Catégorie : Arts de la scène

« Radiolaires » : « Les nuits Césaire » à Saint-Pierre et aux Trois-Ilets

 radiolairesles 23 et 24 novembre 2013

Radiolaires est un duo dans lequel Isabelle Fruleux interprète la poésie d’Aimé Césaire avec le pianiste Alain Jean-Marie.

 Venue du théâtre avec une formation de danseuse,Isabelle Fruleurx est sensible à ce qui lie ces deux expressions : Elle écrit sur son blog :

Mes prédécesseurs du spoken word l’ont bien compris, la poésie est la partition idéale à faire résonner, mais à incarner aussi, dans le sens charnel du terme.

 

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M comme Marronnage : éloge de l’indocilité

— Par Dénètem Touam Bona —

 m_marronnageSi vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Dans M Marronnage, court-métrage sélectionné au Short Film Corner du dernier festival de Cannes, Patrice Le Namouric tente de capter la course furtive de ces fugitifs. Filmés au plus près, les corps des acteurs – par la virtuosité de leurs gestes et mouvements – s’épurent, s’effacent, se virtualisent. En l’espace de 18 minutes, ce « film-manifeste » développe une conception inédite du marronnage où les esclaves évadés, dans un monde totalitaire post-apocalyptique, se font ninjas et combattants de la liberté. Cette expérience cinématographique nous donne l’occasion de revenir sur la portée historique et utopique des évasions et sécessions d’esclaves.

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Baryshnikov, clown blanc pour Bob Wilson

— Par Barbara Théate —

the_old_womanAux côtés de Willem Dafoe, l’ex-star de la danse joue l’absurde dans une farce surréaliste du metteur en scène américain.

On les croirait sortis d’un film de Buster Keaton ou échappés d’un cirque. Le visage blanc, serrés dans des costumes noirs aux pantalons trop courts, une mèche de cheveux dressée sur le côté de la tête, deux Zébulon sautillants se livrent à un drôle de numéro entre danse, théâtre et mime, né de l’imagination débridée du metteur en scène Bob Wilson. Tels des jumeaux infernaux, Willem Dafoe et Mikhaïl Baryshnikov s’affrontent à coups d’onomatopées hilarantes en équilibre sur un trapèze, se baladant au milieu d’une forêt d’arbres en carton, valsant parmi des installations lumineuses.

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« Gravity » : what a pity ou le vide sidéral

—Par M’A —

gravity

A Madiana

« Le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, est novice en matière d’expédition spatiale. Lors de son premier voyage, elle accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’ils effectuent une banale sortie dans l’espace, des débris en orbite s’abattent sur leur navette. Ils se retrouvent seuls dans l’espace, à 600 kilomètres de la Terre. Alors que leurs chances de survie sont minimes, ils doivent faire preuve de beaucoup de sang-froid et d’entraide pour tenter de rejoindre le sol. Perdus dans cet univers infini, ils essaient de gérer des réserves d’oxygène qui diminuent peu à peu. Bientôt, une seconde vague de débris met leur vie en danger… » Tel est le synopsis de Gravity, un phénoménal succès planétaire avec un scénario d’une pauvreté confondante pour ne pas dire d’une nullité ou d’un vide sidéral effayant. Le plus incroyable est de lire sous la plume de quelques-uns qu’il s’agirait là du plus grand film de science fiction depuis « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick ! Il faut pour cela avoir oublié les débats intenses suscités par l’oeuvre de Kubrick il y a 45 ans, oublié la réponse, cinq ans après d’Andreï Tarkovski, avec « Solaris », adaptation du roman de de Stanislas Lem, reprise par Steven Soderberg en 2002.

