Catégorie : Arts de la scène

Pourquoi Patrice Chéreau était « inimitable »

— Par  Daniel Barenboïm (Directeur de la Scala de Milan)—

patrice_chereau-2En 1976, à l’occasion du centenaire du Festival de Bayreuth, Patrice Chéreau mit en scène le Ring des Nibelungen, dirigé par Pierre Boulez. Aujourd’hui, ce Ring du centenaire est entré dans la légende. Toutefois, l’année de sa création, cette production provoqua un scandale retentissant, chose que l’on a facilement tendance à oublier.

Ce que Patrice Chéreau donna alors à voir sur la scène du Festspielhaus était totalement nouveau, sans précédent d’aucune sorte. Il situa l’action à l’époque de la première de l’opéra, à la fin du XIXe siècle et s’inscrivit, dans sa direction d’acteurs, en rupture avec toutes les précédentes mises en scène. Subitement, des humains se trouvaient au coeur de l’opéra wagnérien !

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« La dernière scène », texte et mise-en-scène d’Alain Foix

 A l’Atrium les 17 & 18 octobre 2013

— Par M’A—

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Écrivain, philosophe et dramaturge, Alain Foix, né en Guadeloupe, est un homme dérangeant. Et c’est tant mieux. Son théâtre « existentiel et humaniste » s’impose un impératif catégoriel, celui de ne jamais verser dans la facilité mais toujours s’imposer de penser avec une exigence éthique. Dans le combat entre existentialisme et essentialisme il est clairement du côté du premier terme. Il a d’ailleurs écrit dans Libération en 2001 un papier qui a fait date, notamment par les réactions d’incompréhension qu’il a suscité. Le titre était « Adieu négritude ». Fin lecteur de Sartre il déclare « la négritude [est] un concept opératoire qui a pour fin sa propre fin. La négritude ne peut pas exister au-delà du dépassement de cette condition-là, sinon, c’est l’essentialisme dans lequel tout est possible et d’abord le racisme. »

On trouvera l’illustration la plus récente de ce positionnent éthique dans l’écriture de la pièce qu’il nous est donnée à voir à Fort-de-France, « La dernière scène ». Dés les premières lignes il précise « « L’auteur prend, dans tout cet ouvrage, le parti, à l’encontre de la convention, d’écrire blanc ou noir, lorsqu’il s’agit de personnes, avec des minuscules.

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Elle court et elle pleure, Adèle

— Par Selim Lander –

Adèle et EmmaEn contrepoint à l’article de Franck Nouchi déjà publié sur Madinin’art – Elle court, elle court, Adèle, à 16 ans, pour attraper le bus qui doit la conduire au lycée. Elle est en première, est touchée par la littérature lorsque celle-ci lui parle de l’amour et de ses affres : la Vie de Marianne, la Princesse de Clèves. Elle se cherche, s’ennuie, son regard est souvent noyé, elle est toujours un peu en marge des copines, elle veut aimer ou elle veut sentir le goût du sexe, les deux sans doute. Une camarade de classe, un lycéen de terminale, pourquoi pas essayer ? Quelquefois, la nuit, seule dans son lit, elle se donne du plaisir. Ses parents sont des gens simples et bienveillants ; on se régale de spaghettis bolognaise à la maison. Tout cela n’est pas suffisant pour une jeune fille à qui manque la mémoire de tout ce dont elle aurait été privée si elle était née plus tôt, ou ailleurs dans un pays de misère. Elle a mal à l’être. Heureusement il y a Emma, un peu plus mûre, la fille aux cheveux bleus, artiste, les beaux-arts, la peinture, une certaine assurance.

