Catégorie : Arts de la scène

« Lise dans les flaques ». De et avec Sandrine Delsaux au Guichet Montparnasse

— Par Selim Lander –-

Sandrine  Delsaux 1On a déjà présenté ici le Guichet Montparnasse, petite salle parisienne qui accueille chaque jour, à la manière de celles du Off avignonnais, plusieurs spectacles différents. Sandrine Delsaux y joue en ce moment et pour quelques semaines encore, Lise dans les Flaques, one woman show sur un texte qu’elle a elle-même écrit.

Les auteurs qui s’interprètent eux-mêmes sont inévitablement soumis au risque de se montrer trop complaisants, tant il est difficile de se juger soi-même. De fait, pendant toute la première partie, sorte de long prologue au cours duquel le personnage explique la situation dans laquelle il se trouve (« Un vent violent a soufflé sur moi et a tout fait valdinguer »), le spectateur a du mal à rentrer dans la pièce, d’autant qu’il est sans arrêt pris à partie, ce qui est plus gênant qu’autre chose.

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« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard au festival amateur de Fort-de-France

—Par Selim Lander –-

Mdes_yeux_de_verreichel Marc Bouchard est un auteur reconnu au Québec. Sa pièce Des yeux de verre a été primée au Québec. Fallait-il pour autant vouloir la monter à Fort-de-France ? Peut-être son thème a-t-il été déterminant puisqu’on nous dit que l’inceste serait un fléau qui accable notre île plus qu’ailleurs. Ce thème, cependant, n’est-il pas un peu trop rebattu, et pas seulement en Martinique, les auteurs semblant l’affectionner particulièrement ? Quoi qu’il en soit, au théâtre, ce n’est pas seulement le sujet qui compte, la manière de le traiter importe tout autant. On ignore comment la pièce a été montée à Montréal mais la prestation des comédiens de Virgul’ ne nous a pas paru porter une  intensité suffisante pour la rendre convaincante.

Non que les comédiens déméritent. Ils démontrent un vrai plaisir de jouer ce qui laisse penser qu’ils seraient sans doute bien plus à l’aise dans le registre de la comédie.

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« Des yeux de verre » : les poupées cassées de Valère Egouy

 — Par José Alpha —

les-poupees-1La souffrance humaine portée à la scène théâtrale ou cinématographique interpelle toujours l’auditoire pour créer cette étrange empathie favorable à l’exploration des souvenirs douloureux dont personne ne peut se défaire.
 
 Que ce soit par la comédie, la tragédie ou l’épopée lyrique, les tourments sociaux constituent pour les dramaturges, les acteurs et les metteurs en scène, la rampe de lancement des processus relationnels entre l’univers scénique et le public. Et comme Racine, Brecht ou Shakespeare qui cherchent délibérément à approfondir l’abîme entre le public et la scène afin de mieux distinguer le réel du réalisme, la pièce de Michel Bouchard, Des yeux de verre, mise en scène en Martinique par Valère Egouy met rigoureusement en abîme les convictions de chacun face à l’inceste.

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« Des yeux de verre » par la Cie Virgul’ : un texte et des comédiens

 —Par Roland Sabra —

«L’artiste ne devrait pas être le juge de ses personnages, de ce qu’ils disent, mais seulement le témoin impartial. » Anton Tchekhov

les_poupees-2« Daniel, artisan de poupées, viole sa fille Estelle à l’âge de 10 ans. La mère Judith, se fait complice en cachant Estelle chez une tante pour « sauver les apparences »  en disant à tous que la fillette est devenue muette et folle.

Des années plus tard, la petite fille Estelle devenue femme revient à la maison en se faisant passer pour une cliente sous le nom de Pélopia, et commande une poupée à son image. Dans la maison, il y a aussi sa sœur, Brigitte, demeurée là, isolée, qui aime son père, devenu distant avec elle, d’un amour interdit, passionnel, et fantasmant du jour où elle pourra devenir son amante, son épouse… »  .

L’auteur québecois  Michel Marc Bouchard a écrit plusieurs pièces sur le thème des blessures de l’enfance. « Des yeux de verre » sont la reprise en 2007 d’une pièce écrite en 1984 « La poupée de Pélopia » et qui laissait à l’auteur un goût d’incomplétude.

