Catégorie : Arts de la scène

Contre les gaz de schiste, « Gasland II » plus noir, plus fort

Le réalisateur engagé américain Josh Fox est de passage en France pour présenter son nouveau documentaire sur l’exploitation des huiles et gaz de schiste.

Par Jason Wiels

gasland_IIDans le théâtre municipal de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), plus de 400 personnes, militantes ou simples citoyens, sont venues assister à la première diffusion française de Gasland Part II, en présence de son réalisateur, Josh Fox. Les petites mains du Collectif du pays fertois, organisme anti-gaz de schiste et hôte de la rencontre, s’activent. Le temps de trouver comment éteindre la lumière et d’ouvrir les fenêtres en cette ultime journée estivale, la projection va pouvoir commencer. Encore un dernier souci technique avec les sous-titres… Ça y est : nous sommes de retour au « pays du gaz » que sont devenus, en moins d’une décennie, les États-Unis, en passe de recouvrer leur indépendance énergétique.
Le film étincelle des anti-gaz de schiste

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Ouverture des inscriptions aux ateliers du SERMAC les 08 et 15 Septembre

sermac_logoLes inscriptions aux ateliers se dérouleront à l’Espace Camille Darsières (ex palais de justice) les Dimanche 8 septembre de 8h00 à 16h00 inscriptions aux ateliers DANSES, THEATRE, ARTS PLASTIQUES (dessin, poterie, sculpture…), ANGLAIS, YOGA, PHOTO, CREOLE et Dimanche 15 septembre 8h à 16h00 tous les ateliers musique.

Nouveauté pour cette saison 2013, la création de deux ateliers :  L’un dédié à la création graphique et numérique, et l’autre aux masques créoles contemporains.

Les intéressés doivent se munir obligatoirement de :
•    2 photos d’identité
•    1 certificat médical pour les ateliers danse, théâtre et yoga
•    1 attestation d’assurance extra-scolaire (pour les enfants et jeunes scolarisés).

Renseignements :
Espace Camille Darsières ( ex Palais de Justice) : 0596 60 10 67
http://www.fortdefrance.fr

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Cours des Arts du Cirque

— Dossier de presse —

carib_loisirs-2Les cours des arts du cirque sont dispensés par des professeurs issuent du milieu du cirque et aussi par d’autres intervenants qui ont l’expérience du cirque ou qui ont une activité faisant partie des objectifs de promotion des arts du cirque défendus par Carib Loisirs.

Les disciplines
Gymnastique, acrobatie, jouglage, Equilibre sur boule, Equilibre su monocycle, Diabolo, Assiettes chinoise, slackline, Monocycle, Trapèze, Hooloahoop…

Préambule.
Dès la naissance, un être humain envoie à son cerveau des informations constantes sur ses besoins. Les premiers sont vivre, communiquer, se déplacer, se nourrir. Pour nous permettre cela, le cerveau ouvre des liaisons nerveuses destinées à réaliser ces fonctions. Une fois nos besoins vitaux accomplis, notre cerveau entre en général dans une routine.

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Ateliers de danse à Fort-de-France avec Annabel Guérédrat

bmcLE MERCREDI & LE SAMEDI
Atelier danse à l’attention des femmes, autour de notre féminité avec l’état d’esprit du Body-Mind Centering® en résonance direct avec le plaisir de danser librement dans le ressenti & le lâcher prise.
Aucune technique particulière ni des années de pratique de danse sont nécessaires pour suivre ces ateliers

Ce sont à chaque fois des ateliers de 2h qui peuvent prises séparément – Soit :

mercredi 18 septembre de 15h à 17h
samedi 21 septembre de 10h à 12h

mercredi 25 septembre de 15h à 17h
samedi 28 septembre de 10h à 12h

mercredi 2 octobre de 15h à 17h
samedi 5 octobre de 10h à 12h

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Patrice, chanteur « swag » : cool et stylé

