Catégorie : Arts de la scène

« Fatima » César 2016 du meilleur film

V.O. Madiana le Jeudi 28 Avril à 19h30

fatima— Par Guy Gabriel —

Réalisateur : Faucon Philippe ; avec Zita Hanrot, Soria Zeroual, Kenza Noah Aïche Genre : Drame Nationalité : Français Durée : 1h29mn Festival : Festival de Cannes 2015
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Inspiré des textes autobiographiques « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher seule », écrits par la vraie Fatima (Elayouri), le film de Philippe Faucon est un superbe portrait de femme, une femme marocaine, face à la dure réalité de l’intégration, à la violence de la situation, une situation qu’elle tente de gérer au mieux.

→   Lire Plus

« Dégradé » de Arab et Tarzan Nasser

V.O. Madiana Mardi 26 Avril à 19h30

degrade-affSynopsis
Le film est présenté en Compétition à la Semaine de la Critique.
Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Gaza et le Hamas décide de lui régler son compte ! Prises au piège par l’affrontement armé, treize femmes se retrouvent coincées dans le petit salon de coiffure de Christine. Ce lieu de détente devenu survolté le temps d’un après-midi va voir se confronter des personnalités étonnantes et hautes en couleur, de tous âges et de toutes catégories sociales…

2015 • Long-métrage de fiction • 110 min. scénario Arab et Tarzan Nasser • réalisateurs Arab et Tarzan Nasser • chef opérateur Eric Devin • ingénieur du son Baha’a Otman • chef décorateur Tarzan Abunasser, Arab Abunasser • montage Sophie Reine, Eyas Salman • musique originale Benjamin Grospiron

Lire ci-dessous l’entretien avec les réalisateurs

Avec (par ordre d’apparition) : Tarzan Nasser, Maisa Abdelhadi, Nelly Abou Sharaf, Hiam Abbass, Manal Awad, Mirna Sakhla, Wedad Al Naser, Dina Shebar, Victoria Balitska, Reem Talhami, Huda Imam, Raneem Al Daoud, Samira Al Aseer, Raya Al Khateeb.

→   Lire Plus

« Les Rencontres pour le lendemain » – Premier bilan

— Par Selim Lander —

mairie Saint-EspritOrganisées à la médiathèque du Saint-Esprit, à l’initiative d’un écrivain philosophe, Faubert Bolivar, épaulé par un petit groupe de volontaires passionné(e)s, les Rencontres du lendemain dont la première a eu lieu au mois de janvier 2016 se sont déroulées jusqu’ici au rythme annoncé d’une par mois. Il s’agit à chaque fois de donner à la personnalité autour de laquelle s’organise la soirée l’occasion de se faire connaître du public autrement que par ses œuvres, d’une manière plus personnelle, plus intime. Le déroulement de chaque soirée suit toujours à peu près le même canevas : les deux ou trois personnes que la tête d’affiche a souhaité avoir auprès d’elle pour témoigner s’expriment avant qu’elle ne prenne elle-même la parole, puis un débat s’ouvre avec le public. Dans les intervalles, un film peut être projeté à la demande de la personnalité invitée et les organisateurs s’arrangent pour lui ménager quelques « surprises » : la lecture à plusieurs voix d’un de ses textes, une chanson accompagnée au clavier ou au tambour, un témoignage qu’elle n’avait pas sollicité, par exemple de la part de quelqu’un d’éloigné qui se sera fait filmer pour la circonstance…

→   Lire Plus

Roméo et Julie : du théâtre populaire

— Par Selim Lander —

Voir la grande salle « Aimé Césaire » (on se Roméo et Juliedemande comment elle pourrait s’appeler autrement !) de l’Atrium pleine jusqu’au dernier balcon, lors de la dernière et dixième représentation (si nous avons bien compté et « scolaires » comprises) d’une même pièce a quelque chose de rassurant. Dans une petite île comme la nôtre, dont la population totale atteint à peine celle d’une ville moyenne de Métropole, il n’est pas si facile de rassembler autant de spectateurs pour le théâtre. Certes, le Théâtre municipal (inutile de préciser son nom officiel : on ne peut pas se tromper !) fait régulièrement le plein de trois représentations de la même pièce mais la « jauge » n’est pas comparable. Le Théâtre municipal a son public (un mélange étonnant de boulevardiers et de spectateurs prêts à avaler les expériences les plus contemporaines) ; l’Atrium, dans la grande salle, a également son public féru de musiques d’aujourd’hui et de théâtre « populaire ».

