Catégorie : Arts de la scène

« Miles & mes danses de mauvais nègre »

Samedi 30 mai 20h au Domaine de Fonds Saint-Jacques à La Purgerie
Territoire en culture avec l’EPCC Atrium Martinique

miles_danses_negre-2Deux hommes, deux génies incontournables du XXe siècle, l’un musicien (Miles Davis) né au sein d’une famille bourgeoise afro américaine, l’autre (Aimé Césaire) poète et écrivain , chantre de la Négritude. Deux rebelles, deux écorchés vifs : l’un utilise sa trompette, l’autre sa plume.
Inlassablement ils dénonceront chacun à leur manière les oppressions en utilisant la puissance incantatoire des images et des sons. Rejetant tout carcan, fut il académique ou idéologique. Tout au long de sa carrière, nonobstant les critiques, Miles Davis refusera d’être le représentant d’un seul courant musical, issu du hard bop, il donnera naissance au jazz « cool » puis atteindra sa pleine maturation au cours de sa période « électrique ». Aimé Césaire refusera d’être l’instrument au service d’une idéologie et de toutes les thèses esthétiques imposées.
La poésie d’Aimé Césaire d’abord solaire (Cahier d’un Retour au Pays Natal, Soleil Cou Coupé) deviendra ensuite volcanique (Ferrements, Moi Laminaire). Ne dit-on pas d’ailleurs que sa poésie est péléenne ?

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« Moi… Marie Philomène Roptus, dite Surprise, dite Lumina Sophie »

29 mai 2015 19h à La Maison Rouge

lumina_sophie-2La Maison Rouge : Maison des Arts vous présente  « Moi… Marie Philomène Roptus, dite Surprise, dite Lumina Sophie », solo chorégraphique interprétée par Christiane Emmanuel. Ce solo a été dansé dans le bagne de Saint-Laurent du Maroni en Guyane lors du festival les Tréteaux 2013 organisé par Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci. A cette occasion, nous recevrons l’historienne, Marie-Hélène LEOTIN qui nous fera l’honneur de présenter Lumina Sophie, héroïne de notre histoire.
«Lumina Sophie dite « Surprise » est sans conteste l’une des figures emblématiques de la résistance et de la révolution sociale martiniquaise.  Issue d’un milieu modeste elle grandira dans un contexte d’abolition post esclavagiste mais surtout dans un courant socio politique très vif. Cette jeune femme courageuse et solidaire sera acteur d’évènements majeurs de notre île.»

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Palme d’Or : Un tigre dans la jungle des banlieues

— Par Dominique Widemann —

dheepanProtéger les siens : la guerre entre gangs fera renaitre chez Dheepan fureur et ferveur de combattant.
Photo : Why Productions
« Dheepan », de Jacques Audiard. France, 1 h 50. Le nouveau film de Jacques Audiard s’enracine au Sri Lanka et met en scène des Tamouls dans le chaos d’une cité française. Une sorte d’épopée qui laisse sur sa fin.

Existerait-il en Europe un eldorado pour les migrants ? Une île au trésor, un paradis de paix que l’on atteindrait à partir du Havre ? Le film de Jacques Audiard installe son prologue en territoire de guerre. Au Sri Lanka, les Tamouls viennent d’être défaits par les forces gouvernementales. Dheepan (Jesuthasan Antonythasan) est l’un de ces combattants tamouls, un tigre. Entouré des rares rescapés de sa section, il ajoute son uniforme à la dernière jonchée d’un bûcher funéraire.
Traqué par la police, 
trimballé de foyer en foyer

Au camp de réfugiés d’où s’entament les exils, on privilégie les familles. Yalini (Kalieaswari Srinivasan), une femme seule, emprunte une fillette qui a perdu les siens. Au rythme de l’urgence, dans la frénésie du passage, Dheepan, Yalini et la petite Illayaal (Claudine Vinasithamby) se transformeront à vue en famille de crise prête à larguer les amarres.

