Catégorie : Arts de la scène

Buena Vista Social Club: Adios

Mardi 21 novembre 2017  19h 30 Madiana V.O.

De Lucy Walker
Avec Ibrahim Ferrer, Omara Portuondo, Manuel Mirabal
Genre Documentaire

Synopsis : Le parcours du groupe dans la captivante histoire musicale de Cuba, tandis que ses membres reviennent sur leurs remarquables carrières et les extraordinaires circonstances qui les ont réunis.

La presse en parle :

Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy
Au rythme vient s’ajouter l’émotion qui baigne un hommage qui a toute la nostalgie d’un adieu.

Le Figaro par Claire Conruyt
Le documentaire de Lucy Walker célèbre l’immortalité d’un orchestre éternel par son prodige.

Le Nouvel Observateur par François Forestier
Il y a les vivants, octo ou nonagénaires, et les morts. Et, surtout, il y a des moments d’émotion magiques : les retrouvailles de Ferrer et d’Omara sur scène, le premier concert hors de Cuba, l’accueil à New York, les doigts de Ruben Gonzalez sur les claviers… Ça fait chaud au cœur.

Critikat.com par Nicola Brarda
Profitant de la dernière tournée du collectif en 2016, vingt ans après sa naissance, Lucy Walker se livre avec Buena Vista Social Club : Adios à l’exploration des coulisses d’un mythe musical.

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La La Land

Mercredi 22 novembre 2017 19h 30 Madiana V.O.

De Damien Chazelle

Avec Ryan Gosling, Emma Stone, John Legend
Genres Comédie musicale, Romance
Nationalité américain
23 prix et 19 nominations
Synopsis :
Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions.
De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance.
Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent…
Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?

La presse en parle :

Madinin’Art par Guiy Gabriel

 C’est un vrai bonheur ; un vrai bonheur par une mise en scène fluide au possible, et une interprétation remarquable de Ryan Gosling et de Emma Stone, surtout cette dernière, époustouflante…

La critique complète est disponible sur le site Madinin’Art

20 Minutes par Caroline Vié
Un grand moment de cinéma doublé d’une magnifique histoire d’amour. Courez-y et on se retrouve à la fin de l’année, pour constater que vous ne l’aurez pas oublié.

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« Quartier de femmes » au T.A.C.

23, 24, 25 novembre à 19h 30

— Par Aïnos —

Où étiez-vous ce mardi 4 juillet 2017 ? Vous ne vous en souvenez plus ?
Eh bien, je ne risque pas d’oublier, parce que moi j’ai passé une soirée mémorable. Pour la première fois de ma vie, j’ai foulé le sol de la petite salle de spectacle du Centre culturel Gérard Nouvet de Coridon, un quartier de Fort-de-France. Petite mais tellement chaleureuse.
Aux aurores, j’ai reçu le message d’une amie, appelons-la Denise. Mais en fait elle interprétera le rôle de Mauricette dans la pièce.
Elle m’a invitée à l’avant-première d’une pièce de théâtre, écrite et mise en scène par José Alpha. Pour ceux qui ne connaissent pas ce monsieur, sachez qu’il est né à Fort-de-France, qu’il est comédien, dramaturge, metteur en scène, directeur d’acteurs et formateur.

Lire aussi : Au Festival de Fort-de-France : « Quartier de femmes sous haute surveillance » par Janine Bailly

Une cellule du dépôt du tribunal, en Martinique. Trois femmes qui attendent, d’être jugées ou auditionnées par un juge. On les a pour cela extraites de leur prison, et selon la loi, on peut les retenir là jusqu’à vingt heures d’affilée.

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« Clandestin, voyage en autisme(s) » : un théâtre coup de poing!

— Par Roland Sabra —

– « La connaissance d’un être est un sentiment négatif:
le sentiment positif, la réalité,
c’est l’angoisse d’être toujours étranger à ce qu’on aime. »
La condition humaine, André Malraux.

