Catégorie : Arts de la scène

« Babysitting », un Very Bad Trip français

Philippe Lacheau réalise son premier long métrage, une comédie en total lâcher-prise. A Madiana à partir du 18 avril 2014

— Par Stéphanie Belpêche —
baby_sittingTout le monde ne parle plus que de lui. À 33 ans, Philippe Lacheau savoure un triomphe mérité, après plusieurs années de galère. Auteur de plus de 200 sketches pour la télévision (Le Grand Journal sur Canal+ et le Morning Live sur M6), il signe aujourd’hui son premier long métrage en tant que réalisateur, scénariste et acteur avec Babysitting, qui relate la folle nuit que va vivre Franck, embarqué malgré lui dans une fête d’anniversaire improvisée qui dégénère. « Avec la Bande à Fifi, la troupe comique à laquelle j’appartiens, on cherchait un concept de film qui ne coûte pas cher depuis 2010. L’idée du found footage, format de mise en scène qui simule une vidéo amateur, s’est imposée, au regard de succès d’ovnis du genre comme Paranormal Activity ou [REC]. J’ai énuméré les pires choses qui pouvaient arriver à mon personnage en m’imposant des limites. Les producteurs m’ont encouragé au contraire à ne pas entrer dans le moule et à lâcher les chiens! 

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Le palmarès du Festival Prix de Court 2014

prix_de_court_tropheeLa 5ème édition du Festival Prix de Court métrage aux Antilles-Guyane s’est achevé ce samedi 12 avril dans la soirée à Madiana. Le Prix de Court 2014 a été décerné à la réalisatrice martiniquaise Maharaki, pour son film Vivre.

Découvrez le Palmarès 2014 ci-dessous ,:

Le Prix de Court
Trophée + Un chèque de 5 000 € + 2 semaines de diffusion cinématographique aux Antilles et à la Guyane + Stage en réalisation Une aide à la production de 20 000 € offerte par Canal +

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Angélique Kidjo ou l’engagement incandescent

L’héritière de Miriam Makeba dédie "Ève" aux femmes africaines et à leurs luttes. Ce CD convie Lionel Loueke, Asa, des choeurs féminins béninois… Flamboyant

— Par  Fara C. —
angelique_kidjoAvec la participation de dix chœurs féminins du Bénin et du Kenya, Angélique Kidjo, ambassadrice d’Oxfam et de l’Unicef,dédie son treizième album, Ève, à ses sœurs africaines, « à leurs souffrances, leurs luttes, leur beauté qui rayonne de dignité ». L ’ i d é e a germé en elle en 2005, quand l’organisation humanitaire Oxfam lui a demandé de visiter un camp de réfugiés au Kenya. « Il y avait des femmes du Darfour. Quand j’ai entendu leurs témoignages, je n’ai pu m’empêcher, à un moment, d’aller me cacher pour pleurer. Le viol est utilisé comme une arme de guerre. L’une d’elles a été répudiée par son mari, après avoir été kidnappée et violée par des belligérants. Une autre a vu son bébé de deux semaines, qu’elle allaitait, être soudain décapité par un milicien. Le comble de l’horreur. »

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« L’Unedic s’attaque aux intermittents par idéologie »

— Par Irene Bonnaud, Véronique Timsit, Samuel Churin, Nicolas Bouchaud Pour la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France —

menestrelDans la nuit du 21 mars, un accord Unedic a été conclu en quinze minutes après onze heures de suspension de séance et de conciliabules de couloir. Alors que le chômage touche des millions de personnes, comment est-il possible que les règles de son indemnisation soient dictées dans les locaux du Medef, sans aucun contrôle démocratique, sans vraies négociations, sans droit de regard ni de la représentation nationale ni des principaux concernés ?

Ces vingt-cinq dernières années, le Medef et la CFDT ont régné sur la direction de l’Unedic. Résultat : 6 chômeurs sur 10 en France ne sont pas indemnisés. Réforme après réforme, on limite les dépenses en cessant d’indemniser une partie des allocataires. Les économies sont faites sur le dos des pauvres, priés de devenir encore plus pauvres.

