Catégorie : Arts de la scène

Les RCM : les films et l’au-delà des films : une journée à Tropiques-Atrium

– par Janine Bailly –

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Être à la « retraite », quel vilain mot, et quel état pour moi désagréable, mais quand il me permet de profiter au maximum des journées RCM, alors je retrouve sourire, entrain et joie de vivre ! Tenez, ce mardi, passé midi, je n’ai guère quitté les salles de l’Atrium, et tant pis s’il m’a fallu pour cela « sacrifier » les deux séances du soir proposées sur les écrans de Madiana. Un petit marathon aux étapes variées car outre les films, longs et courts métrages, fictions et documentaires, ces rencontres cinématographiques proposent débats, rencontres ou tables rondes de qualité, animés par des professionnels mais bien généreusement ouverts au public.

Midi trente : première escale à la Case à Vent pour un documentaire de Guadeloupe, et qui participe à la compétition caribéenne ; peu de spectateurs en raison de l’heure, mais des aficionados bien décidés à n’en pas perdre une miette. Et nous voici pour trente-quatre minutes embarqués sur ce petit bateau, aux flancs de peinture bleue légèrement écaillée, au moteur parfois défaillant, le Black Kiss, qui donne son titre au film et qui, sous l’égide de son beau « capitaine » à la détermination farouche et à la langue bien pendue, nous fera entrer dans les arcanes de la pêche en eaux antillaises.

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La caravane des mots 2016

Du  25 au 28 juin 2015

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Un nouveau rendez-vous pour les arts de la Parole.
Conte, slam, poésie, paroles, se feront écho entre tradition et modernité. Une parole soutenue par des percussions. Paroles silex, paroles douce-amère, belles paroles, d’ici ou d’ailleurs, elle sera libre, palpitante durant cette caravane inter-générationelle. 
Des invités, en écho aux lieux d’accueil, rentreront dans la ronde !
En clôture un bal-poussière pour conjuguer parole, musique et danse en toute convivialité.
Avec : Jocelyn Régina, Jean-Claude Duverger, Mapie, Yawa, Hassane Kassi Kouyaté… et des invités

0596 70 79 29 / 059660 78 78

Arts de la Parole

La Caravane des mots – 2ème édition

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RCM – « Fièvres » de Hicham Ayouch : un coup à l’estomac

— Par Selim Lander —

FièvresDans une vie de cinéphile, on n’a pas souvent l’occasion de voir un film tel que Fièvres de Hicham Ayouch qui commence par de l’horreur pure et simple dans une « cité » de la banlieue parisienne, s’éclaire progressivement grâce à l’apparition d’un Orphée noir, se dénoue grâce dans une crise cathartique et se termine presque paisiblement par un meurtre… libératoire.

Soit donc Benjamin, un adolescent de 13 ans envoyé à son père, Karim, qui ne le connaissait pas. Karim (Slimane Dazi) est un être meurtri (on ne saura pourquoi que très tardivement), sans volonté, qui s’est réfugié chez ses vieux parents, un couple de musulmans pratiquants habitant dans un « grand ensemble » (à Noisy-le-Sec pour ceux qui connaîtraient). On n’est pas dans la misère, plutôt dans une toute petite bourgeoisie pour ce qui est des grands-parents, le père n’étant par contre qu’un (très triste) prolétaire. À ce propos une parenthèse : s’il y a une bonne chose dans le cinéma, c’est qu’il nous permet de voyager sans bouger de notre fauteuil. Hier, les RCM nous proposaient My Father’s Land qui mettait en scène des sous-prolétaires (ayant l’air) heureux sous le soleil des Bahamas.

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Les RCM à Madiana : un film argentin, Paulina

– par Janine Bailly –

Paulina-Dolores-FonziC’est aussi sur les écrans de Madiana, dans des conditions matérielles un peu plus confortables, que sont projetés d’autres films des RCM.

Dimanche en soirée, j’ai découvert Paulina, de l’argentin Santiago Mitre, long métrage présent en compétition à La Semaine de la Critique au festival de Cannes en 2015. Un étrange portrait de femme qui donne à s’étonner, à penser, à s’interroger, ce que j’eus l’heur de faire avec quelques amis, la projection n’ayant pas été présentée plus que commentée, ni avant ni après, par quelque membre de l’équipe du festival.

