Catégorie : Arts de la scène

Créole jazz à l’Atrium

— Par Selim Lander —

pianoEn prélude à la fête de la musique, l’EPCC programmait ce samedi 20 juin 2015 cinq pianistes jazz, martiniquais au moins d’origine. Une nouvelle fois, la preuve était faite de l’engouement du public  pour la musique. La grande salle de l’Atrium était en effet quasi-remplie alors que le Théâtre municipal programmait lui-même, ce soir-là, trois concerts consécutifs et qu’un autre événement musical se déroulait sur la Savane. Laissons de côté ce dernier qui visait son propre public ; la concomitance des concerts de l’Atrium et du Théâtre municipal n’est pas sans laisser quelques regrets, car de nombreux auditeurs de l’un auraient bien voulu écouter les autres (et réciproquement). Sans vouloir offenser personne, on ne peut que déplorer cette concurrence qui n’a pas lieu d’être.

Encore la grande salle de l’Atrium était-elle à peu près pleine ce 20 juin au soir. Il n’en va plus de même lorsque les événements qui se font concurrence à la même date s’adressent à un public potentiellement moins important. Ainsi fut-il, le 30 mai dernier, lorsque trois spectacles de danse se déroulèrent simultanément.

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Gallotta sur les pas d’Albert Camus

— Par Muriel Steinmetz —

À Grenoble, le chorégraphe s’inspire de « l’Étranger », qui lui parle secrètement de son enfance algérienne et de la mort de sa propre mère.

Jean-Claude Gallotta livre sa version de l’Étranger de Camus à la MC2 de Grenoble (1) « Je cherchais un sujet pour un trio, dit-il, et je rangeais des affaires de ma mère qui venait de mourir. Tout à coup, je vois des photos d’elle à Oran, en Algérie, et plein de choses me reviennent. » Gallotta y a vécu au milieu des années 1950. Le texte de Camus s’ouvre sur ces mots : « Aujourd’hui, maman est morte. »

Meursault va ainsi du décès de sa mère au meurtre qu’il commet.
Une gestuelle épurée

Pas de décor. Gallotta se déprend de toute logique spectaculaire apparente. Sur la musique prenante de Strigall (Antoine Strippoli), les trois danseurs, deux femmes, un homme, incarnent indifféremment les personnages du roman ; Thierry Verger jouant tour à tour Meursault, Salamano et l’Arabe ; Ximena Figueroa et Béatrice Warrand figurant de loin Marie – la maîtresse –, la mère, des prostituées.

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R.C.M. 2015 : La Vierge mise à nu par ses prétendants

la_vierge_mise_a_nu— Par Roland Sabra —

La Vierge mise à nu par ses prétendants est le troisième élément de la trilogie qui a permis de découvrir Hong Sang-soo en France. C’était hier, en 2003. Les deux autres films étaient «  Le jour ou le cochon est tombé dans le puits », titre qui est la reprise d’un proverbe populaire coréen pour évoquer un jour où tout va mal et pied de nez à l’effondrement de la dictature militaire en Corée du Sud, l’autre film s’intitulait «  Pouvoir dans la province de Kangwon ».
« La Vierge mise à nu par ses prétendants » dont le titre est clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » est le seul de la trilogie en noir et blanc. Comme toujours dans l’œuvre de Hong Sang-soo on retrouve le procédé de la ronde avec une découpe en deux, voire plus rarement trois parties. La ronde pour mieux signifier, l’enfermement, l’absence de départ et d’arrivée, l’infini d’un processus immuable, la chose et son mouvement pris dans un éternel recommencement.