→   Lire Plus

FIFP : 13ème édition

festival_panafrikain-2016_bLe Festival International du film Panafricain (nommé également FIFP) a vu le jour en 2004, sous la direction de Basile Ngangue Ebelle. Ce festival annuel se déroulant sur cinq jours, a traditionnellement lieu avant le Festival de Cannes.

Avec le salon consacré à la culture panafricaine qui l’accompagne il se présente comme une plate-forme d’exposition du cinéma et de ses métiers, des arts et des savoirs-faire, mais également de l’innovation, de la culture (la musique, la photo, la beauté, l’esthétique, la mode, le livre…) et de l’événementiel.

Cette 13e édition rend hommage à l’actrice congolaise Laurentine Milebo(1), à l’acteur franco-ivoirien Sidiki Bakaba(2) et au comédien et scénariste burkinabé André Bougouma(3).

Au programme, plus de 50 films : des courts et longs métrages, des animations et des documentaires, des romances, des comédies et des drames, de nombreuses avant-premières. Les meilleures œuvres concourent pour le Dikalo Award*.


Télécharger le programme

→   Lire Plus

« Le bel indifférent » Mise en scène : Aliou Cissé

Vendredi 22 avril à 20h -Tropiques-Atrium

le_bel_indifferent-1D’après l’oeuvre de Jean Cocteau.

Le Bel Indifférent a été écrit pour Edith Piaf et représenté pour la première fois en 1940 au Théâtre des Bouffes-Parisiens dans le décor de Christian Bérard. Paul Meurice donnait la réplique à Edith Piaf.
Il s’agit d’une courte pièce. Seul le personnage féminin parle. On assiste donc à un monologue. Un second personnage est en scène mais il ne parle pas.
La scène se passe dans une « pauvre chambre d’hôtel ». Une chanteuse de caf’conce, de retour de son tour de chant, attend son homme, Emile, un « gigolo », très beau, qui n’est toujours pas rentré. A son arrivée, elle lui fait une scène de jalousie terrible, lui demande où il était et le couvre de reproches. Pendant toute la scène, l’homme lit son journal et ne répond pas. Tandis qu’elle dévide ce qu’elle a sur le coeur, se décidant enfin à parler, il s’endort. Puis il se lève et s’apprête à partir. Comprenant qu’elle est allée trop loin, elle menace de se tuer et l’assure qu’elle l’attendra toujours.

→   Lire Plus

« Nos serments »? destinés à être violés…

— Par Michèle Bigot —

nos_sermentsNos serments

m.e.s. Julie Duclos

texte de Guy-Patrick Sainderichin et Julie Duclos

par la Cie L’In-quarto,

La Colline, Paris, 7-22/04/2016

Cette pièce au titre énigmatique est librement adaptée du film de Jean Eustache, La Maman et la Putain. Elle en reprend sans contrainte la thématique principale, celle des utopies amoureuses, telles qu’elles ont pris naissance dès les années 50 avec Sartre et Beauvoir et telles qu’elles ont été expérimentées par la jeunesse dans les années 70. En fait, le titre est inspiré par ce pacte que conclurent Sartre et Beauvoir, un engagement réciproque aux termes duquel chacun se devait non seulement de ne pas mentir à l’autre, mais de ne rien lui cacher ( La Force de l’âge).

Sans forcément en prendre une claire conscience, ils faisaient suite à une tradition bien établie dans la littérature française depuis Marivaux et sa Dispute. Aussi la pièce est-elle traversée par le souvenir de tous ces débats, et véhicule-t-elle toute une série d’échos, qui parcourent la littérature, mais aussi le théâtre et le cinéma. Si les auteurs font explicitement référence à Eustache, Sartre, Beauvoir et Marivaux, il n’en reste pas moins vrai qu’ils sont également redevables à Rohmer et à Bergman.

