Catégorie : Arts de la scène

An ti pawol pou pli bel flè

jocelyne_beroard_r_p_l_lRencontres pour le lendemain, Carte blanche à Jocelyne Béroard

— Par Mikaella Rojas Fanon —

Jocelyne, c’est d’abord une jolie fleur. Silhouette gracile qui émerge aux côtés d’un pianiste en route vers sa légende, et qui ravit nos sens en incarnant une fleur éprise d’un oiseau. Jocelyne, c’est la compassion sans limites qui fait appel à l’astre solaire, et qui réclame un peu de chaleur et de lumière pou…

Tjè a moun ka soufè

Tjè a moun ka pléré

(…)

Tjè a moun ki mové

Tjè a moun ki pa janmen enmé dan vi a yoi

Jocelyne, c’est notre Soleil en exil, celle qui sait parler à nos âmes endolories par la grisaille de cet endroit mystérieux qu’on appelle « Là bas ». Quand Jocelyne crie cet interminable « Yéééééééékrik !ii », au Zénith, le public qui lui répond sans faillir a, pour la plupart, quitté les Antilles depuis longtemps, et probablement jamais assisté à une veillée funèbre traditionnelle au pays. Certains, de plus en plus nombreux au fil des ans, sont même nés en France et comprennent à peine le créole.

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Cyclones, la pièce : un droit de réponse

— Par Janine Bailly —

IMG_0453Il me revient que mon article : Cyclones, de bruit et de fureur, a déplu. Aussi vais-je m’arroger ici un droit de réponse. Tout d’abord, et puisque cela a choqué l’auteure, regretter d’avoir, par l’emploi de malencontreux groupes nominaux, défloré le « secret » de Cyclones.

Mais prétendre, comme il est dit dans la présentation du spectacle, que nous sommes là face à une sorte de thriller, qui « palpite au rythme d’une double enquête », me semble être un non-sens réducteur, oserais-je dire un choix démagogique propre à attirer le badaud ? De cette histoire, tout est très vite deviné, sinon dévoilé. Et c’est avoir une bien piètre idée de ses propres spectateurs que de les croire incapables d’apprécier une représentation dont ils connaîtraient par avance l’objet, ou encore de les juger incapables de comprendre très (trop ?) vite les liens qui unissent ces deux femmes sur scène, dont l’une est entrée chez l’autre parce qu’elle a lu le nom de X sur la boîte aux lettres.

La nature même du drame est un secret de polichinelle, très vite éventé.

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« Occident »

— Par Michèle Bigot —
occidentTexte de Rémi de Vos,
m.e.s. Dag Jeanneret, production de la Cie In situ
Théâtre Joliette Minoterie, Marseille, 10-12/03/2016

Cette pièce de Rémi de Vos ne date pas d’hier ; écrite et publiée en 2006, elle a été montée par Dag Jeanneret dès 2008 et depuis, elle a tourné sur différentes scènes parmi les plus importantes : TGP de Saint-Denis, Théâtre du Rond-Point, Théâtre des Halles à Avignon. Cependant, elle trouve aujourd’hui une actualité toute particulière, du fait du lien qu’elle institue entre la dimension politique et la dimension psychologique.
En effet le titre « Occident » renvoie autant au nom du groupuscule d’extrême droite de sinistre mémoire, qu’aux mœurs occidentales en matière de vie de couple et de sexualité. De ce fait, « occident » s’impose à la fois comme un emblème du rejet de l’étranger, spécialement arabe et comme moment de crise dans la vie du couple occidental. Les deux aspects étant intimement reliés à travers les propos racistes, haineux et misogyne du personnage masculin (interprété avec brio par Christian Mazzuchini, qui prend le relais de Philippe Hottier).