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RCM 2015 – Celle qui ne voulait pas

Hong Sang Soo : La Vierge mise à nu par ses prétendants

la_vierge_qui_voulait_pas-2—- Par Selim Lander —

Plus de deux heures d’horloge avant que la vierge ne consente à renoncer à son pucelage !  Dans la vraie vie, ça ne serait pas bien long, et même pas long du tout. On dirait d’une qui exigerait si peu avant de succomber qu’elle est une fille facile. Cependant, au cinéma, le temps est arbitraire. Un film de deux heures peut raconter minute par minute une action qui prend précisément 120 minutes. Il peut aussi bien raconter – condenser en l’occurrence – une histoire qui s’étire sur plusieurs siècles. Dans le film d’Hong Sang Soo (HSS), la vierge effarouchée dit non pendant des jours et des semaines et même des mois avant de se décider. Entretemps, elle aura néanmoins couché, ou plutôt nous l’aurons aperçue couchée dans le même lit qu’un homme, sans qu’elle veuille ailler au-delà d’un flirt dont on ne dira pas qu’il était aussi frustrant pour elle que pour lui, même s’il le fut, sans nul doute, pour le mâle considéré.

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R.C.M. 2015 : impressions fragmentaires avant clôture!

— Par Roland Sabra —

Impressions est le mot qui vient à l’esprit après une semaine intense en projections de films divers et variés.

Impressions tout d’abord et avant toute autre chose pour la belle rétrospective Hong Sang-soo, qui lentement a su mobiliser un public que rien de prédisposait à la découverte d’un cinéaste coréen, plus connu en France que dans son propre pays et totalement ignoré en Martinique, à l’exception de la poignée de spectateurs qui avaient eu la chance de voir  « Haewon et les hommes » il y a deux ans de cela. Impressions donc parce que, c’est devenu un truisme que de l’écrire, Hong Sang-soo s’inscrit dans la veine du cinéma impressionniste. Il est de ceux à l’identité suffisamment charpentée qui peuvent accueillir l’autre. Il reconnait volontiers la dette qu’il a vis à vis d’auteurs occidentaux qu’il s’agisse de Robert Bresson, d’Éric Rohmer, de Luis Buñuel, de Jean Vigo, de Friedrich Wilhelm Murnau, de peintre comme Cézanne, d’écrivain comme André Gide. Son troisième film qu’il réalise en 2000 s’intitule  « La vierge mise à nu par ses prétendants », comme un clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » .

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R.C.M. 2015 : « Hill of freedom », une petite merveille!

— Par Roland Sabra —

hill_of_freedomUn film épistolaire en rupture avec le mouvement du temps. Won, une femme de Séoul reçoit par la poste un paquet de lettres que Mori, un japonais lui a écrit lors d’une retour sur les lieux de leur rencontre deux ans auparavant. Elle avait repousser ses avance. Émue par ce qu’elle découvre elle laisse tomber dans un escalier les lettres qu’elle ramasse sans pouvoir les reclasser car elles ne comportent ni date ni pagination. Elle se pose dans un café et poursuit dans le désordre sa lecture des lettres de Mori dans lesquelles il lui décrit les personnages qu’il rencontre dans la guest-house ou il loge, y compris sa liaison avec la tenancière du restaurant « Hill of Freedom » où elle et lui se retrouvaient en ce temps où il était amoureux d’elle. Avec le temps va, tout s’en va. L’écriture des lettres a un effet cathartique sur la passion amoureuse de Mori qui va aller s’étiolant. Mais tout comme le fil chronologique des lettres s’est rompu le désinvestissement amoureux va connaître des avancées et des retours en arrière.

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R.C.M. 2015 : le programme

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Vendredi 19 juin 2015

19 h – Les Choix d’EdaAtrium

20h 30 – Réalité – Madiana

Lire ci-dessous une présentation des films.

Les Choix d’Eda
Un film de Jil Servant -2014 – 68’ produit par Palaviré Productions

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France) est une soprano française, originaire de la Martinique. Elle est la nièce de la femme de lettres et journaliste Paulette Nardal.

Elle étudie au Conservatoire de Paris avec Charles Panzéra et Susanne Decrais. Elle fait ses débuts à Nice en 1958, dans le rôle de Leïla dans Les Pêcheurs de perles. L’année suivante, elle paraît au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Papagena dans La Flûte enchantée.

Elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique en 1960, elle y chante Olympia, Lakmé, Rosine, Violetta, etc, et à l’Opéra de Paris en 1962, où elle s’impose en Lucia, Gilda, etc. À partir de 1966, elle entreprend une carrière internationale, chantant à Londres, Wexford, Lisbonne, Vienne, Salzbourg, Chicago, New York, etc.

Elle défend un vaste répertoire, allant de la musique baroque aux œuvres contemporaines, mais demeure une interprète d’élection de Mozart, notamment le rôle de Constanze dans L’Enlèvement au sérail, qu’elle chante dans le monde entier, mais également Donna Anna, Donna Elvira, Vittelia, Elettra.

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Le théâtre noir brésilien, un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne

theatre_noir_bresilienUn ouvrage de Christine DOUXAMI
Collection Logiques sociales
ISBN : 978- 2-343-06332-4 • 35 € • 322 pages
L’ouvrage de Christine Douxami « Le théâtre noir brésilien : un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne », met en avant les différentes formes artistiques et esthétiques du théâtre noir au Brésil de sa création en 1944 jusqu’à aujourd’hui. Ce théâtre constitue une réponse militante et artistique de la part de membres du groupe ethnique afro-brésilien à un sujet jusqu’aujourd’hui tabou au Brésil : la discrimination raciale qui émane de l’ensemble de la société brésilienne envers les populations afro-brésiliennes. Depuis 2001, le gouvernement fédéral brésilien met toutefois en avant des politiques d’action affirmative en faveur des populations noires et commence à admettre l’existence du racisme. Le théâtre noir a donc parallèlement connu un nouvel essor et traduit, tant en termes de dramaturgie qu’esthétiquement sur le plateau, les nouvelles aspirations des populations afro-brésiliennes. L’ouvrage, en soulignant le travail des précurseurs brésiliens dans ce domaine de l’art engagé et en montrant quels sont les choix artistiques et politiques actuels de ce théâtre de revendication identitaire est donc particulièrement actuel et nécessaire.

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RCM 2015 : « Turning gate » une porte ni ouverte, ni fermée !

— Par Roland Sabra —

turning_gate-400Le quatrième film de Hong Sang-soo que l’on a pu voir en France mais deuxième dans l’ordre de programmation des RCM 2015 est sans doute un des plus réussis du réalisateur coréen. On y retrouve des thématiques déjà déclinées qui sont celles d’un refus de la classification et de ce qu’elle implique comme catégorisation, hiérarchisation pour ne pas dire simplification réductrice. Hong Sang-soo cultive l’art de la disjonction inclusive avec pour conséquence de mettre ses personnages dans l’impossibilité de prendre une décision.
Gyung-soo est comédien dans la trentaine à qui l’on vient de refuser un rôle à Séoul. Désoeuvré il répond favorablement à l’invitation téléphonique quelque peu avinée d’une vieille connaissance lui proposant de venir le voir en province. Il lui présentera une amie proche, une danseuse qui dit-il l’apprécie beaucoup. Apprécier est un mot bien faible. La belle Myung-sook se révèle être raide dingue de Gyung-soo qui en retour n’éprouve pour elle qu’un désir vite déclinant⋅ Quand il découvre que son ami est lui véritablement amoureux de cette femme il décide de fuir par le train chez ses parents et c’est au cours de cet autre voyage qu’il rencontre une autre femme qui connait sur le bout des doigts sa carrière, les films qu’il a tourné, les pièces de théâtre qu’il a jouées.

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Les Rencontres Cinéma de Martinique (édition 2015) – Premières impressions

Ma Manman D’lo, Los Hongos.

