Catégorie : Arts de la scène

Baâda le malade imaginaire : ou de l’assujettissement ?

— Par Roland Sabra —

argan__toinetteArgan :
Je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis.
Toinette :
Et moi, je lui défends absolument d’en faire rien.
Argan :
Où est-ce donc que nous sommes ? et quelle audace est-ce là, à une coquine de servante, de parler de la sorte devant son maître ?
Toinette :
Quand un maître ne songe pas à ce qu’il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser.

 

L’encre de Molière n’est pas encore sèche. La Compagnie Marbayassa dans Baâda le malade imaginaire en fait la démonstration. Le spectacle s’est joué à guichets fermés deux années de suite à Avignon, il a fait stade comble à Bamako, il s’est produit à La Réunion , en Guyane, à Ouagadougou, Francfort, Bruxelles… et Fort-de-France. Comme toutes les œuvres fortes, elle donne lieu à une foison de clés de lecture. Celle que nous propose la compagnie Marbayassa peut-être même à l’insu de l’intention première de la mise en scène, et qui semble émerger du jeu des comédiens est celle d’une dialectique entre maître et servante (Argan et Toinette), et au-delà d’une façon plus globale d’une problématique de l’assujettissement.

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Candide l’africain

Samedi 15 octobre 2016 à 20 h. Tropiques-Atrium

candide_africainAdaptation très drôle aux couleurs de l’Afrique du célèbre conte de Voltaire jouée par 6 comédiens-chanteurs-–musiciens- danseurs qui donnent au texte une nouvelle sonorité! « Il y avait au Faso dans la cour de sa majesté Toukguili de Gongonbiligongoni un jeune garçon nommé Candide » Renvoyé du palais, ,Il poursuit, par amour de Cunégonde, un voyage initiatique sur plusieurs continents. Il sera enrôlé dans l’armée et fuira la guerre dans le pays voisin. Il vivra un tremblement de terre, verra Pangloss pendu dans un autodafé, retrouvera Cunégonde, sera amené à tuer trois personnages importants… et il quittera l’Afrique pour poursuivre ce voyage initiatique sur plusieurs continents.

Les dialogues entre les personnages ainsi que les paroles du conteur – le griot africain- sont exactement ceux de l’œuvre d’origine, mis à part les nécessaires adaptations des noms de lieux et de pays et quelques bribes en Mooré et en Dioula.

La rencontre entre la langue de Voltaire et la tradition orale des griots fait mouche, on est surpris de l’actualité du propos.

La trame du récit voltérien a été respectée.

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A peine j’ouvre les yeux

Vendredi 7 octobre à 19h30

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Leyla Bouzid – Tunisie – 1h42 – 2015
Synopsis

Tunis, été 2010, quelques mois avant la Révolution, Farah 18 ans passe son bac et sa famille l’imagine déjà médecin… mais elle ne voit pas les choses de la même manière. Elle chante au sein d¹un groupe de rock engagé. Elle vibre, s’enivre, découvre l’amour et sa ville de nuit contre la volonté d’Hayet, sa mère, qui connaît la Tunisie et ses interdits.

La presse en parle :

Le Parisien par Pierre Vavasseur :Ce film, habité par la jeune actrice et chanteuse Baya Medhaffar, étincelle de révolte et d’espoir dont le frais minois n’a d’égal que le grand talent, laisse entendre par tous ses pores que rien n’est franchement résolu dans ce pays.

Le Point par François-Guillaume Lorrain :Une jolie réussite à la fois mélancolique et rageuse à l’image de sa protagoniste.

Télérama par Guillemette Odicino : Gracieux coup de poing que ce premier long métrage qui combine ardeur politique et qualités musicales — les scènes de concert du groupe sont électrisantes. A travers le portrait de cette insoumise, ce teen movie d’émancipation exprime, aussi, la soif de liberté de toute une génération.

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« Noces de sang »: une reprise un peu paresseuse

5, 6, 7, & 8 octobre 2016 à 19h 30 au T.A.C.

noces_de_sang-2— Par Roland Sabra —

Novio aime Novia qui aime Leonardo. Dans ce triangle racinien insérez un clan Montaigu et un clan Capulet, soumettez l’ensemble à l’antique et inexorable Fatum, enrobez de poésie et vous avez l’argument de Noces de Sang de Federico Garcia Lorca.