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« La voix humaine» de Jean Cocteau, mise en scène par Marja-Leena Junker

Jeudi 14, Vendredi 15, samedi 16 Novembre à  19h30 au Théâtre A. Césaire de Foyal

dogue_nicole-2Nicole Dogué, comédienne née à la Martinique impressionne par la diversité de ses registres, à la hauteur du texte (tension, rage, écoute, dignité, amour empêché). Son jeu de scène s’impose dans les sept premières minutes du spectacle où la femme (la voix humaine) attend le coup de téléphone. Avant le premier « Allo », elle se morfond, fait les cent pas, se saisit d’un énorme oreiller consolateur, fume nerveusement

— Dossier de presse —

Avec La Voix humaine, Jean Cocteau signe en 1927 une forme théâtrale singulière à partir de la seule situation d’une rupture amoureuse d’un lyrisme inattendu. L’exploit stylistique lance un véritable défi à son interprète, seule en scène tout au long d’un acte entier de conversation téléphonique entrecoupée de silences. Seule, une femme téléphone à son amant. Victime de coupures de ligne, troublée par la musique qui s’échappe du lieu inconnu dans lequel il se trouve, la femme dévastée par la cruauté d’un amour qu’elle sait déjà perdu semble encore fuir l’évidence. Ou au contraire, face à l’évidence, les mensonges lui permettent de taire ses souffrances à celui qu’elle aime encore.

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« Une saison au Congo » au Grand Carbet : du grand et bel ouvrage!

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— Par Roland Sabra —

Christian Schiaretti et l’ensemble de sa troupe ont offert à la Martinique, par l’entremise du Conseil Régional et du SERMAC deux heures trente de bonheur les 2 et 3 novembre au Grand Carbet du Parc Aimé Césaire de Fort-de-France. Il n’est pas si fréquent, excepté lors du Festival de la ville capitale, de voir un plateau de théâtre occupé par trois douzaines de comédiens, musiciens et chanteurs majoritairement d’origine africaine, burkinabé, ou antillaise agrémenté de quelques caucasiens. Ce métissage réussi est un des éléments du succès populaire du travail présenté. Il en est d’autres. La pièce en elle- même et la mise en scène participent bien sûr à cette réussite.

 1958 : le Congo actuel, cette invention d’une zone tampon entre les féroces appétits des puissances coloniales britannique, française et allemande est en ébullition. La Belgique qui en a hérité est sur le point de passer la main. L’indépendance est en marche. Un jeune leader, il a 33 ans, à la tête du MNC, le Mouvement Nationaliste Congolais, mène la vie dure aux colonialistes qui l’emprisonnent plusieurs fois et notamment en décembre 1959 alors que se réunit à Bruxelles la table ronde qui doit mener à l’indépendance.

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Les noces du cirque, du hip hop et du parkour (PK)

Vendredi 08/11/13 : L’Artchipel, scène nationale de Basse Terre 14h scolaire et 20h tout public
Samedi 09/11/13 : Palais des sports de Gosier dans le cadre de la manifestation Fusion Vibes 5ème édition – 20h

hip_cirq_europElu meilleur projet du Programme Culture en France et 4ème en Europe en 2012, Hip Cirq Europ est un projet innovant. Il croise les disciplines, les artistes, les territoires et les publics au cours d’une aventure transeuropéenne de deux ans.

L’hybridation en est le maître mot :
– assemblage artistique avec la rencontre du cirque, du hip hop et du parkour
– brassage culturel entre de jeunes artistes venus des quatre coins de l’Europe
– mixité sociale au travers de nombreuses actions de transmission et de médiation

Plus de 8000 personnes à travers l’Europe en ont déjà profité. L’étape Guadeloupe est l’occasion de valoriser les Caraïbes au sein des projets européens et pour l’Europe de venir à la rencontre de nos territoires.

Alors bienvenue dans Notre union européenne, bienvenue dans Hip Cirq Europ’…

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Césaire ressuscité

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« Une saison au Congo » les 02 & 03 novembre à 19 h 30 au Grand Carbet de Foyal

—Par Odile Quirot —

Son épopée de Patrice Lumumba est mise en scène par Christian Schiaretti. Enfin un spectacle à la hauteur du poète dramaturge !