Nous sommes en Argentine. L’héroïne Paulina, en opposition au monde bourgeois qui est le sien —son père n’est-il pas un juge important et influent dans sa région ?—, renonce à une brillante carrière d’avocate pour participer à un projet humanitaire relevant des Droits de l’Homme. Elle s’en va, forte de ses idéaux, et certaine d’être sur le bon chemin, enseigner la politique dans un coin reculé et des plus dangereux de son pays, la Patota (titre original du film). Hélas, de ses élèves, grands adolescents qui appartiennent à une tribu indienne, elle ne parle ni ne comprend la langue, ce qui ajoute à l’incongruité de sa présence en ce lieu, et qui par ailleurs donne naissance à quelques scènes ahurissantes où se manifeste l’incompréhension, par son public, de son langage, de ses intentions, de sa pédagogie décalée.

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Les RCM sont vraiment parties ! « Paulina » et « My Father’s Land »

— Par Selim Lander —

PaulinaCette troisième journée des RCM 2016 a levé les doutes que nous manifestions à la fin du billet précédent, avec deux vrais films de cinéastes, tous les deux passionnants.

Commençons par le long métrage, Paulina, de l’argentin Santiago Mitre, grand prix de la Semaine de la critique à Cannes, l’année dernière. Un film qui mérite 4 étoiles sur 5 sur le plan strictement cinématographique avec des éclairages parfaitement adaptés à la couleur presque constamment sombre de l’histoire. Toutes les séquences tournées dans le pueblo où l’héroïne, Paulina, va enseigner les droits de l’homme dans le cadre d’un programme expérimental destiné à apporter quelques lumières aux populations déshéritées, sont sombres. Même en plein jour, au soleil, on ne voit aucune couleur éclatante. Les seules séquences où le soleil est vraiment là, derrière les fenêtres, jouant sur la végétation du jardin sont tournées dans la maison du père de Paulina qui incarne (le père et au moins jusqu’au drame) une sorte d’équilibre existentiel. Il est dommage de raconter l’histoire mais il faut quand même ici révéler l’essentiel.

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Premiers zooms sur les RCM, version 2016

— par Janine Bailly —

London-River_3On l’attendait avec une vive impatience, cette onzième édition des RCM. Elle nous est arrivée en cette seconde moitié du mois de juin, un peu plus tard qu’à l’accoutumée, et de ce fait en concurrence avec les manifestations de la Fête de la Musique. Mais encore, oserai-je le dire, en parallèle aux retransmissions des matches de l’Euro 2016. Et c’est sans doute regrettable, tant il est vrai que l’on peut tout autant aimer les concerts bon enfant sous le ciel étoilé de la Savane, les affrontements sportifs, plus ou moins agressifs ou théâtraux, des équipes de foot sur petit – ou grand écran quand Madiana nous le propose, et les films sélectionnés dans le cadre du festival qu’organise la section cinéma de Tropiques-Atrium.

Regards sur la Caraïbe, passerelles lancées vers la grande sœur Afrique, quelques fenêtres ouvertes sur le reste du monde, rencontres et débats, un programme ambitieux autant qu’alléchant… mais qui démarre en douceur et qui, en ces tout premiers jours, me laisse un tantinet sur ma faim. Certes, je n’ai pas assisté à toutes les représentations, occupations et intérêts divers obligent, aussi vais-je parler de ce que j’ai vu, ou cru voir, la réception d’un film étant par trop soumise à la subjectivité, à la sensibilité comme à la culture cinématographique de chacun, et nul ne détient la vérité à ce sujet.

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RCM – Des bateys de Saint-Domingue au Mali féodal

— Par Selim Lander —

citoyens de nulle partDeux films qui ne se ressemblent guère a priori : un documentaire canadien sur les Haïtiens immigrés en République dominicaine et une fiction tournée au Mali qui raconte les méfaits d’un despote féodal. Un point commun cependant unit les deux films : la dénonciation d’un monde, le nôtre, où le fort exploite systématiquement le faible. Cela prend des formes différentes selon les pays et selon les époques. Le fort d’hier peut se retrouver le faible d’aujourd’hui mais l’exploitation de l’homme par l’homme dénoncée par un Marx qu’on finira bien par prendre à nouveau au sérieux est toujours la règle.