Voyons de plus près. (Acte 1). Au sud de l’Espagne, Novio un jeune paysan a travaillé dur pour acheter une vigne qui lui permet de demander la main de la riche héritière Novia, qui fût un temps fiancée à Leonardo du clan des Felix, responsable de l’assassinat au couteau du père et du frère de Novio. De cet impossible deuil la mère de Novio garde en son cœur une sourde colère et un désir de vengeance inassouvi. Si elle consent au mariage de Novio c’est que des intérêts patrimoniaux, des projets de réunification de terres l’y conduisent tout comme ils conduisent aussi le consentement de Novia toujours amoureuse en réalité de Léonardo. Celui-ci plus par raison que par sentiment s’est marié. Sa femme est une épouse délaissée et sans doute détestée.

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À peine sorti de prison, Jo le Phéno retourne en garde à vue

jo_le_phenoLe rappeur amateur parisien, qui s’est fait remarquer récemment pour ses chansons incendiaires contre la police, a de nouveau été appréhendé par les forces de l’ordre ce lundi 3 octobre pour conduite sous stupéfiants. Quatre jours seulement après avoir été libéré.

Jo le Phéno va trouver de la matière pour écrire de nouveaux textes contre la police. Le rappeur, qui fait parler de lui depuis mi-septembre pour ses chansons outrancières et violentes envers les forces de l’ordre, est de retour en garde à vue. Jo le Phéno a été arrêté ce lundi 3 septembre vers 23h45 dans le 20e arrondissement de la capitale sur un scooter alors qu’il remontait une rue en sens interdit.

Contrôlé par les policiers, il n’était alors pas en capacité de présenter la carte grise ni l’assurance du véhicule, rapporte Le Parisien. De plus, il transportait sur lui une barrette de résine de cannabis. Il a également été soumis à un test de dépistage salivaire multidrogues, qui s’est révélé positif…

Lire la Suite & Plus => Lefigaro.fr

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Baâda, le malade imaginaire : contre obscurantisme et charlatanisme

Jeudi 6 octobre 2016 à 20 h Tropiques-Atrium

baada_le_malade_imaginaireSuccès 2014-2015 Rencontre entre Molière et l’Afrique ! Sept comédiens-danseurs, un fauteuil et la musique pour tout décor dans cette adaptation fidèle où le comique de Molière est ponctué par des intermèdes dansés aux rythmes d’instruments africains. M. Purgon est féticheur, Argan et Toinette un couple surprise, et tous les personnages sont des notables de la société africaine. Cette comédie universelle, montée au Burkina Faso, enfonce le clou contre nos peurs et les charlatans qui en font commerce.
Un musicien pince les cordes d’une Kora, entre à cour. Il s’assoit et le reste de la troupe surgit et lance, magnifique de grâce et d’énergie l’ouverture musicale et dansée. -Toinette Toinette !
crie Argan et le texte de Molière nous revient aux oreilles avec sa malice et sa drôlerie.
L’adaptation de Guy Giroud n’est pas une idiote tentative d’acclimatation de l’oeuvre de Molière mais une lecture fidèle et du texte et de son esprit. SI le docteur est un féticheur il ne s’agit seulement d’autoriser au comédien un jeu plus global. Chez Giroud, les comédiens ne jouent pas seulement avec le haut du corps.

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Aquarius

Jeudi 6 octobre & Mardi 18 octobre à 19h 30 à Madiana

aquariusKleber Mendonça Filho – Brésil – 2h20 – 2016
Sélection Officielle 2016
Synopsis :

Clara, la soixantaine, ancienne critique musicale, est née dans un milieu bourgeois de Recife, au Brésil. Elle vit dans un immeuble singulier, l’Aquarius construit dans les années 40, sur la très huppée Avenida Boa Viagem qui longe l’océan. Un important promoteur a racheté tous les appartements mais elle, se refuse à vendre le sien. Elle va rentrer en guerre froide avec la société immobilière qui la harcèle. Très perturbée par cette tension, elle repense à sa vie, son passé, ceux qu’elle aime.

