Catégorie : Arts de la scène

« La réunification des deux Corées » : Qu’il est difficile d’aimer…

— Par Roland Sabra —

Qu’il est difficile d’aimer…Gilles Vigneau le chantait dans « Le doux chagrin ». La Cie l’Autre Bord le rappelle avec « La réunification des deux Corées » de Pommerat qui « se présente sous la forme d’une suite de petits fragments fictionnels, comme des nouvelles, sur un thème à peu près commun. » l’amour, rêvé, vécu, déçu. Des nombreuses références culturelles de la pièce, qui vont de Bergman à Tchekhov en passant par Wong Kar-wai, les deux metteurs en scène, Malasné et Savard ont mis en évidence celle qui renvoie à Arthur Schnitzler. On retrouve la structure séquencée en dix dialogues de « La Ronde » de l’écrivain allemand et une thématique semblable celle des relations autour de l’amour avec des personnages dont l’identité, tels des archétypes n’est pas précisée. La scène d’ouverture et celle de clôture de « La réunification », « le prix de l’amour » est d’ailleurs un parallèle de la première scène, « la fille et le soldat » de « La Ronde ». Une prostituée se brade pour un passant qui souhaite rentrer retrouver sa femme chez lui.

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Théâtre amateur – « La Réunification des deux Corées »

Par Selim Lander

reunification_des_2_coreesLorsqu’un homme et une femme se découvrent réellement amoureux l’un de l’autre, quand ils éprouvent cette sensation, contraire à toute leur expérience de la vie mais correspondant à un besoin d’autant plus profond, de ne plus faire qu’un avec l’être aimé, c’est aussi fort à leurs yeux, aussi extraordinaire que si la frontière entre les deux Corées était soudain abolie, si les Coréens du Nord et du Sud pouvaient enfin se jeter dans les bras les uns des autres et retrouver l’unité perdue. Joël Pommerat glisse cette comparaison dans le spectacle, expliquant ainsi un titre qui aurait pu sans cela demeurer quelque peu mystérieux : La Réunification des deux Corées. Une pièce récente qui rompt avec les précédentes dans lesquelles il revisitait les contes de notre enfance, une pièce à sketchs, donc propre en tout état de cause à intéresser des comédiens amateurs, a fortiori lorsque la compagnie est nombreuse : chacun peut ainsi avoir « son » personnage et un texte suffisamment court pour qu’il puisse être appris facilement puis travaillé jusqu’à parvenir à un résultat acceptable.

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« Julieta », de Pedro Almodovar

— Par Guy Gabriel —

julieta_almodovarJulieta , film de Pedro Almodovar avec Emma Suarez, Adriana Urgate, Daniel Grao

Julieta s’apprête à quitter définitivement Madrid avec son compagnon, pour s’installer au Portugal ; mais une rencontre impromptue avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antia, l’amène à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antia, il y a quelque temps. Julieta nourrit alors l’espoir de la retrouver alors qu’elle ne l’a pas vu depuis des années. Elle décide d’abandonner tout désir de partir, au grand dam de son compagnon ; elle décide, en même temps, d’écrire à Antia tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.

Voilà que, du coup, que le film va parler de destin, de culpabilité, de lutte contre une incertitude déstabilisatrice, du mystère insondable que représente l’abandon de ceux qu’on aime, les effaçant d’un trait.

Comment une femme mûre décidée à se construire un futur va se retrouver obligée de replonger dans son passé, pour le reconstruire, en faisant resurgir rancœur, remords, regrets ; autant de notions qui vont faire apparaître celle de culpabilité.

Mais coupable de quoi donc ?

