Catégorie : Arts de la scène

C’est décidé, ils n’iront pas à Avignon

— Par Gérald Rossi —

gare_au_theatreDepuis dix-huit ans, Gare au théâtre organise un festival, avec 25 spectacles dont 13 créations cette année, dont l’impressionnant Mad#47#, de la compagnie Gakokoé.
Des grillons dans le lointain, puis quelques cris d’oiseaux. Sur et autour d’une piste de sable (ou de sciure), ingénieux dispositif scénique dû à Mohamed Guellati, c’est d’abord la surprise de la rencontre entre Ambre, la prof de lettres, blanche, française, et Balthazar, noir, factotum de la demeure où elle vient pour habiter « pour trois ans, la durée du contrat ». D’abord s’observer. Puis tenter de comprendre, de se comprendre. Dans un environnement hostile. Pas seulement à cause des moustiques. Dans les deux rôles, Marcel Djondo et Corinne Bastat sont excellents. Même si cette création, vue le soir de la première, nécessitera quelques resserrements.

Ensuite, par petites touches, éclats, fragments de souvenirs personnels, de traces enfouies, ils éclairent le titre un peu énigmatique du texte écrit par Jérôme Brie : Mad#47#. Il s’agit d’évoquer l’insurrection de 1947-1948 sur l’île de Madagascar, alors colonie française. L’indépendance ne sera accordée qu’en 1960. Les corps-à-corps, au figuré comme au physique, marquent une empreinte dans le sable et les consciences.

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Avignon 2016 (1) : Bonjour « Tristesses »

— Par Selim Lander —

TistessesPremier contact avec Avignon après l’introduction aixoise (notre précédent billet) et la demi-finale de la coupe d’Europe de football gagnée par la France avec une étonnante facilité malgré des débuts plutôt laborieux. Débuts laborieux, c’est ce que l’on a envie de dire également à propos de Tristesses, la pièce écrite et mise en scène par Anne-Cécile Vandalem, à la tête de la compagnie « das Fraulein » (laquelle, comme le nom ne l’indique pas, est belge). L’argument relève du théâtre politique : soit « Tristesses », une île danoise anciennement vouée à l’élevage, ruinée à la suite de la faillite de l’abattoir et presqu’entièrement vidée de ses habitants.

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Prélude à Avignon : Warilkowski à Aix

— Par Selim Lander —

Haendel Warilkovski1En Provence, la saison des festivals vient de commencer. Aix qui a ouvert le ban programme du 30 juin au 20 juillet sept opéras ou oratorios ; Arles propose 40 expositions de photos du 4 juillet au 25 septembre ; quant à Avignon, auquel nous consacrerons les billets suivants, c’est du 6 au 24 juillet la débauche habituelle avec plus de 1400 pièces de théâtre ou « seuls en scène » dans le OFF (record battu) et quelques dizaines de spectacles dans le IN. Et c’est sans compter avec les a-côtés : projections, rencontres entre professionnels et avec le public, débats, et, spécifiquement à Aix, les concerts, récitals et autres « master classes ».

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Le réalisateur iranien Abbas Kiarostami est mort

—D’après AFP—
abbas_kiarostami,L’Iranien Abbas Kiarostami, dont la mort en France à 76 ans a été annoncée lundi, était un des plus célèbres réalisateurs iraniens, palme d’or du festival de Cannes en 1997 pour «Le goût de la cerise».

L’un des plus célèbres réalisateurs iraniens, Abbas Kiarostami, est décédé en France à l’âge 76 ans, ont rapporté lundi les médias iraniens. Il avait quitté Téhéran la semaine dernière pour subir un traitement en France.

Né le 22 juin 1940 à Téhéran dans une famille modeste, Kiarostami s’était d’abord intéressé au dessin et avait suivi des études aux Beaux-Arts tout en monnayant ses talents de graphiste et de réalisateur de spots publicitaires. Il atteignit une certaine notoriété par ses petits films publicitaires et ses génériques pour films.

En 1971 est sortie sa première oeuvre, un court-métrage, «Le pain et la rue». Très vite, avec «Le passager», en 1974, il s’est affirmé comme un pionnier du «cinéma réaliste», et son premier grand film, en 1977, avait pour thème le suicide («Le rapport»).