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Le rappeur Orelsan condamné pour injures sexistes

orelsanLe rappeur Orelsan a été condamné aujourd’hui à 1.000 euros d’amende avec sursis pour injure et provocation à la violence à l’égard des femmes par le tribunal correctionnel de Paris pour certains passages de ses chansons.

Poursuivi par des associations féministes, il a été condamné pour injure en raison de l’expression « les meufs c’est des putes » et pour provocation à la violence notamment pour les termes « mais ferme ta gueule ou tu vas t’faire marie-trintigner ». Une allusion à l’actrice française Marie Trintignant morte en 2003 sous les coups de son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat.

Son avocat, Me Simon Tahar, a déploré que le tribunal ait « permis d’ouvrir la voie large, grave, à la censure de la création artistique ». Le parquet s’était prononcé pour la relaxe, a souligné l’avocat, ajoutant qu’un précédent jugement, concernant sa chanson « Sale pute », au coeur d’une vive polémique en 2009, avait relaxé son client. Dans cette première affaire le rappeur, souvent comparé à l’Anglais The Streets, s’était excusé et avait expliqué que la chanson était une fiction parlant d’un homme trompé.

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Agenda des actions africaines en région parisienne de Juin 2013.

Anniversaire, commémoration, journées mondiales …

 le 4 juin : Journée internationale des enfants victimes innocentes d’agression

 le 5 juin : Journée mondiale de l’environnement

 du mercredi 12 au samedi 15 juin : 6ème édition du Festival du Film Humanitaire centrée cette année sur la thématique « Espoir et résilience ». Cet évènement citoyen et éducatif, a pour objectif de sensibiliser et d’informer sur l’action humanitaire par la promotion de films visant la promotion et la protection de la dignité humaine en temps de conflits, de catastrophes naturelles ou de crises. – Lieu : à Paris et à Créteil. – Rens. ffh.communication@gmail.com http://www.festivaldufilmhumanitaire.com

 le 12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants.

 

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Les six derniers mois de Patrice Lumumba

A Villeurbanne, une pièce méconnue d’Aimé Césaire.

Diffusion sur France Ô le 26 juin 2013

L’image est forte, à l’heure des saluts : trente-sept acteurs-chanteurs, pour la plupart africains ou d’origine africaine, sur le grand plateau du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne (Rhône). On n’avait jamais vu cela, sur la scène d’une grande institution théâtrale française. On la doit, cette image, à Christian Schiaretti, le patron du TNP, qui fait redécouvrir une pièce méconnue, rarement jouée, d’Aimé Césaire, Une saison au Congo.

Le poète et dramaturge martiniquais, mort en avril 2008, aurait eu 100 ans cette année. La France n’a pas jugé nécessaire de lui rendre hommage à cette occasion, ce qui met en rogne Christian Schiaretti, qui aime Césaire comme il aime Claudel ou Péguy, et tous les poètes chez qui souffle un verbe puissant. Schiaretti, qui est aussi un grand brechtien, avait surtout l’intuition de la pertinence politique qu’il pouvait y avoir à monter la pièce aujourd’hui. Et cette pertinence saute au visage à l’issue de la représentation.

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« GlobalCaribbean IV » : exposition collective à la Fondation Clément jusqu’au 07 juillet 2013

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 Fondation Clément, Martinique

Artistes : Eddy Firmin (Ano),  Christian Bertin, Ernest Breleur , Jean-Marc Hunt,Thierry Jarrin, Valérie John , Louis Laouchez, Mirtho Linguet (Mirto), Christophe Mert,  Bruno Pédurand, Luz Severino, Philippe Thomarel, Thierry Tian Sio Po, Laurent Valère

   Le projet Global Caribbean sous l’égide du programme « Caraïbes en création » de l’Institut Français a été mis en place pour promouvoir l’expression artistique contemporaine caribéenne. Cette quatrième exposition, intitulée « Global Caribbean IV : French West Indies & Guiana : Focus on the contemporary expression», présente en partenariat avec la Green Family Foundation à Miami, du Little Haiti Cultural Center, de la Haitian Cultural Arts Alliance et de l’Institut Français quatorze artistes des territoires caribéens français.

 Cette exposition est d’abord présentée au Little Haïti Cultural Center dans le cadre de la prestigieuse foire internationale Art Basel de Miami du 7 décembre 2012 au 16 février 2013, puis à la Fondation Clément.

