Catégorie : Arts de la scène

« Les chiens errants » : la beauté du désespoir

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 Il est le cinéaste des limbes, de la solitude urbaine, du désespoir moderne. Né en 1957, héritier revendiqué de la Nouvelle Vague française, petit frère des grands maîtres taïwanais Hou Hsiao-hsien et Edward Yang, qui ont placé, au milieu des années 1980, la petite île rebelle au cœur de la planète cinéphile, Tsai Ming-liang a pensé que ce nouveau long-métrage serait peut-être son dernier.

Gravement malade quand il en conçut le projet, au point qu’il pensait ses jours en danger, il avait rompu avec le cinéma, découragé par l’énergie démesurée que demande, aujourd’hui, la continuation d’une œuvre comme la sienne, mue par la seule croyance dans les puissances de son art. Cette condition n’a pas contribué à donner aux Chiens errants une tonalité riante, mais elle éclaire l’ambition de ce film sublime, qui organise la circulation entre le monde des vivants et celui des morts, entre espace physique et espace mental, entre rêve et réalité.

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“Night Moves” : en vert et contre tous

Des militants écolos à l’assaut d’un barrage. Le film noir de la brillante réalisatrice d’”Old Joy” et “Wendy et Lucy”. A Madiana

— par Jean-Baptiste Morain —

nightmovesNouveauté dans le travail de l’un des meilleurs cinéastes américains indépendants, Kelly Reichardt (Old Joy, Wendy et Lucy, La Dernière Piste), Night Moves est un film noir. Mais un film noir d’aujourd’hui, à la sauce Reichardt, avec ce style si singulier qui tient dans la rigueur du cadre et du rythme, dans l’expression maximale avec les moyens cinématographiques les plus réduits.

Josh (Jesse Eisenberg, génial quand il joue la peur) est un jeune militant écologiste. Il travaille dans une ferme bio de l’Oregon. Le soir, on se réunit avec d’autres pour regarder des documentaires, parler de la destruction prochaine de la planète, des moyens de protestation qui s’offrent au citoyen pour réveiller les consciences.

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Où sont les jazzwomen?

La chercheuse Marie Buscatto a enquêté.

— Par Fara C. —

jazz_womenMalgré leur succès croissant, mis en lumière par Jazz à Saint-Germain-des-Prés et Jazz’Hum’ah notamment, les femmes du jazz peinent à obtenir la reconnaissance qu’elles méritent. Interview avec Marie Buscatto, auteure de l’édifiant livre « Femmes du jazz »
Le bilan de l’édition 2014 de Jazz à Saint-Germain-des-Prés confirme, année après année, le succès des femmes artistes que ce festival s’attache à mettre à l’affiche : concerts à guichets fermés (ou quasiment) pour Tricia Evy, Kellylee Evans, Sofie Sörman, Youn Sun Nah, Eliane Elias, Natalia M. King… De même, les rencontres publiques programmées et animées par Helmie Bellini (voir vidéo ci-dessous), par ailleurs talentueuse chanteuse, ont pour la plupart rempli la salle mise à disposition dans le cadre d’un partenariat par le café Les éditeurs.

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« Le métro fantôme » de Amiri Baraka

Adaptation et mise en scène de José Alpha avec Elisabeth Lameynardie, Eric Bonnegrace et Frédéric Philippy

— Par William ROLLE Sociologue, Professeur de Lettres au Lycée Lumina Sophie —
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Adaptation et mise en scène de José Alpha avec Elisabeth Lameynardie, Eric Bonnegrace et Frédéric Philippy

On ne dira jamais assez que le théâtre doit être consommé vif, comme les huîtres .Ce vif s’entend cependant de plusieurs sortes : la lecture à voix haute, l’exercice d’une mise en scène pour mettre en situation et surtout la représentation théâtrale, dans un lieu, qui a toute son importance.