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PULL! ou de l’ironie aux Antilles

Texte et mise-en-scène de Hervé Deluge

—par Daniele Daude —
pullD’une perspective théátrologique une pièce mise en scène par son auteur suscite de premier abord une certaine méfiance. Le texte, la dramaturgie et la mise-en-scène étant ici liés par une même personne dans des exercices historiquement et artistiquement distincts un regard critique devra interroger tant l’autonomie que l’équilibre des genres. Les composantes théâtrales devant être considérées aussi bien séparément que dans leur interdépendance globale il convient d’interroger les constructions dramaturgiques (texte, musique, conception scénique, régie lumières, chorégraphie etc.) aussi bien dans leur rapport aux thématiques abordées et que dans les moyens scéniques déployés pour y répondre.

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Kaaris, l’effet flow lent

A 34 ans, le rappeur de Sevran au ton crépusculaire, propulsé par Booba, est devenu le maillon fort du hip-hop hexagonal.

— Par François-Luc Doyez —
kaarisDix ans pour essayer, quarante secondes pour réussir. Après une décennie dans l’ombre, la carrière de Gnakouri Okou, alias Kaaris, a décollé avec les douze mesures sur le titre Kalash. Le rappeur de Sevran (Seine-Saint-Denis) a été invité sur l’album de Booba à côté de poids lourds américains, Rick Ross et 2 Chainz. Il est alors presque inconnu, mais son petit couplet marque durablement les blogs spécialisés et les réseaux sociaux. Son flow lent, puissant, son écriture visuelle et macabre donnent aux thèmes éternels du rap hardcore, la violence, la drogue et les filles, une tonalité crépusculaire qui aligne les planètes du hip-hop. «Continue à glousser / J’te fume et je roule un trois feuilles / Tes ongles continuent à pousser / Tu pourras griffer ton cercueil.»

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« Une histoire banale » : un film pour 8.000 euros!

Avec cette somme dérisoire et trois semaines de tournage, Audrey Estrougo réussit une œuvre sensible sur l'itinéraire d'une victime d'un viol.

— Par Jean-Pierre Lacomme —

une_histoire_banaleLa voix est douce, ce qu’elle filme est fort. Une histoire banale est né d’un refus et d’une révolte. Le refus : celui des producteurs et distributeurs de financer un long métrage sur les femmes en prison, Taulardes. « Ce ne sont certainement pas des considérations économiques qui allaient m’empêcher de tourner. Par ailleurs, je suis très obstinée », assène gentiment mais fermement Audrey Estrougo, 30 ans, dont la profession de foi est de « témoigner de son temps. Je n’ai rien contre le cinéma de distraction mais… » La révolte? Comment le viol est perçu. « Qu’est-ce que c’est que cette société qui considère souvent que la victime d’un viol l’a un peu cherché ne serait-ce que par sa façon de s’habiller? C’est intolérable. Pas seulement comme cinéaste, j’ai voulu faire part de mon indignation citoyenne. »

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« Heli » : une monographie mexicaine

Film mexicain d'Amat Escalante avec Armando Espitia, Andrea Vergara, Linda Gonzalez (1 h 45). A Madiana.

— Par Roland Sabra —
heli-2La séquence d’ouverture signe le climat du film. Un plan fixe sur sur une chaussure cloutée qui maintient sur le plateau d’une camionnette une tête ensanglantée. A ses cotés, tête-bêche, un cadavre. Travelling vers l’avant du pick-up sur la nuque du conducteur, celle du passager et sur le faisceau des phares qui éclairent une route poussiéreuse. La voiture s’arrête au bord d’un hameau. Plan général sur la camionnette, la route et la passerelle pour piétons qui l’enjambe. Sortie des passagers qui transportent le mort et le prisonnier sur le pont, matraquent le rescapé, le laissent inanimé et pendent le cadavre au bout d’une corde du haut de la passerelle.  Pas d’explications.

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Les Bruits de Recife : tranches de vie en pays émergent

bruitsderecife1Par Selim Lander – Les Bruits de Recife : un premier long métrage de Kleber Mendonça Filho tourné dans une ville du  Brésil en plein boum économique, avec les gratte-ciels qui poussent partout ; plusieurs lignes narratives très lâches qui se développent simultanément, se croisent parfois ; un film patchwork, des personnages ordinaires, « sans qualité », vivant une existence banale, à l’exception de l’un d’entre eux qui veut assouvir une vengeance (mais cela nous ne le découvrirons qu’à la fin).

