Catégorie : Arts de la scène

Hommage à Tatie Gisou à l’Atrium, le 21 avril 2013

 « Amour et Honneurs pour les artistes vivants! »

Concert d’hommage à Gisele Baka

Organisé par Alfred Varasse avec les artistes martiniquais sur la grande scène de l’Atrium, le 21 avril prochain, à 17h

Avec :Kolo Barst, Joby Valente, Céline Fleriag, Orlane, les frères Bernard, Loriane Zakari, Guy Vadeleux, Jean-Paul Pognon, Joby Bernabé, Alfred Varasse et Blue Biguin.

Le Ballet Pomme Cannelle avec Giselle Baka.

Et:

Nicolas Lossen (direction / guitare)

Guy-Marc Vadeleux (piano)

Daniel Dantin (batterie)

Francis « Sico » Joseph-Rose (basse)

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La vie… aime la vie, la vie t’aimera

 

 

— Par Jean José Alpha —

Je réponds à l’envie de vous rappeler à mon tour, la poésie de Pablo Néruda, poète, écrivaindiplomatehomme politique et penseur chilien, que m’a fait découvrir Vincent Placoly en 1988.

Né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares) au Chili, Pablo Néruda constitue avec Aimé Césaire et Rabindranath Tagore, la trilogie de penseurs reconnus par l’UNESCO, qui ont réagi aux pesanteurs de l’Histoire, par leurs actions militantes et leur œuvre littéraire. Ils ont réagi aux contradictions d’un système mondial inégal et injuste, pour élaborer une nouvelle intelligence de leur société et du monde, afin de fonder un humanisme concret et universel.

La vie

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.

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Première Délégation Internationale des Cinéastes Cubaines aux Etats-Unis

 

 — Par Susana Méndez Muñoz —

La Première Délégation Internationale des Femmes Cinéastes Cubaines aux Etats-Unis a parcouru, entre le 6 et le 25 mars, plusieurs villes étasuniennes telles que New York, Los Angeles et Miami, présidé par la cinéaste Marina Ochoa, fondatrice et directrice de la Médiathèque de la Femme Réalisatrice « Sara Gómez ».

Marina Ochoa, accompagnée de Luis Notario, assesseur de la présidence de l’Institut Cubain de l´Art et de l´Industrie Cinématographique (ICAIC) et coordonnateur et producteur de l´événement, et Claudia Rojas, actrice et réalisatrice participant à l´échantillon, ont soutenu des rencontres avec la presse nationale au siège de l´ICAIC, où ils ont offert des détails sur de cette expérience sans précédent pour la cinématographie de l´île.

Marina Ochoa a précisé que la rencontre a favorisé le lancement international de la Médiathèque de la Femme Réalisatrice et la promotion et le sauvetage de la visibilité de la significative œuvre esthétique des cinéastes cubaines.

Un autre avantage de l´événement a été l’obtention d’un budget pour le sous-titrage d´un grand nombre de films, un élément important pour garantir la promotion internationale des œuvres, leur placement sur le marché international du film et dans  les festivals du septième art.

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Madeleine Peyroux dans les pas de Ray Charles

Dans The Blue Room, la chanteuse reprend plusieurs ballades d’un album historique de l’interprète de Georgia.

L’album s’intitule The Blue Room, mais c’est en vain qu’on y cherchera la chanson éponyme, vieil air interprété en son temps par Benny Goodman puis par Perry Como. « J’ai mis du temps à trouver ce titre », explique la chanteuse Madeleine Peyroux, entre deux bouffées de tabac blond, puis deux accords grattouillés sur cette guitare qu’elle semble ne jamais quitter. « Cela s’est imposé par hasard lorsque nous avons voulu réaliser la pochette du disque avec Rocky Schenck, photographe dont j’apprécie l’univers contemplatif et sombre… »

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La voix et la force de l´École Nationale de Ballet de Cuba

— Par Teresa Valenzuela Traduit par Alain de Cullant —
Les Rencontres Internationales des Académies pour l’Enseignement du Ballet ont lieu tous les ans depuis 1964 à La Havane

Depuis l´an 2000, le siège de l´École Nationale de Ballet est situé sur le célèbre Paseo del Prado, dans un bâtiment datant de 1904. Les caractéristiques les plus visibles de l´immeuble de quatre niveaux sont les luxueux escaliers de marbre et les sols, les nombreuses fenêtres, la polychromie et l´harmonie entre les arrondis des colonnes, les décorations extérieures et intérieures où l’on souligne les plafonds avec divers éléments décoratifs. La menuiserie maintient son style et les sols conservent leurs dalles originales de marbre de Carrare.