La presse en parle :

Sud Ouest par Sophie Avon

Parfois, elliptique, soudain rattrapé par un moment du passé qui ralentit la chronologie, le récit adopte des registres de vitesses différents, joue avec les voix intérieures de ses personnages et va du particulier au général avec une fluidité lumineuse. C’est un organisme vivant, baigné par le soleil équatorial et l’océan émeraude.
Libération par Elisabeth Franck-Dumas

Instantané rageur du Brésil contemporain, chronique du temps qui passe, « Aquarius » est aussi un solaire portrait de femme, entièrement arrimé à l’impériale Sonia Braga qui, dans le rôle de Clara, (…) semble porter sur son visage toute l’intelligence du film et les destinées du pays.

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Noces de sang. « Un appel au théâtre »

5, 6, 7, & 8 octobre 2016 à 19h 30 au T.A.C.

noces_de_sang— Par Christain Antourel & Isa de Saint-Auret —

Quelque soit le regard que l’on porte sur le théâtre de Frédérico Garcia Lorca, que l’on aime ou apprécie moins ce théâtre rugueux, décapant critique, et ironique de la société espagnole, ici l’histoire ne peux être changée puisqu’elle reflète un fait divers qui se déroule en 1928 . S’inspirant de la vie traditionnelle des villages andalous elle retrace le drame tragique d’une passion impossible mais irrépressible dans la société fermée d’une petite bourgade, elle illustre les éléments essentiels de l’œuvre de Frédérico Garcia Lorca, notamment son attachement à la terre et au peuple andalou, ainsi que son attrait avec le fantastique issu de ses liens avecavec le  surréalisme

Par ailleurs On ne peut lui nier cette magnifique écriture poétique qui transfigure les choses avec un naturel tellement évident. Le premier acte très tendu, lent, tout en tension et en non-dits, le deuxième acte sur les noces est comme une immense chanson mais avec des courants malsains que l’on devine. .Dans

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Jala lance sa marque de marionnettes : le Bwabwa-Jé

bwabwa-je-2L’art de la marionnette est une discipline en évolution constante.
L’univers de la marionnette en Afrique est extrêmement riche et complexe et connaît une longue histoire que certains font remonter jusqu’à l’époque pharaonique.
Les marionnettes sont aussi vieilles que l’histoire des hommes et tous les pays ont les leurs : Wayang à Bali, Bunraku au japon, Kote Komo au Mali, Mamulengo au Brésil, Putul Nach en Inde, Karagôz en Turquie, Guignol ou Polichinelle en Europe, on ne saurait les citer toutes. Mais partout le théâtre de marionnettes a le même rôle : amuser, instruire, se moquer, permettre de s’exprimer malgré la censure et les interdits.
Notre marionnette en Martinique, c’est le bwabwa, qui remplit bien ses fonctions après les élections et durant le Carnaval : moqueur et bouffon, il fait rire, réfléchir, mais dit aussi tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Si certaines traditions ancestrales se sont perdues lors du voyage transatlantique de nos ancêtres, il faut aujourd’hui réinscrire la marionnette dans notre culture, comme elle continue à exister dans les pays d’Afrique (et d’ailleurs elle existait aussi chez les Amérindiens).

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Hommage à Patrick Saint-Eloi : 2 concerts exceptionnels à Tropiques-Atrium

st-eloi_tropiques-2Patrick Saint-Éloi, né le 20 octobre 1958 à Pointe-à-Pitre et mort le 18 septembre 2010 (à 51 ans)1 au Moule, est un chanteur guadeloupéen. Son nom reste associé au groupe Kassav’.

Patrick Saint-Éloi est le pionnier du Zouk Love et l’un des piliers du Zouk dans la Caraïbe. Il est l’auteur et l’interprète du titre West Indies, le premier tube de Zouk Love sorti en 1982 sur son 1er album solo Mizik Sé Lanmou (« la musique c’est de l’amour »).

À l’âge de 17 ans, il quitte la Guadeloupe pour se rendre à Paris, afin de tenter sa chance dans ce secteur. Des cours de chant lui permettront d’atteindre une maîtrise vocale certaine et une rencontre avec le bassiste Georges Décimus sera capitale pour son avenir. Il intègre le groupe Venus One dont il devient le chanteur attitré.

En 1982, il rejoint une formation qui deviendra plus tard le fameux groupe Kassav’. Il l’intègre tout d’abord en qualité de choriste. S’ensuivra une série de concerts marqués par le succès de ce groupe. Cela n’empêchera pas Patrick Saint-Éloi de réaliser ses propres créations en solo, et d’être plébiscité au point de devenir une star à part entière.

