Catégorie : Arts de la scène

Ceci n’est pas une pipe, mais une fellation

— Par Marie-José Sirach —

censure-2Comment André Bonnet, un avocat qui défend « les valeurs judéo-chrétiennes », parvient-il à faire interdire d’exploitation des films ?

L’homme qui est parvenu à obtenir l’interdiction aux moins de 18 ans la semaine dernière d’Antichrist de Lars von Triers, mais aussi de Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, de Love de Gaspar Noé, ou encore de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche et bientôt les Huit Salopards, de Quentin Tarantino s’appelle André Bonnet. À chaque fois, cet avocat, fondateur de l’association Promouvoir dans le but de défendre « les valeurs judéo-chrétiennes […] et faire obstacle à l’inceste, au viol, à l’homosexualité » obtient, après des procédures judiciaires acharnées, l’interdiction d’exploitation de films qui heurtent SA sensibilité. Proche des catholiques traditionalistes, il s’était distingué en mars 2001 sur le plateau de Ciel mon mardi ! en expliquant que « la pratique homosexuelle est contraire à la nature » et qu’il existerait « un lien manifeste, une corrélation statistique, entre homosexualité et pédophilie ».

Visiblement, cet homme jouit d’une grande influence, la justice se pliant bien souvent à ses injonctions.

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Programme des Concerts du festival des Nuits Caraïbes 2016

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Quels que soient les styles musicaux, les instruments utilisés ou les lieux des concerts, la programmation des Nuits Caraïbes 2016 a été guidée par le souci de procurer de grands moments d’émotion avec des artistes aimant faire partager leur passion. Pour la première fois, trois univers musicaux seront explorés conjointement :

1 – Du gospel au classique en passant par le jazz

Les voix des chanteuses d’origine antillaise Dominique Magloire et Betty Famibelle se marieront à celle du violoncelle d’Aurélie Allexandre d’Albronn, accompagnées par le pianiste Jean-Baptiste Doulcet pour une expérience nouvelle intitulée « Le violoncelle sur la voix » qui sera déclinée à trois reprises : en ouverture des Nuits Caraïbes le vendredi 19 février à 20h au Théâtre Aimé Césaire à Fort de France, le jeudi 25 février à la Salle George Tarer à Bergevin et enfin en clôture des Nuits Caraïbes 2016 à l’habitation Ermitage à Bouillante le dimanche 28 février à 17h.

2 – L’univers de la chanson

Le spectacle « Brel en 1000 Temps », créé spécialement pour les Nuits Caraïbes 2016 par le comédien Alain Carré et le pianiste Yves Henry, vous entraînera sur les pas du grand chanteur, au travers des plus beaux textes de ses chansons et les musiques de Beethoven, Mozart, Debussy et Ravel qui ont nourri son inspiration.

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Fleur Pellerin, le rendez-vous manqué avec le monde de la Culture

fleur_pellerinFleur Pellerin quitte le ministère de la Culture sans avoir réussi à modifier une réputation de technocrate héritée de son passage par le Commerce extérieur et l’Economie numérique, renforcée par des déclarations maladroites.

Cette bosseuse au parcours sans faute, diplômée de Sciences-Po, de l’Ena et de l’Essec a pourtant réussi à stopper l’hémorragie du budget de la Culture, en baisse sous le mandat d’Aurélie Filippetti.

Les crédits de son ministère se sont stabilisés en 2015 et affichent une hausse de 2,7% pour 2016.

L’une de ses principales décisions aura été de relever fortement le crédit d’impôt pour le cinéma, qui a permis début 2016 de faire revenir en France des tournages de films français et de séries qui avaient tendance à se délocaliser.

Elle peut aussi revendiquer l’inscription de la liberté de création dans le projet de loi « Création et patrimoine », encore devant le Parlement.

Elle a, d’autre part, obtenu un accord au sein de la filière musicale pour une « juste répartition » des revenus issus du numérique, même si, là encore, le mise en oeuvre opérationnelle pose encore des questions.