Être dans le métro dans un petit théâtre à l’italienne foyalais, et en perspective de la mise en scène de José Alpha les stations, les quais du métro parisien qui défilent sur un écran ; arrêt, marche, monter descendre, apparaissent les anonymes voyageurs aussitôt qu’ils disparaissent des regards, d’une fenêtre à l’autre, la rame reprenant son immuable déplacement. Juste parfois le fugace sentiment qu’une brève rencontre aurait pu avoir lieu.

C’est ce qui se joue sur la scène entre deux personnages, Lula, une femme métis, et Clay, un homme noir ; mais là, dans cette violence des gestes et des paroles lors d’une étrange parade funèbre on croit saisir que chaque station, où il serait possible de descendre , n’est qu’illusoire.

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À la Comédie Française : Lucrèce Borgia, somptueuse et perdue

Lucrèce Borgia3Par Selim Lander – La Comédie Française, comme on sait, a comme première mission de faire vivre les textes du répertoire qui font l’histoire et la grandeur de notre théâtre. Cela ne l’empêche pas, bien sûr, d’excursionner à l’occasion vers des horizons plus modernes, ni de montrer de l’audace dans la manière de montrer les classiques. En montant Lucrèce Borgia (1), Denis Podalydès n’a cherché pourtant qu’à faire de la belle ouvrage et nous lui sommes reconnaissant de nous reposer de tant de tentatives ratées de la part de ceux qui veulent se montrer originaux à tout prix.

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Hugo, mélo, travelos

Guillaume Gallienne joue la Lucrèce Borgia de Victor Hugo au Français, dans une mise en scène de Denis Podalydès. Un travestissement convaincant.

— Par Gilles Costaz —

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Dans l’œuvre de Victor Hugo, y a-t-il mélo plus mélodramatique que Lucrèce Borgia ? Peut-être pas, tant les personnages y sont spectaculairement criminels. Mais sans être tout à fait odieux. C’est l’un des génies de l’auteur que d’avancer sans gêne sur la ligne vertigineuse des antithèses et d’accoler sans artifice le blanc et le noir, le pur et l’impur, le ciel et l’enfer.

Cette pièce est dans l’air et les goûts de notre temps, en témoigne le nombre de mises en scène de Lucrèce Borgia. Il y eut celles de Lucie Berelowitsch (avec Marina Hands) et de Jean-Louis Benoit (avec Nathalie Richard) ; il y aura celle de David Bobée (avec Béatrice Dalle) qui sera donnée aux Fêtes nocturnes de Grignan dès la fin juin. Et il y a celle de Denis Podalydès pour la Comédie-Française. Salle Richelieu, on a choisi la difficulté et le paradoxe : le rôle de Lucrèce est tenu par un acteur de sexe masculin, Guillaume Gallienne, et le rôle de Gennaro (un amant, un fils de Lucrèce ?

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Etat de siège : une re-création

camusPar Selim Lander – Lors de sa création, en 1948, par Jean-Louis Barrault, avec vingt-cinq comédiens, L’Etat de siège (avec l’article défini) ne remporta pas le succès escompté. La version de Charlotte Rondelez (sans l’article défini), raccourcie et condensée sur treize personnages et six comédiens, rencontre pour sa part un durable succès. Si 2013, l’année du centenaire de la naissance d’Albert Camus, n’a pas permis de revisiter son théâtre comme on eût pu l’espérer (1),
il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il est donc encore temps de saisir l’occasion de ce qui sera, pour la plupart des spectateurs, une découverte de Camus auteur de théâtre.

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Soirée Danmyé – Kalennda

Le samedi 31 mai 2014 à 19 h. Espace Musée de la Pagerie des Trois-Ilets

—Par l’association AM4 —

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Le danmyé-kalennda-bèlè s’est beaucoup affirmé au sein la société martiniquaiseces vingt dernières années. Certes, la route est encore longue pour vaincre les préjugés, pour réorganiser les repères essentiels, pour trouver « la conduite » qui fait « peuple ».

