fin aux fonctions de Manuel Césaire, administrateur de l’éphémère regroupement CMAC-Atrium et qui de toute façon ne souhaitait pas s’aventurer davantage sur une planche savonnée.  Ce n’était là que l’épilogue, provisoire et non définitif, on va le voir, d’un énième épisode de la guerre picrocholine qui agite le vaisseau amarré rue Cazotte à Fort-de-France. Manuel Césaire avait estimé que les entraves du Conseil Général de l’époque à l’accomplissement de ce pourquoi il avait été nommé, « filialement » relayées à l’intérieur de la structure par des enjeux de pouvoir lui rendaient impossible l’accomplissement de sa mission, en conséquence de quoi il préférait jeter l’éponge. Parmi les chausse-trappes, on assista à une grève minoritaire, sept grévistes en tout et pour tout, se conclure en quelques heures par une augmentation de salaire de 150 Euros. Officiellement le conflit avait la forme d’une opposition entre deux projets de fusion des structures du CMAC et de l’Atrium.

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Le métro fantôme

 

« Le métro fantôme » de AMIRI BARAKA

Mise en scène par Jose ALPHA avec Elisabeth LAMEYNARDIE et Eric BONNEGRACE
Le Métro fantôme (Dutchman) est une pièce de théâtre écrite par Amiri Baraka sous le nom de plume de LeRoi Jones. Elle a obtenu en 1964, à New York, l’Obie Award, récompense décernée à la meilleure pièce de l’année et a rallié à Paris la quasi-unanimité de la critique.Argument : C’est, dans l’obscurité ferraillante d’un tunnel de métro new-yorkais, une nouvelle traversée du Vaisseau fantôme de Richard Wagner.Clay, le noir, en est le nocher, condamné lui aussi à errer jusqu’au jour où il sera délivré par l’amour : la Senta de ce Daland noir est blanche et de leur rencontre dépendra, un instant, la rédemption du jeune homme. Cela n’aura, bien sûr, pas de suite. Le petit-bourgeois noir va singer les blancs, très mal, devant une fausse intellectuelle blanche, qui singera les noirs plus mal encore. En s’inversant, l’incompatibilité s’aggravera et, mettant fin au simulacre, Clay redeviendra un noir à part entière pour choisir la révolte.( Wikipedia)

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« Keep smiling »


 A l’ATRIUM salle Frantz FANON  le vendredi 16 novembre à 19h30

 

 

 

—L’Association APSARA est heureuse de présenter cette année, en cette rentrée 2012, un spectacle de bharatanatyam*, avec présentation de musique carnatique et de kathak. Cette représentation a pour but de réunir des fonds pour partir en Inde en fin d’année, il s’agit également de présenter ce qui a été appris par certains élèves de l’Ecole lors du stage d’été organisé en 2011 à l’Ecole Bhavan, à Londres.

« Keep smiling » c’est pour aussi résumer la persévérance nécessaire pour apprendre 6 chorégraphies de bharatanatyam entourées de pratiquantes chevronnées, s’initier au kathak (danse traditionnelle du nord de l’Inde) et à la musique carnatique (musique du sud de l’Inde) en 3 semaines pour finalement se retrouver sur scène à la fin du stage.

C’est aussi la joie éprouvée, par nos élèves enchantés et bouleversés, de se retrouver dans une des plus anciennes capitales d’Europe ancrée dans la modernité et le pluriculturel, avec en son sein le centre Bhavan, la découverte de la culture et des traditions indiennes.  

« Keep smiling » est aussi le résultat d’une relation de groupe de passionnés par une culture, une danse et une expérience, loin de nos habitudes et de la sécurité d’un entourage familiale.

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Osez le théâtre !

 

avec la compagnie TRACK

 La compagnie TRACK propose des ateliers de théâtre pour enfants et adultes, encadrés par des comédiens professionnels. Dans une ambiance souriante, les ateliers de TRACK invitent à la « mise en mouvement » du corps, de la voix dans l’espace de l’imaginaire, en cultivant l’esprit du jeu et du partage, essentiels au théâtre.

