Catégorie : Arts de la scène

De quelques bonnes manières au spectacle

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Au cinéma, au théâtre, à la salle de concert ou à d’autres évènements culturels

Il convient d’arriver à l’heure, afin

– de ne pas rater le début,

– de ne pas déranger les autres spectateurs déjà assis ainsi que par respect pour les artistes du spectacle.

Si le placement de la salle de spectacle est libre, comblez les « trous ». Il n’est pas nécessaire de laisser un siège vide entre vous et votre voisin inconnu. Afin que les derniers couples puissent être ensemble, asseyez-vous les uns à côté des autres, ou alors laissez deux sièges vacants entre vous.

Le téléphone mobile doit rester éteint et il ne convient pas de  consommer pendant la représentation.
Au cinéma on ne fait pas de bruit si l’on déballe et mange quelque chose pendant la séance.
On ne fait pas de commentaires pendant le spectacle, car cela dérange les autres spectateurs, voire les artistes en train de jouer sur scène.
C’est à la fin d’un spectacle qu’on applaudit les artistes (jamais entre les symphonies musicales dans un concert).

Voici un point très délicat : la standing ovation.

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Les 10èmes Rencontres Cinémas Martinique du 12 au 19 Juin 2015

rcm_2015Présentation et programme

Le festival « RENCONTRES CINEMAS MARTINIQUE », actuellement à sa 10ème édition, est un rendez-vous majeur de l’année cinématographique de notre région.
Cet événement a des contours bien définis : une programmation de qualité, un intérêt pour la Caraïbe, une action envers des publics variés. Cette philosophie globale se décline au fil des éditions en tentant de suivre l’actualité ou plutôt les résonances du monde d’aujourd’hui.

2015 est une année importante : c’est la première de notre nouvelle structure : l’EPCC ATRIUM MARTINIQUE. Cette 10ème édition des RENCONTRES CINEMAS sera l’occasion de décliner les axes majeurs de notre action tout en offrant au public Martiniquais un vrai moment festif.

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« La ronde de sécurité », une pièce de Guy Froissy, m.e.s de José Exélis

EPCC-Atrium le 11/06/2015 à 20 h

ronde_de_nuitUne reprise 22 ans après sa création en Martinique ou l’art de faire du neuf avec du vieux? 🙂

Une nuit, à proximité d’une cité dans un parking, un homme se promène quand surgit de l’ombre un homme armé. L’homme au fusil commence une interrogatoire musclé qui peu à peu, tourne au rapport de forces, au cauchemar psychologique. Une mise en abyme de deux hommes.
D’où viennent-ils ces inquisiteurs, censeurs, justiciers d’un jour, professeurs de savoir-faire et autres redresseurs de tort ?
Qui sont-ils pour s’arroger le droit de fouiner dans la vie des autres et d’en disposer ; pour émettre, sans douter, tant d’avis péremptoires et jugements définitifs ?
Le citoyen vigile de La Ronde de sécurité est le produit que sécrète une société malade de ses peurs, de ses faiblesses, de sa brutalité et de sa haine : ses monstres.

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Les Berlick aux Trois-Ilets : animations de clôture de la saison culturelle

Du 11 au 14 juin 2015. Voir les horaires ci-après

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Chaque année l’association Les Berlicks propose un spectacle de fin d’année pour tous ses ateliers de théâtre.
Berlick est le nom qu’un bonimenteur de théâtre de Guignol donna à l’un de ses personnages: Un diable noir et facétieux qui impressionna la mère d’Alexandre Dumas au point de lui inspirer le surnom qu’elle donna à son fils dès la naissance de celui-ci. Inscrit dans sa société et plein de l’énergie vitale de sa Caraïbe originelle, ce Berlick a donné à la littérature populaire une place digne de respect.
Un diable noir d’auteur qui, avec talent et sans vergogne, continue à faire rêver ses lecteurs ! La Compagnie rend ainsi hommage à une liberté de créer, de penser et de transmettre une vision métissée
de notre monde.