La gloire est parfois mauvaise compagne. Ainsi pour Aimé Césaire, le dramaturge, curieusement si rare sur nos grandes scènes à sa juste hauteur. Quand «le Roi Christophe» entre au répertoire de la Comédie-Française, en 1991, la mise en scène est un naufrage. Depuis, le désert. La renaissance d’«Une saison au Congo», sa troisième pièce (il en écrivit quatre), fera date. Elle est due à Christian Schiaretti, le patron du TNP de Villeurbanne. Des générations entières vont enfin entendre dans sa splendeur et son mordant cette épopée de l’indépendance du Congo dont le leader, le martyr, est Patrice Lumumba.

Césaire en fait un voyant, un héros messianique de la négritude, un homme seul face à son destin, aux prises avec l’immaturité des indépendances et le cynisme des grandes puissances: Lumumba sera assassiné en 1961.

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Symposium Théâtre Caraïbe – Le Répertoire : le 09/11/2013 au Musée du Petit-Palais

theatre_scenePour la première fois depuis plus de vingt ans, auteurs et spécialistes du théâtre de la Caraïbe, seront réunis à Paris pour échanger autour de du théâtre caribéen et pour  le présenter au monde.
Ceux que l’Histoire a jadis séparés seront capables de se rassembler pour offrir au monde leur imaginaire, leur créativité et la force de leurs pensées.

Alvina Ruprecht, Marie-Noëlle Eusèbe, Jean-Michel Martial et toute l’équipe de la compagnie l’Autre Souffle sont en charge de ce colloque.

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« La vie d’Adèle » : une si belle histoire d’amour

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 A Madiana : horaires décalés

—Par Roland Sabra —

Déjà dans « L’esquive » ( 2003) Kechiche rendait hommage à Marivaux. Des lycéens de banlieue s’essayaient à lire et à jouer, pour la fête de find’année, un extrait de la pièce « Le jeu de l’amour et du hasard ». La langue du XVIIIè et celle du 9-3. Carole Franck, la prof de français expliquait aux élèves qu’il n’y avait justement pas de hasard dans la rencontre amoureuse. Les maîtres avaient beau se déguiser en valets et les valets en maîtres, ils se reconnaissaient sous les habits empruntés, à leurs gestes, à leurs parlers, à leur manières d’être, en un mot à leurs habitus, dans la sociologie de Bourdieu. Dans « La vie d’Adèle » ( 2013) d’après la bande dessinée de Julie Maroh «  Le bleu est une couleur chaude », c’est le roman inachevé de Marivaux «  La vie de Marianne » qui est l’objet d’une tentative d’explication de texte. Le prof interroge sur la notion de coup de foudre et sur l’impression de prédestination parfois ressentie lors d’une rencontre.

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Buika, noire flamenca, sort un nouvel album

—Par Alexis Campion  —
buikaExplosive sur scène, la chanteuse préférée de Pedro Almodóvar entrelace avec brio musiques afro-cubaine, jazz, soul et andalouses.

« Sa voix me rappelle la rage de La Lupe avec, parfois, un soupçon d’Olga Guillot », a déclaré Pedro Almodóvar la première fois qu’il a entendu Buika, la comparant d’emblée aux plus grandes voix hispaniques des années 1930 et 1940. En 2009, sur le livret du disque El último trago, le cinéaste ajoutait ceci : « On ne peut pas s’empêcher de croire à un avenir meilleur tant qu’on sera là pour assister aux évolutions imprévisibles de cette interprète sans limites. »

Sans limites en effet. Sur son dernier album, sorti cet été et nommé aux prochains Latin Grammy Awards, La noche más larga, la belle et volcanique Concha Buika a étoffé son répertoire de standards jazz réputés difficiles (Don’t Explain, Siboney, Throw It Away), ainsi que d’une brûlante version de Ne me quitte pas, dont elle ne reprend que deux couplets. « Peut-être un jour serai-je capable de la chanter en entier sans m’effondrer, mais pour l’heure, je ne suis pas sûre d’y arriver sans être brisée en deux », dit la chanteuse, capable de se rouler à terre en implorant tous les cieux au milieu d’une complainte.