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« Valeska and You »

Une performance de Tanztheater par Annabel Guérédrat

—Par Scarlett Jesus —
gueredrat_vlaeska-1«Quand je faisais du théâtre, je regrettais la danse, et quand je dansais, le théâtre me manquait. Le conflit a duré jusqu’à ce que l’idée me vienne de réunir les deux.
Je voulais danser des personnages ».
Valeska GERT, Je suis une sorcière, kaléidoscope d’une vie dansée, 1968,. CND, 2004.

« Valeska and You » est une performance, présentée presque simultanément en novembre 2015, à L’Atrium en Martinique le 17, et à l’Artchipel en Guadeloupe le 28 comme relevant de la « danse contemporaine ». Un spectacle choc où l’engagement d’une danseuse allemande juive des « années folles », rejoint celui d’une performeuse martiniquaise. Mais aussi un spectacle provocant qui interpelle frontalement le public, « You », le soumettant ensuite, pendant plus d’une heure, à la question lancinante  « Quelqu’un a-t-il quelque chose à dire ?». Question que l’on finit par comprendre : « Quelqu’un a-t-il quelque chose à redire? ».

Dans cette performance Annabel GUEREDRAT est une chorégraphe qui explore les rencontres possibles entre différentes disciplines artistiques. S’octroyant une totale liberté dans une démarche artistique mettant en scène des catégories sociales discriminées,  femmes noires, prostituées, stripteaseuses, voyous, femmes folles ou « sorcières », ainsi que se présentait celle dont elle emprunte l’identité, Valeska GERT.

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Taxi Téhéran, via Madiana

Vendredi  26 février à 19h30  

taxi_teheranCe taxi-là roule sans permis. Ce taxi-là n’est pas un taxi. C’est un plateau de cinéma clandestin, un camouflage monté sur roues, le véhicule d’un insoumis. Combien d’interdits l’Iranien Jafar Panahi (Le Cercle, Le Ballon blanc) brave-t-il en prenant lui-même le volant ? En installant une petite caméra dans l’habitacle ? Depuis 2010, pour avoir osé contester la réélection frauduleuse du président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste n’a pratiquement plus aucun droit : ni ­parler en public, ni quitter le pays. Et surtout pas exercer son métier.

Et pourtant, il tourne. Taxi Téhéran (Ours d’or au dernier festival de Berlin) est sa troisième oeuvre « illégale ». Mais c’est aussi la première fois qu’il s’échappe au-dehors depuis sa condamnation. Le documentaire Ceci n’est pas un film (2011) et la fiction Pardé (2013) étaient restés « assignés à résidence », huis clos où bouillonnait sa réflexion d’artiste censuré, claquemuré. L’intérieur d’une voiture est certes exigu, et prolonge délibérément la même sensation carcérale. Mais c’est un enfermement différent. Dans les rues bruyantes et les rocades bétonnées de Téhéran, Jafar Panahi retrouve le monde, son monde.

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Regards sur le cinéma iranien du 15 au 26 février

Séances VO de Tropiques-Atrium à Madiana

seances_vo_fevrier-2016Taxi Téhéran

Jafar Panahi – 1h26 – 2015

Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre rires et émotion…

Lundi 15 à 19h30
Vendredi  26 à 19h30

Nahid

Ida Panahandeh – 1h44 – 2015
Nahid, jeune divorcée, vit seule avec son fils de 10 ans. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier a accepté de la céder à son ex femme à condition qu’elle ne se remarie pas. Sa rencontre avec un nouvel homme qui l’aime passionnément va bouleverser sa vie de femme et de mère.

Mardi  16 à 19h30
Jeudi 25 à 19h30

Le Président

Mohsen Makhmalbaf – 1h58 – 2015
Le Président et sa famille dirigent leur pays d’une main de fer, profitant d’une vie luxueuse tandis que leurs sujets vivent dans la misère. Du jour au lendemain, un violent coup d’Etat met fin à cette dictature et le Président devient l’homme le plus recherché du pays.

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« Spotlight » : une enquête fascinante!