[L’Atelier impro’] 8 animé par Patrice Le Namouric 8 Mardi 19h-21h

S’amuser et s’épanouir par le libre jeu théâtral. Osez la fantaisie !

[L’Atelier Labo’] 8 animé par Daniely Francisque 8 Jeudi 19h-21h

Découvrir les techniques de jeu de l’acteur pour la scène et l’écran. Faites votre cinéma !

[L’Atelier ti moun’] 8 animé par Daniely Francisque 8 Mercredi 14h-15h15

Inventer des histoires et jouer des personnages en s’amusant. Créons ensemble !

(Ateliers tous niveaux – Cours d’essai offert).

 

Où ? Espace TRACK, ZAC de Rivière Roche, Bât D2,  2ème étage à Fort de France

Renseignements & inscriptions :

0696 407 006 & 0696 308 990

Mail : compagnie.track@gmail.com l Blog : http://compagnietrack.blogspot.com

Facebook : « compagnie TRACK »

 


Qui sommes-nous ?

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Les Berlick : ateliers théâtre des Trois Îlets

ATELIERS de THEÂTRE de TROIS-ÎLETS

ENFANTS, ADOLESCENTS, ADULTES, GRAN MOUN

 

Horaires (début des cours : lundi 1er octobre 2012) :

Adultes 1ère année : Lundi de 18h00 à 20h00

Adultes 2/3/4/5ème année : Mardi de 18h00 à 20h00

Enfants : Samedi de 9h00 à 10h30

Adolescents : Samedi de 10h30 à 12h00

Gran moun : jeudi 15h à 16h30

 Contact : Arielle BLOESCH au 0696 22 58 63

2  rue du Quadrille (ex école Sixtain)/ 97229 Trois-Îlets

Mail : lesberlick@hotmail.fr

 L’Association LES BERLICK est soutenue par :

La Ville des Trois-Îlets

La Région Martinique

La DAC Martinique

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Ces Airs de théâtre

Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

MEMOIRE OUTRE-MER au Théâtre de Fort de France

 

Le Théâtre Aimé Césaire accueille le Festival Itinérant Margose pour un spectacle en plusieurs parties, dont la pièce principale « Nôrichas » rend hommage à Aimé Césaire dans le cadre de la préparation de son centenaire. A la poésie et à ses enfants : Charles Baudelaire, Susanne Césaire, Victor, Hugo, Khalil Gibran et tous les autres… Ce premier tableau poétique qui rend un hommage particulier à Haïti et au Japon prend la forme de projections de symboles et de lectures qui viennent soutenir des éléments fondamentaux. En collaboration avec le Département Afrique et le Secteur Culture de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) Elle traite de la poésie des rencontres et des arts du monde. La musique, l’image, la danse et les mots tentent d’exprimer la spiritualité universelle des poètes résistants à toutes formes d’esclavage tout en posant la question qui sommes nous par rapport à la nature ? Quel est le bon sens ? Où souhaitons nous aller ensemble et comment ?

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Le mois du documentaire Novembre 2012

COMMUNIQUE  DE  PRESSE  
Evénement Mois du Film  Documentaire Martinique  « PARTITIONS »du 03 novembre au 1 décembre 2012
Présentation Le Mois du doc Martinique 2012 c’ est  17 films de cinéma du réel aux rythmes qui  transcrivent des partitions de vie : 24 dates, 6  soirées plein air2 concerts, 1 rencontre autour  du son au cinéma, 1 avant première, 1  fenêtre sur l amour en Guadeloupe avec Varan Caraïbe 2012, 1 programmation brésilienne , 3  projections rencontre de films ethnographiques sur Haïti avec Brice Ahounou, programmateur des mercredi du cinéma ethnographique à la cité de l’immigration de Paris.
Lieux 11 lieux de diffusion sur  toute la Martinique: Bibliothèque Schœlcher (Fort de France)Campus  de Schœlcher (Fort de France)Centre Culturel de Rencontre Fonds Saint-Jacques (Sainte-Marie)Cinéma Atlas Anses d’Arlets /Association Abrama (Anses d’Arlets)CMAC ATRIUM Centre culturel départemental (Fort de France)

Garage Popular (Fort de France)

La Paillote du bourg Anse Arlets (Anses d’Arlets)

Mairie des Trois-Ilets (Trois-ilets)

Maison de quartier haut du port (Fort de France)

MJC de Floréal (Fort de France)

Wahoo Café (Carbet)

Public Grand public  et  scolaires
Partenaires Avec le soutien de la DAC, DJSCS,  ACSE, Région Martinique
Pièce jointe PROGRAMME COMPLET  A  retrouver sur  www.moisdudoc.com

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« Même la pluie » : l’eau, c’est la vie » et le cinéma alors?