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Les danseurs de Robyn Orlin cherchent la beauté

—Par Selim Lander–

Beauty remained just a moment then returned gently to her starting position, une pièce du MIDM (Moving Into Dance Mophatong) de Johannesburg.

beauty remained 1Le Pavillon Noir d’Anton Preljocaj accueillait l’année dernière une très remarquable adaptation du Lac des Cygnes par Dada Masilo et les danseurs de la Dance Factory de Johannesburg. Cette année, la chorégraphe Robyn Orlin a présenté une pièce d’une toute autre nature, mais témoignant à nouveau de la créativité de la danse sud-africaine. Si Dada Masilo reste très proche de la danse classique, tout en l’africanisant, c’est plutôt l’inverse chez Robyn Orlin : elle conserve les figures africaines de base, se contentant de leur insuffler un peu de modernité. Est-ce la raison pour laquelle il y a finalement si peu de danse stricto sensu dans Beauty remained ? Car une grande partie du temps est utilisée autrement. Les spectateurs qui se sont vus remettre une petite bouteille d’eau à l’entrée sont invités à produire divers sons avec de l’eau dans la bouche, puis on leur demandera de lancer les bouteilles vides sur la scène où elles deviendront des accessoires pour les danseurs.

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Le roi de l’Ethio-jazz à Paris

—Par Alexis Campion – —
mulatu_astatkeInspiré par la diversité de son pays, le percussionniste et compositeur Mulatu Astatké publie Sketches Of Ethiopia. Un disque éclectique et charmeur dont le groove contagieux doit autant au jazz qu’à la tradition tribale.
Père de l’Ethio-jazz », le percussionniste et compositeur Mulatu Astatké, 70 ans, est une légende pour de nombreux mélomanes qui, au tournant de l’an 2000, prirent connaissance de sa musique à travers la collection Ethiopiques, une série de disques mythiques qui se proposait de compiler le meilleur du jazz éthiopien tel qu’il fut enregistré au début des années 70. Ce qui ne veut pas dire que la carrière du musicien n’appartient qu’au passé, bien au contraire.
Relancées en 2005 avec la sortie du film Broken Flowers, de Jim Jarmush, dont il signa la bande originale, la notoriété et l’inspiration de Mulatu Astatké sont toujours au beau fixe. On le vérifiera ce jeudi 10 octobre au Trianon, à Paris, qui affiche quasi complet en son honneur. On le vérifie aussi dans  ses albums récents, Mulatu Steps Ahead (2010) et surtout Sketches Of Ethiopia, qu’il vient de publier chez Jazz Village.

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Les Chiens de Navarre : du théâtre foutraque

—Par Selim Lande—

 Les Chiens de Navarre (Vieillir ensemble)Huit comédiens emmenés par un directeur, Jean-Christophe Meurisse, adeptes de l’improvisation collective et déconnante : de quoi faire circuler un peu d’air frais dans le monde souvent compassé du théâtre. Même s’il y eut des précédents, l’un des plus évidents étant le Grand Magic Circus de Jérôme Savary dans les années 1970. Comme ce dernier, les Chiens de Navarre parviennent à attirer un public plus jeune que celui fréquentant habituellement les théâtres, ce qui est à mettre à leur crédit. Musique de foire, provocations en tous genres dont celle qui consiste à déshabiller les comédiens pour un oui ou pour un non : tout est fait pour bousculer et divertir les spectateurs. Sans trop se soucier de la cohérence du propos, comme le montre ce titre d’un des spectacles antérieurs de la compagnie : L’Autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon qui se met en marche (sic).

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« La vie de Galilée » à Foyal : du rire à la réflexion

