Catégorie : Arts de la scène

Y a-t-il un jazz cubain ?

 — Lino Betancourt Molina —

jazzmenLa ville de La Havane est le siège du Festival Jazz Plaza depuis 29 ans, là se donnent rendez-vous des jazzistes cubains et d’autres pays. Le festival est appelé ainsi car le premier de ces événements a eu lieu dans la Maison de la Culture de la municipalité havanaise Plaza de la Révolución. La maison de la rue Calzada et 8, dans le quartier El Vedado, était occupée anciennement par la Société Lyceum Tennis Club, ensuite, en 1968, elle a accueilli le Centre d´Information et des Études de la Culture, où les mardis, dans la soirée, le spécialiste Horacio Hernández, une autorité du jazz, offrait des conférences avec des enregistrements d´artistes du monde de ce genre. Ces réunions des passionnés de cette musique  ont entraîné que le premier festival de jazz ait lieu dans cet endroit en 1979, présidé par le talentueux Bobby Carcassés, qui cette année est encore une fois à la tête de l´organisation de l´événement.

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Et si Joséphine Baker entrait au Panthéon ?

—Par Régis Debray (Ecrivain et philosophe) —

baker_josephC’est toujours le présent qui se célèbre lui-même en consacrant tel ou tel fantôme tutélaire. Pourquoi, dès lors, ne pas jouer cartes sur table, sans trop se mentir à soi-même ?

En rendant les honneurs du Panthéon à Joséphine Baker, l’époque ne ferait qu’endosser haut et fort ce qu’elle a de singulier, et de plus dynamique. Elle se distingue de ses devancières par ceci que la femme libre, le colonisé, le coloré des confins, le bi ou l’homosexuel, ont fait irruption à l’avant-scène, avec des formes d’art jusqu’alors dédaignées, la danse, le rythme, le jazz, la chanson.

L’esprit des hauteurs a trop censuré le corps, le grand absent des annales homologuées républicaines – même si le sport, la mode et la publicité le rendent omniprésent. Tous ces nouveaux venus, exotiques ou excentriques, n’ont-il pas éventé notre province ? Ils ont, en nous perturbant, beaucoup donné. Notre modernité leur doit son merveilleux, le plus clair de ses battements d’aile et de coeur. On peut leur en rendre grâce.

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Cinéma en décembre

—Par Selim Lander —

hunger_games-2Heureuse moisson, ce mois de décembre, à Madiana, avec en particulier une sortie récente que l’on ne serait pas attendue à voir à l’affiche, Les Garçons et Guillaume, de et avec Guillaume Gallienne, ce comédien talentueux qui fait des lectures sur France Inter tous les samedis en milieu de journée – cette émission, « Un peu de lecture, ça peut pas faire de mal », d’autant plus prisée par les auditeurs martiniquais qu’il ne risquent pas de trouver l’équivalent sur les chaînes locales dont la programmation est toujours aussi vulgaire et désolante. Pour en revenir à ce film dont on peut résumer l’argument – un garçon que tout le monde croit homosexuel effectue un apprentissage de la vie compliqué avant de s’apercevoir que s’il aime beaucoup la féminité et les femmes, au point d’avoir voulu leur ressembler, il en est aussi tout simplement amoureux – c’est une merveille de grâce, de poésie, de délicatesse, avec ce qu’il faut d’humour et de recul de la part du principal protagoniste (interprété donc par l’auteur qui joue également le rôle de la mère) pour que cette histoire au fond douloureuse reste constamment légère.

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« Zulu » : de Largo Winch aux ghettos du Cap

— Par Barbara Théate —

zuluA Madiana.

