Catégorie : Arts de la scène

Intermittents : la lettre ouverte de Camille Chamoux à François Hollande

intermittenceSur les réseaux sociaux, l’actrice et scénariste des Gazelles a publié un long texte dans lequel elle s’adresse au Président de la République.

Actuellement à l’affiche de Née sous Giscard , Camille Chamoux qui soutient le mouvement des intermittents a publié une lettre ouverte à François Hollande. Dans son spectacle, elle explique combien il est difficile «d’être un génie dans une époque médiocre» et tente de définir le mot «Artiste», ce mot qui fait tant de bruit aujourd’hui. Dans son texte s’adressant directement au Président de la République, elle revient sur ses galères de jeune artiste et sur sa récente réussite puis explique, sans jamais jouer sur le pathos, pourquoi il ne faut pas dénaturer ce statut qui lui tient tant à cœur

«Cher Président de la République Française, Cher François, et même Cher Camarade, comme on s’appelle au PS,

J’aimerais vous parler du plaisir que j’ai à vivre dans notre pays que vous gouvernez depuis deux ans  Et à y exercer le métier que je fais depuis plus de 10 ans.

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Tom à la ferme, une certaine image du Québec

Par Selim Lander – Quelques mots en plus de l’article magistral de Roland Sabra, pour un film qui mérite tous les éloges.

Tom à la ferme1Adapté d’une pièce de théâtre, Tom à la ferme est un film de Xavier Dolan sorti en 2012, juste après Lawrence Anyways que les Martiniquais ont pu voir naguère à l’Atrium. Mais Tom à la ferme est tourné dans un Québec rural, avec des champs à perte de vue, une pâle lumière, et tandis que le premier film était une comédie douce-amère, le second montre une violence qui fait d’autant plus mal qu’elle est celle d’un malade rejeté par tous. Francis est un jeune fermier habité par un sentiment de puissance pathologique qui l’empêche d’exprimer ses désirs autrement que par l’intimidation et les coups. En face, Tom est le citadin branché, homo, qui s’est rendu à la ferme pour l’enterrement de son amant, le frère de Francis, qui avait coupé les ponts avec sa famille   Tom débarque donc en milieu inconnu  Il est d’abord accueilli par la mère, Agathe, un personnage à la normalité fragile, puis par Francis qui se montre tout de suite brutal

Le film se concentre sur ces trois personnages, les autres n’étant là que pour éclairer la personnalité des deux frères  Son amant n’était pas le pur amour que pleure Tom ° Quant à Francis, son machisme dissimule une homosexualité latente qui fascine Tom et l’incite à rester à la ferme plus que de raison.

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«Tom à la ferme» un thriller sado-maso, glaçant et jouissif, parfaitement maîtrisé.

— Par Roland Sabra —

tom_a_la_fermeDepuis  « J’ai tué ma mère », « Amours imaginaires, « Laurence anyways » Xavier Dolan confirme à chaque film qu’il est en train de construire une œuvre cinématographique magistrale. A 25 ans, le jeune prodige québecois livre avec « Tom à la ferme » un thriller sado-maso d’une facture hitchcockienne à couper le souffle.
Tom arrive dans un famille de rednekcs pour enterrer son amant, sauf que personne ne le connaît, et qu’ a fortiori nul n’a la moindre idée de la nature de son attachement à Guillaume. Seul le frère, Francis, une brute épaisse, homophobe plutôt psychopathe, a deviné. Contraint par lui à sauver les apparences Tom doit raconter à la mère ( Agathe) que son fils, Guillaume donc, avait une petite amie, Sarah. Dès lors, entre Tom et Francis, une relation poisseuse, perverse, construite de non-dits, de manipulations, de mensonges, de violence, de désirs inassignables à peine refoulés, va se déployer avec un suspense irrespirable et fleurir dans une esthétique « queer » et baroque pleinement assumée.

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Royal de Luxe, toujours géant !

— Par Géraldine Kornblum —

royal_deluxe_grd-mere[Royal Deluxe à Nantes le 7 juin 2014. AFP] La compagnie Royal de Luxe poursuit sa saga des géants ; avec sa nouvelle création, « Le mur de Planck », c’est l’arrivée de la grand-mère qui a fait l’événement à Nantes du 6 au 9 juin. Grandiose.