Le triste sort des Haïtiens employés comme des esclaves dans les plantations de canne à sucre de l’autre côté de la frontière et parqués dans des bateys est connu depuis longtemps. S’il y est fait allusion dans Citoyens de nulle part, les Haïtiens sont loin, désormais, d’être tous occupés à la culture de la canne à sucre et le documentaire d’Alexandre Tremblay et Régis Coussot se focalise plutôt sur la décision intervenue en 2013 au terme de laquelle les Haïtiens et plus généralement les personnes d’origine haïtienne devaient être renvoyées en Haïti, y compris donc celles nées à Saint-Domingue, qui ne parlent qu’espagnol et qui n’ont aucun lien avec Haïti.

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Inauguration des RCM 2016 – « London River »

— Par Selim Lander —

London RiverLa chorale Arpège a ouvert cette onzième édition des Rencontres Cinémas Martinique (RCM) avec quelques morceaux agréables, le plus souvent bien connus du public qui remplissait la grande salle de l’Atrium. Une chorale de jeunes filles, nombreuses, habillées de robes colorées sur des jupons blancs agrémentés de dentelles. Ces morceaux, accompagnés par une petite formation orchestrale, et entrecoupés des discours de rigueur, n’avaient que l’inconvénient d’être trop longs. On a apprécié l’idée de les accompagner sur grand écran d’extraits de films, même si le rapport entre l’image et la musique n’était pas toujours aussi évident que pour Buena Vista Social Club.

En tout état de cause, on était venu pour le film d’ouverture, London River, un film français de Rachid Bouchareb tourné à Londres avec des comédiens s’exprimant la plupart du temps en français. Ousmane, la vedette masculine, qui ne parle pas l’anglais, ne cesse de rencontrer des personnages connaissant le français, y compris sa partenaire principale, Elisabeth, pourtant présentée comme une paysanne.

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Mayo Teatral XVI- souvenirs et redécouvertes – un bilan positif et une expérience inoubliable !!

— Par Alvina Ruprecht —

mayo_teatral_2016Ce Mayo teatral (2016) fut à la fois l’ouverture, par le théâtre, vers une nouvelle vision des Amériques et un voyage vers le passé. C’était avec beaucoup d’émotion que j’ai revu Roberto Fernandez Retamar, Président de la Casa des las Americas, monter sur la tribune, accueillir le public alors que dans les années 1970, nous avons reçu Dr. Retamar à Ottawa en tant qu’invité de l’Association canadienne de Littérature comparée à l’Université Carleton. (Ottawa). Maintenant, revoir ce vénérable monsieur sur la scène chez lui m’a fait un coup de nostalgie très forte.

Ce fut ma sixième visite au pays mais depuis une dizaine d’années la trajectoire du théâtre cubain m’interpelle encore davantage, surtout grâce à ma collaboration avec le groupe Théâtre Caraïbe – le Répertoire, un projet de publication multilingue, initié par l’acteur et metteur en scène guadeloupéen Jean-Michel Martial[1] Cette fois-ci cependant, j’ai eu le plaisir, pour la première fois, d’assister au Festival et encore mieux, en tant qu’invitée. Rapidement, j’ai compris comment cet événement est devenu une rencontre artistique d’une importance capitale pour toute la création scénique et dramaturgique de ces communautés diasporiques et ces pays de langue espagnole et même des communautés où on parle d’autres langues, sur ces continents américains.

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Café Society

— Par Guy Gabriel —

cafe_societyCafe Society ; film américain de Woody Allen ; avec Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, Steve Carell, Blake Lively.

New-York dans les années 30, Bobby Dorfman semble étouffer entre des parents toujours en conflit, un frère gangster et la bijouterie familiale. Il décide de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, un puissant agent de stars, accepte de le prendre sous ses ailes, en l’embauchant comme coursier. Il ne tardera pas à tomber amoureux ; mais la belle Vonnie n’est pas libre et ne peut lui offrir que son amitié…Sauf qu’un jour, la voilà qui débarque chez lui en lui annonçant que son petit ami vient de rompre.