— Par Roland Sabra —

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Dans sa dernière mouture cette pièce de Bertolt Brecht dure 4 heures et mobilise quatre dizaines de comédiens. Elle a donc été peu jouée. La Compagnie du Grand Soir, un nom bretchtien en soi, fait le pari de la présenter dans une version raccourcie à 1 heure et vingt minutes, avec en tout et pour tout cinq comédiens qui endossent quatre à cinq rôles différents, à l’exception du rôle titre tenu avec force par Régis Viachos. Le fil conducteur est donc la vie de Gallilée que l’on suit depuis ses premières découvertes à Padoue jusqu’à Florence où sa puissance de conviction se heurte à un mur, celui des intérêts de l’Église qui ne veut en rien céder sur le géocentrisme, qui place la terre et par conséquence la papauté au centre de l’Univers. Galilée devra abjurer devant le tribunal de l’Inquisition. Brecht inscrit Galilée dans la lignée de savants, tel Giordano Bruno ou Copernic qui se sont heurtés au caractère borné de la Curie, de ses philosophes et autres penseurs officiels. Les compagnons de route du florentin apparaissent comme des naïfs ayant à son égard le même comportement que les dévots à l’égard des papistes.

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Astrid Maria Ravaud en concert : la musique qu’on aime…

— Par Christian Antourel—

astrid_maria_ravaudLa première rencontre d’Astrid-Maria Ravaud avec la musique classique remonte à l’âge où d’autres jouent à la poupée. Elle présentera un programme d’œuvres variées, allant du style baroque au contemporain, en passant par le classique et le romantique.

Jeune prodige issue d’une famille de musiciens, elle commence l’étude du piano à 2 ans. A quatre ans, elle chante de mémoire tout le 1er mouvement du concerto N° 3 de Beethoven pour piano. A 5 ans elle lit la musique couramment. A 9 ans, elle se tourne vers la flute traversière. Il a fallu une bonne dose  de détermination et de passion  à Astrid Maria pour mener parallèlement, avec succès des études de chirurgien dentiste. Avec son bagage musicologique pointu, sa science de la flute et sa connaissance intime des caractères et dispositions affectives de l’esprit des auteurs. De  leurs impulsions, de leurs caprices et extravagances. Des traités et partitions originaux, Astrid-Maria Ravaud entretient une complicité avec les compositeurs du répertoire, ne serait-ce que par la présence d’une cadence  pour les différents organes musicaux.

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« La vie d’Adèle »: place au film, et quel film!

—Par Franck Nouchi—

la_vie_adele-2La voici donc enfin cette Palme d’or décernée le 26 mai à l’unanimité du jury présidé par Steven Spielberg après cinq minutes à peine de délibération. Que l’attente fut longue, émaillée d’interviews, de polémiques et autres déclarations fracassantes! La voici donc, cette Vie d’Adèle, chapitres 1 et 2. Qu’on se rassure : ce joyau cinématographique n’a rien perdu de son éclat cannois.

Par où commencer ? Peut-être, tout simplement, par Adèle (Adèle Exarchopoulos), ou plus exactement par son regard, son sourire lumineux. Sa bouche, ses lèvres, ses incisives. Chez Kechiche – on oubliait, ce film magnifique, adapté de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude, de Julie Maroh (Glénat, 2010), est signé Abdellatif Kechiche –, tout procède du visage. Ici, la bouche de l’héroïne renvoie immanquablement à celle de sa partenaire, Emma (Léa Seydoux). Plus dure, moins adolescente. Champ contre champ, bouche contre bouche.

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Mort de Patrice Chéreau, metteur en scène sans limite

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Il était encore au lycée que sa réputation de metteur en scène de théâtre était faite à Paris. Ensuite, comme un jeune conquérant (il a incarné Bonaparte à l’écran), Patrice Chéreau a pris d’assaut l’opéra, le cinéma. Ce metteur en scène universel est mort lundi 7 octobre, à 68 ans. De ses premiers spectacles au théâtre de Sartrouville, alors que la France était prise dans les convulsions de mai 1968, à son triomphe cannois avec La Reine Margot, de sa mise en scène du Ring de Richard Wagner, qui révolutionna le monde de l’opéra, alors qu’il n’avait pas 30 ans, à son dernier spectacle, Elektra, opéra de Richard Strauss, créé à Aix-en-Provence en juillet (voir la retransmission, toujours accessible sur le site Arte live Web), Patrice Chéreau a laissé une empreinte profonde sur son temps.