La culture danmyé-kalennda-bèlè nous invite à « être nous-mêmes ».
La swaré bèlè est l’espace de vie traditionnel et identitaire de la culture bèlè ; là où s’exprime le mieux ce qu’elle traduit profondément : la volonté et la capacité de la communauté martiniquaise à Etre, le besoin du « Vivre ensemble » et de la Communion, l’importance de chacun dans l’affirmation collective. C’est un espace ritualisé d’échange (entre pratiquants, avec les assistants, avec « sa ki alantou »), d’’expression et de créativité, d’apprentissage aussi.

C’est un moment important dans la vie de la communauté bèlè et du peuple martiniquais : nous nous rassemblons autour d’un certain nombre de valeurs (identité, solidarité, respect, liberté/responsabilité, fraternité), nous tentons d’aller au plus profond de nous-mêmes, à la recherche de notre âme collective.

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6 ème Festival Text’O du Marin

text-o-6Semaine Marinoise de la Parole. Du 30 Mai au 7 Juin 2014

Découvrez le programme détaillé, vous êtes attendus très nombreux…

Vendredi 30 Mai 19h30:
Exposition « Potomitan » de Christophe MERT – Marcaraïmon.

Mercredi 4 Juin 19h:
Soirée Conférence / Slam / Poésie en scène ouverte
« Mythologie, croyances et expression contemporaine dans la société martiniquaise… Quelle interprétation? »

Jeudi 5 Juin 19h30:
Pièce de théâtre « Wopso! » mise en scène par José Exélis interprété par Charly Lerandy et Emile Pelti.

Vendredi 6 Juin 19h:
Soirée Culturelle de contes (invités Haïti, Guadeloupe et Guyane)
avec Dédé Duguet, Joujou Turenne, Raphaël Annerose, Jean-claude Duverger et Rémy Aubert.

Samedi 7 Juin 20h:
Concert d’Hugh Charlec et son groupe.

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État des lieux du cinéma dans les DOM : accablant!

Rapport de la mission ministérielle d’expertise

cinema_domLe code de l’industrie du cinéma et de l’image animée n’a jamais été appliqué dans les DOM et la taxe sur le prix des entrées dans les salles de cinéma (TSA)* en faveur du Centre national du cinéma et de l’image animée, qui conditionne l’octroi de subventions du Centre au profit du développement du cinéma n’y est plus perçue depuis cinquante ans.

Il en résulte que ces territoires – où la sortie cinématographique est ancrée dans une tradition forte et demeure la pratique culturelle la mieux partagée, représentant plus de 3,5 millions d’entrées par an – ont été oubliés par la politique du cinéma telle qu’elle est menée en métropole depuis des décennies.

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9èmes Rencontres Cinéma Martinique

rcm_9Centre des Cultures & des Arts de la Caraïbe
Le CMAC et le CCR Domaine de Fonds Saint-Jacques s’associent pour célébrer le Cinéma caribéen & mondial dans le cadre de « Cinéma sous les Etoiles »
Au programme, deux films inédits issus d’une sélection du Festival de Films de Trinidad & Tobago
18h00 – 20h :
Cinéma sous les Etoiles dans les Jardins du Domaine de Fonds Saint-Jacques
spécial Trinidad & Tobago.

No Bois Man No Fraid
un documentaire de Christopher Laird
Produit par Banyan & The Bois academy of Trinidad & Tobago
Une immersion dans cet art martial unique qu’est la « Kalinda » une tradition trinidadienne des combats de bâton pratiqués dans des arènes appelées « Gayelles ».

