Catégorie : Arts de la scène

Au TNB, Stanislas Nordey dit « La Question», de Henri Alleg

Quand le théâtre vient nous rappeler un pan tragique de notre histoire 

— Par Janine Bailly —

Au Théâtre National de Bretagne, Stanislas Nordey s’est fait, pour quelques soirs et pour un public extrêmement attentif, le passeur du message délivré par Henri Alleg dans ce qui fut, à l’époque de sa parution, un brûlot éveilleur de conscience. 

Rappelons brièvement ici que, né à Londres de parents juifs polonais, Henri Alleg arrive en Algérie en 1939, milite au parti communiste, est nommé directeur du quotidien Alger Républicain. Son journal est interdit en 1955, mais lui continue à envoyer des articles à L’Humanité, une des raisons pour lesquelles il est arrêté en 1957 par les parachutistes de la dixième division, qui le séquestrent à El-Biar, l’un des centres de torture de l’armée française, dans la banlieue d’Alger. Sauvagement torturé, et ce pendant tout un mois, il sera ensuite transféré au « centre d’hébergement » de Lodi – plus justement nommé « camp d’internement » – puis déplacé à la prison civile d’Alger, où la torture cessera.

C’est de sa prison que Henri Alleg écrit La Question, témoignage de sa détention à El-Biar, rédigée sur des feuilles de papier-toilette confiées en secret à ses avocats.

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Anselm (Le Bruit du temps) un documentaire de Wim Wenders

Jeudi 18 avril – 14h Madiana : Séance unique!
Titre original Anselm – Das Rauschen der Zeit
En salle | 1h 34min | Documentaire

Synopsis
Une expérience cinématographique unique qui éclaire l’oeuvre d’un artiste et révèle son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Le passé et le present s’entrelacent pour brouiller la frontière entre film et peinture, permettant de s’immerger complétement dans le monde de l’un des plus grands artistes contemporains, Anselm Kiefer.

La presse en parle :
L’Obs par François Forestier
Le genre même du documentaire est réinventé. C’est un chef-d’œuvre.

Culturopoing.com par François Armand
A l’aide d’une 3D exceptionnelle, le spectateur découvre une œuvre pour laquelle les qualificatifs – monumentale, fascinante, majestueuse, dérangeante voir gênante – s’accumulent et ne suffisent pas à traduire le spectre des sensations ressenties.

Ecran Large par Antoine Desrues
Wim Wenders redonne ses lettres de noblesse à la 3D dans un documentaire qui creuse la matière artistique d’Anselm Kiefer. Foisonnant et passionnant.

Le Figaro par Valérie Duponchelle
Du premier plan, qui renvoie à Allemagne année zéro de Rossellini (1947), au rêve qui transforme Kiefer en drôle de funambule, tout Wenders est là.

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Concert-hommage aux femmes dans l’histoire et dans la création musicale

— Par Renel Exentus —

Le samedi 23 mars 2024, la Société de recherche et de diffusion de la musique haïtienne (SRDMH), en collaboration avec le Centre international de documentation et d’information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne (CIDIHCA), a organisé un concert qui marqua une fois de plus la scène musicale musicale montréalaise. Malgré le froid, le public était au rendez-vous à la Salle de concert du Conservatoire où l’événement a eu lieu. Loin d’être une simple activité récréative, le concert s’inscrivait dans le cadre de la Semaine d’action contre le racisme et pour l’égalité des chances (SACR).

Rappelant que cette 25e édition de la SACR se tient en territoire autochtone non cédé, les présentatrices ont souligné la principale thématique du concert : le rôle des femmes dans l’histoire et dans la création musicale. À cet effet, le programme regroupait d’illustres compositeurs et compositrices d’Haïti, d’Argentine et de France. Le récital débutait avec la pétillante pièce Nostalgia de la renommée chanteuse haïtienne Martha Jean-Claude1 adaptée pour flûte et piano par Victor Mirabal. Édith Bouyer et Julien Leblanc ont interprété la pièce avec une virtuosité qui captiva l’auditoire dès les premières notes2.