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Copains pour toujours 2

— Par Ysa de Saint-Auret —

copains_pour_tjrsIl semble que l’époque de la screwball comedy (que l’on peut traduire par comédie de cinglés)  dans les années quarante, dans le cinéma américain vient de resurgir  pour « copains pour toujours 2 ». Mais à ceci près que si la vitesse débridée des dialogues et la liberté de ton restent exceptionnelles, elles relèvent  plus d’un humour potache,  ou d’adolescents boutonneux,  fait d’un mélange bizarre  d’éléments et de  situations disparates. Les parties et reparties sont mal assorties et   perdent  d’un coup tout le sens  de leur efficacité  comique,  dans ce burlesque des corps et des situations.
Pour que sa famille s’épanouisse, Lenny quitte Hollywood pour revenir s’installer dans sa ville natale. Il y retrouve l’ambiance bon enfant, voire carrément  déjantée des copains d’avant….
Dennis  Dugan  a pensé que  le succès relatif accordé à son précédent « copains pour toujours »qui sans atteindre des sommets, a été  tout de même plaisant et que cette virée entre potes, simple détente sur pellicule   rien de plus, lui  donnera le sésame pour un second long métrage. Il a tout agrégé autour de gags élimés et tout mis côte à côte dans un désordre inqualifiable.

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Pourquoi Patrice Chéreau était « inimitable »

— Par  Daniel Barenboïm (Directeur de la Scala de Milan)—

patrice_chereau-2En 1976, à l’occasion du centenaire du Festival de Bayreuth, Patrice Chéreau mit en scène le Ring des Nibelungen, dirigé par Pierre Boulez. Aujourd’hui, ce Ring du centenaire est entré dans la légende. Toutefois, l’année de sa création, cette production provoqua un scandale retentissant, chose que l’on a facilement tendance à oublier.

Ce que Patrice Chéreau donna alors à voir sur la scène du Festspielhaus était totalement nouveau, sans précédent d’aucune sorte. Il situa l’action à l’époque de la première de l’opéra, à la fin du XIXe siècle et s’inscrivit, dans sa direction d’acteurs, en rupture avec toutes les précédentes mises en scène. Subitement, des humains se trouvaient au coeur de l’opéra wagnérien !

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« La dernière scène », texte et mise-en-scène d’Alain Foix

 A l’Atrium les 17 & 18 octobre 2013

— Par M’A—

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Écrivain, philosophe et dramaturge, Alain Foix, né en Guadeloupe, est un homme dérangeant. Et c’est tant mieux. Son théâtre « existentiel et humaniste » s’impose un impératif catégoriel, celui de ne jamais verser dans la facilité mais toujours s’imposer de penser avec une exigence éthique. Dans le combat entre existentialisme et essentialisme il est clairement du côté du premier terme. Il a d’ailleurs écrit dans Libération en 2001 un papier qui a fait date, notamment par les réactions d’incompréhension qu’il a suscité. Le titre était « Adieu négritude ». Fin lecteur de Sartre il déclare « la négritude [est] un concept opératoire qui a pour fin sa propre fin. La négritude ne peut pas exister au-delà du dépassement de cette condition-là, sinon, c’est l’essentialisme dans lequel tout est possible et d’abord le racisme. »

On trouvera l’illustration la plus récente de ce positionnent éthique dans l’écriture de la pièce qu’il nous est donnée à voir à Fort-de-France, « La dernière scène ». Dés les premières lignes il précise « « L’auteur prend, dans tout cet ouvrage, le parti, à l’encontre de la convention, d’écrire blanc ou noir, lorsqu’il s’agit de personnes, avec des minuscules.