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http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/10/07/le-metteur-en-scene-patrice-chereau-est-mort_3491549_3382.html

Dans le Figaro duv07/10/13

Ses yeux clairs étaient cerclés d’un cerne violet. On voyait bien qu’il était malade. Mais on ne voulait pas croire que la camarde pouvait l’arracher au monde, à ce monde qu’il illuminait depuis cinquante ans comme un éternel enfant qui inventait des univers et les partageait.

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Festival international  » Contes et musique dans la cité » 16-27 octobre 2013

virgul-2013-a—Dossier de presse de la 7ème édition —

La première édition du Festival International « Contes et Musique dans la Cité » fut initiée en 2007, et est aujourd’hui une des manifestations incontournable de VIRGUL’. Elle rassemble des artistes professionnels de la parole contée d’envergure internationale et des musiciens qui les accompagnent. Une démarche multiculturelle qui se veut également intergénérationnelle.
Ce festival porte un message fort, celui de la rencontre, de l’échange, de l’écoute et de la compréhension. La forme des spectacles s’est imposée, le lieu du conte devenant le lieu de rencontres entre le public et la culture orale. Des duos, trio ou quartet de conteurs et musiciens
sur le plateau. Deux conteurs qui content ensemble pour la première fois font résonner leurs font résonner leurs mots et vivre leurs univers. Ils sont accompagnés par la tradition martiniquaise, par le public, par le territoire et par la musique de la Caraïbe. Neufs conteurs accompagnés de quatre à cinq musiciens martiniquais pour une envolée au delà des frontières, en territoire et culture au pays Martinique !
Nous avons mis en place cet événement, afin de maintenir vivant la tradition orale et le patrimoine culturel régional et mondial auprès des scolaires et du grand public.

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Journées des Comédiens et Métiers du Théâtre du 05 au 11 octobre 2013

Sainte Pélagie ou Saint Genès ? Le 08 octobre ou le 25 aout ?

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 A la suite d’une initiative en 1983 de la compagnie de théâtre Téat’Lari la SODARCOMAMETERE (Société des artistes comédiens et des gens des métiers du théâtre réunis) organise une journée des « comédiens et des gens des métiers du théâtre » le 08 octobre jour de la Sainte Pélagie instaurée par certains patronne des comédiens même si ceux-ci dans leur grande majorité l’ignorent comme en témoigne le manque de tradition. « Dotée d’une beauté extraordinaire, Marguerite Pélagie,née en Syrie vers 430 rejoint une troupe de comédiens de sa ville natale. Son succès est tel qu’au moindre déplacement elle était suivie d’une foule immense de jeunes filles et de jeunes garçons revêtus d’habits somptueux et tout à sa dévotion, déclamant et chantant de place en place. Fière et vaine dans sa manière d’être, dit le Martyrologue, elle salissait son esprit et son corps dans l’impudicité. Lors de son passage en ville, on ne voyait sur elle que soieries, or, argent,pierres précieuses ; partout où elle allait, l’air embaumait de toutes sortes de senteurs, suscitant la jalousie des femmes et le mépris des religieux.

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« Au monde » selon Pommerat

Sombre et tendu, l’univers singulier de Joël Pommerat brille au théâtre de l’Odéon avec la reprise de deux spectacles : le saisissant Les Marchands et le déroutant Au Monde.

pommerat_les_marchands— Par Alexis Campion—

Pour prendre la mesure du succès public et critique de Joël Pommerat et de la troupe Louis Brouillard, il ne faut pas rater, jusqu’au 19 octobre au théâtre de L’Odéon, les reprises  de deux pièces récentes, Au monde et Les Marchands. Deux œuvres rares et actuelles, aussi captivantes et déroutantes l’une que l’autre avec leurs scénographies de haute précision, sombres et dépouillées, intimes et mouvementées. Deux pièces différentes mais complémentaires. Dans les deux cas, il est question d’une société arrivée à une impasse face à la question du travail, ou plutôt devant son équation impossible. Ce sacro-saint travail sans lequel on ne peut vivre et qui pourtant semble irrémédiablement promis à se raréfier de toutes parts, à manquer. Une question cruciale, amenée ici sous l’angle des idéologies et des discours qu’elle inspire et infuse depuis des lustres en chacun de nous, et des comportements qui s’ensuivent.
Folie sacrificielle