Clandestin : se dit de ce qui échappe à l’observation indique Le Larousse sans préciser l’agent de cette échappée. Si le pluriel mis entre parenthèse renvoie avec justesse à la réalité de ce qu’il veut nommer, le mot clandestin est sujet à discussions. L’actualité socio-politique y associe jusqu’à la nausée le mot migrant. Un mauvais choix de titre pour une pièce de théâtre passionnante de bout en bout. Portée à bout de bras, jouée, adaptée par Claire Rieussec à partir du livre témoignage d’Elisabeth Emily «Autiste? Pour nous l’essentiel est invisible» Clandestin, voyage en autisme(s) est une pièce qui renoue avec un théâtre d’intervention, un théâtre militant au plus haut du terme, dans lequel le nom l’emporte sur ce qui le qualifie. A mille lieues de tout prêchi-prêcha la mise-en-scène de Marie Gaultier invite à une traversée sensible et artistique, bordée d’humour, de colère, de poésie, d’abattement, d’exaltation qui racontent le combat quotidien d’une mère pour son enfant pas tout à fait comme les autres et que le monde médical refuse pendant des années de reconnaître comme tel.

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Condamnation définitive du CMAC, pour licenciement abusif de l’ex-directrice.

Après un quinquennat de procédure juridique, l’ex-directrice gagne son procès contre l’ex-Centre Martiniquais d’Action Culturelle ( CMAC).

En octobre 2017, elle obtient ses indemnités, après un licenciement abusif dans un contexte de crise politique, qui avait entraîné la suspension du label scène nationale, en 2012.

Limogée par le président du Cmac, M. Lebon, contre l’avis de l’Etat, l’ex-directrice est partie en 2012 sans ses indemnités de licenciement. Elle a été contrainte de saisir le Conseil de prud’hommes. La scène nationale est condamnée à payer en 20131.

Mais le président Lebon, qui reçoit encore des subventions publiques, refuse cette décision de justice. Il utilise son pouvoir de nuisance et saisit la cour d’Appel de Fort-de-France qui confirme la condamnation. Quelques jours plus tard, le jugement de la cour d’Appel a été modifié ! le ministère de la culture est alors considéré comme responsable du contrat de travail de la directrice.2

L’État, représenté au conseil d’administration, ne réagit pas. L’ex-directrice est dans l’obligation de saisir la Cour de Cassation de Paris3, qui confirme la condamnation de l’ex-scène nationale.

Pourtant, le Cmac refuse encore cette condamnation et saisit la cour d’appel de Basse-Terre en Guadeloupe, en mars 20174.

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« La fin de l’homme rouge » : un théâtre hors norme

— Par Roland Sabra —

« Montrer le monde dans ses détails pour être juste » Svetlana Alexievitch

La nostalgie d’un temps passé ne conduit pas à vouloir sa restauration. Le diptyque La fin de l’homme rouge construit à partir de « Dix histoires dans un intérieur rouge » et de « Dix histoires au milieu de nulle part » en est une très belle illustration. Le livre est l’aboutissement d’un travail de recueil, sur un quart de siècle, de témoignages que Svetlana Alexievitch (Prix Nobel de littérature 2015) est allée chercher, magnétophone à la main, dans le Caucase, dans le pays profond, dans cette Russie qui considère Moscou comme une capitale étrangère. Sa méthode : « poser des questions non sur la politique, mais sur l’amour, la jalousie, l’enfance, la vieillesse, sur la musique, les danses, les coupes de cheveux, sur les milliers de détails d’une vie. »

La première partie aborde la construction et l’écroulement du mythe fondateur du régime communiste à savoir l’homme nouveau, « l’Homo Sovieticus ». On retrouve cette idée forte de l’ adhésion à une idéologie se faisant sur le mode d’une croyance.

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Des petites et une Grande Histoire(s).

Le Jazz à trois doigts, texte et m.e.s. Luca Franceschi

Par Dégé

La pluie est rédhibitoire. Sinon on peut mesurer le succès d’une pièce au nombre de groupes de spectateurs restant discuter devant le Théâtre Aimé Césaire et à la durée de leurs échanges. Ce soir là, 16 novembre, le public a été bon : la salle a risqué quelques applaudissements, s’est autorisée à rire, a répondu aux demandes d’interactivité, et a remercié intensément au salut final des acteurs.

