Catégorie : Arts de la scène

« Po chapé » une création de Difé Kako

Vendredi 10 février 2017 à 20 h Tropiques-Atrium

En tournée en Guadeloupe et en Martinique

La compagnie Difé Kako s’inspire depuis plus de 20 ans des cultures africaines et antillaises.

Chantal Loïal s’attache à créer un langage chorégraphique basé sur un métissage des danses africaines et antillaises ainsi que sur les répertoires musicaux traditionnels et contemporains.

La compagnie présente en Martinique et en Guadeloupe, sa dernière création 2017, Po Chapé.

Dates :

-Martinique : Vendredi 10 février à 20h, au Tropiques Atrium, à Fort de France

1ere partie : Lycée Centre Sud de Ducos | Moment d’échange à la fin du spectacle

Tarif plein : 15€ / Tarif réduit (étudiants, retraités, moins de 12 ans, chômeur) : 10€

Réservations tout public : par téléphone : Maryse Bolnet, 06.96.27.35.12 / Sur place : mer. 8/02 de 15h à 18h – jeu. 9/02 de 8h30 à 11h30 et de 13h30 à 17h30 – ven. 10/02 de 16h à 20h

– Guadeloupe : Mardi 14 février à 20h, à la Salle Robert Loyson au Moule

1ere partie : Lycée Faustin Fléret de Morne-à-l’eau & Association Bandayo de Sainte-Anne

Moment d’échange à la fin du spectacle

Tarif plein : 15€ / Tarif réduit (étudiants, retraités, moins de 12 ans, chômeur) : 10€

Réservations tout public : dac@mairie-le-moule.fr

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Rencontre-audition avec Difé Kako

Le dimanche 5 février 2017 de 9h à 13h30

Autour de la prochaine création 2018 à l’école des arts, Le François (site rivière-bambou), Martinique

Quelques mots sur la compagnie

Depuis 1995, date de sa création, la compagnie de danse Difé Kako s’inspire des cultures africaines et antillaises. Chantal Loïal, chorégraphe et directrice artistique, s’attache à créer un langage chorégraphique basé sur un métissage des danses africaines et antillaises ainsi que sur les répertoires musicaux traditionnels et contemporains.

La compagnie Difé Kako se compose de danseuses possédant une formation de danse pluridisciplinaire (classique, moderne, jazz, danses traditionnelles de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique Centrale, du Maghreb, de la Guadeloupe, de la Martinique) et de musiciens maîtrisant différentes percussions et instruments (djembé, dum-dum, tambours ka, maracas, cha-cha, accordéon, basse, balafon, ti-bwa, steel pan).

La Compagnie, toujours à la recherche d’innovation et dans un souci de diversification artistique, développe plusieurs concepts pédagogiques et chorégraphiques pour amener le public à la découverte de cette danse métissée. Difé Kako s’implique depuis plus de 20 ans autour du patrimoine culturel aux Antilles-Guyane.

La création 2018 : « Cercle égal demi cercle au carré »

Après « On t’appelle Vénus », « Noir de boue et d’obus » et « Po Chapé», Chantal Loïal souhaite en 2018 créer une pièce pour huit danseurs et quatre musiciens autour des danses de société.

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Médée Kali : une belle réussite

— Par Roland Sabra —

Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la sœur de l´amour
La Mort qui nous attend et l´amour qu´on appelle
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours
La Mort
La Mort

Jean-Roger Caussimon

Médée-Kali dans l’entre deux manque à la nomination Méduse. Elle est pourtant présente dès les premiers vers :  « Je suis la Méduse, Gorgo, Gorgo, la Méduse ». ltrait d’union entre la figure absolue de l’infanticide et la déesse hindoue déchue. Laurent Gaudé se livre à un travail de déconstruction-reconstruction de trois mythes issus de deux cultures différentes en imaginant une union du divin (Kali) et de l’humain ( Médée). Union qui repose sur le dualisme du Même et de l’Autre. La Méduse et Médée ont pour racine commune « med » sans doute d’origine médique : comprendre, concevoir.Médée : celle qui au delà de la mort qu’elle sème autour d’elle, a la capacité de de comprendre, de raisonner. Kali (du mot kāla, le temps en sanskrit) est la déesse de la préservation, de la transformation et de la destruction.