→   Lire Plus

« Romyo & Julie » : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais

— Par Roland Sabra —

romyo_&_julie-0« Des actions contre nature produisent des désordres contre nature. »
William Shakespeare ; Macbeth (1605)

Disons le tout net de Roméo et Juliette il ne reste pas grand chose dans « Romyo & Julie » que nous présente Hervé Deluge, mais vraiment pas grand chose. Les rares traces de Shakespeare que l’on trouve dans le texte viennent d’autres œuvres de l’homme de Stratford-upon-Avon, de Hamlet déclarant à Ophélia « Doute que les astres soient de flammes, doute que le soleil tourne, doute de la vérité même, mais jamais ne doute que je t’aime » ou de la célèbre tirade de Shylock du Marchand de Venise :   « Un Juif n’a-t-il pas des yeux ? Un Juif n’a-t-il pas des mains… » par exemple. Il y a aussi du Jean-Paul Sartre, celui qui écrit “L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi. ». Il y a aussi un petite pique gratuite à l’encontre de « Tous créoles » et encore un « Touche pas la femme blanche » de Marco Ferreri .

→   Lire Plus

« Romyo & Julie », adaptation et m-e-s d’Hervé Deluge

romyo_&_julieDans cette adaptation du texte de Shakespeare, l’amour se joue sur un fond socio-historique complexe, dans un monde en passe de renouveau. 1848, la France abolit l’esclavage des nègres dans les colonies.
Tout sépare Romyo et Julie, lui est le nègre qui avec son tambour annonce sur les habitations l’abolition.
Elle, est l’héritière des colons hostiles au changement. Pourtant, ils s’aiment d’un amour fou et sincère en dépit des lois, des préjugés et de toutes les manigances. Entouré d’une vingtaine de comédiens, danseurs et musiciens, Hervé Deluge propose une transposition caribéenne, qui tout en divertissant, se situe dans une césure historique qui témoigne du passage brusque d’une société esclavagiste à une société postesclavagiste, voire moderne -à l’image des États-Unis passant du président Lincoln au président Obama.

Hervé Deluge
Formé au Nowtéat, au CDR puis à l’École régionale des Acteurs de Cannes, il joue ou met en scène tous les styles. On lui doit plusieurs adaptations de Classiques, des mises en scène de théâtre de rue avec un sens de la surprise et du spectacle.
Après « Tartuffe » il s’ataque à  » Roméo et Juliette »
D’après Roméo & Juliette de Shakespeare
Création Tropiques Atrium Scène Nationale

Adaptation & mise en scène : Hervé Deluge

Collaborateur artistique : Michel Bourgade

Assistant : Marc-Julien Louka

Création Lumière : Dominique Guesdon
Scénographie : Maud Hostache
Consultant pédagogique : Jean-Durosier Desrivières

Photo-Vidéo : Frédérique Chantossel

Musique : Groupe Bulma : Maurice Mouflet, Eddy Erepmoc, Jean-Marc Réunif
© visuel : Frédéric Lagnau

Avec :

Jean José Alpha, Jocelyne Béroard, Sully Cally, Max Cicéron, Aliou Cissé, Françoise Dô, Jean-Michel Dubray, Sarah-Corinne Emmanuel, , Daniely Francisque, Marina Jean-François, Joël Jernidier, Francky Joseph, Jean-Claude Lamorandièe, Charly Lérandy, Marc-Julien Louka, Aymeric Manuel, Florine Mullard, Gustavo Paz, Emile Pelti, Yannik Rivalain, Robert Ténébay, Virgil Venance, Vincent Vermignon, Patrick Womba

romyo_&_julie_dates

→   Lire Plus

« Du domaine des murmures », ou de l’art de persévérer…

— Par Roland Sabra —

du_domaine_des_murmures-4Prenez le même texte, le même metteur en scène, la même scénographie, changez la comédienne et vous obtenez deux représentations, que dit-on ? Deux pièces de théâtre différentes. Le metteur-en-scène José Pliya et la comédienne, chanteuse et musicienne Léopoldine Hummel en ont fait la démonstration vendredi 09 avril 2016 au Tropiques-Atrium en nous proposant « Du domaine des murmures »  une adaptation du roman de Carole Martinez publié aux éditions Gallimard et ayant obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2011.