Dehors des sourires de satisfaction mais les commentaires sont sans vigueur : difficile d’expliquer le plaisir. Or les rationalistes ont du mal à justifier leur acrimonie « Où est le Jazz là dedans ? ». Au delà de l’ennui exprimé, Ils semblent même prêts à se laisser convaincre du contraire.

Le Jazz à trois doigts est un spectacle qui rend heureux. On n’en sort pas indigné, prêt à combattre pour ou contre, bouleversé du miroir tendu…Non simplement heureux. Pas exalté. Heureux au point d’apprendre l’hospitalisation d’un ami sans être révolté : on sait qu’on ira lui soutenir le moral. Heureux au point où, à la sortie du spectacle, ayant assisté impuissant de loin à l’attaque d’une vielle dame par un malabar voulant la dépouiller de son sac, on reste heureux.

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Théâtre documentaire

Le Jazz à trois doigts, La Fin de l’homme rouge        

— Par Selim Lander —

Hasard du calendrier, le Théâtre municipal de Fort-de-France et Tropiques-Atrium ont présenté simultanément deux pièces relevant du « théâtre documentaire ». Pour Lucas Franceschi, il s’agit de raconter des histoires nées dans la misère des petits métiers du monde » tandis que Stéphanie Loïk se propose de « parler du Monde et de l’être humain ». Certes tout théâtre « parle » (enfin, sauf exception !) et « raconte des histoires », néanmoins les deux déclarations d’intention, dans leur brièveté, indiquent suffisamment que le contenu importe ici davantage que le souci de l’intrigue. Sur le fond, sinon dans la forme, le propos est plutôt celui d’un conférencier que d’un dramaturge.

Le Jazz à trois doigts de et avec Lucas Franceschi

Un comédien qui monologue accompagné par un accordéoniste, c’est une configuration assez banale. La prédilection des metteurs en scène pour l’accordéon (ici tenu par Bernard Ariu) s’explique par le caractère polyvalent d’un instrument aux tonalités proches de l’orgue mais d’un orgue populaire fait pour les chants nostalgiques autant que pour les danses endiablées.

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« The square » : du cynisme comme dépassement des contradictions?

— Par Roland Sabra —

Plus qu’une critique du monde de l’art contemporain qui n’est somme toute que le reflet de l’époque The Square, le film de Ruben Östlund aborde avec férocité, à partir d’une situation singulière dans un pays particulier et qui reste une référence en matière de «vivre ensemble», des thématiques universelles. Il déclare dans le dossier de presse : « Je voulais faire un film élégant en me servant de dispositifs visuels et rhétoriques pour bousculer le spectateur et le divertir. Sur le plan thématique, le film aborde plusieurs sujets, comme la responsabilité et la confiance, la richesse et la pauvreté, le pouvoir et l’impuissance, l’importance croissante que l’on accorde à l’individu par opposition à la désaffection vis-à-vis de la communauté et la méfiance à l’égard de l’État en matière de création artistique et de médias ».

The square est pour l’auteur une nouvelle fois l’occasion d’une illustration de l’effet papillon. Dans Snow therapy, prix du Jury Un Certain Regard en 2014, lors de vacances de neige, une avalanche de poudreuse s’abattait sur la terrasse d’un restaurant d’altitude et provoquait la fuite du père de famille abandonnant femme et enfants devant le danger.

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« Une vie violente » : la violence comme arme politique

— Par Selim Lander —

On ne saurait voir en Martinique ce film sur la Corse sans être sensible aux ressemblances et aux différences entre les deux îles. Ressemblances : le sentiment d’une minorité de la population de vivre en pays colonial avec la rancœur, le besoin de révolte que cela suscite immanquablement chez les personnes concernées… et l’incompréhension du reste de la population. Différences : la Martinique n’a pas la culture de la Corse basée sur un machisme exacerbé, un sentiment dévoyé de l’honneur, la vendetta, une accoutumance au crime organisé ; l’histoire des luttes pour l’indépendance dans chacune des îles témoigne suffisamment dans ce sens.