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Dieumerci

— Par Guy Gabriel —

dieumerci_affDIEUMERCI film français de Lucien Jean-Baptiste

Avec Lucien Jean-Baptiste, Baptiste Lecaplain, Delphine Théodore, Jean-François Balmer, Firmine Richard, Michel Jonaz; Genre Comédie

À sa sortie de prison, Dieumerci, 44 ans, décide de changer de vie et de suivre son rêve : devenir comédien. Pour y arriver, il s’inscrit à des cours de théâtre qu’il finance par des missions d’intérim. Mais il n’est pas au bout de ses peines. Son binôme Clément, 22 ans, lui est opposé en tout. Dieumerci va devoir composer avec ce petit « emmerdeur ». Il l’accueille dans sa vie précaire faite d’une modeste chambre d’hôtel et de chantiers. Au fil des galères et des répétitions, nos deux héros vont apprendre à se connaître et s’épauler pour tenter d’atteindre l’inaccessible étoile.
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Avec DieuMerci Lucien Jean-Baptiste continue de poser un regard (bienveillant et lucide) sur ceux que la vie semble ne pas vouloir aider, mais qui sont animés par une foi inébranlable.
Ici, il nous propose les péripéties que devra vivre un ex-taulard pour réaliser son rêve de gosse, devenir comédien, alors qu’il a 44 ans, donc plus très jeune.

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Femmes en écriture, femmes en scène, mais femmes engagées !

— par Janine Bailly—

IMG_9317Ce mardi 8 mars 2016, jour dédié aux Femmes, c’est dans la Salle du Conseil que Didier Laguerre, maire de Fort-de-France nous recevait, femmes et hommes au coude à coude, pour une soirée littéraire inédite. Quel plus beau lieu aurait-il pu nous ouvrir, autre que cette salle toute chargée de symboles et riche d’un supplément d’âme ? Sous quelle égide tutélaire autre que celle d’Aimé Césaire aurait-il pu placer cette rencontre originale et chaleureuse ? En prélude à la soirée, il trouva les mots justes, rappelant que ce jour n’était pas un jour de fête mais bien un point de départ, point de convergence des combats passés et des combats à venir pour la conquête des droits des Femmes. La ville de Fort-de-France ne sera d’ailleurs pas en reste, qui a signé le matin même la Charte Européenne des Droits des Femmes, s’inscrivant ainsi dans une dynamique qui vise à l’égalité entre tous. Le plan par lequel la ville s’engage, pour la période 2016/2020, ne porte-t-il pas le joli titre créole de Fanm Kon Nonm, Tout Moun sé Moun ?

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« Cyclones, « Les enfants de la mer » ou les limites d’un certain théâtre martiniquais.

— Par Roland Sabra —

cyclones-3Deux pièces de théâtres qui s’inscrivent dans la logique du théâtre martiniquais et qui en démontrent, chacune à leur façon les limites.
Notre article «  Cyclones : trop c’est trop ! » nous a valu des remarques, des incompréhensions, des critiques. Nous y serions allés  » un peu fort « , « c’est un billet d’humeur, pas une critique » «  ce n’était pas si mauvais que ça », «  c’est ethno-centré » sous-entendu «  européanocentré  », « tout ce qui vient de l’extérieur est bien, tout ce qui vient d’ici est mauvais »… On connaît la chanson. Heureusement il y a le bouche-à-oreille. Et il fonctionne plutôt bien pour « Cyclones ». Plus d’un millier de spectateurs on déjà vu le spectacle, il est chaque fois l’objet d’un engouement populaire et il est encore en tournée en Martinique. Nous mêmes l’avons vu deux fois. Une fois en 3 D comme le dit le metteur en scène, c’est à dire dans un pitt, et dernièrement en 2 D dans une salle à l’italienne, le TAC pour ne pas la nommer.

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« Les Enfants de la mer » : un contre-sens heureux ?

— Par Selim Lander —

les enfants de la merAvec cette nouvelle mouture des Enfants de la mer (d’après le texte d’Edwige Danticat), José Exélis réalise son ambition de faire un « théâtre total ». Les musiques, les chants, les danses, les lumières, le décor transformable et les costumes sont autant d’instruments dont il joue pour magnifier le jeu de ses sept comédiennes et aboutir à un spectacle fascinant, chatoyant, qui nous a séduit de bout en bout. Les Enfants de la mer interprété par José Exélis décline des genres – oratorio, opéra bouffe, ballet de cour… – qui ne sont pas vraiment l’ordinaire du théâtre martiniquais. Certains aiment et d’autre pas. Nous y reviendrons.