Jeudi 11: 19h30
Représentation théâtrale
Front de Mer du Bourg
Chaque année l’association Les Berlicks propose un spectacle de fin d’année pour tous ses ateliers de théâtre.
Les Berlicks 0696 22 58 63

Vendredi 12: 18h30
Spectacle de l’association Les Voix Liées
Front de Mer du Bourg
Une nouvelle association qui propose des cours de chant et nous invite à une comédie musicale.

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« Révoléo », de la compagnie Flamenco Vivo

Au T.A.C. du 11/06 au 13/06/2015 19h 30

revoleo-1Luis de la Carrasca, plus que jamais de son époque, plonge dans ses racines andalouses pour nous offrir ce nouveau spectacle qui réunit avec passion un flamenco authentique aux accents modernes.
Au début du spectacle, il a voulu exprimer son sentiment vis à vis de la situation socio-économique de l’Espagne et de l’Europe en général.
Luis de la Carrasca au chant, José Luis Dominguez à la guitare, Kadu Gomez aux percussions, Ana Pérez et Kuky Santiago à la danse prennent possession de la scène et transmettent l’émotion, la puissance et l’énergie d’un flamenco nouveau … à l’état pur.
Le public se laisse emporter par l’enthousiasme de ces artistes talentueux jusqu’à frémir de plaisir !
«Revoleo» veut dire mouvement rapide, tourbillon, agitation ! Et dans ce spectacle c’est au sens propre et figuré qu’il est représenté.
Exprimer, communiquer, transmettre un maximum d’informations dans un minimum de temps. Cette énergie se retrouve également dans la peinture d’Ingrid Christoffels qui a servi de visuel au spectacle de Luis de la Carrasca.
Des siècles sont passés jusqu’à nos jours pour arriver au Flamenco d’aujourd’hui.

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« La mastication des morts », par l’ADAPACS au lycée Schoelcher

— Par Roland Sabra —

la_mastication_des_mortsPatrick Kermann définit son théâtre ainsi : « Le théâtre est le territoire de la mort, ce lieu rituel où les vivants tentent la communication avec l’au-delà. Sur scène, dans une balance incessante entre incarnation et désincarnation, matériel et immatériel, visible et invisible, apparaissent des fantômes qui portent la parole des morts, pour nous encore et tout juste vivants ».
Il présente « La Mastication des morts de cette façon : « C’est en visitant un petit cimetière de la campagne française que m’est venue l’idée de construire une « polyphonie de l’au-delà » en redonnant la parole aux centaines de défunts enterrés depuis un siècle à Moret-sur-Raguse, village symbolique inventé de toutes pièces…
Mais avant d’en arriver là, j’ai fait un tour de France des nécropoles rurales et j’ai réuni un ensemble de noms aux consonances bien françaises afin d’exclure tout exotisme. Hormis la géographie, purement imaginaire, du village en question, tout ce que je raconte dans ma pièce est authentique, au détail près, petite histoire et grande Histoire entremêlées.
La mastication des morts est un « oratorio in progress ».

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En attendant Godot : Laurel et Hardy chez Beckett

— Par Annie Chénieux —
Jean-Pierre Vincent a présenté sa dernière mise en scène à Théâtre en mai, à Dijon. Le festival a mis en vedette la vitalité des jeunes compagnies et les talents de demain.

Benoit Lambert l’avait annoncé à la fin de l’édition dernière, la 26ème édition de Théâtre en mai serait placée, après celui de Pierre Debauche l’an dernier, sous le parrainage d’une autre figure emblématique du théâtre français, et un maître pour lui : Jean-Pierre Vincent. Autant dire un symbole, dans le contexte actuel. Et le débat qui s’est tenu dans le foyer du Grand Théâtre, le dimanche 24 mai, a montré l’énergie, la curiosité et l’éternelle présence de celui qui a débuté au côté de Patrice Chéreau dans les années 60.