Sa directrice, la professeur Ramona de Saá, Prix National de Danse 2006 et Docteur Honoris Causa en Art, irradie d´énergie et d´enthousiasme quand elle parle de l´institution ; ses yeux bleus s’illuminent en se référant à la méthodologie cubaine dans l´enseignement du ballet : « Les particularités de nos classes sont, entre autres, que dans le dosage des programmes d´études se trouve comment nous élaborons et enseignons un mouvement pour qu´il serve de préparation à d´autres, comment nous incorporons les phases d´apprentissage, les étapes et la musique afin que l’élève, quand il fait un mouvement caractéristique, soit préparé pour l´exécuter.

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Man-Chomil au Madinina du Rire

— Par Jean-José Alpha —

La Man-Chomil de Georges Mauvois, portée à la scène théâtrale par Aurélie Dalmat du Tam Théatre, a été jouée pour le Madinina du Rire (mdr), devant un important parterre de séniors acquis à la Comédie créole, dans la salle Aimé Césaire de l’Atrium à Fort de France.

Il est vrai que du lever de rideau au dénouement final, le public rit à gorge déployé des personnages qu’il reconnait aisément. Les situations subies par les usagers du bureau postal communal où se déroule l’action, sont rythmées par les crises d’hystérie de dame Chomul (Aurélie Dalmat), postière et petite nièce du sénateur. Quant à la receveuse du bureau de poste (Suzy Singa), pendue au téléphone et débordée par ses affaires personnelles, par la balourdise de la dame Dagobert, standardiste de son état (Sarah-Corine Emmanuel), par les erreurs de comptabilité de la dame Chomul qui n’en démord pas de hardiesse, de mépris et de profitations à l’égard des usagers, elle entretient les cancans et la division entre les deux comparses pour sauvegarder son autorité, et protéger, du même coup, ses relations adultérines avec Monsieur l’inspecteur des postes Macaron (Jean Emmanuel Emile).

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« Jeux de scène » 5 et 6 Avril 2013 à 20h00 Salle George Tarer à Lauricisque

THEÂTRE

La Ville de Pointe-à-Pitre présente :

 

 

Jeux de scène

Vendredi 5 et samedi 6 Avril 2013 à 20h00

Salle George Tarer à Lauricisque

Une comédie de Victor Haim avec Isabelle Kancel et Céline Morel.

 

C’est la première répétition de la pièce d’une auteure-metteur en scène mondialement reconnue, Gertrude, et d’une ancienne star de la scène, Hortense, qui compte bien faire un brillant come-back. L’harmonieuse collaboration va se

muer en un désopilant règlement de comptes.

 

Qui dominera l’autre dans ce rapport de force sadique et drolatique où se mêlent attirance et répulsion ?

 

Tarif unique : 20 €

Réservations : 0690 35 07 20

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«Kinshasa Kids» : chiards d’assaut

— Par Maria Malagardis —

Congo. Dans «Kinshasa Kids», le Belge Marc-Henri Wajnberg invente une fiction survoltée sur des «enfants sorciers» sauvés de la rue par un musicien lunaire et excentrique.

Ville gigantesque et délabrée de 12 millions d’habitants, Kinshasa, capitale de la république démocratique du Congo (RDC) a inspiré ces dernières années bien des cinéastes étrangers qui l’ont élu comme un eldorado disjoncté de la créativité de rue. Ils en ont fait le décor de documentaires particulièrement réussis, comme Benda Bilili ! (2010), qui raconte l’émergence d’un groupe de musiciens handicapés, ou Kinshasa Symphony (2011), qui évoque le destin d’une formation de musique classique. Mais Kinshasa est aussi la ville de l’Affaire Chebaya, un crime d’Etat ? (2012), le plus politique de tous, qui évoque le procès raté de l’assassinat d’un militant des droits de l’homme.