L’amour semble renaître…

Cafe Society est un Woody Allen grand cru où tout le monde, ou presque, semble passer à côté de lui-même et de ses désirs, tant le destin s’amuse à compliquer les choses.

Sans donner l’impression de régler des comptes Allen nous parle de Hollywood avec suffisamment de distance et d’humour pour qu’on se rende bien compte que ce ne sera pas l’essentiel du propos, mais plutôt une occasion de mieux revenir à New-York, l’eldorado du réalisateur, mais aussi, et surtout celle de parler d’amour, de son impossibilité, en tout cas de son côté tempétueux, imprévisible.

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Rencontres Cinémas Martinique 2016

— Par Steve Zébina —

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Je conçois mes films comme des introductions

à un univers que nous pouvons transformer.

Ousmane Sembène

Peut-on définir un cinéma par son espace géographique ? Une question clef en ces temps de migrations et d’échanges.

De Tunis à Ouagadougou, de Lagos à Bamako, des voyages qui invitent à la diversité.

Si les débuts du cinéma sur le continent remontent au début du XXe siècle en Afrique du Sud puis en Tunisie, il faut attendre 1966 pour qu’apparaisse le premier film subsaharien « La Noire de… » de Ousmane Sembène (même si dès 1953 un film collectif « Afrique sur Seine » était réalisé à Paris).

Jusque là, l’Afrique était pour les réalisateurs occidentaux une terre fantasmagorique déclinant à l’envi un imaginaire colonisé par des stéréotypes raciaux et culturels : « l’Afrique comme décor immobile, les indigènes sans visage et l’espace sans histoire ».

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Quintet Classic de Martinique (QCM) : le retour

— Par Christian Antourel —

q_c_mNous avons déjà eu à apprécier cet ensemble musical lors de son précédent passage toujours au théâtre Aime Césaire. Nous avons découvert une identité à la verve éloquente et précise dans une mobilité harmonique et dynamique, toute débordante d’une joie communicative.
Quelque soit la formation choisie en fonction des œuvres interprétées, la musique en duo, en trio, en quartet et quintet, le QCM exprime dans son interprétation personnelle des œuvres proposées une certaine idée du merveilleux autant par sa vivacité que par la retenue de son phrasé, plus encore par les « syak » ces zigzags courtois, sésame sans doute de mesures mélodiques vivaces, allegretto, voire humoresques dans des rythmes aussi variés que. « Hasta la guitarr ilora » de R.M de Ayarza du Pérou, « Volver » de C. Gardel d’Argentine, « Quatuor N°1 allegro » du Chevalier de Saint-Georges, ou « Summertime » de G. Gershwin Etats unis, ou encore dans un arrangement de « Samba para marcia O.Miquel » du Brésil C’est à une visite surprise mais néanmoins guidée que le groupe nous invite à le suivre à travers différents pays d’Amérique.

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Lefa et MHD, deux phénomènes du rap, deux esprits libres

— Par Fara C —

MHD a connu soudain la gloire, celle-là même que Lefa avait plaquée avant de revenir en beauté. Les deux rappeurs parisiens présentent leur CD respectif lors d’un concert gratuit, offert par les festivals Paris Hip Hop et Effervescence.

Deux rappeurs parmi les plus doués, deux artistes attachés aux valeurs que leur ont transmis leurs parents respectifs… Nous vous présentons MHD et Lefa. Le premier a pour père un cuisinier guinéen et pour mère une cantinière sénégalaise, « des gens simples, si riches dans leur esprit », précise-t-il. Le second est né d’un musicien sénégalais et d’une chorégraphe française. Nos jeunes lecteurs les connaissent. Les deux MC sont des vedettes auprès des nouvelles générations. Totalement anonyme début août 2015, MHD a dépassé, en neuf mois, les 68 millions de vues sur Internet, tandis que Lefa, qui avait connu la gloire au sein de Sexion d’Assaut, a décidé de se retirer en 2012. MHD a été propulsé, aussi, par une tournée en première partie de Booba, qui lui « a prodigué des conseils pleins de sagesse », souligne-t-il.