— Par Selim Lander —

rcm_2015Prenant les « RCM », en marche, nous avons par définition raté beaucoup de choses. Quelques impressions néanmoins sur les premiers films visionnés. Parmi les courts métrages récompensés par le Prix de Court, seul le film couronné, Ma Manman D’lo, retient l’attention. Cette histoire d’un jeune garçon perturbé depuis la mort de sa maman, navigue avec bonheur entre réalisme et fantastique, entre jeux d’enfants et chagrin inguérissable. Les personnages sont émouvants, pas seulement celui du petit garçon, mais encore celui du père, veuf, impuissant à toucher le cœur de son fils. Et tant d’autres : ainsi cet homme qui vient de perdre son frère. Il y a des scènes relevant de l’ethnologie, comme la veillée mortuaire, ou chaque fois qu’intervient le quimboiseur (?), prêtre autoproclamé d’un culte improbable, acharné à rappeler la morte – ou plutôt son esprit – afin qu’elle revienne apaiser son fils. Ce film de Julien Silloray, tourné à Vieux Port, en Guadeloupe (?), est une plongée dans l’univers magico-religieux. Et le spectateur de s’interroger sur l’authenticité de ce qui lui est montré : ces rituels ont-ils toujours cour, ces croyances en les esprits sont-elles encore vivaces ?

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R.C.M. 2015 : « Under the skin » ou la mort à fleur de peau

— Par Roland Sabra —
under_the_skinElle parle peu. Elle vient d’un ailleurs incertain. Lointain. Très loin, d’une autre galaxie. Elle tue sans effusion de mots ou de sang. Dans le froid brouillard d’une banlieue de Glasgow elle cherche. Elle cherche à comprendre cette espèce qu’elle découvre, des êtres masculins, seuls, sans famille, qu’elle attire dans ses filets pour leur faire la peau. A bord d’une camionnette elle en repère un de cette espèce, le fait monter à bord, s’assure qu’il est bien seul, l’emmène dans une maison isolée et délabrée, à l’intérieur de laquelle se trouve un piège d’une beauté sublime. Elle se dépouille lentement de ses vêtements en reculant. Elle l’attire, l’appelle du regard. Elle marche sur une surface noire, liquide qui progressivement engloutit sa victime et finit par dissoudre l’intérieur du corps qu’il vient d’absorber. Ne reste que la peau comme un voile que la mer emporte. Et elle recommence⋅ Elle recommence jusqu’à se laisser contaminer par l’objet de sa quête.

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La danse, comme le diable au corps !

— Par Janine Bailly —
revoleo_ana-perezLe flamenco est d’abord un genre musical, puis une danse datant du XVIIIe siècle, et qui à l’origine se dansait seul. En tant que néophyte, je connaissais essentiellement le flamenco interprété par des duos de danseurs homme-femme, plus spectaculaire et plus facile d’accès, danse cérémonielle au cours de laquelle les protagonistes se tiennent par la force du regard et se défient sur le mode de l’agressivité, créant ainsi une sorte de compétition passionnelle, émotionnelle et sexuelle.
Au théâtre Aimé Césaire, ce ne fut pas à ce spectacle-là que le groupe Revoleo, fondé par Luis de la Carrasca, nous avait conviés en cette fin de semaine, les duos ayant en effet été l’exception, et le « maître » ayant lui-même précisé que l’idée était de « revisiter des palos peu connus ou peu interprétés » (palos : chants).
Il m’a donc été donné de découvrir un nouvel aspect de la culture espagnole, et si je fus d’abord déconcertée de ne pas retrouver mes repères, bien vite je me suis laissée convaincre par la fougue des solos, la passion communicative des danseurs, l’agilité démoniaque des pieds de la bailaora Ana Pérez, l’enthousiasme et la force de conviction du bailaor Kuky Santiago.

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R.C.M. 2015 : musique ET cinéma dites-vous?