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Elle court et elle pleure, Adèle

— Par Selim Lander –

Adèle et EmmaEn contrepoint à l’article de Franck Nouchi déjà publié sur Madinin’art – Elle court, elle court, Adèle, à 16 ans, pour attraper le bus qui doit la conduire au lycée. Elle est en première, est touchée par la littérature lorsque celle-ci lui parle de l’amour et de ses affres : la Vie de Marianne, la Princesse de Clèves. Elle se cherche, s’ennuie, son regard est souvent noyé, elle est toujours un peu en marge des copines, elle veut aimer ou elle veut sentir le goût du sexe, les deux sans doute. Une camarade de classe, un lycéen de terminale, pourquoi pas essayer ? Quelquefois, la nuit, seule dans son lit, elle se donne du plaisir. Ses parents sont des gens simples et bienveillants ; on se régale de spaghettis bolognaise à la maison. Tout cela n’est pas suffisant pour une jeune fille à qui manque la mémoire de tout ce dont elle aurait été privée si elle était née plus tôt, ou ailleurs dans un pays de misère. Elle a mal à l’être. Heureusement il y a Emma, un peu plus mûre, la fille aux cheveux bleus, artiste, les beaux-arts, la peinture, une certaine assurance.

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Les danseurs de Robyn Orlin cherchent la beauté

—Par Selim Lander–

Beauty remained just a moment then returned gently to her starting position, une pièce du MIDM (Moving Into Dance Mophatong) de Johannesburg.

beauty remained 1Le Pavillon Noir d’Anton Preljocaj accueillait l’année dernière une très remarquable adaptation du Lac des Cygnes par Dada Masilo et les danseurs de la Dance Factory de Johannesburg. Cette année, la chorégraphe Robyn Orlin a présenté une pièce d’une toute autre nature, mais témoignant à nouveau de la créativité de la danse sud-africaine. Si Dada Masilo reste très proche de la danse classique, tout en l’africanisant, c’est plutôt l’inverse chez Robyn Orlin : elle conserve les figures africaines de base, se contentant de leur insuffler un peu de modernité. Est-ce la raison pour laquelle il y a finalement si peu de danse stricto sensu dans Beauty remained ? Car une grande partie du temps est utilisée autrement. Les spectateurs qui se sont vus remettre une petite bouteille d’eau à l’entrée sont invités à produire divers sons avec de l’eau dans la bouche, puis on leur demandera de lancer les bouteilles vides sur la scène où elles deviendront des accessoires pour les danseurs.

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Le roi de l’Ethio-jazz à Paris

—Par Alexis Campion – —
mulatu_astatkeInspiré par la diversité de son pays, le percussionniste et compositeur Mulatu Astatké publie Sketches Of Ethiopia. Un disque éclectique et charmeur dont le groove contagieux doit autant au jazz qu’à la tradition tribale.
Père de l’Ethio-jazz », le percussionniste et compositeur Mulatu Astatké, 70 ans, est une légende pour de nombreux mélomanes qui, au tournant de l’an 2000, prirent connaissance de sa musique à travers la collection Ethiopiques, une série de disques mythiques qui se proposait de compiler le meilleur du jazz éthiopien tel qu’il fut enregistré au début des années 70. Ce qui ne veut pas dire que la carrière du musicien n’appartient qu’au passé, bien au contraire.
Relancées en 2005 avec la sortie du film Broken Flowers, de Jim Jarmush, dont il signa la bande originale, la notoriété et l’inspiration de Mulatu Astatké sont toujours au beau fixe. On le vérifiera ce jeudi 10 octobre au Trianon, à Paris, qui affiche quasi complet en son honneur. On le vérifie aussi dans  ses albums récents, Mulatu Steps Ahead (2010) et surtout Sketches Of Ethiopia, qu’il vient de publier chez Jazz Village.

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Les Chiens de Navarre : du théâtre foutraque

—Par Selim Lande—

 Les Chiens de Navarre (Vieillir ensemble)Huit comédiens emmenés par un directeur, Jean-Christophe Meurisse, adeptes de l’improvisation collective et déconnante : de quoi faire circuler un peu d’air frais dans le monde souvent compassé du théâtre. Même s’il y eut des précédents, l’un des plus évidents étant le Grand Magic Circus de Jérôme Savary dans les années 1970. Comme ce dernier, les Chiens de Navarre parviennent à attirer un public plus jeune que celui fréquentant habituellement les théâtres, ce qui est à mettre à leur crédit. Musique de foire, provocations en tous genres dont celle qui consiste à déshabiller les comédiens pour un oui ou pour un non : tout est fait pour bousculer et divertir les spectateurs. Sans trop se soucier de la cohérence du propos, comme le montre ce titre d’un des spectacles antérieurs de la compagnie : L’Autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon qui se met en marche (sic).