After Mas
un court métrage de Karen Martinez

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« Le métro fantôme » dans le sombre tunnel de la dépendance / contre-dépendance

Le Métro fantôme les 30 et 31 mai 2014 à 19h 30 au Théâtre A.Césaire de Foyal

— Par Roland Sabra —

A la lecture de Leroi Jones on peut penser, sans se tromper que la binarité est sœur de la gémellité. L’auteur ne s’embarrasse pas de nuances. Il y a les bons et les mauvais, les noirs et les blancs. Comme le genre est aussi binaire il compose quatre catégories, quatre stéréotypes. Le « mâle » noir est bon s’il est militant, nationaliste culturel, musulman, fier d’être noir, black conscious,. C’est un modèle à suivre. La « femelle » du bon noir est une noire, bien sûr, qui représente la terre nourricière africaine dont elle porte les symboles vestimentaires, la coiffure. Mère avant toute chose elle accepte la domination de son homme devant lequel elle va jusqu’à se prosterner ( Madheart, Leroi Jones). Le « mâle » blanc est mauvais, fondamentalement pervers, c’est souvent un impuissant. La « femelle blanche » est souvent une garce, une putain castratrice ( Lula dans le Métro fantôme) qui n’hésite pas à tuer l’homme noir quand celui-ci ( Clay dans Le Métro fantôme) tente de s’évader de son rôle d’objet sexuel.

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« Feu Tante Amélie » une comédie de Dominique Eulalie au Vert-Pré

par la Troupe PVKS ( Pa Vini Kon Sa) de Trinité le 29 mai 2014 à 17h 30

pkvs_feu_tante_amelieFeu Tante Amélie une comédie en quatre actes de Dominique Eulalie à la Salle Miroir du Vert-Pré
avec Joëlle Agricole, Rose Séjean, Iris Ramathon, Marlène Martot, Hervé Poilvé, Justin Amar.

La compagnie amateure « Pa Vini Kon Sa » (PKVS) reprend « Feu Tante Amélie » qu’elle avait présentée l’an dernier au Festival de Trinité et qui avait reçu deux « Sucre »  d’interprétation celui d’or et d’argent. Rappelons que ce festival est le seul en Martinique à faire concourir les troupes qui participent et à décerner des prix avec le concours de l’usine du Galion, les fameux « Sucre » d’or, d’argent, de bronze et d’orge. La compagnie PKVS fête cette année ses dix ans d’existence. Créée au moment ou Bérard Bourdon s’éloignait de Trinité, elle a depuis initié et développé un travail de quartier avec une exigence de qualité. Chaque mois de janvier elle offre une représentation de son travail de l’année précédente aux malades hospitalisés pour une longue durée à Trinité.

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« Le métro fantôme » de Amiri Baraka

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Amiri Baraka, Miami Book Fair International, 2007 – ©Wikimedia common

Mise en scène par Jose ALPHA avec Elisabeth LAMEYNARDIE et Eric BONNEGRACE
Le poète et essayiste Amiri Baraka (alias Le Roi Jones, New Jersay, 7 octobre 1934) est mort le 9 janvier 2014 à Newark. On lui doit entre autres The Blues People. Negro music in white America (trad. fr. Le Peuple du blues, disponible en Folio-Gallimard ) et la pièce “Dutchman (fr. Le Métro fantôme).
Le Métro fantôme (Dutchman) est une pièce de théâtre écrite sous le nom de plume de LeRoi Jones. Elle a obtenu en 1964, à New York, l’Obie Award, récompense décernée à la meilleure pièce de l’année et a rallié à Paris la quasi-unanimité de la critique. Voici l’argument : c’est, dans l’obscurité « ferraillante » d’un tunnel de métro new-yorkais, une nouvelle traversée du Vaisseau fantôme de Richard Wagner. Clay, le noir, en est le nocher (celui qui conduit une embarcation), condamné lui aussi à errer jusqu’au jour où il sera délivré par l’amour : la Senta de ce Daland noir est blanche et de leur rencontre dépendra, un instant, la rédemption du jeune homme.

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La famille du théâtre « range les couteaux » pour Les Molières, le 2 juin

les_molieresLa cérémonie des Molières va renaître le 2 juin sur France 2 grâce aux efforts fédérateurs de Jean-Marc Dumontet, directeur de quatre théâtres parisiens, afin que « la famille du théâtre laisse les couteaux au vestiaire ».