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Un « festival des petites formes » au féminin, deuxième temps

— par Janine Bailly —
Ce soir du vendredi vingt janvier, à la brune, c’est à une Nuit de la Poésie que nous étions conviés, heureux que cette forme littéraire, pas toujours facile, trouvât sa place dans le Festival des petites formes, regrettant cependant que cela n’eût pas lieu dans une véritable salle, un lieu plus intime que ce chapiteau, à la structure métallique qui se manifeste parfois incongrûment, et qui se révèle assez peu apte aux confidences.

La première, Widad Amra, long vêtement souple se déployant en ondes vertes noires et bleues au gré de sa marche, amples gestes accompagnant le dire, voix sûre et posée, parfois toute en intériorité, parfois toute en force contenue mais brisée soudain par des éclats de juste colère ou par une adresse directe au public, Widad nous fait l’offrande d’un montage de ses récits poétiques, ceux déjà publiés, ceux encore inédits. Les saxophones et l’accordéon de Thierry Marque, comme les instruments originaux – sanza, harmonica, djembé – et la voix en réponse de Patrick Womba, sont là bien présents, qui soulignent, de leurs modulations, de leurs souffles de joie ou de mélancolie, de leurs notes puissantes ou cristallines, la déclamation émouvante de la poétesse.

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Un « Festival des petites formes » au féminin, premier temps

— par Janine Bailly —

Le festival des petites formes, deuxième du nom, proposé par Tropiques Atrium Scène Nationale, met heureusement en lumière(s) les artistes antillais, que leur voix emprunte, pour se faire entendre, la forme théâtrale, la forme poétique ou la forme musicale. Et les femmes y ont cette année plus que droit de cité, une place de choix !

C’est à l’une d’entre elles que revint, à la salle Frantz Fanon, l’honneur d’ouvrir la manifestation. Et ce fut pour tous une découverte, celle d’une jeune femme, écrivaine et comédienne au talent prometteur, Françoise Dô qui interpréta sur scène le texte grâce auquel elle a été sacrée lauréate du concours En avant la création de Tropiques Atrium. Avec L’Aliénation Noire, elle conquit son public, jouant pour lui, avec élégance et justesse, avec humour aussi, les bonheurs et les affres de l’exil, du pays où l’on naît à celui où, par les vicissitudes de l’existence, l’on est un jour appelé à vivre. Nous disant la dure conquête d’une identité singulière, de celle que l’on prétend nous forger à celle que soi-même on travaille à se bâtir, seule ou avec les autres, dans la douleur ou dans la joie !

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« Vu du pont » d’Arthur Miller. m.e.s. Ivo van Hove

— Par Michèle Bigot —
L’histoire se déroule dans les bas-fonds du New York des années 50, dans le milieu italo-américain des dockers du quartier de Red Hook. La tragédie qui va s’y dérouler, on peut la contempler depuis le pont de Brooklyn. Vu du haut, tout ce petit monde s’agite fébrilement, se débat aux prises avec la misère et le chômage qui rôde. Vus du pont, les personnages n’échappent pas à leur destin. La machine infernale se met en train dans la vie d’Eddie Carbone. Eddie est sicilien, docker endurci à la tâche. C’est un homme généreux, accueillant : il a élevé avec amour Catherine, la nièce de sa femme Béatrice. Mais Catherine devient une femme et il sent qu’elle s’échappe. Arrivent chez lui des cousins de Sicile, Marco le taiseux et Rodolpho le chanteur, émigrés clandestins qu’il se fait fort d’abriter et de cacher aux services de l’immigration. Que pensez-vous qu’il se passât ? Comme dirait Voltaire …..
Tous les éléments de la tragédie sont en place. Le déroulement implacable des faits nous est conté par un narrateur-personnage, Alfieri l’avocat, tour à tour témoin et acteur secondaire.