Kinshasa Kids semble ainsi s’inscrire dans cette lignée de fascination pour la vitalité de la capitale congolaise. Mais, contrairement aux apparences volontairement trompeuses, ce n’est pas un documentaire. Le scénario, «totalement construit», souligne le réalisateur belge, Marc-Henri Wajnberg, utilise simplement les codes du documentaire «pour insuffler plus de vie et de liberté dans la narration».

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Wadjda : un petit bijou saoudien

—Par Roland Sabra —

 

En deux plans, les deux premiers, tout est dit. L’ouverture du film se fait en plan rapproché sur une dizaine de gamines récitant une prière, toutes de noir vêtues. Le regard se porte sur l’une d’elle, cheveux lâchés sur le dos et qui dégagent le visage, elle est la seule à porter des percings aux oreilles. Ensuite vient un gros plan sur les pieds des récitantes qui montre des chaussons noirs des chaussettes blanches et… une paire de converse. De la tête aux pieds Wadjda est donc une non conformiste, une hétérodoxe. On le sait les premiers plans d’un film, tout comme la première phrase d’un roman, «  Longtemps je me suis couché de bonne heure »(1) sont déterminants. Une œuvre mal commencée est souvent une œuvre ratée et inversement. Cela apparaît comme une vérité de toute évidence avec ce tout premier film saoudien réalisé par une femme, Haïfaa Al-Mansour et qui,  avec subtilité et beaucoup de tact, traite, excusez du peu, de la condition féminine en Arabie Saoudite !!

 

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Zindziwa, de Lucette Salibur

— Par Michel Dural —.

À la sortie, on n’est pas sûr d’avoir compris ce que Lucette Salibur, auteur et metteur en scène d’un spectacle foisonnant, riche d’inventions et parfois déconcertant, voulait faire. Et c’est très bien ainsi.

ZindziwaCette interrogation sur le sens d’une pièce destinée à un public jeune, mais pas trop, peut surprendre: c’était donc si compliqué que cela? Oui et non, car on est très loin des contes pour enfants formatés et platement univoques, avec les gentils et les méchants, ou bien le bestiaire antillais ou walt-disneyen dont l’imaginaire convenu tend parfois à prendre le jeune public pour un parterre de demeurés.

L’univers de « Zindziwa » est d’emblée résolument moderne, actuel, avec sa musique rude et dérangeante, son peu de lumière. Le plateau est nu, où s’avance un personnage en carton entouré de créatures grisâtres et inquiétantes, lancées dans un ballet où des corps énigmatiques s’agglutinent et se déconstruisent. Saluons dès à présent la chorégraphie inventive du spectacle et le travail des comédiens-danseurs qui accompagnent le jeune héros androgyne de l’histoire dans le dédale de ses interrogations.

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Aux Bouffes du Nord, la littérature ne se passe pas de musique

— Par Armelle Héliot—

Deux excellents moments à vivre d’urgence. De hauts moments. « Qu’on me donne un ennemi » réunit André Wilms disant des textes d’Heiner Müller sur la musique de Mathieu Bauer et « Tout va bien en Amérique », oratorio en slam et chants sur des textes historiques de Christophe Colomb à Charles Reznikoff et au-delà avec, entre autres, Irène Jacob, merveilleuse interprète.

Pas vraiment le temps de parler comme ils le mériteraient de ces deux spectacles. Pas le temps mais urgence à dire : dépêchez-vous !

Poésie noire, férocité, sarcasmes, lucidité, puissance électrique dans Qu’on me donne un ennemi avec un aède magnifique, le grand André Wilms, jeune chanteur rock, diseur enflammé de poésie, rigoureux interprète d’Heiner Müller.

Avec lui, orchestrateur à la batterie, Mathieu Bauer et Lazare Boghossian au sampler, à la basse, Sylvain Cartigny, guitare, basse.

Une maîtrise excellente du son (Dominique Bataille), des lumières (Jean-Marc Skatchko), de la vidéo avec des projections qui soulignent sans jamais paraphraser (Stéphane Lavoix) et un régisseur général précis (Stan Valette).

On a déjà applaudi André Wilms dans des exercices aussi époustouflants, auprès de très grands artistes de la musique et de la poésie.