Les Molières, qui récompensaient les meilleurs spectacles du théâtre public et privé, n’ont pu se tenir depuis trois ans, à la suite de la défection de 29 directeurs de théâtres privés, en avril 2011, qui reprochaient aux prix de ne pas refléter les grands succès de la saison. Un « palmarès du théâtre » s’est tenu l’an dernier en direct sur France 2 à l’initiative de ces dissidents, mais n’a pas convaincu.

« Soit Les Molières mouraient, soit ils renaissaient avec une équipe totalement renouvelée », explique à l’AFP M. Dumontet, directeur de quatre salles parisiennes (Bobino, Point Virgule, Grand Point Virgule et Théâtre Antoine).

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Luis Carbonell : le magicien de l´oralité

— Par Teresa Valenzuela |—
luis_carbonellLe remarquable déclamateur cubain Luis Carbonell, connu comme « l´Aquarelliste de la poésie antillaise », est décédé ce samedi à La Havane à l´âge de 90 ans. On publie cet article apparu dans la revue Lettres de Cuba en hommage à cette illustre personnalité de la culture cubaine.
Luis Carbonell, l´Aquarelliste de la Poésie Antillaise, est de ces artistes que tout le monde admire pour son don de soi et son professionnalisme.

Luis Carbonell, déclamateur, authentique, plein et simple, est de ces artistes que tout le monde admire pour son don de soi et son professionnalisme. Connu par plusieurs générations de Cubains comme l´Aquarelliste de la Poésie Antillaise, certains expliquent son succès à la création d´un style unique qui le converti en un classique.

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Les Zamakoeurs dans « La Soupière » de Robert Lamoureux

SoupièrePar Selim Lander – Les Zamakoeurs, des « zamateurs » comme on l’aura compris, se sont plongés dans La Soupière de Robert Lamoureux (1920-2011). On a pu craindre, un moment, qu’ils n’aillent s’y noyer, mais non, à force de nager, ils sont arrivés au port, c’est-à-dire au bout de la pièce et Daniel Namrit a pu jeter la dernière réplique : enfin la soupière est cassée ! La pièce réunit neuf personnages dont six parfaits imbéciles et donc, par soustraction, seulement trois individus doués d’un sens un tant soit peu rassis, à savoir la tante (ou tantine, Brunette Belfan), sa bonne qui répond au doux prénom de Germaine (Myriam Vigilant) et sa petite nièce, Brigitte. Nous sommes dans le vignoble bordelais, la tante est riche à millions, ce qui attire la convoitise du neveu, Paul Dubard (Daniel Namrit), lequel est le propriétaire d’un fabrique de robinets structurellement déficitaire.

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Cannes 2014 : Le palmarès !

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– Palme d’or : Winter Sleep, du Turc Nuri Bilge Ceylan
– Grand Prix : Le Meraviglie, de l’Italienne Alice Rohrwacher
– Prix d’interprétation féminine : l’Américaine Julianne Moore, pour son rôle dans Maps to the Stars, du Canadien David Cronenberg
– Prix d’interprétation masculine : le Britannique Timothy Spall, pour son rôle dans Mr. Turner, du Britannique Mike Leigh
– Prix de la mise de scène : l’Américain Bennett Miller pour Foxcatcher
– Prix du scénario : les Russes Andreï Zviaguintsev et Oleg Negin pour Leviathan
– Prix du jury ex æquo : Mommy, du Québécois Xavier Dolan et Adieu au langage, du Suisse Jean-Luc Godard
– Caméra d’or : Party Girl, des Français Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis
– Palme d’or du court-métrage : Leidi, du Colombien Simon Mesa Soto

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A partir du « Faust » de Goethe

Un Faust façon vaudou, santeria et candomblé!