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« Circulez ! » de José Jernidier

— Par Selim Lander —

Peut-on encore évoquer le malaise antillais (le « problème identitaire ») sans tomber dans le déjà vu alors que ce thème n’a jamais cessé de hanter la conscience des auteurs antillais ? De la déréliction au ressentiment, on a déjà tout lu, tout vu. Il n’est évidemment pas question de nier la réalité du problème antillais, la vérité des sentiments qui s’expriment à ce propos sous différentes formes mais après Césaire (Le Cahier, 1939) et Glissant (Le Discours, 1979), cultiver ce thème s’avère risqué. Cela étant, l’art restera toujours  un moyen de se démarquer. En Martinique, par exemple, Chamoiseau parvient à tirer son épingle du jeu grâce à l’originalité de la langue qu’il déploie dans ses récits et Confiant s’en sort également mais sur le registre de la comédie. C’est cette deuxième veine qu’exploite avec un certain bonheur José Jernidier, un auteur guadeloupéen, dans Circulez !. L’humour, parce qu’il implique une distance par rapport au sujet, permet d’éviter la lourdeur de tant de textes qui brodent plus ou moins complaisamment sur le fameux malaise. 

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« Le Relais ». Conception et jeu : Patrick Morh

Jeudi 26 janvier 2017 à 20h. Chapiteau Schoelcher.

L’histoire naît d’une rencontre fortuite au milieu de la nuit dans un relais d’autoroute, près d’Yverdon, avec le serveur de la buvette.
Au moment de payer, mon regard tombe par hasard sur un petit badge vert accroché â sa chemise:
Désiré Ouedraogo.
– Vous êtes Mossi ?
– Comment le savez-vous ?
Les mémoires se réveillent et les langues se délient

Depuis sa création en octobre 2005, Le Relais a été joué plus de 100 fois en Suisse, en France, en Pologne, à Cuba, au Burkina-Faso, au Mali et au Liban. Nous avons joué aussi bien dans des théâtres institutionnels que dans des écoles ou sur des places de village.

Le Relais, c’est un voyage entre rire et émotion, dans le plaisir de l’échange et de la rencontre.

Les histoires s’enchaînent et se répondent, passant du récit intime au conte épique. Le spectacle se construit comme un jeu de poupées russes. On fait la connaissance de Roger, le gérant et de Do Kamissa, la femme-buffle ; on apprend comment devenir le mâle dominant d’une troupe de cynopithèques noirs.

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Letzlove-Portrait(s) Foucault. Création Pierre Maillet

— Par Michèle Bigot —

Les portraits, créés par Elise Vigier et Marcial Di Fonzo BO à la Comédie de Caen sont des créations itinérantes, portées par un ou deux acteurs, parfois accompagnés d’un musicien.
Le portrait dont il s’agit ici est double : c’est à la fois celui de Michel Foucault et celui de Thierry Voeltzel, tels qu’ils se manifestent dans l’action, au cours de la conversation qui se noue entre eux. Thierry Voeltzel, c’est un inconnu rencontré sur la route par M. Foucault. Thierry faisait du stop pour rentrer chez lui en Normandie, M. Foucault le prend à son bord, et la conversation commence. Découverte réciproque, Foucault se montre le plus curieux et le plus attentif des partenaires de l’échange. Une relation amoureuse forte va se nouer rapidement. Thierry c’est pour Michel « Le garçon de vingt ans ». On est en 1975 et ce dernier représente la jeune génération d’après 68. Il parle comme il fait l’amour, sincèrement, librement, finement, avec audace et malice. Bientôt la conversation va prendre une forme plus officielle : celle d’une suite d’entretiens au cours desquels Michel se fait enquêteur et activateur de maïeutique.

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Festival de Bamboula, Bwabwa et Marionnettes : 6ème édition

Du 4 au 11 février à Case-Pilote

Spectacles, Animations, Ateliers, Conférence

Voir le programme ci-dessous.