— Par Guy Gabriel —

spotlight-2Spotlight – Réalisateur : Tom McCarthy Avec : Mark Ruffalo, Liev Schreiber, Michael Keaton
Rachel McAdams, Stanley Tucci Genre : Thriller, drame Durée : 2h08mn
Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe (couronnée par le prix Pulitzer) qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Église Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée « Spotlight », a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révélera que L’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier
Spotlight se situe dans la lignée des grands films sur le journalisme d’investigations ; on pense aux films
 » Les Hommes du Président » (Alan J.Pakula) ou, à « Zodiac» (David Fincher déjà avec Mark Ruffalo) ; des films où, au-delà du sujet, essentiel, qui n’est jamais sacrifié, on voit poindre un vibrant plaidoyer pour le métier de journalisme, notamment celui de la presse locale.

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« Demain » : un phénomène de société

demain Synopsis
Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…

Mélanie Laurent et Cyril Dion rêvent d’un autre monde dans « Demain »

INTERVIEW– L’actrice-réalisatrice et Cyril Dion, cofondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rabhi, réalisent « Demain », un documentaire sur les alternatives existantes pour construire un avenir meilleur. Rencontre avec un binôme engagé.

Mélanie, comment Cyril vous a-t-il convaincue de co-réaliser ce film avec lui ?
Mélanie Laurent. J’avais rencontré Cyril par l’intermédiaire de Pierre Rabhi et il m’avait proposé de me montrer des initiatives qui « changent le monde ».

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Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

À Madiana à partir du 5 février 2016

chocolatOmar Sy  rend son personnage de chocolat très contemporain, James Thierrée, petit-fils de Chaplin, endossant le costume de Footit avec une grande justesse.
Avec Omar Sy dans le rôle-titre face à James Thierrée, le film de Roschdy Zem insiste sur le duo Foottit et Chocolat, au risque de faire quelques raccourcis.

Chocolat est l’histoire d’une ascension fulgurante et d’un effacement. Une trajectoire édifiante comme les aime le cinéma. Rafael Padilla, alias Chocolat, joue les sauvages dans un cirque minable lorsqu’il rencontre Foottit, un clown déjà célèbre, avec qui il crée à Paris le fameux duo Foottit et Chocolat, le clown blanc et l’auguste.

Dans la vie comme sur scène, tout les oppose. Foottit est aussi taciturne et secret que Chocolat est charmeur et flambeur. Le film de Roschdy Zem se concentre sur la relation entre les deux hommes, leur compagnonnage, leurs rivalités, et l’ambiguïté sur laquelle reposent leurs numéros : le Blanc frappe et le Noir reçoit les gifles. Mais Chocolat fait bien la différence entre la scène et la vie. Face à l’épicier Félix Potin, qui veut utiliser son image dans une publicité, il se rebelle et refuse d’être caricaturé.

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Spotlight ou l’Église pédophile

A Madiana. Séances à 19h 30 et 22h 30.

spotlightCe film, réalisé par Tom McCarthy, aborde sans détour la question de la pédophilie dans l’Eglise catholique. Une équipe de journalistes d’investigation (le « spotlight »), travaillant au Globe de Boston, ayant reçu le feu vert de leur patron (juif, célibataire, venu d’ailleurs et, pire que tout à Boston, qui n’aime pas le base-ball), enquête sur les prêtres ayant commis des actes de pédophilie, à l’encontre d’enfants, garçons ou filles, de quartiers défavorisés. Ces prêtres ont parfois été discrètement écartés par l’archevêque, tout en pouvant récidiver ailleurs. Malgré les pressions (ne serait-ce que le lectorat à majorité catholique mais aussi une Église toute puissante à Boston, tirant « toutes les ficelles », capable de faire disparaître des pièces judiciaires au sein même du Palais de Justice), il s’agit non pas de dénoncer le comportement de tel individu, ou de révéler les petits arrangements qui ont pu être conclus avec des avocats, mais de mettre en évidence tout un SYSTEME, à l’échelle de la ville, mais aussi de l’ensemble des États-Unis et finalement du monde entier.