— Par Roland Sabra —

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Mise en scène de Jandira Bauer les 23 et 24 mai 2014 à 20h Salle de théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher
Jandira Bauer est une diablesse. Pour qui en doute encore il lui suffit d’avoir vu son travail à propos de « Faust » pour en être convaincu. Définitivement. Que revienne le temps béni où l’on excommuniait les gens de théâtre, les comédiens en tout premier lieu et qu’on en juge. Oh! Jésus, Marie, Joseph, Jandira Bauer sera de la première charrette. Qui aujourd’hui peut affronter une pièce de 4615 vers écrite en allemand au XVIIIème siècle et traduite par Gérard de Nerval en 1828 ? Qui peut avoir maintes fois et maintes fois plongé ses yeux dans ce texte et ne l’avoir lu qu’à la lueur instable et troublante d’une bougie du vaudou, de la santeria et plus précisément du candomblé ? Pour la metteure en scène martiniquaise d’origine brésilienne, le fil narratif du Faust originel n’a d’autre fonction que de détourner le regard de ce que le lecteur européanisé ne veut pas lire. 

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De Johann Wolgang Goethe à Robert Lamoureux ou de « Faust » à « La Soupière »

— Par Roland Sabra —

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Ce week-end les amateurs de théâtre foyalais et d’ailleurs auront le choix entre deux spectacles qui se situent chacun aux extrémités de l’arc théâtral. Johann Wolfgang von Goethe d’un côté et Robert Lamoureux de l’autre ! N’hésitez pas allez voir les deux. Pratiquez l’art du grand écart. Leur point commun? Elles se jouent toutes les deux dans une salle qui porte le nom d’Aimé Césaire à Fort-de France. Forcément à Fort-de-France!
Brève présentation

A partir du « Faust » de Goethe

Mise en scène de Jandira Bauer les 23 et 24 mai 2014 à 20h Salle de théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher

Vaclav Havel, écrit dans ses Lettres à Olga que les trois œuvres principales de la culture européenne sont Don Juan, le Golem et Faust. C’est à un de ces trois monuments que Jandira Bauer s’est attaquée.

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Cannes : on parie ? La Palme d’or sera pour « Mommy »

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A tout juste 25 ans, Xavier Dolan livre un film poignant, qui a bouleversé la critique. Le réalisateur québécois était entouré de ses actrices fétiches sur la Croisette.

La star du jour sur la Croisette, c’était le petit génie du cinéma, Xavier Dolan. A 25 ans à peine, le jeune prodige a déjà cinq films à son actif. Son dernier, Mommy, en lice pour la Palme d’or, a produit une onde de choc : un véritable coup de poing, selon la critique, à commencer par Mathieu Charrier, spécialiste cinéma à Europe 1.
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Xavier Dolan n’a que 25 ans et pourtant, il a provoqué l’une des plus fortes émotions de la Croisette avec son film Mommy. L’histoire d’une veuve qui se retrouve avec la garde de son fils et doit apprendre à vivre avec lui. Le film de Xavier Dolan a séduit le public et a soulevé une vague d’enthousiasme sur Twitter.

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Les « Échos d’amour lointains » de Fernand Fortuné, l’écrivain martiniquais, sont traduits et publiés en japonais

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En février 2014 Madinin’Art publiait un très beau texte de Fernand Fortuné à propos des « Œuvres vocales de Yoritsuné Matsudaïra III ». Il était question de sa rencontre avec Yumi Nara, une cantatrice japonaise de renommée internationale faite à Fort-de France lors d’un colloque organisé par le Cercle Frantz Fanon et animé par Vicor Permal. Ce texte est aujourd’hui traduit et publié dans une prestigieuse revue japonaise au titre en forme de clin d’œil : La pléiade!
La beauté du Texte de Fernand Fortuné tient certes à la qualité de sa plume mais plus profondément à la simplicité avec laquelle il nous fait la narration d’une découverte bouleversante et d’un coup de foudre amoureux pour une voix. On ne peut que penser à Lacan et à ce qu’il théorise à la suite des kleiniens comme objet partiel.