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Création et spectacle vivant sacrifiés

Les coupes budgétaires dans le domaine de la culture suscitent un tollé généralisé et soulèvent des préoccupations majeures quant à l’avenir de la scène culturelle française. Avec l’annonce récente des réductions budgétaires imposées par le gouvernement pour l’année 2024, de nombreuses institutions culturelles emblématiques se retrouvent dans une situation précaire, menaçant ainsi le tissu même de notre patrimoine artistique et culturel.

L’impact de ces coupes est loin d’être anodin. Des institutions prestigieuses telles que l’Opéra de Paris, la Comédie-Française et le Musée du Louvre, pour ne citer que quelques-unes, subissent des réductions financières drastiques. Les montants en jeu sont significatifs : 6 millions d’euros pour l’Opéra de Paris, 5 millions pour la Comédie-Française, et 3 millions pour le Louvre, entre autres. Ces réductions budgétaires, qui représentent une fraction des 10 milliards d’euros d’économies « immédiates » annoncées par Bercy, viennent alourdir le fardeau déjà pesant sur ces institutions.

Cette politique d’austérité budgétaire, initiée par le gouvernement, compromet gravement la capacité des institutions culturelles à mener à bien leurs missions. Les répercussions sont multiples et touchent tous les acteurs de la scène culturelle.

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Le Monde en face : Rwanda, vers l’apocalypse

Disponible jusqu’au 14 juillet sur France 5

Ce documentaire remonte aux fondements historiques et politiques d’une tragédie orchestrée et planifiée, celle du génocide des Tutsis de 1994. Il raconte comment une élite rwandaise a transformé le Rwanda en théâtre de l’horreur absolue.

Avec une perspective inédite, Rwanda, vers l’apocalypse expose le rôle controversé de la France, protectrice des architectes de cette catastrophe. À travers des témoignages inédits, notamment celui de Paul Kagame, actuel président du Rwanda et acteur clé de l’époque, ce film dévoile les prémices, les actes et les conséquences d’un génocide planifié.

Le 6 avril 1994, de retour d’une réunion en Tanzanie, peu avant 20h30, alors que le Falcon 50 offert par François Mitterrand, meilleur allié du régime, amorce sa descente, deux missiles percent l’obscurité. L’avion s’écrase dans les jardins de la résidence présidentielle.

Cet attentat donne aussitôt le signal. Le génocide de la minorité tutsi vient de commencer.

Un million de morts en trois mois.

On est loin, très loin, des massacres interethniques « à l’africaine » présentés par l’Élysée de l’époque pour minimiser l’étendue de l’horreur.

Ce génocide a été planifié pendant des années, sous les yeux de la France, sourde aux alertes.

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« Bolero », un film d’Anne Fontaine

Par Anne Fontaine, Claire Barré
Avec Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar
6 mars 2024 en salle | 2h 00min | Biopic
Synopsis:
En 1928, alors que Paris vit au rythme des années folles, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie – les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son oeuvre universelle, le Bolero.
La presse en parle :
Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Raphaël Personnaz, lui-même pianiste, fait jouer ses mains sur le clavier du biopic qui suit la ligne tout en nuances de l’ostinato mélancolique.

Femme Actuelle par La Rédaction
On tourne autour de son mystère, de sa distance, d’une opacité finement incarnée par Raphaël Personnaz.

Franceinfo Culture par Jacky Bornet
Une des réussites d’Anne Fontaine est d’avoir réalisé plus le « biopic » d’un morceau de musique qu’une biographie de son compositeur. La réalisatrice inscrit le « Boléro » dans une époque, à travers sa perception par Ravel.

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La martiniquaise Muriel Tramis reçoit le Pégase d’Honneur pour sa carrière de pionnière de l’industrie du jeu vidéo français

Muriel TRAMIS, décorée de la Légion d’honneur en 2018, reçoit une nouvelle distinction de l’industrie du Jeu Vidéo, le Pégase d’Honneur, et assure poursuivre dans sa lancée avec son nouveau jeu Remembrance.

Muriel Tramis est bien plus qu’une simple conceptrice de jeux vidéo. Née le 16 septembre 1958 en Martinique, elle a façonné l’industrie vidéoludique française de manière révolutionnaire, tant par ses créations novatrices que par son engagement pour la diversité et la transmission du savoir. À travers ses jeux emblématiques et son parcours atypique, elle incarne l’exemple d’une femme qui a su naviguer avec audace et succès dans un monde autrefois dominé par les hommes.