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Le Petit Prince

Vendredi 27 mai à 20 heures. Tropiques-Atrium

le_petit_prince— Dossier de presse —

« Le Petit Prince » de Saint-Exupéry à l’Atrium. Enfants à partir de 7-8 ans.
Tarif : 25 euros. Contact : 0596.70.79.29 ou 0596.60.78.78.
Distribution
Mise en scène : Stella Serfaty
Avec : François Frapier, Nelson Raphaël Madel et la plasticienne de sable Lucie Joliot
Vidéo : Stéphane Broc
Scénographie : Lucie Joliot et Stella Serfaty
Création sonore : Marc Piera
Musique : Stéphane Gallet

Le Petit Prince, conte initiatique et humaniste, est connu dans le monde entier comme un joli conte pour enfants. Il est porteur d’une critique forte et engagée de l’homme contemporain et du monde qui l’entoure. Il réaffirme la nécessité de solidarité, d’amour, d’ouverture à l’autre, et de poésie pour être.
La politique de civilisation nécessite une pleine conscience des besoins poétiques de l’être humain. Elle doit s’efforcer d’atténuer les contraintes, servitudes et solitudes. Elle viserait à restaurer les solidarités. Elle renverserait l’hégémonie du quantitatif au profit du qualitatif, elle prônerait le mieux plutôt que le plus.
Edgar Morin (La Voie)
C’est aussi une invitation de l’auteur à retrouver l’enfant en soi.

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Kassav’, c’est les Brassens du zouk (oui, oui)

Près de quarante ans après ses débuts, le groupe antillais est toujours victime de clichés…

kassav_05-2016— Par Benjamin Chapon —
« Ka sa yé misyé bobo !! Hahaha… »
« Hé ben après la Compagnie Créole, le zouk c’est ta nouvelle passion ! »
« Après David Bowie et Prince, c’est l’année des nécros pour toi. »

Les réactions de certains (tous) collègues à l’annonce de la préparation d’un article sur Kassav’  ont immédiatement validé l’angle suivant : l’œuvre du groupe Kassav’ est tristement méconnue en France métropolitaine. Le groupe antillais donne une série de trois concerts au Zénith de Paris du 27 au 29 mai 2016 . Kassav’ y détient le record du nombre de passage (60 depuis 1985) et de spectateurs (400.000).

Groupe super star des années 1980, Kassav’ est, en métropole, souvent confondu avec Zouk Machine (« Ka sa yé misyé bobo !! » par exemple, c’est dans Maldon…) ou la Compagnie Créole, et a été unanimement soldé comme « groupe ringard » en même temps qu’explosait la bulle spéculative des musiques exotiques exploitée à outrance par TF1 au tournant des années 1980-1990.

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L’œil du doc : des docus réalisés par 200 jeunes

Lundi 30 mai 2016 à 9h Tropiques-Atrium

l_oeil_du_docPendant 3 mois, 200 jeunes ont relevé un pari fou : réaliser leur propre film documentaire !
Accompagnés par des réalisatrices professionnelles, ces jeunes éloignés du monde de la création documentaire, (PJJ, collèges, lycées pro et agricoles) ont laissé libre court à leur imagination et à leurs préoccupations.
Leurs films dénoncent les injustices et la violence. Mais ils parlent aussi d’amour, du quotidien, de jubilation…Touchants ou engagés, pleins d’humour ou critiques, ils témoignent de la Martinique d’aujourd’hui, vue à travers l’œil de sa jeunesse.
lundi 30 mai
VENEZ DÉCOUVRIR LEUR TRAVAIL !

Le projet initial :

Comment lire les images qui débordent des téléviseurs ?
Quelle est la place du documentariste ?
Comment filmer la réalité ?
Pour répondre à ces questions, l’Oeil du Doc s’ouvre en Martinique de janvier à mars 2016..

A travers des ateliers en milieu scolaire et au sein de la PJJ, les jeunes apprendront à décoder un film. Puis, caméra au poing, ils apprendront à ouvrir l’oeil pour passer du statut de consommateur à celui de faiseur d’images.

Pour cette première édition, 12 classes et plusieurs jeunes de la PJJ participeront aux ateliers.