Sur le pont Tbilissi de Nantes, sous le soleil de plomb du samedi début d’après-midi, la tension est à son comble. Le long des berges du fleuve, dense et compacte depuis plus d’une heure, la foule familiale et fervente n’attend qu’une chose ; l’arrivée de la grand-mère  Enfin la voilà, mi-bretonne et mi-irlandaise, les cheveux grisonnants montés en chignon, la robe bleue à fleurs, les charentaises aux pieds et, surtout, le regard si doux Elle cligne des paupières, elle est belle. « Posé ! Pied gauche levé, posé ! Pied droit levé, posé ! » ; répondant aux ordres donnés à la criée, une nuée de lilliputiens en livrée rouge s’active, jouant des palans et filins pour la faire avancer Il faut dire que cette grand-mère, dernière née dans l’imaginaire démesuré de Jean-Luc Courcoult, auteur et metteur en scène, mesure près de 7,40 mètres.

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Intermittents : l’accord dit du 22 mars pénalise les plus précaires

—Par Jean-Michel Ribes (Metteur en scène et directeur du Théâtre du Rond-Point) et Pierre Notte (Auteur associé au Théâtre du Rond-Point) —

clownsMesdames, mesdemoiselles, messieurs, nous sommes des artistes, interprètes et techniciens. Nous sommes affiliés au régime particulier de l’assurance chômage des intermittents du spectacle, c’est-àdire qu’il nous est possible, selon un certain nombre d’heures travaillées dans l’année, de percevoir une indemnité de chômage. C’est le droit de tout salarié. Il s’agit d’un régime spécifique, mais non d’un régime de « privilégiés ».

Les professionnels du spectacle cotisent pour le régime général. Tout salarié doit pouvoir bénéficier des indemnités de chômage à partir d’un certain nombre d’heures travaillées. Pour les intermittents, ces heures travaillées sont discontinues. Il a fallu inventer un mode de calcul spécial. Les intermittents en majorité sont favorables à une réforme de leur système. Mais les propositions portées depuis 2003 par un comité de suivi composé de professionnels et de parlementaires n’ont pas été examinées.

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Le régime des intermittents, comment ça marche et pourquoi ça coince?

clownsDÉCRYPTAGE – Les intermittents du spectacle, artistes ou techniciens, bénéficient d’un régime d’indemnisation particulier, destiné à compenser la précarité de leur statut. Le Medef a jeté un pavé dans la mare en proposant mi-février la suppression de ce système, pointant du doigt son coût important.

Qu’est-ce que le régime des intermittents?

Pour prendre en compte le mode de fonctionnement du secteur de la culture, où l’emploi précaire est légion, l’indemnisation des intermittents est régie par des règles spécifiques, regroupées dans les annexes 8 (ouvriers et techniciens) et 10 (artistes) de la convention d’assurance chômage. Ce régime permet aux artistes et techniciens du spectacle de bénéficier d’une indemnité chômage pendant leurs périodes d’inactivité. En 2012, environ 112.000 personnes ont été indemnisées au titre de ce régime. Les intermittents représentent deux tiers des effectifs salariés du spectacle et 3,5% des allocataires de l’assurance chômage.

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« La Veuve et le lettré » de Zeng Jingping

— Par Michèle Bigot —

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Le théâtre de Liyuan, venu de Quanzhou, ville portuaire jadis décrite par Marco Polo, est un genre , vieux d’une tradition pluriséculaire. Il s’agit d’une forme théâtrale reposant sur des chants, des évolutions chorégraphiques et un récitatif qui déroule une histoire. Le spectateur occidental, habitué à marier théâtre et dialogue, est tout étonné devant cette quasi absence de répliques, et découvre, non sans stupeur qu’une intrigue peut être menée sans dialogue, reposant pour l’essentiel sur des monologues de personnages qui décrivent leur action et leurs sentiments tout en la mimant par des danses, une gestuelle et une évolution dans l’espace soulignée par la musique délicate du Nanyin.
Mêlant le code issu de cette tradition théâtrale et les innovations dignes de la création contemporaine, la troupe, brillamment menée par l’actrice vedette de Chine, Zeng Jingping réussit un véritable renouvellement du genre : miraculeusement épargné par le révolution culturelle, cet art ancestral revit dans un répertoire revisité et dans une forme sublimée par des lumières et une disposition scénique remarquables. L’auteur de cette Veuve et le lettré, Wang Renjie, considéré aujourd’hui comme l’un des auteurs du théâtre chanté (Xiqu) les plus en vue, écrit pour le style du Liyuna tout en lui apportant le souffle d’une modernité : il en modifie profondément la morale, retourne les idées reçues et se fait l’apôtre de l’émancipation féminine.