En attendant, il faut souligner la qualité de la réalisation. Pour aller sur la mer, il faut un bateau, au moins une sorte de radeau. C’est plutôt ce dernier qui est évoqué par l’assemblage de deux escabeaux et de deux plateaux, plus quelques perches, le tout en bois, comme de juste, un agencement qui se modifiera tout au long du spectacle puisque ce dernier s’affranchit rapidement du cadre constitué par l’embarcation de fortune (et la mer) comme le suggèrent les divers récits qui composent le texte.

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Kool Shen à la cime du hip-hop conscient

— Entretien réalisé par Fara C. —

kool_shenL’ancien rappeur de NTM sort d’un long silence discographique, avec le convaincant Sur le fil du rasoir. Son verbe, éminemment politique, cultive aussi la tendresse et la mélancolie.

Sept ans après son disque Crise de conscience, Kool Shen, occupé par d’autres activités, revient en force avec un troisième disque à son nom, Sur le fil du rasoir. Sa plume, toujours aussi acérée, pique sans complaisance dans la plaie béante des injustices sociales. Mélancolique, parfois : « Je me suis assis au pied de mon âme pour faire le bilan / Les traîtres ayant tenté de scier mon arbre / Je ne sais pas si j’ai eu vraiment le choix des armes / Mais je laisse le silence te répondre / Le poids des larmes t’étouffer », énonce-t-il dans Au pied de mon âme. Si Kool Shen convie à plus de légèreté dans Sais-tu danser (avec Soprano, de Psy4 de la Rime), il n’oublie pas de glisser des messages au creux de l’hémistiche (« On danse malgré le vent malgré la grêle »). Avec une vigueur préservée, son hip-hop tisonne les braises de la conscience.

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La soprano a vingt ans et du talent…

 — Par Gérald Rossi —

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Avec « A contre-voix » Elisabeth Bouchaud fait se rencontrer sur la scène de la Reine Blanche deux femmes de conviction et de passion dans l’entre deux guerres.

Un piano noir, un vaste miroir au cadre doré, un divan rouge… Ce pourrait être l’ordinaire d’un cabinet de musique. Ou plutôt l’alcôve d’une petite école de chant, quelque part dans la province française, entre les deux guerres mondiales. Une époque dans laquelle les hommes doutaient de leur avenir, et les femmes de leur devenir. Leurs droits encore à conquérir. Sur le chemin d’une égalité, aujourd’hui loin d’être parfaite, on le sait.

Là, dans le petit salon, avec une mise en scène intelligente de Nathalie Martinez, qui en 2006 a créé avec Nicolas Herviais ce petit théâtre de la Reine Blanche, niché dans le nord de la capitale, se croisent Marguerite de Vence et Rose Berg. La première n’a que vingt ans, et une belle voix de soprano. La seconde avec quinze années de plus a déjà choisi de ne pas donner à la musique plus de place que sa vie ne peut en contenir.

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Soirée contes…

Samedi 19 mars 2016 de 18h à 23h à Fonds St-Jacques

jour_mondial_du_conteIl était une fois…

Histoire originale.
Celle d’une idée qui a germé dans l’esprit d’on ne sait qui…
Apparut, peut-être, par magie dans un monde qui regorge de mystères ou alors amoureusement préparée dans un lieu fantastique…
Et voilà que cette idée arrive jusqu’à nous, on a entendu l’appel…
Et si nous fêtions les contes ? Et tout compte fait, on fête le Conte.
Alors, on espère bien vous compter parmi nos invités pour écouter conter…
Histoires originales.
En fin de conte c’est quoi ?
Depuis 2004, le monde a donc choisi de célébrer à sa manière les contes, voilà l’idée de base.
En cette journée, les conteurs du monde entier se retrouvent pour fêter à leur façon les belles histoires du monde.
De plus, la volonté est de se diriger vers un public neuf, faire ou refaire découvrir les plaisirs de l’oralité et de la Parole. Par amour des bonnes choses, enchanter nos oreilles par des lectures publiques et organisations d’événements comme des parcours contés.
VIRGUL’ vous propose donc une soirée pleine de surprises, proche de la pleine lune, au Centre Culturel de Rencontres de Fonds Saint-Jacques à Sainte-Marie le samedi 19 mars à partir de 18h.