 24 mai au 7 juillet 2013

 9h-18h

 dimanche – découverte :  2 juin 2013 – 10h

 soirée – rencontre :  jeudi 13 juin 2013 – 19h

Habitation Clément, La Cuverie

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« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard, dans une mise en scène de Valer’ Egouy.

Théâtre de Foyal

des_yeux_de_verre3 représentations : jeudi 30 ,  vendredi 31 mai et samedi 1er juin à 19h30.

La pièce Une oeuvre forte, empreinte d’humanité, tissée d’émotions contradictoires, qui creuse les tréfonds de l’intime. Cette histoire nous emmène dans l’atelier d’un fabricant de poupées. De poupées créées à partir des matières premières les plus rares comme des yeux en verre soufflés qui donnent vie à ses créations. Daniel, l’artiste, est au centre de l’attention : une rétrospective de son oeuvre se prépare, des journalistes du monde entier doivent venir rencontrer le maître. Pourtant, au sein de sa famille, le héros de la fête semble en retrait. Depuis des années, il s’isole, cependant aujourd’hui une mystérieuse admiratrice, Pélopia, entre dans l’atelier et redonne son souffle au maître…

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Extraordinaire « Vie d’Adèle », trois fois Palme d’or!

Steven Spielberg  offre un palmarès magnifique à ce 66e Festival de Cannes.

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Léa Seydoux ,Abdellatif Kechiche et Adèle Exarchopoulos ont remporté la récompense suprême. (Reuters)

On l’attendait. On en rêvait. Ce fut le choc, la grande émotion du 66e Festival de Cannes. Abdellatif Kechiche, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux ont remporté la récompense suprême.

La Palme d’or

Trois fois. Du jamais vu. Mais Steven Spielberg se devait de marquer son passage comme président du Jury. Il en a eu l’occasion avec un film d’exception qui a tout balayé sur son passage. La vie d’Adèle raconte sur plusieurs années l’histoire d’amour entre une lycéenne de quinze ans, qui veut devenir institutrice et une artiste aux cheveux bleus, issue d’un milieu bourgeois. Contemporain, brulant, magnifique, hommage à la culture, c’était le film le plus maîtrisé et le plus audacieux de la sélection. L’or lui rend justice.

Lire  la critique du JDD : Kechiche révèle Adèle Exarchopoulos

Grand Prix

Inside Llewyn Davis des frères Coen raconte au début des années 60, les efforts jamais récompensés d’un jeune chanteur de folk fauché et raté, qui squatte les canapés de ses amis et qui est flanqué malgré lui, d’un chat irrésistible.

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Cannes 2013 : Spielberg et ses jurés osent « La Vie d’Adèle »

la_vie_adele-1En entrant dans le Grand Théâtre Lumière à Cannes, dimanche 26 mai, beaucoup croyaient le résultat acquis : Le Passé, d’Asghar Fahradi était donné lauréat de la Palme d’or. Très tôt, on a su qu’il en irait autrement. Le prix d’interprétation féminine remis à Bérénice Bejo pour son rôle dans ce film mettait hors course le drame parisien du réalisateur iranien, puisqu’un film ne peut être primé qu’une fois.

Au fur et à mesure que les autres récompenses ont été annoncées, on s’est rendu à l’évidence : Steven Spielberg et ses jurés avaient osé remettre la récompense suprême de cette 66e édition à La Vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche. En annonçant cette Palme d’or, le réalisateur de Lincoln a bien précisé qu’elle récompensait trois artistes : « Adèle, Léa et Abdel ». Le trio s’est précipité sur scène, les filles en larme, le réalisateur cherchant ses mots avant de rendre hommage « à la belle jeunesse de France » et à la révolution tunisienne.

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ElokAnS de LaRose : juin 2013

— de Véronique Larose —

 EloKans

Effervescence kréyol des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. Voici le numéro de juin 2013.