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Le Mystère Hedda Gabler

— par Janine Bailly —

HeddaHuppertLa représentation de Hedda Gabler par la troupe de l’Adapacs m’a donné une furieuse envie d’aller relire la pièce, d’aller aussi naviguer sur la toile où foisonnent les écrits sur Hedda, des écrits dont je me suis avec gourmandise nourrie. Et ne serait-ce que pour cela, il me faut remercier qui fut à l’initiative du spectacle montré cette fin de semaine au lycée Schœlcher.

Relire Hedda c’est vouloir se tenir au plus près de ce personnage si intrigant, dont Isabelle Huppert, au moment d’endosser le rôle, disait en interview que beaucoup avouaient ne rien avoir compris à cette étrange figure féminine. Son créateur, Henrik Ibsen donc, a lui-même beaucoup parlé de Hedda, comme s’il se trouvait devant un mystère à élucider, et que la créature à laquelle il avait donné vie lui échappât. À ceux qui veulent voir dans cette œuvre un plaidoyer en faveur de la femme, il aurait ainsi répondu  « Je ne suis pas certain de savoir au juste ce que sont les droits des femmes. Bien sûr, il est souhaitable de résoudre au passage les problèmes de la femme, mais je le répète, ce ne fut pas là mon dessein.

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– Hedda Gabler ? – Pari très risqué, pari réussi!

—  Par Dégé —

dege__hedda_gablerIl faut être fou pour s’attaquer à la mise en scène d’un chef d’œuvre ! Encore plus à celui là et surtout si on n’est qu’une petite troupe d’amateurs. Mais cela tombe bien car Hedda Gabler traite aussi de la folie.

De l’hystérie (féminine ou masculine), en passant par la lutte des classes, la quête de l’amour, l’infanticide, le suicide, les problématiques de l’art et de la recherche, l’émancipation des femmes, etc. Les thèmes abordés dans cette pièce majeure du 19ème siècle, par le dramaturge norvégien, H. Ibsen, sont à la fois innombrables et contemporains.

Le pari de monter une telle pièce est toujours risqué donc et les plus grands y ont renoncé.

Alors, que la petite troupe amateurs de l’ADAPACS, au 21ème siècle, au milieu de la Caraïbe, en pleine moiteur de la saison des pluies, produise ce drame venu des âmes et des contrées glacées, c’était une impossible gageure !

Et pourtant ce fut une agréable représentation théâtrale, à la fois pleine d’humour, de maladresses, de fraîcheurs, de surprises, de petits couacs, de moments forts, de lenteurs involontaires…Un hétéroclisme caractéristique du théâtre-amateurs.

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Quand j’étais Charles

— Par Michèle Bigot —

qd_j_etais_charlesTexte et mise en scène de Fabrice Melquiot

Avec Vincent Garanger

Le Préau CD de Normandie-Vire

Quand j’étais Charles, la pièce de F. Melquiot, mise en scène par ses soins vient de connaître sa dernière représentation (24/05/2016) au théâtre du Préau à Vire, après une création en 2013 dans le Bocage normand dans le cadre du PNR (Pôle National de Ressources du spectacle vivant en milieu rural) et à Vire et deux années de tournée, où elle a connu un succès toujours renouvelé (Avignon en 2014, Neuchâtel, Nancy, Thionville, Le Havre, Saint –Denis, Colmar, Marseille, Saint-Étienne en 2015). Si je vous en parle ici c’est parce qu’on espère bien que cette dernière n’était que provisoire et qu’une nouvelle tournée aura lieu.

Vincent Garanger est seul en scène, il interprète le rôle de Charles, le mari amoureux et mal-aimé de sa femme Maryse. La scène se passe à Clamecy, dans ce qu’on appelle la « France profonde ». Charles est un commercial spécialisé dans la vente de machines agricoles. Mais sa passion c’est le karaoké, et plus précisément l’interprétation des chansons de Charles Aznavour.