 La police de Cape Town est sur les dents : la fille d’un ancien champion de rugby est retrouvée sauvagement assassinée. L’affaire semble liée à l’apparition d’une nouvelle drogue qui pousse ses consommateurs à une violence extrême. Le temps d’un polar âpre à la mise en scène maîtrisée, Jérôme Salle restitue les contradictions et les tensions d’un pays toujours hanté par ses démons. Forest Whitaker incarne un détective zoulou introverti et ambigu avec une formidable rage froide. Face à lui, Orlando Bloom casse son image de comédien pour ados avec son personnage de flic amateur de jolies filles et de whisky, imprévisible et grande gueule.

Jérôme Salle signe avecZuluun polar âpre et tendu avec Forest Whitaker en flic introverti dans une Afrique du Sud tourmentée.

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A Madiana : « Hunger Games » est il révolutionnaire ?

—Par Daniel Zamora, sociologue à l’Université Libre de Bruxelles. —

hunger_games Depuis la sortie du second opus de la trilogie de Hunger Games, on a eu droit à une série d’articles et de commentaires transformant le Blockbuster américain en un pamphlet révolutionnaire. Cela va des journalistes aux acteurs en passant par des intellectuels de la gauche radicale.

Ainsi Donald Sutherland, acteur jouant le rôle du président Snow, n’hésitait pas à déclarer dans les colonnes du Guardian qu’il espérait qu’Hunger Games puisse “déclancher une revolution.” Le magazine néerlandais Folia, tout en modérant les propos de Sutherland, parle de la “révolution d’Hollywood” et de l’importance d’un film posant “les grands débats sociaux de notre temps”. Même le journal français Le Figaro y voyait également “une parabole de notre monde contemporain.” La liste de ce type de lecture du film pourrait encore être très longue…

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Parole diplomatique

— Par François Taillandier —

quai_d_orsay«Je vous charge du plus important : le langage ! » déclare le ministre des Affaires étrangères à sa nouvelle recrue, au début du film Quai d’Orsay. Moi qui étais allé voir ce film à peu près par hasard (je n’avais pas même vu qu’il était de Bertrand Tavernier), on pense si cette réplique m’a fait dresser l’oreille !

Et de fait, par-delà son côté comédie légère (il faudrait être bien grognon 
ou bien neurasthénique pour ne pas 
rire), c’est un film qui porte sur la construction de la parole politique. 
Et sans jeu de mots, c’est édifiant. 
Du début à la fin, l’enjeu de l’action n’est rien d’autre que cela : que va dire le ministre, en Allemagne, à l’ONU, en Afrique ? Dans un univers diplomatique où un mot de travers peut provoquer des cataclysmes, une douzaine de conseillers et spécialistes, qui se tirent mutuellement dans les pattes, volettent autour de l’innocente jeune « plume », qui s’épuise à faire et refaire les discours.

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Un Oscar pour « Une fiancée afghane »?

— Par Danielle Attali —
Tourné à Kaboul avec un petit budget et seulement cinq personnes « qui faisaient tout », le film de Barmak Akram raconte le drame d’une jeune fille enceinte et célibataire.

la_fianceeBarmak Akram a fait un rêve. Aller aux prochains Oscars à Hollywood avec l’émouvant Wajma, une fiancée afghane. Ce serait une belle récompense, pas seulement pour lui mais aussi pour les femmes de son pays, dont il prend ici farouchement la défense. Le cinéaste-musicien-plasticien a investi une grande partie de lui-même dans ce film « 100 % afghan, tourné avec 350.000 euros et cinq personnes qui faisaient tout ». À commencer par ses économies insuffisantes, gagnées grâce à quatre chansons écrites pour Matthieu Chedid, dont Le Rose pourpre du cœur, et aux diffusions télé de L’Enfant de Kaboul, tourné en 2009. « Je n’ai pas réussi ensuite à monter un film trop cher, alors je me suis lancé seul dans la production de Wajma. J’avais réalisé un documentaire sur les femmes qui s’immolent par le feu. J’ai entendu des récits d’amours contrariées, de mariages forcés, parfois de viols.