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Festival international, Contes et Musiques dans la Cité

Du 4  au 16 octobre 2016

contes__musiquesDates et lieux : sauf précision, les soirées sont proposées avec 2 conteurs et 1 musicien :

Mardi 4 octobre, 19h30, Tropiques Atrium, Salle Frantz Fanon, avec l’ensemble des artistes du Festival, entrée libre
Vendredi 7 octobre, 18h30, C.D.S.T., Saint-Pierre, entrée libre
Samedi 8 octobre, 14h, Balade Contée à l’Habitation Saint-Étienne, Gros-Morne, sur réservation au 0696 85 69 82, adulte : 10€, enfant jusqu’à 12 ans : 5€
Samedi 8 octobre, 20h30, Bourg du Prêcheur, entrée libre
Dimanche 9 octobre : 10h, Balades Contées : Fort-de-France : sur réservation au 0696 85 69 82, adulte : 10€, enfant jusqu’à 12 ans : 5€ ; Cœur Bouliki, Saint-Joseph, entrée libre ; Jardins de Balata : sur réservations au 0696 85 69 82 : adulte : 14€, enfant jusqu’à 12 ans : 9€
Mardi 11 octobre, 18h30, Médiathèque du Saint-Esprit, entrée libre
Mardi 11 octobre, 18h45, Bibliothèque Universitaire de Schoelcher, entrée libre.

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« Vera » : du bricolage!

— Par Michèle Bigot —

vera_petr_zelenkaVera
De Petr Zelenka
M.E.S. Elise Vigier/Marcial Di Fonzo BO
Celestins-Théâtre de Lyon, 27/09>8/10 2016
Véra est la dernière pièce du dramaturge et cinéaste tchèque Petr Zelenka. Après traduction, Pierre Notte en donne une version pour la scène. Le thème est d’actualité, et il nous a été présenté au cinéma dans l’admirable film de Maren Ade Toni Erdmann. Hélas, la pièce de Petr Zelenka souffre énormément de la comparaison. Dans les deux cas, il s’agit de confronter une femme d’affaires ambitieuse à son père qui s’inquiète pour elle. Elle est entièrement intoxiquée par la logique néolibérale et se laisse dévorer par le système : il est un vieux sage, chantre de l’humanisme. Les deux femmes, Véra (dans la pièce) comme Ines (dans le film) seront victimes de la machine infernale du capitalisme mondialisé. Mais autant le film de Maren Ade est subtil, tout en nuances, jouant sur les non-dits, et plein d’empathie pour ses personnages, autant la pièce de Zelenka donne dans la caricature, les excès en tout genre et la simplification outrancière. Ses effets sont cousus de fil blanc et le déroulement implacable de l’intrigue est attendu de part en part.

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Les 7 Mercenaires ont perdu leur âme

les_7_mercenairesA Madiana
Synopsis
L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…

Le remake d’Antoine Fuqua embarque la fine équipe dans un western qui se contente de dégainer l’artillerie lourde.

Est-ce bien utile? Hollywood manque-t-il à ce point d’inspiration qu’il a pris la (mauvaise) habitude de piocher dans ses catalogues de grands classiques pour les remettre au goût du jour? Après avoir – sacrilège! – massacré le mythique Ben-Hur, c’est au tour d’un autre film culte du cinéma américain de se voir offrir une nouvelle jeunesse. Et Les 7 Mercenaires (en VO, The Magnificent Seven) ne sont plus si magnifiques revus et corrigés par Antoine Fuqua, spécialiste du film d’action.

De la même manière que John Sturges avait, en 1960, pris des libertés en adaptant Les 7 Samouraïs, d’Akira Kurosawa, le réalisateur de Training Day imagine à son tour une histoire bien différente.

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La Maison Rouge : Lagrimante

Le 30 septembre 2016 à 19 h

lagrimante-2La Maison Rouge : Maison des Arts à le plaisir de vous présenter le vendredi 30 septembre 2016 à 19h la pièce « LAGRIMANTE ».

Le Groupe Experimental de Danse Contemporaine, dans le cadre de sa politique d’ouverture, accueille à la Maison Rouge : Maison des Arts le chorégraphe colombien John FANDIÑO de la compagnie Kalusdanza. Il présentera la pièce chorégraphique
« Lagrimante » coécrite avec la chorégraphe martiniquaise Christiane EMMANUEL et interprétée par Ricardo MIRANDA, Fabrice VAILLANT aka « Flexx »et John FANDIÑO.

