Catégorie : Arts de la scène

« Créole Pop » ce qui se confirme de nous…

— Par Malik Duranty —

creole_popJe me souviens de cette émission télévisée où un artiste dans toute sa marginalité, dit dans un grand sérieux qu’il est avant tout un performeur. Son métier, c’est la scène. Quand subitement, apparaît une gravité sur son visage lorsqu’il dit considérer son disque comme la théorie de sa démarche artistique…

Je repense à cette anecdote en écoutant les premiers morceaux du dernier née de Joël Jacoulet…

« Créole pop » me semble être dans la démarche artistique de Joël un acte théorique majeur…

Oui là, prend corps le discours d’une vision. Elle qui se manifeste après des temps en geste de créativité juste qui ravissent et balisent une voie de pas à pas devant.
Et puis, la langue se fait langage d’ici qui s’affirme d’exister libre… Libre de partout… D’où de partout se délivre l’envie dans l’art de se dire…

Créole ne peut signifier grand chose, si l’on ne considère le processus qui lui donne d’être manifeste: celui de créolisation… Créole ne peut signifier sans le postulat de la négritude qui manifeste notre humanité dans sa relation à la phénoménologie naturelle du monde, nous par cela témoin du digne et de la liberté créatrice qui y trouve source…

Au vu de cela comment appréhender « Créole Pop »?

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Pablo Milanés et une chanson 50 ans après

— Par Alain Valdés Sierra —

pabol_milanesMis 22 años est une des chansons de Pablo Milanés qui est profondément ancrée dans la mémoire collective et qui, finalement, constitue une référence sur l’intérêt suscité par son œuvre.

C’est précisément pour célébrer les cinq décennies de la composition de cette chanson que Pablo offrira un concert unique, aujourd’hui, dans le théâtre Karl Marx, lors duquel il sera accompagné par divers invités.

Lors d’une rencontre avec la presse à propos du spectacle, Nancy Pérez, spécialiste du bureau Pablo Milanés, a avancé que l’auteur de Yolanda et El breve espacio en que no estás sera sur scène en compagnie de ses filles, Haydée, Lynn et Suylén, avec lesquelles il a déjà travaillé dans le passé.

Il partagera également la scène avec les chanteurs Miriam Ramos et Pancho Céspedes, dans ce qui sera une sorte d’hommage à ses premières créations qui ont ouvert le chemin à Pablo dans le paysage sonore national.

Le public pourra profiter de chansons telles que Réquiem por un amor, Tú mi desengaño, Ya ves y Mis 22 años, cette dernière ayant motivée la soirée et qui est considérée par les connaisseurs comme une création qui a marqué un changement dans la musique cubaine dans les années 1960.

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« Nous irons voir Pelé sans payer » version longue en DVD disponible!

nous_irons_voir_pele-2A la veille du 45eme anniversaire du fameux match, le 23 janvier 2016, le DVD « Nous irons voir Pelé sans payer » (version longue) est disponible depuis Noël à la Librairie Antillaise ou en commande via le site lamaisongarage.fr.

Le 23 janvier 1971 à l’initiative de la ligue martiniquaise de football fut organisé à Fort-de-France une rencontre entre la sélection de la Martinique et le Santos FC, le mythique club de foot de São Paulo avec le non moins mythique “roi Pelé” et près de la moitié des joueurs brésiliens qui venaient de conquérir pour la 3ème fois le titre de champions du monde de football. C’est un peu comme si aujourd’hui le Real de Madrid allait jouer contre une sélection régionale française.
Cela peut sembler aujourd’hui incongru mais, à l’époque, de grandes équipes aussi bien européennes que sud-américaines faisaient de temps à autre des tournées qui les menaient jusqu’aux Antilles. Mais aucune n’avait le prestige du Santos et de son leader Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé.
Pour la ligue, nouvellement rénovée après une grosse crise, cette belle affiche négociée à prix d’or était l’occasion de marquer les esprits.

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Greg Germain : une Agence pour inventer des outils de rencontre et de valorisation des cultures ultramarines.