Les débuts d’une visionnaire

Issue d’un milieu scolaire marqué par son intérêt pour les sciences et la technique, Muriel Tramis se dirige naturellement vers des études d’ingénierie à l’Institut supérieur d’électronique de Paris (ISEP). Son parcours académique, qu’elle achève avec succès, lui offre une base solide dans le domaine de l’informatique, où elle excelle rapidement. Après un passage dans l’industrie de l’armement, où elle contribue à des projets de pointe, elle se tourne vers sa véritable passion : les jeux vidéo.

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Fòs a kaz la , La force de ma case au cœur de la cité

Scène d’Ivry : jeudi 4 avril 2024 à 14h30 et 20h ; vendredi 5 avril 2024 à 14h30
Cie Théâtre du Grabuge

«Tu peux enlever l’enfant du pays, mais tu ne peux pas enlever le pays de l’enfant», Proverbe indien

En mots slamés et contés, en musique et en images, ce spectacle raconte l’histoire de Myriam Baldus, de la case en tôle construite par son grand-père en Guadeloupe, au béton d’un HLM d’une cité de l’hexagone.

En écho, des témoignages vidéo, des histoires d’exodes, de débrouillardises, de luttes et de solidarités sociales.

Aux rythmes du gwo ka et de la musique hip hop caraïbéenne, cette création invente un territoire poétique entre tradition et modernité pour dire la dignité des hommes et des femmes de la terre et des déracinés.

Installée à Lyon, la compagnie du Théâtre du Grabuge réunit des artistes pluridisciplinaires d’horizons pluriels, engagé.e.s dans la rencontre des arts, des langues et des cultures. Pour cette création documentaire, la metteuse en scène Géraldine Bénichou et la slameuse Myriam Baldus se sont associées à des artistes guadeloupéens pour mettre en parole, en musique et en image, une histoire à la fois intime et collective qui s’écrit entre la Guadeloupe et l’Hexagone.

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Le Biguine Jazz a 20 ans!

Concert anniversaire le 7 avril 2024 à Tropiques Atrium

Tropiques Atrium et Tanboojazz Prod célèbrent les 20 ans du Biguine Jazz le 7 avril 2024 à Tropiques Atrium scène nationale

Le 7 avril 2024 marque un moment historique pour le paysage culturel caribéen alors que Tropiques Atrium, scène nationale, et Tanboojazz Prod se réunissent pour célébrer le 20e anniversaire du Biguine Jazz Festival, le premier festival mondial de jazz Afro-caribéen.

Depuis ses modestes débuts à l’habitation Fond Saint-Jacques à Ste Marie en août 2002, le Biguine Jazz Festival a continué d’élever la voix de la musique Afro-caribéenne, représentant une épopée artistique et culturelle inégalée. Pour marquer cet événement emblématique, le fabuleux All Stars du jazz caribéen, le Big In Jazz Collective, prendra la scène dans une performance mémorable qui promet d’enflammer les cœurs et les esprits.

En première partie de soirée, le Biguine Jazz Festival mettra en lumière deux grands espoirs de la musique martiniquaise : la brillante chanteuse Kelia Paulin et le jeune et fougueux multi-instrumentiste Neewed, également connu sous le nom d’Edween Muday. Leurs talents prometteurs ajouteront une dimension captivante à cette soirée exceptionnelle.

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Un Lévé-fésé au marché du Lamentin

— Par Patrick Chamoiseau —
Soirée samedi Gloria.
Appel du tambour.
Marché du Lamentin.

Danmyé.

Le Major en tricot vert répond à la ronde de défi du premier. Il effectue alors sa « montée au tambour » et il salue le tanbouyé. Moment important, car si le tanbouyé se met à soutenir l’un des deux, l’autre est perdu.

Le la-ronde peut alors commencer.

Chaque geste est un coup potentiel. Chaque mouvement est une menace cachée. Les piétinements invoquent des forces telluriques. Les bras appellent la légèreté du vent et la science de l’oiseau. Les balancements du torse et les arrêts subits bandent petit à petit la force du taureau.