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Au Théâtre Créole, deux blanches pour un noir

— Par Etienne Lallement —
tribunal_femmes_bafouees-4« Tribunal des femmes bafouées » de Tony Delsham – représentation du vendredi 11 mars 2016 au Théâtre de la ville de Fort-de-France; La Martinique. Compagnie Téatlari – Théâtre des cultures créoles.

Ici l’on crie, on hurle même, on enrage, on s’agite, on se fige, on se tait. L’émotion perle. Le rire éclate.
Ici, les femmes accusent. Maladroites. L’homme se défend. Piteux. Les arguments des unes et de l’autre se délitent. Le ciment de la haine ne résiste pas au ravinement de l’amour indélébile. Les rôles s’inversent. L’accusé devient accusateur. La faiblesse de tous se répand sur les planches. Aucune n’est tout à fait blanche. Lui n’est pas tout à fait noir. Ils sont humains. Voilà tout.
La victoire de l’amour est aigre-douce. Il n’est ni vainqueur, ni vaincu. La catharsis n’épargne personne, acteurs comme spectateurs. C’est cela l’antique vocation du théâtre. Chacun y voit plus clair, mais d’autre questions surgissent. L’homme est un éternel chasseur de nuages
En me remettant les billets, l’hôtesse du Théâtre de la ville de Fort-de-France me précisait que ce spectacle était « spectacle d’une troupe d’amateurs » et, de ce fait, n’apparaissait pas dans le programme « officiel » du théâtre.

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FATIMA : César du meilleur film 2016

 V.O. Madiana Le Mardi 19 et le Jeudi 28 Avril à 19h30

fatima— Par Guy Gabriel —

Réalisateur : Faucon Philippe ; avec Zita Hanrot, Soria Zeroual, Kenza Noah Aïche Genre : Drame Nationalité : Français Durée : 1h29mn Festival : Festival de Cannes 2015
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Inspiré des textes autobiographiques « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher seule », écrits par la vraie Fatima (Elayouri), le film de Philippe Faucon est un superbe portrait de femme, une femme marocaine, face à la dure réalité de l’intégration, à la violence de la situation, une situation qu’elle tente de gérer au mieux.

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Les enfants de la mer

Centres culturels du Lamentin, les 17, 18, & 19 mars à 19h 30.

les_enfants_de_la_mer-57 femmes, 7 voix, 7 respirations se mêlent et s’entremêlent pour nous dire, nous conter, nous danser, nous jouer ce récit où une poignée d’infortunées s’apprêtent à prendre le large dans une embarcation de fortune. Il est 4H du matin, dans une aube grisâtre et des clapotis d’eau parsemée de petits cris et de chuchotements, des femmes, des hommes et des enfants, la peur au ventre, sont embarqués vers le même destin. Direction Miami, espoir ultime de ceux qui fuient leur patrie Haïti. Un étudiant à bord du boat-people entretient tout au long de ce périple, une correspondance imaginaire avec sa fiancée restée à Port-Au-Prince : « … La mer à cet endroit ressemble aux requins qui y vivent et elle est impitoyable. Elle est impitoyable. »

Ce qui fait la force de ce texte, c’est qu’il s’adresse à tous les enfants de la terre et de la mer, sans pleurer la misère avec une pudeur indicible. Il parle aux purgés, aux oubliés, aux rejetés…
D’après la nouvelle d’Edwige Danticat

Distribution en cours

Adaptation & mise en scène : José Exélis
Chorégraphie : Suzy Manyri
Assistantes à la mise en scène : Yna Boulangé & Suzy Manyri
Body percussing : Fabien Tisserand
Costumes : Sarah Desanges
Conception lumière : Dominique Guesdon
Régie technique : La Servante

avec :

Yna Boulangé

Suzy Manyri,

Juliette Bao Tran Nguyen

Francoise Prospa

Jann Beaudry

Suzy Singa

Catherine Césaire…..