A propos de Yo soy la salsa  & de Conte de cinéma mais aussi de Ram-Leela

conte&salsa— Par Roland Sabra —

L’intitulé de la 10ème édition des Rencontres Cinémas Martinique illustre assez bien les centres d’intérêts des spectateurs martiniquais : Musique et Cinéma et non pas Cinéma et Musique. L’ordre d’énumération est symptomatique. La Musique est première, le cinéma ne venant qu’en illustration de la vénérable dame. La soirée du 13 juin à l’Atrium en a été la caricature. Deux films programmés dans la salle Frantz Fanon. Conte de cinéma dans le cadre de la rétrospective consacrée au cinéaste coréen Hong Sang-soo et Yo soy la salsa un documentaire de Manuel Villalona. Moins de dix personnes pour le film coréen, une salle aux trois-quarts pleine pour le documentaire dominicain. Et pourtant ! L’intérêt cinématographique des deux prestations est inversement proportionnel au nombre de spectateurs mobilisés. Deux mots sur l’hagiographie musicale consacrée au pape de la Salsa, Johnny Pacheco, musicien, compositeur, arrangeur, producteur et directeur musical né en 1935 à Santiago de los Caballeros, en République dominicaine. Le titre du documentaire en lui même est porteur d’une béatification simplificatrice.

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« Revoleo » – L’art du flamenco

— Par Selim Lander —

RevoleoSalles combles pour les trois représentations de Revoleo, le spectacle en tournée du chanteur Luis de la Carrasca et de sa compagnie « Flamenco Livo ». À en croire les articles joints dans le dossier de presse, le succès rencontré par ce spectacle est général et n’est donc pas spécifique à la Martinique où la danseuse, la très ravissante Ana Pérez, se trouve avoir, paraît-il, quelques racines. Le même dossier de presse expose les intentions du meneur de jeu : « transmettre un message humain, d’espoir et d’amour », tout cela nous étant présenté comme la « mission première du flamenco qui doit absolument être perpétuée ». Dont acte. Remarquons simplement que pour le spectateur français lambda, qui ne comprend pas l’espagnol (ou est-ce de l’andalou ?) ce message humaniste est bien difficile à percevoir. Pour lui, il s’agit simplement de musique et de danse, ce qui n’est déjà pas si mal.

La compagnie Flamenco Vivo a la particularité d’être basée – contre toute attente – non pas à Grenade ou à Séville mais… en France, en Avignon.

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R.C.M 2015 : rétrospective Hong Sang-soo

Mercredi 17 juin 2015 19h 15Hill of Freedom – Atrium

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Hong Sang-soo, né le 25 octobre 1960 à Séoul, est un réalisateur et scénariste sud-coréen.

Fils d’un officier de l’armée sud-coréenne et d’une employée de maison de production cinématographique, Hong Sang-soo découvre le cinéma en regardant des films hollywoodiens à la télévision. Au cours d’une conversation bien arrosée, un homme de théâtre suggère à ce garçon désœuvré de se lancer dans la mise en scène. Hong Sang-soo s’inscrit alors à l’université de Chungang, à Séoul, dans le département « Théâtre et cinéma ». Il part vivre ensuite aux États-Unis, étudiant au College of Arts and Crafts de Californie et à l’Art Institute de Chicago, où il réalise plusieurs courts métrages expérimentaux.

Cet amoureux de Rohmer et de Cézanne, qui a vécu un an en France, connaît un choc esthétique en découvrant à 27 ans Le Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson, un film qui le convainc de se tourner vers un cinéma plus narratif. Il réalise en 1996 son premier long métrage, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits suivi deux ans plus tard par Le Pouvoir de la province de Kangwon (tourné en noir et blanc).

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La révolution de Fou Malade, en rap et dans la rue

— Par Fara C —

Catalyseur du mouvement Y en a marre au Sénégal, le visionnaire Fou Malade donne, avec son Bat’Haillons Blin-D, un concert lors de l’engagé Festival Africa Fête, à Marseille. Exceptionnel!

«Quitte le pouvoir: la révolte des Y en a marre», captivant documentaire d’Aïda Grovestins et Machteld Aardse, a inauguré hier le 11e Festival Africa Fête itinérant (FAFI), fondé pour perpétuer la mémoire du légendaire activiste culturel et politique Mamadou Konté (1948-2007), père de l’association Africa Fête. « Ce film montre très bien la force de Y en a Marre, qui a mobilisé autant de citoyens sénégalais en si peu de temps », souligne Cécile Rata, directrice à Marseille du FAFI.

