Catégorie : Arts de la scène

Angela Davis : noire, communiste, féministe et lesbienne, ne vous déplaise!

— Par Roland Sabra

free_angelaSéance de rattrapage le 02 juillet pour celles et ceux que l’imprévoyance du CMAC  lors des Rencontres Cinémas, avait privé de projection du film « Angela Free ».

Née le 26 janvier 1944 à Birmingham en Alabama, Angela Davis est une noire américaine professeur de philosophie militante communiste, militante des droits civiques. Elle fut directrice du département d’études féministes de l’université de Californie. Ses centres d’intérêt sont la philosophie féministe, et notamment le Black Feminism, les études afro-américaines, la théorie critique, le marxisme ou encore le système carcéral. En 1997, révèle son homosexualité, en faisant son coming out auprès du magazine Out.

Dénonciatrice infatigable de la ségrégation raciale étasunienne, son intelligence son énergie, sa légendaire coupe de cheveux, en font une star médiatique de la contre-culture noire dans les années soixante-dix. Un épisode de trois ans de sa vie est relaté dans le film que Shola Lynch, née au moment des faits, propose sous le titre « Free Angela ».

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« MISCELLANEES » de l’Adapacs, au Lycée Schoelcher

 

— Par Roland Sabra —

melangesMichel Dural anime le mercredi après-midi dans la salle Aimé Césaire du Lycée Schoelcher l’atelier théâtre de l’ Association pour le Développement des Activités et des Pratiques Artistiques et Culturelles Scolaires (ADAPACS). Ils sont une dizaine de tous âges, enseignants, lycéens mais aussi venus d’autres horizons à s’initier aux joies et aux plaisirs des planches. Selon la coutume de presque tous les ateliers il y a en fin d’année une présentation du travail réalisé. Les 29 et 30 juin 2013 le spectacle proposé s’intitulait « Miscellanées ». Le Larousse nous apprend qu’il s’agit d’un « recueil sur des sujets divers de science et de littérature, d’études, n’ayant aucun lien entre eux. On dit quelques fois miscellanea et plus souvent, mélanges ». Reconnaissons que miscellanées en jette un peu plus que mélanges. Il s’agit donc d’un genre littéraire composé de divers textes dont on cherche parfois le fil conducteur, sorte de mosaïque, assemblage hybride et morcelé qu’il s’agit de faire tenir ensemble.  » Quel est le fil rouge » de ce travail comme le questionneront à plusieurs reprises les comédiens?

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« LE SYSTÈME MAKO », Comédie française….. à l’ATRIUM, les 26 et 27 juillet 2013.

« LE SYSTÈME MAKO« , Comédie française…..
revient , à la demande du public,
à l’ATRIUM, les 26 et 27 juillet 2013.
Venez découvrir le spectacle le plus désopilant de l’année!!!
le_systeme_mako
Commentaires de quelques spectateurs:
« Mwen manjté pisé anlè mwen! » Margareth / Macouba
« La première scène peut choquer, mais…Fout’ i té bon! »  le Maire de Fort-de-France

« Mwen trapé mal tèt, a fos mwen ri, mé mwen ka viré wè sa » Maurice / Case-Pilote

Et la critique de Selim Lander :

http://www.madinin-art.net/le-systeme-mako-un-vaudeville-a-la-sauce-antillaise-2/

Et celle de Thomas Gendre :

http://www.madinin-art.net/le-systeme-mako-entre-stereotypes-et-macaqueries/

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Le cinéma iranien, un « bulldozer puissant »

 

 — Par Clarisse Fabre —

bulldozerHuit ans de règne de Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013). Huit longues années durant lesquelles la chronique du cinéma iranien aura été nourrie tant par la critique des films, que par le récit des pressions, arrestations et condamnations subies par les réalisateurs. Dans ce pays où les artistes ont coutume de dire « cela ne peut pas être pire qu’avant », chacun se garde de tirer des conclusions hâtives, au lendemain de l’élection d’Hassan Rohani, le 14 juin.

Organisé en écho à cette séquence électorale, le premier festival du cinéma iranien à Paris, Cinéma(s) d’Iran, qui a lieu jusqu’au 2 juillet, au Nouvel Odéon, a scellé sa programmation sous le signe de la politique et de l’esthétique, auscultant les blessures du pays. Le festival est organisé par le cinéaste Nader T. Homayoun, auteur de Iran, une révolution cinématographique (2006), et par Bamchade Pourvali, spécialiste du cinéma iranien, et cofondateur de l’association Le Chat Persan, avec Elsa Nadjm.