— Propos recuillis par Dominique Daeschler —:
greg_germainDe lui, ma grand’mère aurait dit « qu’il porte beau ».Greg Germain, acteur, metteur en scène, réalisateur, directeur de théâtre en énerve plus d’un. On le dit clivant, volontiers bourru, aimant le pouvoir. C’est avec insolence qu’il porte ses engagements. Fin politique, acharné au travail, il et aussi d’une exquise politesse. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il est incontournable quand on parle des Outremers. Né à Pointe à Pitre, il a fait pas mal d’aller-retours entre sa ville natale et Enghien où il a vécu une partie de sa jeunesse. Parisien aujourd’hui il n’a jamais cessé de réfléchir à la double culture des Français d’Outre-mer, à leur écartèlement, au signifiant profond de ces «  euroblack, domien, négzagonal, négropolitain ». En 2013, à la demande du Président de la République, il met en place la préfiguration de l’Agence pour la Promotion et la Diffusion des Cultures de l’Outre-mer.

D Daeschler : Cette Agence c’est un défi, une boulimie, un nouveau combat ?
G Germain : C’est une nécessité. Il ya une absence de visibilité culturelle qui pousse les Français de l’Hexagone à avoir de L’Outre-mer et des populations qui en sont issues une vision simpliste marquée par de nombreux clichés.

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Portrait d’une femme en vibrations

— Par Dominique Widemann —

Le premier film de Leyla Bouzid, « À peine j’ouvre les yeux », revient sur le bouillonnement 
de la jeunesse tunisienne quelques mois avant la chute de Ben Ali.

«Àpeine j’ouvre les yeux/ je vois les gens privés de travail, de bouffe, d’une vie hors de leur quartier. Méprisés, dépités (…).» Ce sont les premiers vers du chant de la jeune Farah (Baya Medhaffar), accompagnée de son groupe de rock sur les scènes tunisiennes. Chant subversif des derniers mois du régime de Ben Ali quand la répression étend encore ses voiles de peur. Peur intégrée dans les cœurs et les esprits qui s’insinue dans tous les espaces de liberté, jusqu’au moindre interstice. Farah vient d’avoir dix-huit ans. C’est une jeune fille fougueuse qui dévale rues et troquets, embrasse son amoureux dans les parcs, au-delà des lisières de l’ombre. Elle obtient son bac et les siens vouent d’emblée, sinon d’autorité, à la profession de médecin cette première universitaire de la famille. Mais en cette année 2010, retour vers un futur antérieur à la révolution, Farah entend n’en faire qu’à sa tête bien pleine, aux tourbillons de ses jupes courtes, à ses lignes de résistance et aux riffs corrosifs de guitare.

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Kurt Masur : un « directeur musical de légende » s’est éteint

kurt_masurLe chef d’orchestre allemand Kurt Masur est décédé ce samedi à l’âge de 88 ans. Le monde rend hommage au musicien de légende, mais aussi à l’humaniste.

Kurt Masur, qui avait annoncé en 2012 qu’il était atteint de la maladie de Parkinson, s’est éteint à Greenwich dans le Connecticut, au nord-est des Etats-Unis, selon le New York Times. Il a dirigé les plus grands orchestres du monde. Le Philharmonique de 1991 à 2002, puis l’Orchestre national de France de 2002 à 2008.
« Les musiciens de l’Orchestre national de France, son directeur musical Daniele Gatti et tous ceux qui à Radio France ont collaboré avec Kurt Masur conservent de lui le souvenir d’un musicien d’exception et d’un grand humaniste », ont indiqué dans un communiqué Mathieu Gallet, président de Radio France et Daniele Gatti. Kurt Masur était parvenu « à tisser une relation privilégiée avec les musiciens, stimulant ce +désir d’apprendre à jouer ensemble+ qui distingue les orchestres les uns des autres+ », a rappelé le communiqué. France Musique consacrera lundi 21 décembre une journée spéciale à Kurt Masur.

Kurt Masur, est né en Silésie le 18 juillet 1927.