Intarissable sur son parcours, de la compagnie Vincent-Jourdheuil au TNS, à la Comédie-Française, les années ont été riches en aventures artistiques, humaines, politiques. S’il pense que « le théâtre doit répondre à l’actualité », il n’est pas pour autant « un art de l’actualité ». Il est « le lieu où les gens se réunissent pour élargir leur idée du monde. 

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Marc Cary : jazz, électro, hip-hop et musiques du monde

« Rhodes Ahead, Vol 2 » que l’on peut qualifier de « jazz psychédélique » – un jazz initié par Miles Davis avec « A Silent Way », poursuivi de « Bitches Brew », un jazz électronique de feu, avec des éléments électro, drum’n’bass, transe, ambiant, rock et musiques du monde – est particulièrement inspiré par la musique marocaine, qui a profondément influencé Marc Cary ors de son voyage au Gnaoua Festival de 2013.

La colonne vertébrale de sa musique repose sur un axe double : d’une part, la transe rythmique de Marc Cary révélant toute sa magie du clavier grâce à la sensibilité « techno » de sa production et ses compétences à la programmation, et d’autre part le jeu tranchant, presque surhumain, du batteur Terreon Gully, qui impulse à cet album une « drum-machine » inondée de vibrations soul inégalée dans le genre… Sameer Gupta aux tablas et Tarus Mateen à la contrebasse complètent l’équipe en parfaite symbiose avec la transe induite par la complicité du clavier et de la batterie. Igmar Thomas, trompettiste invité, finit d’enflammer l’affaire, faisant clairement entendre sa filiation à Miles, tout en projetant le Rhodes Ahead Trio vers un jazz du futur.

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« Crise de mères » : le goût amer de la famille

Au T.A.C. les 5 &  6 juin 2015 à 19h 30

crise_des_meresPour sa cinquième pièce, Martial Courcier a choisi le thème des conflits familiaux. Entre ses deux filles, son gendre et son petit-fils, les excès d’une mère possessive provoquent un grand déballage aux conséquences inattendues.
Elle est veuve depuis quinze ans, mais n’a pas encore fait le deuil de son mari qu’elle idolâtre. C’est dire si Solange se raccroche à ses filles comme à des bouées de sauvetage. Jamais coupé, le cordon ombilical est plus résistant que jamais. Pour Bernard, que des travaux ont obligé à venir s’installer chez sa belle-mère, la tache n’est pas simple, d’autant que la naissance de son garçon rend la mère et la grand-mère un peu hystériques. Les voilà en permanence autour de l’enfant qu’elles rebaptisent Oscar, au prétexte que son véritable prénom n’est pas très joli ! La sœur cadette rentre des USA, un peu perturbée et sans travail. Sur ces entrefaites, Bernard met la main sur une lettre compromettante. Aucun doute possible, le père d’Alice a eu une maîtresse. La nouvelle pouvant tuer Solange, on lui cache tout jusqu’au moment où elle tombe sur la missive.

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« La mastication des morts » au théâtre du lycée Schoelcher

Les 5 & 6 juin 2015 à 19h 30

mastication_des_mortsC’est en visitant un petit cimetière de la campagne française que m’est venue l’idée de construire une « polyphonie de l’au-delà » en redonnant la parole aux centaines de défunts enterrés depuis un siècle à Moret-sur-Raguse, village symbolique inventé de toutes pièces…
Mais avant d’en arriver là, j’ai fait un tour de France des nécropoles rurales et j’ai réuni un ensemble de noms aux consonances bien françaises afin d’exclure tout exotisme. Hormis la géographie, purement imaginaire, du village en question, tout ce que je raconte dans ma pièce est authentique, au détail près, petite histoire et grande Histoire entremêlées.
La mastication des morts est un « oratorio in progress ». C’est un travail sur le nombre et la mémoire, la petite mémoire fragile d’une multitude de voix qui s’inscrivent dans l’histoire d’une communauté.
Il s’agit, dans l’accumulation des habitants du cimetière de Moret-sur-Raguse, d’entendre la singularité de chacun, sa langue propre qui, surgie d’outre-tombe, par-delà les corps, fait résonner en nous, morts en sursis, ces vivants d’un autre monde… De ce point de vue, La mastication des morts est une joyeuse tentative de réconciliation avec la mort que notre époque évacue systématiquement.