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« Real » : allégorie et métaphore du dessaisissement de l’être

— par Roland Sabra —

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Que peut-on connaître au delà de ce qui nous est donné ? Atsumi, est une mangaka, une dessinatrice talentueuse de mangas. A la suite d’une tentative de suicide elle se trouve plongée dans un coma profond. Son compagnon, Koiki va se joindre à un programme médical novateur permettant une mise en relation, une prise contact de cerveau à cerveau pour la faire revenir pleinement parmi les vivants. Mais voilà que l’expérience se brouille. Quel esprit pénètre l’autre ?
Kiyoshi Kurosawa livre une fable fantastique, élégante et stylisée de fantômes japonnais pour nous questionner sur notre rapport à la réalité à une époque de mutations technologiques, véritables chevaux de Troie de l’expansion d’un imaginaire triomphant. La frontière est fragile, elle laisse passer les « Zombies philosophiques », ces spectres dessinés comme des figures de jeux vidéo, qu’Atsumi déploie et que Koiki croise dans ses voyages aux confins infinis et secrets de ce chemin vers l’autre.

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Hernani à la Comédie Française

Par Selim Lander – La programmation de la Comédie Française permet d’assister en ce mois de juin à deux pièces de Victor Hugo : une occasion unique de (re)visiter le théâtre du Prince des poètes sous deux formes complètement différentes.

Contrairement à Lucrèce Borgia qui a fait l’objet d’une nouvelle production, Hernani est une reprise de la saison dernière. Les partis pris de la mise en scène sont à l’opposé : autant celle d’Éric Ruf, dans Lucrèce, déploie tous les fastes du théâtre sur la grande scène et dans les ors de la salle Richelieu (1), autant celle de Nicolas Lormeau adopte pour Hernani la carte minimaliste sur la scène aux dimensions réduites du Vieux Colombier. Grande « machine » d’un côté, dispositif scénique réduit à presque rien, de l’autre : qui peut le plus peut le moins, c’est aussi cela la magie du théâtre.

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Sous ma peau, le manège du désir

Le samedi 05 juillet à 19h & 21h 30 à l’Espace Camille Darsière. Foyal.

sous_ma_peauConfidence brutale du plaisir et de la frustration. Grand cirque de la passion, cabaret du sexe, manège du désir, Sous ma peau explore le fantasme et la réalité amoureuse dans tous ses états. L’Amour… Faire l’amour… et les autres, comment font-ils ? Que se cache t-il dans ma tête et dans mon ventre, d’inavoué, de trouble, de sulfureux ? Suis-je normale ? Charlotte ne sait pas, Charlotte ne sait plus. Mais qui, sait ?

L’histoire
A qui avouer qu’elle hésite à sortir le soir avec son amant parce-qu’elle sait qu’en rentrant, elle aura droit à la gâterie qui gâte tout ? Est-ce-que le désir de l’autre oblige (à passer à l’acte) ? C’est entre ce point de culpabilité de se croire pudibonde et de ras-le-bol de sa vie sexuelle que Charlotte est arrivée. Elle tombe sur une interview de Grisélidis Réal qui a alors 75 ans et qui, blessée de la fellation que son amoureux lui demande de faire « sous la pluie, dans le froid avec tout le monde qui peut les voir… !

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Rideau ! Sur une déception.

— Par Roland Sabra —

chanteuse_lyriqueAu théâtre A. Césaire de Foyal, la dernière pièce de la saison très en deçà des attentes.

Une bonne idée, même chevillée au corps ne suffit pas à faire un bon spectacle. « Rideau! » en fait la démonstration. Le travail de Gladys Arnaud sur un texte de Laurent Bernat, aussi intéressant soit-il manque un peu de souffle. Ce qui est un comble pour un opus qui se situe entre chant et théâtre.
Restée, pendant la représentation, dans la loge de théâtre d’une célèbre chanteuse de boléro, son habilleuse laisse se dérouler de façon rétrospective le fil des circonstances et des sentiments qui l’ont conduit à renoncer à sa propre carrière pour s’attacher corps et âme à l’artiste. Sujet magnifique qui convoque une myriade de sentiments contradictoires; admiration, partage , dévouement, amour, sacrifice, haine, rancœur et jalousie. « Elle », c’est le nom de l’habilleuse, fredonne les airs de boléros, les chante, se glisse dans les habits de scène, s’imagine prendre la place de la vedette et donc inconsciemment l’éliminer, peu avant que celle-ci ne soit victime d’un malaise sur scène.