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Sur la « Route 132 » on se traîne, on se traîne…

— Par Roland Sabra —

Enterrer son enfant est une insulte à l’ordre des générations, une insulte à la vie. A la mort de son fils Gilles décide de tout plaquer, son boulot de professeur de sociologie, sa maison et le reste qui va avec. Il part avec une retrouvaille, un copain d’enfance perdu de vue et opportunément rencontré dans un bar, sur la route 132 qui longe le Fleuve Saint-Laurent, la plus longue route du Québec. Le copain Bob est moitié baba moité voyou. Comme ils sont partis sans un rond, ils dévalisent un distributeur de billets avec l’aide d’un compère qui les détrousse aussitôt de leur butin. Ainsi va la route, de visite chez une vieille tante en bref séjour chez un cousin en passant par un salut à la grand-mère. Toutes les étapes du voyage puent la morbidité à plein nez. Vieillards impotents, dans l’attente de la mort, grand-mère grabataire, plan sur un fauteuil de vieux pisseux, multiplication d’images sur le christ en croix, récits insistants d’atrocités serbo-bosniaques par le cousin, ancien casque bleu durant la guerre des Balkans, visites à un cimetière marin de croix de bois plantées dans l’estuaire du fleuve filmées à marée basse, puis à marée haute et encore à marée haute, séquence rêvée de cercueil à l’intérieur d’une église etc.

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Gimme the Loot : Les Pieds Nickelés à New York

Par Selim Lander. Deux jeunes taggers New-Yorkais, aussi naïfs que sympathiques, veulent relever un défi a priori impossible : tagguer la pomme géante du stade de baseball des « Mets », qui sort de son chapeau chaque fois que l’équipe marque un point. Le genre du film, signé Adam Leon, est donc clairement défini. Nous en avons déjà vu en Martinique quelques-uns de ce genre récemment : foutraques, mettant en scène des adolescents pour le moins indisciplinés, qui passent plus de temps dans la rue qu’à l’école ou à la maison, et s’expriment dans le langage le plus cru, pour ne pas dire le plus grossier, possible. 

gimme-the-lootCeci dit, chacun de ces « films de rue » est différent. Gimme the Loot se distingue d’abord en mettant en scène deux jeunes voyous – Sofia (Tashiana Washington) et Malcom (Ty Hickson) – qui ne ressemblent en rien à des voyous. À les voir – moins à les entendre ! – on leur donnerait le bon dieu sans confession. Ils sont, pour autant qu’on le sache, encore vierges, s’aiment sans oser se le dire et libèrent plutôt leur énergie en tagguant allègrement les murs de leur ville.

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Rokia Traoré, chanteuse engagée malgré elle

— Par Patrick Labesse —

Gracieuse, d’une élégance raffinée, la chanteuse malienne Rokia Traoré a éclairé de sa présence Babel Med Music, le Salon et marché des musiques du monde, organisé du 21 au 23 mars à Marseille. Et ce, sans y avoir chanté, hormis deux trois minutes, sublime a cappella – quelques paroles de Fanta Damba n° 2, une griotte célèbre au Mali. Elle était là pour y recevoir un prix. Elle participait également à une table ronde organisée autour du thème « musique et résistances ».

La chanteuse sort le lundi 1er avril son cinquième album, mais, même si la 9e édition du Salon regroupait environ 2 500 professionnels (et 16 000 spectateurs fêtards aux concerts des Docks des suds, du 21 au 23 mars), elle n’était pas à Marseille pour parler de son actualité. En revanche, quand il s’agit d’évoquer celle du Mali, un an après le coup d’Etat du 22 mars 2012, qui renversait le président Amadou Toumani Touré (ATT) au Mali, elle se montre intarissable.

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Abstractions jazziques au CMAC

Par Selim Lander.

mario-canonge-et-michel-zenino-duo-jazzLe programme du premier trimestre 2013 s’est clôturé jeudi 21 mars au CMAC de Fort-de-France par une session autour du pianiste Mario Canonge. Ce dernier, qui vit le jour en Martinique en 1960, est un musicien éclectique qui connaît une brillante carrière internationale.