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Costa-Gavras en visite à Cuba : Il y a des principes que je ne veux pas changer

costa-gravras_cubaPour la presse qui offre régulièrement une couverture au Festival du Cinéma Français, la rencontre avec la délégation de cinéastes français présente à La Havane avait un attrait particulier cette année : parmi ses membres se trouvait Costa-Gavras, une légende de la cinématographie contemporaine.

Dès qu’il est entré dans la salle il a été entouré par certains de ses collègues de la Cinémathèque de Cuba et par des journalistes afin de soutenir, même de manière collective, un dialogue avec l’admiré metteur en scène de Z, d’État de siège ou de Music Box, parmi de nombreux autres films dans lesquels il montre avec une maestria artistique ses préoccupations sociales et politiques.

Grâce à Nouredine Essadi, fondateur du Festival avec Christophe Barratier, nous avons obtenu un bref échange avant le début de la conférence de presse avec ceux qui sont venus à La Havane pour présenter leurs films.

Dans un espagnol précaire, non dénuée de sens de l’humour, Costa-Gavras a commencé le dialogue, entouré de microphones :

~Pour moi c’est toujours un plaisir et une fierté d’être à Cuba où je suis venu quatre ou cinq fois.

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« Abstraction » – Quand le hip-hop rejoint la danse contemporaine

— Par Selim Lander —

Abstraction (affiche)Scotché, nous étions ! Mais que se passe-t-il donc en Martinique ? Pourquoi la grande salle de l’Atrium ne débordait-elle pas ce 30 mai 2015 ? Un samedi soir qui plus est – au jour et à l’heure où, traditionnellement, on « sort » ! –, alors que le programme était propre à réunir aussi bien les plus jeunes (le hip-hop) que les plus âgés (le bélé programmé en deuxième partie). Et pourquoi, surtout, la première partie n’a-t-elle pas suscité davantage d’enthousiasme de la part des spectateurs présents, alors qu’il s’agissait d’une représentation de classe internationale ? Certes, il y eut des applaudissements, et même nourris, mais ils se sont interrompus bien plus vite qu’ils n’auraient dû.

Scotché, nous étions: par Abstraction, la pièce de hip-hop. On se fait trop facilement des idées sur une pratique considérée souvent davantage comme un sport que comme un art. Tout le monde a vu, une fois ou l’autre, des adeptes de cette forme d’expression s’exhiber sur un coin de trottoir. On admire éventuellement la prouesse physique et, le plus souvent, on ne va pas chercher plus loin.

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Dans la solitude des champs de coton : au coeur du désir

— Par Michaël Bloch —

Anne Alvaro et Audrey Bonnet jouent les personnages de Koltès. Les premières représentations ont eu lieu dans un centre commercial.

« Un deal est un acte commercial (…) indépendamment des heures d’ouverture des lieux« . Et c’est bien de cela dont il s’est agi dans le centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon, en soirée, du 13 au 23 mai dernier. Après la fermeture des magasins, deux personnages de fiction se sont rencontrés, ceux de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton. Non seulement le metteur en scène Roland Auzet a eu l’idée de créer ce spectacle hors les murs du Théâtre des Célestins de Lyon, dans un centre commercial, mais il en a confié les rôles à deux femmes, et c’est une première. Deux audaces, et un pari réussi.