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Le Passé, un film de Asghar Farhadi

 A Madiana

— Par Guy Baudon—

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 Aéroport de Paris. Un voyageur (Ahmad) avance dans un couloir… Séparée par la vitre du hall d’arrivée, une jeune femme (Marie) lui fait signe. Il la voit, s’approche de la vitre ; ils tentent d’échanger quelques paroles inaudibles. La vitre transparente fait écran. L’écran, la toile de cinéma, sera le lieu des visibilités sur lequel va s’inscrire pendant plus de deux heures, la difficulté de s’entendre, de communiquer, d’aimer. Le sujet du film, peut-être.

 Dans la séquence suivante les deux personnages quittent l’aéroport en courant sous des trombes d’eau et s’engouffrent dans une voiture. Marie est au volant. En reculant, aveuglée par la pluie, elle semble heurter une autre voiture. Plans sur leurs deux visages consternés, tournés vers l’arrière. Le contrechamp nous montre le pare brise arrière embué,  sur lequel est inscrit le titre du film « Le passé ». Le passé apparaît comme présent « dans le dos » des personnages, comme hors-champ (1) qui annonce la complexité des personnages (2) et met en œuvre l’imagination du spectateur. Le titre va progressivement disparaître sous les coups d’essuie glace.

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Fête de la musique et non pas faites de la musique, hélas!

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Le 21 juin en Martinique peu de communes ont été dans l’esprit initial de la fête de la muisque. Quand Maurice Fleuret devient Directeur de la Musique et de la Danse en octobre 1981, à la demande de Jack Lang, il applique ses réflexions sur la pratique musicale et son évolution : « la musique partout et le concert nulle part ».  Ce 21 juin peu de musique aux coins des rues, peu d’amateurs découvrant leurs talents, on a été encore une fois dans la logique du bon gros concert dans lequel le public est assigné à sa place de spectateur et non pas d’acteur de la musique. Spectateurs de notre propre histoire.  Et dès demain nous célèbrerons le centenaire d’Aimé Césaire et nous interrogerons à l’envi pour ne pas avoir à y réfléchir pour ne pas avoir à penser : » quand donc cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres ?

Maurice Fleuret insistait inlassablement sur la nécessité de favoriser en priorité la pratique de la musique. Le 20 juin 1982, au soir de la première édition de la Fête de la musique, il expliquait : « Écouter de la musique, ce n’est pas suffisant.

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Joey Starr, le bad boy national

— Par Judith Perrignon —
joey_starLe rhum, c’est plutôt en douce qu’il le boit, planqué dans une petite bouteille d’eau en plastique quand il est sur les plateaux de cinéma. Car là, il n’est pas le roi, mais « une jeune actrice », comme il dit, un soldat qui s’applique, avec une équipe tout autour, des horaires et un cadre qui ne lui font pas de mal. La dernière affiche annonce bien une montée en puissance, gros plan sur lui à côté de Depardieu – « Pourquoi y a autant de jours de tournage ? », avait-il demandé à son manager. « T’as le premier rôle, banane ! » Mais il n’est pas un roi. Depardieu lui a dit : « Tu sais, tu as de la chance Didier, le ciné, ça rend con. T’as autre chose, toi. »

Le rhum, certains racontent qu’il le cache quand sa mère est dans les parages. Mère en forme de béance, aperçue pour la dernière fois le jour de ses 5 ans, pleurant sur le parking de la cité Allende de Saint-Denis, réclamant de voir son fils pour son anniversaire, et puis proclamée morte par son père.

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« Tournoi de Slam Junior »

AU CENTRE CULTUREL MARCÉ DE ST JOSEPH 21 JUIN 2013

 

slam-300Vendredi 21 Juin à 19h au Centre Culturel Marcé, se tiendra la seconde édition du Tournoi Slam Junior. Une belle réussite que de faire écrire et dire à ces 11 jeunes qui ont travaillé durant un an pour cette présentation.

 

À l’initiative du « Tournoi de Slam Junior »

 

Une femme, Etie Berry, professeur des écoles à St Joseph. Elle nourrit une grande passion pour le Slam qu’elle partage avec ses élèves et avec tous les jeunes souhaitant découvrir, écrire et slamer dans ses ateliers du samedi après-midi. Elle est accompagnée dans son projet par le slameur Elie Louisy. Etie aide à l’écriture, Elie au dire et a entrainé nos futurs champions pour ce tournoi de Slam Junior.