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Rencontres pour le lendemain : Jocelyne Bérouard

Le 15 mars à 19h au Saint-Esprit

rencontres_lendemain_berouard

Version française

Nous avons le plaisir de vous inviter à la 3ème édition des Rencontres pour le lendemain, qui aura lieu le mardi 15 mars 2016 à la Médiathèque Alfred Melon-Degras (Saint-Esprit) à 19 heures.
A cette occasion, nous donnerons carte blanche à Madame Jocelyne Béroard,
qui sera entourée de : Michel Béroard, Marie-Denise Grangenois, Michel Thimon, Danièle René-Corail, Adams Kwateh, Marie-Claude Béroard et Michel Thimon. Nous vous remercions de votre participation à cette soirée et nous nous réjouissons d’ores et déjà de l’occasion de rencontrer cette artiste exceptionnelle.
L’équipe des Rencontres pour le lendemain.
Version créole
Sa ké an plézi pou nou wè zot adan 3e konbit Sanblé pou jou dèyè,
an Médiatek Alfred Melon-Degras nan bouk « Saint-Esprit » mardi 15 mars 2016 pakoté 7 è dswè.
Oswè-tala nou ké ba Manzè Joslin Béwa tiket
épi makoumè’y, padavwa i kriyé yo vini mofwazé : Marie-Denise Grangenois, Michel Thimon, Danièle René-Corail, Adams Kwateh, Michel èk Marie-Claude Béwa. An douvan, mèsi pou tou sa ki ké vini bokanté épi artis eksepsion tala.

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Tribunal des femmes bafouées

Au T.O.M. de la Croix-Mission les 17, 18 & 19 mars 2016 à 19h

tribunal_femmes_bafouees-3de Tony Delsham, adapté et mis en scène pour la Comédie Créole par José Alpha assisté de Yva Gaubron et Peggy Fargues

L’épouse, le mari-amant et la maitresse
Le trio infernal est face au miroir de la Comédie créole

Béatrice Sieurac, Eric Bonnegrace et Cristèle Calixte

Lire le compte-rendu : Au Théâtre Créole, deux blanches pour un noir par Etienne Lallement

Le public connait bien les ressorts de l’infidélité. Partager un homme marié était, Il y a encore quelques années, l’assurance d’une vie malheureuse et cachée. D’autant que s’accommoder d’une relation conjugale triangulaire, créent toujours frustrations, conflits, violences et chagrin.

Alors, quel est l’intérêt aujourd’hui de faire durer ces amours clandestines ? A quoi s’exposent les protagonistes en pareille situation ? Et puis, pratiquer l’adultère essentiellement en pensée, n’est-ce pas la fidélité ?

La psyché, ce miroir magique placé au carrefour des destinées, qui reflète essentiellement la beauté et la puissance, en fait ce qu’on lui commande, permet à l’homme de passer avec une certaine jouissance, de l’épouse à la maitresse, d’un mensonge à l’autre, d’un univers à l’autre ; saura -t- elle répondre à ces questions ?

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Moi Pirandello, théâtre et cinéma

— Par Selim Lander —

Moi PirandelloJean-Claude Berutti et sa compagnie présentent des miscellanées piochées dans l’œuvre de Pirandello (sur le bien-fondé ou non d’une telle démarche, voir l’article de Roland Sabra). Le comédien Christian Crahay fait une première apparition dans le rôle du metteur en scène-bateleur chargé de « vendre » le spectacle au public, un prologue qui n’a pas semblé indispensable, sonnant même un peu faux, impression confirmée par les deux premières scènes dans lesquelles ce même comédien est distribué à contre-emploi, l’habit de séducteur n’étant pas, à l’évidence, celui qui lui convient le mieux. Par contre, et fort heureusement, sa partenaire canadienne, Nicole Oliver, a déployé dans ces mêmes scènes toutes les ressources de son art, une vraie démonstration de ce que peut faire une comédienne de sa voix, de son corps. Peut-être d’aucuns auront-ils pensé qu’elle en faisait parfois un peu trop, mais, comme cela nous est précisé à la fin de ces deux mêmes scènes, c’était « fait exprès » ! Il s’agissait de jouer à l’ancienne, à la manière du boulevard, bref comme il ne serait pas « convenable » de jouer de nos jours.