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Molières 2016 : les lauréats

les_molieres-400Les metteurs en scène Joël Pommerat (quatre récompenses), Alain Françon, les comédiens Dominique Blanc, Catherine Frot, Charles Berling et Wladimir Yordanoff sont les grand gagnants de cette édition 2016.

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public

Lauréat : Charles Berling dans Vu du pont
Nominations :
Christian Hecq dans Vingt mille lieues sous les mers
Denis Lavant dans Les Fourberies de Scapin
François Marthouret dans Les affaires sont les affaires
Michel Vuillermoz dans Cyrano de Bergerac

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé

Lauréat : Wladimir Yordanoff dans Qui a peur de Virginia Woolf ?
Nominations :
Michel Aumont dans Le Roi Lear
Michel Bouquet dans À torts et à raisons
Michel Fau dans Fleur de cactus

Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public

Lauréate : Dominique Blanc dans Les Liaisons dangereuses
Nominations :
Catherine Hiegel dans Le Retour au désert
Francine Bergé dans Bettencourt boulevard ou Une histoire de France
Isabelle Huppert dans Phèdre(s)

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Afro street dance

La rue princesse danseLa rue Princesse par la Cie N’Soleh d’Abidjan

Par Selim Lander

Nous ne dirons rien à propos de l’ensemble de cette édition de la biennale de danse, n’ayant pu assister qu’à l’ultime spectacle, celui des Ivoiriens, intitulé La Rue Princesse. Ce fut, en tout état de cause, une assez agréable manière de clôturer la biennale, drôle et enlevée de bout en bout (mais voir in fine), sur une musique faite pour accompagner la danse. L’idée d’asseoir quelques spectateurs sur la scène autour de tables de bar pour rappeler les « maquis » abidjanais, installait tout de suite une ambiance bon enfant, en accord avec le comportement sympathiquement décontracté des danseurs.

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Paris Hip Hop prend l’accent new-yorkais

Les Neg’Marrons méditent et résistent
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—Par Fara C. —
Au festival Paris Hip-Hop, Jacky et à Ben-J présenteront leur album Valeur sûre. Un cocktail de rap et de reggae qui exhorte à la danse et à la conscience.

En 1997, Rue Case Nègre, des Neg’Marrons, triomphait, avec plus de 150 000 exemplaires vendus. C’était leur premier album, premier disque d’or : façon Zidane, Jacky et Ben-J tiraient un but prodigieux. Après une étincelante couronne de disques d’or, les deux chanteurs français accomplissent un retour en beauté avec l’album Valeur sûre, autoproduit. Ils ont invité des artistes de leur trempe, les rappeurs Passi, Purple Star et Dry, la chanteuse sud-africaine Tato… Intégrant judicieusement des sonorités électroniques actuelles, ils gardent leur signature : cet alliage allègre de reggae et de rap, qui appelle à la danse tout en portant des messages d’une grande profondeur. Le titre éponyme donne le ton du disque : Méditer, résister, unité, humilité, tel leur adage.

« En vingt ans de carrière, on a observé la mutation de la société : force est de constater que le peuple a été trahi », expliquent-ils d’une même voix.

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Ken Loach ne renonce pas

— Par Michaël Melinard —

moi_daniel_blake-2Six fois primé au festival de Cannes, où il avait reçu la Palme d’or en 2006 pour Le Vent se lève, Ken Loach, 79 ans, se voit couronner pour la deuxième fois avec Moi, Daniel Blake, qui raconte les démarches d’un menuisier cardiaque pour récupérer sa pension d’invalidité.

Cannes, envoyé spéciale. Ken Loach va célébrer, le mois prochain, son 80e anniversaire. Il se murmurait récemment que le discret cinéaste britannique s’apprêtait à prendre sa retraite. On ne peut certes jurer de rien à propos de son avenir. Néanmoins, force est de constater que l’éminent représentant d’un cinéma engagé n’a pas baissé les armes, toujours prêt à battre le fer contre la dérégulation de l’économie et le démembrement du service public outre-Manche. La force évocatrice de ses films tient dans sa capacité à donner à ses constats, ses colères et ses révoltes un visage humain.