Dans Les Marchands, corsetée par une minerve, une narratrice (Agnès Berthon) nous raconte son amitié avec une autre femme (Saadia Bentaïeb) qui n’a pas eu, comme elle, la « chance » de se rompre le cou à l’usine.

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Les Mille et une nuits, version Preljocaj

Par Selim Lander –

Ingres Bain turcLes Nuits, le dernier ballet d’Angelin Preljocaj, est de retour à Aix-en-Provence pour une série de représentations après sa création au mois de mai. Cette production, qui s’inscrit dans le cadre de Marseille-Provence 2013-capitale européenne de la culture, a reçu jusqu’ici, de la part des critiques spécialisés, un accueil plutôt froid, sinon glacial comme au Figaro qui titre sur des « Nuits de cauchemar », ou au Monde qui évoque des « galipettes » ! Le public qui s’est pressé nombreux lors de la première reprise aixoise ne semble pas avoir été influencé par les oiseaux de mauvais augure. S’il n’y a pas eu véritablement une ovation, des applaudissements nourris et prolongés ont salué la fin du spectacle. Le fait est que Preljocaj nous en met plein les yeux. Il faut dire qu’il n’a pas lésiné sur les moyens : costume d’Azzedine Alaïa, musique arabo-pop de Natasha Atlas ou de Samy Bishal, dix-huit danseurs (douze filles et six garçons), une scénographie (signée Constance Guisset) elle aussi spectaculaire, avec des filles sur des jarres ou sur des talons aiguille, des couples enfermés dans des cages, des tapis d’Orient, des narghilés, des vapeurs de hammam,…

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LES BERLICK Compagnie de Théâtre

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DEVELOPPER LA CONFIANCE EN SOI

 ET DANS LES AUTRES,

OUVRIR LES IMAGINAIRES,

LA CREATIVITE, L’ECOUTE

OSER S’EXPRIMER,

COMMUNIQUER…

PAR UN TRAVAIL

SUR LE CORPS, LA VOIX,

DES IMPROVISATIONS,

DES JEUX ET DES TEXTES.

S’OUVRIR AU MONDE,

RICHE DE TOUTES LES CULTURES

 

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Appel à figurants pour « Une Saison au Congo », mise scène Christian Schiaretti

 t_n_p   Pour ce spectacle nous cherchons des figurants afin de constituer un bataillon de soldats d’Afrique noire. Cet appel s’adresse aux personnes, de nationalité française ou ayant un titre de séjour avec une autorisation de travail, ayant déjà une pratique amateure, ou des velléités dans un domaine tel que le théâtre, le chant, la musique, la danse, les arts martiaux, le sport de combat… Après

trois journées d’audition prévues les 3, 4 et 5 octobre 2013 à Fort-de-France

(le lieu exact sera communiqué par retour de mail) organisée par Baptiste Guiton, assistant à la mise en scène,

la collaboration s’établira en deux temps

: 1–‐ Des répétitions

sur le plateau du Grand Carbet avec l’ensemble des comédiens du spectacle : Trois jours de présence durant les répétitions du 28 au 30 octobre 2013 (sous réserve de modifications)

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“La vie de Galilée “ du 9 au 12 octobre. Théâtre de Foyal