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Mort du chef d’orchestre Nikolaus Harnoncourt

nikolaus_harnoncourtDISPARITION – Surnommé le «pape» du renouveau baroque, le chef est décédé samedi 5 mars à l’âge de 86 ans. Fin décembre, il avait annoncé qu’il mettait fin à sa carrière pour des raisons de santé.
«Nikolaus Harnoncourt a rendu son dernier souffle paisiblement dans le cercle familial», a déclaré dans une courte annonce la famille du musicien et chef d’orchestre autrichien. Samedi 5 décembre, il s’est éteint à son domicile à l’âge de 86 ans. En décembre dernier, il avait annoncé mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé.

«Mes capacités physiques exigent une annulation de mes projets à venir», avait écrit Nikolaus Harnoncourt dans une lettre ouverte au public venu écouter en décembre, le week-end même de ses 86 ans, un concert de l’ensemble de musique baroque qu’il a fondé à Vienne, le Concentus Musicus Wien.

Créé en 1953 par Harnoncourt lorsqu’il jouait du violoncelle avec l’Orchestre symphonique de Vienne, cet ensemble s’est consacré à l’interprétation de la musique baroque européenne sur des instruments d’époque. Il se basait pour cela sur de nombreux travaux de recherche, contribuant à révolutionner l’interprétation de cette musique.

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Moi Pirandello, la vie , l’amour, la mort et le théâtre…

Axel de Booseré— Par Roland Sabra —
moi_pirandello-3L’amour, la mort, la disparition, la guerre des sexes et toutes les rêveries plus ou moins cauchemardesques afférentes à ces thèmes traversent l’œuvre de Pirandello et Jean-Claude Berutti nous en livre avec brio un aperçu laissant le spectateur dans une tension irrésolue, entre portrait théâtral de Luigi Pirandello et questionnement philosophique autour de l’identité, l’aliénation, le fantastique, le vrai, le faux, le théâtre dans le théâtre. Le portrait de l’écrivain sicilien est brossé à l’aide de quelques unes des figures les plus connues des œuvres pirandelliennes, issues de « Ce soir on improvise », « L’homme à la fleur à la bouche », « Je rêve, mais peut-être pas », «  Colloque avec des personnages ».

Les deux premières pièces sont très connues, les autres un peu moins. Au début du spectacle «  Ce soir on improvise ». Un metteur en scène, Hinkfuss, se présente. Il indique au public que les acteurs, à partir d’un canevas de Pirandello, vont improviser un drame familial. » Jouant cette histoire sicilienne, les acteurs sont constamment interrompus par Hinkfuss: « C’est un véritable despote.

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« Concevoir un programme d’intervention artistique et solidaire »

metis_gwaNouvelle session de formation dans le secteur culturel avec la participation d’artistes caribéens et européens

les 18, 19, 20, 21, 22/04/2016
soit 30 heures
Inscription gratuite

de 09h à 12h et de 13h à 16h00

Centre Culturel de Sonis
Rond point Ignace
97139 Abymes

Ouverte aux personnes ayant un Handicap

Pour recevoir le programme détaillé nous consulter
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Cette formation permet d’accompagner les artistes et les animateurs qui recherchent un approfondissement dans les domaines artistiques et culturels pour un meilleur encadrement des activités hors temps scolaire et des activités pour un public prioritaire lié à un territoire.