Il n’en reste pas moins que la Corse fonctionne comme un anti-modèle pour la Martinique, l’exemple même des erreurs à ne pas commettre. S’il reste encore des indépendantistes en Martinique, malgré des années de Césairisme, l’exemple corse pourra leur apprendre qu’il faut convaincre et non brutaliser, si l’on veut rendre sa cause populaire, et que les comportements mafieux ne sont pas de bons arguments.

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«Clandestin, voyage en autisme(s)»,

18 & 19 novembre 2017 à 15h Villa FL Le Lamentin

Afin de sensibiliser le grand public sur la question de l’Autisme, l’Association Martinique Autisme a choisi comme support une pièce de théâtre «Clandestin, voyage en autisme(s)», qui raconte le combat au jour le jour d’une mère pour son enfant autiste.

Les représentations auront lieu pour les scolaires à 9h  les 16, 17 novembre, et pour tout public à 15h les 18 et 19 novembre 2017.

Le combat au jour le jour d’une mère pour son enfant autiste. Entre humour, colère, poésie, abattement ou exaltation.

Elle observe les premières étrangetés dans le comportement de son fils. Elle attend un diagnostic dont elle a depuis longtemps déjà l’intuition. Elle réinvente chaque jour les mots parentalité et éducation. C’est une plongée dans le quotidien : Louis, enfant autiste, rejeté du monde, coupable d’être né différent. Nous sommes plongés dans un monde sensoriel, un tourbillon émotionnel fort, très fort…

Lorsque Claire Rieussec, avec qui j’avais déjà travaillé, m’a appelée pour que je signe la mise en scène de Autisme ? Pour nous, l’essentiel est invisible, je ne connaissais absolument rien sur le sujet.

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« L’Orage Africain – Un continent sous influence » De Sylvestre Amoussou

Avec Sylvestre Amoussou, Philippe Caroit, Sandrine Bulteau
Genre Drame
Nationalité béninois

Synopsis:
Le Président de la République d’un pays africain imaginaire, qui souffre de voir les richesses naturelles de son pays uniquement exploitées par des entreprises occidentales, décide de nationaliser tous les moyens de productions installés sur son territoire par des étrangers : puits de pétrole, mines d’or, de diamants, etc.
Évidemment, les Occidentaux apprécient peu : « C’est nous qui avons foré ces puits, nous qui avons creusé ces mines » ! Les Africains répondent : « Exact, mais c’est notre sous-sol ». Un combat féroce s’engage alors, où tous les coups sont permis. Surtout ceux qui sont interdits. Qui va gagner ? Cette histoire, bien sûr, est une fiction. Pour l’instant. Mais allez savoir…

La presse en parle :

Le Nouvel Observateur  par Xavier Leherpeur

Dénonçant un colonialisme toujours vivace et criminel, Sylvestre Amoussou signe un brûlot féroce, parfois manichéen mais mû par une vraie conviction militante.

La critique complète est disponible sur le site Le Nouvel Observateur

Le Journal du Dimanche par Alexis Campion

S’il cultive un certain exotisme et une ambiance malicieuse, le film ne tire que peu de légèreté de ce réquisitoire trop prévisible sinon trop avéré.

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« Le jazz à trois doigts » texte et m.e.s. Luca Franceschi

16, 17, 18 novembre 2017 à 19h 30 au T.A.C.