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Soeuf Elbadawi, musique et paroles en partage

— par Janine Bailly —

Soeuf

Ils sont quatre sur scène, quatre venus des lointaines Comores nous faire découvrir la musique de leur pays, Mwezi WaQ, chants de lune et d’espérance. Une musique abreuvée aux vagues de l’Océan Indien, et qui puise sa force dans le répertoire populaire, dans les recherches esthétiques des musiciens, mais aussi dans l’engagement humaniste autant que politique revendiqué par le chanteur Soeuf Elbadawi, leader du groupe. Ils sont quatre venus pour nous de l’autre côté du monde, et c’est un crève-cœur de voir cette petite salle Frantz Fanon si mal remplie alors qu’il nous est donné de participer à une soirée d’exception. Hasard des calendriers ? À l’extérieur tourne et vire la Bète A Fe Parade dans les rues de Fort-de-France, et d’aucuns, qui s’étaient pourtant prémunis de billets d’entrée, ne pourront à leur grand regret accéder ce soir-là à Tropiques-Atrium. Ce qui est d’autant plus dommage qu’étant donné la durée de ce vidé nocturne, il eût été sans doute possible de laisser un moment le libre accès à la ville sans perturber la fête, par ailleurs manifestation bien légitime et de laquelle Soeuf Elbadawi dira simplement que « c’est ça, le Carnaval » et qu’il ne faut pas s’en plaindre, lorsqu’il en sera question au moment des dédicaces.

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« Elisabeth II » : un spectacle aussi noir que jubilatoire

— Par Michèle Bigot —

elizabeth_II_denis_lavantElisabeth II,
Non Comedie
Thomas Bernhard,
M.E.S. Aurore Fattier
Théâtre du Gymnase, Marseille 13-23/10/2016

Aurore Fattier, qui n’a pas coutume de reculer devant les textes difficiles et/ou provocateurs propose depuis décembre 2015 (création de la pièce au Théâtre de Namur qui en assure la production) l’avant-dernière pièce de Thomas Bernhard, farce burlesque et tragique dont l’histoire est aussi rocambolesque que son sujet est épineux.
En effet la pièce fut écrite en 1987, et refusée au Burgtheater par Claus Peymann qui a pourtant créé la plupart des pièces de l’auteur. Profondément blessé par ce refus et par le scandale que déchaîna le succès de Heldenplatz, en raison des tirades venimeuses contre l’Autriche que contenait la pièce, Thomas Bernhard se venge en rédigeant son testament en février 1989 : « Je souligne expressément que je ne veux rien avoir à faire avec l’Etat autrichien, et je refuse non seulement toute immixtion, mais encore tout contact de cet Etat autrichien en ce qui concerne tant ma personne que mon travail, à tout jamais ».
Mais comme le montre Adrien Bessire (« Refuser pour mieux passer- Le théâtre de Thomas Bernhard : 10 ans d’interdiction en Autriche (1989-1998), Les chantiers de la création, 5.2012) il faut considérer cette interdiction comme « un acte politique qui dénonce la persistance en Autriche des idées nazies ».

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« Cyclones » : trop c’est trop!

— Par Roland Sabra —
cyclones-1La brise rafraîchit. L’ Alyzé, comme son nom l’indique est lisse, régulier, poli et délicat. La bise est glaciale. Le cyclone tourne en rond et quand il se conjugue au pluriel il tourne en rond jusqu’à l’ennui. Trève de poncifs. De quoi s’agit-il dans Cyclones la pièce de Daniely Francisque mise en scène par Patrice Le Namouric dont la première a eu lieu au Pitt Colonnette à Ducos ? Sous les tropiques à l ‘approche d’un cyclone une femme solitaire, Léna, se barricade dans sa maison quand une autre femme plus jeune frappe à sa porte, lui demande refuge et se présente comme étant Aline, sa sœur. On découvrira qu’elle est sa sœur et plus encore…
Ce « plus encore », que l’on devine assez rapidement, « explique », selon la mise en scène, la déréliction de Léna, ses mouvements saccadés, ses gestes d’automates, son corps plié, cassé, broyé, son agressivité, sa violence verbale et physique, cette voix de petite fille qui surgit du fond de ses entrailles, son penchant pour la divine bouteille. Figure absolue de la victime, enfermée dans la perte de sa raison elle tourne en rond entre les quatre planches de sa baraque, entraînant sa « plus que sœur » au creux de sa folie.