— Par Véronique Mortaigne—

patricePuisque son nouvel album s’intitule The Rising of The Son, le chanteur Patrice a entrepris au début de l’été une série de concerts au lever du Soleil, profitant du jeu de mot rédempteur (sun, le soleil, son, le fils) pour s’amuser de son reggae gracile. A Lille, à Nantes, à Cologne, où il est né il y a 34 ans, et enfin le 2 septembre à Paris, sur le parvis du Sacré-Cœur à Paris, Patrice a pris une guitare, un micro, et il a chanté – des conditions dans lesquelles le jeune métis afro-européen a sillonné l’Europe du Sud avant de construire des tubes, tels How Do You Call It (2002) ou Soulstorm (2005).

Au millier de fans recrutés par l’intermédiaire des réseaux sociaux, des croissants, thé, café ont été distribués, et The Rising of The Son présenté, le tout avec un large sourire. Bonnet rasta, filet tricoté au crochet, casquette fluo, T-shirt orné de papillons, de lions de Juda, Patrice a l’élégance tactile, la voix haute et le verbe doux. « Hyppie with gun », chante-t-il, armé de musique en fait.

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« AYA DE YOPOUGON  » de Marguerite Abouet, Clément Oubrerie

    —Par Cécile Mury —

aya_de_yopugon A Madiana

[Film d’animation] Côte-d’Ivoire, à la fin des années 1970. Aya, 19 ans, vit dans à Yopougnon, un quartier populaire d’Abidjian rebaptisé Yop City « pour faire comme film américain ». C’est une jeune fille qui prend plaisir à lire et étudier. Alors qu’elle veut devenir médecin, elle n’est pas du genre à faire la fête toutes les nuits comme ses copines. Aya a une vie bien réglée, entre l’école, la famille et ses deux meilleures amies : Adjoua et Bintou, beaucoup plus délurées qu’elle. Délurée, elles le sont un peu trop d’ailleurs : Adjoua tombe enceinte et n’arrive pas à gérer la situation. Toujours présente pour ses amies, l’astucieuse Aya tente de lui venir en aide…

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 17/07/2013

Les amateurs de BD connaissent bien Aya, jolie fille du quartier populaire de Yopougon, alias « Yop City », à Abidjan. Les auteurs, Marguerite Abouet (qui s’inspire de ses souvenirs personnels) et Clément Oubrerie lui consacrent aujourd’hui un dessin animé. En fait, elles sont trois : deux cigales, toujours à courir les « maquis » (les petits bars de nuit où l’on danse) et à rêver d’amour, et Aya, la narratrice, élève studieuse, témoin sage et goguenard des frasques de ses copines.

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Retour en cavale pour le rappeur tunisien Weld El 15

— Par Isabelle Mandraud —
weld_el_15Joint par téléphone, lundi 2 septembre, Weld El 15 paraît à bout.  » Cette fois, c’est vraiment grave, souffle-t-il. La seule chose à laquelle je pense maintenant, c’est de quitter le pays.  » Déjà condamné à deux ans de prison ferme par contumace en mars pour une chanson insultant la police, avant de voir sa peine finalement commuée en six mois de prison avec sursis début juillet, le rappeur tunisien Aladine Yacoubi, 25 ans, a été de nouveau condamné à un an et neuf mois de prison ferme : un an pour outrage à des fonctionnaires, six mois pour calomnie, trois mois pour atteinte aux bonnes moeurs, auxquels s’ajoutent les six mois de sursis précédemment infligés.

La même peine d’un an et neuf mois ferme a été appliquée à un autre rappeur, Ahmed Ben Ahmed alias Klay BBJ, âgé d’une vingtaine d’années. Alerté par des médias, leur avocat, Me Ghazi Mrabet, a eu confirmation de la sentence lundi par le tribunal d’Hammamet et se dit abasourdi.  » C’est un jugement à exécution immédiate, alors qu’ils n’ont même pas reçu de convocation devant le juge, s’insurge-t-il, dénonçant une nouvelle atteinte à la liberté d’expression.