Décidant de rester dans son pays après la révolution de 1979, contraint, comme ses collègues de se conformer aux règles édictées -jamais une femme en public sans foulard notamment- il s’est vu confier la direction de l’Institut de cinéma Kanun, créé sous le Chah, mais qui s’est perpétué sous le nouveau régime.

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Le programme de la 11ème édition du Cénacle

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Mardi 5 Juillet 2016

Thème : Les Vertus du Rire

Douvan C : Duo comique Wilfried Lamart et Bobi

Intervenants :

– Docteur Henri Rubinstein, Neurologue

– Fabrice Loizeau, Ambassadeur mondial du yoga du rire et directeur de l’Institut Français et international du Yoga du Rire & Santé

Le Rire c’est la Santé – Henri Rubinstein

“Le rire c’est la santé” est une vérité connue depuis la Bible. Aujourd’hui nous savons expliquer précisément ce qui se passe dans notre corps quand nous rions. Je dirai pourquoi et comment retrouver le rire qui est en soi permet de conserver son bien-être (…)

After C : Extrait de la pièce culte « Le dorlis de ces dames » dans une mise en scène de Jocelyn Régina par la Compagnie Mouchamyel

Pour aller plus loin :Participez au Master class de Yoga du rire avec Fabrice Loizeau sur 3 jours du 6 au 8 juillet 2016 à l’Espace Camille Darsières.

Information et Inscription : 0596 71 82 69 et par mail à festivaldefortdefrance@gmail.com

Mercredi 6 Juillet 2016

Thème : L’Errance …

Intervenants :

– Docteur Alex Bottius, Psychiatrie des hôpitaux, Membre fondateur et ancien Référent départemental de la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique

– Gerry Letang, Maître de conférences HDR en anthropologie à l’Université des Antilles (CRILLASH, Martinique)

-Modérateur : Anicet Soquet , Ingénieur social urbain ,Chargé de cours à l’université des Antilles, Acteur de la participation citoyenne et de l’action de proximité

La Drive ou l’errance ensorcelée –

Gerry Letang

L’explication sorcière de la drive donne une origine et un sens à l’inacceptable.

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Michael Cimino, un des plus grands réalisateurs américains, est mort

michael_ciminoLe scénariste et réalisateur américain Michael Cimino, qui a marqué le cinéma par son film Voyage au bout de l’enfer sur la guerre du Vietnam, lauréat de cinq Oscars en 1979, est décédé à l’âge de 77 ans.

« Notre travail ensemble est quelque chose dont je me souviendrais toujours. Il va beaucoup manquer » a déclaré l’acteur américain Robert De Niro, qui a partagé avec Christopher Walken, une des scènes cultes du film Voyage au bout de l’enfer où les personnages, prisonniers des Nord-Vietnamiens, jouent à la roulette russe. The Deer Hunter (Voyage au bout de l’enfer, 1978) une épopée de trois heures qui évoque la guerre du Vietnam à travers la vie de trois amis, a été lauréat de cinq Oscars en 1979 dont celui du meilleur film, et de meilleur réalisateur pour Cimino.

Né à New York le 3 février 1939 (date communément retenue faute de date officielle) d’un père éditeur de musique et d’une mère styliste, il obtient une licence puis un master en peinture, respectivement à l’université de Yale (1961) et à celle de New Haven (1963), avant de réaliser des spots publicitaires pour la télévision.

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Festival culturel de Fort-de-France, 45ème édition

Du 1er au 24 juillet 2016

festival_fdf_2016_afficheDu 1er au 24 juillet 2016, la Ville de Fort de France organise la 45ème édition du Festival culturel qui est l’un des grands évènements festif du calendrier des grandes vacances.
Le Festival culturel, c’est un moment de divertissement et d’échange autour de la musique, du théâtre, de la danse, d’expositions et de débats.