Learco est né en 1911 à Lizzano, dans un petit village toscan, le jour même de la création de l’usine de munition – la SMI – qui allait faire la richesse industrielle de la vallée pendant le XXème
siècle.
En grandissant, Learco semble lié de manière étrange à cette usine. Son père en tout cas en est convaincu : son fils doit devenir ouvrier et entrer à la SMI. Mais Learco n’est pas de cet avis. Sa passion pour la musique et l’accordéon le pousse vers un autre avenir.
Le Jazz à trois doigts est un récit, le récit d’un homme de nos jours qui plonge dans les souvenirs de son enfance pour nous raconter l’histoire de son grand-père. C’est un récit nourri par les images, les atmosphères, les sensations, les odeurs d’une époque lointaine.
La pauvreté, la condition ouvrière, la guerre, l’immigration, ces thèmes synonymes de souffrance et de tristesse sont accompagnés d’images et d’airs de musique qui viennent
nous apporter la couleur de l’espoir.
Les images vidéo basculent entre images d’archives et rêveries historiques.

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« La fin de l’homme rouge » de Svetlana Alexievitch, m.e.s. Stéphanie Loïk

17 novembre 2017 à 20 h Tropiques-Atrium

De Svetlana Alexievitch – Prix Nobel de littérature 2015 –
Svetlana Alexievitch écrit à partir d’interviews de russes et biélorusses, de tous âges et de toutes conditions sociales, ayant vécu ou non l’ère soviétique. Elle questionne non sur la politique, mais sur… les détails d’une vie.

La Fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement (1ère partie), traite de l’effondrement de l’Union soviétique.
Dix histoires au milieu de nulle part (2ème partie) raconte la Russie et la Biélorussie d’aujourd’hui, sous l’ère de Vladimir Poutine et d’Alexandre Loukachenko.

Durée estimée du spectacle: 2 heures 45 mn.

Pour La fin de l’homme rouge ou Le temps du désenchantement, comme pour ses autres textes, armée d’un magnétophone et d’un stylo, Svetlana Alexievitch, avec une acuité, une attention et une fidélité uniques, s’acharne à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu’a été l’U.R.S.S, à raconter la petite histoire d’une grande utopie. Il s’agit de son dernier roman-témoignages, traduit par Sophie Benech et publié chez Actes-Sud (il a reçu le Prix Médicis Essai 2013), réalisé à partir d’interviews de femmes et d’hommes de tous âges et de toutes conditions sociales, russes et biélorusses ayant vécu ou non l’ère soviétique.

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Le Mois du Doc au Lamentin : accepter nos différences

— par Janine Bailly —

Ce vendredi avait lieu, à la salle de cinéma du Centre Culturel du Bourg, au Lamentin, une bien belle cérémonie de clôture pour le maintenant traditionnel Mois du Documentaire. Le thème choisi cette année, « la Différence », riche d’occurrences diverses, non seulement a donné lieu à des projections originales, mais s’est aussi montré propice à la discussion, au débat d’après projection.

Trois films ce soir-là pour célébrer nos différences, nous rappeler ce qu’elles ont de douloureux et d’enrichissant à la fois, pour nous aider à comprendre l’autre, en dépit des barrières que dressent trop souvent les hommes, et qu’il nous faut faire tomber.

Différence des sexes, interrogation sur la place de la femme, dans la famille et dans la société, quand on vous a imposé un prénom qui ne correspond pas à votre genre de naissance, tel est le propos du court-métrage Mauvais genre, présenté par la réalisatrice guadeloupéenne Guy Gabon. Le titre, lourd de sens, nous ouvre déjà à l’idée qu’une petite fille, venue en place du garçon désiré agrandir une famille qui comptait déjà deux petits mâles, a porté ce prénom de genre opposé à son sexe féminin comme « un fardeau », sous le regard suspicieux des autres.

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Christiane Emmanuel : « Je remets le couvert : Indigestion »

— par Janine Bailly —

« Mangeons all inclusive, suite… ». De quoi s’agit-il ? Deux représentations, cette semaine, à Tropiques-Atrium, pour ce spectacle, extrait d’une trilogie  sur le mal-être, que Christiane Emmanuel dit avoir écrite en 2008, à partir d’un constat fait sur nos comportements alimentaires. Qu’en est-il, se demande-t-elle, dix ans après ? Que sont nos rapports à la nourriture, et par-delà, au monde ?