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Théâtre A. Césaire : programmation 2013-2014

—Par Michèle CESAIRE, Directrice artistique—

theat_cesaire_2013-2014_325Cette nouvelle saison sera sans nul doute celle des créations. Elles seront au nombre de sept sur les spectacles programmés et cela sans comptabiliser celles de la rencontre théâtre amateur du mois de mai.
Il s’agit pour la saison 2013-2014 de proposer à nouveau la mise en scène de textes d’auteurs avec en tête de pont Bertolt Brecht, dramaturge incontournable du 20ème siècle.
Le théâtre est un livre d’histoire que nous donnons à lire à notre public. Il est vrai également que la démarche de proposer un théâtre populaire de qualité nous tient à coeur. Toutefois, la programmation du théâtre Aimé Césaire se fait sans complaisance avec le souci de présenter des auteurs incontournables de tous siècles confondus afin que les spectateurs s’immergent dans l’écriture théâtrale et sa transposition à la scène.
Après les cycles Shakespeare et Victor Hugo, nous redécouvrirons donc le théâtre de Bertolt Brecht, ses fables populaires, sociales, humoristiques, simples mais terriblement bien construites.
Un théâtre musical
Un théâtre d’idées
Un théâtre pour tous.

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Y aurait-il enfin de la place pour la musique, le culturel et la créativité dans les PIB des DFA ?

 — par Alain Maurin, maître de conférences en économie à l’Université des Antilles et de la Guyane —

 alain_maurinKassav’ qui continue à enchanter un immense public disséminé dans le monde et qui aligne encore des performances, entre autres le renouvellement de son répertoire, les tournées dans les grandes villes de la planète et la création de revenus et d’emplois.

 Malavoi, l’autre groupe mythique à rayonnement international, qui enregistre encore des triomphes sur les scènes internes et externes de la communauté des domiens.

 Mario Canonge, Grégory Privat, Denis Lapassion, Christian Laviso, …, ou l’art de naviguer dans les répertoires rhizomes et de sublimer les mélanges musicaux avec comme ingrédients principaux les souffles martiniquais, guyanais et guadeloupéens.

 Florence Naprix et l’équipe de Jérôme et Stéphane Castry qui livrent actuellement l’une des plus belles couleurs du zouk depuis les heures de gloire des années 1980 et 1990.

 Dominique Coco, Akiyo, Wozan Monza, K’Koustik, Soft, Martine Sylvestre, Eric Cosaque, Jomimi, Casimir Reynoir dit Négoce, Alchimik’S, …, Victor O, Guy Marc Vadeleux, Bwakoré, Baylavwa, Ronald Tulle, Kolo Barst, Marcé, Tony Polomack, Kannigwé, Guy Vadeleux, Gilles Rosine, Karlos Rotsen, Tony Chasseur, Bamboolaz,…, Chris Combette, Yann Cléry, Louis Caristan, Dominique Leblanc, Emile Romain, Eric Bonheur, Djingo, Spoity Boys, Fondering, Etoumba, Komanti,…, têtes d’affiche du bouillonnement des musiques populaires dans les DFA, valeurs sûres pour transformer les étincelles musicales en flammes économiques.

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Le festival Jazz à la Villette, un chatoyant arc-en-swing

jazz_la_villetteBryan Ferry en jazz singer, Seun Kuti et ses hôtes, Tigran l’enchanteur, dance music de Nile Rodgers, hommage à Gil Scott-Heron… Le festival conjugue danse du corps et mouvement de la conscience.