— par Roland Sabra —

Iciar Bollain, actrice, scénariste et réalisatrice espagnole, connue jusqu’alors pour des films plutôt intimistes, comme « Ne dis rien » qui dénonce les violences conjugales, est une admiratrice de Ken Loach à qui elle a consacré un livre en 1996. Cette admiration va jusqu’à lui emprunté, pour son dernier film, «  Même la pluie », son scénariste préféré, Paul Laverty, engagé par ailleurs dans les causes humanitaires en Amérique centrale. Du film intimiste au ciné social le lien est moins ténu qu’il n’y paraît. « Ne dis rien » reposait sur un solide travail d’enquête sociologique qui soulignait que la dépendance économique des femmes ne suffisait pas à expliquer l’existence de relations violentes. C’est ce refus d’un simplisme construit à partir de fausses évidences que l’on retrouve dans « Même la pluie ». Le scénario est une mise en abyme pirandellienne qui prend la forme de la réalisation d’un film dans le film. Il ne s’agit pas tant de faire un film sur le cinéma, à la façon de Godard dans « Le mépris » ou de Truffaut dans « La nuit américaine », que d’évoquer la question de l’engagement.

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« La barra » : de l’antagonisme culturel en Amérique centrale

— Par Roland Sabra —

« La barra » est l’œuvre d’un tout jeune réalisateur colombien Oscar Ruiz Navia qui s’interroge sur les rapports entre l’ici et l’ailleurs, le dedans et le dehors, le monde du même et celui de l’étranger. « La Barra » est le nom d’un village colombien perdu dans le trou du cul du diable, coincé entre mer et forêt, et peuplé de pécheurs afro-colombiens, descendants d’esclaves pour la plupart, qui vivent dans un grand dénuement la répétition à l’identique des jours qui passent semblables aux jours passés et tout aussi semblables aux jours qui viennent. Des éléments exogènes perturbent la vie du village. D’abord il y a la raréfaction des poissons qui obligent désormais les pécheurs à partir en mer pour une à deux semaines. La disparition de la ressource halieutique ne résulte pas, on le devine, des techniques employées par les villageois mais de l’industrialisation de l’activité. Ensuite il y a avec l’arrivée de l’électricité dans le village un propriétaire d’hôtel, qui voudrait développer son entreprise en faisant venir des touristes, en privatisant une partie de la plage et remettre en cause l’usage commun et public qui en est fait.

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Ce soir on improvise

 par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

Cette aventure, nous raconte les acteurs en rébellion contre le metteur en scène, refusant l’illusion qu’on leur impose au profit de la sincérité passionnelle.
L’excès de présence et l’emprise du metteur en scène sur les comédiens, encourage le développement de velléités d’indépendance, pour trouver un espace de liberté. Toutes les sociétés sont à des degrés divers confrontés à ce problème et pour y faire face on veut revenir à ses repères. Pirandello déteste l’immobilité par conséquent, les formats, les systèmes tout ce qui fixe un aspect et tout ce qui gêne un songe. Ce théâtre indique que le refus de ce metteur en scène arrivé de France est le prétexte pour justifier un modèle théâtrale pirandellien également porteur d’une charge de méfiance très forte à l’égard de l’autre. Cette incommunicabilité de Pirandello relayée par Adrien, nous atteint en plein cœur, lorsqu’on constate qu’entre les intentions et les actes, se dresse un mur d’incompréhension ; entre l’auteur, et les acteurs déjà acquis à sa cause, peuvent-ils exprimer ce que l’auteur a voulu dire, si ce n’est à travers leur subjectivité personnelle … Sincère mais pas forcément fiable ?