 

ElokAnS n°53

Aktialité -parution du 26 mai 2013

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« Le Désordre » par le Théâtre du Bon Bout : un peu désordonné, mais agréable

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Samedi 25 mai au théâtre de Foyal à 19 h 30

DISTRIBUTION
Simone : Murielle RONDET
Maryse : Raymonde RESIDANT CARENE
Annie : Christine ALEXIS
Liliane:Nkita
Denis : Jean-Marc  LUSBEC
L’ami de Liliane :Jacques HIPPOCRATE

SYNOPSIS
Cela fait quatre ans que Maryse vit en France. Pour la première fois, elle vient passer quelques jours de vacances aux Antilles. Elle veut tout changer, tout régenter. Personne ne trouve grâce à ses yeux : ni sa sœur Simone, ni sa cousine Liliane, ni sa tante Annie, pas même sa mère Florence ».

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Théâtre et cavalcades à St Pierre : chapeau bas!

— Par R.C. —

mai_st-pierreLe Mai de Saint Pierre 2013 organisé cette année par la municipalité et l’antenne régionale du Grand Saint Pierre a tenu son pari d’éclairer les rues de la cité, de couleurs, de senteurs, de chants, de danses et de frénésie musicale relayées avec talent par la voix de Michel Thimon en direct sur Martinique 1ère.

On se sentait bien dans la ville d’Art et d’Histoire, on pouvait imaginer ce qu’était la vie de la cité avant l’éruption de 1902 avec ses petits commerces, ses va-et-vient, ses cris d’enfants, ses palé gro-goj et les rires des femmes qui ont fait dire à Raphael Martine, le maire, que « la ville retrouve peu à peu son prestige, Saint Pierre renait avec le souvenir, mais surtout grâce à l’intelligence des pierrotains ».

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Le chanteur du « Métèque » Georges Moustaki est mort

georges_moustakiLe chanteur engagé et compositeur Georges Moustaki, auteur de chansons devenues des classiques comme Milord et Le Métèque, est décédé jeudi matin à l’âge de 79 ans. Retrouvez sa dernière rencontre avec L’Humanité, en 2008, à l’occasion de la sortie de l’album Solitaire.

Georges Moustaki revient avec Solitaire. Un album aux chaudes sonorités avec de nombreux invités, dont Cali ou Vincent Delerm. Georges Moustaki a gardé au fil des ans une même « coolitude » attachante. Le pâtre grec né à Alexandrie a su transformer cette nonchalance en art de vivre. Cela ne l’a pas empêché d’être un de nos plus tendres auteurs-interprètes de la chanson, ayant écrit pour Édith Piaf Milord et plus tard le Métèque, Ma liberté, Ma solitude, le Temps de vivre, Bahia ou Donne du rhum à ton homme.

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La danse de Joby Bernabé

—Par Jean-José Alpha —

joby_bernabeEn retrouvant Joby Bernabé au Théâtre Frantz Fanon de l’Atrium lors du « jédi mizik » du Cmac, le 16 mai dernier,  ce ne sont pas seulement les  métaphores  lyriques lâchées sensuellement en créole, qui donnent sens  à la rencontre avec le poète martiniquais, mais aussi le souffle de sa musique qui court sur la peau en ondes électriques énergisantes comme ces dubs poètes mal-connus  de nous,  LKJ (Linton Kwesi Johnson), Oku Onuora (Orlando Wong) ou Last poets.     

Quatre vingt minutes de bonheur  offertes à son public par un type qui dit, chante et danse les rythmes des cultures du Sud avec la souplesse des corps qui se meuvent en postures décalées, en étranges extensions ailées pareilles aux envolées  de kayali  qui se jouent de la pesanteur des oppressions sociales ; et puis cette voix, singulière, burinée par le soleil des pêches du large des solitudes  intemporelles.  

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« Les pleurnicheurs » : Jandira Bauer au meilleur d’elle-même

 — Par Roland Sabra —

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 C’est la Jandira Bauer des « Bonnes », celle de « Psychose 4.48 » que l’on a retrouvé dans « Les pleurnicheurs » la pièce de Hanokh Levin jouée à guichet fermé les 17, 18 et 19 mai 2013 dans la salle Aimé Césaire du lycée Schoelcher. Le fil d’Ariane de ces trois pièces est l’hybris, la démesure, registre qui sied parfaitement à la metteure en scène. Le synopsis de la dernière œuvre de Levin présenté plusieurs fois dans ces colonnes est donc connu. Dans un hôpital démuni, plutôt un mouroir, trois agonisants partagent le même lit. Submergés par la douleur ils réclament la venue de la Faucheuse. Le personnel médical dépourvu de tous moyens, tente tout d’abord de calmer les moribonds en leur tenant un discours de banalisation du passage de mort à trépas, mais devant l’insuccès de ce remède, il décide de détourner l’attention des malades en leur jouant une pièce de théâtre.