Bryan Ferry lancera les festivités, le 3 septembre à la grande Halle, en revisitant des standards dans le sillage de son CD « The Jazz Age » (2012). Excellente nouvelle, Fip, partenaire du festival, diffusera ce concert, le 7 à 20h30. Le 4 septembre, place à l’envoûtant afrobeat, à la Cité de la musique, où Seun Kuti, fils de Fela, et l’Egypt 80 inviteront le trompettiste de la Nouvelle Orléans, Christian Scott, et le tandem hip hop de Floride, Dead Prez, activiste irréductible. « Seun nous a contactés pour nous proposer de jouer avec des artistes qu’il a rencontrés lors de ses tournées », explique Vincent Anglade, un des deux programmateurs du festival. N’est-il pas réjouissant, quand une manifestation se fait l’écho direct de désirs exprimés par des artistes?

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« Mais n’te promène donc pas toute nue! », au Théâtre du Nord-Ouest

—Par Roland Sabra—

feydeauQuand Georges Feydeau écrit en 1911 «  Mais n’te promène donc pas toute nue » il est séparé de son épouse depuis deux ans Fatiguée des incartades de son époux, cocaïnomane avéré et bi-sexuel pratiquant, elle a pris un amant et Feydeau, dépité ou soulagé a quitté le domicile conjugal. Dés lors son écriture théâtrale va s’orienter vers une étude plus approfondie de la comédie de mœurs, genre dans le quel il va croquer avec férocité la médiocrité de la classe bourgeoise. L’argument de «  Mais n’te promène donc pas toute nue » en témoigne.

« Le salon du députe Ventroux. Celui-ci reproche à sa femme de se montrer trop souvent en tenue légère devant leur fils ou devant Joseph, leur domestique.

Lorsque M. Hochepaix, maire de Moussillon-les-Indrets et adversaire politique de Ventroux, vient solliciter une faveur pour ses administrés, Clarisse apparaît encore dans la même tenue, provoquant à nouveau la fureur de son époux.

La jeune femme est piquée à la croupe par une guêpe. Persuadée que son cas est grave, elle prie son mari de bien vouloir sucer la plaie.

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Pour un théâtre populaire de création

Par GUY BENISTY Auteur, metteur en scène, directeur artistique du Groupe d’intervention théâtrale et cinématographique (Gitech), compagnie installée à Pantin dans le quartier des Courtillières, JEAN-MATTHIEU FOURT Metteur en scène du Café culturel de Saint-Denis et cofondateur de la compagnie Octavio

theatre-3Le Festival d’Avignon s’est achevé et avec lui la querelle des nominations à la tête des centres dramatiques nationaux. L’été passera, restera l’impression d’un bal masqué où chacun feint d’ignorer que la décentralisation culturelle n’est plus qu’un édifice rongé par le réel, laissant apparaître l’échec des artistes et des politiques à inviter au théâtre, l’ensemble de la communauté nationale. En France, le théâtre n’est plus ni un enjeu politique ni un enjeu esthétique. Les partis lui réservent deux lignes, en marge de leurs propositions de campagne. Le programme de la décentralisation culturelle et du théâtre populaire est à bout de souffle et le sublime édifice qui nous a tant fait rêver vacille.

Le monde a changé sans que les artistes de l’institution et les pouvoirs publics n’y aient prêté attention et l’on continue de décrire le théâtre avec un lexique fallacieux, parlant de théâtre populaire quand les publics sont dans leur immense majorité le reflet des classes privilégiées, quand les quartiers populaires en sont exclus, quand ni les œuvres, ni les politiques tarifaires, ni les efforts de communication ne parviennent à infléchir la sociologie des spectateurs du théâtre subventionné.