Dans le billet de présentation très explicite que la chorégraphe a elle-même rédigé, il est question de fast food. Ça, on ne connaît que trop, “ça” qui prolifère sur l’île ! Il est question de junk food, en français malbouffe, pléonasme en quelque sorte pour fast food. Question encore de pornfood, une tendance qui s’est emparée des réseaux sociaux, et qui consiste à prendre en photo ce que l’on mange, en le présentant sous ce qu’on pense être son plus beau jour, afin d’allécher de potentiels “amis”.

Ici, le son d’abord, comme sorti d’une forêt profonde, mystérieux, annonciateur de quelque sortilège. La lumière initiale comme retenue, rematérialisant les contours d’un espace blanc posé sur la scène, occupé en chacun de ses angles par un corps, ou couché, ou allongé, ou recroquevillé, dans ses habits bruns.

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Pleins feux sur Kery James : théâtre, rap, portrait.

— Par Dominique Daeschler —

En trois temps, trois mouvements, Kery James décline avec efficacité, avec passion mais sans emphase la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité, intervertissant l’ordre : pas de liberté sans avoir conquis l’égalité grâce à la fraternité.

Premier round : au théâtre avec A vif

Récemment en reprise au Rond Point à Paris, A vif, la pièce de et avec Kery James (rappeur né en Guadeloupe aux Abymes), créée en début d’année à la scène nationale bipolaire de Lons le Saunier et Dole dans une mise en scène du sénégalais Jean Pierre Baro fortement impliqué sur des sujets d’engagement politique et citoyen ( discriminations, racisme, identité, dérives du pouvoir..) conforte l’option de citoyenneté responsable prise par Kery James.
Dans A VIF, Jean Pierre Baro met en scène deux avocats (Kery James, Yannick Landrein) qui argumentent, en une joute oratoire, sur la responsabilité de l’Etat dans les divisions actuelles en « deux France ». Pour, le blanc, avec un côté bien propret et gentil garçon, contre, le noir, issu des banlieues.
Première intelligence : avoir donné à Kery le rôle valorisant, la responsabilité individuelle citoyenne, la maturation que nécessite la conscience collective et son urgence.

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Hommage au dramaturge Marius Gottin

Soirée littéraire à la BU Martinique mardi 14 novembre 2017

« Né en 1949 à Fort de France, je noircis des feuillets depuis mon enfance (…). Scribouillard impénitent mais paresseux, je m’entête à taper encore et toujours sur un ordinateur qui, peu charitable, se marre mais se marre…des refus des maisons d’édition ou des comités de lecture. « 

Ainsi parlait Marius Gottin à propos de lui-même, avec une ironie distante conforme à ce personnage aux appétits multiples. Homme d’écriture, homme de théâtre, militant associatif, voix et figure majeures de Radio Balisier, de RCI ou du Sermac*, il aura endossé tous les rôles de l’expression culturelle et accompagné avec talent la vie artistique martiniquaise, des bouillantes années 1970-80 jusqu’à son départ brutal en 2011, à 61 ans.

Six ans après sa disparition, l’association Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe vous convie à une soirée d’hommage à Marius Gottin mardi 14 novembre à 18 h45, à la BU du campus de Schoelcher, partenaire de l’opération. Alfred Alexandre, Charly Lérandy, Patrick Womba, Eric Delor, Alicja Korek et Rita Ravier évoqueront l’itinéraire de M. Gottin, et, lectures à l’appui, nous guideront au coeur de son oeuvre dramatique et narrative.

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Formation : « La dramaturgie et les écritures techniques »

Du 20 au 25 novembre 2017 à Fort-de-France

L’association « La servante » propose cet atelier

conduit par

Danielle Paume

Chorégraphe, dramaturge et adaptatrice.

Du 20 au 25 novembre 2017 -salle paroissiale de Bellevue à Fort de France

ESPACE DES SCENES POPULAIRES DE MARTINIQUE

Un atelier pour amener chaque intervenant à être force de proposition personnelle et originale en s’appuyant sur le sens donné par l’auteur .