Inauguration de La Case aux Bwabwa dimanche 29 janvier 2017 de 9h à 13h au Domaine de Tivoli suivi de la 6ème édition du Festival B.B.M. avec :

Fernan Cardama
Co-directeur artistique international du Festival international de marionnettes du Brésil, SESI Bonecos, il a été conseiller international au Festival international de marionnettes, Titerías du Mexique jusqu’à sa dernière édition en 2012. Il a été le créateur et directeur du premier festival de marionnettes adultes d’Espagne.
Son spectacle « Sopa de Estrellas »,inspiré du conte de Marcedes Pérez Sabbi est construit à partir de carton et d’objets qui raconte l’histoire de Blas, enfant travailleur, invisible, le jour de l’inondation de sa ville.
www.fernancardama.com
A partir de 6 ans et famille
Durée : 40mn
Palmero Alberto Soto
Née à Cuba, il réside actuellement à Tlaxcala au Mexique.
Directeur de la compagnie TITIRISOL fondée en 1969, Alberto Palmero, est également directeur du Musée « le Château de la marionnette
». Il a dirigé durant quatre ans consécutifs le projet l’école de la marionnette : «Mirreya Cueto » en plus de promouvoir l’art de la
marionnette, respectivement au Mexique et à Cuba.

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Vivre sa vie de mauvais genre jusqu’au bout

— Par Marina Da Silva —
Au Théâtre du Rond-Point, dans un dispositif qui casse le cadre de la représentation, Claude Degliame incarne la figure d’Aglaé, prostituée depuis toujours, qui regarde sa vie et les spectateurs en face. Troublant et puissant.

Elle nous reçoit comme si on entrait chez elle. Des tabourets clairsemés mais savamment agencés pour créer des espaces d’intimité. Lumières de cabaret. Un bar garni de bouteilles d’alcools forts. Elle est debout, verticale. Nuisette de satin noir qui laisse transparaître son corps fin et mûr comme un fruit gorgé de vie. Bottines sur bas qui moulent des jambes fines. Les cheveux en pétard. Une paire de lunettes décorées d’un palmier et d’un flamand rose recouvrent des yeux que l’on imagine félins, comme le visage. Elle nous salue et se présente. Aglaé. « Je suis fière d’avoir fait ce que je fais ». Oui, elle a toujours été pute. Et elle a aimé çà. Comme on aime la vie tout simplement. Elle a commencé un peu par hasard à douze ans. Avec les copains de ses frères qui lui donnaient des pièces.

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Les irrévérencieux. « Le quatrième mur ». Une commedia dell’arte contemporaine

— Par Christian Antourel —

Il y a un an, presque jour pour jour, la Compagnie du Théâtre des Asphodèles présentait  au Théâtre Aimé Césaire « Les Irrévérencieux » premier volet d’un triptyque théâtral. Luca Franceschi créait un melting- pot théâtral saisissant, haut en couleur dans l’aisance disciplinée d’un grand

équilibre farcesque La Compagnie des Asphodèles revient avec le second opus « Les Irrévérencieux. Le quatrième mur » L’idée est d’aller sur un grand texte.

Cette rencontre entre plume et plateau, à la fois artistique, disciplinaire et humaine, nous ouvre le territoire d’une réflexion commune sur le métissage et toutes les formes d’émancipation, celle des imaginaires des langues et des

Cultures. Ce spectacle original imagine l’histoire de Samuel Akounis, véritable metteur en scène et pacifiste juif grec en exil en France, qui a l’idée aussi folle qu’utopique de monter la pièce de Jean Anouilh, Antigone, à Beyrouth, dans un Liban déchiré par la guerre, avec un dénommé Georges metteur en scène amateur à ses heures perdues. Ils veulent rassembler sur scène, le temps d’une trêve poétique, des comédiens issus de chaque camp belligérant de ce conflit.