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« La vie de Galilée » à Foyal : du rire à la réflexion

— Par Roland Sabra —

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Dans sa dernière mouture cette pièce de Bertolt Brecht dure 4 heures et mobilise quatre dizaines de comédiens. Elle a donc été peu jouée. La Compagnie du Grand Soir, un nom bretchtien en soi, fait le pari de la présenter dans une version raccourcie à 1 heure et vingt minutes, avec en tout et pour tout cinq comédiens qui endossent quatre à cinq rôles différents, à l’exception du rôle titre tenu avec force par Régis Viachos. Le fil conducteur est donc la vie de Gallilée que l’on suit depuis ses premières découvertes à Padoue jusqu’à Florence où sa puissance de conviction se heurte à un mur, celui des intérêts de l’Église qui ne veut en rien céder sur le géocentrisme, qui place la terre et par conséquence la papauté au centre de l’Univers. Galilée devra abjurer devant le tribunal de l’Inquisition. Brecht inscrit Galilée dans la lignée de savants, tel Giordano Bruno ou Copernic qui se sont heurtés au caractère borné de la Curie, de ses philosophes et autres penseurs officiels. Les compagnons de route du florentin apparaissent comme des naïfs ayant à son égard le même comportement que les dévots à l’égard des papistes.

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Astrid Maria Ravaud en concert : la musique qu’on aime…

— Par Christian Antourel—

astrid_maria_ravaudLa première rencontre d’Astrid-Maria Ravaud avec la musique classique remonte à l’âge où d’autres jouent à la poupée. Elle présentera un programme d’œuvres variées, allant du style baroque au contemporain, en passant par le classique et le romantique.

Jeune prodige issue d’une famille de musiciens, elle commence l’étude du piano à 2 ans. A quatre ans, elle chante de mémoire tout le 1er mouvement du concerto N° 3 de Beethoven pour piano. A 5 ans elle lit la musique couramment. A 9 ans, elle se tourne vers la flute traversière. Il a fallu une bonne dose  de détermination et de passion  à Astrid Maria pour mener parallèlement, avec succès des études de chirurgien dentiste. Avec son bagage musicologique pointu, sa science de la flute et sa connaissance intime des caractères et dispositions affectives de l’esprit des auteurs. De  leurs impulsions, de leurs caprices et extravagances. Des traités et partitions originaux, Astrid-Maria Ravaud entretient une complicité avec les compositeurs du répertoire, ne serait-ce que par la présence d’une cadence  pour les différents organes musicaux.

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« La vie d’Adèle »: place au film, et quel film!

—Par Franck Nouchi—

la_vie_adele-2La voici donc enfin cette Palme d’or décernée le 26 mai à l’unanimité du jury présidé par Steven Spielberg après cinq minutes à peine de délibération. Que l’attente fut longue, émaillée d’interviews, de polémiques et autres déclarations fracassantes! La voici donc, cette Vie d’Adèle, chapitres 1 et 2. Qu’on se rassure : ce joyau cinématographique n’a rien perdu de son éclat cannois.

Par où commencer ? Peut-être, tout simplement, par Adèle (Adèle Exarchopoulos), ou plus exactement par son regard, son sourire lumineux. Sa bouche, ses lèvres, ses incisives. Chez Kechiche – on oubliait, ce film magnifique, adapté de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude, de Julie Maroh (Glénat, 2010), est signé Abdellatif Kechiche –, tout procède du visage. Ici, la bouche de l’héroïne renvoie immanquablement à celle de sa partenaire, Emma (Léa Seydoux). Plus dure, moins adolescente. Champ contre champ, bouche contre bouche.