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Le théâtre comme une cérémonie

Par Roland Sabra —

Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

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L’Arte Povera de Jandira Bauer : Psychose 4:48


par Selim Lander

Soirée mémorable, ce lundi 18 mai 2009, au Théâtre de Fort-de-France : c’était la première de la nouvelle création de Jandira De Jesus Bauer. Après la mise en scène « vaudou » des Bonnes de Genet, qu’elle avait proposée dans ce même théâtre l’année dernière (avant de la faire voyager jusqu’en Avignon), réussirait-elle à frapper encore plus fort ? D’une certaine manière, la réponse est oui.

« Proposer aux comédiens » (et suppose-t-on également aux spectateurs) « une autre réflexion sur le théâtre contemporain », indique le manifeste de sa compagnie, Activ’Art. Outre Genet, Becket fait partie de ses références les plus anciennes. Elle apprécie particulièrement la manière qu’a le second auteur d’exprimer « l’image de l’esprit aliéné du corps ». Il n’est donc pas trop étonnant que J. Bauer ait choisi de nous présenter le dernier texte de Sarah Kane, une auteure et comédienne qui fut aliénée au point de suicider à l’âge de 28 ans.

Les lecteurs de ce papier ne savent peut-être pas tous qui fut Sarah Kane (1971-1999). Elle est moins connue chez nous qu’en Angleterre où elle gagna une sorte de célébrité grâce au scandale suscité par sa première pièce, Blasted.

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« La Barque le soir », mise en scène de Claude Régy : le théâtre comme une cérémonie

— Par Roland Sabra —
Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appels, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

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Le capitaine fracasse allume le Théâtre Aimé Césaire

— Vu par José ALPHA

 

  Le Capitaine Fracasse du Théâtre de l’Esquisse de Toulouse a précipité les martiniquais dès le passage de la porte du petit Théatre Aimé Césaire de Fort de France, dans la frénésie de la comédie de cape et d’épée de Théophile Gautier. Les dix comédiens (quatre femmes et six hommes) dirigés par Carlo Boso sur les tréteaux de la Comédia del arte, jouent, déjouent et rejouent avec panache, pour le bonheur du public autant que pour les colères du « directeur de la troupe indisciplinée », les intrigues, les compromis, les complots, les provocations, les duels, les farces, les amitiés et enfin le mariage des amoureux, sur un rythme décapant qui nous est cher surtout quand il nous fait rire de nous mêmes . Un spectacle conçu comme nous aimons le théâtre solaire des Antilles avec la truculence de ses personnages que nous reconnaissons bien au quotidien, avec ses comiques de situations, de mots, d’intentions et d’espiègleries périlleuses. Le spectacle est rodé et bien huilé, il tourne rond depuis 2001 sur les routes du territoire français ; les comédiens sont en bonne santé pour tenir la scène sans « bwa bandé » durant près de deux heures bourrées d’ astuces et de clins d’œil au cirque, à l’opérette, à la comédie musicale et aussi à la société martiniquaise.

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« Porter la plume dans la plaie »

— Par Roland Sabra —

  Ils sont plus de cent cinquante à former  ce qui n’a  de collectif que le nom pour dire leur attachement au label « Scène nationale » et à « une direction indépendante des pouvoirs politiques et de tout groupe de pression« . On ne sait pas trop comment ils se sont trouvés. Une plasticienne martiniquaise a pris son carnet d’adresses, a téléphoné à des amis pour  dire son émotion  face au risque de disparition du CMAC et s’est entendue dire par ses interlocuteurs des choses qui faisaient écho à ses inquiétudes. Que faire alors? Elle s’est souvenue que le droit de pétition, droit à l’expression de l’individu, est reconnu comme un des droit fondamentaux par les textes constitutionnels depuis 1791 :  » Chacun a le droit d’adresser une pétition écrite aux pouvoirs publics afin de provoquer l’examen de problèmes d’intérêt individuel ou collectif « ).  La révolution a commencé par des cahiers de doléances. Elle dit qu’il lui a fallu une semaine pour rédiger un texte  prenant en compte le point de vue du spectateur  et suffisamment consensuel pour qu’en quelques jours plus cent cinquante  connaissances la rejoignent. 