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Festival Africolor, riche traversée de la mémoire

— Par Fara C. —
africolorLe 25e festival de musiques afros 
de Seine-Saint-Denis célèbre les sons et les sens avec Rokia Traoré, le collectif Mixatac d’Essaouira et le Réunionnais Zanmari Baré.

Tandis que sonne le 25e Africolor à travers seize villes de Seine-Saint-Denis et des escales parisiennes, cet âtre d’inventivité artistique et de citoyenneté conjuguées s’avère plus nécessaire que jamais. En ces temps où une certaine extrême droite avance masquée, réfutant sa sombre idéologie originelle tout en attisant la parole raciste, le festival s’attache aux musiques surgies de différentes déportations : razzias arabes au cours de l’islamisation de l’Afrique, qui engendrèrent les confréries gnawas du Maroc, traites négrières organisées par les puissances occidentales, mais aussi vagues migratoires suscitées par le capitalisme. Le cinéma la Clef (Paris), proposant cinq séances cinématographiques, nourrit la réflexion lors de débats.

un patrimoine multiséculaire valorisé

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Trois raisons de voir… « L’escale » de Kaveh Bakhtiari

— Par Thierry Chèze (Studio Ciné Live),—

l_escaleL’escale, documentaire de l’Iranien Kaveh Bakhtiari, est un témoignage bouleversant sur la question brûlante de l’immigration clandestine. A découvrir toutes affaires cessantes. Voici pourquoi…

Découvert à la Quinzaine des Réalisateurs, L’Escale, documentaire de l’iranien Kaveh Bakhtiari livre un témoignage aussi passionnant que bouleversant sur la question brûlante de l’immigration clandestine. A découvrir toutes affaires cessantes. Voici pourquoi…
Un film personnel qui sait se faire universel

Kaven Bekhtiari est né à Téhéran mais a grandi en Suisse où il est arrivé à l’âge de 9 ans et a suivi, plus tard des études de cinéma avant de signer en 2007 La valise, un court- métrage multi-primé à travers le monde qui l’a conduit un jour à un festival en Grèce.

Peu avant de partir pour cette manifestation, il apprend qu’un membre de sa famille qu’il avait perdu de vue a fui l’Iran pour rallier -en espérant aller ensuite de là plus à l’Ouest de l’Europe- l’île grec de Samos où il eut pour sel comité d’accueil des policiers qui l’ont directement conduit à la case prison.

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On ne naît pas homme, mais on peut le devenir

— Marie-José Sirach —

garcons_&_guillaumeEn portant à l’écran sa pièce de théâtre éponyme, Guillaume Gallienne nous livre une comédie pur jus qui, mine de rien, s’amuse pour mieux défaire stéréotypes et préjugés.

Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne. France, 1 h 25. Guillaume Gallienne n’a pas le physique et encore moins la gueule de l’emploi. Ni Ventura, ni Cary Grant. Disons que s’il fallait lui coller une filiation, ce serait du côté d’un Bourvil ou d’un Bernard Ménez qu’il faudrait lorgner. Car il est de la trempe de ces acteurs au physique passe-partout qui recèlent une force intérieure capable de transcender leur fragilité, de se jouer de l’évidence et de révéler leur part d’ombre et de lumière de façon inattendue.

Sociétaire de la Comédie-Française, Guillaume Gallienne a, comme on dit communément, de la bouteille. Il est un acteur aguerri et atypique qui, au fil des ans, a creusé son sillon au théâtre. En portant à l’écran la pièce de théâtre du même nom, il franchit joyeusement le Rubicon, évitant l’adaptation linéaire, partageant le générique avec une sacrée brochette d’acteurs là où, sur les planches, il était seul à incarner tous les rôles, ce qui relevait davantage de la performance qu’autre chose.

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Négociations secrètes au temps de l’apartheid

— Pierre Barbancey —

plot_for_peaceUn film troublant sur le rôle de Monsieur Jacques, que l’on retrouve au cœur de toutes les discussions entre l’Afrique du Sud blanche et les pays qui la combattaient.