Cette formation a été choisie et primée par la Communauté Européenne pour son caractère innovant.
(Projet européen TOI/ Transfert of innovation)
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Nous restons à votre disposition pour tous renseignements et inscriptions.

Association Métis’Gwa
Partenaire du réseau européen CARAVAN
Correspondante AGECIF Caraïbes
0590474316 – 0690461488
contacts@metisgwa.com
www.metisgwa.com

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Henri Tauliaut & Annabel Guérédrat : Artistes Indignés !

indignesIl est important que les choses se sachent, afin qu’elles ne se reproduisent pas.

Voici une histoire que nous aimerions partager avec vous. Cela s’est passé en début d’année 2016. Gilles Elie dit Cosaque, réalisateur originaire de la Martinique, à la tête de la Maison Garage, qui est basée en région parisienne, a organisé un festival nommé, Festival Kung Ku (KKF), à l’Habitation Saint Etienne (H.S.E.), en Martinique, le 29 janvier dernier.

Un peu plus tôt, en novembre 2015, Gilles Elie Dit Cosaque (GEDC) contacte la performeuse chorégraphe Annabel Guérédrat, vivant et travaillant en Martinique, pour la réalisation d’une performance pour l’ouverture de son projet KKF.

Dans un premier temps, A. Guérédrat ne répond pas à la sollicitation de GEDC. Elle hésite. Elle préfère se rendre disponible pour ses propres projets de création. Finalement, un mois et demi plus tard, trouvant intéressante parce que subversive l’idée de projeter dans un festival des films créés à partir d’extraits de films de Kung Fu et des films pornographiques (de cul : de « Ku »), elle accepte. Et décide de réaliser une performance, avec son complice, le plasticien Henri Tauliaut, tout ceci à titre gracieux.

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« Psykomelody » : Un solo de danse Hip-hop

Vendredi 4 mars, à 19 h 30, à la cantine scolaire du Marin.

david_milome> Gratuit et ouvert à tous
> Contact : 0596.60.78.78
L’histoire ? David explique : « Le ballet se passe au coeur de la cité, entouré d’une forêt de cases en béton, sous l’éclairage d’une lune cylindrique. C’est le tam-tam du peuple égaré que l’on entend. En tunique de chagrin, un jeune homme crame à découvert, le compte vide et le coeur ouvert. Loin de lui, à portée d’aile, son étoile file un mauvais coton. Le protagoniste a cadenassé son coeur d’enfant, mais, le soir quand tout s’endort, il crie si fort qu’il l’entend a grand battement. Face à la folie du monde, l’âme en agitation en rituel habituel, il ressasse les situations… »
Les visiteurs risquent fort de passer un bon moment en compagnie de David Milôme qui propose toujours des spectacles de qualité. En effet, la troupe martiniquaise n’a pas eu peur de se confronter aux autres et partir à l’étranger « voir ce qui se passe ailleurs » . Elle s’est formée et a passé de nombreux concours.

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Pierre Choderlos de Laclos à livre ouvert

— Par Sophie Joubert —

Christine Letailleur adapte les Liaisons dangereuses, de Laclos, avec Dominique Blanc, magistrale marquise de Merteuil.

Les Liaisons dangereuses est une machine de guerre, conçue par un militaire, Pierre Choderlos de Laclos. Madame de Merteuil, se rendant à un rendez-vous galant, n’emploie-t-elle pas un vocabulaire de stratège ? « Une attaque bien vive, bien menée, me fera le plus grand bien », dit-elle à Valmont. L’intrigue est connue : par vengeance, la marquise de Merteuil persuade le vicomte de Valmont de déshonorer la jeune Cécile de Volanges, promise à son ancien amant. Le libertin, occupé à séduire la prude madame de Tourvel, accepte le défi, espérant reconquérir les faveurs de Merteuil. L’issue de cette guerre amoureuse, qui manipule les corps et les cœurs, ne peut être que fatale. La liberté et l’aspiration égalitaire sont au cœur de ce roman épistolaire publié en 1782, à la veille de la Révolution française.