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La grande musique noire, brasier de résistance

L’exposition de la Cité de la musique, «Great Black Music», questionne, au-delà du mouvement musical, les contextes historiques, sociologiques, politiques… Avec maestria.

— Par Fara C. —
great_black_musicÀ travers des centaines de documents sonores et audiovisuels, que l’on consulte de façon interactive, l’exposition «Great Black Music» interroge les processus historiques, sociologiques, politiques… Elle démontre avec maestria, à l’instar du captivant livre éponyme (ouvrage collectif dirigé par Emmanuel Parent), que la Great Black Music « transcende toute approche ethniciste, nationaliste ou raciale », selon les mots de Marc Benaïche, commissaire de l’exposition et fondateur du magazine Mondomix.

Nous avons souvent évoqué, dans nos colonnes, l’extraordinaire retournement de situation qu’illustre l’odyssée de la Great Black Music, notion initiée dans les sixties par l’Art Ensemble of Chicago.

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Hong Sang Soe : un Rohmer coréen

Haewon et les hommes

Haewon et les hommesPar Selim Lander – Un cinéaste prolifique qui raconte des histoires où il ne se passe rien, rien de plus que des conversations entre des hommes et des femmes, où la grande question est celle de savoir si l’on aime ou pas, si l’on aime bien ou mal, si l’on va tomber amoureux ou si l’on n’aime plus. Le rythme est lent, on élève rarement la voix, la photo est belle, la musique aussi. En dehors de ces inquiétudes sentimentales, la vie est facile dans ce monde-là. L’argent n’est pas un souci, ni le travail. On a le temps pour autre chose, pour ce qui importe vraiment, ces conversations interminables, les lentes déambulations dans quelques lieux familiers que l’on revisite inlassablement. C’est l’univers de Rohmer, version Corée du Sud. Et puisque les deux personnages principaux d’Haewon et les hommes sont une étudiante (Haewon, grande et distinguée) et son professeur, Seongjun, on pense plus précisément à Conte d’automne (1998).

Nous sommes donc, avec Haewon et les hommes, dans un film maniériste à l’extrême. Nous ne dirons pas à l’excès.

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Bethléem : la guerre sans fin

BethléemPar Selim Lander – « L’occupation (de la Palestine) ou la sécurité, vous n’aurez pas les deux à la fois ». Tel est le message envoyé aux Israéliens, via Al Jazeera, par le terroriste palestinien Ibrahim. Ce dernier a un jeune frère, Sanfur, qui a été retourné par un agent secret israélien, Razi. Entre ces deux-là se sont nouées des relations affectives – réciproques – très fortes (à en croire le cinéma, le film Omar par exemple, les services secrets israéliens seraient très doués pour ce jeu-là). On voit toute la richesse d’une situation dans laquelle les deux principaux protagonistes (Sanfur et Razi) se trouvent pris entre des fidélités contradictoires, chacun devant à la fois protéger son ami et demeurer loyal envers son camp. De tels dilemmes ne se tranchent jamais de manière satisfaisante (ou il y faut beaucoup d’artifice comme dans le Cid de Corneille).

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Pull : deux truands sur le retour

pullPar Selim Lander – « Pull » : pull the trigger, appuie sur la détente. De fait, les deux personnages qui occupent la scène ont la gâchette facile. Les sens en alerte, ils dégainent plus vite que leur ombre. Avec Pull, comme on le comprend tout de suite, Hervé Deluge (auteur et metteur en scène)nous projette dans un univers de films noirs aux truands sympathiques. Pas mauvais bougres, tuer pour eux n’est qu’un métier, avec ses bons et ses mauvais côtés. Il n’empêche : ces deux-là sont rendus à un stade de leur (médiocre) existence où l’on commence à se poser des questions existentielles.  Leur philosophie ne va pas bien loin mais elle est dépourvue de prétention et l’on se laisse facilement charmer par des discours où l’humour côtoie la déraison. Il ne se passe rien : les tueurs (le mot « assassin » ne conviendrait pas ici) attendent qu’on leur désigne une cible, et comme la distribution est réduite à deux comédiens, on se doute bien qu’il ne se passera pas grand-chose d’autre. Pourtant, on a envie de savoir la suite.  