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« Substitute » un film de Fred Poulet & Vikash Dhorasoo

Mardi 2 février à 19h. Tropiques-Atrium

substituteSynopsis :

L’histoire commence le 6 avril 2006. Fred Poulet propose au footballeur Vikash Dhorasoo de lui confier deux caméras super 8, pour qu’il filme son quotidien jusqu’au 9 juillet, date de la finale de la Coupe du Monde de football à Berlin. Ensemble ils écriront le film au jour le jour, au Havre, à Paris, puis en Allemagne, dans des chambres d’hôtel, dans le bus ou au téléphone. Un peu dans les Stades aussi. Vikash Dhorasso jouera 16 minutes lors de cette Coupe du Monde à rebondissements qui verra l’équipe de France atteindre la finale pour la 2e fois de son histoire.
Substitute est le journal intime de ce « douzième homme ».

La presse en parle :

Le Figaro  par Romain Schneider

Voir la critique sur www.lefigaro.fr

 20 Minutes  par Cédric Couvez

Si la mélancolie et la frustration transpirent sur la pellicule super-8, l’humour n’est pas absent lors de certaines séquences. A voir !

Télérama  par Aurélien Ferenczi

(…) ceux qui traquent l’aventure humaine derrière l’enjeu des matchs, apprécieront cette forme inédite de témoignage, à mille lieues du prémâché médiatique qui entoure le sport de haut niveau (…) Substitute donne un petit coup de frais…

 Metro  par Laurent Falla / Jérôme Vermelin

A des années-lumière des images high-tech qui accompagnent d’habitude la couverture télé du ballon rond, Substitute surprend et rafraîchit par sa modestie et sa sincérité.

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Hommage à Jacques Rivette

jacques_rivetteC’est un immense cinéaste, le plus secret sans doute de la « bande des quatre » de la Nouvelle Vague, qui vient de nous quitter. Jacques Rivette est parti ce matin. Je veux dire à sa famille et à ses proches toute mon émotion, toute ma tristesse.

Jacques Rivette ne se contentait pas de faire du cinéma : il le vivait. Entre l’ancien assistant de Jean Renoir et la pellicule, un corps-à-corps, ou presque, s’installait. Cette façon qu’il avait de rendre le temps si palpable en l’étirant à volonté était tout simplement introuvable ailleurs. Remémorons-nous un instant Out 1 ou Céline et Julie vont en bateau. Le cinéma s’y donne à nous comme expérience, dans tous les sens du terme : ce sont des fragments de vie qui s’en exhalent. Ce sont des audaces formelles qui sont éprouvées. C’est l’existence qui se donne à voir comme celle du funambule qui marche sur son fil : l’existence comme perpétuelle mise en danger de soi.

Depuis Le coup du Berger, qui contribua à lancer la Nouvelle Vague, Rivette expérimente, et nous laisse expérimenter avec lui.

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« Cyclones » de Daniely Francisque

Samedi 30 janvier 2016 à 19h au Pitt Colonnette à Ducos*

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Synopsis

Par une nuit de cyclone, une femme solitaire se barricade dans sa case délabrée, lorsqu’une jeune étrangère lui demande refuge…