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Melaza : une révolution sucrière privée de saveur

— Par Myriam Barthélémy —
melaza-2Melaza est le 1er long métrage de Carlos Lechuga, jeune réalisateur cubain. Ce dernier nous dépeint avec une réelle authenticité ce qu’est Cuba aujourd’hui. Le film nous plonge directement dans la vie d’un jeune couple Aldo et Monica qui vit tranquillement dans un petit village du nom de Melaza, où le temps semble s’être arrêté. Elle, veille tous les jours sur une usine de sucre désaffectée du village et son compagnon Aldo est instituteur et doit s’efforcer de travailler dans des conditions d’une extrême précarité, à commencer par l’enseignement de la natation dans une piscine sans eau.
Le couple vit entouré de la fille de Monica et de sa mère sur fauteuil roulant, dans une impécuniosité permanente, comme c’est le cas de nombreux cubains. Pour tenter de «joindre les 2 bouts » ils louent leur lieu de vie pour quelques pesos à un couple illégitime.

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« Mangroove festival »

 

mangroove_fest-1Samedi 14 juin, à la Ferme Perrine au Lamentin, à partir de 18 heures.

L’association a tout repris en main, côté organisation. « Notre but, c’est de promouvoir la musique blues, pop-rock et de permettre à des groupes locaux de se produire. On veut proposer ce style, avec des groupes locaux, qui tournent déjà un peu partout dans l’île » . Les organisateurs espèrent atteindre les 600 personnes, comme l’an passé.

QUATRE GROUPES SUR LA GRANDE SCÈNE, DEUX SUR LA PETITE
Au total, six groupes se succéderont durant cette soirée.
1- Flo’s Jig Saw (un trio blues, avec un jeune d’une quinzaine d’années) remplacera Krazy Kats, absent pour raison de santé.
2- Swingsa (jazz-swing ), qui a participé au Tremplin Zik’la / Un véritable voyage musical : départ Jazz-swing, terminus e fusion funk, électro, hio-hop…
3- Fetish Heads (blues rock) Les six musiciens distillent un son chaud et suintant comme un vieux 33 tours. Wild rythm and hot blues
4- Sex Toyz (hard-rock), dont ce sera l’un des derniers concerts pour cause de départ de son chanteur québecois. Un concentré intense de rock n’ roll et de métal.

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« Black Coal » de Diao Yinan : un polar à l’encre de Chine

— Par Alexis Campion —

black_coalLe film, primé à Berlin, orchestre une plongée fascinante dans une modernité insaisissable.

Ours d’or (meilleur film) et d’argent (meilleur acteur) au festival de Berlin cette année, Black Coal part d’un fait divers sordide : la découverte des membres épars d’un même corps, dans des carrières minières aux quatre coins de la Mandchourie. Observé avec une patience dérangeante mais pas vaine, cet événement nous installe d’emblée dans les deux dimensions qui font la grandeur de ce film remarquable.
« Aucune histoire n’est jamais fictionnelle »

Car si d’une part on entre dans le regard de l’inspecteur Zhang, celui qui va mener cette enquête contre vents et marées, parfois au péril de sa vie, de l’autre on ne lâche jamais la vision du cinéaste Diao Yinan sur la Chine d’aujourd’hui, épatante quand elle se fait tout à la fois sociale, documentaire et clairement artistique.

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Rideau ! Une pièce de Laurent Bernat, d’après une idée originale de Gladys Arnaud

—  Par Christian Antourel —

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Jeudi 12 – Vendredi 13 – Samedi 14 Juin 2014 à 19H30 Théâtre  A. Césaire Fort-de-France

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La recherche de l’expression

L’habilleuse d’une fameuse chanteuse de boléro s’active aux derniers détails de son prochain concert. Elle lui voue une passion sans borne, mais éprouve aussi une sourde et secrète rancœur vis à vis de celle pour qui elle a sacrifié sa propre carrière d’artiste. Alors elle se prend à rêver tout haut elle fredonne et déclame ses boléros, s’identifiant a sa vedette dans des sentiments équivoques.