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No ou l’engagement

Par Selim Lander – No comme Non en espagnol. Il y a plusieurs manières de dire Non, de s’opposer à l’état du monde jugé insupportable. On peut s’armer d’un revolver ou d’une bombe, exposer directement sa vie, par exemple. Ou protester avec les moyens de l’intellectuel ou de l’artiste – un pamphlet, une chanson, un tableau…, moyens en principe sans risque sauf lorsqu’on affronte une dictature sanguinaire, ce qui était le cas, au Chili, sous le règne de Pinochet. No, le film se passe au Chili en 1988, au moment où le régime, sous la pression internationale, s’est résolu à organiser un référendum pour ou contre le maintien de Pinochet, déjà au pouvoir depuis 1973, pour huit années supplémentaires. Les deux camps ont droit à une émission quotidienne de propagande de quinze minutes à la télévision. Au départ le camp du Oui est donné largement vainqueur, le régime jouant à la fois sur la peur et sur ses succès économiques ; c’est pourtant le Non qui l’emportera.

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La publicité suffit-elle pour renverser une dictature ? : « No »

 –Par Roland Sabra —

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Rencontres Cinémas de Martinique 2013.

Chili, 1988. Lorsque le dictateur chilien Augusto Pinochet, face à la pression internationale, y compris celle de son mentor étasunien, organise un référendum pour donner une façade légitime à son régime, les dirigeants de l’opposition persuadent un jeune et brillant publicitaire, René Saavedra, de concevoir leur campagne télévisuelle. Avec peu de moyens mais des méthodes innovantes, Saavedra et son équipe construisent un plan-com qui va contribuer à la victoire des opposants.

 Le surtitre de l’affiche du film est déjà en lui-même un objet de polémique : « Comment une campagne publicitaire a renversé une dictature ». Le réalisateur,Pablo Larrain, qui a déjà consacré deux précédents films à la dictature chilienne, Tony Manero (2007) et Santiago 73, Post Mortem (2010), n’en disconvient pas :  «  « La défaite de Pinochet est le résultat d’une mobilisation populaire, organisée par des dirigeants politiques » qui sont parvenus à rassembler l’opposition au Chili et en exil, admet Pablo Larrain avant d’ajouter. « Cependant, la publicité optimiste, qui n’attaquait pas Pinochet mais visait à neutraliser la peur, a joué un rôle important. 

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Cinéma : Wadjda, etc.

—Par SelimLander —

Après Syngué Sabour, les spectateurs martiniquais ont été à nouveau confrontés via le cinéma à la condition féminine en terre d’islam. Singué Sabour montrait une femme pauvre se débattant comme elle pouvait, face à un mari réduit à la condition de zombie. Et l’on découvrait peu à peu qu’elle n’était pas mieux lotie auparavant, quand son guerrier de mari était plus en forme. Wadjda est filmé en Arabie saoudite, l’action se situe dans une famille de la classe moyenne, le contexte est donc différent. Le message implicite du film, pour le spectateur occidental, est pourtant le même : la soumission de la femme dans ces sociétés musulmanes patriarcales est parfaitement abominable. De beaux esprits diraient peut-être qu’il faut opérer un distinguo, que ces sociétés sont patriarcales et que la religion n’y est pour rien. Ce n’est pourtant pas ce que montrent ces films : le coran, objet sacré, est omniprésent ; les interdits qui pèsent sur les femmes sont religieux.

Lire aussi : Syngé Sabour: le langage est pouvoir même dans un pays en guerre, de Roland Sabra
et aussi : Syngé Sabour, un drame bourgeois dans l’Afghanistan en guerre, de Selim Lander

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Pour le rappeur tunisien Weld El 15

weld_el_15Tribune Son crime est d’avoir composé une chanson où il dénonce les exactions de la police. Je ne défends pas un rappeur qui insulte la police, je défends mon pays.
Par Hind  MEDDEB  et Cosignataires : Djel de la Fonky family Ekoué de La Rumeur Imhotep de IAM Mouloud Mansouri directeur de l’association Fu-Jo qui organise des concerts de rap en prison Raashan Ahmed rappeur américain de Oakland, Medine, Yasmine Hamdan, Oxmo Puccino et Joey Starr

Weld El 15 a 25 ans ; il risque aujourd’hui même deux ans de prison. Son crime est d’avoir composé une chanson où il dénonce les exactions de la police : plus de deux ans après la chute de Ben Ali, la police continue de réprimer les manifestations, d’insulter et de tabasser ceux qui tombent dans ses filets.