Patrice Chéreau a marqué de son empreinte le théâtre de Koltès, qu’il a fait découvrir, notamment Dans la solitude des champs de coton, créée au Théâtre des Amandiers de Nanterre en 1987. Un an plus tard, il avait repris, le rôle du dealer, avec Pascal Greggory.

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Courtes Lignes est de retour

— Par Selim Lander —

Diable d'hommeCourtes Lignes est de retour en Martinique, comme chaque année à la même époque. Régulièrement invitée dans le cadre du festival du théâtre amateur, cette compagnie guadeloupéenne remplit régulièrement le Théâtre municipal pendant cinq représentations, une performance qu’aucune des autres compagnies amateurs se produisant pendant le festival ne saurait – jusqu’à preuve du contraire – reproduire. Ce succès a évidemment son explication : une notoriété qui s’est bâtie au fil des années et ne cesse – visiblement – de croître ; la qualité de l’interprétation, parfois excellente et toujours au moins honnête, alors qu’elle peut être catastrophique chez certaines autres troupes ; enfin un répertoire, celui du théâtre de boulevard, à peu près complètement délaissé en Martinique. Or, s’il faut en croire la fréquentation des théâtres parisiens privés (ceux qui sont capables de gagner assez d’argent pour rémunérer correctement les auteurs, comédiens, techniciens, etc. sans faire appel à des subventions), le vrai théâtre populaire (celui qui correspond aux attentes des amateurs), c’est peut-être celui-là. Evidemment cela se discute, car ces amateurs-là ne sont pas le peuple au sens restrictif, celui par exemple de la formule senatus populusque romanus ou de La Bruyère (« il y a le peuple qui est opposé aux grands, c’est la populace et la multitude »).

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Expressions diverses à l’Atrium

— Par Selim Lander —

Mon corps est le corps de tout le monde (affiche)Une soirée pas comme les autres que celle du 28 mai 2015. Cette soirée s’inscrivant dans le cadre de la biennale de la danse en Martinique, les spectateurs s’attendaient à assister à un spectacle de danse, ou plutôt deux enchaînés comme annoncé sur le programme. D’abord l’une des « Mythologie actuelles de Guadeloupe » produites par l’Artchipel, en l’occurrence une « Mythologie sportive » consacrée à Marie-José Perec. Ensuite une production martiniquaise de la compagnie Art&Fact, quelque chose sur le corps (humain) et les contraintes qui pèsent sur lui.

Arrivé(s) sur les lieux, nous apprenons qu’un interlude poétique est prévu dans le Patio avec Joby Bernabé. Nous n’étions pas venus pour cela mais pourquoi pas ? Joby (qui expose concurremment ses œuvres au premier étage de l’EPCC) est apprécié en Martinique pour la qualité de ses textes et son art de les interpréter. Hélas, comme trop souvent, l’usage du micro dans un espace dont l’acoustique n’a pas été étudiée pour cela, s’est avéré pour le moins contre-productif. Puisqu’il s’agissait avant tout, semble-t-il, d’occuper le temps du changement de décor dans la salle Frantz Fanon (au demeurant assez simple : remplacer des rideaux blancs par des rideaux noirs), il eût été sans doute plus judicieux, après avoir fermé l’espace scénique, d’installer le conteur-poète à l’avant-scène de la salle Frantz Fanon, et l’on aurait d’ailleurs pu se dispenser, pour une fois, de lui donner un micro.

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Cannes. Partition en mode mineur pour un Festival majeur

— Par Dominique Widemann —

palmares_cannes_2015_retourBilan. Une sélection officielle qui laissait à désirer, un palmarès qui voit les productions françaises emporter 
la mise dans un univers cinématographique autrement plus vaste.