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Samedi 23 juillet

9h/16h : Espace Camille Darsieres du 04 au 23 juillet (gratuit) Expo : «Atelier Arts plastiques du SERMAC» Exposition croisée «Regards d’Hommes», Salle Dessin-Peinture
9h30/12h et de 16h/19h – Coridon C. C. G.Nouvet (gratuit) Expo : Escale au Sénégal de Ibrahima Diouf

Sixième édition de la Jazz Night

19h30 : Parc Culturel A. CESAIRE – Concert en plein air Pelouse : Table 30€ – Gradins et Pelouse 25€ 18h30 à 00H30 : Foyal fait son jazz, comme un air de dolce vita durant cette soirée.

The Jam BangTheory Création Jazz Night. C’est l’expérience musicale menée par Axel Zebina et Noss, deux jeunes musiciens de la nouvelle vague martiniquaise.
Ronald Tulle Quartet et Happy Lewis ancien trompettiste des vikings qui nous raconterons la K’raibe.

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Le temps d’une lessive par une négresse italienne

12 juillet 2016, 19h 30 au T.A.C.

le_temps_d_une_lessiveGros succès à Fort-de-France!

Son père est Noir américain, sa mère est Blanche italienne. A l’occasion d’une corvée de lessive partagée avec une voisine dont la machine est en panne, Daisy se voit projetée dans son histoire de femme métissée. Elle voit ressurgir, du fond de son être, un passé qu’elle croyait avoir depuis longtemps oublié. S’inspirant de la vie et des souvenirs de Daisy Miotello, Jean-Marc Chastel et Emmanuel Lenormand ont écrit (et mettent en scène) un spectacle qui cherche à revisiter, avec humour, des moments clefs de l’existence de la comédienne. Ils nous invitent ainsi à nous plonger dans l’univers du métissage, à prendre nos distances avec l’absurdité de certains clichés. Et à nous laisser emporter par la bonne humeur d’une jeune femme qui, en évitant la voie de l’apitoiement, travaille à faire tomber les masques de la peur.
Manuel Piolat Soleymat ( La Terrasse)

« Le temps d’une lessive par une négresse italienne ». Une idée qui a germé avec cette intention de la prise de parole d’une métisse née de deux parents issus de nationalités différentes.

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Ouverture du Festival de FDF 2016 – « Etat de siège » : une re-création

— Par Selim Lander —

Etat-de-siège-Le festival de Fort-de-France s’est ouvert hier vendredi 1er juillet par la représentation de L’Etat de siège d’Albert Camus dans la version courte de Charlotte Rondelez. La soirée inaugurale s’est poursuivie après le spectacle, en plein air, face au Théâtre municipal, par de la musique, de la danse et du théâtre burlesque. Voici ce que nous écrivions après avoir découvert la pièce à Paris au printemps 2014 :

Lors de sa création, en 1948, par Jean-Louis Barrault, avec vingt-cinq comédiens, L’Etat de siège (avec l’article défini) ne remporta pas le succès escompté. La version de Charlotte Rondelez (sans l’article défini), raccourcie et condensée sur treize personnages et six comédiens, rencontre pour sa part un durable succès. Si 2013, l’année du centenaire de la naissance d’Albert Camus, n’a pas permis de revisiter son théâtre comme on eût pu l’espérer (1), il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il est donc encore temps de saisir l’occasion de ce qui sera, pour la plupart des spectateurs, une découverte de Camus auteur de théâtre.

Etat de siège traite avec drôlerie un sujet infiniment grave.

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État de siège

Samedi 2 juillet 2016 19h 30 au T.A.C.

etat_de_siegeL’HOMME DEBOUT

La Peste incarnée par un jeune opportuniste accompagné de sa secrétaire, surgit dans un pays où rien ne bouge. Elle prend le pouvoir et met en place un régime totalitaire. Mais elle se trouve rapidement confrontée à une résistance insolente, celle d’un homme, seul, révolté.

Celui-ci a compris que le pouvoir en place puise sa force dans la peur qu’il inspire, annihilant toute pensée dissidente. Insoumis face à l’ordre établi, il oppose toute sa force solitaire à la puissance déployée.