Dans ce vingtième long métrage, le douzième en compétition, il a les traits du menuisier Daniel Blake (Dave Johns). Ouvrier expérimenté et compétent, Daniel se remet à peine d’un problème cardiaque. D’un côté, son médecin lui interdit de travailler.

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Palmarès du Festival de Cannes 2016 : Ken Loach & Xavier Dolan

moi_daniel_blake● Palme d’or du court-métrage: Timecode, de Juanjo Giménez

● Caméra d’or: Divines, de Houda Benyamina

● Palme d’or d’honneur: Jean-Pierre Léaud

● Prix d’interprétation masculine: Shahab Hosseini, pour Le Client d’Asghar Farhadi

● Prix d’interprétation féminine: Jaclyn Jose, pour Ma’Rosa de Brillante Mendoza

● Prix du jury: American Honey, d’Andrea Arnold

● Prix du scénario: Asghar Fahradi pour Le Client

● Prix de la mise en scène: ex aequo pour Baccalauréat de Cristian Mungiu et Personnal Shopper d’Olivier Assayas

Grand Prix du jury: Juste la fin du monde de Xavier Dolan

Palme d’or: Moi, Daniel Blake, de Ken Loach

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« Au prix de la mort » : un chant d’amour de la liberté

— Par Roland Sabra —

delgres-3Méconnu en France et controversé aux Antilles, Louis Delgrès, né le 02 avril 1766 à Saint-Pierre de Martinique, est un héros de la lutte anti-esclavagiste. C’est un métis né d’une mère blanche martiniquaise et d’un père fonctionnaire du Roi de Tobago. « Au prix de la mort » raconte la dernière journée de celui qui mena la résistance contre les troupes bonapartistes venues, sous les ordres de Richepance,  restaurer l’esclavage aboli une première fois en 1794 par la Convention. Le 06 mai 1802 une flotte d’une douzaine de navires ayant à son bord 3500 soldats se profile à l’horizon des côtes guadeloupéennes. Louis Delgrès, soldat engagé dans l’armée française dont il a gravi les échelons par son courage et ses faits d’armes, est alors colonel. Épris des idéaux révolutionnaires de liberté et d’égalité il est chargé de protéger la Guadeloupe des appétits coloniaux des autres puissances européennes. A cette époque, pour échapper à cette première abolition de l’esclavage, la Martinique s’était livrée corps et âme aux Anglais. A la trahison des idéaux révolutionnaires par le Consulat, Delgrès va opposer une résistance farouche, désertant l’armée, regroupant quelques centaines de combattants bientôt rejoints par des femmes guadeloupéennes, pour une lutte disproportionnée, militairement perdue d’avance mais moralement victorieuse pour les siècles et les siècles.

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« La Réunification des deux Corées » de Joël Pommerat, adapté par L’Autre Bord Cie

26-27-28 mai 2016 à 19h 30 au T.A.C.

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Une adaptation  par la Compagnie de l’Autre bord de la pièce de Joël Pommerat, créée en 2014 dans l’hexagone.  ( Lire l’article de R. Sabra)

« La Réunification des deux Corées » de Joël Pommerat les 26-27-28 mai 2016 au Théâtre Aimé Césaire dans le cadre du festival « Amateur en Mai ».

Ce spectacle monté dans un hôpital sera aussi offert en juin dans deux centres hospitaliers, il entre dans le cadre du dispositif national « Culture et Santé » (ARS et DAC).

La pièce :
En une mosaïque de vingt instants singuliers (dont douze sélectionnés pour cette pro-duction), la Réunification des deux Corées explore la complexité des liens amoureux. Amants, amis, couples mariés ou adultères, vieilles histoires et relations passagères esquissent un tableau réaliste de ce qui nous attache et nous déchire en même temps. Réel ou ressenti, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des manques d’amour.