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« Le But de Roberto Carlos » de Michel Simonot, m.e.s Hassane Kassi Kouyaté

Samedi 28 janvier 20h Salle Frantz Fanon

Juin 97, France-Brésil. Roberto Carlos est seul, à trente mètres de la cage, à trente mètres du but. Il prend son élan, s’élance, son tir contourne le « mur ». Il réussit l’impossible et marque… un but d’exception ! Incroyable ! Une courbe improbable ! Goooooooaal !

Certes ! Mais cela ne fait pas une pièce de théâtre, à moins que…

Lui aussi est seul. Il veut quitter son pays. Il veut devenir footballeur en Europe. Un rêve, un espoir, un sauvetage. Il revit son périple, cherche ses mots… Les mots qui ponctuent les étapes. Fuite, route, tunnel, barbelés, frontière, interrogatoire. Ou bien encore, passeur, corruption, bakchich, racket… Parfois, attente, espoir… Plus souvent, désillusion, fatigue, douleur, faim, abattement, épuisement.

Il ne raconte pas, mais évoque, pense à voix haute, offre son regard. La parole est là, au présent du doute, tantôt rugueuse et abrupte, tantôt aérienne et musicienne. Est-ce le personnage qui parle ? Est-ce le narrateur ? L’intermédiaire ? Le comédien ? Il est avec nous et nous sommes avec lui, dans « les hautes herbes » qui masquent l’horizon.

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Jaz : la parole comme une bouée de sauvetage

Jandira de Jesus Bauer précise dans un entretien à Madinin’Art le pourquoi et le comment de la pièce de Koffi Kwahulé qu’elle monte ici en Martinique pour la première fois.

Roland Sabra : Jandira Bauer  vous êtes de retour parmi nous pour honorer ce dicton qui dit que la Martinique est l’ile des revenants, avec une nouvelle pièce de théâtre que vous nous présentez :

Jandira Bauer : Oui il s’agit de Jaz de Koffi Kwahulé un texte écrit en 1998

R.S. : Nous connaissons bien l’auteur qui a été monté plusieurs fois ici en Martinique à Tropiques-Atrium notamment par Hassane Kassi Kouyaté. Qu’est qui a motivé ce choix ?

J.B. : C’est le résultat de tout un travail, plus précisément d’une exigence personnelle de recherche d’une densité textuelle pas toujours évidente à trouver, et d’un défi à relever. Alors que j’avais déjà travaillé sur des textes de cet auteur au cours des 18 ans passés j’ ai découvert un peu par hasard ce texte il n’y a pas si longtemps. Je l’ai lu un soir et le lendemain au réveil un impératif s’est fait jour.

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Le quatrième mur, ou le théâtre comme tentation de survie

— par Janine Bailly —

Lire est un acte solitaire, où celui qui lit se crée, au-delà des mots et des pages, ses propres représentations, qui puisent dans son vécu, mais aussi dans ce que déjà il sait ou pressent de ce qui va lui être dit. Le texte ne s’imprime par sur un esprit vierge, mais il vient compléter, corriger, ou confirmer, débusquer aussi ce qui y dort. Être spectateur est au contraire un acte qui se partage, fait vibrer chacun à l’unisson des autres, et qui offre, sur les mots de l’écrivain, les images, les gestes, les couleurs et les sons choisis par une compagnie d’acteurs. Et le miracle a une fois encore eu lieu ce jeudi soir, au théâtre Aimé Césaire, où le silence quasiment recueilli de la salle, les rires bienvenus aux traits d’humour, destinés à relâcher un peu la tension générée par la gravité du propos, les vibrations enfin d’un public conquis, ont salué le travail de la Compagnie Les Asphodèles.

Mais comment être spectateur d’un livre sublimé sur la scène, que l’on connaît, que l’on a aimé et dont on garde la trace vivace dans l’âme ?

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Médée Kali De Laurent Gaudé. Cie Kamma.

Mardi 24 janvier 20h Tropiques-Atrium salle Aimé Césaire

Médée a tué ses enfants.

Médée a été trahie et abandonnée.