—Dossier de presse—
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Galilée, est le savant qui révolutionna la science au XVIIème siècle. Il démontre que la Terre tourne autour du soleil, mais sa contribution au savoir humain va plus loin : avec lui la vérité devient tout autre chose. Ce qui est vrai n’est plus ce qui est écrit dans les livres depuis des siècles, mais ce qu’on voit et ce qu’on expérimente : la science moderne nait avec lui. Il est écrit par exemple depuis des siècles que la Terre est la seule planète autour de laquelle tournent les astres, puisqu’elle est censée ne pas bouger. Or Galilée découvre avec sa lunette les satellites de Jupiter ; c’est l’une des nombreuses découvertes qui fragilisent les croyances religieuses qui disent que Dieu a placé la Terre au Centre.
Une lutte acharnée se met alors en place entre Galilée et la religion. On lui promet d’être brulé vif ou torturé s’il persiste dans ses recherches. Que fera-t-il ?
La vie de Galilée est l’œuvre testamentaire de Bertolt Brecht. Elle n’a été montée que cinq ou six fois depuis la mort de Brecht en 1956 du fait de sa longueur (4h) et du nombre de ses personnages (43).

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Ces écoliers de l’impossible

— Par Danielle Attali —

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A Madiana à 19 h

Un documentaire raconte la soif d’apprendre de quatre enfants du bout du monde, parfois au péril de leur vie
C’est le genre de récit qui vous chamboule « grave », comme on dit dans une cour de récréation. Pas juste un documentaire. Sur le chemin de l’école palpite de courage, de mérite, de désir d’apprendre. On y voit des mômes magnifiques. Quatre valeureux, Jackson en tête, tels des mousquetaires qu’on devrait montrer en exemple à tous les enfants pour leur donner, à eux aussi, du courage.
Jackson, donc. Il vient de passer quelques jours à Paris, avec sa petite sœur, Salomé. Il a visité la tour Eiffel, fait du shopping, dormi à l’hôtel. Il a 13 ans et arrive du Kenya. Avant de devenir l’un des héros de Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson, il n’avait jamais pris l’avion, jamais vu d’eau courante, la télévision, une route goudronnée ou même dormi dans un vrai lit. Lors de sa première nuit à Nairobi, il n’a pas fermé l’œil : « Trop de bruit. 

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Sur un air de KwaZulu-Natal

La programmation musicale sud-africaine du Festival d’Automne s’est ouverte en beauté mardi, au son de deux fascinantes chorales zouloues originaires du KwaZulu-Natal. 

KwaZulu-NatalA l’est de l’Afrique du Sud, le KwaZulu-Natal porte une longue histoire qui, dès le XVI° siècle, croise la route de navigateurs et naufragés portugais, et bien sûr celle du royaume Zoulou qui rayonna sur  toute l’Afrique australe au XIX° siècle. Devenu un « bantoustan », sorte de prison géante réservée aux ethnies noires au temps de l’Apartheid,  ce territoire est celui où se sont constituées deux des chorales qui ont assuré la première, cette semaine, du Festival d’Automne 2013, dont les programmations musiques et danses sont largement consacrées à l’Afrique du Sud.
White Birds à petits pas

L’ensemble Mpumalanga White Birds est constitué de treize hommes tous affublés de costards sombres, gilets rouges brillants et gants blancs. Ils chantent sous la direction de Mlungisi Ngubo, leader vêtu de blanc. L’image de leur apparition à petit pas est immédiatement entraînante, séduisante. Le terme « isicathamiya », qui désigne le genre vocal qu’ils pratiquent et qui s’est imposé dans les mines du Gauteng voici un peu plus d’un siècle, signifie d’ailleurs « marcher doucement, avancer sur la pointe des pieds », rapport à une époque où les chants et danses des mineurs ne devaient pas verser dans le tapage ni déranger les patrons.