Il y avait pourtant beaucoup à redouter de la transposition sur le dispositif très frontal propre à la salle Frantz Fanon d’une pièce jusqu’alors jouée dans des espaces intimistes, comme le caveau du Théâtre de poche de Montparnasse ou la petite salle du Théâtre des Halles d’Avignon. On se souviendra des critiques nuancées, ou réservées  exprimées dans Madinin’Art. D’autres venues de quelques sommités théâtrales dont on taira les noms et exprimées de vive voix allaient dans le même sens. Elles portaient sur l’usage jugé «  incongru », « anachronique » d’un micro de pied pour amplifier la voix de la comédienne.

→   Lire Plus

Rosalie Blum

—- Par Guy Gabriel —

rosa_blum.jpgA Madiana. Rosalie BLUM : film français de Julien Rappeneau Avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone,

Genre Comédie ;film français ; 1h35

Vincent Machot mène une vie sans histoire, presque tristounette ;en effet,il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents… Il croise par hasard Rosalie Blum épicière de son état, une femme mystérieuse et solitaire, qu’il est convaincu d’avoir déjà rencontrée. Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l’espoir d’en savoir plus. Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants. Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer…

     Julien Rappeneau nous propose une drôle d’histoire de filatures, sous forme de comédie gigogne pleine de surprises ; on découvre le personnage de Vincent Machot (Kyan Khojandi) dont la vie se partage, entre le salon de coiffure familial qu’il a repris et une mère tyrannique et acariâtre qui le harcèle (Anémone) Il se met à suivre cette femme énigmatique sans bien savoir pourquoi mais se prend très vite au jeu.

→   Lire Plus

Tigana Santana, le  » philo-chanteur « 

tigana_santanaL’artiste brésilien, en tournée, puise dans la culture bantoue et a trouvé en elle un souffle vital.

Le chanteur-guitariste Tiganá Santana est aujourd’hui le trésor le mieux caché du Brésil. S’il est caché, c’est parce qu’il vit sur la canopée, survolant la jungle des afro-sambas découverte il y a presque quarante ans par Baden Powell et Vinícius de Moraes. Mais même s’il devenait plus connu que Michael Jackson, Tiganá Santana resterait secret. Car les mystères, et les solutions, sont dans sa musique : trois albums (Maçalê en 2010, The Invention of Colour en 2012, Tempo & Magma aujourd’hui) de folk mystique, clair-obscur, brésilien mais d’abord aérien, unique en son genre.

A l’époque de son deuxième album, les critiques occidentaux l’avaient comparé à Nick Drake. Pour sa voix grave, douce et suspendue, on pense plutôt au folk-singer américain Terry Callier, période The New Folk Sound. La voix de Tiganá Santana est basse et ambiguë, un falsetto délicat, translucide, comme patiné, venu de très loin, la voix qu’on entend en collant un coquillage marin contre son oreille. Tiganá Santana chante comme un violoncelle, ou comme la trompette de Chet Baker, ou comme si Chet Baker avait joué du violoncelle.

→   Lire Plus

Christophe Chassol : « Ultrascore »

— Par Selim Lander —

Chassol (Big Sun)Belle découverte, à l’Atrium, que celle de Christophe Chassol, musicien talentueux et inventif qui mêle images et musique(s). Musique(s) parce qu’il ajoute à la bande son du film projeté sur l’écran géant derrière lui celle qu’il joue en live aux claviers, accompagné à la batterie par Lawrence Clais.

La musique enregistrée est de celles que produisent les créateurs d’aujourd’hui, un mélange de genres, beaucoup de « samples » avec quelques mesures répétées jusqu’à plus soif. La musique jouée en direct est souvent plus fluide, plus mélodique mais cela n’empêche pas non plus de temps à autre la répétition obsédante d’un ou deux accords. Qu’on soit ou non sectateur enthousiaste de cette mode influencée par les DJ, le fait est qu’elle a envahi la planète, ce qui signifie qu’elle a trouvé son public et même que ce dernier en redemande. Dont acte. En l’occurrence, le résultat n’est pas désagréable même pour des oreilles a priori rétives à ce style musical.