Un sentiment d’insatisfaction s’est levé sur la Croisette dès les premiers jours du Festival au vu des films de la compétition officielle. Sentiment rituel quand les goûts de chacun, qui ne sont pas à débattre, peinent quoi qu’il arrive à s’arrimer à un véritable enthousiasme. D’ordinaire, seuls quelques grincheux chroniques conservent cette disposition, parfois accolée à la pensée magique d’un passé idéal dont les exemples s’avèrent souvent introuvables. Ce sont les grands films qui rejaillissent. Ceux qui nous ont émus, enchantés, bouleversés, bousculés, sans mettre tout le monde d’accord. On peut même s’écharper à défendre « les siens », « son réalisateur », « sa palme », compte tenu de la souveraineté des jurys et des points de vue à l’emporte-pièce de la critique à chaud. Qui n’a pas, avec le recul du temps, mangé son chapeau, jette la première ligne⋅ L’effet déceptif persiste⋅ À une exception, celle du film le Fils de Saul, premier long métrage du cinéaste hongrois Laszlo Nemez.

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« Miles & mes danses de mauvais nègre »

Samedi 30 mai 20h au Domaine de Fonds Saint-Jacques à La Purgerie
Territoire en culture avec l’EPCC Atrium Martinique

miles_danses_negre-2Deux hommes, deux génies incontournables du XXe siècle, l’un musicien (Miles Davis) né au sein d’une famille bourgeoise afro américaine, l’autre (Aimé Césaire) poète et écrivain , chantre de la Négritude. Deux rebelles, deux écorchés vifs : l’un utilise sa trompette, l’autre sa plume.
Inlassablement ils dénonceront chacun à leur manière les oppressions en utilisant la puissance incantatoire des images et des sons. Rejetant tout carcan, fut il académique ou idéologique. Tout au long de sa carrière, nonobstant les critiques, Miles Davis refusera d’être le représentant d’un seul courant musical, issu du hard bop, il donnera naissance au jazz « cool » puis atteindra sa pleine maturation au cours de sa période « électrique ». Aimé Césaire refusera d’être l’instrument au service d’une idéologie et de toutes les thèses esthétiques imposées.
La poésie d’Aimé Césaire d’abord solaire (Cahier d’un Retour au Pays Natal, Soleil Cou Coupé) deviendra ensuite volcanique (Ferrements, Moi Laminaire). Ne dit-on pas d’ailleurs que sa poésie est péléenne ?

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« Moi… Marie Philomène Roptus, dite Surprise, dite Lumina Sophie »

29 mai 2015 19h à La Maison Rouge

lumina_sophie-2La Maison Rouge : Maison des Arts vous présente  « Moi… Marie Philomène Roptus, dite Surprise, dite Lumina Sophie », solo chorégraphique interprétée par Christiane Emmanuel. Ce solo a été dansé dans le bagne de Saint-Laurent du Maroni en Guyane lors du festival les Tréteaux 2013 organisé par Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci. A cette occasion, nous recevrons l’historienne, Marie-Hélène LEOTIN qui nous fera l’honneur de présenter Lumina Sophie, héroïne de notre histoire.
«Lumina Sophie dite « Surprise » est sans conteste l’une des figures emblématiques de la résistance et de la révolution sociale martiniquaise.  Issue d’un milieu modeste elle grandira dans un contexte d’abolition post esclavagiste mais surtout dans un courant socio politique très vif. Cette jeune femme courageuse et solidaire sera acteur d’évènements majeurs de notre île.»

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Palme d’Or : Un tigre dans la jungle des banlieues

— Par Dominique Widemann —

dheepanProtéger les siens : la guerre entre gangs fera renaitre chez Dheepan fureur et ferveur de combattant.
Photo : Why Productions
« Dheepan », de Jacques Audiard. France, 1 h 50. Le nouveau film de Jacques Audiard s’enracine au Sri Lanka et met en scène des Tamouls dans le chaos d’une cité française. Une sorte d’épopée qui laisse sur sa fin.