Dans la première partie du concert, Mario Canonge s’était associé seulement un second musicien, le contrebassiste virtuose Michel Zénino. Un duo atypique au cours duquel la contrebasse s’affranchissait constamment du rôle d’accompagnement rythmique dans lequel elle est habituellement cantonnée, pour briguer une place équivalente à celle du piano. Malgré sa taille imposante il n’est pas aisé pour une contrebasse de rivaliser avec le piano, surtout quand il s’agit du grand Steinway du CMAC, qui sonnait encore une fois à merveille. Pour une fois on ne regrettait pas que les instruments fussent amplifiés, d’autant que l’ingénieur du son avait si bien réglé tout son appareillage que l’on pouvait presque douter qu’il fût là. Michel Zénino « pelote la grand-mère » comme peu de ses collègues (ce qu’on a pu constater immédiatement dans la seconde partie où il était remplacé par un autre instrumentiste, dans une formation plus classique) : il a très souvent les deux mains tout à fait en bas de la touche, à moins que sa main droite n’adopte un doigté de harpiste.

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Les enjeux de l’action culturelle publique

— Par Jean-José Alpha —

 

Nous assistons depuis quelques temps à une relance des activités artistiques dans certaines communes de la Martinique, comme un regain d’intérêt culturel pour l’ensemble du territoire martiniquais ; ce qui devrait nous réjouir au vu des appels publics que j’ai lancé depuis plus de six mois, vers les collectivités et particulièrement vers les intercommunalités, en leur démontrant l’intérêt pour leur territoire de maitriser la compétence culturelle. D’autant que les services de l’Etat ne sont pas hostiles à la mise en œuvre de ces dispositifs prévus dans les lois de décentralisation qui prévoient notamment la formation artistique et la diffusion des productions sur l’ensemble des territoires.

La demande s’exprime, semble-t-il, aussi bien en Guadeloupe qu’en Guyane, comme en Nouvelle Calédonie, comme un fait culturel qui confirme aussi que la considération apportée aux enjeux culturels et artistiques comme une possible alternative aux échecs socioéconomiques, est de nature à réguler les tensions sociales par l’activité, la recherche et l’expérimentation.

La politique culturelle qui prend en compte  l’éducation, la formation et la production affirme généralement le sentiment réel d’appartenance à une communauté de culture, au sein des populations qui se disent exclues voire marginalisées par rapport à la capitale.

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Festival d’Avignon : l’édition 2013 s’annonce comme un tournant

 La Fabric’A : un lieu de répétitions et de résidence pour les artistes du Festival d’Avignon

Défendue par Hortense Archambault et Vincent Baudriller dès leur premier mandat de directeurs, la construction d’un lieu de répétitions et de résidence, destiné aux artistes invités à créer des spectacles pour le Festival d’Avignon, est un élément clé du développement de ce dernier. Ce projet devient aujourd’hui réalité sur une parcelle de terrain située à l’intersection des quartiers de Monclar et de Champfleury, mise à disposition par la Ville d’Avignon.
Ce lieu, destiné à fabriquer des spectacles pour le Festival d’Avignon, a été baptisé la . Il a été dessiné par l’architecte Maria Godlewska, désignée en septembre 2011 par un jury présidé  par Louis Schweitzer. Le Festival d’Avignon en assure la maîtrise d’ouvrage, assisté de Citadis. Les travaux débuteront en mai 2012 pour une livraison en juin 2013

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Un feu d’artifice lancera la 67e édition du Festival d’Avignon, qui aura lieu du 5 au 26 juillet. Il sera tiré par le Groupe F, qui embrasera la FabricA, la nouvelle salle voulue par les co-directeurs, Hortense Archambault et Vincent Baudriller.

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Le déficit des intermittents n’existe pas

   

Par Samuel ChurinCoordination des intermittents et des précaires

C’était le 26 juin 2003. Historique. Un protocole d’accord était signé pour réformer le régime spécifique d’assurance chômage des intermittents du spectacle. Cette déflagration dans le monde de la culture en avait entraîné d’autres : l’annulation de tous les principaux festivals, dont le plus célèbre de tous, celui d’Avignon. En cinquante-six ans d’existence, jamais pareille chose ne s’était produite. Même en 68, Jean Vilar avait réussi tant bien que mal à ne pas l’annuler. C’est dire à quel point la blessure était profonde. Les commerçants d’Avignon avaient même porté plainte pour un manque à gagner estimé à 23 millions d’euros. Cette réforme qui allait exclure les plus fragiles d’entre nous avait été décidée pour réduire un prétendu déficit. Cet argument allait être repris partout et par tous, médias et politiques. Certains n’étaient pas d’accord avec la méthode, d’autres critiquaient les solutions, mais tous s’accordaient à reconnaître ce fameux déficit.