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« Les Apaches », un film déprimant mais nécessaire de Thierry de Peretti

— Par M’A—

les_apachesL’été. La Corse !.Porto Vecchio. 150 000 touristes et autant d’envahisseurs. Cinq adolescents, quatre garçons une fille. Ils sont Corses, de «  souche » comme dirait le borgne, ou issus de l’immigration marocaine, peu importe ils appartiennent à cette île et cette île leur appartient. Le père de l’un d’eux est chargé de l’entretien d’une luxueuse villa. Son fils, Aziz, lui file une coup de main tout en testant les systèmes de sécurité de la maison. Le soir il revient avec ses potes, François-Jo, Hamza, Jo et Maryne. En repartant au petit matin ils emportent, une chaine stéréo démodée, quelques DVD et deux fusils de collection. Quand elle découvre le vol la propriétaire veut porter plainte. Une de ses connaissances, un malfrat, la dissuade : « Les flics ? Si t’as besoin de rien, tu les appelles ». Il se propose de régler ça lui-même. Et c’est le commencement d’une descente minable, incroyablement minable, aux enfers pour les quatre gars de la bande.

Le réalisateur Thierry de Peretti est né à Ajaccio en 1970. Il a été lauréat de la Villa Médicis Hors-les-murs et a obtenu le prix de la révélation théâtrale de la critique en 2001 pour sa mise en scène du « Retour au pays natal de Koltès.

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Avignon : Jean-Paul Delore, Anne Teresa de Keersmaeker

Fin du IN, pour ce qui nous concerne, avec deux événements bien éloignés du théâtre.

— Par Selim Lander —

Dieudonné Niangouna dans Sans Doute

« Oratorio électrique, spectacle musical, théâtre fragmentaire » : telles sont quelques-unes des expressions qui reviennent à propos des productions de Jean-Paul Delore (qui dirige « Carnets Sud/Nord, laboratoire itinérant de créations théâtrales et musicales »). Il est présent cette année dans le IN avec le spectacle Sans Doute, par l’intermédiaire de Dieudonné Niangouna, comme l’on sait l’un des deux « artistes invités » cette année. Ce dernier paye d’ ailleurs de sa personne dans le spectacle, en tant que comédien (et danseur) vedette : heureuse l’occasion ainsi fournie à ceux qui, comme nous, n’avaient pas encore eu l’occasion de découvrir son remarquable talent d’acteur, de se rattraper.

Quelle que soit l’étiquette qu’on lui accole, Sans Doute ne se présente en tout cas pas comme une pièce de théâtre. Douze comédiens / musiciens / chanteurs sont alignés face au public, avec l’équipement requis pour jouer de la musique électronique ou électro-acoustique. Les chants cependant seront le plus souvent traditionnels. La composition du plateau est éclectique avec six nationalités et sept langues différentes, réunies au gré des résidences de Jean-Paul Delore en Afrique, an Amérique du Sud, au Brésil, au Japon.

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« Frères de sang », création de la compagnie Dos à deux

 Artur Ribeiro , André Curti, Présence Pasteur, Avignon off, du 9 au 31 juillet

— Par Michèle Bigot—

 freres_de_sang-2Frères de sang est un spectacle théâtral total dans lequel la pantomime la danse, et plus largement la gestualité, accompagnées et rehaussées par le jeu des lumières, des mouvements des déplacements constituent un système de significations des plus denses.

Sans le secours d’aucune parole, les personnages installent peu à peu tout le jeu des relations complexes qui unissent et divisent les familles.

Toute la charge affective qui irrigue la fratrie, dans sa relation orageuse avec la mère est rendue sensible dans une série de scènes archétypiques de la vie familiale. Tout commence avec les retrouvailles des frères : le père vient de mourir, les frères se chargent de la toilette mortuaire.

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Avignon : Curti et Ribeiro, Philippe Ducros

—Par Selim Lander —

Frères de sang

 Dans le OFF : « Un théâtre sans parole, vous dites, mais c’est du mime, alors ? » Eh bien non, aujourd’hui, c’est devenu beaucoup plus compliqué que cela. Il est vrai que les grands mimes de jadis savaient, et que certains clowns d’aujourd’hui savent encore raconter des histoires merveilleuses avec des mimiques, des gestes, et rien d’autre. Mais de nos jours le théâtre sans parole tend à s’étoffer – au sens premier, il y a beaucoup d’« étoffe », beaucoup de costumes à enfiler successivement, et plus généralement au sens où le spectacle réclame de nombreux accessoires machines, jouets (c’est pourquoi on parle également d’un théâtre d’objets).