La Réunification des deux Corées
Joël Pommerat

Né en 1963, Joël Pommerat auteur et metteur en scène français, a fondé en 1990 la compagnie Louis Brouillard.

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Ma Biennale de Danse en demi-teintes

– Janine Bailly –

LagrimanteOn se réjouissait, en ce joli mois de mai, d’assister une fois encore aux spectacles de la Biennale de Danse, soumis à notre curiosité par Tropiques Atrium, et pourtant nous reste un goût de trop peu, en quelque sorte une petite déception chevillée au coeur et au corps. Certes, il y eut, magique, la soirée Edwin Ailey II, la grâce alliée à la force de ces jeunes danseurs, athlétiques, aériens et techniquement parfaits ; le plaisir de revoir Mon corps est le corps de tout le monde, de la Compagnie Art & Fact et la possibilité de sourire à cette critique énergique, entre humour et gravité, de la société à laquelle nous sommes astreints. Il y eut aussi la fontaine d’eau, de corps entremêlés, de larmes et de drôles de rires hurlés en pleurs de Lagrimante, nouvelle création de Christiane Emmanuel. Il y eut enfin la vie africaine bouillonnante de Rue Princesse, déclinée en une pittoresque galerie de personnages dansés avec maestria par une troupe parfaitement au point. Mais il faut cependant avouer que certaines prestations, caractérisées davantage par leur indigence que par leur créativité, et qui ne semblaient guère à la hauteur de leurs ambitions, me firent un brin somnoler puis regretter d’avoir grevé mon budget, et ce de façon non négligeable puisqu’aucune possibilité d’abonnement spécifique à cette manifestation ne nous était proposée.

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D’un classique à l’autre, du théâtre amateur au théâtre professionnel

« L’assemblée des femmes ». « Andromaque ».

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– Par Janine Bailly –

Le théâtre Aimé Césaire nous a donné à voir ce mois de mai deux pièces classiques, l’une dans le cadre du Festival de théâtre amateur, l’autre dans le cadre de sa programmation annuelle.

La compagnie Courtes Lignes, habituée du festival susdit, s’est attaquée à L’Assemblée des Femmes, comédie d’Aristophane, déjà revue par Robert Merle, et montée par nos amis guadeloupéens en un patchwork hilarant ! S’il reste la belle idée de faire prendre le gouvernement d’Athènes par les femmes de la cité, si la critique du monde économique et politique incarné en la personne du sycophante demeure et se teinte, hélas ! d’actualité, il faut bien dire que nous sommes amenés assez loin de l’original, la troupe tirant la représentation vers le burlesque, ce qui se peut comprendre, et vers la gaudriole bien appuyée, le sexe devenant, oserai-je l’écrire ainsi, le pilier de la comédie ! C’est un peu lourd, certes, et sans doute ai-je fini par me lasser. Mais la comédie antique ne se terminait-elle pas dans un banquet à l’atmosphère dionysiaque ?

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« La Rue Princesse » a enjaillé Tropiques-Atrium

— Par  Roland Sabra —

la_rue_princesse-42011 : mort et résurrection de La Rue Princesse. Le 05 août de cette année là le président Ouattara, fraîchement élu, envoie ses bulldozers « nettoyer », plus exactement raser La Rue Princesse dans le quartier d’Aya de la commune de Yopougon juste au nord d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire. Cette rue mythique, connue internationalement pour ses maquis (boites de nuit à ciel ouvert) ses bars dans lesquels la bière se compte en casiers, ses commerces en tout genre, ses musiques, ses danses, son imaginaire écervelé, ses rumeurs, ses dires et ses rires appartenait au peuple des rues. La dernière trace de chenille de bulldozer à peine effacée par la pluie, La Rue Princesse renaissait sous la forme d’une pièce chorégraphique portant son beau nom.