Les Liaisons dangereuses est un roman plus cérébral que libertin. Tout se joue dans la langue, l’érotisme et la transgression sont entièrement contenus dans le récit par lettres.

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Moi, Pirandello

Vendredi 04 mars 20h. Tropiques-Atrium

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Autoportrait spirituel de Pirandello

— La chronique théâtre de Jean-Pierre Léonardini—

À partir de textes empruntés à l’œuvre de Luigi Pirandello (1867-1936), Jean-Claude Berutti a conçu Moi Pirandello (1). Il brosse ainsi un autoportrait spirituel de l’auteur de Ce soir, on improvise, dont le monologue d’ouverture et des extraits sont mis à contribution, ainsi que Je rêve, mais peut-être pas ; l’Homme à la fleur à la bouche et Colloques avec des personnages. Un montage subtil, où est donné à éprouver l’essence même du théâtre de celui qui affirmait : « Rien n’est vrai que cela ! Il n’y a qu’une certitude, c’est qu’il faut se créer ; c’est le seul moyen d’être soi. » On commence avec le monologue d’Inkfuss, le metteur en scène de Ce soir, on improvise, capo comico par excellence. Il annonce les réjouissances émotives à venir. Le rôle est tenu avec éclat par Christian Crahay, qui passe vite – à cause d’une sombre histoire de collier – de la figure de magicien à celle du mari jaloux de Mommina, dessinée avec une élégance suave par Nicole Oliver.

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Un certain regard… sur les films de février

Taxi Téhéran— Par Selim Lander —

Un mois presque entièrement consacré au cinéma iranien avec quatre des cinq films présentés. On a suffisamment de souvenirs enthousiastes de ce cinéma – à commencer par Une séparation – pour apprécier l’occasion qui nous est donnée d’entrer davantage dans les productions d’un pays qui se caractérise à la fois par le nombre de réalisateurs talentueux et la présence d’une censure tatillonne. Ceci explique que certains de ces réalisateurs aient choisi l’exil, faute de pouvoir s’exprimer librement chez eux. D’autres, comme Jafar Panahi préfèrent demeurer dans le pays qui nourrit leur inspiration, quitte à filmer dans des conditions précaires et à ne pas être diffusés en Iran.

Le Président, de Mohsen Makhmalbaf, a été, pour sa part, entièrement filmé à l’étranger, en Géorgie. C’est une fable qui vaudrait pour n’importe quelle dictature, et – pourquoi pas ? – celle qui sévit en Iran. Le film qui raconte l’odyssée du dictateur en fuite avec son petit-fils élevé comme une marionnette militaire, n’est pas parfaitement réussi. Quelques scènes fortes ne suffisent pas pour excuser des longueurs (le film dure deux heures) et une désinvolture frisant l’amateurisme.

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« Spotlight » de Tom McCarthy Oscar du meilleur film 2016 !

spotlightOSCARS – Le film « Spotlight » de Tom McCarthy, qu’un public restreint a pu voir à Madiana il y a peu, a reçu l’Oscar du meilleur film dans la nuit de dimanche à lundi. Au moment de son discours de remerciement, le producteur du film, Michael Sugar, en a profité pour faire passer un message à l’endroit du Pape François.

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C’est que « Spotlight » raconte la rédaction d’une enquête par une équipe de reporters du Boston Globe, qui, en 2001, a dévoilé un scandale impliquant des prêtres pédophiles couverts par l’Église catholique. Cette équipe de journaliste, Spotlight, avait remporté le prix Pullitzer en 2003.

« Ce film donne la parole aux survivants et cet Oscar apporte une résonance encore plus forte à cette parole, a déclaré Michael Sugar. Nous espérons que cela permettra à la voix des survivants de résonner jusqu’aux portes du Vatican »⋅ Et d’ajouter, à l’adresse du Pape François : « Il est temps que vous protégiez les enfants pour pouvoir leur redonner foi »⋅

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« Spotlight », qui met en scène les acteurs Mark Ruffalo, Michael Keaton, Rachel McAdams ou encore Liv Schreiber, a également remporté l’Oscar du meilleur scénario original.

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