Les deux danses fonctionnent comme des armures et comme des têtes chercheuses. Elles testent les défenses de l’adversaire, guettent une ouverture, cherchent à la provoquer. Les corps sont offerts à la grâce selon des lois précises. La plus belle danse peut déclencher une préférence du tanbouyé. Ce qui (Jésus-Marie !) serait terrible pour celle qui se verrait abandonnée.

On s’aplatit de tout son poids pour ne pas être soulevé. Il faut devenir aussi lourd que l’usine du Robert.

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« L’histoire oubliée des femmes au foyer » : Un plongeon émotionnel dans le quotidien féminin à travers les images amateurs

Samedi 30 mars à 21h sur LCP

— Par Hélène Lemoine —

Dans le documentaire captivant « L’histoire oubliée des femmes au foyer », la réalisatrice Michèle Dominici nous entraîne dans un voyage intime à travers les images amateurs, révélant ainsi les coulisses souvent ignorées de l’histoire des femmes au foyer. Sans même le savoir, ces images du quotidien familial se transforment en témoignages puissants d’une époque révolue.

Le film démarre avec une découverte personnelle de Michèle Dominici : des bobines de films appartenant à son père, contenant notamment des images du mariage de ses parents. Cette trouvaille inattendue devient le point de départ d’une exploration fascinante du rôle des femmes au foyer à travers le prisme des images familiales.

Ce projet n’est pas seulement une plongée dans le passé, mais une quête profonde pour redonner une voix et une visibilité à ces femmes souvent reléguées dans l’ombre de l’histoire. Michèle Dominici, féministe convaincue, souhaite renverser le récit traditionnel de l’histoire, souvent dominé par les grandes figures masculines et les événements politiques, pour révéler la réalité vécue par la majorité des femmes.

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« Bison : une histoire de l’Amérique » : un documentaire inédit de Ken Burns !

Samedi 30 mars 20h50 sur Arte, disponible sur le site.

Bison : une histoire de l’Amérique (1/2)
Mémoire de sang
Comment le bison, principale ressource des Amérindiens, fut exterminé au XIXe siècle puis sauvé de l’extinction au XXe. Cette nouvelle fresque historique de Ken Burns (« Vietnam ») retrace en filigrane la dépossession des peuples autochtones.

« Un vent froid a soufflé à travers la prairie quand le dernier bison est tombé, un vent de mort pour mon peuple », avait résumé dans les années 1880 Sitting Bull, grand chef des Lakota Hunkpapa et vainqueur du général Custer. Au début du XIXe siècle, la population de bisons dans les grandes plaines des États-Unis était estimée entre 30 et 50 millions de têtes. Mais il aura fallu moins d’un siècle pour que l’animal, essentiel depuis dix mille ans pour les peuples autochtones évoluant sur ces territoires (Kiowa, Comanches et Cheyennes au sud, Lakota, Salish, Kootenays, Mandan, Hidatsa et Blackfeet au nord), soit sur le point de s’éteindre. Chassé de son territoire par la conquête de l’Ouest, massacré pour fournir viande et fourrure, décimé par les maladies du bétail domestique et une série de sécheresses, il devient après l’arrivée du chemin de fer, dans les années 1870, une proie traquée pour son cuir très résistant, employé désormais pour la fabrication des courroies de machines industrielles.

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Passionné de théâtre ?

Concours d’entrée à la Classe Préparatoire Intégrée (CPI) – 13 avril 2024

Le samedi 13 avril prochain aura lieu, au Centre Culturel de Sonis, le concours d’entrée de la classe préparatoire intégrée (CPI) de l’Ecole Supérieure de Théâtre de l’Union (ESTU) dédiée aux Outre-mer.
­Concours d’entrée à la Classe Préparatoire Intégrée (CPI) – 13 avril 2024

La CPI de l’ESTU est une formation visant à préparer les jeunes ultramarins aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art dramatique. Elle a déjà permis à 15 élèves ultramarins d’accéder à 6 écoles supérieures d’art dramatique.

C’est une très belle opportunité pour la jeunesse guadeloupéenne.