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Séances en V.O. à Madiana du 07 au 18 avril 2014

Deux bijoux parmi d'autres. Attention : affichage fantaisiste des horaires sur le site de Madiana!

— Par Roland Sabra —

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« Bethleem » : passionnant !

Israélien et Palestinien : pour chacun d’eux, pas d’entre deux possible!
2005 à Bethléem, juste après la fin de la seconde Intifada, l’autorité palestinienne tente, sous la pression internationale d’enrayer la militarisation du conflit en réduisant le financement groupes armés du Fatah , les Brigades Al-Asqsa. Une partie de celles-ci compensent le manque à gagner en faisant alliance avec le mouvement religieux Hamas. Dans ce contexte, Razi, un agent de renseignement israélien a noué un contact étroit avec Sanfur, son indicateur, un adolescent palestinien, en manque de reconnaissance, délaissé par son père et dédaigné par son frère Ibrahim militant dissident du Fatah. C’est auprès de Razi que Sanfur croît trouver ce qui lui est refusé du côté familial sans pourtant y renoncer. Il pense tracer son chemin en trahissant un peu tout le monde, en travaillant avec les deux camps. Razi, expert en manipulation se contenterait volontiers de gérer l’investissement que représente sa relation avec son indicateur s’il n’était, contraint par sa hiérarchie, sous la menace d’un grave attentat de le « griller ».

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Danger désir

"Eastern Boys", de Robin Campillo, avec Olivier Rabourdin, Kirill Emelyanov, Danil Vorobjev, Edea Darcque. 2h08.

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La rencontre ambiguë entre deux hommes inspire un film réussi et hors du commun à Robin Campillo, auteur des Revenants.

Il s’en passe, à Paris, du côté de la gare du Nord ! Dans Eastern Boys, dont l’ouverture dépeint le ballet des voyageurs et des égarés qui se frôlent dans ce décor bourdonnant, on n’en doute pas longtemps : le cash, le sexe et d’inavouables plaisirs y transitent au quotidien. Mais le documentaire n’est pas l’objectif de Robin Campillo, fidèle scénariste et monteur de Laurent Cantet (L’Emploi du temps, Entre les murs), qui signe ici son deuxième long métrage après Les Revenants, un film d’anticipation dans lequel des morts s’invitaient chez les vivants.

Plus réaliste, parfois hyperréaliste, Eastern Boys s’empare d’une histoire nettement plus vraisemblable mais pas moins échevelée, de bout en bout inattendue, forte de son atmosphère dérangeante, tendue, immorale, et au final plutôt belle et mémorable. Car cette fois, ce sont des immigrés qui s’invitent dans la vie bien ordonnée d’un bourgeois parisien… Daniel, un quadra esseulé campé par l’excellent Olivier Rabourdin, repère une bande de jeunes venus de l’Est, sans doute des Russes, peut-être des Roumains ou des Polonais, on ne sait trop.

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Intermittents : des directeurs des théâtres en colère

— Par AFP —
clownsUne cinquantaine de directeurs de théâtres nationaux et régionaux ont appelé le ministre du Travail et la ministre de la Culture a rejeter l’accord conclu en mars.

Des directeurs de centres dramatiques nationaux et régionaux et de centres chorégraphiques nationaux ont exprimé leur «colère» sur l’accord intervenu sur l’assurance chômage en mars entre partenaires sociaux qui «fragilise encore davantage les plus précaires». Au total, ils sont plus de cinquante à avoir appelé le gouvernement à ne pas agréer cet accord.

Un nouveau calcul du nombre de jours avant le début de l’indemnisation (différé du versement des droits) a été conclu, qui touche les intermittents aux plus faibles revenus. Les partenaires de l’Unedic en attendent une économie de 120 millions d’euros.

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« Her » une fable philosophique entre utopie et dystopie

Un film de Spike Jonze à Madiana.