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Hedda Gabler, selon la vision singulière de l’Adapacs

—Par Janine Bailly —

Hedda1Comment parler d’un spectacle lorsque, au sein du microcosme martiniquais, vous connaissez tous les protagonistes, et certains de façon toute personnelle ? Faites des éloges, d’aucuns vous diront flagorneuse. Écrivez une critique négative, vous voilà susceptible de perdre quelque belle amitié. Aussi vais-je raison garder, et n’oubliant pas qu’il s’agit là de comédiens-amateurs qui peut-être n’ont pas eu tout le temps désiré pour présenter une Hedda Gabler complètement aboutie, dire simplement mon ressenti face au travail de la troupe Adapacs, montré à deux reprises dans la salle intime, encore existante mais peut-être déjà condamnée, du lycée Schœlcher.

Il fallait audace et courage, inconscience peut-être ?, pour s’attaquer ainsi à l’un des chefs-d’œuvre de Henrik Ibsen, quand on sait que les plus grands s’y sont essayés, que des actrices célèbres ont endossé le rôle, Isabelle Huppert n’étant pas la moindre, que quelque vingt adaptations filmées de la pièce existent, et que de nombreux metteurs en scène ont fait vivre, chacun à leur manière, une Hedda Gabler de leur cru. Bravo donc aux comédiens d’avoir relevé le défi, et présenté une version convaincante, version qui certes a pris quelques libertés avec le texte d’origine, mais c’est leur version, ils y croient et nous poussent à y croire.

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Dis à ma fille que je pars en voyage : mes regrets

— par Janine Bailly —

DisAMaFilleLe titre était prometteur, porteur d’un certain mystère autant que d’une légère aura poétique. Le thème abordé tout autant, qui disait nous faire entrer dans l’univers carcéral d’une prison de femmes, chose assez rare sur scène pour que l’on se sente intéressé. Enfin, une troupe originaire de Guyane, voilà qui n’est pas si courant, aussi étais-je fort curieuse de découvrir un théâtre venu de chez nos relativement proches voisins. C’est donc animée des meilleures intentions, et de fort bonne humeur puisque aller au spectacle est toujours une fête, que j’ai pris place ce vendredi soir dans la salle Frantz Fanon pour assister à cette unique représentation proposée par Tropiques Atrium. Las ! Si les premiers instants me laissèrent quelque espoir — décor sobre, espace de jeu limité par des montants métalliques en rappel des barreaux de la fenêtre figurée sur le mur du fond, une comédienne déjà en place ainsi que le veut la pratique actuelle, une bande son originale faite des bruits de la nuit mêlés à ceux de la prison —, je fus ensuite bien désappointée, la représentation s’étirant assez péniblement en longueur, les jeux et mimiques s’avérant par trop répétitifs voire caricaturaux, une jeune chanteuse talentueuse, à la voix certes jolie, intervenant en bord de scène pour nous délivrer sans raison apparente une sorte de zouk langoureux en langue créole…

Mais gardons-nous de jeter le bébé avec l’eau du bain, tout travail mérite mon respect quand bien même je n’y adhère pas.

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« Dis- à ma fille que je pars en voyage » vers l’indigence théâtrale…

— Par Roland Sabra —

dis_a_ma_fille-4Se pose toujours la question d’écrire ou ne pas écrire à propos d’un « mauvais » specacle. Et Beaumarchais de toujours venir en secours : «  »…les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits.« 

La pièce créée et jouée par Denise Chalem avait été remarquée, saluée par la presse et récompensée par deux Molières en 2005. La reprise par la Cie Sur Les Rives ne restera pas dans les annales si ce n’est comme exemple d’un ratage miteux. Le constat est d’autant plus amer que l’argument présenté est pour le moins intéressant. Deux femmes, appartenant à deux mondes socio-culturels différents, voire opposés se retrouvent dans la même cellule d’une prison. Contraintes de cohabiter, de partager elles vont pas à pas passer d’une hétérogénéité de leurs discours de vie, à une acceptation mutuelle de leurs différences et finir par donner naissance à une amitié que la mort viendra interrompre inopinément.