Incapable de canaliser l’élan de liberté que ce jeune révolté menace de susciter, la Peste le tue et se retire. Tout devient alors possible… Mais ce possible est vite empêché par l’inertie collective. Et l’ancien régime reprend sa place, au plus grand contentement de tous.

Avant de se retirer, la Peste annonce son retour prochain. « Si la cruauté révolte, la sottise décourage, et les hommes (les révoltés), fatigués de voir la bêtise triompher, finiront par se taire, résignés. »

Camus écrit ici une farce satirique, sorte de tragédie-bouffe, qui n’est pas sans rappeler les frasques de l’Ubu roi de Jarry.

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« Venise danse comme un bouchon sur la mer »

Biennale Une affiche internationale de grande classe pour une manifestation de plus en plus éclatante. Une affiche impressionnante : De Keersmaeker, Trisha Brown, Boris Charmatz, Virgilio Sieni, Thomas Hauert…

venise_biennale_2016-aVenise, envoyée spéciale.

Le poète Léon-Paul Fargue écrivait « Venise danse comme un bouchon » sur la mer « amarrée à ses poteaux ». La douzième édition du festival international de danse contemporaine qui vient de se terminer lui donne raison (1). La danse prend en effet idéalement ses quartiers d’été dans cette ville de palais où l’aqua alta (les hautes eaux) oblige tout un chacun à marcher pieds nus la nuit.

Maguy Marin, pour sa part, a présenté Duo d’Éden (1986), pièce courte pour deux interprètes (Françoise Leick et Marcelo Sepulveda). Les corps nus (qu’un mince voile recouvre) semblent cousus l’un à l’autre. Tenue à bout de bras par son partenaire, Ève naît littéralement de la côte d’Adam. Elle lui tourne autour sans que jamais ses pieds touchent terre. L’humanité biblique, à la fois convulsive et tendre, à peine surgie de la boue, n’a pas encore connue la chute. Près de tomber, la jeune femme est aussitôt reprise en main, hissée sur une épaule quand elle ne s’enroule pas autour du tronc du danseur.

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« Buffet à vif » : une chorégraphie de la démolition

—Par Michèle Bigot —

buffet_a_vifBuffet à vif

Marguerite Bordat, Raphaël Cottin, Pierre Meunier

Théâtre de la Bastille, 15/ 06-1/07 2016

Pierre Meunier est un habitué du Théâtre de la Bastille. On a pu y voir dans les années passées Le Tas (2002) Sexamor (2010) Du fond des gorges (2011), et La Bobine de Ruhmkorff (2013). On connaît son univers si poétique dans son obsession de matérialité. Pierre Meunier se heurte à la matière, ou plutôt il s’y confronte. Il récidivera la saison prochaine (toujours en collaboration avec Marguerite Bordat) pour présenter Forbidden di sporgersi (d’après Algorithme éponyme de Babouillec).

Déjà en 2003 avec Le Tas, la confrontation tournait à l’acharnement : P. Meunier fait sa fête (dans tous les sens du mot) au « tas ». Il n’a pas trop d’une masse pour s’attaquer à un tas. Un tas de quoi ? peu importe : un tas ! qu’il s’agit d’entamer, voire de pulvériser si c’est possible. On verra bien ce que peut l’homme seul face aux lois de la matière. En tout cas détruire le tas, c’est le mettre à mal, mais c’est aussi l’explorer.

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La Loi de la jungle : dans les neiges de Guyane

A Madiana : Antonin Peretjatko moque les normes européennes dans une comédie baroque à la fois potache, mordante et tropicale.

la_loi_de_la_jungle— Par Alexis Campion —

La Loi de la jungle

D’Antonin Peretjatko, avec Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus. 1 h 39.

