Rencontres pour le lendemain, Carte blanche à Jocelyne Béroard
— Par Mikaella Rojas Fanon —
Jocelyne, c’est d’abord une jolie fleur. Silhouette gracile qui émerge aux côtés d’un pianiste en route vers sa légende, et qui ravit nos sens en incarnant une fleur éprise d’un oiseau. Jocelyne, c’est la compassion sans limites qui fait appel à l’astre solaire, et qui réclame un peu de chaleur et de lumière pou…
Tjè a moun ka soufè
Tjè a moun ka pléré
(…)
Tjè a moun ki mové
Tjè a moun ki pa janmen enmé dan vi a yoi
Jocelyne, c’est notre Soleil en exil, celle qui sait parler à nos âmes endolories par la grisaille de cet endroit mystérieux qu’on appelle « Là bas ». Quand Jocelyne crie cet interminable « Yéééééééékrik !ii », au Zénith, le public qui lui répond sans faillir a, pour la plupart, quitté les Antilles depuis longtemps, et probablement jamais assisté à une veillée funèbre traditionnelle au pays. Certains, de plus en plus nombreux au fil des ans, sont même nés en France et comprennent à peine le créole.