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Avignon : « Swamp Club » de Philippe Quesne

—Par Selim Lander

Swamp Club 1Swamp Club de Philippe Quesne est passé par Vienne et Berlin avant Avignon. Une grande tournée internationale suivra. Ce metteur en scène a donc une solide réputation et des soutiens dans le monde du théâtre contemporain. Aussi était-on particulièrement curieux de le voir à l’œuvre. Il a lui-même comparé ses spectacles à « des études entomologiques, dans lesquelles on pourrait observer des êtres humains évoluer comme au microscope » – une remarque citée par Marion Siefert dans le programme du festival. Elle ajoute que Philippe Quesne « sculpte ses thématiques plus qu’il ne les écrit, trouvant son inspiration aussi bien dans la peinture et les arts graphiques que dans les aléas du réel et de la création collective ».

En pénétrant dans la salle de Vedène, grande et moderne, où Swamp Club est programmé, on est tout de suite séduit par le décor qui occupe tout le plateau. À jardin, une salle cubique, toute vitrée, sur pilotis, au-dessus de la marre qui donne son titre à la pièce. À cour, en haut d’une pente, une sorte d’entrée de mine ou de souterrain, légèrement surélevée, étayée de billots de bois et, devant, écrits avec des morceaux de bois les deux mots swamp et club.

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Hotel Paradiso, création collective de la troupe Familie Flöz

Théâtre du Chêne noir, Avignon, du 6 au 28 juillet

— Par Michèle Bigot —

hotel_paradisoFamilie Flôz est un collectif allemand de renommée internationale. Il présente ici une fantaisie burlesque sans paroles, reposant exclusivement sur un jeu de danses et de pantomimes masquées. L’ensemble est tout à fait réjouissant, témoignant d’une drôlerie mâtinée d’une bonne dose de noirceur (les masques des personnages sont tous emprunts de tristesse). Familie Flöz retrouve ici une tradition séculaire de farce pigmentée de macabre.
Sans le secours d’aucune parole, la construction dramatique repose un fil narratif manifeste :  la vie quotidienne telle qu’elle se déroule dans un hôtel familial, qu’on devine situé dans une quelconque station de vacances en montagne. Deux  générations se succèdent  à la direction de l’hôtel. Chacun investit le personnage correspondant à  son emploi avec justesse et drôlerie. Par son physique, son rythme propre,  sa gestuelle, chaque personnage  incarne un  type humain .

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Avignon : Anouilh, Mouawad, Lazare

— Par Selim Lander —

AntigoneDe toutes les Antigone écrites pour le théâtre, c’est celle d’Anouilh qui est la plus jouée et l’on ne se lasse pas de la redécouvrir dans des décors et des mises en scène différentes. C’est ici une troupe de comédiens amateurs qui s’est lancée, composée d’élèves de sciences-po (Paris). Bien que novices, ils démontrent déjà une surprenante maîtrise. Surtout, ils parviennent à faire passer les différentes émotions, les genres différents qui se bousculent dans cette pièce : tragédie, compassion, sagesse, amour passion, comédie…

Au début de la pièce les comédiens sont tous vêtus de noires ; la seule à être habillée différemment, dans une gabardine bleu marine, représente le chœur ; au fur et à mesure qu’elle présente les comparses, ces derniers se lèvent et enfilent la tenue de leur personnage. Antigone, la première, revêt une longue robe blanche qui lui laisse les bras nus ; quelqu’un les lui couvre les bras de terre ; la pièce peut alors commencer. L’intimité du cadre (une petite salle du théâtre des Barriques), l’absence de tout décor, la ferveur des comédiens, la sobriété de la mise en scène, tout cela empêche que l’émotion faiblisse jamais.