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Jean-Sébastien s’accroupit dans la rizière.

 Par Selim Lander.
  Grâce à José Chalons, les Martiniquais sont familiarisés avec le buto, cet art inventé après la deuxième guerre mondiale par Tatsumi Hijikata et son disciple Kazuo Ohno, deux artistes animés par le désir d’innover tout en revenant aux fondamentaux de la danse japonaise. Les gestes d’automates décomposés à l’extrême, la démarche d’une infinie lenteur participent du même ésotérisme que les courbettes, les révérences ou la cérémonie du thé, tous ces rites à-demi sacrés qui font la spécificité de la culture japonaise à nos yeux d’occidentaux.
Yukiko Murata, jeune Japonaise installée à Paris, mêle le buto et la danse la plus moderne dans un spectacle qui tient à certains égards de la performance. Elle est accompagnée au violoncelle par Annette Isenberg. La première partie est la plus fidèle à l’esprit du buto, encore qu’elle se déroule sur un rythme plus rapide que celui exigé en stricte orthodoxie. La danseuse est vêtue d’une camisole blanche à laquelle sont suspendues trois clochettes qui tintent en cas de mouvement brusque. Elle tient dans ses mains serrées du riz qu’elle ira verser dans un bol lorsqu’elle aura achevé de faire le tour des spectateurs (regroupés à ce moment-là dans cercle fermé par un cordon rouge), puis elle s’éclipse dans la salle voisine, laissant la musicienne conclure sa suite de Bach.

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CMAC : vers un désengagement définitif de l’État ?

 

— par Roland Sabra —

 En cette période de crise financière l’État n’a pas besoin qu’on lui tende des perches pour faire des économies, notamment dans le domaine de la culture. De ce point de vue la crise de gouvernance du CMAC est pour lui une aubaine.

Les difficultés relationnelles entre le personnel de la structure et sa directrice aggravées par des comportements irresponsables ont abouti à une situation inédite : la suspension du label  « Scène nationale » et des avantages, financiers, entre autres, qui vont avec. L’État semble bien se diriger vers une suspension définitive, un retrait donc du label. Comment en est-on arrivé là ?

Bon nombre de cadres du CMAC sont dans la maison depuis des décennies, la moyenne d’âge est élevée. C’est un personnel qui a traversé bien des crises de gouvernance, qui s’est aguerri lors de passages de témoin difficiles entre directrice, directeur et autre directrice et qui a acquis de ce fait une marge d’autonomie suffisamment grande et confortable pour ne pas avoir envie de la restituer à un quelconque dirigeant, surtout pas venu « d’ailleurs ».

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Atelier théâtre des Trois-Ilets

— Par Roland Sabra —

Il y a trois ans la compagnie les Enfants de la mer » du metteur en scène martiniquais José Exélis ouvrait aux Trois-Ilets un atelier théâtre ouvert ç tous? C’est Arielle Bloesch, elle aussi metteure en scène, on lui doit notamment le travail intéressant autour d’une création martiniquaise « La nuit caribéenne », très appréciée au Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN) de Dakar l’an dernier, qui était en charge de l’animation. Trois ans plus tard donc, c’est sa propre compagnie « Les Berlick » qui reprend le flambeau, José Exélis étant tout entier à régler la mise en scène du troisième volet, tant attendu de « Folies », l’adaptation de José Pliya du roman de Marie Vieux-Chauvet. Ecoutons Arielle Bloesch nous parler du nom de sa compagnie ! :  « Berlick est le nom d’un personnage du théâtre de Guignol que fréquentait la mère d’Alexandre Dumas. Un diable noir et facétieux qui a donné sa  naissance le surnom de l’auteur des Trois Mousquetaires. Un diable d’auteur dont le sang caribéen bouillonnait d’une imagination qui a passionné des générations de lecteurs dans le monde entier. 

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Mission d’expertise au CMAC : trop tard !