Plot for Peace, documentaire de Mandy Jacobson et Carlos Agullo. Afrique du Sud. 1 h 24. L’homme, assez enveloppé, tire sur son cigare comme un Jacques Vergès. La bouille rondouillarde comme ses lunettes, il manie des cartes à jouer. Une patiente réussite au symbolisme un peu appuyé, il est vrai. Et comme le célèbre avocat, sa vie recèle des parts d’ombre. La différence est que cet homme, un temps surnommé Monsieur Jacques, qui s’appelle en réalité Jean-Yves Ollivier, a décidé ou en tout cas accepté de dévoiler ses activités dans les années 1980 qui l’ont conduit dans de nombreux pays du continent africain, notamment l’Afrique du Sud.

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Fonds Saint-Jacques : le mois du film documentaire

fonds_st-jacques-325Dans le cadre du Mois du Film documentaire, le Centre Culturel CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE Domaine de Fonds Saint-Jacques vous convie à une programmation de films documentaires & de films fiction « Spécial Haïti » autour d’auteurs majeurs de la littérature caribéenne : Aimé Césaire (Martinique) & Frankétienne (Haïti).
En présence de nos invités, le réalisateur Charles Najman et le comédien Dominique Batraville. 3 projections sur 3 jours :
– Projection 1 : « Une étrange Cathédrale dans la graisse des Ténèbres » à l’auditorium IUFM, le Vendredi 22 Novembre à 17h30 – Entrée Libre– Projection 2 : « Royal Bonbon » dans les jardins du Domaine de Fonds Saint-Jacques, le Samedi 23 Novembre à 19h00

Tarifs :
– Tarif plein : 5 euros
– Tarif réduit : 3 euros (chômeurs – étudiants – enfants de – 12 ans)
=> Paiement en espèces, chèque – Pas de CB

– Projection 3 : « Une étrange Cathédrale dans la graisse des Ténèbres » au Département Arts visuels – Campus Caribéen des Arts, le Lundi 25 Novembre à 15h30

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Brecht prend un coup de jeune

—Patrice Trapier —
la_bonne_ame_de_setchouanAvec l’adaptation de « La bonne âme de Se-Tchouan » de Bertolt Brecht par Jean Bellorini, on a tout pour être heureux.
Une troupe de comédiens qui jouent, chantent et se dépensent sans compter; trois excellents musiciens qui, à la manière de Kurt Weill, ponctuent, accompagnent et s’intègrent à la pièce; un texte aux innombrables échos contemporains; un dispositif scénique beau, puissant, multiple. Shen Té est prostituée dans la capitale du Se-Tchouan, c’est en partie la Chine, en partie l’occident, en partie hier (la pièce a été écrite entre 1938 et 1940), en partie aujourd’hui. Les textes de Bertolt Brecht ont valeur de fable.

Trois Dieux chez Brecht, un seul chez Bellorini incarné par Mel Hondo, la voix française d’Eddy Murphy et Morgan Freeman, cherche(nt) désespérément une bonne âme. Sera-ce Shen Té, malgré son métier de prostituée, malgré les embûches que vont lui tendre les pauvre qui l’entourent (il n’y a jamais d’angélisme chez Brecht, les lois qu’il dénonce s’appliquent à tous), ses ruses, son dédoublement avec le cousin Shui Ta. Karyll Elgrichi incarne ce double rôle avec force, tendresse, fragilité.