Pluie forte. La radio annonce l’approche d’un cyclone.  Leyna s’affaire à barricader sa maison délabrée afin qu’elle
résiste aux fortes rafales. Elle cloue des planches aux portes et aux fenêtres puis s’abrite sous une table, se préparant à une nuit tumultueuse, en serrant un verre d’alcool entre ses doigts fébriles.
On frappe à la porte. Leyna se redresse. Personne ne vient jamais chez elle. Elle a fermé sa porte au monde. On frappe en criant son nom. Elle se lève, arrache les clous et ouvre, armée d’une planche.
Une jeune étrangère grelotte devant elle, valise à la main, lui demandant refuge : Aline, 16 ans, qui déclare être sa soeur, photos de famille à l’appui. Leyna n’a pas de soeur. Aline insiste. Leyna pousse hors de chez elle la jeune affabulatrice, verrouille à nouveau sa porte, avale cul sec son verre d’alcool, en espérant que le vent l’emporte.
Leyna a rompu avec sa famille depuis des lustres.

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« Fuck America » : entre humour et gravité

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

fuck_america-2Allemagne 1938, la famille juive allemande Bronsky se sent menacée par le nazisme et demande un visa d’émigration aux Etats Unis. La pièce commence par un échange épistolaire entre le père Bronsky et le consul des Etats Unis qui lui oppose une fin de non recevoir prétextant des quotas déjà atteints. Ce n’est qu’en 1952 que les Bronsky parviennent enfin aux States après avoir subi les pires outrages et avoir tout perdu.

Jacob le fils est un type un brin farfelu, au langage brut de décoffrage, sans la moindre fioriture et aux envies à forte inclinaison tendancieuses. Il a échappé par miracle aux rafles allemandes. Le voici sans le sous, quasi clodo dans le quartier interlope de Manhattan parmi de vieux clochards, les putes, les maquereaux. Il survit grâce à une multitude de jobs à la petite semaine. Jacob a deux obsessions écrire un roman où il pourrait raconter le ghetto, et trouver une femme de temps en temps. Son quotidien est bien loin d’être un long fleuve tranquille. Les péripéties de sa vie dans les bas fonds de New York sont émaillées de rencontres de personnages sordides ou cocasses que les trois comédiens se partagent au rythme de la pièce.

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Fuck « Fuck America »

Par Selim Lander

fuck_americaAu théâtre, il y a des soirs avec et des soirs sans. On veut dire par là avec ou sans cette fascination que connaît le spectateur lorsque les trois conditions d’une pièce réussie se trouvent réunies : le bon texte, la bonne mise en scène et le(s) bon(s) comédien(s). Tout commence par le texte (sauf pour le mime ou un certain théâtre d’objets, évidemment). Fuck America est un roman qui, d’après ce que l’on en sait, est fortement inspiré par l’expérience personnelle de l’auteur, Edgar Hilsenrath, plus particulièrement ses années de « galère » en Amérique (États-Unis). Connaissant l’humour juif new-yorkais, on imagine aisément qu’un bon écrivain puisse tirer d’une telle expérience un roman à succès (et l’on nous dit que, en l’occurrence, le succès fut bien au rendez-vous). Le théâtre, néanmoins, semblable d’ailleurs à cet égard au cinéma, est obligé d’opérer des coupes sombres dans le texte romanesque. L’adaptation est un exercice difficile, pas toujours réussi. C’est malheureusement le cas dans cette pièce (adaptée par l’un des trois comédiens) où l’on enfile les lieux communs, par exemple les stéréotypes racistes.

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Va y avoir du sport… au Tropiques-Atrium !

vikash_dhorassoVIKASH DHORASOO à la rencontre des jeunes Martiniquais mardi 2 février
Va y avoir du sport… à Tropiques-Atrium !
Vikash Dhorasoo va balader ses crampons en Martinique à l’occasion de la projection de SUBSTITUTE, un film documentaire consacré à son expérience de remplaçant sur le banc de touche, lors de la coupe du Monde 2006.
Défenseur d’un football éthique, le sportif viendra pour rencontrer des lycéens, collégiens et jeunes de la PJJ, tous bénéficiant, depuis le 5 janvier, d’ateliers d’écriture et de réalisation documentaire.
C’est dans le cadre de l’Oeil du Doc, une action portée par Tchok en Doc, que ces 200 jeunes participent à des ateliers animés par des professionnelles du documentaire. La mission : développer un regard critique sur les images déversées en flux sur les écrans. Les jeunes réaliseront, en outre, des courts films qui seront projetés à l’issue des 3 mois d’atelier.
Mais en attendant de montrer leurs propres réalisations, ce sont eux qui seront sur le banc de touche de l’Atrium pour regarder Substitute et discuter avec Vikash Dhorasoo et Fred Poulet, le co-réalisateur du film !