Cet événement se déroulera le vendredi 30 septembre 2016 à 19h à La Maison Rouge : Maison des Arts au 1 Rue Amédée Knight – Quartier Terres Sainville – 97200 Fort-de-France.

La conférence étant gratuite et les places limitées, la réservation est obligatoire par mail : lamaisonrouge97200@gmail.com au plus tard le vendredi 30 septembre à 12h00

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La femme du rappeur Rohff porte plainte pour violences conjugales

—Par Laure Parny avec Denis Courtine —

rohff-1« Des coups de pied, des coups de poing au visage, des gifles, les cheveux tirés, les menaces de mort, les insultes qui pleuvent ». La situation décrite aux policiers du commissariat de Saint-Maur (Val-de-Marne) fait froid dans le dos. Ce lundi, ils ont entendu la femme du rappeur Rohff, venue porter plainte pour des violences conjugales. L’artiste de 38 ans, actuellement sous contrôle judiciaire pour d’autres faits de violences, devrait être convoqué au commissariat pour s’expliquer. Il a de son côté déposé une main courante contre sa femme quand il a su qu’elle allait porter plainte.

Ce dimanche, c’est une voisine, choquée par les cris et les coups qu’elle entendait, qui est intervenue dans l’appartement de Saint-Maur pour mettre fin à la scène de violence. Nadia, mariée religieusement avec Rohff, se serait fait frapper par son mari devant leur petit garçon de 5 ans. Et selon elle, il ne s’agissait pas de la première fois. « Je suis tombée des nues quand elle m’a raconté qu’elle subit ça depuis plus de cinq ans, se désole l’une des meilleures amies de la victime.

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Imany, l’intensité du chant, la beauté d’une infinie dignité

— Par Fara C. —

imany_the-wrong_kind_of-warAvec l’album The Wrong Kind of War, la chanteuse, ex-mannequin, tresse des odes à la résistanceet des hymnes à l’amour d’une tendresse lucide. En tournée et bientôt à l’Olympia.

Ce n’est pas un conte de fées que nous allons narrer. Mais l’histoire d’un cœur battant, l’odyssée d’une combattante qui imprime à la beauté une infinie dignité. Née dans une famille nombreuse, Imany a été élevée avec rigueur et amour. « N’oublie pas que tu devras travailler plus dur que la plupart de tes congénères », lui répétait son père, né français, d’origine comorienne, qui savait de quoi il parlait. Comme lui, Imany s’est vu renvoyer à la figure la couleur de sa peau. À l’exemple du papa, dont la conscience politique a été pour elle une leçon de vie, la jeune femme n’a jamais baissé les bras. Le surnom swahili qu’elle s’est choisi, Imany, peut se traduire par espoir…

Ambassadrice de l’association ENDOmind, qui milite pour la reconnaissance de l’endométriose, elle donne vraiment de l’espoir aux femmes qui souffrent de cette maladie dont les conséquences peuvent s’avérer dévastatrices.

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Le film à voir ce soir: Philomena

philomenaFRANCE 3/20H55 – inspiré d’une histoire vraie, le film de Stephen Frears, porté par Judi Dench (Skyfall, Indian Palace), est une œuvre poignante, agrémentée de subtiles touches d’humour et d’une belle réflexion sur la société.

Synopsis

Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.
Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.

Avec l’aide du journaliste, campé par Steve Coogan -également producteur et scénariste du film-, cette femme d’âge mûr va tout mettre en œuvre pour retrouver son fils, âgé de 50 ans, vendu par des religieuses à une riche famille américaine quand il avait 3 ans.

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Rêve et Folie : Claude Régy à l’apogée de son art

— Par Roland Sabra —

 reve__folie_claude_regy« Je ressens, je crois, avec beaucoup de force, le désir d’un théâtre qui n’en serait plus un... »1 . Le travail de déconstruction du théâtre tel qu’on le connaît en Occident entrepris par le Maître est arrivé à son terme. Il dit, à 93 ans, que c’est sa dernière mise-en scène. Mais au delà même du théâtre qu’il « essaie d’entraîner […] dans une zone qui se situerait au delà du monde visible, du monde évident, du monde qu’on nomme réel »2 la grande affaire de Claude Régy est celle du sens, de la conception métaphysique du sens, de l’indicible, de l’insaisissable, de l’au-delà du texte. « Le mot dans sa paresse cherche en vain à saisir au vol / L’insaisissable que l’on touche dans le sombre silence / Aux frontières ultimes de notre esprit. » Harold Pinter, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter Handke, Botho Strauss, Maurice Maeterlinck, Gregory Motton, David Harrower, Sarah Kane , la liste est longue des écrivains qui ont «  conditionné toute sa vie. »

