De nouveau à l’affiche le vendredi 24!
— Par Roland Sabra —
Tout est dans le premier plan, comme souvent dans les grands films. Filmé de dos, un gamin en tenue de ski, dans les pissotières d’un grand hotel d’une station d’hiver est concentré sur sa tâche. Il pourrait pisser en regardant ailleurs, la tête en l’air. Non le regard est fixé sur l’observation de ses attributs. On le voit se secouer, se rhabiller, puis disparaître hors champ, côté cour dirait-on au théâtre. Et si la masculinité ne tenait qu’à ça ? Et si tous les malheurs du monde ne tenaient qu’à cette survalorisation fétichiste de l’objet ? Telle pourrait être la grille de lecture du beau film d’ Östlund. En effet de quoi s’agit-il ? D’un rien. Ce rien qui fait basculer l’univers de représentations que nous habitons et qui nous habite. Une famille suédoise, très middle class, très convenue, mari, femme, deux enfants, fille et garçon, fait un break dans une station de sports d’hiver en France. Besoin d’une bouffée d’air pour le couple et la famille car l’homme était très occupé.