Atelier ouvert aux techniciens de la scène, aux concepteurs (lumières-son – vidéo), aux scénographes et costumiers, aux réalisateurs, aux plasticiens, aux musiciens, aux comédiens etdanseurs, aux chorégraphes et metteurs en scène, aux auteurs

Depuis Brecht la dramaturgie est pratiquée comme « le gardien du sens ». Véritable interface entre l’auteur, le metteur en scène et l’interprétation, les outils de la dramaturgie permettent de respecter le sens (parfois caché) de l’œuvre qui sera interprétée et mise en scène. Le plus souvent, le metteur en scène est son propre dramaturge. Mais dans certains cas, les interprètes et toute l’équipe de création qui entourent le metteur en scène : la scénographie, la lumière, le son, les costumes, ont besoin de cette étape dramaturgique.

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Le Caire confidentiel – A Ciambra

— Par Selim Lander —

Le Caire confidentiel de Tarik Saleh

On ne le dira jamais assez, le cinéma permet non seulement de voyager immobile, bien calé dans son fauteuil, mais encore il permet de se faire en une heure trente ou deux heures une idée bien plus précise sur le pays ainsi visité que si l’on devait supporter les inconvénients d’un long séjour. Car pour ce qui est des voyages organisés, qui croirait encore qu’ils font connaître quoi que ce soit ?

Il se trouve justement que le signataire de ces lignes a eu l’occasion il y a quelques années de passer une quinzaine de jours au Caire, à l’invitation d’un ami alors en poste à l’Ambassade de France. Jamais je ne prétendrai à l’issu de cette période pourtant pas si brève connaître la ville dont je n’ai aperçu que les aspects  les plus superficiels, comme un arbre dont on ne voit que l’écorce, ignorant de la sève qui l’innerve autant que des parasites qui grouillent dessous. Des parasites, justement, il n’en manque pas en Egypte, comme le film nous le fait découvrir, gens plus ou moins haut placés qui sucent le sang du peuple sans la moindre vergogne.

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The square

Mercredi 15, Vendredi 17 novembre 2017 à 19h30 VO.

Date de sortie 18 octobre 2017 (2h 22min)
De Ruben Östlund
Avec Claes Bang, Elisabeth Moss, Dominic West
Genre Comédie dramatique
Nationalités suédois, allemand, danois, français

Synopsis :
Palme d’or au Festival de Cannes 2017

Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée « The Square », autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs : quand Christian se fait voler son téléphone portable, sa réaction ne l’honore guère… Au même moment, l’agence de communication du musée lance une campagne surprenante pour The Square : l’accueil est totalement inattendu et plonge Christian dans une crise existentielle.

La presse en parle :

Bande à part par Pierre Charpilloz
Une œuvre d’art. Un joyau de modernité.

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Se résigner, craindre, prévoir « Une vie violente » ?

2ème projection mardi 14 novembre 19h 30 à Madiana

— Par Dégé —

Aucun « effets spéciaux » ; une prise de vue banale « à la française », proche du cinéma vérité ; une prise de son pas terrible, voire inaudible comme trop souvent dans le cinéma français (hausser le volume sonore n’étant, hélas, pas la solution) ; des acteurs qui jouent avec un tel naturel qu’ils ont l’air d’être les témoins involontaires d’un film documentaire…Mais au final quelle violence !

Elle est partout. Non seulement envers les victimes comme celui qui meurt atrocement dès les premières minutes du film, mais envers les femmes, chaque femme, envers les jeunes, chaque jeune, envers les travailleurs, ce commerçant, cet ouvrier des champs…Chacun tour à tour pleure, rit jaune, tremble, vomit, fuit en vain…Pas une seule vie, toutes sont frappées. Une région française entière, un pays tout entier, la Corse.

L’origine de ce mal ?

Thierry de Peretti, le réalisateur, après « Les Apaches », semble concentrer son talent sur son île comme laboratoire d‘étude. Un regard amoureux mais sans complaisance : il n’est pas question de folklore corse.