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Victoria

— Par Guy Gabriel —

A Madiana :

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VICTORIA de Justine Triet ; avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud, Laurent Poitrenaux

Victoria Pick , avocate pénaliste, plutôt brillante est en plein vide sentimental ; le hasard l’amène à rencontrer, lors d’un mariage, son ami Vincent et Sam, un ancien dealer qu’elle a eu l’occasion de défendre et sortir d’affaire. Très rapidement, elle va se retrouver au coeur d’un imbroglio judiciaire et sentimental auquel elle devra bien faire face.

Justine Triet nous fait entrer dans l’univers incroyable d’une mère de famille (mère de deux jumelles) socialement à l’aise, belle, intelligente, avocate pénaliste de haut niveau ; univers incroyable, car sur le plan personnel, c’est plutôt la cata ;elle va tenter, vaille que vaille, de se débrouiller pour élever, seule, ses enfants, étant donné qu’elle est séparée de leur père ; situation qu’elle aura de plus en plus de mal à maîtriser, même si l’arrivée, inopinée dans sa vie d’un ex-client(ex-dealer), semble pouvoir l’aider à démêler l’écheveau que devenue sa vie.

Le film de Justine Triet pose un regard intelligent sur les dégâts psychologique de la société sur les individus, apparemment, les plus intouchables ; pour cela elle utilise, avec une remarquable efficacité les ressorts de la comédie romantique, matinée de drame personnel, tout cela avec un humour souvent décalé.

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Le Dernier Testament

— Par Michèle Bigot —

le_dernier_testamentM.E.S. et adaptation Mélanie Laurent

Théâtre du Gymnase, Marseille, création le 20/09/2016

Après une carrière cinématographique bien remplie, comme actrice et réalisatrice (rappelons le tout récent Demain qui est encore sur nos écrans), Mélanie Laurent arrive au théâtre avec l’adaptation et la mise en scène d’un roman de James Frey intitulé Le Dernier testament de Ben Zion Avrohom. Ce texte évoque la venue d’un nouveau Messie dans le New-York d’aujourd’hui, du nom de Ben. A l’instar de celui de Galilée, il doit faire face à toutes les formes de la misère humaine, et le XXIè siècle offre une large palette de possibilités : violence, racisme, solitude, chômage, drogue, cynisme généralisé, large territoire, propice aux miracles !

Lui aussi est juif, issu d’une famille orthodoxe convertie à l’évangélisme. Lui aussi aura à lutter contre le fanatisme et le dogmatisme de ces nouveaux pharisiens. Il a du pain sur la planche ! Un homme seul, fort de sa seule humanité face à la misère des corps et des cœurs !

On aura compris ce qui a attiré Mélanie Laurent dans ce texte, pour lequel elle avoue sa fascination.

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CIAM 2016 : « Les jours [et nuits] du cirque »

—Par Selim Lander —

circo-ripopoloPour la quatrième année consécutive le Centre International des Arts en Mouvement, basé à Aix-en-Provence, organise un festival du « nouveau cirque » qui réunit des circassiens souvent prestigieux. Ci-dessous un bref aperçu de cinq de leurs spectacles.

Circo Ripopolo : A Rovescio

Où est passé Carlito?

Gabriele et Jiancarlo sont deux employés de cirque. Pendant la représentation, ils sont chargés de changer les accessoires, nettoyer la piste, etc. Entre deux numéros, n’ayant rien de particulier à faire,  ils s’affairent à leur manière. Leurs spectateurs sont installés dans l’arène qu’ils ont posée derrière un minuscule chapiteau censé représenter le « vrai cirque ». Spectateurs ou voyeurs ? La réussite de ce spectacle est là tout entière : ces deux clowns d’un nouveau genre ont l’air tellement fatigués, tellement peu présents à ce qui se passe en dehors de leur petit monde, leurs « numéros » sont tellement dérisoires qu’ils parviennent par moment à nous faire oublier leur qualité d’artistes authentiques. Sous l’appellation « nouveau cirque » se cache beaucoup de choses différentes. Ici, on pourrait parler de cirque « contemporain », au sens du « n’importe-quoi et du presque-rien » que l’historien de l’art Jean Clair donne à « l’art contemporain ».