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La Chance d’un ailleurs meilleur?

— Par Chris Maurice
boussoleA l’heure où les politiques publiques de la Martinique publient le classement de nos 36 lycées, ou encore  construisent des structures d’excellence, à l’heure où nos dirigeants célèbrent le centenaire d’Aimé Césaire se régalant « d’avoir fait de cette foule qui ne sait pas faire foule, de ce paradis absurdement raté, une ville, une cité, un pays, un peuple, une nation ! » (Discours du centenaire d’Aimé Césaire prononcé au Grand Carbet le 26/01/2013). Les étudiants , eux,  gisent impavides sur les « eaux écroulées » d’une Martinique qui ne fait rien pour construire des jalons suffisants à la culture théâtrale. Oui, un volcan gronde à l’horizon, vide de sens et d’étincelle, car vide de sa semence : la culture.

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Le rendez-vous annuel de Courtes Lignes : « Toc Toc » de Laurent Baffie

Toc Toc

Par Selim Lander –  La compagnie Courtes Lignes est de retour et tous les amateurs martiniquais de comédies théâtrales de se réjouir. Chaque année au printemps, on attend en effet désormais comme un dû le nouveau spectacle de cette compagnie guadeloupéenne, invitée dans le cadre du festival de théâtre amateur de Fort-de-France. On peut se demander d’ailleurs si ladite compagnie a bien sa place dans un tel festival, tant ses principaux comédiens s’avèrent au fil des ans de plus en plus professionnels.

Il s’agit de théâtre de boulevard, les arguments sont en général des plus ténus, le spectacle ne vaut donc pas par la profondeur des réflexions qu’il suscite chez le spectateur, tout repose sur la capacité des comédiens à nous faire rire à partir des situations et des bons mots concoctés par l’auteur. Moins que tout autre théâtre, le comique ne supporte la médiocrité. Le succès de Courtes Lignes tient donc avant tout au jeu de ses comédiens.

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« Les Pleurnicheurs » d’Hanokh Levin, mis en scène par Jandira Bauer

—Par Selim Lander –

les_pleurnicheurs-360Les Pleurnicheurs est la dernière des 52 pièces écrites par Hanokh Levin (1899-1992), auteur israélien prolifique qui jouit en France d’une certaine renommée. C’est de son lit de malade que, raconte-t-on, il dirigeait les répétitions de cette ultime pièce, lorsque la mort est venue interrompre son travail. Dans un hôpital de Calcutta (!), trois malades en fin de vie « pleurnichent », couchés dans le même lit (d’où Calcutta, sans doute). Dans l’espoir de les distraire de leurs idées moroses, quelques membres du personnel de l’hôpital entreprennent de jouer pour eux Agamemnon – la première des trois Oresties, ici quelque peu transformée, comme on peut s’en douter. Cette pièce d’Eschylle raconte comment Agamemnon, le roi de Mycène, se fit assassiner par son épouse Clytemnestre, alors qu’il retournait en vainqueur de la guerre de Troie, un argument loin d’être roboratif, mais l’on voit bien que, à défaut d’apporter un soulagement significatif aux malades, l’introduction de quelques morceaux d’éloquence à l’ancienne dans une pièce éminemment moderne, doit pouvoir dérider au moins le spectateur.

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Bona se bonifie

richard_bona Le bassiste star Richard Bona publie un disque bio d’une douceur revigorante, synthèse de ses influences éparses entre New York, Paris et Douala.