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« Suzanne Césaire, fontaine solaire » : Antigone et Panthère noire

— Par Roland Sabra —

L’ensemble du plateau est noir et nu. Au sol un vaste carré de contreplaqué aux couleurs bondes rehausse, ce qui sera l’espace de jeu des comédiennes. Les comédiennes ? Elles sont trois assises en fond de scène sur des tabourets de bar tournant le dos au public. Elles aussi tout de noir vêtues à l’exception de l’une d’entre elles qui porte un chemisier rouge orangé. Trois pour une seule voix. Une voix oubliée sous les décombres de l’histoire, sous les échafaudages de la construction d’un mythe enraciné dans le réel d’un monde en lutte pour la reconnaissance d’une identité. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. On avait lu ce qu’elle disait mais on ne l’avait pas entendue. Cette voix c’était celle de Suzanne Roussi. Elle avait éblouit André Breton, André Masson, Wifredo Lam et un certain Aimé Césaire qu’elle avait épousé quelques années auparavant à la mairie du 14ème arrondissement à Paris dans un tailleur rouge de laïcité affichée. C’est avec lui et quelques autres, professeurs au lycée Schoelcher pour la plupart, qu’ils fondent en avril 1941 la revue littéraire Tropiques.

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« Fatima » de Philippe Faucon, prix Louis-Delluc 2015

— Par Latifa Madani —

fatimaSynopsis
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

Dans son sixième film, Philippe Faucon braque la caméra sur des héroïnes ignorées : ces femmes de ménage et leurs filles qui résistent à la souffrance et qui livrent bataille pour leur liberté. Soria Zeroual, émouvante Fatima, a pris goût au tournage. Elle crève l’écran. Chapeau !
« Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse. » L’arbre qui tombe, Philippe Faucon l’a raconté dans son précédent film, « la Désintégration » (2011), où il montrait la dérive terroriste de jeunes Français.

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Itinéraire d’un prénom enchanté…

— Par Guy Flandrina —

cultierA compter du 18 décembre 2015, la Martinique commémorera, dans les jardins du Parc Floral de Fort-de-France, les 30 ans de la disparition de Marius CULTIER. Célèbre pianiste martiniquais qui tirait sa révérence le 23 décembre 1985.

Ses filles, Ayule et Laïni CULTIER -initiatrices du projet- seront présentes pour l’occasion.

Le prénom Laïni est l’objet d’une légende cultivée par des amis d’Eugène MONA.

Ce dernier parle de la fille de Marius CULTIER et de son épouse Gisèle dans « Bibon dachine » ; mythes et vérité d’un prénom chanté et d’une amitié avérée.

A l’occasion d’une rencontre, à Paris, avec Christian BOUTANT −Délégué régional de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM)− Laïni CULTIER, lui confie : « Tu sais, mon père était très africain ! A une époque où tout un chacun se voulait blanc, voulait se blanchir, lui, se vivait nègre revendiquant son héritage africain ». Et la fille de notre talentueux pianiste de proclamer : « d’ailleurs, mon prénom est africain ».

Et de fil en aiguille cette conversation devient une invitation à refaire un voyage en terre charentaise afin de découvrir l’historique d’un prénom.

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« Ceew mi, l’horizon n’appartient à personne », un documentaire de Wally Fall sur le Sénégal

ceew_miMardi 15 Décembre 2015 à 19h Tropiques-Atrium

Nous sommes heureux d’accueillir le réalisateur WALLY FALL pour une séance exceptionnelle de son film « CEEW MI – l’Horizon n’appartient à personne « .
Ce film qui a remporté le prix du meilleur documentaire caribéen à l’occasion des dernières Rencontres Cinémas Martinique est une plongée intime dans le parcours d’un jeune Antillais entre ses racines martiniquaises et africaines .
Le jury composé de Vincent Malausa ( critique aux Cahiers du cinéma ) – Julie Trassard Donatien ( Journaliste ATV) et Christian Foret ( Réalisateur) a récompensé « Ce cahier d’un retour au pays (qui) dresse avec une grande finesse de mise en scène un portrait à la fois intime, universel et politique du Sénégal d’aujourd’hui et de ses habitants. «

« Ceew mi, l’horizon n’appartient à personne », un documentaire de Wally Fall sur le Sénégal. Le réalisateur, un métisse retourne pour la 1ère fois au Sénégal à la vielle des élections présidentielles de 2012, il raconte à la fois les espérances de tout un peuple et le retour au pays d’un membre de la diaspora.