Le temps a passé, mais l’idée que ses fils reposent en terre grecque lui est insupportable. Commence alors un long voyage qui l’emmènera jusqu’au lieu de son crime. Elle revient sur le tombeau de ses enfants pour les en extraire. Enfin, sa vengeance pourra être pleine, entière, totale. Parallèlement à ce voyage physique vers la Grèce de Jason, sa patrie d’adoption, Médée retrace le parcours de sa vie à travers ses souvenirs.

Sur la route, Médée n’est pas seule. Un homme la suit, un homme qu’elle ne connaît pas. Médée n’a pas peur, elle le sent et elle veut savoir. Cet inconnu sera-t-il son prochain amant ou le plus farouche de ses ennemis ?

La route est longue et la fin est proche. Médée le sait. Ce dernier voyage clôt la boucle de son destin. Sa parole se libère à celui qui la suit comme un confession, elle délivre ses secrets, ses blessures, ses passions. Elle raconte Jason, leur rencontre, la déchéance de leur couple, ses crimes, ses métamorphoses.

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Coup de théâtre manqué à Beyrouth

— Par Selim Lander —

Un « Quatrième Mur » bondissant

Le Quatrième mur est un roman de Sorj Chalendon, un roman plutôt bien ficelé (prix Goncourt des lycéens en 2013) qui raconte une tentative de monter l’Antigone d’Anouilh au Liban avec une distribution multiconfessionnelle. L’action se passe à un moment crucial de l’histoire du pays, celui des massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982) effectués par les phalangistes avec la complicité de l’armée israélienne. Si le roman est un plaidoyer en faveur de la tolérance mutuelle, il se conclue sur l’impossibilité de la paix. Il montre en effet comment chacune des différentes communautés cultive des haines recuites à l’égard de toutes les autres depuis des décennies et combien sont fragiles les trêves qui peuvent survenir dans des contextes précis.

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Le vif saisit le mort

Réparer les vivants d’après Maylis de Kérangal

Par Selim Lander

Comment raconter le don d’organe ? Maylis de Kérangal en a fait un roman à succès (dix prix dont celui du magazine Lire) et Katell Quillévéré a tiré un film. La question des dons d’organes fait en France l’objet de débats surréalistes. Qu’y a-t-il en effet à débattre ? D’un côté, une personne qui se trouve soit en état de mort cérébrale, soit en train d’agoniser. Bref elle est ou bien déjà morte (qu’est-ce qu’un corps sans conscience ?) ou bien en train de mourir. Dans les deux cas ses organes ne lui servent plus à rien. De l’autre  côté, des personnes mal vivantes mais qui pourraient vivre normalement – ou bien mieux – si on leur greffait l’organe chez elles défaillant. La situation appelle une solution évidente : si le corps du mort peut encore servir à quelqu’un, à quelques-uns, qu’il le fasse ! La question du consentement – que ce soit le sien au préalable ou celui de ses proches – est sans fondement. Faut-il rappeler que la non-assistance à personnes à danger est un crime puni par la loi[i] ?

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Parlez-moi d’amour!

— Par Agathe Guillerm, 22 ans, Paris —
Sait-on vraiment de quoi l’on parle quand il s’agit d’amour ? C’est cette épineuse question que dissèquent en duo Emma la Clown et Catherine Dolto sur la scène du théâtre de Belleville.
Elles ne sont que deux sur scène, accompagnées d’un baigneur en celluloïd chevauchant Sigmund, un sanglier portant des lunettes en forme de cœur. C’est dans ce cadre qu’Emma la clown et Catherine Dolto ont choisi de s’attaquer en duo au vaste sujet de l’Amour dans leur nouvelle conférence Grand Symposium : tout sur l’Amour, qui se joue au Théâtre de Belleville à Paris.

Telles Laurel et Hardy au féminin, Emma la Clown, extravagante et touchante à la fois et Catherine Dolto, psychanalyste, merveilleusement complice de son binôme, jongle entre rires et gravité, entre langage scientifique et familier. Fusionnant l’aspect sérieux de la recherche et l’éternel humour d’un des plus vieux arts du cirque, le spectacle joue de cette complémentarité pour instruire sans ennuyer !