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Off d’Avignon 2013, l’inflation galopante

— Par Armelle Heliot —-

 avignon_off_2013Greg Germain, président d’Avignon Festival et Compagnies, l’association qui organise le festival Off, a présenté lundi 27 mai l’édition 2013: 1066 compagnies et 1258 spectacles à l’affiche. Affolant !

 Une image vient à l’esprit lorsque l’on tente de saisir le sens de la prolifération des spectacles dans le cadre du festival Off d’Avignon. Non pas celle du désordre des cellules saisies par la maladie, mais celle de l’arbre fruitier qui, sentant sa mort prochaine, donne plus de fruits qu’il n’en a jamais donnés… C’est le cher Alain Baraton, maître des jardins de Versailles qui, souvent, rappelle cet étrange phénomène.

 Avec ses 8.000 artistes et techniciens réunis, ses 1.066 compagnies (soit 100 de plus qu’en 2012), ses vingt pays représentés, ses 1.258 spectacles, ses 48 «événements», le tout sur 24 jours du 8 au 31 juillet, quel sens a le festival Off? Depuis quelques années, la manifestation a choisi comme slogan: «Le plus grand théâtre du monde». D’accord, même Édimbourg et son joyeux mélange est battu!

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Rencontres cinémas : Le court c’est long (parfois) !

—Par Selim Lander —

Quatre films étaient au programme de la soirée court-métrage de ces Rencontres 2013. Le court est un genre à part qui éveille d’autres envies que les films au format habituel. On sait que l’argument restera très simple mais l’on s’attend à une surprise dans le scénario, et surtout on s’apprête à découvrir l’univers particulier d’un auteur qui n’a pas encore, en général, eu l’occasion de l’exprimer.

De ces quatre films, Entre Deux (de Nadia Charlery) est le seul qui remplisse entièrement le contrat et ce n’est donc pas pour rien qu’il a emporté le Prix de court, cette année. Les cinéphiles martiniquais qui ont déjà eu l’occasion de le visionner l’ont revu avec plaisir : l’applaudimètre en faisait foi. L’histoire, fondée sur un qui pro quo téléphonique, fonctionne bien, elle a une fin heureuse et les deux comédiens (y compris celle qui n’est qu’une voix au téléphone) se tirent avec honneur de leur prestation. Enfin – ce qui n’est peut-être pas un détail – Entre Deux, qui dure sept minutes d’horloge, est le seul film vraiment court de cette sélection.

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« Bloody Niggers » : la haine comme ferment du lien social

 Un travail remarquable, époustouflant!

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— Par Roland Sabra —

On ne sort pas indemne de «  Bloody Niggers ». C’est la même douleur identique à celle ressentie il y a quatre ans dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium qui étreint le spectateur et le travaille longtemps , longtemps après. On a oublié, plus exactement on a refoulé le souvenir de ce spectacle pourtant mémorable. On ne voulait pas savoir. Si l’oubli a une fonction thérapeutique le refoulement conduit à la répétition du même, avec juste ce petit écart qui permet de croire à la totale nouveauté de l’événement. Être dupe de soi : cette passion qui nous habite. Ce qui surgit de  » Bloody Niggers », c’est justement la constante de la répétition, quelque soient les moyens techniques à disposition, quelques soient les peuples, quelques soient les époques, la permanence de l’incroyable inventivité humaine pour faire de l’autre, le voisin, le frère, l’ennemi sans lequel il est impossible de vivre. « Bloody Niggers » nous fait un récit non exhaustif de l’invraisemblable quantité d’énergie sociale mise en mouvement par chaque peuple , en son lieu, en son temps, pour élaborer la barbarie la plus raffinée qui soit.