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« Splendid’s » de Jean Genet, M.E.S Arthur Nauziciel

— Par Michèle Bigot —
splendid_sSpectacle créé en janvier 2015 au CDN d’Orléans,
En tournée à Marseille, la Criée du 3 au 5/12/2015
Présenté à Paris, La Colline du 17 au 26 mars 2016

Arthur Nauziciel nous propose un texte de J.Genet, écrit entre 1944 et 1948, et renié ensuite. C’est une époque où il faisait régulièrement des séjours en prison, avant de bénéficier de la grâce présidentielle. Ce texte mystérieux se présente comme une cérémonie d’adieu à l’univers des gangsters sublimes ; A. Nauziciel a eu une idée lumineuse, celle de faire précéder la pièce d’un film tourné par Genet lui-même, Un chant d’amour(1950), qui est le pendant cinématographique de cette pièce, en ce qu’il constitue aussi un hymne au prisonnier, au voleur, à l’assassin, l’eidos du hors la loi, dans toute la poésie, la sensualité et l’érotisme de son corps magnifié. Tourné en noir et blanc, considéré à l’époque comme touchant à la pornographie, le film s’est heurté de plein fouet à la critique et s’est distribué sous le manteau. Le film, quoique muet, obéit aux codes du théâtre, fermement bordé par le cadre des trois unités de lieu, d’action et de temps.

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« La nuit spirituelle » Texte de Lydie Dattas, lu par Macha Makeïeff,

— Par Michèle Bigot —
la_nuit_spirituelleThéâtre de la Criée, Marseille,
5/12/2015

Macha Makeïeff a eu l’heureuse inspiration de faire précéder le spectacle de Nauziciel par la lecture d’un texte stupéfiant de Lydie Dattas, intitulé La nuit spirituelle.
L’histoire de ce texte touche au plus près à l’histoire de Genet et de sa création littéraire: voici en quels termes la poétesse le présente :
« Un jour j’ai trouvé Jean Genet assis dans mon fauteuil. Alexandre l’avait rencontré dans la rue, et sachant mon admiration juvénile, l’avait invité chez nous. Le poète ne tarda pas à s’installer dans l’appartement voisin. Le soir même j’entrai joyeusement dans sa chambre pour discuter avec lui, exprimant sans censure mes désaccords à celui dont l’œuvre avait bouleversé mes seize ans. Genet devint de glace. Le lendemain il signifia à Alexandre mon bannissement : « Je ne veux plus la voir, elle me contredit tout le temps. D’ailleurs Lydie est une femme et je déteste les femmes. » Cette parole qui me rejetait dans la nuit de mon sexe me desespéra. Trouvant mon salut dans l’orgueil, je décidai d’écrire un poème si beau qu’il l’obligerait à revenir vers moi.

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Le Festival International du Film des Droits de l’Homme organisé en Martinique en 2016

fifdh-2A l’occasion de la journée mondiale des Droits de l’Homme, ce 10 décembre 2015, l’association Alliance Ciné souhaite annoncer l’arrivée d’un évènement majeur pour cette cause sur notre territoire : La Martinique accueillera fin 2016 sa première édition du Festival International du Film des Droits de l’Homme (FIFDH).

L’association Alliance Ciné crée depuis 2003 des événements culturels pour sensibiliser aux droits fondamentaux. Elle organise notamment dix éditions annuelles du Festival International du Film des Droits de l’Homme (FIFDH) qui réunissent près de 20000 spectateurs.

Depuis deux ans, le FIFDH est présent dans l’île sœur de Guadeloupe. Les deux premières éditions y ont réuni au total près de 6000 spectateurs dans des cinémas, des salles associatives, des lieux culturels et institutionnels de l’île.

Pensé comme un forum pour les associations, les artistes et les citoyens, le FIFDH Martinique traitera aussi bien des problématiques mondiales que celles propres à nos territoires. Il poursuivra l’objectif de valoriser et promouvoir les réalisations des auteurs caribéens. En effet, le FIFDH participe pleinement à la diversité de l’offre cinématographique en proposant des films pour la plupart inédits, en avant-première et absents des autres écrans.

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Les Fables de La Fontaine

10 , 11 & 12 decembre 2015 à 19h 30 au T.A.C.