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Mort de Patrice Chéreau, metteur en scène sans limite

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Il était encore au lycée que sa réputation de metteur en scène de théâtre était faite à Paris. Ensuite, comme un jeune conquérant (il a incarné Bonaparte à l’écran), Patrice Chéreau a pris d’assaut l’opéra, le cinéma. Ce metteur en scène universel est mort lundi 7 octobre, à 68 ans. De ses premiers spectacles au théâtre de Sartrouville, alors que la France était prise dans les convulsions de mai 1968, à son triomphe cannois avec La Reine Margot, de sa mise en scène du Ring de Richard Wagner, qui révolutionna le monde de l’opéra, alors qu’il n’avait pas 30 ans, à son dernier spectacle, Elektra, opéra de Richard Strauss, créé à Aix-en-Provence en juillet (voir la retransmission, toujours accessible sur le site Arte live Web), Patrice Chéreau a laissé une empreinte profonde sur son temps.

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http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/10/07/le-metteur-en-scene-patrice-chereau-est-mort_3491549_3382.html

Dans le Figaro duv07/10/13

Ses yeux clairs étaient cerclés d’un cerne violet. On voyait bien qu’il était malade. Mais on ne voulait pas croire que la camarde pouvait l’arracher au monde, à ce monde qu’il illuminait depuis cinquante ans comme un éternel enfant qui inventait des univers et les partageait.

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Festival international  » Contes et musique dans la cité » 16-27 octobre 2013

virgul-2013-a—Dossier de presse de la 7ème édition —

La première édition du Festival International « Contes et Musique dans la Cité » fut initiée en 2007, et est aujourd’hui une des manifestations incontournable de VIRGUL’. Elle rassemble des artistes professionnels de la parole contée d’envergure internationale et des musiciens qui les accompagnent. Une démarche multiculturelle qui se veut également intergénérationnelle.
Ce festival porte un message fort, celui de la rencontre, de l’échange, de l’écoute et de la compréhension. La forme des spectacles s’est imposée, le lieu du conte devenant le lieu de rencontres entre le public et la culture orale. Des duos, trio ou quartet de conteurs et musiciens
sur le plateau. Deux conteurs qui content ensemble pour la première fois font résonner leurs font résonner leurs mots et vivre leurs univers. Ils sont accompagnés par la tradition martiniquaise, par le public, par le territoire et par la musique de la Caraïbe. Neufs conteurs accompagnés de quatre à cinq musiciens martiniquais pour une envolée au delà des frontières, en territoire et culture au pays Martinique !
Nous avons mis en place cet événement, afin de maintenir vivant la tradition orale et le patrimoine culturel régional et mondial auprès des scolaires et du grand public.

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Journées des Comédiens et Métiers du Théâtre du 05 au 11 octobre 2013

Sainte Pélagie ou Saint Genès ? Le 08 octobre ou le 25 aout ?

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 A la suite d’une initiative en 1983 de la compagnie de théâtre Téat’Lari la SODARCOMAMETERE (Société des artistes comédiens et des gens des métiers du théâtre réunis) organise une journée des « comédiens et des gens des métiers du théâtre » le 08 octobre jour de la Sainte Pélagie instaurée par certains patronne des comédiens même si ceux-ci dans leur grande majorité l’ignorent comme en témoigne le manque de tradition. « Dotée d’une beauté extraordinaire, Marguerite Pélagie,née en Syrie vers 430 rejoint une troupe de comédiens de sa ville natale. Son succès est tel qu’au moindre déplacement elle était suivie d’une foule immense de jeunes filles et de jeunes garçons revêtus d’habits somptueux et tout à sa dévotion, déclamant et chantant de place en place. Fière et vaine dans sa manière d’être, dit le Martyrologue, elle salissait son esprit et son corps dans l’impudicité. Lors de son passage en ville, on ne voyait sur elle que soieries, or, argent,pierres précieuses ; partout où elle allait, l’air embaumait de toutes sortes de senteurs, suscitant la jalousie des femmes et le mépris des religieux.

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