« Tout est parti d’une interview, quand un journaliste m’a affirmé que les créateurs de la musique actuelle, ce sont les DJ. J’étais choqué! » Pour Richard Bona, grand bien fasse à David Guetta et consorts de pratiquer « le collage sonore »… Mais que l’on ne lui raconte pas que la création y trouve son compte. « Comme le sport avec le dopage, ce show-biz qui généralise le play-back me fait peur. On devient otages d’usurpateurs! »

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« Les pleurnicheurs » de Hanokh Levin, une création de Jandira Bauer

 

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Les 16, 17 & 18 mai à 20h  Salle  Aimé Césaire du Lycée Schoelcher

« Les Pleurnicheurs » de Hanokh Levin que nous propose Jandira Jésus Bauer la metteure en scène d’origine brésilienne, et par ailleurs intervenante artistique auprès des classes de  théâtre du lycée Schoelcher, est une toute première création en France. C’est la dernière pièce écrite par l’auteur israélien décédé en 1999 d’un cancer des os. Hanokh Levin entame sa carrière d’ auteur satirique tout en poursuivant ses études de philosophie à l’université de Tel-Aviv. C’est ainsi que dans sa première pièce il tournera en dérision l’ivresse suscitée par la victoire de la guerre des six jours. Son frère David Levin met en scène ses premières œuvres notamment celle qui va faire scandale en Israël  » Reine de la salle de bains » et qui sera retirée de l’affiche sous la pression du public après 19 représentations seulement.

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« Le système Mako » de Deluge : entre stéréotypes et macaqueries!

 — par Thomas Gendre,  élève de terminale option théâtre, Lycée Schoelcher —

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Critique du spectacle le Système Mako,

Ribadier est le second mari d’Angèle, veuve de feu sieur Robineau. Suite aux infidélités de son défunt mari, Angèle a développé une jalousie frisant la paranoïa et surveille étroitement les activités de son second époux. Ribadier, inspiré des techniques du Docteur Charcot, possède le don d’hypnotisme et en profite pour endormir sa femme lors de ses escapades, la réveillant à son retour grâce à un truc que lui seul connaît. Un jour, il se confie maladroitement à Aristide Thommereux, son ami commun avec Robineau, revenu d’un exil de plusieurs années à Batavia. Ribadier ignore tout de l’amour que Thommereux vouait à Angèle, raison de son exil par delà les mers… Profitant d’une escapade de Ribadier, Thommereux réveille Angèle pour lui réitérer sa flamme… C’est à ce moment que Ribadier revient en catastrophe, poursuivi par le mari de sa maîtresse du moment, Thérèse, épouse d’un marchand de vins, Monsieur Savinet.

Hervé Deluge nous propose Le système Mako, d’après le Système Ribadier de Georges Feydeau, le roi du vaudeville : un théâtre animé, qui, suivant les lois du genre, enchaîne les rebondissements rocambolesques, les quiproquos et autre apparitions inopinés à un rythme frénétique.

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Le cinéma en mal d’esprit critique

— Par Hélène Delye —

Alors que débute le 66e Festival de Cannes, radios et télévisions peinent toujours à trouver la bonne distance pour parler du 7e art, entre promotion et conformisme

Lors d’un entretien accordé au site Fiches du cinéma, le 23 avril, le critique Alex Masson a souligné avec courage et de manière argumentée la crise que traverse depuis quelques années la critique de cinéma dans les médias (Fichesducinema.com).

Pour lui, la presse – tous supports confondus – se laisse aujourd’hui traiter comme un simple instrument de marketing par les majors du cinéma, qui l’inondent d’entretiens promotionnels et répétitifs avec quelques réalisateurs et acteurs stars.

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Pawol de théâtre

— Par Daniel Boukman —

Le texte ci – dessous a été lu, le 11 novembre 2003, lors d’un bokantaj pawol à la Maison de la Culture du Lamentin en réponse à une série de questions préalablement soumises à l’auteur qui le publie, aujourd’hui, tel qu’il fut écrit, il y a dix années de cela (1)

Quel théâtre en pays non souverain ? Pour quoi faire ?

La Martinique est un pays non souverain, dominé non plus, comme aux temps d’autrefois, par la force brutale mais, aujourd’hui, de façon subtile et d’autant plus pernicieuse, et, convient-il d’ajouter, grâce à la complicité active ou passive de beaucoup d’entre nous.

En apparence donc pas de domination. Une preuve parmi d’autres : au sein des espaces artistiques et culturels du système dominant, il existe des feux d’artifice dont la brillance éblouit et puis aussitôt meurt sans laisser de traces, si bien que, si l’on veut être plus incisif dans la critique, on peut parler d’éphémères coups artistico – médiatiques.

La question à laquelle répondre n’est pas tant de demander quel théâtre en pays non souverain mais quel projet culturel global (donc incluant le théâtre) pour ce pays dominé.

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