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 » La Vie de Galilée « , plus actuel que jamais

— Par Brigitte Enguerand —

la_vie_galileeC’est un soir de janvier 2015, à Lille. Deux semaines exactement après les attentats de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes. La grande salle du Théâtre du Nord est pleine à craquer. Et près de quatre heures durant, cette salle retient son souffle, tant ce qu’on lui raconte résonne avec les interrogations, les angoisses, la stupéfaction, la sidération, ce qu’on vient de vivre.

Le spectacle qui suscite une telle écoute, cette concentration collective tellement intense qu’elle en devient palpable, c’est La Vie de Galilée, de Bertolt Brecht, mis en scène par Jean-François Sivadier avec sa formidable troupe de comédiens. A cette date, le spectacle a déjà 13 ans d’âge. Il semble avoir été créé la veille. Mais, comme un bon whisky ou un bon vin, il s’est bonifié avec le temps. La pièce de Brecht y apparaît plus jeune que jamais, qui conte la vie du savant et la révolution aux conséquences incalculables qu’il a initiée en découvrant que la Terre n’était pas le centre du monde, mais qu’elle tournait autour du Soleil.

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Cannes 2015 : le palmarès

cannes_palme_dorLe jury du Festival de Cannes, présidé parJoel et Ethan Coen, a décerné…

Palme d’or : Dheepan, de Jacques Audiard. 

Grand prix : le Fils de Saul, du Hongrois Laszlo Nemes. 

Prix du Jury au Grec Yórgos Lánthimos, pour The Lobster.

Prix de la mise en scène : Hou Hsiao-Hsien, pour The Assassin.

Double prix d’interprétation féminine : Rooney Mara dans Carol, et Emmanuelle Bercot dans Mon Roi.

Prix de l’interprétation masculine : Vincent Lindon pour La Loi du marché.

La palme d’honneur est atribuée à la cinéaste Agnès Varda

*****

Voir des extraits des films récompensés.

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«La loi du marché» ou comment échapper à la réification?

— ParCorine Peluchon —

la_loi_du_marcheL’homme a refusé de mener un combat contre l’entreprise qui l’a licencié pour préserver sa «santé mentale». Contraint de se vendre comme une chose il veut, encore une fois, sauver sa dignité.

Le film de Stéphane Brizé, La Loi du marché, est un grand film dont on ne sort pas indemne. Cela n’est pas seulement dû à l’empathie que l’on éprouve pour le personnage principal incarné par Vincent Lindon, Thierry Taugourdeau, un chômeur de plus de cinquante ans qui a du mal à retrouver du travail après un licenciement. La force et l’originalité de ce film consistent à montrer l’impact de l’organisation du travail sur la subjectivité et sur nos rapports avec les autres. Nous sommes en présence d’un système que nous pouvons, faute de mieux, appeler «capitalisme», à condition d’ajouter qu’il ne se caractérise pas exclusivement par le fait que le profit ou la loi du marché règnent en maîtres, mais par l’existence de dispositifs qui fabriquent la réification, c’est-à-dire que les individus développent la tendance à éprouver leurs désirs et leurs buts selon le modèle de choses manipulables.

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« Diable d’homme ». Boite à malice

Au T.A.C. les 28/29/30 mai 2015 à 19h 30

diable_d_homme— Par Christian Antourel —

Attention aux idées reçues ! Qui dit amateur ne dit pas obligatoirement médiocre, et les spectacles présentés cette année à cette 9ème Rencontre de Théâtre Amateur, le prouvent une fois encore.