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Carnaval Tropical de Paris 2016

 4 & 5 juin 2016

carnaval_tropical_parisInitialement prévu début juillet Le Carnaval Tropical de Paris est avancé d’un mois en raison de l’Euro de football. Ce Carnaval Tropical est un véritable brassage des cultures du monde. Ne manquez pas sa prochaine édition le samedi 4 juin 2016. Parcours : de l’hôtel de ville de Paris au boulevard des Filles-du-Calvaire.

Chaque année, le Carnaval Tropical de Paris envahit un quartier de la capitale pour parer les rues de couleurs et de rythmes tropicaux. Au son des rythmes endiablés, les curieux et les passants découvrent les danses et les déguisements d’Indonésie, de Colombie, du Brésil… pour un avant-goût de vacances !
Plus de 1000 danseurs, des dizaines de chars venus du monde entier vous attendent pour un défilé haut en couleurs. Le Carnaval Tropical de Paris et son défilé reviennent pour une 15ème édition le samedi 4 juin 2016.
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Parcours : Le point de départ du défilé sera sur la place de l’Hôtel de Ville (Métro Hôtel de Ville) à 14h. Le cortège haut en couleurs passera ensuite par la place de la République, pour se disperser finalement au niveau du métro Filles-du-Calvaire (ligne 8).

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Festival Impatience 2016

impatience_festivalTélérama, le CENTQUATRE-PARIS, et La Colline – théâtre national s’associent une nouvelle fois pour organiser la huitième édition du festival Impatience qui aura lieu au CENTQUATRE-PARIS et à La Colline – théâtre national entre le 2 et le 11 juin 2016.

La programmation du festival a pour but de faire connaître de jeunes compagnies auprès du grand public et des professionnels (programmateurs et journalistes).

À l’issue du festival, le prix Impatience 2016 sera décerné par un jury composé de professionnels et assurera au spectacle primé une diffusion entre autre au CENTQUATRE-PARIS, à La Colline – théâtre national, au Festival d’Avignon (nouveau partenaire), à L’Apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, à l’Espace 1789 de Saint-Ouen, au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Scène nationale, à La Loge à Paris, au Studio Théâtre de Vitry-sur-Seine, au Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France, au Théâtre Populaire Romand à la Chaux-de-Fonds en Suisse, le Canal, théâtre du pays de Redon…

Actualité : Le Festival d’Avignon, nouveau partenaire d’Impatience

Dès l’été prochain, le Festival d’Avignon accueillera la compagnie lauréate du prix Impatience 2016.
Il rejoint ainsi notre réseau de théâtres partenaires, qui assurent au spectacle primé une belle diffusion…

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Les équipes retenues
Nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui les équipes sélectionnées :

À tire d’aile : Iliade
texte : Pauline Bayle d’après Homère / mise en scène : Pauline Bayle

Compagnie Lyncéus-Théâtre : ET, DANS LE REGARD ?

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« Barockissimo », un feu d’artifice de chiffons

— Par Gérald Ross—

barockpssimo-2Pour son dixième anniversaire, le Centre national du costume de scène, basé à Moulins, expose 150 tenues créées pour les opéras des Arts florissants dirigés sur les chemins du baroque par William Christie depuis plus de trente ans.

Forcément Atys. Cet opéra de Jean-Baptiste Lully, William Christie avec sa formation des Arts florissants l’a dirigé sur la scène de l’Opéra-Comique, à Paris, en 1987. Un événement. Une fusée de lancement pour le retour du baroque à l’affiche des grandes maisons d’opéra et des plus modestes… Atys donc, dont il se raconte que le roi Louis XIV chantonnait les airs dans les couloirs de Versailles, occupe une place de choix dans l’exposition « Barockissimo », tout entière consacrée aux Arts flo, et qui marque à Moulins l’anniversaire des dix ans du Centre national du costume de scène (CNCS) (1).
Un extraordinaire voyage dans des rêves de théâtre

Atys, mis en scène par Jean-Marie Villégier, est aussi pour Christie l’occasion de travailler pour la première fois avec le costumier Patrice Cauchetier qui décrocha alors le prix du Syndicat de la critique et compte désormais plus de 90 spectacles à son propre répertoire.