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Soeuf Elbadawi en concert

Samedi 30 Janvier 2016. Tropiques-Atrium

soeuf_elbadawiMwezi WaQ, Chants de lune et d’espérance est le titre du dernier album produit par le Comorien Soeuf Elbadawi. Musicien, mais aussi dramaturge et homme de spectacles, l’ancien journaliste de RFI a prolongé la magie de ce disque ancré dans la mélodie du quotidien des Comores, en proposant une version live qui reprend les moments les plus forts du CD. « Comme l’esquisse d’un poème s’adressant au monde… », dixit Elbadawi.

Soeuf Elbadawi, né en 1970 à Moroni, est un acteur majeur de la scène artistique comorienne. Ancien journaliste passé au théâtre, il dirige, aujourd’hui, le Muzdalifa House à Moroni à Moroni, O Mcezo* Cie et Mwezi WaQ., après avoir oeuvré, plusieurs années, au sein de Radio France internationale à Paris.

Auteur publié en France et aux Comores, son écriture parle de la difficulté de la relation entre les êtres, lorsque viennent s’y mêler fantasmes et fictions collectives. Elle questionne la mémoire et le vécu politique de ses concitoyens. Soeuf Elbadawi conçoit également des installations à caractère pluridisciplinaire, faisant se rencontrer l’image, le son et le spectacle vivant.

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A State of Mind ou le pouvoir magique de l’amulette de jade

— Entretien réalisé par Victor Hache —

jade_amuletLe très créatif collectif de hip-hop emmené par DJ Fade et les MC’s Green et FP part en tournée avec son troisième album, The Jade Amulet, sorti cet automne. Une épopée musicale et cinématique inspirée de la mythologie, des westerns spaghettis, des films de Tarantino et de samouraïs !

Comment est née l’idée de cette odyssée musicale et cinématographique qu’est The Jade Amulet  ?

Green Cela faisait un moment qu’on songeait à ce projet. Quand on se lance dans ce genre d’aventure extraordinaire, il faut aller jusqu’au bout, sinon ce n’est pas la peine de le faire. Dans l’histoire, je suis le narrateur et FP joue le personnage principal, Shalim, le héros. Pour nous, c’était intéressant parce qu’on aime la littérature et dans un livre, on a souvent la voix de l’auteur, les dialogues… Au début, on a fait ça pour un seul morceau et ensuite on s’est dit que si on arrivait à trouver une dynamique, un bon chemin pour l’écriture, on pourrait imaginer une histoire épique et faire un album narratif entier.

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De Carol à The Danish Girl : ce si long chemin vers soi-même !

— Par Janine Bailly —

carol_danish_girl À l’heure où, dans l’île sœur, on déplore les actes de torture commis à l’encontre d’un jeune homme en raison de sa seule orientation sexuelle, à l’heure où Christiane Taubira, ardente avocate du Mariage pour tous, doit à mon grand regret quitter un gouvernement devenu par trop réactionnaire, deux films à Madiana nous invitent à repenser notre rapport aux autres, qu’ils nous soient semblables ou différents.

Bien loin des scènes torrides, un brin sulfureuses, qu’Abdellatif Kechiche nous montra dans La vie d’Adèle, c’est tout en subtilité et en élégance qu’ici on nous parle de ceux qui, en des temps pas si lointains, et qui peut-être perdurent, furent mis au ban de leur famille comme de la société. Ce choix de la délicatesse et de la pudeur n’exclut pourtant pas la dure réalité de la violence exercée à l’encontre d’hommes et de femmes écorchés vifs, violence souvent sourde et insidieuse, mais violence tout autant condamnable et destructrice !