Une directrice énergique, de jolies jeunes femmes qui papotent, une secrétaire qui radote. Quoi de plus normal dans cette agence d’intérim si ce n’était le Diable qui se glissant dans la peau d’un homme d’affaires respectable, aidé de pouvoirs surnaturels et de la complicité d’un suppôt ne venait y semer un vent de désordres en manipulant ces femmes comme des marionnettes. Nous voici transporté par ce conte moderne au fait d’une pure comédie ou le surnaturel fait la nique à la magie ambiante. La pièce débordante d’humours et de tendresse rebondit de circonstances autant causasses qu’inquiétantes et où le Mal le dispute au Bien. Il s’agit pour Satan de faire commettre à ces femmes d’improbables péchés. Nous pourrons nous rincer l’œil et l’âme tout en nous abreuvant les neurones.

D’insondables failles psychiques

Comprendre la fragilité de l’âme humaine, voir comment des existences, somme toute banales, peuvent basculer dans le crime, l’escroquerie, le suicide, ou la luxure, le tout dans une érudition théâtrale jubilatoire et sans
Faille.

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Grégory Privat : nommé aux Victoires du Jazz 2015

victoires_du_jazz-2015Les Victoires du jazz sont une cérémonie annuelle française de récompenses consacrées au jazz. Apparus d’abord au sein des Victoires de la musique en 1986, puis décernés au sein des Victoires de la musique classique à partir de 1994, les trophées liés au jazz font l’objet d’une cérémonie spécifique, baptisée « Victoires du jazz », depuis 2002.

En 2015, pour leur 13ème édition, Les Victoires du Jazz investissent la scène du Théâtre de la Mer à Sète pour une soirée de live en public le mercredi 24 juin.

La critique musicale est quasiment unanime. Le millésime 2015 des nominations aux Victoires du jazz est un excellent millésime.

Parmi les nommés de cette 13ème édition figure Grégory Privat, pianiste de Jazz caribéen né en Martiniqueen Décembre 1984. Il est considéré comme l’un des grands talents de la nouvelle scène jazz française. L’influence musicale de son père José Privat, pianiste du groupe Malavoi, lui donne les fondements essentiels du musicien qu’il est devenu aujourd’hui. En 2009, il crée sa nouvelle formation en quintet, réunissant la plupart de ses compositions, avec laquelle il se produit dans de grands clubs deJazz et festivals en Europe.

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« Alarmes, etc » : un ton en dessous !

— Par Roland Sabra —

alarmes_etc-3En 2012 elle nous présentait « Batailles », en 2013 c’était « Théâtre sans animaux« , cette année elle nous a proposé «  Alarmes, etc. » « Elle »,  c’est Julie Mauduech et sa compagnie « Les comédiens ». Trois pièces issues du théâtre à sketches, ce théâtre souvent humoristique qui se moque de nos travers. « Alarmes » est une pièce de Michael Frayn composée de huit scénettes. Julie Mauduech en a retenu six et le spectacle commence avec celle qui donne son nom à l’ensemble et qui se veut une satire de notre asservissement à ces machines qui envahissent notre univers quotidien. Du presse-purée de Moulinex qui « libère la femme », dans les années cinquante du siècle dernier, à nos addictions actuelles à l’Internet et aux smartphones le chemin est le même, celui qui conduit des mirages de l’émancipation aux sombres élans de l’aliénation. « Chambres doubles » et « Faux départ » relèvent une critique amusée du tourisme de masse que l’on entasse chaque soir dans des hôtels en tout point identiques à ceux de la veille et à ceux du lendemain.

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Admiral T, ou comment prendre un bain de Jouvence

— Par Janine Bailly —
admiral_tAdmiral T s’annonce pour un premier concert le 14 mai à vingt heures à l’Atrium, aussitôt les réservations s’envolent à la vitesse de l’éclair. Aussi un second concert est-il programmé pour la veille, même heure, même lieu : aussitôt les réservations s’envolent à la vitesse de l’éclair… Bon, d’Admiral T je possède un CD, « Toucher l’horizon » , acheté voici quelques années dans ma démarche de néophyte qui veut « tout découvrir des Antilles » où elle a « émigré ». Vite, je le ressors de la pile, l’enfourne dans le lecteur, et je constate que j’aime toujours, que de petites mélodies tenaces me sont restées gravées au tréfonds de la mémoire. Allez, courage, me voici partie pour le tour des agences Mobile Plus, qui seules délivrent le précieux sésame, voir si par hasard il ne resterait pas quelques billets à acheter… Dans la boutique, mes cheveux blancs ne semblent pas vraiment cadrer avec ma demande : comme il ne reste que quelques places séparées, il m’est fort gentiment donné le conseil d’appeler « les personnes pour qui j’achète les places », afin de savoir si elles acceptent de ne pas assister côte à côte au concert.