— Par Roland Sabra —

herLe futur est au présent, sous nos yeux.

C’est une fable entre cauchemar philosophique et parcours initiatique que nous propose Spike Jonze dans sa dernière œuvre «  Her ». 2024 peut-être, Los-Angeles, dans un monde aseptisé, les pauvres ont disparu tout comme les conflits sociaux, ethniques, politiques. Toute violence a cessé, rejetée au delà du cadre de l’écran, hors les murs de la ville. Les voitures ne sont plus, on se déplace dans des métros spacieux, confortables avec des gares aux corridors vitrés et aux espaces aseptisés. Il ne reste que des individus repliés sur eux-mêmes. Isolés. Atomisés. Théodore Twombly en est un parmi des millions.

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« Pull » : mité !

—Par Roland Sabra —

pull-3Ils arrivent sur le plateau par les côtés de la salle, bras tendus, un revolver au bout de la main. Deux vieux clowns de réforme. L’un, crâne d’œuf au bas duquel pend un postiche élimé de rouquin, l’autre « Bibendum » noirci, enperruqué de faux cheveux noirs, raides et lustrés, sont enfermés dans les bas-fonds d’un théâtre poussiéreux. Ils attendent. Ils parlent pour ne rien dire. Ils  se racontent des histoires. Ils attendent un ordre, une mission. Ils parlent et ils attendent un nouveau contrat. Ils affabulent et ils attendent un autre assassinat. Ils mentent et ils attendent, peut-être leur propre mort. Ils inventent et ils attendent. Qu’attendent-ils ? Oh ce n’est pas Godot ! N’est pas Beckett qui veut !

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« Pull » – une mélodie en sous sol … du théâtre

— Vu par José Alpha —

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Il s’agit d’un rendez-vous-piège tendu par « la Baleine », certainement un boss du milieu, dans les sous-sols du théâtre Aimé Césaire à Fort de France, à ces deux flingueurs sur le retour qui n’ont d’arsenal que leur 9 mm et un lyrisme méchamment baroque qui tord le cou aux comédiens, gens de la scène et autre poète habitués des lieux.
La pièce commence par la surprenante apparition de nos deux malfrats qui vont inspecter de fond en comble le lieu du rendez vous. Les types sont nerveux ; torches et flingues à bout de doigt prêts à cracher la purée sur une mouche qui s’aventurerait dans leur périmètre. Paranos et stupides, balourds et  demeurés, ils attendent, l’œil vif, dans les sous sols du théâtre la venue d’un émissaire, ou de la Baleine lui-même, qui leur dira le motif de la convocation ou leur confiera peut être une autre mission.  Nous ne le saurons jamais ; en tout cas ni « la Baleine » n’apparait, ni changement de plan ne leur fera changer d’avis ;  il faut rester en place et attendre dans la pénombre du débarras, un point  c’est tout.

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Pelly, Shakespeare, Sinatra, le trio féerique

Le codirecteur du Théâtre national de Toulouse transporte les spectateurs dans un rêve éveillé. Son Songe 
d’une nuit d’été est simplement magique.

—Par Marie-José Sirach —

le_songe

Toulouse, 
 envoyée spéciale. Il est des spectacles dont on sort si enthousiaste et heureux, qui vous transportent au pays des merveilles. Des spectacles qui vous emplissent de bonheur. Ce Songe d’une nuit d’été, mis en scène par Laurent Pelly, est de cette trempe-là.
Féerique, magique, on en prend plein les mirettes, on éclate de rire, passant de cette cour d’Athènes revisitée par un Shakespeare plus facétieux que jamais avec ces ancêtres grecs à la sombre forêt peuplée de fées, de djinns et autres créatures étranges. Chaque personnage, quel que soit son statut dans cette société tourneboulée, a son importance, se laisse emporter par les passions amoureuses, ses humeurs et ses désirs.

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« Ô vous, frères humains » m.e.s. Alain Timar

Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.