Infos pratiques concours
Date : samedi 13 avril 2024 (horaire précisé dans la convocation).
Lieu : Centre culturel Sonis, Rond-point d’Ignace, 97139 Les Abymes.
Public cible : Jeunes entre 18 et 23 ans. Titulaire du bac ou futur.e bachelier.e.
Uniquement sur inscription (date limite d’inscription : 10 avril 2024)

Infos / lien d’inscription au concours (nouvelle fenêtre) :
>> INSCRIPTION AU CONCOURS D’ADMISSION <<
­Stage gratuit de théâtre – 8-12 avril 2024
Aurélie Van Den Daele, metteuse en scène, directrice du Théâtre de l’Union – Centre Dramatique National du Limousin et de l’École Supérieure de Théâtre de l’Union, animera un stage gratuit en amont du concours.

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Au TNB, Le Ciel de Nantes et Skinless

– par Janine Bailly –

Deux propositions théâtrales, opposées et complémentaires

Une des grandes qualités de la programmation proposée par Arthur Nauzyciel au TNB, c’est sa belle diversité, qui en cette tempétueuse fin d’hiver, nous emmène aux deux extrémités du spectre théâtral. Puisqu’aussi bien il existe au théâtre diverses façons de nous parler du monde, de son évolution, des autres et de nous-mêmes, qui nous tenons debout au coeur du maelström…

Le Ciel de Nantes, de Christophe Honoré : parler de sa famille

Le dramaturge peut, regardant comme l’on dit d’ordinaire la vie par le petit bout de la lorgnette, observer avec la curiosité de l’entomologiste les destins et tribulations  d’une famille plus ou moins dysfonctionnelle, et ce faisant conduire le spectateur à se retrouver, à retrouver quelqu’un des siens incarné en l’un ou l’autre des personnages présents sur scène. Il en est ainsi du dernier opus proposé par  Christophe Honoré, qui fait par sa création, Le Ciel de Nantes, la chronique des siens, mais témoigne aussi d’une grande habilité à effacer les frontières. Estompant les limites entre fiction et réalité, il conte les aventures d’un jeune réalisateur, réincarnation de lui-même, et qui voudrait, sans vraiment ni jamais y parvenir, faire le “film-mémoire” de sa propre tribu.

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Aide à la création et à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles

Aide à la création et à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles
La CTM informe les candidats au fonds territorial d’aide à la création et à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles, que la date limite de dépôt de leurs dossiers est fixée au :

– lundi 8 avril 2024 pour la 1ère session
– lundi 9 septembre 2024 pour la 2ème session Pour rappel, le fonds territorial d’aide à la création et à la production est consacré à l’aide à l’écriture, au développement, à la production et l’attribution de bourses de résidence. Ce fonds s’inscrit dans le cadre d’une convention entre le Centre national du cinéma et de l’image animée, l’État et la CTM. Les projets candidats à l’obtention d’une aide au titre de ce fonds sont soumis à un comité de lecture qui a pour mission d’examiner et d’émettre un avis sur les projets. Pour la 1ère session, le comité de lecture se réunira les jeudi 6 et vendredi 7 juin 2024. Le règlement, la liste des pièces constitutives des dossiers et la fiche technique sont disponibles sur demande à l’adresse mail : comitecinema.ctm@collectivitedemartinique.mq

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Jean-Sébastien Bach : Passion selon saint Jean

Vendredi 29 mars 23h55 sur Arte
Église Saint-Thomas de Leipzig
La « Passion selon saint Jean » de Jean-Sébastien Bach, interprétée à Leipzig par les jeunes garçons du Choeur de l’église Saint-Thomas, que le compositeur dirigea pendant vingt-sept ans.
Composée voilà trois cents ans, la Passion selon saint Jean de Jean-Sébastien Bach est créée le Vendredi saint de l’année 1724 à Leipzig, ville où le compositeur était cantor (chef de chœur et directeur musical) des églises Saint-Nicolas et Saint-Thomas. L’oratorio relate les dernières heures du Christ – son arrestation, son jugement, sa crucifixion et sa mise au tombeau – d’après la traduction allemande de la Bible réalisée par Martin Luther. Beaucoup plus théâtrale que la Passion selon saint Matthieu, présentée trois ans plus tard, cette œuvre colossale qui pourrait être qualifiée d’opéra sacré va presque à l’encontre du contrat signé par Bach lors de sa nomination un an plus tôt, son engagement le contraignant à écrire uniquement de la musique « de nature qu’elle ne paraisse pas sortir d’un théâtre, mais plutôt qu’elle incite les auditeurs à la piété ». Le Chœur de garçons de l’église Saint-Thomas et son dix-huitième cantor depuis Bach, Andreas Reize, s’associent au prestigieux Orchestre du Gewandhaus de Leipzig et à une distribution de haut vol pour exprimer toute la puissance dramatique de ce chef-d’œuvre.