Traversant les âges, partant du Paléolithique pour arriver à la civilisation moderne en passant par la Grèce Antique, la clown et la psy cherchent à comprendre l’évolution de ce sentiment complexe.

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« L’aliénation noire » de Françoise Dô : pour un coup d’essai…

— Par Roland Sabra —

Il y a d’abord le titre «  l’Aliénation noire » . Aliénation, ici est a entendre dans son acception hégélienne «  action de devenir autre que soi, de se saisir dans ce qui est autre que l’esprit » avec cet implicite d’un « soi » qui serait vrai, qui relèverait de l’authentique. Idée d’un retour aux sources… qui sera un des fils conducteurs de la pièce. « Noire » est tout autant polysémique. La formule « est noir tout ce qui n’est pas blanc » le clame haut et fort. Pierre Soulages avec « l’outrenoir » de ses tableaux mono-pigmentaires en souligne l’infinie richesse. Le texte de François Dô, théâtralisé par ses soins, s’inscrit dans ce champ mille fois labourés de l’identité, mais il le fait au nom d’une singularité propre : l’histoire de trois générations de Martiniquais dans un avant, un pendant et un après le BUMIDOM. ( Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer ) qui organisera la migration de populations réduites au chômage aux Antilles par la crise sucrière des années 60 vers les urgents besoins de main d’œuvre de la métropole.

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Circulez ! De José Jernidier

Samedi 21 janvier 2017 à 20h, salle Frantz Fanon

Choffroy délire après l’accident. Que faisait le boeuf sur la route ? De quoi est mort son père alors qu’il roulait seulement à 50km/h ? Qui était cet homme que Choffroy affirme avoir vu ? Pourquoi assène t-il qu’une voiture a roulé sur son père ? Aurait-il été assassiné ?
L’nspecteur dépêché sur place ayant fait ses classes en France y perd son latin et même son créole… alors de délires en délires, de pawol en pawol, Choffroy raconte son histoire, remonte le temps, et l’espace d’un bat zié on remonte le fil de nos mémoires, mémoires d’isles, d’archipel, à l’aune des fantômes et soucouyans, peuplant notre imaginaire, peuplant nos différences, peuplant ce que nous sommes et ce que l’on croit que nous sommes et ne somme pas.
Yé krik !… Non la cour ne dort pas !

Mise en scène : José Exélis
Avec : Joël Jernidier & José Jernidier
Scénographie & Costumes :Sarah Desanges
Assistante à la mise en scène : Marion Phipps
Chorégraphie & Conseillère artistique : Suzy Manyri
Création lumière : Fred Libar
© crédit photo : Ange Bonello

José Exélis
Comédien, il débute au théâtre en 1984.

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Baccalauréat, le film, ou les affres de la paternité selon Cristian Mungiu

— par Janine Bailly —

Un beau jour, ils sont revenus, en Roumanie, chez eux donc, après la chute de Ceausescu en 1989 (suivie de la promulgation d’une constitution en 1991). Ils étaient en ce temps-là tout emplis d’espoir, l’avenir radieux s’ouvrait devant eux, ils croyaient leur pays inscrit sur la partition des lendemains qui chantent. Et puis le rêve a tourné court, car rien n’avait réellement changé, tant il est vrai que les vieilles habitudes délétères de l’ancien régime étaient restées vivaces, dans un pays gangréné encore et toujours par la corruption, au niveau des puissants mais aussi au quotidien, dans la vie des gens ordinaires.

« Ils », ce sont Roméo et Magda, couple en déliquescence, lui trouvant chez une jeune maîtresse un dérivatif à l’ennui conjugal, elle s’enfonçant dans une triste dépression tabagique. Lui tourné vers l’extérieur : médecin, il travaille à l’hôpital ; père aimant et attentionné, il conduit chaque matin sa fille Eliza au lycée. Elle, recluse à l’intérieur et d’elle-même et d’un appartement sans grâce. Si effacée, et qui pourtant saura in extremis, en un sursaut salvateur, nous dire qu’on peut garder encore le sens et du devoir et de l’honneur, qu’il faut faire confiance à une jeunesse porteuse d’avenir et de nouvelles utopies.