 

— Par Michèle Bigot —

(Article publié initialement le 31/03/14 lors de la création)

Sur le front d’Avignon,

Remarquable anticipation ! Le projet d’Alain Timar   et de Danielle Paume  d’adapter pour la scène le récit testamentaire d’Albert Cohen, Ô vous frères humains, publié en 1972, trouve à se réaliser à Avignon, lors de quatre représentations entre le premier et le second tour des élections municipales, qui ont manifesté une poussée de l’extrême droite inquiétante.
Il est à croire que l’artiste sentait venir sous le vent les relents nauséabonds de la peste brune.

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Le génie populaire des musiques séculaires

m_d_c_d_mPleins feux sur des patrimoines menacés et des expressions rares, comme les joutes poétiques pratiquées par des dockers. Des rendez-vous exceptionnels.
Le 18e Festival de l’imaginaire met à l’honneur des artistes féminines. Il ne s’agit nullement d’exclure la gent masculine, bienvenue au sein de la riche programmation. Dans tous les cas, Arwad Esber, directrice du festival et de la Maison des cultures du monde (MCM), s’attache à braquer les feux sur des patrimoines menacés. Ainsi en est-il, comme l’illustre brutalement l’actualité, des chants égyptiens coptes (28 et 29 mars, sous la direction du professeur Michael Ghattas, Institut du monde arabe, ou IMA).

Conférences et films complètent le tableau

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Combien un film coûte-t-il et qui paie ?

Sur dix ans, le coût de production des fictions, documentaires et films d'animation a augmenté de 28,4 %, soit 2,8 % par an.

— Source AFP —
cout_d_1_filmUn film de fiction a coûté en moyenne 5,57 millions d’euros, un documentaire 0,62 million et un film d’animation 8,11 millions en 2013, selon une étude du Centre national du cinéma (CNC) publiée vendredi. Sur dix ans, le coût de production de ces oeuvres françaises a augmenté de 28,4 % (2,8 % par an), affirme cette étude réalisée sur le coût définitif de production de films français. En 2013, la part des droits artistiques se montait à 8,5 % en 2013 dans le coût total, dont 4,2 % pour les dépenses d’écriture (sujet, adaptation et dialogues), le reste concernant les droits d’auteur du réalisateur ou les droits musicaux, par exemple. L’interprétation représente 13,2 % du coût total, le pourcentage le plus haut depuis 2004 : 8,7 % pour les rôles principaux, 1,5 % pour les seconds rôles.

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« PULL », derrière le rideau, le cinéma

Au Théâtre Aimé Césaire, les jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 avril 2014.

— Par Christian Antourel—
pull« Pull » remet en scène les deux complices que sont Ruddy Sylaire et  Christian Charles Denis. Deux hommes  venus de nulle part, réunis au hasard  de leur mission dans un théâtre désaffecté.  Deux tueurs à gages  qui attendent une hypothétique information par une organisation secrète nommée « la baleine » pour liquider un quidam. Deux vaincus qui résistent encore par la force  de la parole, du réconfort et du doute mutuels.

Les deux comparses évoluent à la manière de bagnards, liés par la même chaîne, unis malgré eux au même travail. Faux complices qui égrainent les moments interminables d’une attente obligée. Alors ils parlent, les mots servent  à désamorcer l’angoisse lancinante de l’immobilisme forcé, du mouvement contrarié de  leurs solitudes silencieuses.

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«A woman »

Stratégie de la danse

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

guredratElle est « chorégraphe performer », sa différence avec un chorégraphe classique c’est que l’acte performatif met de la politique dans l’art. On ne fait pas que danser on prend le micro  et on gueule dedans. L’art devient
total  car on traite le corps de manière totale »

Annabel Guérédrat  s’invite au festin d’une création improbable. Elle  provoque le Tout Danse, quand sa verve chorégraphique toute particulière se veut vivante  et libre, alors elle donne volontiers  de ces petits coups de canif qui, chaque fois remettent en cause tant la légitimité que la portée de son exception culturelle. Ses  dénigrements, ses envolées lyriques comme ses savantes théories sur l’art et la manière de nommer la danse  ne résistent pas longtemps  quand il suffit de regarder là où elle passe et d’être sensible aux formes sous lesquelles elle apparait. Annabel, danseuse toujours à la recherche  d’une naissance  qui semble  lui échapper « questionne perpétuellement sa solitude »La voici  devant nous, encore seule, en position fœtale au centre du plateau.

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