→   Lire Plus

« Du domaine des murmures » en Avignon

Tropiques-Atrium le 9 avril à 20 h

DomaineMurmures_micro— Par Selim Lander —

Nous écrivions ceci après avoir assisté à une représentation du Domaine des murmures l’été dernier en Avignon :

Carole Martinez a obtenu le « Goncourt des lycéens » en 2011 pour ce roman qui se passe dans un Moyen-Âge de légende, de mystère et de foi. La foi est d’abord celle de l’héroïne, Esclarmonde, fille du seigneur des Murmures, qui décide de se consacrer à Dieu et de se faire emmurer vivante dans un cachot plutôt que d’épouser l’homme choisi pour elle par son père. Un bébé naît, qui porte les stigmates. Il n’en faut pas plus pour faire d’Esclarmonde une sainte. Telle est l’anecdote mais le roman vaut surtout par sa langue et par l’atmosphère pressante qu’il parvient à créer. On comprend que José Pliya, qui avoue une prédilection pour le Moyen-Âge, ait désiré l’adapter pour le théâtre. Créé en 2015 au Théâtre de Poche, à Paris, avec la comédienne Valentine Krasnochok dans une mise en scène du même J. Pliya assisté par Danielle Vendé, il est repris en Avignon avec désormais Léopoldine Hummel.

→   Lire Plus

Carmen la Cubana

carmen_habaneraAdapter le célèbre opéra Carmen de Bizet en le transposant dans le monde contemporain ? Déjà Oscar Hammerstein II l’avait fait en 1943 pour Broadway avec Carmen Jones, dont Preminger devait tirer un film culte en 1954. L’œuvre devient aujourd’hui un musical cubain, le premier du genre, d’après Bizet mais en espagnol et situé cette fois à La Havane, à la veille de la révolution cubaine. Carmen travaille toujours dans une fabrique de cigares, mais la habanera retrouve ici son pays d’origine !

Situant l’action à l’époque où Castro et ses militants entreprirent de renverser le dictateur Batista, le dramaturge cubain Norge Espinosa Mendoza donne une résonance contemporaine à l’histoire intemporelle de Carmen. À Guantánamo, dans la campagne cubaine, Carmen, fille d’un soldat américain et d’une prostituée cubaine métisse, rêve d’une vie meilleure. Prisonnière de la fabrique à cigares locale, elle ne dispose que de son puissant pouvoir de séduction pour tromper l’ennui. Elle remarque José, un jeune soldat aussi naïf qu’innocent engagé dans l’armée de Batista qui finit lui aussi par succomber à sa beauté sensuelle. Croyant ainsi défendre l’honneur de son nouvel amour, José finit par tuer un sergent de son régiment ; le couple n’a d’autre alternative que de s’enfuir pour La Havane.

→   Lire Plus

Wajdi Mouawad va prendre la direction du Théâtre national de la Colline

wajdi_mouawadAprès une longue attente, l’auteur, metteur en scène et comédien libano-canadien Wajdi Mouawad a été nommé mercredi 6 avril directeur du Théâtre national de la Colline, l’une des plus grandes scènes françaises, par François Hollande, sur proposition d’Audrey Azoulay, ministre de la culture et de la communication.

« Cette nomination d’un auteur vient affirmer le choix d’un théâtre du récit, lyrique, populaire et métissé », explique la ministre de la culture, Audrey Azoulay, dans un communiqué. Dans son projet pour le Théâtre de la Colline, « il fait le pari de réunir créateurs, auteurs et penseurs qui voudront révéler, notamment aux adolescents, la nature politique de l’écriture et la place fondamentale qu’elle peut avoir dans la vie publique », précise le ministère.

Installé au Québec depuis 1983, Mouawad est très présent sur les scènes françaises et internationales. Il est artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique à Nantes depuis 2011.
Wajdi Mouawad est à l’affiche actuellement à Paris avec « Phèdre(s) », pièce portée par Isabelle Huppert et mise en scène par Krzysztof Warlikovski au Théâtre de l’Odéon, dont il a écrit la première partie.