Le charismatique rappeur Fou Malade a joué, avec son groupe Bat’Haillons Blin-D, un rôle décisif dans la réussite de Y en a marre, dont un des hauts faits de lutte a été l’éviction du président Wade. Il a utilisé la caisse de résonnance du hip hop pour appeler à un NTS (Nouveau Type de Sénégalais), et a convaincu la jeunesse à une inscription massive sur les listes électorales.

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« La Ronde de Sécurité » : mettre en scène la perversion

Par Selim Lander

Un homme qui en manipule un autre. Un pervers contre un pauvre innocent sans défense. Cet argument en forme de duel totalement déséquilibré au profit du méchant est rarement développé au théâtre, lequel répugne à la peinture du mal à l’état pur. Selon Schopenhauer, philosophe pessimiste – mais les pessimistes ont, hélas, trop souvent raison – l’homme est gouverné par trois déterminants principaux : l’égoïsme, la méchanceté et la pitié. Le pervers combine tout cela de la plus désastreuse façon : il ne pense qu’à son égo, n’éprouve aucune pitié et prend plaisir à faire le mal. La perspective de voir agir un tel personnage tout au long d’une pièce de théâtre n’est pas vraiment attrayante et c’est sans doute pourquoi les auteurs, s’ils n’échappent pas à la mise en scène d’individus malfaisants, évitent, en général, de leur consacrer une pièce entière. Ce qui n’empêche pas, évidemment, les exceptions. L’une des plus remarquables, en l’occurrence, est la pièce Big Shoot de Koffi Kwahulé : un bourreau ne cesse d’y torturer mentalement un pauvre type, pratiquement muet de bout en bout, qui meurt assassiné à la fin de la pièce.

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Théâtre à l’hôpital : « Pique-nique en campagne » au Centre Emma Ventura le 20/06/2015

pique-nique_hospital—Communiqué de presse —

La création 2015 « Pique-nique en campagne » sera présentée le 20 juin à 15H30 au réfectoire du Centre Emma Ventura (CEV). Elle sera offerte aux rési-dents, à leurs proches, aux bénévoles et aux agents du CEV ainsi qu’au public extérieur à l’hôpital.
Ce rendez-vous du 20 juin correspondra au lancement d’un nouveau projet nom-mé « Théâtre à l’hôpital: lire, répéter, jouer ». L’objectif est de favoriser l’accès à la culture pour les personnes qui en sont éloignées et d’impliquer, dans une dé-marche artistique et culturelle, l’établissement de santé dans sa globalité (patients, personnel soignant et administratif) avec le soutien de professionnels de la culture.
Concrètement:
• Des lectures seront proposées de novembre à juin aux centres hospitaliers par les comédiens professionnels de la compagnie.
• Des répétitions ouvertes et des représentations de fin de projet.
• Un second atelier réservé au personnel hospitalier verra le jour en janvier 2016.
Depuis le début de l’année, la compagnie de théâtre l’Autre Bord Compagnie dé-veloppe un partenariat avec le CHU Martinique (plus étroitement avec le Centre Emma Ventura) et avec la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique.

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Du théâtre de l’absurde à l’absurdité théâtrale…

« La Ronde de Sécurité », mise en scène (?) de José Exélis

— Par Roland Sabra —

Le public attendait d’autant plus de cette reprise de «La Ronde de Sécurité » qu’une grande partie de celui-ci n’avait pas vu la première version créée en 1993. Il y des reprises qui sont nécessaires. Elles sont, à l’instar de « Wopso » de Marius Gottin, des éléments du patrimoine, non pas national martiniquais, l’État-nation n’est en aucun cas l’horizon indépassable de l’avenir du pays, mais populaire, au sens noble du terme. Une autre raison concourrait à rendre l’attente plus vive. La thématique. Le théâtre de Guy Froissy est un théâtre incisif, décalé, qui à partir de situations insolites développe avec un talent certain une critique sociale lucide sur un ton qui emprunte à l’absurde. En l’occurrence, UN, c’est le nom que porte le personnage dans le texte de Froissy, l’autre se nommant DEUX. Monsieur DEUX donc, qui n’est qu’un parmi tant d’autres, sort un soir pour se changer les idées dans ce qui pourrait être une cité. Pour le théâtre de l’absurde le lieu importe peu.