L’idée appartient à Jenny Mezile, une chorégraphe d’origine haïtienne, mais ivoirienne d’adoption quand elle n’est pas parisienne. Elle fonde sa première compagnie en 1994, et c’est à Paris en 1997 qu’elle rencontre le danseur Massidi Adiatou, né au Nigéria et abidjanais depuis l’âge de deux ans. Ils fondent une compagnie de danse.

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Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort

— Par Selim Lander —

andromaque-2Nous écrivions ce qui suit après avoir assisté à une représentation de la pièce lors du festival d’Avignon en 2014 à la chapelle du Verbe incarné. La première représentation au Théâtre municipal, jeudi 19 mai, devant un public enthousiaste qui a offert une standing ovation aux deux comédiens, dans une version qui nous a semblé un peu changée, tirée par moments vers la comédie musicale, confirme la réussite de leur projet.

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Nelson-Rafaell Madel et Paul Nguyen, deux comédiens du collectif La Palmera (1), assistés par Néry pour la mise en scène, présentent une version réduite d’Andromaque précédée d’un prologue explicatif de leur crû, très ludique, à grand renfort de baudruches qui figurent les combattants de la guerre de Troie et les principaux protagonistes de la tragédie de Racine.

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Biennale Danse Martinique 2016. Programme 2 : à peine sauvé de l’ennui par Lagrimante

—Par Roland Sabra —

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« Dans ses yeux tout baignés de larmes, pourquoi donc ce muet ennui? »

Marlène Myrtil aura eu le mérite d’avoir tenté une hybridation entre théâtre et danse. A-t-elle réussi ? La réponse est claire. C’est non ! Le souvenir que laissera ce travail n’est pas dans le titre «  Impérissable – Trajectoires marines ». Vouloir faire danser les mots du texte « Humus » de Fabienne Kanor quand ces mots dans leur agencement littéraire dansent par eux-mêmes relève de l’impossible.

Des extraits du texte sont mi-dits mi-joués par deux danseuses qui tentent d’illustrer, de prolonger, de sur-signifier par des pas de danse. La difficulté tient à ce que le texte autour de la blesse, de l’arrachement se suffit à lui-même et qu’il apparaît surchargé par le propos chorégraphique. Ce dernier loin d’être en adéquation, en symbiose avec l’écrit est parfois soit en décalage, soit carrément en contradiction et encore faut-il qu’il soit audible.

Inutile d’épiloguer. Le travail de Marlène Myrtil  ne se limite pas à ce faux pas que l’on oubliera vite.

L’ennui a été éloigné par une fontaine «  lagrimante », proposée par la Cie C.

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La liste des nominations de la cérémonie des Molières 2016

les_molieresLa cérémonie 206 des Molières se déroulera le lundi 23 mai sur France 2 en différé et sera présentée cette année par Alex Lutz aux Folies Bergères. Il y a deux nouvelles catégories: le Jeune Public et le One Man/Woman Show. Et cette année, l’ensemble de l’Académie a établi la liste des nominations.

Deux spectacles sont en tête avec 5 nominations: Fleur de Cactus et Qui a peur de Virginia Woolf ?, deux spectacles différents, l’un est une comédie de Boulevard mise en scène par Michel Fau, l’autre est un drame psychologique mis en scène par Alain Françon. Ce sont deux productions du théâtre privé. Dans le public, le 20 000 Lieues sous les mers de Christian Hecq et Valérie Lesort sort son épingle du jeu avec 4 nominations, devant Vu du Pont d’Arthur Miller dans la mise en scène d’ Ivo van Hove et Ca ira (1) de Joël Pommerat avec 3 nominations. Il est à noter que ne figurent aucun comédien ou comédienne venant du théâtre public dans les catégories Révélation et comédien dans un second rôle, un manque d’imagination et de connaissance pour le collège des votants.