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« La voie de l’ennemi » : transposition réussie au Nouveau-Mexique de « Deux hommes dans la ville »

Rachid Bouchareb signe un film intelligent et sensible. A Madiana à 19h en V.O.

— Par Roland Sabra —

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Converti à l’islam au cours des 18 années passées en prison un prisonnier en liberté conditionnelle, Forest Whitaker dans le rôle de William Garnett, essaie de se refaire une vie en tirant définitivement un trait sur son passé. Le Shérif du Comté, Bill Agati ( Harvey Keitel) et son ancien complice, Terence (Luz Guzman) pour des raisons opposées ne l’entendent pas ainsi. Ils vont le harceler sans cesse malgré l’attitude bienveillante d’Emily Smith la contrôleuse judiciaire (Brenda Blethyn) . Le premier pour lui faire payer la mort de son adjoint, le second pour le faire replonger dans la délinquance. Alliance objective de deux contraires pour la ruine d’une rémittence.
Le film est inspiré d’un classique du cinéma français , «Deux hommes dans la ville» de José Giovanni, tourné en 1973 avec Jean Gabin, Alain Delon et Michel Bouquet et qui à partir de la ré-intégration d’un ancien taulard, était un manifeste contre la peine de mort. « La voie de l’ennemi », recentre la thématique sur la réinsertion en y adjoignant celle de l’immigration et celle de la conversion à l’Islam.

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« Jimmy’s Hall »: la Palme d’or pour Ken Loach?

— Par Sophie Benamon —

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Jimmy’s Hall, signé du réalisateur Ken Loach, est à l’affiche ce jeudi à Cannes. Casting parfait, scénario passionnant, le film est un sérieux prétendant au palmarès.
Il y a deux sortes de films de Ken Loach: ceux centrés sur la classe ouvrière ou des laissés-pour-compte pour dénoncer l’injustice de ce monde, comme il l’a fait dans Raining Stones, Ladybird ou Bread and Roses. Les autres, plus rares, sont des portraits de militants, de personnes engagées pour faire changer les choses.

Jimmy’s Hall est de ceux-là. Ken Loach raconte le parcours de Jimmy Gralton, un Irlandais qui, dans les années 20, tenait une sorte de dancing et foyer culturel où les villageois pouvaient librement venir danser, discuter ou apprendre des autres. Comme il l’avait fait avec Le vent se lève, Ken Loach aborde ici un style très différent de celui de ses films contemporains.

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/cinema/jimmy-s-hall-la-palme-d-or-pour-ken-loach_1545434.html

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Jimmy’s Hall, un cours d’histoire un peu trop lourd

Loach prouve une fois de plus que la dialectique ne casse pas des briques.
Jimmy’s Hall était attendu au tournant.

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Deux jours, une nuit

Une fable bouleversante sur la violence du monde de l’entreprise : la puissance du système Dardenne à plein régime.

— par Romain Blondeau —

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Deux jours, une nuit des frères Dardenne

A mesure que les années passent, et que les Palme d’or s’accumulent, constituant l’un des palmarès les plus intimidants du cinéma contemporain, les frères Dardenne semblent s’ouvrir à des registres plus populaires, se défaire d’une forme de radicalité et de noirceur qui innervait leurs premiers films. Dans Le Gamin au vélo, déjà, ils faisaient le pari d’une intrigue limpide, résolument plus lumineuse, tandis qu’ils accueillaient un nouveau visage issu du cinéma commercial (Cécile de France y trouvait alors son meilleur rôle).

Cette impulsion populaire, qu’il ne faudrait surtout pas prendre pour une compromission, est encore ce qui guide leur dernière livraison cannoise, Deux jours, une nuit, dans laquelle les deux frères belges atteignent une alchimie merveilleuse entre le documentaire, le film à suspense et la fable sociale telle qu’Hollywood savait en produire par le passé. On pourrait parler de film-somme, tant les Dardenne y résument ce qui constitue l’ADN de leur cinéma, tout en cherchant une formulation plus transparente.

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