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Lamentin Jazz Project 13ème Edition : 19 mai – 24 mai 2015

lamentin_jazz_project— Dossier de presse —

La création et la pratique de la musique de Jazz ainsi que les espaces de spectacle sont nombreux dans la Caraïbe. Nous citerons par exemple les festivals de Jazz suivants :

Martinique : Matinik Jazz Festival, Lamentin Jazz Project et Biguine Jazz,
Guadeloupe :Ilojazz,
Sainte-Lucie : Jazz in the South, Saint-Lucia Jazz and Arts Festival,
Haïti : Festival International de Jazz de Port-au-Prince,
Barbade : NANIKI Caraïbes jazz Safari,
Trinidad and Tobago : Trinidad and Tobago Jazz Experience,
Dominique : Dominicas ‘ jazz’ N créole …

– Les musiciens de jazz caribéens sont nombreux et leur talent indéniable est démontré sur bien des scènes internationales!

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La cuisine créole d’Arthur H et Nicolas Repac

Par Selim Lander

arthur h l'or noirOn apprend par les gazettes (Le Monde des Livres du15 mai) que Maryse Condé vient de publier un livre pas vraiment de mais sur la cuisine (Mets et Merveilles, J.-CL. Lattès, 2015). On se demande ce qu’elle penserait de la drôle de tambouille poético-musicale à base d’ingrédients (principalement) antillais concoctée par deux Français de France. Rien à dire en ce qui nous concerne, sinon des éloges, sur les ingrédients : les textes de Césaire (tirés du Cahier, des Armes miraculeuses, de Corps perdu) sont « étranges et pénétrants » comme il se doit ; et ceux qui l’accompagnent sans être aussi puissants (comment se comparer à Césaire ?) méritent néanmoins d’être entendus. On remarque en particulier, pour leur originalité, l’humour macabre d’Amos Tutuloa (L’Ivrogne dans la brousse traduit Raymond Queneau) ainsi qu’une définition de l’amour vrai comme l’art du voyage à motocyclette par Édouard Glissant (Marie-Galante). Rien à dire non plus, sinon des éloges, sur le chef, le nommé Arthur H (comme Higelin), lequel, incontestablement, sait dire des textes : mieux que ça, sa manière concentrée et inspirée, ménageant là où il faut les silences qu’il faut, est celle d’un maître.

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« Alarmes, etc ! » : quand les machines rient

Au T.A.C. les 19/20/21 mai 2015 à 19h 30

alarmes_etc-2—Par Christian Antourel —

Deux couples d’amis se retrouvent pour un bon repas arrosé d’un excellent petit vin, comme ils aiment à le faire. Mais ils sont très vite harcelés, excédés par une avalanche de sonneries, sirènes, trembleurs, vibreurs, bipers, hurleurs et autres alarmes…qui tour à tour ou tous ensemble, les menacent d’un danger mystérieux.

Cette course hilarante contre la montre ne fait que commencer. Car dans les cinq petites pièces qui suivent Michael Frayn présente encore d’autres situations, une vingtaine de personnages vont connaître d’autres aventures, ils se trouvent confrontés à des univers hostiles pleins de bruits étranges émis par des appareils qui n’en font qu’a leur tête : Dans un hôtel « nouvelles normes » d’un pays lointain. Dans un cocktail mondain où on ne s’entend plus. Lors d’une séance plénière dont l’orateur se conduit en dictateur sadique. « Quand les hommes rient, les machines n’ont qu’à bien se tenir. Mais si les boutons, les pignons, les pistons, les répondeurs déparlent, les machines sournoisement, se dérèglent et les hommes disjonctent.