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Avignon : Kwahulé, Kacimi, Marivaux

Par Selim Lander –

Le IN - Cloître St LouisEn Avignon le festival bat son plein. Les rues de la ville sont envahies par les amateurs de théâtre et par les comédiens qui s’efforcent de les convaincre de venir assister à « leur » spectacle qui promet tant de merveilles. Les affiches s’étagent sur les murs, accrochées partout où c’est possible, aux grilles, aux fenêtres et aux moindres poteaux. Les chiffres donnent le vertige : 1258 spectacles différents aux OFF et 66 au IN, lequel a depuis longtemps débordé de son lieu historique, la cour d’honneur du palais des Papes et envahi cloîtres, lycées, etc. Un nouveau lieu, une construction nouvelle, a ouvert cette année, la FabricA, dédié aux résidences et aux répétitions. En dehors des représentations proprement dites, le festival est marqué par divers événements et de nombreux débats à destination des professionnels comme d’un public plus large. Ainsi, le lundi 15 juillet, le IN s’interrogeait sur « Comment sortir de la crise de l’avenir ? », tandis qu’au OFF on débattait sur « Culture et numérique – le prix de la gratuité ».

Mais l’on se rend en Avignon d’abord pour le théâtre.

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« Carte du temps », de Naomi Wallace

 Trois visions du moyen-orient

— Par Roland Sabra —

la_carte_du_tempsCarte du temps, de Naomi Wallace se déroule en trois moments, trois actes ou trois visions. La première « Un état d’innocence » se passe dans le zoo Al Brazil de Rafah à Gaza. Détruit par l’armée israélienne ce zoo est gardé par un soldat israélien Yuval, qui s’étonne de voir les animaux perdre puis retrouver des morceaux de leurs corps. Dans un total état d’innocence –il ne sait pas qu’il a été tué– il rencontre une femme palestinienne qui veut absolument rendre sa mère quelque chose qui lui appartient.

La seconde « Entre ce souffle et toi » se situe dans une clinique à Jérusalem ouest. Un père palestinien s’impose après la fermeture pour rencontrer une infirmière israélienne. Elle vit grâce à une double transplantation pulmonaire prélevée sur son fils.

La troisième « Un monde qui s’efface » nous permet d’assister à une conférence avicole tenue par Ali irakien de Bagdad. Passionné de colombophilie Ali ne peut s’empêcher de parler de ses oiseaux, de la guerre, de de sa passion pour les livres, de ses amis, de sa famille, mais son récit poétique, enflammé bifurque sur la vie dans un pays soumis à l’embargo et à la guerre : un monde qui s’efface.

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« Si vous saviez ce qu’il y a dans leur tête, vous les regarderiez différemment »

À propos de « Illumination(s) »

— Par Ahmed Madani —

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Un souvenir d’enfance m’a marqué, celui d’un homme mort, au corps criblé de balles et promené de village en village attaché sur la bâche d’un camion, les bras en croix. C’était en pleine guerre d’Algérie. J’avais cinq ans et les yeux de cet homme me fixaient, j’étais fasciné. Je me suis toujours demandé ce qu’il voulait me dire. Les soldats qui l’exhibaient dansaient et chantaient, ils avaient l’air de s’amuser beaucoup. La guerre était-elle donc amusante ? J’ai vécu longtemps avec ce cadavre en moi et il a fallu que l’année 2012 arrive, cinquante années après que la guerre se soit achevée pour que je parvienne à écrire ce que cet homme voulait me dire. Cet homme est sans doute une figure de mon père qui, comme beaucoup d’autres résistants a subi les violences de la torture dont il n’a jamais dit un mot.