→   Lire Plus

Blade MC AliMbaye, ou le rap slam conscient

— Par Fara C —

blade_mr_alimbayeAvec son CD Bleu : point zéro, le rappeur afro-français dénonce l’oppression, toutes les oppressions. Sa poésie fait la peau à la médiocrité. Assurément, un disque phare de l’année.

Rappeur, auteur, compositeur, comédien, Blade MC AliMbaye envoie voltiger les p’tites cases, les p’tits calculs, les p’tits clichés. Et, avec Bleu : point zéro – Acte 1/3, il balance un grand album. Une poésie qui fait la peau à la médiocrité, une musique qui embrasse d’un même élan tradition et modernité. On l’a remarqué comme acteur dans Brooklyn, de Pascal Tessaud, rare film positif sur la banlieue, ou encore dans des créations de Montalvo, D’de Kabal, Patrick Chamoiseau… Dans le premier acte du triptyque discographique Bleu : point zéro, on perçoit la richesse de son expérience autant que l’intransigeance de son approche artistique. À la langue de Blade, qui rappe, fredonne, percute, se combine la voix grave du comédien Jean-Michel Martial, si juste dans le ton et dans le rythme. Des mots neufs, des métaphores flamboyantes, pour dire l’oppression, toutes les oppressions.

Lui, qui a « la peau corbeau » et l’âme grêlée d’ecchymoses, célèbre la négritude, Aimé Césaire, Marcus Garvey, Cheich Anta Diop, l’abbé Pierre, Sankara (« Un homme intègre peut valoir cent carats », dans « l’Ombre d’un rêve panafricain »)… Il dénonce l’hypocrisie des commémorations non suivies d’actes concrets, dénonce « les pensions miettes de pain » concédées aux tirailleurs qui ont versé leur sang pour la France…

Lire Plus => L’humanité.fr

→   Lire Plus

La Traversée Invasion !

— Par Michèle Bigot —

la_traverseeAutour de la figure féminine noire, l’Afropéenne Eva Doumbia avec sa
compagnie La Part du Pauvre / Nina Triban, envahit le théâtre autour de
trois spectacles et trois grands textes.
Insulaires (création) de Jamaïca Kincaid, Fabienne Kanor
La vie sans fards (précédé de) Ségou d’après Maryse Condé
La grande chambre de Fabienne Kanor

L’afropéenne Eva Dumbia, metteure en scène et sa compagnie  La part du pauvre/ Nina Triban et le théâtre de la Criée à Marseille nous proposent une traversée depuis les rivages africains de Sedou jusqu’au port négrier du Havre, en passant par les Antilles. Eva Dumbia présente ici trois spectacles et cinq grands textes, qu’elle revisite, adapte ou met en scène. Il s’agit de Insulaires ou Seul l’impossible pourra m’apaiser, spectacle créé à la Criée d’après des textes de Jamaïca Kincaid et Fabienne Kanor, La Vie sans fards précédé de Ségou d’après le récit autobiographique et le roman de Maryse Condé, et enfin La Grande Chambre mise en scène d’un texte de Fabienne Kanor (A Small Place).

Les trois volets du triptyque ont en commun d’articuler des destins et des paroles de femmes Noires.

→   Lire Plus

« Feu Tante Amélie » une comédie de Dominique Eulalie

 Samedi 9 avril 2016 à 19 h au T.O.M.

pkvs_feu_tante_amelie(Téat Otonom Mawon) à la Croix-Mission Fort-de-France par la Troupe PVKS ( Pa Vini Kon Sa) de Trinité

Feu Tante Amélie une comédie en quatre actes de Dominique Eulalie à la Salle Miroir du Vert-Pré
avec Joëlle Agricole, Rose Séjean, Iris Ramathon, Marlène Martot, Hervé Poilvé, Justin Amar.