— par Roland Sabra —

La mission du Ministère de la Culture chargée d’une expertise sur les dysfonctionnements du CMAC arrive en Martinique cette semaine. Elle arrive un peu tard puisque mise devant le fait accompli par le coup de force de Georges-Louis Lebon qui en procédant au changement de serrure du bureau de la Directrice du CMAC interdit à l’intéressée d’accéder à son lieu de travail. Il faut bien parler de coup de force puisque le dernier Conseil d’Administration du CMAC le 27 juin 2012 avait décidé de solliciter une expertiseavant de se prononcer sur l’avenir de la Direction du CMAC. Décision qui ne convenait pas à David Zobda, Vice-Président du Conseil Général, membre de droit du C.A. et encore moins à G-L. Lebon, Président, titre plus honorifique que doté de réel pouvoir, du CMAC. L’un et l’autre, très proches, ils se connaissent depuis de longues années, il leur arrive de partir ensemble à des Festivals en France, refusaient d’envisager que la Directrice puisse continuer sa mission. On ne connaît pas encore le degré d’implication du Vice-président du Conseil Général, dans ce coup de force réalisé, en « loucedé », au beau milieu des vacances scolaires, le 31 juillet 2012.

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Le CMAC, sans gouvernail, s’enfonce dans la crise

—Par Roland Sabra —

Face à Georges-Louis Lebon qui jette de l’huile sur le feu l’inaction des tutelles, en particulier celle du Conseil Général, aggrave la situation.

N.B. Ceci est la version originale, non expurgée, d’un texte adressé à France-Antilles et publié avec quelques coupes. Les passages en vert sont les passages manquants

La grave crise de « gouvernance que connait depuis plusieurs mois le Centre Martiniquais d’Action Culturelle Scène nationale (CMAC) n’en finit pas de soubresauts en soubresauts. Il est hors de question de prendre position sur le fond du conflit, de distribuer des bons et des mauvais points. Les conflits sont inhérents au fonctionnement des organisations. C’est le mode de régulation et de résolution des conflits qui est intéressant. En quoi les moyens mis en œuvre par les uns et par les autres sont-ils le signe d’une vitalité de la démocratie ou le symptôme d’un fonctionnement pathologique? L’avenir démocratique de la Martinique, qu’il prenne la forme d’une autonomie ou d’une indépendance, se dessine au présent dans la gestion hic et nunc, ici et maintenant de la « conflictualité ».

Rappel de quelques faits.

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CMAC : subventions versées aux artistes de 1998 à 2011

Récapitulatif des subventions versées directement à des compagnies et ensembles  professionnels martiniquais en matière de culture  depuis 1998

En théâtre

 

Les Enfants de la mer : (2011) = 35.000 €

  (2012) = 24.000 €

(total des subventions versées depuis 1998 = 610.614 €)

 

Les Berlick : (2011) = 6.000 €

  (2012) = 10.000 €

(total des subventions versées depuis 2009 = 28.000 €)

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Supprimer le label « Scène nationale » du CMAC ?

— Par Roland Sabra —

cmac_ex_scene_natUn petit groupe d’artistes martiniquais aussi prompts à la manifestation qu’à la création tentent depuis une quinzaine de jours de s’opposer au renouvellement de la direction actuelle du CMAC et demandent plus ou moins confusément l’abandon du label « Scène nationale » pour l’établissement. Ils étendent aujourd’hui leurs revendications à la politique du SERMAC et à celle du Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France. Avec quels arguments ? Et bien tout simplement, en ce qui concerne le CMAC, parce que les exigences (de qualité?) d’un tel label sont beaucoup trop hautes pour les productions martiniquaises ! Du moins pour celles de ces artistes là ! Pour les deux autres structures c’est le manque de place et de financements accordés à leurs prestations qui est en cause.

 

La plainte

Tout commence par une « Lettre «des» artistes à nos responsables politiques »  parue dans F-A du 06-juin 2012 et cosignée par une quinzaine de personnes dans laquelle deux types de griefs à l’égard du CMAC sont exposés. 

 Premièrement le label « Scène nationale » conduiraient à « des pratiques et attitudes non conformes » qui résulteraient de « préjugés » de fonctionnaires hexagonaux en poste dans l’ile.

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