Les-Fables-de-La-Fontaine— Par Selim Lander —

Jean de La Fontaine est monté sur la scène du Théâtre (de Fort-de-France) avec deux comédiens : à la demande du roi Louis XIV, il doit concevoir un spectacle divertissant. Situation imaginaire qui constitue un bon point de départ pour une mise en scène des fables, une petite dizaine parmi lesquelles des incontournables comme Le lièvre et la tortue (« rien ne sert de courir ; il faut partir à point ») ou La cigale et la fourmi (« vous chantiez, j’en suis fort aise : eh bien ! dansez maintenant »). De fait, le spectacle, qui s’adresse à tous les publics, divertit fort. William (pas Daniel !) Mesguich s’est mis en scène dans le rôle de La Fontaine. Il mène le jeu avec l’autorité et l’abatage qui conviennent, ses deux comparses incarnant tour à tour les différents animaux sur le mode de la farce. Le parti est de faire rire en nous en mettant plein la vue (masques, costumes, vidéo) et les oreilles (voix off, bruitage, musiques puisées dans le répertoire du XVIIe siècle à aujourd’hui).

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Suzanne Césaire, fontaine solaire

Les 11 & 12 décembre 2015 à 20h au Tropiques-Atrium.

Suzanne Césaire— Par Selim Lander —

Les textes les plus saillants de Suzanne Césaire choisis par Daniel Maximin (l’auteur de Suzanne Césaire : le grand camouflage. Écrits de dissidence (1941-1945), Le Seuil, Paris, 2009), interprétés par trois jeunes comédiennes dirigées par Hassane Kouyaté : telle est la fête à laquelle nous sommes conviés en cette fin de semaine. Suzanne Césaire est un météore des lettres martiniquaises. Elle connut Aimé Césaire, son mari, pendant leurs études à Paris. De retour à Fort-de-France pendant la deuxième guerre mondiale, ils ont lancé avec quelques autres la revue, l’aventure de Tropiques. Par la suite, tandis qu’Aimé Césaire connaissait le destin politico-poétique que l’on sait, Suzanne Césaire, installée à Paris avec ses enfants, semble avoir déserté les lettres, à l’exception d’une pièce de théâtre au titre évocateur : Aurore de la liberté. Ses articles dans Tropiques n’en font pas moins date. Ils sont les plus marquants, les plus engagés, on sent à les lire une femme de caractère aux idées claires et aux convictions bien ancrées.

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« La Vie d’Adèle » perd son visa d’exploitataion!!

la_vie_adele-3Le visa d’exploitation du film La Vie d’Adèle a été annulé par la justice. En cause, des « scènes de sexe réalistes de nature à heurter la sensibilité du jeune public ».
Saisie par une association catholique réputée proche de l’extrême-droite, la justice a annulé le visa d’exploitation du film d’Abdellatif Kechiche, palme d’Or au festival de Cannes en 2013.

Dans une décision rendue publique mercredi, la cour administrative d’appel de Paris a demandé à la ministre de la Culture Fleur Pellerin de « procéder au réexamen de la demande de visa » du film dans un « délai de deux mois ». La cour a estimé que La Vie d’Adèle: chapitres 1 et 2, long-métrage d’Abdellatif Kechiche avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos sorti en 2013, qui raconte une passion amoureuse entre deux jeunes femmes, comporte « plusieurs scènes de sexe présentées de façon réaliste, en gros plan » qui sont « de nature à heurter la sensibilité du jeune public ». De ce fait, la ministre « ne pouvait, sans commettre d’erreur d’appréciation » au regard de la loi « accorder un visa d’exploitation (autorisation administrative nécessaire pour une diffusion en salle de cinéma) comportant une interdiction limitée aux mineurs de 12 ans », assortie de messages d’avertissement, ajoute-t-elle.