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Femi Kuti :  » L’afro-beat, une musique faite pour s’élever spirituellement et pour danser »

INTERVIEW – Femi Kuti, le fils du père de l’Afro-Beat, sort un nouvel album. Rencontre.
—Par Eric Mandel —
femi_kutiAppartenir à la caste des « Fils de… » peut se révéler un cadeau empoisonné, un privilège et une malédiction. Comment perpétuer l’héritage d’un paternel héroïque, tout en affirmant sa propre identité, sans sombrer dans le mimétisme? Femi Anikulapo Kuti le sait trop bien. Il est le fils d’une légende: Fela, le génial inventeur de l’afro-beat nigérian, cette musique de transe née au début des années 70 de la fusion entre musiques africaines (high-life, tradition yoruba) et musiques afro-américaines (jazz, funk)… Un personnage charismatique, parfois controversé, mais unanimement salué comme le champion du petit peuple et la bête noire des militaires qui se sont succédé à la tête du Nigéria depuis l’indépendance du pays, jusqu’en 1999. A sa façon, Femi a su affirmer sa marque sous l’ombre tutélaire de son illustre paternel, explorant des pistes plus personnelles pour s’affranchir de l’orthodoxie afro-beat, sans jamais trahir son essence. Interview à l’occasion de la sortie de son nouvel album ; No Place for my dream.

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« La voix humaine »: d’une distanciation l’autre

 

— Par Roland Sabra —

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« C’est l’extrême sensibilité qui fait les médiocres acteurs; c’est la sensibilité médiocre qui fait la multitude des mauvais acteurs; et c’est le manque absolu de sensibilité qui prépare les acteurs sublimes. » (Diderot, Paradoxe sur le comédien (1773-1780))

A qui se demanderait quelle mouche a donc piqué Michèle Césaire pour nous présenter au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France, les 14, 15 et 16 novembre 2013, au beau milieu d’une programmation essentiellement consacrée cette année à Bertholt Brecht une pièce de Jean Cocteau, on aurait beau jeu de répondre que si 2013 est l’année ou l’on commémore le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire et d’Albert Camus, elle est aussi l’année du tricentenaire de la naissance de Denis Diderot. Si vous n’êtes pas plus avancé dans l’interrogation, si vous vous étonnez du rapprochement entre l’encyclopédiste du dix-huitième siècle, emprisonné pour avoir affronter les pouvoirs institués de son époque et le poète un tantinet mondain soupçonné de collaboration avec les troupes allemandes durant la Seconde guerre Mondiale c’est que vous n’avez pas vu la performance de Nicole Dogué dans « La voix humaine » mise en scène par Marja-Leena Junker.

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« Radiolaires » : « Les nuits Césaire » à Saint-Pierre et aux Trois-Ilets

 radiolairesles 23 et 24 novembre 2013

Radiolaires est un duo dans lequel Isabelle Fruleux interprète la poésie d’Aimé Césaire avec le pianiste Alain Jean-Marie.

 Venue du théâtre avec une formation de danseuse,Isabelle Fruleurx est sensible à ce qui lie ces deux expressions : Elle écrit sur son blog :

Mes prédécesseurs du spoken word l’ont bien compris, la poésie est la partition idéale à faire résonner, mais à incarner aussi, dans le sens charnel du terme.

 

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M comme Marronnage : éloge de l’indocilité

— Par Dénètem Touam Bona —

 m_marronnageSi vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Dans M Marronnage, court-métrage sélectionné au Short Film Corner du dernier festival de Cannes, Patrice Le Namouric tente de capter la course furtive de ces fugitifs. Filmés au plus près, les corps des acteurs – par la virtuosité de leurs gestes et mouvements – s’épurent, s’effacent, se virtualisent. En l’espace de 18 minutes, ce « film-manifeste » développe une conception inédite du marronnage où les esclaves évadés, dans un monde totalitaire post-apocalyptique, se font ninjas et combattants de la liberté. Cette expérience cinématographique nous donne l’occasion de revenir sur la portée historique et utopique des évasions et sécessions d’esclaves.

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Baryshnikov, clown blanc pour Bob Wilson

— Par Barbara Théate —

the_old_womanAux côtés de Willem Dafoe, l’ex-star de la danse joue l’absurde dans une farce surréaliste du metteur en scène américain.