De Peretti focalise dans « Une vie violente* » son attention sur un jeune étudiant réfugié à Paris pour échapper à son inévitable assassinat.

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A Cimambra

Jeudi 16 Novembre à 19h30

Date de sortie 20 septembre 2017 (1h 58min)
De Jonas Carpignano
Avec Pio Amato, Koudous Seihon, Damiano Amato plus
Genre Drame
Nationalités italien, américain, français, suédois, allemand, brésilien

Synopsis:
Pio a 14 ans et veut grandir vite. Comme son grand frère Cosimo, il boit, fume et apprend l’art des petites arnaques de la rue. Et le jour où Cosimo n’est plus en mesure de veiller sur la famille, Pio va devoir prendre sa place. Mais ce rôle trop lourd pour lui va vite le dépasser et le mettre face à un choix déchirant.

La presse en parle :

Les Fiches du Cinéma par Pierre-Simon Gutman
Portrait à la fois brut et d’une belle ambition romanesque, doublé d’une dimension de fable morale, “A Ciambra” est une franche réussite.

Cahiers du Cinéma par Vincent Malausa
Ce cinéma de pure incarnation, avançant cœur battant, nous permet d’échapper aux deux tendances – vitrines de nouveaux riches et tentation du radicalisme chic – qui ont dominé la production italienne depuis les années 2000.

Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy
Caméra à l’épaule, suivant cette boule de vie et de nerfs qu’est le jeune Pio Amato, le film de Jonas Carpignano, dans une ligne sociale qui fait penser aux frères Dardenne, fonctionne à l’énergie : on s’y laisse prendre.

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Le Caire Confidentiel

Lundi 13 Novembre à 19h30

Date de sortie 5 juillet 2017 (1h 51min)
De Tarik Saleh
Avec Fares Fares, Hania Amar, Mari Malek
Genres Policier, Thriller
Nationalités suédois, allemand, danois

Synopsis :
Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak.

La presse en parle :

Le Parisien par Renaud Baronian
Le spectateur passe par toutes les émotions, emporté comme les héros par le vent violent de l’histoire : ne ratez pas ce film immense !
La critique complète est disponible sur le site Le Parisien

Les Inrockuptibles par Serge Kaganski
L’essentiel, c’est le talent et l’inspiration de Tarik Saleh pour transcender ce matériau réaliste, renouveler ses codes, en s’échappant dès qu’il le peut des clous de l’enquête de son flic pour se laisser porter par les vents d’une balade cinématographique sensualiste et sensorielle.
La critique complète est disponible sur le site Les Inrockuptibles

aVoir-aLire.com

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« Une Vie Violente » de Thierry de Peretti

Mardi  14 Novembre 2017 à 19h30 en VO

Date de sortie 9 août 2017 (1h 53min)
De Thierry de Peretti
Avec Jean Michelangeli, Henry-Noël Tabary, Cédric Appietto
Genres Thriller, Drame
Nationalité français
Synopsis:
Malgré la menace de mort qui pèse sur sa tête, Stéphane décide de retourner en Corse pour assister à l’enterrement de Christophe, son ami d’enfance et compagnon de lutte, assassiné la veille. C’est l’occasion pour lui de se rappeler les évènements qui l’ont vu passer, petit bourgeois cultivé de Bastia, de la délinquance au radicalisme politique et du radicalisme politique à la clandestinité.

La presse en parle :

Télérama par Jacques Morice
Le film est ample car il englobe des choses éternelles. Tout un héritage de violence ancestrale et de vendetta, de codes d’honneur et de malédictions.
La critique complète est disponible sur le site Télérama

Critikat.com par Nicola Brarda
Le réalisateur s’écarte donc de la reconstitution historique pour donner lieu à une réévocation, plongeant tant le spectateur néophyte que celui mieux informé dans le climat d’une époque.
La critique complète est disponible sur le site Critikat.com

Culturebox – France Télévisions par Mehdi Weber
Saisissant et touchant, « Une vie violente » est avant tout un film sincère et humaniste, qui aborde sans concessions la spirale tragique de la radicalisation.

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