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Concert en hommage à Marius Cultier

Le 18 Décembre dans les jardins du Parc Floral de Fort-de-France à 19h.

marius_cultier— Dossier de presse —

Concert hommage à un pianiste hors pair de la musique Martiniquaise. Déjà 30 ans que cette figure emblématique notre musique nous a quitté.
Voila une belle initiative des filles de Marius Cultier Ayul et Laini auxquelles se sont joints des militants culturels désireux d’activer le souvenir du premier pianiste martiniquais d’envergure internationale .
À l’occasion de la commémoration des 30 ans de sa disparition, l’association biguine jazz sollicitée à répondu présent à cet hommage et encadrera cette initiative.
30 Ans! Déja Quoi de plus normal ? puisque Marius fait partie de ceux qui ont inspiré notre action autour de la biguine, du jazz et de la création moderne de nos pays et des espaces créolophones.
Nous avons ainsi soumi aux partenaires culturels et politiques cette proposition de nous unifier pour célébrer cet artiste dont la contribution est significative et a influencé les pianistes qui ont emergé depuis dans notre notre pays .
Marius c’est une technique , c’est une représentation pendant longtemps au Canada , c’est un compositeur émérite qui a marqué l’histoire du pays et des Antilles avec un répertoire toujours actif.

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Katherine Dunham (1909 – 2006). Entre élite noire et créole

— Par Rodolf Etienne —

katherine_dunham1Qui se souvient de Katherine Dunham interprétant la diablesse dans le ballet La Guiablesse, inspiré du folklore martiniquais et sous la direction de Ruth Page ? Qui se souvient aujourd’hui du Ballet Nègre, l’une des premières compagnies noires des Etats-Unis ? Et qui se remémore encore les apparitions fulgurantes de la chorégraphe à l’écran, comme par exemple dans Stormy Weather ?
Qui s’intéresse encore à ses études sur les danses et arts nègres de la Caraïbe, sur la culture haïtienne et, singulièrement, sur le vodou haïtien ?
Pourtant, Katherine Dunham est une de ces icones du XXème siècle qui semble ne pas devoir cesser d’inspirer les générations, tant par son immense talent, la rigueur de ses études ou, plus naturellement, en tant qu’afro-américaine ou, plus simplement, femme du Tout-Monde…
D’autant qu’elle-même, créole par la variété de ses origines, revendiquait tout autant sa créolité – sa mixité – que sa culture afro-américaine, sans parler qu’elle était partout chez elle dans la Caraïbe tandis que son cœur était indéfectiblement attaché à l’East Saint-Louis, dans l’Illinois.
Katherine Dunham nait le 22 juin 1909, à Glen Ellyn, dans l’Illinois.

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Les fables de La Fontaine : « Un théâtre exigeant et festif »

10 , 11 & 12 decembre 2015 à 19h 30 au T.A.C.

les_fables_de_la_fontaine-3—Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Un dessin animé vif et alerte comme l’éclair et ses bulles éclatées d’humour décalé. Une cacophonie circassienne comme on les aime, où l’on cherche encore qui de la tortue, d’un lièvre italien de la cigale, de la fourmi, de la souris, ou du rat, d’un coq texan, ou de l’âne, ces animaux vedettes des fables, est le Monsieur Loyal, le clown triste, le clown blanc ou encore le clown chef d’orchestre. Et pourtant ils tiennent chacun leur rôle, leur place et leurs limites.

Si l’énergie qui nous éclabousse, déborde notre étonnement, notre ravissement couleurs carnaval et de feu d’artifice, c’est parce que c’est bien ainsi que Monsieur de La Fontaine l’a voulue, et que William Mesguich nous la rend intacte dans l’esprit et croyez le dans la forme, juste métissée des facéties et des fantaisies d’un théâtre d’aujourd’hui. S’il y a bien quelque chose qu’on ne peut reprocher à cette pièce c’est de manquer d’à propos et de modernité En effet sans vouloir en déflorer davantage les intrigues, il est bon de s’attendre à un spectacle de qualité rempli de trouvailles remarquables, tels des aller retours étonnants entre passé et présent, heureusement suggérés par des décors , de la musique judicieusement anachroniques Des dialogues en langage courant, et sautillants alternent avec la narration des fables.