Synopsis:

Stagiaire au ministère de la Norme, Marc Châtaigne est envoyé en Guyane pour examiner la construction d’une station de ski. Avec sa guide drôlement sexy (Vimala Pons), il affronte de multiples dangers parmi lesquels un huissier plus zélé que Terminator (Fred Tousch), un bureaucrate dans les choux (Mathieu Amalric), un fleuve furieux, des bestioles bizarres… Si l’on voit peu d’Amérindiens dans ce voyage inopiné, c’est que l’itinéraire choisi par Antonin Peretjatko explore avant tout les ténèbres d’une administration grotesque, plaçant ses intérêts à court terme loin devant toute cohérence. Le résultat est une comédie baroque et satirique, parfois frénétique et absurde, pourquoi pas romantique. Sa fantaisie échevelée apparaît en décalage avec la vogue actuelle des comédies pas drôles qui réexpliquent sans fin le racisme ou les inégalités. Ici plongés dans les méandres du tourisme, du fait colonial et de l’hypocrisie administrative, on rit d’un sujet pas moins délicat ni ambitieux – celui des normes et de leurs instigateurs – mais aussi de pures vétilles et sans se prendre au sérieux.

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RCM – Trois films de la sélection officielle, Cannes 2016 : « Ma Loute », « Elle » et « The Neon Demon »

— Par Selim Lander —

Ma LouteLes RCM sont l’occasion de découvrir quelques films présentés à Cannes. On a dit ici tout le bien qu’on pensait de Paulina, couronné par la Semaine de la critique. Les cinéphiles trouveront moins leur compte avec la sélection officielle (ce qui est souvent le cas mais particulièrement ici).

Ma Loute, de Bruno Dumont a divisé la critique. Il est vrai que B. Dumont est un cinéaste atypique (les anciens spectateurs du cinéma d’art et essai se souviennent de La Vie de Jésus, 1997) qui ne laisse pas indifférent. Ma Loute est dans la même veine que sa série télévisée, Petit Quinquin – qu’on a pu voir ici sur la TNT en clair. S’il s’agit à nouveau d’un portrait sans aucune concession, le sujet a changé : des paysans du nord aujourd’hui, on est passé à la Belle Époque et à la bourgeoisie en villégiature au bord de la mer. Portrait sans concession ou plutôt caricature non seulement des bourgeois mais tout autant des autres personnages qui tournent autour : une famille de pêcheurs et quelques policiers.

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RCM – « No Land’s Song » : les joies de la guidance islamique

— Par Selim Lander —

no_land-s_songSi d’aucuns continuent à penser que l’islam est une religion comme les autres, on ne peut que leur conseiller, pour s’ouvrir les yeux, d’aller au cinéma. Ils verront – nouveaux saint Thomas – que l’islam est une religion … comme celle des chrétiens du Moyen Âge qui dressaient des bûchers ou ceux de la Renaissance qui s’étripaient entre papistes et réformés. Or nous sommes bien en 2016, pas au Moyen Âge ou à la Renaissance. Aujourd’hui il n’y a guère que les juifs intégristes pour se comporter de manière aussi aberrante, envers leurs femmes en particulier, que les régimes islamistes… Mais les juifs intégristes n’ont pas le pouvoir en Israël : ils ne font régner la terreur qu’au sein d’une communauté restreinte dont les réfractaires peuvent toujours s’échapper. L’islam, lui, est solidement installé dans des royaumes ou des républiques islamistes, ce qui signifie que tous les citoyens des pays en question doivent se plier à des règles moyenâgeuses. Le cinéma[1], comme le roman[2] d’ailleurs, ont suffisamment documenté ces régimes de terreur pour qu’on ne puisse plus, sauf mauvaise foi, continuer à professer qu’il y a de bons et de mauvais musulmans.

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Les RCM : les films et l’au-delà des films : une journée à Tropiques-Atrium

– par Janine Bailly –

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Être à la « retraite », quel vilain mot, et quel état pour moi désagréable, mais quand il me permet de profiter au maximum des journées RCM, alors je retrouve sourire, entrain et joie de vivre ! Tenez, ce mardi, passé midi, je n’ai guère quitté les salles de l’Atrium, et tant pis s’il m’a fallu pour cela « sacrifier » les deux séances du soir proposées sur les écrans de Madiana. Un petit marathon aux étapes variées car outre les films, longs et courts métrages, fictions et documentaires, ces rencontres cinématographiques proposent débats, rencontres ou tables rondes de qualité, animés par des professionnels mais bien généreusement ouverts au public.