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Arthur, le nègre

« L’Or noir » à Fonds Saint-Jacques le 16/05/2015 à 20h

or_noir— Par Nadine Eghels —

Enfant, j’ai entendu quelqu’un dire que les nègres étaient des gens qui vivaient le long du fleuve Niger, et cela m’avait tant touché que souvent, la nuit, je filais là-bas. Il n’était pas question de race, ni de couleur, mais d’un lieu où l’on pouvait se rendre, en suivant le fil rouge de la nuit. Je dis cela parce qu’après t’avoir entendu, Arthur, je suis retourné là-bas où je t’ai retrouvé.
Le chemin, pour y aller, n’est pas fait de terre mais de chants, un long ruban de chants, rugueux, longtemps macérés dans l’eau de vie et le sang gâté. J’y ai retrouvé des gens venant de partout, et de tous les temps.
Ils y étaient par choix. Édouard Glissant, les pieds dans l’eau, conversant, avec Aimé Césaire. James Noël pêchant des écrevisses, juste à la courbe du fleuve, et ce nègre courant, dans la brousse avec un molosse à ses trousses ne peut être que Chamoiseau, et tant d’autres, même Queneau, et Vian, et cette voix qui nous vient du fond de la bananeraie, langoureuse et élégante, comme un hamac l’aurait fait s’il savait chanter, parfois grave et sèche comme une lampée de rhum, pour s’éteindre doucement afin de faire corps avec la nuit : c’est celle d’un jeune homme du nom d’Arthur H.

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9 ème Rencontre de Théâtre Amateur au T.A.C.

— Par Christian Antourel —

theatre_amateur-9eme

« Alarmes, etc… »
19/20/21/mai
Mise en scène :Julie Mauduech

« Diable d’homme »
28/29/30. mai
Mise en scène : Claude Georges Grimonprez

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«L’amateur » est au sens propre celui qui aime et sa passion mérite d’être encouragée et soutenue. L’histoire du théâtre nous a plusieurs fois révélé que certains parmi ceux que l’on nomme ainsi, se sont avérés par la suite aussi talentueux que d’éminents professionnels, tel Le Théâtre du soleil, Le Bread and puppet et bien d’autres… Des auteurs, des metteurs en scènes et des comédiens se mettront au service de leurs troupes pour s’exprimer et apporter à ce terme ses lettres de noblesse.
Les rencontres de théâtre Amateur sont chaque année révélatrices de talents, c’est pourquoi cette saison, nous invitons des compagnies professionnelles de la Martinique à ouvrir et à clôturer cette manifestation avec bien sur des créations et du théâtre contemporain.

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« Laisse tomber la neige » de Pierrette Dupoyet avec Elizabeth Lameynardie

— Par Selim Lander —

laisse tomber la neigeUn certain L. Andreïv a écrit une nouvelle inspirée d’un fait divers sous le titre La Pensée, titre énigmatique, pour le moins, qui fait penser à un « soliloque », l’acte intime de qui se prend à parler tout haut dans une tentative, risquée, pour atteindre le fond de sa… pensée. Le théâtre, lieu de tous les artifices, a adopté le soliloque, le personnage se comportant comme s’il était seul, comme si les spectateurs (éventuellement les autres personnages présents avec lui sur la scène) n’étaient pas là. Si l’on ignore comment est construit le texte d’Andreïv, l’adaptation de Pierrette Dupoyet en fait plutôt un monologue, « adressé » au public. L’héroïne, Antonia, ne se parle pas à elle-même mais à des interlocuteurs censés se trouver à la place des spectateurs – peut-être les imagine-t-elle, peut-être pas ? – médecins ou juges face auxquels elle entend se justifier, ou au moins s’expliquer. Car il ne s’agit de rien de moins que d’un meurtre, un assassinat dont elle fut l’auteur et qu’elle revendique.