La compagnie amateure « Pa Vini Kon Sa » (PKVS) reprend « Feu Tante Amélie » qu’elle avait présentée en 2013 au Festival de Trinité et qui avait reçu deux « Sucre »  d’interprétation celui d’or et d’argent. Rappelons que ce festival était le seul en Martinique à décerner des prix avec le concours de l’usine du Galion, les fameux « Sucre » d’or, d’argent, de bronze et d’orge. La compagnie PKVS fête cette année ses dix ans d’existence. Créée au moment ou Bérard Bourdon s’éloignait de Trinité, elle a depuis initié et développé un travail de quartier avec une exigence de qualité. Chaque mois de janvier elle offre une représentation de son travail de l’année précédente aux malades hospitalisés pour une longue durée à Trinité.

→   Lire Plus

Films d’Extrême-Orient (mars 2016)

— Par Selim Lander —

The assassinBelle moisson de films d’Extrême-Orient au mois de mars dans le cadre du partenariat entre Tropiques-Atrium et les cinémas Madiana.

Deux films de cape et d’épée heureusement atypiques : A Touch of Zen de King Hu (Hong-Kong, 1971) en noir et blanc, qui commence bien en racontant la vie bien tranquille d’un écrivain et peintre public, avant de sombrer dans les batailles invraisemblables où les méchants sont sûrs de perdre et les bons de gagner, quel que soit leurs nombres respectifs. Le second, The Assassin, de Hou Hsiao-Hsien (Taïwan) dont le titre pouvait faire craindre le pire mais qui se révèle une merveille de préciosité –  la beauté presqu’écrasante des paysages, la somptuosité des costumes et des coiffures, le raffinement des matières et des manières, les dialogues réduits à presque rien, les inévitables bagarres transformées en quelques duels stylisés entre des personnages complices qui se défient sans faire couler le sang.

Quatre films japonais : Une femme dans la tourmente de Mikio Naruse (1964), en noir et blanc : l’histoire d’une jeune veuve de guerre qui s’est dévouée pour remonter la boutique de la belle-famille et la faire prospérer, élever son jeune beau-frère.

→   Lire Plus

« Au temps des isles à sucre » de Patrick Baucelin : parmi les 26 meilleurs documentaires du monde entier!

au_temps_des_iles_a_sucreLe cinéaste martiniquais, Patrick Baucelin, a présenté son dernier film des Caraïbes intitulé « Au temps des isles à sucre »

Les quarante minutes du documentaire dépeignent les diverses plantations de sucre qui existaient dans les Caraïbes au temps de l’esclavage, ainsi que la vie des esclaves sur les plantations.

Ce film, qui a été présenté à Roseau au bureau du Comité  du Festival de la Dominique  le mardi 29 Mars 2016, fait partie d’un ensemble que Patrick Baucelin consacre à la Caraïbe.

Prenant la parole lors du lancement du film, Patrick Baucelin il a déclaré:  » «Mon travail ne se fait pas dans une optique commerciale parce que je pense que cela est très important pour les jeunes et les gens des Caraïbes en général et dans le monde de connaître l’histoire« .

Et c’est avec une certaine fierté justifié qu’il ajoute : « Ce documentaire a été nominé au Festival du film de New York et a nommé à Hollywood comme l’un des 26 meilleurs documentaires du monde entier. »

Le documentaire rappelle que les Portugais ont établi plusieurs usines à sucre dans la CaraIbe et présente les différents moulins à sucre, moulins à vent qui existaient autrefois, notamment à la Barbade,  Saint-Kitts, St Croix, Antigua, Guadeloupe, Marie Galante, et un moulin à eau en Dominique.

→   Lire Plus

Le procès du coq de Ti Sonson, Cocorico!

 Au T.A.C. le 9 avril 2016 à 19h 30

proces_coq_ti-sonson— Par Christian Antourel —

A la manière du Théâtre de boulevard, image à peine grossi d’une entreprise de pur divertissement, avec une dimension littéraire et esthétique bien déterminée pour une critique sociale réinventée.