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« Les Noirs dans le cinéma français », une étude pointue de Régis Dubois

noirs_ds_cinema_franceCet ouvrage poursuit deux objectifs. D’une part analyser l’image du « Noir » et son évolution dans l’imaginaire cinématographique français depuis un siècle. D’autre part, mettre en lumière la présence des Noirs et Métisses dans le cinéma hexagonal depuis les premières vues des frères Lumière jusqu’au triomphe d’Intouchables, en évoquant notamment les rôles interprétés par Josephine Baker, Habib Benglia, Darling Légitimus, Robert Liensol, Isaac de Bankolé, Firmine Richard, Jacques Martial, Alex Descas, Mouss Diouf, Aïssa Maïga, Edouard Montoute, Stomy Bugsy, Eriq Ebouaney, Joeystarr ou Omar Sy.

Ce livre consacre par ailleurs un chapitre au « cinéma noir français » pour essayer de comprendre pourquoi et comment s’est constitué un cinéma identitaire, pour ne pas dire communautaire, réalisé par des cinéastes afro-ascendants depuis une trentaine d’années.

Un dictionnaire regroupant les principaux acteurs et réalisateurs concernés parachève ce projet.

Régis Dubois est enseignant en histoire du cinéma et a déjà publié de nombreux ouvrages sur le 7e art, dont Images du Noir dans le cinéma américain blanc (L’Harmattan, 1997), Le Cinéma des Noirs américains, entre intégration et contestation (Le Cerf/Corlet 2005), Une histoire politique du cinéma (Sulliver, 2007) ou Hollywood, cinéma et idéologie (Sulliver, 2008).

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« Andromaque » , un monde de passions

19, 20 & 21 mai 2016 à 19 h 30 au T.A.C.

—Par Christian Antourel —

Comment ? Se taper Andromaque et ses 1648 alexandrins ? Pas possible et surtout pas gagné ! Pari tenu, pourtant, avec cette mise en scène originale, truffée de trouvailles en forme de mise en bouche. Fi du rébarbatif et du classique soporifique ! Au contraire les acteurs réussissent même le tour de force de nous faire aborder la tragédie et son cortège se noirceurs sous un angle quelque peu ludique, voire légèrement festif, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.

Car « mus par le désir de partager et de rendre concret un texte d’une grande richesse en cherchant les ponts qui relient notre quotidien à celui de ce monde en apparence si éloigné de nos codes et nos valeurs »

Le Collectif La Palmera sous la houlette du metteur en scène Néry

s’empare d’Andromaque,  une des grandes pièces écrites au XVII ème siècle par Racine, qui subit l’impact d’un modernisme énergique et décomplexé mais conserve à ce classique l’élégance et la poésie des vers en alexandrins.

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Toni Erdmann : «Pour l’instant, c’est la Palme du Festival de Cannes !»

— Par François Aubel —

toni_erdmanCinquième film présenté en compétition, la comédie de la réalisatrice a complètement bluffé les festivaliers.[…]

Depuis sa présentation officielle samedi 14 mai, toute la Croisette ne parle que de Toni Erdmann, le film de la jeune réalisatrice Maren Ade. Ce n’est pas si fréquent, au vrai, de pleurer de rire en voyant un film allemand de 2h42. Car, oui, c’est l’hénaurme sensation de ce début de compétition. D’abord prévu pour la section Un certain regard, on ne peut que se féliciter que cette comédie loufoque et émouvante sur la relation difficile entre un père et sa fille, incarnés par les acteurs Peter Simonischek et Sandra Hüller, totalement bluffants, figure en définitive dans la course à la Palme.

Pour le moment, ce film est d’ailleurs le seul à prétendre à la récompense suprême. Parce qu’il réussit, avec une parfaite maîtrise et sans jamais sombrer dans le pathos ou la facilité, à réunir des thèmes aussi variés que les affres de la famille, l’aliénation contemporaine au travail et la politique économique de l’Union européenne.