Le boléro crée un espace émotionnel aux consonances d’amours tourmentées, contrariées, voire sublimées. Son rythme souvent syncopé et les mots d’un cœur mis à nu disent si bien toute l’exaltation et la rancœur ressentie de l’habilleuse. Le boléro c’est donc cette ambiance qui mène la pièce de bout en bout. Aussi spécifiquement théâtrale soit-elle, cette pièce n’en demeure pas moins perméable à une logique que l’on pourrait qualifier de « picturale. » Et ce à deux niveaux indissociablement imbriqués. En accentuant une dimension transformationnelle et philosophique, certes liée à l’acte théâtral, la mise en scène exprime d’une part son souhait de soumettre l’œuvre à un régime de représentation.

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Fête de la musique au Théâtre A. Césaire à Foyal , à Schoelcher, aux Trois-Îlets, aux Anses d’Arlet, etc.

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Le samedi 21 juin 2014 à 19h30 au théâtre Aimé CESAIRE

CHORALE CHANTESOLEIL
Chansoleil est une chorale laïque, sous un régime associatif loi 1901, exclusivement a capella.
Notre but est de promouvoir ce type de chant, à découvrir au travers de notre répertoire très éclectique, balayant tous les styles musicaux.
C’est ainsi que depuis 11 ans, une trentaine de choristes se réunissent et chantent sous la houlette de Sandrine LIGER, chaque vendredi soir, au Centre Emma Ventura.
Nous organisons depuis 5 ans un concert spécial, appelé Nuit Enchantée qui regroupe plusieurs groupes vocaux et chorales autour d’un même thème et d’une même exigence : faire découvrir la beauté et la variété du chant a capella.
Nous chantons également régulièrement pour nos ainés, dans les maisons de retraite, et plus spécialement à Emma Ventura, dans les étages, pour « faire venir la musique » à ceux qui ne peuvent plus se déplacer…

Programme
(reprenant le thème de la dernière Nuit Enchantée : Enfance & Musique)

1. Berceuse des Grandes Antilles
2. Berceuse russe
3. L’enfant au tambour
4. Croisade des enfants
5.

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Le chien et le moineau, héros de cinéma

Par Selim Lander

Adieu au langage

Adieu-Au-Langage2Dans le dernier film de Jean-Luc Godard (1), l’humanité n’a plus de ressort. Nous sommes en Suisse, souvent dans des paysages magnifiques de lac et de forêt, en automne ou en hiver. Les personnages sur l’écran semblent débarrassés des soucis matériels, leurs voitures sont cossues, leurs appartements confortables. Mais c’est le vide surtout qui remplit – si l’on peut dire – leurs journées, l’attente, des conversations décousues, vite interrompues. La prospérité, recherchée comme un graal par ceux qui en sont dépourvus, apparaît finalement dépourvue de sens. Parmi les nombreux aphorismes qui parsèment le film, empruntés à des auteurs célèbres mentionnés dans le générique de fin (les lettrés reconnaîtront ce qui revient à qui), il en est un qui paraît particulièrement significatif à cet égard : « Il n’a pas voulu, ou pas su, faire de nous des humbles ; alors Il a fait de nous des humiliés » (Il, c’est Dieu, évidemment). Philosophie de quatre sous, sans doute – car si l’humiliation des uns n’est, hélas, que trop réelle, elle a pour contrepartie l’immodestie et la gloriole des autres –, néanmoins utile pour comprendre l’état d’esprit de Godard aujourd’hui.

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Projet de comédie musicale SEGPA-DRASED

orfeo_negroProjet financé par le Fond Social Européen
Collège Mont des accords – St Martin
Année 2013/14

Ce projet financé par le fond social européen répond à la volonté de l’éducation nationale de proposer aux élèves les plus “décrocheurs” du système scolaire, des activités autres que celles du cursus habituel, pour leur redonner confiance en eux mêmes et ainsi le goût d’apprendre.
Madame Confiac, chef d’établissement et Mme Dormoy qui s’occupe de ce type d’élèves au collège du Mont des accords ont eu l’idée de contacter Denis Thuleau ( artiste plasticien qui a mené en 2012-13 le projet “Art du recyclage” dans les écoles primaires de St Martin) pour élaborer un projet basé sur l’art.
Ce dernier a répondu positivement en proposant de monter un spectacle vivant dans le genre comédie musicale base sur le film “Orfeu negro”. Il s’est alors entouré des artistes locaux suivants pour mener à bien ce projet:
Artistes intervenants
Choisy Cindy – costume
Le masque, la peinture textile, la récupération, le détournement, la création d’un personnage par son costume.
Moreno Sebastien – théâtre
Expression corporelle et orale, l’écriture de textes, la théorie du jeu, l’adaptation de texte originaux.