Pierrette Dupoyet ! Tous les habitués du festival (Off) d’Avignon la connaissent.

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B.B. King, une vie entière vouée au blues

— Par Fabrice Savel avec AFP —

bb_kingB.B. King était l’une des dernières légendes vivantes du blues des origines, musique qu’il jouait depuis la fin des années 40 et qu’il a continué de défendre sur scène jusqu’à sa mort, muni de sa fidèle Gibson surnommée « Lucille ».
Le guitariste américain B.B. King, légende du blues qui a inspiré de nombreux musiciens, s’est éteint à l’âge de 89 ans. B.B. King avait été hospitalisé au début du mois à Las Vegas à la suite de problèmes de déshydratation, selon sa fille Patty King. D’après les médias américains, « le roi du blues » est décédé jeudi soir à Las Vegas. B.B. King, de son vrai nom Riley B. King, était considéré comme l’un des plus grands guitaristes de tous les temps. Avec plus de 50 albums à son actif, il est notamment célèbre pour des tubes devenus des classiques comme « Three O’Clock Blues », « The Thrill has Gone » ou « Rock me baby ».
Depuis quelques mois, il souffrait de graves problèmes de santé récemment. Diabétique, il avait été pris d’un malaise en octobre pendant un concert pour cause d’épuisement et de déshydratation, ce qui avait entraîné l’annulation du reste de sa tournée.

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« Du domaine des murmures », une mise en scène de José Pliya

—Par Roland Sabra —

murmures_2Au Théâtre de Poche de Montparnasse Du domaine des murmures mis en scène par José Pliya est une reprise d’un travail déjà présenté l’an dernier, notamment au Festival de Caves (26 avril-27 juin 2014). Il était alors porté par la comédienne, chanteuse et musicienne Léopoldine Hummel. Elle a laissé place cette fois à la jeune Valentine Krasnochok.
Escarmonde, fille du seigneur des Murmures, refuse le jour de ses noces de dire oui à Lothaire, un adolescent immature et arrogant choisi par son père. Elle se coupe l’oreille pour signifier qu’elle se donne à Dieu. Pour se venger de l’humiliation publique le père viole Escarmonde la veille de son enfermement dans un réduit de quelques mètres carrés attenant à une chapelle,avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux . Un enfant nait de ce viol incestueux, Elzéar. Recluse entre morts et vivants, mettant au monde un enfant, issu du père et qui porte sur ses mains des stigmates, Escarmaonde est l’objet d’une vénération obscurantiste de la part de la population qui se confessant à elle, lui demandant conseil la dote d’un pouvoir quasiment extravagant.

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Sonny Troupé, entre voyage et rêve

Le percussionniste-batteur ouvre de nouveaux champs qui honorent ses racines antillaises. Bientôt aux festivals Gnaoua, à Essaouira, et C’est pas du jazz, à Paris.

sonny_troupe— Par Fara C. —

Révélation d’un jazz nourri du legs antillais, le percussionniste-batteur guadeloupéen Sonny Troupé mériterait, comme son complice martiniquais Grégory Privat, que les victoires du jazz 2015 distinguent pareille démarche. Si, chez ces deux solistes et compositeurs, la quête d’un patrimoine aussi riche demeure sous-exposée, cela vient de la séquelle, souvent inconsciente, de la pensée dominante envers les anciennes colonies. Sonny se produit bientôt, avec Grégory, dans deux festivals essentiels par leur attention à réparer l’iniquité qui frappe encore des musiques issues, en grande partie, de l’esclavage.

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Arthur H : « L’Or Noir »

Vendredi 15 mai 20h à l’Atrium

Samedi 16 mai 20h Domaine de Fonds Saint-Jacques

arthur_hLe Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre en partenariat avec l’EPCC Atrium Martinique accueille Arthur H pour une lecture musicale.