Carol, de Todd Haynes, illustre la rencontre amoureuse, dans l’euphorie des préparatifs et des éclats de Noël, d’une grande bourgeoise (Cate Blanchett) et d’une jeune vendeuse de jouets au physique androgyne (Rooney Mara, Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2015).

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La folie de Marguerite

Par Selim Lander

Marguerite André Marcon, Catherine Frot et Denis Mpunga incarnent au cinéma, respectivement le comte de Beaumont, la comtesse épousée pour son argent et enfin le majordome noir en proie à de troubles sentiments qu’il exorcise en photographiant la comtesse dans les tenues de scène, parfois un peu osées, qu’elle collectionne. Car elle est passionnée d’opéra au point de travailler plusieurs heures par jour les grands airs du répertoire. Même si la musique est chez elle une passion ancienne, elle s’y est littéralement plongée après son mariage, compensant ainsi la négligence dans laquelle la tient un mari volage. Las, elle chante (très) faux.

Tout cela se passe dans le beau monde, l’argent ne manque pas. Ce sont les années folles, la comtesse est contente de s’encanailler dans des boites interlopes conduites par des jeunes gens autant intéressés par son argent qu’émus par son rêve impossible. Car elle s’imagine en diva. Et personne n’a osé lui révéler que même son argent sera impuissant à réaliser ce genre de miracle. Son argent qui n’a servi qu’à l’isoler dans le monde fantasmagorique où elle a plongé jusqu’à s’y noyer…

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« Bow’trail » Création chorégraphique de Rhodnie Désir

Dimanche 31 janvier à 16h30. A Fonds Saint-Jacques.

bow_trailLe Domaine de Fonds Saint-Jacques présente la restitution de la résidence de création de la chorégraphe-interprète canadienne d’origine haïtienne avec en avant-première et en unique représentation en Martinique, la création « BOW’T TRAIL » .

Un spectacle en partenariat avec Tropiques Atrium dans le cadre du dispositif Territoire en culture.

Un hommage à ceux qui ont laissé leur terre
Sans jamais réellement la quitter ;
Qui rêvent encore d’y revenir
Et qui jettent l’ancre au coeur de leurs valeurs profondes…

Rhodnie Désir soulève le propos de la psyché de l’exilé, qu’il s’agisse d’une migration ou d’une déportation. Avec force et comme un cri de liberté, elle porte le poids de ceux qui ont quitté leur terre. Un miroir universel entre celui qui fut enchainé et déporté contre son gré et cet autre qui a choisi de plier bagages; mais qui gardent toujours en eux, l’ancrage d’une terre du passé. Une oeuvre poétique, d’une sensibilité profonde et chavirante !

Avec

Rhodnie DESIR, chorégraphe-interprète
Alain PINEL-FEREOL, musicien

ENTREE GRATUITE

Infoline: 0596 69 10 12

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La folie de Saul

— Par Selim Lander —

Le Fils de SaulLe Fils de Saul, ce film hongrois de Lazlo Nemes qui a reçu un accueil plutôt enthousiaste de la critique, qui est donné favori pour recevoir l’oscar du meilleur film en 2016, aurait pu s’intituler tout aussi bien la folie de Saul. L’histoire, comme on sait, se déroule dans un camp de concentration. Saul fait partie d’un Sonderkommando, il est un ouvrier de l’industrie nazie de la mort : il réceptionne les déportés à la descente du train ou des camions, les conduit au vestiaire, les fait se déshabiller, les dirige vers la « douche », en fait la chambre à gaz, puis débarrasse les cadavres. Le premier mérite du film est peut-être de nous rappeler cette réalité : oui, les camps de la mort ont existé en Europe, il n’y a pas tant d’années que cela, et les ouvriers de cette industrie hors norme n’étaient pas tous de farouches antisémites, il y avait parmi eux des juifs, comme Saul, pris dans la logique implacable de la terreur et contraints de participer au génocide de leur propre race.

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