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Ornette Coleman, célèbre saxophoniste, est mort à 85 ans.

colemanOrnette Coleman, né le 9 mars 1930 à Fort Worth (Texas) et mort le 11 juin 2015 à New York1, est un saxophoniste ténor et alto, trompettiste, violoniste et compositeur, précurseur majeur du free jazz.

À quatorze ans, il étudie le saxophone alto puis, deux ans plus tard, le saxophone ténor. Il commence par jouer dans des orchestres de rhythm and blues dans le Sud des États-Unis. Il s’installe à Los Angeles où il est contraint de travailler comme liftier tout en étudiant l’harmonie, la théorie musicale (largement en autodidacte) et en élaborant ce qui deviendra l’essentiel de son style, tant sur le plan harmonique que rythmique (frôlant l’atonalité soutenue par un tempo fluctuant).

Coleman épouse, en 1954, la poète Jayne Cortez (en) dont il divorce en 1964. Leur fils Denardo, nait en 19562.

L’accueil parmi ses pairs est mitigé, mais déjà il reçoit l’appui de certains d’entre eux. C’est le bassiste Red Mitchell qui le découvre. Il enregistre en 1958 son premier disque pour la firme Contemporary de Lester Koenig (« Something else! The Music Of Ornette Coleman », avec Don Cherry, Walter Norris (en), Don Payne, Billy Higgins), puis en 1959 « Tomorrow is the question!

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Le cinéma français ne peut plus rester un ghetto

La diversité, au cinéma comme ailleurs, doit devenir autre chose qu’un slogan fumeux.

mille_visages— Par Mille Visages —

Aujourd’hui, nous ne cessons de parler d’une crise de modèles dans notre société. Ajoutez à cela, des systèmes d’actions et de représentations complètement à côté de la plaque. Au niveau politique d’abord, lorsque l’on note le poids de l’abstention, toujours plus fort que n’importe quel parti politique, tellement à la hauteur des désillusions citoyennes. Mais dans le secteur culturel également, car c’est aussi là que les ségrégations sont les plus vivaces.
Un cinéma monochrome

Aujourd’hui, la crise est l’excuse qui ne suffit pas, car les échecs sont en place depuis trop longtemps. Il suffit d’ouvrir les yeux pour se mettre d’accord sur ce constat. Et ensuite, daigner réfléchir aux solutions qui s’imposent. Le grand pays que nous sommes doit pouvoir être capable de se regarder en face. Et notre cinéma, fort de son exception culturelle, envié dans le monde entier autant que notre sécurité sociale, souffre de son uniformité. Il ne peut plus continuer comme ça. Il n’a plus à se refermer ainsi.

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Ciné Lam’ : les films en juin 2015

cine_lamDans le cadre des rencontres cinéma, en partenariat avec EPCC Atrium Martinique, Ciné Lam’ propose les projections suivantes (Centre culturel Petit Bambou) Le Lamentin (Martinique) : Malavoi, Rue Cases-Nègres, Rise Up.

La rue Case Nègre : Le 12 juin à 19h

Rue Case-Nègres, (1983), chef-d’œuvre d’Euzhan Palcy, avec Garry Cadenat, Douta Seck, Darling Legitimus, Joseph René Corail… d’après un roman de Joseph Zobel La Rue Cases-Nègres (1950).