Midi trente : première escale à la Case à Vent pour un documentaire de Guadeloupe, et qui participe à la compétition caribéenne ; peu de spectateurs en raison de l’heure, mais des aficionados bien décidés à n’en pas perdre une miette. Et nous voici pour trente-quatre minutes embarqués sur ce petit bateau, aux flancs de peinture bleue légèrement écaillée, au moteur parfois défaillant, le Black Kiss, qui donne son titre au film et qui, sous l’égide de son beau « capitaine » à la détermination farouche et à la langue bien pendue, nous fera entrer dans les arcanes de la pêche en eaux antillaises.

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La caravane des mots 2016

Du  25 au 28 juin 2015

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Un nouveau rendez-vous pour les arts de la Parole.
Conte, slam, poésie, paroles, se feront écho entre tradition et modernité. Une parole soutenue par des percussions. Paroles silex, paroles douce-amère, belles paroles, d’ici ou d’ailleurs, elle sera libre, palpitante durant cette caravane inter-générationelle. 
Des invités, en écho aux lieux d’accueil, rentreront dans la ronde !
En clôture un bal-poussière pour conjuguer parole, musique et danse en toute convivialité.
Avec : Jocelyn Régina, Jean-Claude Duverger, Mapie, Yawa, Hassane Kassi Kouyaté… et des invités

0596 70 79 29 / 059660 78 78

Arts de la Parole

La Caravane des mots – 2ème édition

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RCM – « Fièvres » de Hicham Ayouch : un coup à l’estomac

— Par Selim Lander —

FièvresDans une vie de cinéphile, on n’a pas souvent l’occasion de voir un film tel que Fièvres de Hicham Ayouch qui commence par de l’horreur pure et simple dans une « cité » de la banlieue parisienne, s’éclaire progressivement grâce à l’apparition d’un Orphée noir, se dénoue grâce dans une crise cathartique et se termine presque paisiblement par un meurtre… libératoire.

Soit donc Benjamin, un adolescent de 13 ans envoyé à son père, Karim, qui ne le connaissait pas. Karim (Slimane Dazi) est un être meurtri (on ne saura pourquoi que très tardivement), sans volonté, qui s’est réfugié chez ses vieux parents, un couple de musulmans pratiquants habitant dans un « grand ensemble » (à Noisy-le-Sec pour ceux qui connaîtraient). On n’est pas dans la misère, plutôt dans une toute petite bourgeoisie pour ce qui est des grands-parents, le père n’étant par contre qu’un (très triste) prolétaire. À ce propos une parenthèse : s’il y a une bonne chose dans le cinéma, c’est qu’il nous permet de voyager sans bouger de notre fauteuil. Hier, les RCM nous proposaient My Father’s Land qui mettait en scène des sous-prolétaires (ayant l’air) heureux sous le soleil des Bahamas.

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Les RCM à Madiana : un film argentin, Paulina

– par Janine Bailly –

Paulina-Dolores-FonziC’est aussi sur les écrans de Madiana, dans des conditions matérielles un peu plus confortables, que sont projetés d’autres films des RCM.

Dimanche en soirée, j’ai découvert Paulina, de l’argentin Santiago Mitre, long métrage présent en compétition à La Semaine de la Critique au festival de Cannes en 2015. Un étrange portrait de femme qui donne à s’étonner, à penser, à s’interroger, ce que j’eus l’heur de faire avec quelques amis, la projection n’ayant pas été présentée plus que commentée, ni avant ni après, par quelque membre de l’équipe du festival.

Nous sommes en Argentine. L’héroïne Paulina, en opposition au monde bourgeois qui est le sien —son père n’est-il pas un juge important et influent dans sa région ?—, renonce à une brillante carrière d’avocate pour participer à un projet humanitaire relevant des Droits de l’Homme. Elle s’en va, forte de ses idéaux, et certaine d’être sur le bon chemin, enseigner la politique dans un coin reculé et des plus dangereux de son pays, la Patota (titre original du film). Hélas, de ses élèves, grands adolescents qui appartiennent à une tribu indienne, elle ne parle ni ne comprend la langue, ce qui ajoute à l’incongruité de sa présence en ce lieu, et qui par ailleurs donne naissance à quelques scènes ahurissantes où se manifeste l’incompréhension, par son public, de son langage, de ses intentions, de sa pédagogie décalée.