On les croirait sortis d’un film de Buster Keaton ou échappés d’un cirque. Le visage blanc, serrés dans des costumes noirs aux pantalons trop courts, une mèche de cheveux dressée sur le côté de la tête, deux Zébulon sautillants se livrent à un drôle de numéro entre danse, théâtre et mime, né de l’imagination débridée du metteur en scène Bob Wilson. Tels des jumeaux infernaux, Willem Dafoe et Mikhaïl Baryshnikov s’affrontent à coups d’onomatopées hilarantes en équilibre sur un trapèze, se baladant au milieu d’une forêt d’arbres en carton, valsant parmi des installations lumineuses.

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« Gravity » : what a pity ou le vide sidéral

—Par M’A —

gravity

A Madiana

« Le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, est novice en matière d’expédition spatiale. Lors de son premier voyage, elle accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’ils effectuent une banale sortie dans l’espace, des débris en orbite s’abattent sur leur navette. Ils se retrouvent seuls dans l’espace, à 600 kilomètres de la Terre. Alors que leurs chances de survie sont minimes, ils doivent faire preuve de beaucoup de sang-froid et d’entraide pour tenter de rejoindre le sol. Perdus dans cet univers infini, ils essaient de gérer des réserves d’oxygène qui diminuent peu à peu. Bientôt, une seconde vague de débris met leur vie en danger… » Tel est le synopsis de Gravity, un phénoménal succès planétaire avec un scénario d’une pauvreté confondante pour ne pas dire d’une nullité ou d’un vide sidéral effayant. Le plus incroyable est de lire sous la plume de quelques-uns qu’il s’agirait là du plus grand film de science fiction depuis « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick ! Il faut pour cela avoir oublié les débats intenses suscités par l’oeuvre de Kubrick il y a 45 ans, oublié la réponse, cinq ans après d’Andreï Tarkovski, avec « Solaris », adaptation du roman de de Stanislas Lem, reprise par Steven Soderberg en 2002.

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« La voix humaine» de Jean Cocteau, mise en scène par Marja-Leena Junker

Jeudi 14, Vendredi 15, samedi 16 Novembre à  19h30 au Théâtre A. Césaire de Foyal

dogue_nicole-2Nicole Dogué, comédienne née à la Martinique impressionne par la diversité de ses registres, à la hauteur du texte (tension, rage, écoute, dignité, amour empêché). Son jeu de scène s’impose dans les sept premières minutes du spectacle où la femme (la voix humaine) attend le coup de téléphone. Avant le premier « Allo », elle se morfond, fait les cent pas, se saisit d’un énorme oreiller consolateur, fume nerveusement

— Dossier de presse —

Avec La Voix humaine, Jean Cocteau signe en 1927 une forme théâtrale singulière à partir de la seule situation d’une rupture amoureuse d’un lyrisme inattendu. L’exploit stylistique lance un véritable défi à son interprète, seule en scène tout au long d’un acte entier de conversation téléphonique entrecoupée de silences. Seule, une femme téléphone à son amant. Victime de coupures de ligne, troublée par la musique qui s’échappe du lieu inconnu dans lequel il se trouve, la femme dévastée par la cruauté d’un amour qu’elle sait déjà perdu semble encore fuir l’évidence. Ou au contraire, face à l’évidence, les mensonges lui permettent de taire ses souffrances à celui qu’elle aime encore.

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« Une saison au Congo » au Grand Carbet : du grand et bel ouvrage!

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— Par Roland Sabra —

Christian Schiaretti et l’ensemble de sa troupe ont offert à la Martinique, par l’entremise du Conseil Régional et du SERMAC deux heures trente de bonheur les 2 et 3 novembre au Grand Carbet du Parc Aimé Césaire de Fort-de-France. Il n’est pas si fréquent, excepté lors du Festival de la ville capitale, de voir un plateau de théâtre occupé par trois douzaines de comédiens, musiciens et chanteurs majoritairement d’origine africaine, burkinabé, ou antillaise agrémenté de quelques caucasiens. Ce métissage réussi est un des éléments du succès populaire du travail présenté. Il en est d’autres. La pièce en elle- même et la mise en scène participent bien sûr à cette réussite.