Puisque les spectateurs ont aimé et en redemandent la troupe « Sa Se Nou » propose donc une nouvelle mouture revue et corrigée de ce spectacle joué en 2011 dans la plus pure tradition du théâtre populaire martiniquais. A peine rentré au pays, de métropole où il a vécu plusieurs année d’une longue carrière ; Ti-Sonson s’occupe d’élever des coqs de combat. Sa voisine de son coté élève des poules « bien éduquées » dont elle prend soin comme de ses propres filles. Elle refuse catégoriquement les germes des coqs dans les œufs de ses poules. Le tribunal jugera un procès humoristique, avec des rebondissements en cascades et malentendus qui rythment la pièce d’une agitation burlesque. Rire et humour seront au programme et s’enchaineront sans répit pour les spectateurs. Ici l’homme tranquille, dans un monde du bon sens se retrouve dans la personne du brave Ti-Sonson, l’exact contraire de la dame aux poules imbue de sa personne et fière de ses poules.

→   Lire Plus

« Du domaine des murmures »

Tropiques-Atrium le 9 avril à 20 h

du_domaine_des_murmures

Résumé :

En 1187, le jour de son mariage, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe…

Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté́ sur le fief de son père et ce souffle l’entraînera jusqu’en Terre sainte.

*****

« Du domaine des murmures »,

une mise en scène de José Pliya

—Par Roland Sabra —

Au Théâtre de Poche de Montparnasse Du domaine des murmures mis en scène par José Pliya est une reprise d’un travail déjà présenté l’an dernier, notamment au Festival de Caves (26 avril-27 juin 2014).

→   Lire Plus

Quand l’opéra dénonce les crimes contre l’humanité

— Par Alain Boeuf —

Avec son festival annuel, l’Opéra national de Lyon ose la prise de risque avec des œuvres rares et une création.

Lyon, correspondance. Il y eut Claude de Thierry Escaich, sur un livret de Robert Badinter, et cette année Benjamin, dernière nuit, de Michel Tabachnik sur un livret de Régis Debray. Pour Serge Dorny, le directeur de la scène lyonnaise, si l’art divertit, également il questionne et « c’est essentiel dans notre civilisation menacée par le repli sur soi, l’intolérance et la violence ». Dans ce festival intitulé « Pour l’humanité », quatre œuvres sont en alternance à l’affiche, qui résonnent comme des voix de la liberté : violence des intégrismes et des religions sources de conflits, avec la Juive de Halévy, chants des ténèbres venus des camps de concentration d’où Viktor Ullmann (l’Empereur d’Atlantis) et Hans Kràsa (Brundibar) font entendre leurs voix et, comme pour enrichir le patrimoine de demain, la création mondiale de Benjamin, dernière nuit.

Ce drame lyrique relate la dernière nuit que passe Walter Benjamin, le grand philosophe allemand pourchassé par les nazis, dans un hôtel de Portbou, village frontalier de la Catalogne espagnole.

→   Lire Plus

Théâtre La Licorne : une joyeuse inauguration

— Par Annie Chénieux —

theatre_la_licorneA Dunkerque, un outil de création européen pour la marionnette contemporaine a ouvert ses portes.

Elle l’annonce : l’inauguration sera joyeuse, avec tambours et trompettes. Pas étonnant quand on connaît les créations audacieuses et originales de Claire Dancoisne, pour qui l’ouverture officielle du Théâtre de la Licorne est un aboutissement. Trente ans après sa création, la compagnie qu’elle dirige a désormais un lieu à son image, un ancien garage Opel réaménagé par les architectes Anne Fauvarque et Jean Dupond qui ont redimensionné les espaces dans un alliage de fer et de bois. Ouvert depuis novembre 2015, l’endroit, unique et atypique, est entièrement dédié à la création dans le domaine de la marionnette. Il sera inauguré officiellement le 29 mars.

Il faut aller à Dunkerque pour le découvrir. Installé dans un quartier populaire, le lieu, magnifique, ouvert à tous les imaginaires, accueille une grande halle modulable, dont on peut ouvrir ou fermer le plafond, dotée d’un matériel scéno-technique adapté. Encadrée par des échafaudages, elle peut accueillir des propositions à géométrie variable et des résidences de compagnies. Les loges donnent sur le plateau, et le grand atelier de construction des marionnettes débouche sur une cour accessible aux camions.

→   Lire Plus