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Les RCM sont vraiment parties ! « Paulina » et « My Father’s Land »

— Par Selim Lander —

PaulinaCette troisième journée des RCM 2016 a levé les doutes que nous manifestions à la fin du billet précédent, avec deux vrais films de cinéastes, tous les deux passionnants.

Commençons par le long métrage, Paulina, de l’argentin Santiago Mitre, grand prix de la Semaine de la critique à Cannes, l’année dernière. Un film qui mérite 4 étoiles sur 5 sur le plan strictement cinématographique avec des éclairages parfaitement adaptés à la couleur presque constamment sombre de l’histoire. Toutes les séquences tournées dans le pueblo où l’héroïne, Paulina, va enseigner les droits de l’homme dans le cadre d’un programme expérimental destiné à apporter quelques lumières aux populations déshéritées, sont sombres. Même en plein jour, au soleil, on ne voit aucune couleur éclatante. Les seules séquences où le soleil est vraiment là, derrière les fenêtres, jouant sur la végétation du jardin sont tournées dans la maison du père de Paulina qui incarne (le père et au moins jusqu’au drame) une sorte d’équilibre existentiel. Il est dommage de raconter l’histoire mais il faut quand même ici révéler l’essentiel.

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Premiers zooms sur les RCM, version 2016

— par Janine Bailly —

London-River_3On l’attendait avec une vive impatience, cette onzième édition des RCM. Elle nous est arrivée en cette seconde moitié du mois de juin, un peu plus tard qu’à l’accoutumée, et de ce fait en concurrence avec les manifestations de la Fête de la Musique. Mais encore, oserai-je le dire, en parallèle aux retransmissions des matches de l’Euro 2016. Et c’est sans doute regrettable, tant il est vrai que l’on peut tout autant aimer les concerts bon enfant sous le ciel étoilé de la Savane, les affrontements sportifs, plus ou moins agressifs ou théâtraux, des équipes de foot sur petit – ou grand écran quand Madiana nous le propose, et les films sélectionnés dans le cadre du festival qu’organise la section cinéma de Tropiques-Atrium.

Regards sur la Caraïbe, passerelles lancées vers la grande sœur Afrique, quelques fenêtres ouvertes sur le reste du monde, rencontres et débats, un programme ambitieux autant qu’alléchant… mais qui démarre en douceur et qui, en ces tout premiers jours, me laisse un tantinet sur ma faim. Certes, je n’ai pas assisté à toutes les représentations, occupations et intérêts divers obligent, aussi vais-je parler de ce que j’ai vu, ou cru voir, la réception d’un film étant par trop soumise à la subjectivité, à la sensibilité comme à la culture cinématographique de chacun, et nul ne détient la vérité à ce sujet.

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RCM – Des bateys de Saint-Domingue au Mali féodal

— Par Selim Lander —

citoyens de nulle partDeux films qui ne se ressemblent guère a priori : un documentaire canadien sur les Haïtiens immigrés en République dominicaine et une fiction tournée au Mali qui raconte les méfaits d’un despote féodal. Un point commun cependant unit les deux films : la dénonciation d’un monde, le nôtre, où le fort exploite systématiquement le faible. Cela prend des formes différentes selon les pays et selon les époques. Le fort d’hier peut se retrouver le faible d’aujourd’hui mais l’exploitation de l’homme par l’homme dénoncée par un Marx qu’on finira bien par prendre à nouveau au sérieux est toujours la règle.

Le triste sort des Haïtiens employés comme des esclaves dans les plantations de canne à sucre de l’autre côté de la frontière et parqués dans des bateys est connu depuis longtemps. S’il y est fait allusion dans Citoyens de nulle part, les Haïtiens sont loin, désormais, d’être tous occupés à la culture de la canne à sucre et le documentaire d’Alexandre Tremblay et Régis Coussot se focalise plutôt sur la décision intervenue en 2013 au terme de laquelle les Haïtiens et plus généralement les personnes d’origine haïtienne devaient être renvoyées en Haïti, y compris donc celles nées à Saint-Domingue, qui ne parlent qu’espagnol et qui n’ont aucun lien avec Haïti.