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Viktor Lazlo ; « Love me tender »

— Par Selim Lander —

Avant le festival des Petites Formes qui commence dès mardi, la fin de la semaine dernière a fait s’enchaîner deux spectacles « martiniquais » de grande qualité : jazz d’abord avec Viktor Lazlo ; danse ensuite avec Jean-Hugues Mirédin et la cie Art&fact.

Viktor Lazlo, chanteuse d’origine martiniquaise qui poursuit une brillante carrière internationale chante le jazz tel qu’on l’aime. Si cela avait un sens, on dirait que le meilleur concert du Martinique Jazz Festival 2016 a eu lieu hors festival, le 13 janvier 2017, et que c’était le récital de Viktor Lazlo. Pourquoi apprécions-nous tant cette interprète ? Pas tellement pour sa voix, belle mais pas exceptionnelle, mais parce qu’elle a l’humilité de faire entendre la quintessence du jazz sans aucune esbroufe. On peut déjà en juger par les instruments qui l’accompagnent : piano, guitare et basse. Oui, vous avez bien lu ! Pas de batterie[1], alors qu’elle fut omniprésente pendant le festival, avec même certains batteurs leaders.

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Sons d’hiver fête les 100 ans du jazz en France

— Par Fara C. —

Le festival du 9-4 convie à une célébration joyeuse et créative. Avec Jacques Schwarz-Bart, James « Blood » Ulmer, Amina Claudine Myers… Et des tambours-conférences libres d’accès.

Soutenu contre vents et marées par le conseil départemental du Val-de-Marne, le 26e Sons d’hiver célèbre les 100 ans du débarquement du jazz en France, non pas avec nostalgie, mais en suscitant une inventivité riche en approches. Fabien Barontini, directeur, explique : « Ce qui est passionnant dans la musique afro-américaine, c’est qu’elle est à la fois populaire et savante, et qu’elle véhicule une dimension politique, un besoin de liberté. Exprimant l’identité d’un peuple opprimé par l’esclavage, elle constitue une réponse existentielle à une situation de domination. »

À la tête de son Voodoo Jazz Trio (le 22 janvier), Jacques Schwarz-Bart, saxophoniste et compositeur afro-français établi à New York, illustre magnifiquement le syncrétisme culturel et philosophique qu’il cultive, exhortant à la conscience autant qu’à la paix. Par son parcours et par l’histoire de sa famille, il incarne avec fulgurance la quête animant le jazz. Et recèle en lui la mémoire de deux déportations : la traite négrière que vécurent ses ascendants maternels africains et l’internement de ses aïeux juifs à Auschwitz.

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« Mary Prince » & « Le métro fantôme »

Les 2,3 & 4 février 2017 à 19h 30 au T.A.C.

La Cie Téatlari – Théâtre des cultures créoles et Beau Comme une Image (BCI), présentent

Mary Prince

Jeudi 2 février 2017 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France.

Le témoignage édifiant de l’esclave Mary Prince adapté au théâtre par Souria Adèle, la comédienne martiniquaise, dans une mise en scène de Alex Descas.

Lire sur Madinin’Art : Mary Prince : le témoignage d’une esclave —Par Selim Lander —

« On ne recense aucun témoignage d’esclave dans la Caraïbe francophone. En revanche, on les compte par centaines dans le monde anglo-saxon. L’un des plus emblématiques est le récit autobiographique de Mary Prince. » Léia Santacroce – France Info Outre-mer

L’actrice Souria Adèle qui a adapté au Théâtre le témoignage de l’esclave anglophone Mary Prince, l’interprète au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France, le 2 février 2017 à 19h30.

Deux représentations pour les scolaires sont prévues le même jour, matin et après-midi. Elles précéderont la représentation du soir. L’ensemble des représentations font ainsi l’objet d’une captation télévisée produite par BCI.

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