Dès juillet 2003, nous, les principaux concernés, avons affirmé, preuves à l’appui, que ce déficit n’existait pas, que c’était de la pure idéologie.

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A-t-on failli perdre Lil Wayne ?

En début de semaine, le site TMZ annonçait que le rappeur était entre la vie et la mort. Hospitalisé suite à des attaques cérébrales selon le site, le rappeur s’est voulu rassurant, sans se montrer.

Lil Wayne nous la ferait-il à la Chávez ? Il y a quinze jours, le rappeur de la Nouvelle-Orléans annulait ses prochains concerts dans l’Hexagone. Plus de Marseille, pas de Paris et encore moins d’Amnéville, cité de Moselle. Tous ont été reportés à octobre prochain. Lil Wayne assurait que ce contre-temps n’avait rien d’alarmant. 

«J’ai décidé de reporter ma tournée européenne pour sortir mon nouvel album le 26 mars 2013. Je ne veux pas que ma tournée ou mon album soient précipités», expliquait le communiqué. Mais ses récents problèmes de santé laissent penser que le petit génie du rap, autoproclamé «meilleur rappeur vivant», n’était déjà pas au top de sa forme. 

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La critique doit-elle être agressive?

 Deux critiques livrent leur point de vue sur leur métier.

« Le seul dilemme »

Aude Lancelin
Chef du service culture à Marianne
« La critique ne doit pas s’interdire d’être féroce. Je suis toujours étonnée lorsque j’entends dire : pourquoi perdre son temps à démolir les mauvais romans quand il y en a tant de bons? Exposer les raisons pour lesquelles, à un moment donné, tout un milieu se met à promouvoir une imposture est une marque de respect, une politesse due à l’intelligence du public. Tant qu’il y aura des journaux, on y trouvera quelques snipers pour dégonfler les baudruches, et c’est tant mieux. George Orwell, qui fut à ses heures, un critique littéraire impitoyable, affirmait cependant que, du jour où il avait croisé un écrivain et lui avait parlé, il se sentait incapable de faire preuve de la moindre brutalité intellectuelle à son égard, aussi indispensable fût-elle. Derrière les livres, il y a des hommes parfois à fleur de peau : c’est en effet le seul dilemme acceptable. »

« L’éloge faux-cul »

Jean Birnbaum
Rédacteur en chef du Monde des livres
« Au XIXe siècle, le champ littéraire était un champ de bataille, et la critique un geste offensif.

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Vienne à la Belle Epoque: quand les Juifs inventent la modernité

« Quartier Juif à Vienne », aquarelle de Franz Poledne (1905) (AKG-DE AGOSTINI PICTURE LIB)

C’est à Paris, où il suivait l’affaire Dreyfus pour le quotidien viennois «Neue Freie Presse», que Theodor Herzl a inventé le sionisme. Si la patrie des droits de l’homme, pensait-il, se laisse gagner à son tour par les fureurs de l’antisémitisme, c’est la preuve que les juifs ne verront pas la fin de leurs tourments tant qu’ils n’auront pas une terre à eux sur laquelle ils ne seront plus minoritaires.

Juif hongrois devenu à Vienne un journaliste réputé, Herzl pouvait, à juste titre, comparer sa situation à celle des juifs français. Traités avec bienveillance par l’empereur François-Joseph qui apprécie leur talent et leur loyauté à la couronne, les juifs occupent en Autriche, jusqu’aux années 1880, des positions importantes dans la banque, l’industrie et le monde politique, comme le montre Jacques Le Rider dans une enquête passionnante sur le malaise de la conscience juive dans la Vienne «fin de siècle».

Tant que l’Autriche a eu un régime électoral censitaire, gauche libérale et droite conservatrice alternaient au pouvoir.

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Jocelyne Béroard au lycée Schoelcher

 Depuis quelques années, le Lycée Schoelcher mène une politique d’ouverture sur le monde artistique et culturel (manifestations théâtrales, rencontre avec des plasticiens tels que Serge HELENON, cafés littéraires, rencontre avec des chanteurs tels que Emeline MICHEL, Beethova OBAS, Chris COMBETTE, EZY KENNEGNHA …).