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Quels nouveaux modèles économiques pour les arts et la culture ?

adceiEn préambule, il faut souligner que, sur le fonds, le ARTS FORUM a été organisé selon plusieurs moments différents alliant sessions plénières et ateliers de travail et de réflexions dont les sujets étaient laissés libres à définir par les participants. Les ateliers avaient pour objectif de produire recommandations et idées de projets de coopération.
Le sujet principal proposé aux participants correspond à une réalité vécue par tous les acteurs des arts et de la culture en Europe et en Méditerranée. D’un côté, la crise économique impactant directement sur les budgets alloués aux activités et équipements culturels, d’un autre, la situation dans les pays arabes où crises sociales et conflits sont légions et influent bien évidemment sur le monde des arts et de la culture. L’idée était de, progressivement, partir des modèles existants pour évoquer de nouvelles expériences puis d’évoquer la question de la responsabilité des différents interlocuteurs.

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Rencontres cinémas : Una Noche de Lucy Mulloy – ça tangue à La Havane

—Par Selim Lander —

UNA NOCHEUne petite en uniforme de lycéenne – jupette jaune et haut blanc – qui court, qui court à perdre haleine, deux jeunes gars bien baraqués, l’un le frère de l’une, l’autre le copain de l’un, qui œuvrent sans entrain dans la cuisine d’un palace, des chiens errants, des étrangers en goguette, des putes guère affriolantes, des familles naufragées, la drogue, les médicaments, et l’argent, l’argent qui brûle les doigts et qui manque, qui manque. Tout cela est filmé à Cuba avec des vues en plongée sur les toits de la Havane, des scènes de rues entre les maisons décaties, des vélos hors d’âge tractés par des autobus brinquebalants. Et la mer, la mer belle mais dangereuse dans laquelle on peut se noyer.  

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Réconfortant : « Une vie simple » fait l’ouverture des Rencontres de Fort-de-France

—Par Selim Lander –

Une vie simpleGrâce aux Rencontres Cinémas les Martiniquais ont eu la chance de visionner Une vie simple moins d’un mois après la Métropole. Un film qui mérite incontestablement d’être vu, moins pour ses qualités cinématographiques que pour ce qu’il raconte. L’histoire, on s’en doute, n’est pas compliquée mais cela n’enlève rien à ses vertus hypnotiques. Pendant deux heures d’horloge, nous assistons aux derniers mois de la vie d’une femme âgée, Ah Tao : une première chute (elle est victime d’un AVC), la rédemption (hémiplégiques, elle retrouve peu à peu ses moyens), la chute ultime. Pendant ce parcours, elle rencontre différentes personnes : les soignants et les pensionnaires de la maison de retraite où elle s’installe après son accident, des membres de la famille dans laquelle elle a toujours vécu, mais le point fixe dans son existence est le rejeton de cette famille, Roger, jeune producteur de cinéma célibataire dont – pourtant déjà bien vieille mais domestique toujours – elle continuait de s’occuper (1).

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Théâtre pour les petits : Délivrans-la ou la naissance de Ti Piman dou

–Par Selim Lander –

IMG_1430On n’a guère l’habitude, dans ces colonnes, de s’intéresser au théâtre pour les enfants et c’est dommage car ce théâtre, quand il est réussi, ravit autant les petits que les grands. Tel fut le cas lors de la représentation de Délivrans-la ou la naissance de Ti Piman dou face à un public d’enfants accompagnés par leurs parents. Ce spectacle du Théâtre du Flamboyant, dirigé par Lucette Salibur, qui l’a mis en scène, s’inscrit dans une trilogie, à côté de Ti Piman dou raconte et de Ti piman dou et ti chabinn’ Kako. Ce volet-ci est une pièce sans parole, balayant en 45 minutes la vie de Ti Piman dou de la naissance à la vieillesse. Daniely Francisque, qui interprète le personnage au cours des principales étapes de la vie, démontre en effet que l’éloquence ne passe pas nécessairement par les mots.

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500 artistes s’engagent pour la défense de l’exception culturelle

petition-2A travers une pétition lancée par la Sacem et soutenue par  les organismes de la filière musicales, les créateurs de la musique se mobilisent pour la défense de l’exception culturelle dans le cadre de l’accord de libre-échange et des discussions commerciales entre l’Union européennes et les  les Etats-Unis. Ils demandent que  les chefs d’État et de gouvernement européens se prononcent le 14 juin pour l’exclusion définitive des services audiovisuels et culturels de ces négociations transatlantiques.

Près de 500 artistes ont déjà signé un appel pour la préservation de l’exception culturelle de nouveau menacée !

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« Bloody Niggers » : foutus nègres !