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« Illumination(s) », texte et mise en scène de Ahmed Madani : le meilleur du « Off » 2013

 — Par Roland Sabra —

 illumination_sC’est un spectacle choral, un récit choral dans lequel 9 jeunes nous invitent à voir le monde à partir du quartier le Val Fourré à Mantes-la-Jolie où on été construits plus de 8000 logements entre 1959 et 1977, pour loger entre autres les travailleurs des usines automobiles de la vallée de la Seine, Renault à Flins, Simca devenu PSA, à Poissy. Le quartier est bâti sans lien véritable avec le centre-ville au bout de la rue des Garennes, sur l’ancien aérodrome de l’ex-village de Gassicourt annexé par ville de Mantes après la guerre. Construit en refusant l’aide de l’État le quartier va manquer d’équipements collectifs et tomber dans une dérive de ségrégation sociale marquée par l’exode des classes moyennes et l’arrivée massive de populations émigrées.

C’est plus d’un demi siècle d’histoire sur trois générations qui est racontée, chantée, dansée dans les rires, les larmes, les souffrances, avec la tendresse, la rage, l’humour et un désir de vivre sans se renier.

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« Le Roi Christophe » a perdu de sa puissance

— par José Alpha—

le_roi_christopheLa troupe nationale dramatique du Théâtre Daniel Sorano du Sénégal où ont évolué l’exceptionnel Douta Seck, ainsi que Aliou Cissé et Ousmane Seck bien connus des comédiens martiniquais, a donné à voir spécialement pour le 42eme Festival de Fort de France, La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire dans la salle éponyme du Théâtre municipal de Fort de France.

La figuration ayant été assurée par les ateliers du Sermac, les dix neuf comédiens du TDS ont joué laborieusement l’une des pièces majeures du dramaturge martiniquais. Une pièce quasi mythique qui raconte en trois actes, le destin tragique d’un homme politique dont l’ambition est de hisser son pays, envers et contre tout, au niveau des grandes puissances européennes. Une fois l’indépendance conquise, Henri Christophenommé Président de la république par le Sénat, refusera ce titre pour se proclamer Roi du Nord d’Haïti. Mais trop exigent de son peuple à qui il impose des conditions de travail extrêmes et cruelles, les Haïtiens se révoltent contre le despote.

Cette pièce qui donne à voir la reconstruction et la quête de reconnaissance, d’un pays stigmatisé par son passé colonial a fait l’objet de nombreuses interprétations dont celle portée à la Comédie française en 1991 « avec des acteurs blancs » par le cinéaste burkinabé Idrissa Ouedraogo et dont Césaire a pu dire à l’époque : « ils ont déshaïtianisé la pièce ».

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« Cour d’honneur » de Jérôme Bel : l’art de la commémoration

—Par Roland Sabra —

cour_d_honneurAvec « Cour d’honneur » Jérôme Bel tend un miroir au public de l’espace théâtral éponyme. Assis sur des chaises en arc de cercle ils sont quatorze face au public, comme s’il s’agissait de spectateurs égarés dans le dédale de tubes métalliques qui compose la structure des gradins. Ils nous ressemblent avec leurs sacs qu’ils ont posés à leurs piede, le livret, le pull ou le châle pour se protéger du vent. Au milieu sur le proscenium le micro. Ils vont y venir l’un après l’autre raconter ce qu’ a été pour eux la rencontre avec ce lieu et en quelles circonstances. On s’aperçoit rapidement que le monde de l’éducation nationale est sur-représenté, que l’échantillon est plutôt mono-colore. Il y a les bons souvenirs et les moins bons. Ceux qui renvoient à des rencontres qui vont structurer toute une vie, comme pour Jacqueline qui trouvera là  une compagne de vie dans la figure d’Antigone. Mais aussi ceux des mauvais moments comme l’interruption de  » Casimir et Caroline », mis en scène par Johan Simons, par un spectateur excédé, exprimant sa colère.

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