Arthur H, interprète
Nicolas Repac , musique – création musicale
Kên Higelin, mise en espace
Nadine Eghels, montage texte
Les Antilles à entendre aujourd’hui, ce sont trois îles où le français se traite somptueusement, alors qu’il est un héritage, où on le sait bien, la souffrance a une grande part.
Ces trois îles qui ont tant de choses à dire, écoutons-les.
Chance, privilège, elles nous parlent sans qu’il y ait besoin de traduction, familièrement ! Car partager une langue, n’est-ce partager la même circulation vitale, n’est-ce pas alors être consanguins, jusqu’à l’âme ?
Ces trois îles placées sous le signe du volcan et du tremblement de terre, ce sont la Martinique d’Édouard Glissant, la Guadeloupe de Daniel Maximin, l’Haïti de René Depestre. Nous avons choisi ces poètes pour ouvrir la barrière, mais derrière eux d’autres voix, nombreuses, vont chanter.
Et pour cela, Arthur H est heureux de leur prêter la sienne…

Black gold, l’or noir, l’exploration du sexe, de l’âme & du coeur, du sens caché, du sens limpide, du sens révélé par le contact, le toucher si ressourçant avec l’âme du monde dans toute sa rugosité délirante, son hystérie,sa douceur, son infi nie douceur, son injustice abyssale, sa beauté infernale.

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Titli : la sombre beauté d’une chronique indienne

— Par Roland Sabra —

titliTroisième élément d’une fratrie qui fricote avec le crime, Titli tente d’échapper au déterminisme familial en prenant la poudre d’escampette avec les maigres économies du clan qu’il se fait voler par des flics corrompus. Contraint de retourner au bercail, les frangins après lui avoir administré une bonne raclée, décident de le marier de force, espérant par là le tenir. Las, l’épouse amoureuse d’un autre et plutôt dégourdie va lui proposer un arrangement boiteux et Titli va reproduire le comportement et les manières violentes qu’il cherchait à fuir. Ce n’est pas tant la reproduction sociale à l’intérieur de la cellule familiale qui est traitée que l’omniprésence de la violence incorporée et intériorisée de la société indienne. La violence de la ville, celle des frères braqueurs d’automobilistes, celle de l’aîné sur ses puînés, celle des hommes à l’égard des femmes, celle du patriarche sur la famille n’est dans Titli que la plaque projective d’une violence qui traversant les individus de part en part surgit presque toujours de façon inattendue à la suite de moments lourds d’un silence chargé d’oppression.

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« Il était une fois en Amérique » de Sergio Leone

Par Leonardo Benvenuti, Piero De Bernardi | Avec Robert De Niro, James Woods, Elizabeth McGovern
Titre original Once Upon a Time in America
23 mai 1984 en salle | 3h 49min | Policier, Drame | Date de reprise 6 mai 2015

Synopsis :
Le film raconte l’histoire de David Aaronson, surnommé Noodles, en alternant entre trois périodes de sa vie : son adolescence dans le Lower East Side en 1922, son âge adulte durant la prohibition en 1933, et sa vieillesse en 1968. Noodles se souvient de sa jeunesse de voyou, marquée par sa rencontre avec Max et la formation de leur bande dans le ghetto juif, enrichie par le commerce illégal d’alcool. Il revit aussi sa relation amoureuse échouée avec Deborah. Après la mort de ses amis en 1933, Noodles fuit New York et se réfugie dans une fumerie d’opium. Plus de trente ans plus tard, il revient en ville et découvre que Max, qu’il croyait mort, est devenu un puissant sénateur sous le nom de Bailey. Max, traqué par des hommes influents, demande à Noodles de le tuer pour expier leur passé, mais celui-ci refuse.

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« Aux corps prochains » : résolument novateur!

