— Par Dégé —
Envoutés, littéralement transportés par la scénographie de Les Cavaliers, adapté du roman de J. Kessel par Eric Bouvron, on n’a pas vraiment envie de savoir par quels effets spéciaux cette magie a opérée.
Le brouillard artificiel qui, tel un tapis volant, nous conduit d’un lieu l’autre dans un Afghanistan hors du temps, là où coutumes et costumes ne sont plus les nôtres ; le projecteur en contre-plongée qui dessine une silhouette féminine magnifiée derrière une tenture, voile qui devient tour à tour rideau de palais ou cloison d’hôpital ; d’où émanent de si étranges sonorités ? Peu importe la technique car la vraie magie ne tient pas à elle. La magie, c’est que l’on croit aux différentes métamorphoses : celles des décors, celles des huit personnages (joués par trois acteurs) et surtout la nôtre, spectateur !
Car nous y croyons à tout ce que nous ne voyons pas : des chevaux, des chiens inexistants ; d’invisibles kilomètres, périlleux et poussiéreux ; des nomades, des peuplades évoqués…Pire ON VOIT, avec « l’aïeul de tout le monde », un costume blanc de moine encapuchonné, un être qui n’existe pas !