Existerait-il en Europe un eldorado pour les migrants ? Une île au trésor, un paradis de paix que l’on atteindrait à partir du Havre ? Le film de Jacques Audiard installe son prologue en territoire de guerre. Au Sri Lanka, les Tamouls viennent d’être défaits par les forces gouvernementales. Dheepan (Jesuthasan Antonythasan) est l’un de ces combattants tamouls, un tigre. Entouré des rares rescapés de sa section, il ajoute son uniforme à la dernière jonchée d’un bûcher funéraire.
Traqué par la police, 
trimballé de foyer en foyer

Au camp de réfugiés d’où s’entament les exils, on privilégie les familles. Yalini (Kalieaswari Srinivasan), une femme seule, emprunte une fillette qui a perdu les siens. Au rythme de l’urgence, dans la frénésie du passage, Dheepan, Yalini et la petite Illayaal (Claudine Vinasithamby) se transformeront à vue en famille de crise prête à larguer les amarres.

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 » La Vie de Galilée « , plus actuel que jamais

— Par Brigitte Enguerand —

la_vie_galileeC’est un soir de janvier 2015, à Lille. Deux semaines exactement après les attentats de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes. La grande salle du Théâtre du Nord est pleine à craquer. Et près de quatre heures durant, cette salle retient son souffle, tant ce qu’on lui raconte résonne avec les interrogations, les angoisses, la stupéfaction, la sidération, ce qu’on vient de vivre.

Le spectacle qui suscite une telle écoute, cette concentration collective tellement intense qu’elle en devient palpable, c’est La Vie de Galilée, de Bertolt Brecht, mis en scène par Jean-François Sivadier avec sa formidable troupe de comédiens. A cette date, le spectacle a déjà 13 ans d’âge. Il semble avoir été créé la veille. Mais, comme un bon whisky ou un bon vin, il s’est bonifié avec le temps. La pièce de Brecht y apparaît plus jeune que jamais, qui conte la vie du savant et la révolution aux conséquences incalculables qu’il a initiée en découvrant que la Terre n’était pas le centre du monde, mais qu’elle tournait autour du Soleil.

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Cannes 2015 : le palmarès

cannes_palme_dorLe jury du Festival de Cannes, présidé parJoel et Ethan Coen, a décerné…

Palme d’or : Dheepan, de Jacques Audiard. 

Grand prix : le Fils de Saul, du Hongrois Laszlo Nemes. 

Prix du Jury au Grec Yórgos Lánthimos, pour The Lobster.

Prix de la mise en scène : Hou Hsiao-Hsien, pour The Assassin.

Double prix d’interprétation féminine : Rooney Mara dans Carol, et Emmanuelle Bercot dans Mon Roi.

Prix de l’interprétation masculine : Vincent Lindon pour La Loi du marché.

La palme d’honneur est atribuée à la cinéaste Agnès Varda

*****

Voir des extraits des films récompensés.

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«La loi du marché» ou comment échapper à la réification?

— ParCorine Peluchon —

la_loi_du_marcheL’homme a refusé de mener un combat contre l’entreprise qui l’a licencié pour préserver sa «santé mentale». Contraint de se vendre comme une chose il veut, encore une fois, sauver sa dignité.

Le film de Stéphane Brizé, La Loi du marché, est un grand film dont on ne sort pas indemne. Cela n’est pas seulement dû à l’empathie que l’on éprouve pour le personnage principal incarné par Vincent Lindon, Thierry Taugourdeau, un chômeur de plus de cinquante ans qui a du mal à retrouver du travail après un licenciement. La force et l’originalité de ce film consistent à montrer l’impact de l’organisation du travail sur la subjectivité et sur nos rapports avec les autres. Nous sommes en présence d’un système que nous pouvons, faute de mieux, appeler «capitalisme», à condition d’ajouter qu’il ne se caractérise pas exclusivement par le fait que le profit ou la loi du marché règnent en maîtres, mais par l’existence de dispositifs qui fabriquent la réification, c’est-à-dire que les individus développent la tendance à éprouver leurs désirs et leurs buts selon le modèle de choses manipulables.