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Le TOMA en route vers les grands larges

— Par Dominique Daeschler —

grand_largeFestival d’Avignon 2016, le TOMA en route vers les grands larges.

Une programmation éclectique de neuf spectacles où l’on retrouver Martinique et Guadeloupe dans le créneau «Dansez» avec Agnès Dru et Yves Milôme, les créations théâtrales caribéennes ayant choisi de se montrer dans d’autres espaces. Une ouverture se fait cette année sur Mayotte et dans l’esprit du « tout monde » qui anime le lieu, vers la Corée du Sud, la Palestine et Israël. Avec la Corée du Sud, très présente dans les derniers festivals nous sommes conviés à une lecture d’un Macbeth revisité par la musique traditionnelle coréenne. Artistes palestiniens et israéliens, en présence d’Amos Gitaï (son film sur Yitzhak Rabin est projeté une seule fois dans la cour du palais des papes), lors d’une exceptionnelle carte blanche consacrée au réalisateur, accompagnent ce dernier dans une rencontre après projection et la création Shame : Talback théâtre. Sans doute une façon d’aborder le pas vers l’autre, le vivre ensemble que nous retrouvons aujourd’hui dans les nombreux conflits qui secouent le monde. Même combat Dans le quatrième mur qui, adaptant un roman de Sorj Chalendon, rassemble les frères ennemis de la guerre du Liban.

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À Paris Hip-Hop, primeur et splendeur

— Par Fara C.
Le festival convie à des événements rares et gratuits ou peu onéreux. Idéal pour les enfants et les jeunes.

Soutenir, impulser des initiatives qui ont du sens sur le plan artistique et social appartient à la démarche fondatrice du festival Paris Hip-Hop. Deux événements exceptionnels, proposés par l’association Hip-Hop Citoyens, intéresseront particulièrement les porte-monnaie les moins dodus. Le 28 mai, la première édition parisienne de Rendez-vous hip-hop, qui se déroulera aussi à Lille, Lyon, Marseille et Nantes, invite à un feu d’artifice culturel. Ce sera l’occasion de découvrir le Périphérique (parc de la Villette), nouveau lieu inauguré dans le cadre de Paris Hip-Hop avec la réalisation de flamboyantes fresques graffiti. Samedi, en journée (profitons-en pour y emmener les enfants !) et le soir, il y en aura pour tous les goûts, et c’est gratuit : battle, danse, graffiti, DJ sets, concerts – notamment Lino (du posse Ärsenik, dont le disque Quelques gouttes suffisent, sorti en 1998, marqua le rap français) et S.Pri Noir, magnifique représentant du rap d’aujourd’hui, dont l’album Le monde ne suffit pas a éclairé 2015 de sa pensée lucide.

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Le songe d’une nuit d’été

Vendredi 03 juin 2016, 19h 30 Les Trois-Îlets

songe_d_une_nuit d_ete« Une pièce de théâtre doit être le lieu où le monde visible et le monde invisible se touchent et se heurtent. »
Arthur Adamov

1ère PARTIE :
ECOLE DE MUSIQUE VERSTICHELEN
Avec :
Anne-Laure
Faustine
Romane
Louise
Ruben
Hors-d’oeuvre en medley de piano et guitare à la sauce contemporaine de l’école Verstichelen.
« Le théâtre est la poésie qui sort du Livre et se fait humaine. »
Federico Garcia Lorca

LE SONGE D’UNE NUIT D’ETE
Ecrite entre 1594 et 1595, cette comédie de Shakespeare (traduite ici par F.-V. Hugo) se passe en Grèce. Une histoire complexe qui s’amuse à réunir et à désunir les couples grâce aux interventions des esprits…
Le mariage d’Hippolyte, reine des amazones et de Thésée, duc d’Athènes se prépare. A cette occasion, Lysandre se voit refuser la main d’Hermia, promise à Démétrius, qui, lui, est aimé par Héléna.
Lysandre et Hermia s’enfuient alors dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Héléna. A ce chassé-croisé amoureux s’ajoute la dispute du roi des elfes, Obéron, avec Titania, la reine des fées.

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