 1958 : le Congo actuel, cette invention d’une zone tampon entre les féroces appétits des puissances coloniales britannique, française et allemande est en ébullition. La Belgique qui en a hérité est sur le point de passer la main. L’indépendance est en marche. Un jeune leader, il a 33 ans, à la tête du MNC, le Mouvement Nationaliste Congolais, mène la vie dure aux colonialistes qui l’emprisonnent plusieurs fois et notamment en décembre 1959 alors que se réunit à Bruxelles la table ronde qui doit mener à l’indépendance.

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Les noces du cirque, du hip hop et du parkour (PK)

Vendredi 08/11/13 : L’Artchipel, scène nationale de Basse Terre 14h scolaire et 20h tout public
Samedi 09/11/13 : Palais des sports de Gosier dans le cadre de la manifestation Fusion Vibes 5ème édition – 20h

hip_cirq_europElu meilleur projet du Programme Culture en France et 4ème en Europe en 2012, Hip Cirq Europ est un projet innovant. Il croise les disciplines, les artistes, les territoires et les publics au cours d’une aventure transeuropéenne de deux ans.

L’hybridation en est le maître mot :
– assemblage artistique avec la rencontre du cirque, du hip hop et du parkour
– brassage culturel entre de jeunes artistes venus des quatre coins de l’Europe
– mixité sociale au travers de nombreuses actions de transmission et de médiation

Plus de 8000 personnes à travers l’Europe en ont déjà profité. L’étape Guadeloupe est l’occasion de valoriser les Caraïbes au sein des projets européens et pour l’Europe de venir à la rencontre de nos territoires.

Alors bienvenue dans Notre union européenne, bienvenue dans Hip Cirq Europ’…

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Césaire ressuscité

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« Une saison au Congo » les 02 & 03 novembre à 19 h 30 au Grand Carbet de Foyal

—Par Odile Quirot —

Son épopée de Patrice Lumumba est mise en scène par Christian Schiaretti. Enfin un spectacle à la hauteur du poète dramaturge !

La gloire est parfois mauvaise compagne. Ainsi pour Aimé Césaire, le dramaturge, curieusement si rare sur nos grandes scènes à sa juste hauteur. Quand «le Roi Christophe» entre au répertoire de la Comédie-Française, en 1991, la mise en scène est un naufrage. Depuis, le désert. La renaissance d’«Une saison au Congo», sa troisième pièce (il en écrivit quatre), fera date. Elle est due à Christian Schiaretti, le patron du TNP de Villeurbanne. Des générations entières vont enfin entendre dans sa splendeur et son mordant cette épopée de l’indépendance du Congo dont le leader, le martyr, est Patrice Lumumba.

Césaire en fait un voyant, un héros messianique de la négritude, un homme seul face à son destin, aux prises avec l’immaturité des indépendances et le cynisme des grandes puissances: Lumumba sera assassiné en 1961.

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Symposium Théâtre Caraïbe – Le Répertoire : le 09/11/2013 au Musée du Petit-Palais

theatre_scenePour la première fois depuis plus de vingt ans, auteurs et spécialistes du théâtre de la Caraïbe, seront réunis à Paris pour échanger autour de du théâtre caribéen et pour  le présenter au monde.
Ceux que l’Histoire a jadis séparés seront capables de se rassembler pour offrir au monde leur imaginaire, leur créativité et la force de leurs pensées.

Alvina Ruprecht, Marie-Noëlle Eusèbe, Jean-Michel Martial et toute l’équipe de la compagnie l’Autre Souffle sont en charge de ce colloque.

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