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Macbeth de Justin Kurzel ; avec Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jack Reynor

— Par Guy Gabriel —

macbeth_afficheA Madiana

Macbeth et Banquo, deux chefs de l’armée de Duncan, roi d’Ecosse, reviennent d’une campagne victorieuse contre l’armée norvégienne ; sur la lande désertique, Macbeth apprend de trois sorcières qu’il deviendra Duc (Thane) de Cawdor, puis roi d’Ecosse.
De retour au Palais, il apprend, en effet, son nouveau titre, ce qui va attiser l’ambition de son épouse qui n’aura plus qu’un objectif : faciliter la réalisation de la prédiction, en assassinant le roi, et en faisant peser les soupçons sur les gardes du Palais….
Macbeth n’en sortira pas indemne de l’entreprise ; déjà un homme abîmé par la guerre, qui tente de reconstruire sa relation avec son épouse bien-aimée, le voilà maintenant aux prises avec les forces de l’ambition et du désir, à cause de cette dernière….
Après Orson Welles et Roman Polanski, l’australien Justin Kurzel s’attaque au monument de la littérature du non moins monument Shakespeare ; a priori une gageure dont on peut dire que Kurzel s’en est plutôt bien tiré.
On y trouve tous les thèmes chers au dramaturge, que sont l’ambition, le pouvoir, la trahison, les intrigues de palais (autant de thèmes étonnamment modernes), auxquels est ajouté celui de l’irrationnel ; ce dernier va être l’élément moteur du drame qui va se nouer.

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« Suzane Cézaire, Fontaine solaire » : les 11 & 12 décembre 2015 au Tropiques-Atrium à 20 h

— Dossier de presse —

s_cesaire_fontaine_solaireScolaire le 10 à 9H30

Adaptation théâtrale : Daniel Maximin
Mise en scène – Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Assistante à la mise en scène : Astrid Mercier
Avec Astrid Bayiha, Nicole Dogué & Martine Maximin
Création lumière : Cyril Mulon
Univers sonore : Serge Béraud
Costumes : Anuncia Blas
Décor : William Vahala

Les écrits de Dissidence de Suzanne Césaire
Tropiques (1941-1945)
2015 est l’année du centenaire de Suzanne Césaire, intellectuelle et écrivain martiniquaise, une des grandes figures de sa génération avec son époux, Aimé Césaire et ses amis proches : René Ménil, Georges Gratiant, Aristide Maugée, Lucie Thésée, avec qui elle anima, dans les dures années de la dissidence en Martinique de 1941 à 1945, la revue Tropiques qui joua un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines.
L’oeuvre de Suzanne Césaire, réduite en quantité, est importante dans son contenu, car s’y trouvent traitées et éclairées les grandes questions qui traversent l’histoire contemporaine des Antilles, du point de vue littéraire, culturel, politique et identitaire.
Suzanne Césaire symbolise une écriture féminine qui aura une place majeure aux Antilles.

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Les Fables de La Fontaine : les 10, 11 & 12 décembre 2015 au TAC à 19h 30

— Dossier de presse —

les_fables_de_la_fontaineMISE EN SCÈNE : William Mesguich
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE : Charlotte Escamez
COSTUMES : Alice Touvet
SCÉNOGRAPHIE : William Mesguich et Mathieu Courtaillier
LUMIÈRES : Mathieu Courtaillier
SON : Julien Ménard
VIDÉO : Mathieu Courtaillier et Arnaud Maillard

SPECTACLE FAMILIAL, à partir de 6 ans
Tout commence lorsque Louis XIV demande à Jean de La Fontaine d’écrire un spectacle en vers. Les animaux prennent vie et Les Fables de La Fontaine se construisent devant nous.
Une cigale chantante, un lièvre italien, un coq texan, l’amour et la folie qui jouent une dernière partie de tennis…
Les univers se mélangent pour laisser place au jeu, au rire, à la poésie, et faire entendre, encore, et toujours, les plus belles morales du monde.
Les petits comme les grands découvrent une mise en scène vivante, drôle et qui s’offre avec grâce à la fantaisie théâtrale d’aujourd’hui…

Se passionner pour les Fables de La Fontaine
C’est vouloir explorer les méandres de l’âme et du coeur humain. C’est jouer à se faire peur. C’est aussi avoir vraiment peur.