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Inauguration des RCM 2016 – « London River »

— Par Selim Lander —

London RiverLa chorale Arpège a ouvert cette onzième édition des Rencontres Cinémas Martinique (RCM) avec quelques morceaux agréables, le plus souvent bien connus du public qui remplissait la grande salle de l’Atrium. Une chorale de jeunes filles, nombreuses, habillées de robes colorées sur des jupons blancs agrémentés de dentelles. Ces morceaux, accompagnés par une petite formation orchestrale, et entrecoupés des discours de rigueur, n’avaient que l’inconvénient d’être trop longs. On a apprécié l’idée de les accompagner sur grand écran d’extraits de films, même si le rapport entre l’image et la musique n’était pas toujours aussi évident que pour Buena Vista Social Club.

En tout état de cause, on était venu pour le film d’ouverture, London River, un film français de Rachid Bouchareb tourné à Londres avec des comédiens s’exprimant la plupart du temps en français. Ousmane, la vedette masculine, qui ne parle pas l’anglais, ne cesse de rencontrer des personnages connaissant le français, y compris sa partenaire principale, Elisabeth, pourtant présentée comme une paysanne.

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Mayo Teatral XVI- souvenirs et redécouvertes – un bilan positif et une expérience inoubliable !!

— Par Alvina Ruprecht —

mayo_teatral_2016Ce Mayo teatral (2016) fut à la fois l’ouverture, par le théâtre, vers une nouvelle vision des Amériques et un voyage vers le passé. C’était avec beaucoup d’émotion que j’ai revu Roberto Fernandez Retamar, Président de la Casa des las Americas, monter sur la tribune, accueillir le public alors que dans les années 1970, nous avons reçu Dr. Retamar à Ottawa en tant qu’invité de l’Association canadienne de Littérature comparée à l’Université Carleton. (Ottawa). Maintenant, revoir ce vénérable monsieur sur la scène chez lui m’a fait un coup de nostalgie très forte.

Ce fut ma sixième visite au pays mais depuis une dizaine d’années la trajectoire du théâtre cubain m’interpelle encore davantage, surtout grâce à ma collaboration avec le groupe Théâtre Caraïbe – le Répertoire, un projet de publication multilingue, initié par l’acteur et metteur en scène guadeloupéen Jean-Michel Martial[1] Cette fois-ci cependant, j’ai eu le plaisir, pour la première fois, d’assister au Festival et encore mieux, en tant qu’invitée. Rapidement, j’ai compris comment cet événement est devenu une rencontre artistique d’une importance capitale pour toute la création scénique et dramaturgique de ces communautés diasporiques et ces pays de langue espagnole et même des communautés où on parle d’autres langues, sur ces continents américains.

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Café Society

— Par Guy Gabriel —

cafe_societyCafe Society ; film américain de Woody Allen ; avec Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, Steve Carell, Blake Lively.

New-York dans les années 30, Bobby Dorfman semble étouffer entre des parents toujours en conflit, un frère gangster et la bijouterie familiale. Il décide de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, un puissant agent de stars, accepte de le prendre sous ses ailes, en l’embauchant comme coursier. Il ne tardera pas à tomber amoureux ; mais la belle Vonnie n’est pas libre et ne peut lui offrir que son amitié…Sauf qu’un jour, la voilà qui débarque chez lui en lui annonçant que son petit ami vient de rompre.

L’amour semble renaître…

Cafe Society est un Woody Allen grand cru où tout le monde, ou presque, semble passer à côté de lui-même et de ses désirs, tant le destin s’amuse à compliquer les choses.

Sans donner l’impression de régler des comptes Allen nous parle de Hollywood avec suffisamment de distance et d’humour pour qu’on se rende bien compte que ce ne sera pas l’essentiel du propos, mais plutôt une occasion de mieux revenir à New-York, l’eldorado du réalisateur, mais aussi, et surtout celle de parler d’amour, de son impossibilité, en tout cas de son côté tempétueux, imprévisible.

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