— Par Michèle Bigot —

aux_corps_prochainsAux corps prochains
(Sur une pensée de Spinoza)
Mise en scène de Denis Guénoun et Stanislas Roquette,

La pensée de Baruch Spinoza est dans l’air du temps ; elle fait écho à nos questionnements. En témoignent le roman d’Irvin Yalom Le problème Spinoza, les travaux de Frédéric Lordon et la dernière création de Denis Guénoun. On sait que D. Guénuon, qui est philosophe mais aussi metteur en scène et dramaturge, a déjà tenté avec sa troupe (Artépo, créée en 2007) de jeter un pont entre le texte philosophique et la scène : on lui doit Le banquet de Platon (2008) et plus récemment Les pauvres gens de V. Hugo créé au festival d’Avignon en 2014.
La proposition théâtrale intitulée Aux corps prochains est résolument novatrice : on ne sait s’il faut parler à son propos de pièce de théâtre ou de performance (sauf à entendre « pièce de théâtre » dans l’acception la plus littérale du terme). Il s’agit d’une création et coproduction du TN de Chaillot et du TNP de Villeurbanne, dont la conception a mobilisé l’ensemble de la troupe pendant plusieurs mois dans une écriture de plateau sur la base de recherches menées par l’ensemble des acteurs.

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« Pédagogies de l’échec » : réjouissant!

— Par Michèle Bigot —

pedago_echecPédagogies de l’échec
Une pièce inédite de P. Notte,
Mise en scène par Alain Timar,
Théâtre des Halles, Avignon,
Du 26 au 26/04/ 2015,
Reprise lors du festival d’Avignon, du 4 au 26/07/2015

Au centre de la scène, un podium surélevé et entouré d’une mer de tissus bruns froissés, donnant à voir un lieu isolé, rescapé d’une catastrophe, explosion, effondrement, cataclysme, séisme. Il ne reste plus rien que cet îlot de survie entouré de vide.
Dans un prologue, deux acteurs, un homme et une femme, viennent sur le bord du plateau nous expliquer le propos : ils brossent le décor d’une ville en ruines après la catastrophe.
Voici la pièce qu’Alain Timar, toujours à l’affût de nouveaux textes, a découvert un peu par hasard, par mail. Pierre Notte résume sa pièce dans ces termes:

« Au septième étage, dans des bureaux dont il ne reste rien, ni cloisons ni fenêtres, deux individus se plient aux lois de la hiérarchie. Tout autour d’eux est tombé, un tremblement de terre, une catastrophe ou un conflit mondial, peu importe.

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Un Marmonneur Providentiel ? Je suis un gueuleur…

gueuleur_providencePièce tirée de Cahier d’un retour au pays natal & de Et les chiens se taisaient d’Aimé Césaire
Adaptation & Mise en scène :Hervé DELUGE
Collaboration artistique de : Ruddy SYLAIRE
Création Lumière : Dom. GUESDON
Réalisation Scénographique : « La servante »
Création Musicale : Jeff BAILLARD
Images : Eric DELOR
Distribution : Hervé DELUGE
& les voix enregistrées de Aliou CISSE, Eric DELOR,Emile PELTI, Suzy SINGA, José EXELIS, Daniély FRANCISQUE, Aurélie DALMAT, Ruddy SYLAIRE, Elie PENNON
Durée du spectacle : 100 minutes
« Cette intelligente scénographie présente l’esprit de ceux qui ont laissé couler leur sueur durant des heures sur le plateau. Elle raconte l’auteur du siècle et la vie d’un parcours. Les formes et les couleurs s’expliquent, se disputent dans une cohérence telle, que tous les éléments dramatiques se complètent. Bien. Ce travail spectaculaire est une photo en direction de la création artistique du futur… S’accorder les moyens de dire et tenir son propos. Résistant. La création lumière attendait déjà, certainement, dans la tête de Dominique Guesdon et Valéry Pétris pour la mise en valeur de ce magnifique travail.

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