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Les belles images de Lucette Salibur

— Par Selim Lander —

la_traversee_selimLucette Salibur a créé Traversée il y a vingt ans, un texte de Xavier Orville écrit spécialement pour elle. Autant dire qu’elle habite ce texte autant qu’elle est habitée par lui et qu’elle s’investit totalement dans ce monologue assez bref (45 minutes) mais qui fait intervenir plusieurs personnages de tous les âges. Cela se passe quelque part en Guyane, dans une région assez reculée, en tout cas pas urbaine. Au commencement, une vieille femme qui a trouvé refuge au sein d’un arbre creux. Les autres personnages interviendront ensuite, chacun ou plutôt chacune marquée par une douleur, une souffrance, un traumatisme ancien dont elle ne peut se défaire. Vision de la femme maltraitée, de la femme souffre-douleurs, de la femme impuissante à échapper à une fatalité atavique.

Rappelons-nous les trois ingrédients de la réussite au théâtre énumérés dans notre chronique précédente : un bon texte, une bonne mise en scène, de bons comédiens. Pour ce qui nous concerne, c’est le texte de Traversée qui a fait problème, non pas tant que le sujet manque d’originalité – chose plutôt habituelle, au théâtre – mais par la manière dont il est traité, enchaînant des situations certes tragiques mais convenues et assez facilement prévisibles, sans réelle construction dramatique.

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« La traversée », de Xavier Orville, avec Lucette Salibur

— Par Roland Sabra —
affiche_traverseeC’est un conte réaliste entre lumières vives et ombres noires au moment où le jour le dispute encore à la nuit. Elle est seule dans le creux du tronc d’un arbre de vie, desséché dont les branches portent les portraits des figures de sa vie. Elle nous dit la solitude et la misère d’existences qui peinent à être au monde sous le poids de dominations qui durent et qui perdurent de si loin qu’on en connaît plus le pourquoi mais dont on souffre encore et en corps le comment. Sans fin. Jusqu’à présent. Elle ira vers les autres, ses sœurs de douleurs. Ces vies en souffrances ce sont celles de six femmes d’un ici repérable à un lieu que l’on pourrait croire précis et localisable mais qui par ce qu’elles disent outrepassent nos petites frontières, qu’elles soient géographiques ou sociales. Elles disent haut et fort ce qui a été tu pendant tant de siècles. Elles disent la pauvreté et l’oppression. Elles appellent à la solidarité. Et c’est une enfant, Chloé, la verdoyante, l’herbe naissante, la déesse des moissons à venir en grec ancien, qui les invite à une traversée vers un monde où elles pourront être non seulement écoutées mais entendues, un monde dans lequel les chants du malheur ignoré se métamorphoseront en espérances et assurances d’accomplissement.

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Carnation et incarnation au théâtre vues par Patrick Chamoiseau

patrick_chamoiseauCet article a été initialement publié sur africultures.com, que nous vous invitons à visiter.

Patrick Chamoiseau, célèbre écrivain martiniquais, prix Goncourt pour Texaco en 1992, l’un des représentants de la Créolité avec Raphaël Confiant et Jean Bernabé, disciple inconditionnel d’Édouard Glissant, est indéniablement plus connu pour son œuvre romanesque que pour son œuvre théâtrale. Beaucoup ignorent en effet que l’auteur de Solibo le magnifique et Biblique des derniers gestes est aussi dramaturge. Ses pièces témoignent de l’intérêt de l’écrivain pour le conte, la langue créole ainsi que de son engagement politique contre le colonialisme et le néo-colonialisme : il s’inspire du théâtre grec antique avec sa première pièce écrite en 1975, une adaptation d’Antigone de Sophocle transposée dans le contexte indépendantiste martiniquais des années 70 ; il oppose les représentantes de la tradition orale antillaise et occidentale avec Manman dlo contre la fée Carabosse publiée en 1982; il confronte les croyances populaires antillaises au rationalisme cartésien dans Un dimanche avec un dorlis, pièce jouée en 2004 au festival d’Avignon dans une mise en scène de Greg Germain. Son théâtre offre aussi des réflexions sociologiques et politiques sur le monde du théâtre aujourd’hui, comme en atteste sa dernière pièce Audition sur l’esclavage, écrite en 2005 et encore inédite, où Chamoiseau s’interroge sur la couleur de peau au théâtre, sur le lien problématique entre carnation de l’acteur et incarnation du personnage.

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