ATTENTION ! Rectificatif pour les dates : 13, 14 et  15 au Théâtre Césaire de Foyal à 19 h 30.

bloody_niggers« Pour marquer le centenaire Aimé-Césaire, voici « une création contemporaine totale et un cri politique humaniste. Les trois acteurs entrent en scène comme sur un ring pour nous parler de l’exploitation de l’homme par l’homme, de la religion, de la guerre et de a paix. La pièce est en parfaite adéquation  avec  l’œuvre d’Aimé  Césaire qui a écrit tout comme Victor Hugo, un autre poète tribun, un théâtre d’idées, d’émancipation tout en utilisant la force des mots et Ia poésie ». Elle est un long cri de révolte scandé par les coups d’un pilon comme celui qui a fracassé des bébés et des femmes.  La dénonciation contre tous les génocide répressions et croisades qui ont pillé la terre.[…]. Ce théâtre, selon l’auteur Dorcy Rugamba, est aussi une arme qui dissèque l’expérience intérieure de chacun. » Christian Antourel, dans France Antilles Mag du 1er juin 2013.

C’est vrai mais c’est plus encore. On lira la critique de Selim Lander et celle de Roland Sabra à la suite d’une précédente présentation du spectacle en mai 2009 en Martinique

Un pamphlet : « Bloody Niggers », par Selim Lander

« Bloody Niggers »:  « Le théâtre  un lieu où l’on est l’autre », par Roland Sabra

 

M’A

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« Matéo et le mystère de l’Anse Tortue », de Nathalie Laulé

 Représentations publiques les 13 et 14 juin 2013 à 15h au Foyer rural de Perriolat au François

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Spectacle Jeune Public, Première mise en espace dans le cadre d’une initiation au conte et au théâtre en milieu scolaire.

Avec les enfants de l’école Sucrerie, la Sikri de Perriolat au François.

Période de janvier à juin 2013.

Genèse du projet

J’ai écrit le conte pour enfants « Matéo et le mystère de l’anse tortue » peu après mon arrivée en Martinique, en 1995. J’avais été fascinée par le spectacle de l’anse couleuvre dans le nord-caraïbe et par les contes et légendes traditionnelles antillaises. Mon amie d’enfance, Florence Bresson en a fait l’illustration et Gondwana Editions l’a édité en 1999. A sa sortie en Martinique, il a suscité beaucoup d’engouement et plusieurs journalistes en ont parlé. J’ai dû faire une formidable tournée de signatures dans les écoles de l’île où les enfants m’attendaient avec de nombreuses questions. J’ai imaginé une suite qui est toujours en chantier « Matéo et le nid des sorcières ». Puis, mon activité professionnelle dans le journalisme et le spectacle vivant m’a beaucoup captivée.

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Un récital de Miguel Ángel Estrella

— Par Selim Lander —

miguel-angel-estrellaEn écoutant le pianiste argentin Miguel Ángel Estrella, l’autre soir, à l’Atrium, je ne pouvais m’empêcher de penser au film de Haeneke, Amour, qui a remporté l’année dernière à Cannes une couronne ô combien méritée, superbe film qui met en scène une pianiste âgée, soudain privée de l’usage de son instrument par la maladie. À un moment, dans le film, alors que son mari lui fait entendre le dernier disque d’un de ses élèves virtuoses, elle lui demande d’arrêter : elle ne supporte plus d’écouter de la musique, y compris des morceaux qu’elle aime et qu’elle a, sans doute, elle-même joués. À la fin d’une vie, les valeurs les plus établies vacillent, quand elles ne s’éclipsent pas complètement.

Je pensais donc à ce film superbement émouvant, servi par deux interprètes éminemment talentueux (Emmanuelle Riva et Maurice Trintignant), en écoutant Miguel Ángel Estrella, l’autre soir, à l’Atrium.

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« L’Entreprise » de Pierre Palmade ne connaît pas la crise

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— Par Fabienne Rappeneau —

L’humoriste s’est entouré d’une troupe de comédiens dont la première création convainc

    Sur scène, ils se moquent avec délice du monde du travail ; en coulisses, ils ne tarissent pas d’éloge sur les qualités de leur  » patron « . Ce boss tant apprécié, c’est Pierre Palmade. Avec L’Entreprise, La Troupe à Palmade signe sa première création qui réconcilie le spectateur avec le théâtre de boulevard. Pas question de cabotiner ou de surjouer, mais simplement de raconter une histoire ou plutôt des histoires, celles qui font le quotidien de la vie au bureau.

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