Malavoi : le 17 juin, 19h :

Malavoi, une histoire Martiniquaise. Un documentaire sur le plus grand groupe martiniquais de musique traditionnelle orchestrée. Malavoi est un nom mythique, évocateur du plus grand groupe des Antilles. Mais que sait-on réellement d’eux ?
Comment ont-ils commencé, qu’est-ce qui les a inspirés, quel malaise ont-ils traversé, comment se sont-ils renouvelés et comment ont-ils persisté sur l’échiquier musical international? Qu’évoquent-ils pour le public ? Malavoi de A à Z, Malavoi à nu après 40 ans de chanson à travers le monde.

Rise Up : le 18 juin, 19h :

Rise up : Il existe un endroit ou la musique ne sert pas seulement à divertir. C’est un mode de vie.

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Ciné Bokay Sen Piè : samedi 13 juin 2015 à 18h30, sur la place Bertin, à Saint-Pierre

http://www.madinin-art.net/wp-content/uploads/2014/10/samba.jpgLa Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre invitent les pierrotins à assister à la projection du film SAMBA. Une belle comédie dramatique interprétée par Omar Sy et Charlotte Gainsbourg.

Lire la critique sur Madinin’Art

Une fois par mois à Saint PIERRE, dans les premiers jours des mois Juillet et Août, le rendez-vous Ciné Bokay Sen Piè (CBSP) est pris avec l’association Ciné Woulé qui assure la programmation et les projections gratuites.

Samba est un sénégalais qui vit en France depuis 10 ans ; il collectionne les petits boulots. Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn-out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent… Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?

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En prison dans son couple?

lempriseJournée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple.

Projection de « L’emprise » suivie d’un débat salle de la Mutualité, 46 bd du Gal de Gaulle ( FdF) à 18 h avec Nathalie Driguez avocate, Fred Galva psychologue, Louis Jehel psychiâtre, Cinthya Petit psychologue

L’EMPRISE fait le récit d’un terrible drame, adapté du bouleversant livre-témoignage Acquittée d’Alexandra Lange, paru aux Editions Michel Lafon.

Malgré de nombreuses campagnes de prévention, malgré des faits divers tragiques relayés presque quotidiennement par les médias, malgré des témoignages, malgré des articles ou livres, malgré le travail d’associations, de la justice ou de spécialistes, le fléau de la violence conjugales ou des violences commises sur les femmes en général n’est pas engagé sur une pente décroissante notable, bien au contraire. Au pire, il stagne, au mieux, il baisse dans des proportions anecdotiques. On estime aujourd’hui que près d’une femme tous les trois jours, succombe à des actes de violences conjugales. 146 en 2013. C’est trop. Beaucoup trop. Un bilan révoltant qui s’est retrouvé mis en lumière pour la énième fois en mars 2012, avec le procès d’Alexandra Lange, une mère de quatre enfants qui a comparu dans le box des accusés aux assises de Douai pou le meurtre de son mari.

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De quelques bonnes manières au spectacle

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Au cinéma, au théâtre, à la salle de concert ou à d’autres évènements culturels

Il convient d’arriver à l’heure, afin

– de ne pas rater le début,

– de ne pas déranger les autres spectateurs déjà assis ainsi que par respect pour les artistes du spectacle.

Si le placement de la salle de spectacle est libre, comblez les « trous ». Il n’est pas nécessaire de laisser un siège vide entre vous et votre voisin inconnu. Afin que les derniers couples puissent être ensemble, asseyez-vous les uns à côté des autres, ou alors laissez deux sièges vacants entre vous.

Le téléphone mobile doit rester éteint et il ne convient pas de  consommer pendant la représentation.
Au cinéma on ne fait pas de bruit si l’on déballe et mange quelque chose pendant la séance.
On ne fait pas de commentaires pendant le spectacle, car cela dérange les autres spectateurs, voire les artistes en train de jouer sur scène.
C’est à la fin d’un spectacle qu’on applaudit les artistes (jamais entre les symphonies musicales dans un concert).

Voici un point très délicat : la standing ovation.

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