Pour commémorer la journée de la femme, les élèves du lycée, dans le cadre de l’opération intitulée « CANON DE FEMME », ont tenu à rendre hommage à Jocelyne BEROARD qui par son talent laisse une empreinte non seulement aux Antilles, mais aussi au niveau international.

Pendant plus d’une demi-heure, Jocelyne a parlé aux élèves de sa carrière, de ses débuts au sein du groupe KASSAV, dans un milieu d’homme,  de son parcours, du travail et de la rigueur nécessaire pour viser l’excellence.

Ensuite, accompagnée par Ronald TULLE au piano, elle a interprété quelques uns de ses tubes, à la demande des élèves.

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En «la» majeures

—Par Christian Losson, Gilles Renault, Sophian Fanen —

Il y a fort à parier qu’aussi longtemps que Les femmes s’en mêlent existeront, on ne se lassera jamais de les exalter. Et ce pour une raison simple : chaque année, renouvelé de fond en comble, on s’y rend tout bonnement comme on irait à un Meetic du rock : un rendez-vous vers l’inconnu(e) qui émoustille, le cœur léger, sans, la plupart du temps, savoir sur qui on va tomber, mais avec le net pressentiment qu’on ne regrettera pas la soirée. Quitte à être déçu. Pas grave, puisque telle est la règle du jeu, fondé sur la découverte à tous crins (couettes, chignons, etc.) ; d’autant qu’une fois lancées, les artistes naguère débusquées par le festival deviennent en général trop chères pour qu’il puisse les reprogrammer.

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Le retour du « Cahier… » à la Fondation Clément : intense émotion par la grâce de Jacques Martial

—Par Roland Sabra —

Depuis 10 ans sa lecture du « Cahier d’un retour au pays natal » tourne autour du monde, Australie, Guadeloupe, Singapour, Fidji, Nouvelle Calédonie, New-York, Martinique, Paris, etc. avec aussi des retours, obligés, au pays natal de l’auteur. C’était le cas samedi soir à la Fondation Clément, en plein air. Moment inoubliable : les fils, au propre et au figuré, de Césaire, hallucinés et émus jusqu’aux larmes, et c’étaient de vraies larmes miraculeuses, ont vu de leurs yeux vu sur scène le Père de la nation martiniquaise. Alors que rien dans la corpulence de Jacques Martial ne renvoie à la frêle silhouette du poète, Césaire était là vivant parmi les siens. C’était Lui au premier jet du texte. Telle est la performance fabuleuse de Jacques Martial dans la nuit lumineuse d’un moment partagé.

Le spectacle avait commencé avec cinquante minutes de retard juste après l’arrivée de Catherine Conconne. Mais elle n’y était pour rien. On attendait l’avion de 19 h 15 qui avait du retard. La Fondation Clément se situe dans l’axe de la piste de l’aéroport.

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Passage au pays du Cahier d’Aimé Césaire

— Par Jean-José Alpha —

 

« Le Cahier du retour au pays natal » d’Aimé Césaire paru en 1939, alors que l’auteur âgé de 26 ans, est en plein questionnement identitaire face au racisme européen et états-unien autant que la misère qui sévit dans son pays de Martinique, a été présenté aux Martiniquais hier soir , le 17 mars 2013, par Jacques Martial, à l’habitation Clément dans le cadre de l’année du Centenaire du poète et homme politique considéré comme l’une des plus consciences du 20ème siècle.

 

L’arrivée de l’errant, personnage nomade porteur à bout de bras de la misère humaine, dans le lointain, au milieu du champ de canne prolongé par l’espace scénique, est saisissante ; elle place d’entrée les invités de Bernard Hayot, président de la Fondation Clément, dans un univers dérangeant que l’acteur metteur en scène utilise intelligemment.  Économie de gestes et de déplacements dans cet espace malheureusement placé en haut d’une colline donc ouvert à tout vent, qui, étrangement, s’est calmé au fur et à mesure de l’évolution du spectacle. Diction exemplaire et sonorisation adaptée aux exigences du lieu, en plus dans le registre de la tragédie lyrique, Jacques Martial donne à entendre surtout, la colère de Césaire face à l’oppression, au désespoir, aux frustrations et aux angoisses qui le submergent.

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