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Le théâtre privé retrouve de l’entrain

— Par Alain Beuve-Méry —theatre_placier

Tous les ans, comme ce 11 septembre, les trois coups de la rentrée des théâtres privés parisiens (non subventionnés) sont frappés rue Blanche, au Théâtre de Paris. Dans le hall aux murs rouges et colonnes en stuc blanc, tous les directeurs de salles, producteurs, tourneurs, acteurs, auteurs, attachés de presse se bousculent pour humer l’air de la rentrée. Directeur du Théâtre Edouard VII et président du Syndicat national des directeurs et tourneurs du théâtre privé (SNDTP), Bernard Murat est là pour présenter les évolutions.

En ligne de mire, cette année, le projet de loi d’orientation relatif à la création artistique, « vide dans sa partie consacrée à la préservation de la diversité culturelle » et ne comportant « aucune disposition censée mieux réguler l’activité d’entrepreneur de spectacles ». Les services de la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, sont invités à revoir leur copie.

Mais l’essentiel des propos ne se situe pas là. Après avoir connu une année noire en 2012, Bernard Murat constate depuis juin « un frémissement » de la fréquentation pour la cinquantaine de théâtres privés, adhérents du syndicat (L’Atelier, Théâtre Antoine, Comédie des Champs-Elysées, Folies-Bergère, Hébertot, Marigny, Michodière, Mogador, Saint-Georges, Poche-Montparnasse, Variétés, Béliers Parisiens, etc.).

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« Le majordome » : un destin en marche

— Par Ysa de Saint-Auret—

le_majordomeA Madiana

Une fresque historique. Une biographie qui s’inspire du parcours d’un domestique noir au service de la Maison Blanche. Cet homme a vraiment existé ; Eugène Allen, (rebaptisé Cécil Gains dans le film) Devenu majordome dans les années 50,  sous sept présidents consécutifs, il a vécu au plus près les changements historiques des droits des noirs, témoin privilégié des bouleversements politiques  sur la violence du racisme qui est encore très répandue à l’époque.

On traverse  l’histoire de la ségrégation au fil de l’itinéraire de ce majordome. Lee Daniels narre l’évolution de la politique américaine et des relations entre les communautés, dans le regard de Cécil Gaines. L’assassinat du président Kennedy, Martin Luther King, Le mouvement des « Black Panthers ». La guerre du Viêt-Nam, le scandale du Watergate….L’élection du président Obama. La relation entre le majordome  et son fils ainé est l’occasion de stigmatiser le fossé des générations, particulièrement dans cette période enflammée. Le père est respectueux des institutions, et le fils est révolutionnaire. Deux modes d’action pour revendiquer la même chose : L’égalité entre les peuples.

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« Kamp », par Hotel Modern : des marionnettes pour montrer Auschwitz

— Par Fabienne Darge —

kampModelés dans l’argile, les visages des figurines s’inspirent du célèbre tableau de Munch, « Le Cri ».

Auschwitz en marionnettes ? La proposition peut légitimement susciter un certain sentiment d’incrédulité, voire de malaise. La compagnie néerlandaise Hotel Modern l’a osé, pourtant, en un spectacle extraordinaire et bouleversant, Kamp, créé à Rotterdam (Pays-Bas) en 2005 et qui, depuis, ne cesse de tourner dans toute l’Europe.

En France, on a pu le voir juste quelques soirs en 2006 à La Ferme du Buisson, à Noisiel (Seine-et-Marne), puis en 2008, à Malakoff (Hauts-de-Seine). Le revoilà au Centquatre, à Paris, où il fait l’ouverture de Temps d’images, le festival qui mêle arts de la scène, arts plastiques et visuels. Il lance une belle programmation placée sous le signe des relations entre l’indicible et les images, avec, notamment, la projection en avant-première du nouveau film du cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh, L’Image manquante (mercredi 18 septembre).

Kamp, c’est donc le camp d’Auschwitz reconstitué dans ses moindres détails, en une vaste maquette qui occupe l’espace de la scène. Les baraquements, la ligne de chemin de fer, les barbelés, le portail où s’affichaient les mots « Arbeit macht frei » (« Le travail rend libre »), et même les chambres à gaz et les fours crématoires.