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La diversité au casting des écoles de cinéma

— Par Clarisse Fabre —
cinefabriqueDepuis un an, la CinéFabrique accueille à Lyon des élèves de tous horizons, sociaux ou géographiques. Une mixité qui tranche avec la Fémis, sa cousine parisienne

Vous n’allez pas nous faire le coup de l’école black-blanc-beur ? «  Axelle, Coline, Augustin et Loïc laissent leur caméra quelques instants. Plantent gentiment leurs yeux dans les nôtres. L’un d’eux est noir, les trois autres sont blancs. Ils sont avant tout français et veulent devenir chefs opérateurs. Ils font partie de la toute première promotion 2015 de la CinéFabrique, une nouvelle école publique de cinéma ouverte à Lyon il y a un an et dirigée par le cinéaste Claude Mouriéras, 62 ans. -Coline prend la parole :  » On est un peu échaudés par un précédent article, illustré avec une photo de Playmobil de la diversité : un Noir, un Blanc, un Indien… « , grince-t-elle, ce mardi 20  septembre, dans la lumière du matin.

D’où vient Coline, qui ressemble à Lou Doillon, version cheveux courts et Doc -Martens ?  » J’ai une licence de sciences politiques à Lyon-II.

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Le dépeupleur

— Par Michèle Bigot —
le_depeupleur

Pour Serge Merlin, ce n’est pas une première : il a déjà interprété ce texte de Beckett en 1978 dans le off d’Avignon, avec Pierre Tabard, puis avec Alain Françon à l’Odéon. C’est toujours avec A. Françon qu’il revient sur scène hanter cet endroit impossible, ce « cylindre surbaissé ayant cinquante mètres de pourtour et seize de haut pour l’harmonie. Séjour où les corps vont cherchant chacun son dépeupleur. Assez vaste pour permettre de chercher en vain. Assez restreint pour que toute fuite soit vaine.»
Un petit peuple d’esclaves chercheurs arpentent sa base, circulent en rond, se cachent dans des niches et aspirent à rejoindre une sortie. Mais il n’y en a que deux, la première se dérobe au fond d’une niche mystérieuse et ne débouche que sur le néant, la seconde est au faîte du toit, mais totalement inaccessible. Un peu comme notre bas monde dont les deux seules issues seraient l’enfer hypochtonien ou le paradis de l’azur.
La mise en scène restitue l’angoisse engendrée par ce microcosme clos peuplé de captifs : une maquette creusée dans le sol reproduit à l’échelle cet univers carcéral, des petits sujets en bois y figurent les humains dans leur dérisoire activité, les cordes, les échelles, tout y est pour évoquer ce peuple de fourmis cherchant à sauver sa peau, et à échapper au « dépeupleur ».

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Des corps rebelles à la biennale de la danse

— Par Julie Briand —

biennale_danse-lyon_2016La 17e édition de la manifestation se déroule à Lyon et dans la région Rhône-Alpes jusqu’au 30 septembre. Une édition libre et engagée, à la croisée des danses savantes et populaires.

La Biennale de la danse entre dans sa dix-septième année avec la fougue de la jeunesse. Les élèves du Centre national de danse contemporaine d’Angers ont ouvert cette édition avec un « grand remix » de la mythique Messe pour le temps présent, de Maurice Béjart. Le chorégraphe Hervé Robbe et le compositeur Pierre Henry (88 ans !) ont travaillé main dans la main à cette recréation. De la cour d’Honneur du palais des Papes en 1967 à l’immense hall du musée des Confluences en 2016, la Messe a gardé toute sa subversive modernité. Après la fameuse séquence des jerks, Hervé Robbe a imaginé une variation chorégraphique sur les rituels contemporains. Les danses circulaires de Béjart ont laissé place à la solitude frénétique des rave-parties. Portrait en creux d’une génération où les forces sont toujours vives, mais atomisées. Parallèlement au spectacle, le musée propose de se replonger dans l’histoire de la danse contemporaine avec l’exposition « Corps rebelles », à voir jusqu’en mars 2017.

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