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14°N 61°W – CiNémAtYpic!

cinematypic-400Espace d’art contemporain 14°N 61°W poursuit  en 2014, ses résidences audiovisuelles et invite Yusi Etiman & basso berlin pour 6 mois de projection de films inédits..
projection de films atypiques, cinéma d’auteur, d’art et d’essai en V.O sélectionnés avec Yusi Etiman (basso berlin)
tous les 15 jours, le mardi!
avec / with basso berlin & l’association art unlimited
projection à 20.30/screening at 8.30pm

Prochain rdv: mardi 17.06.2014

Synopsis

Meteorango Kid, Herói Galático (1969), est un film plein de symboles.. Il peut provoquer l’étonnement, le rire et le dégoût et parler de choses un peu plus graves..
Le mouvement underground du cinéma de Bahia à la fin des années 60 a révélé beaucoup de réalisateurs intéressants. André Luiz Oliveira était l’un d’eux. Diplômé de l’école de cinéma UFBA, André est rejoint par les acteurs marginaux du théâtre, du cinéma d’avant-garde et par Novo Baianos (groupe de rock) avec qui il va réaliser un film au sujet de la révolte de la jeunesse de la classe moyenne.
Au centre de tout cela, Lula (Luiz Antônio Martins), un étudiant d’université, le jour de son anniversaire.

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Mario Canonge, jazzman en immersion

— Par Fara C. —

mario_canongeLe compositeur et improvisateur antillais se produira au Festival Gnaoua 
et musiques du monde d’Essaouira

De son incandescent concert à la Fête de l’Humanité 2011, nous gardons un souvenir ému et joyeux. Mario 
Canonge, nouvellement quinquagénaire, avait présenté son CD Mitan, sorte de célébration de la mi-temps de sa vie, entre délicatesse et jubilation, éloge conjugué d’un swing à fleur de touches et d’une plantureuse syncope créole. Pour la première fois, l’émérite pianiste, compositeur et improvisateur antillais se produira au Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira. « Passionné par les rencontres, je me sens totalement concerné par la philosophie du festival : les artistes en provenance de l’étranger se confrontent sur scène avec des musiciens gnaouas, en toute fraternité. Un défi stimulant.  » La règle est claire, les artistes internationaux invités jouent d’abord au sein de leur propre formation, puis, en seconde partie, en compagnie d’un groupe gnaoua, avec lequel ils ont auparavant répété.

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Molières : une cérémonie réussie

— Annie Chénieux —

les_molieresNicolas Bedos a été le brillant présentateur d’une soirée des Molières joyeuse et enlevée.

La soirée des Molières, retransmise lundi soir [02/06/14] en léger différé sur France 2, a réuni 1,1 million de téléspectateurs, soit 8,2% de part de marché. Pour une seconde partie de soirée, le score est honorable, auquel il faut ajouter les nombreux internautes heureux de visionner la soirée. Dès son texte d’introduction concocté avec une joyeuse dose d’humour second degré, et après avoir chanté sa peur devant la tâche qui lui incombait, Nicolas Bedos, présentateur d’un soir, a désamorcé les clivages d’un claquant « Bonsoir le théâtre privé, bonsoir le théâtre public », saluant d’un côté la photo de Sacha Guitry, de l’autre, celle de Jean Vilar.

Brillant, drôle, l’animateur avait remisé sa casquette de provocateur irrévérencieux et adopté un ton allègre, menaçant non seulement d’introduire une musique tonitruante si les remerciements étaient trop longs, mais d’égorger un, voire deux adorables chatons exhibés au public. Il avait promis la venue « de stars, mais aussi d’acteurs de théâtre », et il y en eut… jusqu’à Jean Dujardin, débarquant sur scène à côté d’Emmanuelle Devos, « parce qu’il aime bien les cérémonies », mais renvoyé aussitôt par le présentateur.