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Une plongée dans un « Lac des cygnes » africain

lac_des_cygnesLa chorégraphe de Johannesburg Dada Masilo s’empare 
du chef-d’œuvre 
de Tchaïkovski avec sa compagnie forte de douze interprètes, très dynamiques, 
qui l’habillent 
de neuf.

Dans Swan Lake, au théâtre du Rond-Point, la chorégraphe sud-africaine Dada Masilo, vingt-huit ans, remet sur le métier à sa façon le Lac des cygnes, de Piotr Ilitch Tchaïkovski, avec sa compagnie forte de douze interprètes. Chorégraphe et danseuse issue de la Dance Factory de Johannesburg, Dada Masilo ne se contente pas de porter un regard critique sur ce ballet classique entré au patrimoine corporel. Elle mêle à la perfection les codes classiques et une danse suggestive à base de mouvements purgés de tout académisme.

 un mélange des genres

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Les acteurs du spectacle vivant doivent s’adapter aux nouvelles sources de revenus nées du Web

— Par Christian Seré-Annichini (directeur général de Digitick) —

specatcle_vivantDiminution du budget de la culture, désengagement des collectivités territoriales, frilosité des acteurs privés à soutenir des manifestations culturelles du fait de la crise économique : autant de facteurs qui confrontent les organisateurs de spectacles vivants à trouver de nouvelles sources de revenus, et plus largement à revoir leur modèle économique.

Si la billetterie demeure un des axes majeurs de revenus du secteur, celui-ci dispose par ailleurs d’une manne financière encore sous-exploitée.

En moins de dix ans, Internet et les réseaux sociaux ont bouleversé la consommation de biens culturels et ont transformé les usages du public à la sphère culturelle.

La vente en ligne de billets de spectacles croît de 15 à 20% par an (selon une analyse du cabinet Roland Berger, Panorama du marché de la billetterie en ligne, juillet 2010). 34% des internautes suivent des artistes musicaux sur les réseaux sociaux ; 35% font souvent ou de temps en temps découvrir à leurs contacts un titre qu’ils aiment, et 32% un artiste ; et enfin près d’un internaute sur cinq partage, régulièrement, en direct via les réseaux sociaux ses commentaires sur un concert ou un spectacle auquel il assiste (étude IFOP, Observatoire des réseaux sociaux, novembre 2012).

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Pour la première fois, le Lion d’or à Venise récompense un documentaire

Par Franck Nouchi

lion_or_veniseAu diable le consensus ! En attribuant le Lion d’or à Sacro GRA, un documentaire du réalisateur italien Gianfranco Rosi, et le Grand Prix du Jury à Jiaoyou (Stray Dogs) du cinéaste taïwanais Tsai Ming Liang, le jury de la 70e Mostra présidé par Bernardo Bertolucci a couronné deux films aussi réussis qu’orignaux.

Sacro GRA tout d’abord. Dans le petit monde des grands documentaristes, Gianfranco Rosi est loin d’être un inconnu. En 2008, il avait réalisé Below Sea Level (Sous le niveau de la mer), sorte d’immense voyage en solitude chez des marginaux vivant en plein désert au sud-est de Los Angeles.

Ce film formidable avait eu un prix à Venise et avait remporté le Grand Prix du cinéma du réel à Paris. Lui aussi primé à Venise (en 2010), le film suivant de Rosi, El sicario – Room 164, était consacré à un narco-trafiquant mexicain, expert en torture et en kidnapping, ayant à son actif plusieurs centaines de morts.

Une image de « Sacro GRA » documentaire de Gianfranco Rosi, Lion d’or de la 70e Mostra

AUTOUR DU PÉRIPHÉRIQUE DE ROME

Retour au pays – même s’il est vrai que Gianfranco Rosi est né à Asmara en Erythrée et qu’il vit à Paris – et changement radical d’ambiance avec Sacro GRA.

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