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« Diable d’homme ». Boite à malice

Au T.A.C. les 28/29/30 mai 2015 à 19h 30

diable_d_homme— Par Christian Antourel —

Attention aux idées reçues ! Qui dit amateur ne dit pas obligatoirement médiocre, et les spectacles présentés cette année à cette 9ème Rencontre de Théâtre Amateur, le prouvent une fois encore.

Une directrice énergique, de jolies jeunes femmes qui papotent, une secrétaire qui radote. Quoi de plus normal dans cette agence d’intérim si ce n’était le Diable qui se glissant dans la peau d’un homme d’affaires respectable, aidé de pouvoirs surnaturels et de la complicité d’un suppôt ne venait y semer un vent de désordres en manipulant ces femmes comme des marionnettes. Nous voici transporté par ce conte moderne au fait d’une pure comédie ou le surnaturel fait la nique à la magie ambiante. La pièce débordante d’humours et de tendresse rebondit de circonstances autant causasses qu’inquiétantes et où le Mal le dispute au Bien. Il s’agit pour Satan de faire commettre à ces femmes d’improbables péchés. Nous pourrons nous rincer l’œil et l’âme tout en nous abreuvant les neurones.

D’insondables failles psychiques

Comprendre la fragilité de l’âme humaine, voir comment des existences, somme toute banales, peuvent basculer dans le crime, l’escroquerie, le suicide, ou la luxure, le tout dans une érudition théâtrale jubilatoire et sans
Faille.

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Grégory Privat : nommé aux Victoires du Jazz 2015

victoires_du_jazz-2015Les Victoires du jazz sont une cérémonie annuelle française de récompenses consacrées au jazz. Apparus d’abord au sein des Victoires de la musique en 1986, puis décernés au sein des Victoires de la musique classique à partir de 1994, les trophées liés au jazz font l’objet d’une cérémonie spécifique, baptisée « Victoires du jazz », depuis 2002.

En 2015, pour leur 13ème édition, Les Victoires du Jazz investissent la scène du Théâtre de la Mer à Sète pour une soirée de live en public le mercredi 24 juin.

La critique musicale est quasiment unanime. Le millésime 2015 des nominations aux Victoires du jazz est un excellent millésime.

Parmi les nommés de cette 13ème édition figure Grégory Privat, pianiste de Jazz caribéen né en Martiniqueen Décembre 1984. Il est considéré comme l’un des grands talents de la nouvelle scène jazz française. L’influence musicale de son père José Privat, pianiste du groupe Malavoi, lui donne les fondements essentiels du musicien qu’il est devenu aujourd’hui. En 2009, il crée sa nouvelle formation en quintet, réunissant la plupart de ses compositions, avec laquelle il se produit dans de grands clubs deJazz et festivals en Europe.

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« Alarmes, etc » : un ton en dessous !

— Par Roland Sabra —

alarmes_etc-3En 2012 elle nous présentait « Batailles », en 2013 c’était « Théâtre sans animaux« , cette année elle nous a proposé «  Alarmes, etc. » « Elle »,  c’est Julie Mauduech et sa compagnie « Les comédiens ». Trois pièces issues du théâtre à sketches, ce théâtre souvent humoristique qui se moque de nos travers. « Alarmes » est une pièce de Michael Frayn composée de huit scénettes. Julie Mauduech en a retenu six et le spectacle commence avec celle qui donne son nom à l’ensemble et qui se veut une satire de notre asservissement à ces machines qui envahissent notre univers quotidien. Du presse-purée de Moulinex qui « libère la femme », dans les années cinquante du siècle dernier, à nos addictions actuelles à l’Internet et aux smartphones le chemin est le même, celui qui conduit des mirages de l’émancipation aux sombres élans de l’aliénation. « Chambres doubles » et « Faux départ » relèvent une critique amusée du tourisme de masse que l’on entasse chaque soir dans des hôtels en tout point identiques à ceux de la veille et à ceux du lendemain.

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