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« Les chiens errants » : la tranquille beauté de la mort

Un film immense aux limites de l'insoutenable.

— Par Roland Sabra —

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Immobile… L’immobilité, ça dérange le siècle.
C’est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps.
Léo Ferré « Il n’y a plus rien »

Il est des films comme des rencontres improbables. Ce soir là, dans la salle n°3 de Madiana, il y avait, au début de la séance, une douzaine de personnes tout au plus. A la fin de la projection les effectifs avaient fondu de moitié. Et pourtant !
Rares sont les moments de cinéma d’une telle intensité. Un long film, sans dialogue, avec une succession de plans fixes, avec pour seuls mouvements les battements de cils d’un homme perdu sous la pluie, le tremblement d’un panneau publicitaire tenu à bout de bras dans la violence du vent, un geste de la main, maintes fois répétées pour remettre en place une chevelure, la contemplation fascinée d’un paysage de ruines illuminées par un soleil nocturne…
Et le spectateur figé dans l’éternité de l’instant, à son cœur défendant, voit convoquer ses monologues intérieurs, ses pensées intimes, ses combats sans cesse oubliés et sans cesse devant lui.

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Intermittents, pourquoi ça coince?

intermittentsDECRYPTAGE – A l’approche des festivals d’été, les intermittents mettent la pression. Ils s’opposent à l’accord Unedic sur l’assurance chômage acté le 22 mars dernier et espèrent la réouverture des négociations.

Quel est le régime actuel des intermittents?

Né en 1936 du besoin de l’industrie du cinéma de trouver des artisans et techniciens pour des périodes courtes, le statut des intermittents a par la suite été étendu aux artistes interprètes et aux techniciens du spectacle vivant.

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Pas son genre : Chanter et rire à en pleurer

— Par Selim Lander —

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Lucas Belvaux a porté au cinéma le roman de Philippe Vilain, théoricien de l’autofiction et romancier de l’amour, de ses joies et de ses peines, de ses essais et de ses erreurs. Un professeur de philosophie, Clément, à peine émoulu de l’université, est nommé à Arras pour son premier poste. Il est parisien, issu d’une famille bourgeoise et cultivée, il a déjà publié un livre, alors Arras… ! Trois jours par semaine dans une telle ville, même si l’on éprouve un certain plaisir à (s’écouter) enseigner, c’est « ennuyant ». Donc on se désennuie en allant se faire couper les cheveux, on remarque la jeune personne, Jennifer (!), qui coiffe, on revient la voir, on la séduit.Mais une coiffeuse provinciale et un intellectuel parisien « ça peut pas le faire », a priori. Le film raconte la descente aux enfers de Jennifer : elle n’en est pas bien sûre mais elle croit avoir trouvé l’amour de sa vie. Tandis que lui est totalement incapable de répondre à son amour comme elle le voudrait, non pas tellement à cause de la différence de milieu et de culture, mais à cause d’une incapacité – constitutive ou acquise, peu importe – de s’engager.

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Tsai Ming-liang « Après quoi courons-nous ? »

— Entretien réalisé par Dominique Widemann —

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 Photo Lee Yi-Cheng, Lee Yi-Chieh, Shi Chen

Tsai Ming-liang est l’un des grands cinéastes. La Cinémathèque française lui rend hommage par une rétrospective au moment où son film les Chiens errants sort 
en salles.

Comme à chacun de vos 
films, vous remettez en 
scène l’acteur Lee Kang-sheng, que vous avez filmé pour la première fois encore adolescent. Le voilà 
dans les Chiens errants 
père de deux enfants et dépossédé de tout. Que représente ce comédien 
qui prend de l’âge devant 
votre caméra ?

Tsai Ming-liang. Je crois que je suis impatient de continuer à le voir vieillir. Nous ne tournons pas énormément de films. Depuis Visage, le précédent, quatre ans ont passé. Les traits de Lee Kang-sheng, sa démarche se sont modifiés. Je montre cela à l’écran sans rien épargner, parfois en très gros plans. Dans la vie également je le vois évoluer comme être humain. Il poursuit une performance de marche au ralenti entamée en 2011 et que je souhaitais d’abord destiner à la scène. Il m’a tellement bouleversé que cela a donné lieu au tournage d’une série de courts métrages, des « expéditions au ralenti » réalisées dans différentes villes et qui associent cinéma et installations artistiques.

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