Toni Erdmann ne sortira qu’en août sur nos écrans…

Lire Plus => LeFigaro.fr

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Au Prix de la Mort, les dernières heures de Delgrès

Saint-Pierre, dans les ruines du théâtre le 20 mai 2016 à 19 h

au_prix_de_la_mort-2Tragédie en vers de Christine Lara

Mise en scène par  Véronique Essaka de Kerpel et Ludovic Goma

Cette pièce de théâtre historique met en scène Louis Delgrès (1772-1802) lors de sa révolte contre la tentative par Bonaparte de rétablir l’esclavage qui s’achèvera par un suicide collectif. En 1802, le Premier Consul veux rétablir l’esclavage aux Antilles, pourtant aboli 8 ans plus tôt à Saint-Domingue et promulgué par la Convention en 1794.(1)
Bonaparte envoie toute une escadre commandée par le Général Richepance. Face à la la menace qui pèse sur cette liberté reconquise de haute lutte, Delgrès refuse de se soumettre.
Après une vaine résistance face à un ennemi mieux armé et en plus grand nombre, le héros et ses hommes préfèrent mourir au nom de la dignité humaine, que d’être de nouveau réduits en esclavage; ils font sauter leur place assiégée et se donnent ainsi la mort en sauvegardant leur liberté. Cette mort dramatique de Louis Delgrès, d’hommes et de femmes refusant l’esclavage, survenue le 28 mai 1802, est commémorée comme acte historique fondateur, inoubliable.

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« Strates » & « Mon corps est le corps de tout le monde » ou l’art de l’entre deux, trois, quatre…

— Par Roland Sabra —

Bintou Dembélé et Anne-Marie Van alias Nach ont proposé un composé de danses urbaines autour du hip-hop et du krump. S’il n’est pas besoin de s’appesantir sur le hip-hop, on rappellera brièvement l’origine du krump, littéralement Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise (éloge d’un royaume puissant et radicalement élevé). Le krump et ses danseurs, des krumpers, trouvent leurs origines dans les années 1990, lors des émeutes violentes dans les ghettos de Los Angeles. Comme l’ensemble des danses urbaines qui ont émergées ces toutes dernières décennies le krump est à la fois l’expression d’un désespoir social, d’une rage de vivre et d’un désir irrépressible vers un autre monde. Apparemment violente dans sa gestuelle par la rapidité des mouvements exécutés, la danse est avant tout une quête identitaire, un cri de chair, une demande de reconnaissance que seuls les corps peuvent dire dans un concentré d’énergie hors-normes. Si le désespoir, la colère et la haine peuvent se lire sur les visages des krumpers, jamais ceux-ci n’entrent dans une logique d’affrontement physique. La violence est intériorisée et canalisée dans un élan vers une transcendance : le Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise !

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Compagnie Danse Contemporaine de Cuba, salle Garcia Lorca, La Havane

danse_contemporaine_la-havaneLa compagnie Danse Contemporaine de Cuba revient dans la salle Garcia Lorca du Grand Théâtre de La Havane Alicia Alonso avec des chorégraphies de son répertoire actif et la première mondiale de la pièce Audition room, de l’Anglais Theo Clinkard.

Avec une nouvelle distribution, la compagnie mère se présentera dans l’appelé « Colosse du Prado Â», les 13, 14 et 15 mai comme une partie du programme de l’événement « Mayo Teatral », avec la reprise des œuvres El Cristal, de Julio César Iglesias ; Cenit, de Laura Domingo, et Matria etnocentra, de George Céspedes. Un programme de chorégraphes cubains présentant une opposition des tendances et des esthétiques qui nourrissent le travail et le sens esthétique de la compagnie.

Avec le soutien du Conseil National des arts Scéniques, de la Casa de las Américas et du Grand Théâtre de La Havane Alicia Alonso, la représentation du samedi 14 mai sera dédiée à la 1ère Biennale Internationale de Dessin de La Havane.

Les 20, 21 et 22 mai, le programme change pour la seconde semaine. La compagnie dirigée par le maître Miguel Iglesias.

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