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« Rencontre de Cléopâtre et de la reine de Saba » texte Bernard Da Costa, m.e.s. Lila Moreigne

Samedi 30 mars à 19h  au Téyat Otonom Mawon ( FdF)
Par la Makeda Company, m.e.s. Lila Moreigne, avec Soria Belghorze et Virginie Déridet, Son et lumière de Pierre-Yves Léglise

À propos
Les retrouvailles d’une actrice de boulevard et d’une actrice d’avant-garde. Quand Suzy vient retrouver sa « meilleure » amie Simone, dans le théâtre où elle vient juste de terminer de jouer une pièce très engagée devant à peine quelques spectateurs, le piège est déjà en train de s’enclencher.
Entre réminiscences, vacheries, confessions, elles se promènent dans la nuit. De la loge de Simone à un restaurant prétendument grec ou turc, pour finir dans le luxueux appartement de Suzy (en fait celui de son amant Vattier, le grand directeur de théâtre à succès, qui a décidé de se débarrasser d’elle) où enfin, les masques seront arrachés. Et la tragédie éclatera. Pas du tout celle que l’on avait pu supposer.
On assiste sous la plume de Bernard Da Costa à un duel féminin dévastateur entre deux comédiennes au crépuscule de leur carrière, deux vies qui ont pris des chemins opposés et que tout fait à nouveau converger vers un final grandiose et meurtrier.

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« Black Tea », un film d’ Abderrahmane Sissako

Dernières séances en VOstFR du 29 mars au 2 avril à Madiana

 ⭐  ⭐  ⭐  Par Abderrahmane Sissako, Kessen Tall
Avec Nina Melo, Han Chang, Wu Ke-Xi
28 février 2024 en salle | 1h 49min | Drame, Romance
Synopsis :
Aya, une jeune femme ivoirienne d’une trentaine d’années, dit non le jour de son mariage, à la stupeur générale. Émigrée en Chine, elle travaille dans une boutique d’export de thé avec Cai, un Chinois de 45 ans. Aya et Cai tombent amoureux mais leur histoire survivra-t-elle aux tumultes de leurs passés et aux préjugés

La presse en parle :
Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Le Mauritanien Abderrahmane Sissako tourne avec une grâce infinie autour de l’histoire d’amour enchanteresse d’Aya, une Ivoirienne éprise de l’art subtil du thé.

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Rituel de métamorphose : L’empowerment intime d’Ampāwa !

La pièce de théâtre « Ampāwa ! » de Daniely Francisque, présentée lors de la 77e édition du Festival d’Avignon, et jouée ce mardi 26 mars sur le Campus De Schœlcher se révèle être une expérience artistique immersive et profondément personnelle. À travers une fusion de créole et de français, Daniely Francisque offre un monologue auto-fictionnel accompagné de la composition musicale de Mawongany, créant ainsi une performance à la fois audacieuse et introspective.

Dans ce texte-performance, Francisque explore les méandres de son identité, plongeant dans les eaux tumultueuses de son passé pour éclairer le chemin vers son avenir. Elle incarne une femme en quête de métamorphose, prête à déchirer les couches de son être pour révéler sa véritable essence. Cette exploration de soi se déroule sur scène, entre le français et le créole, reflétant la richesse de la francophonie et célébrant la diversité culturelle.

L’histoire racontée sur scène est celle d’une lutte intérieure, d’un rituel de libération où les mots deviennent des armes contre les démons du passé. Francisque évoque des thèmes universels tels que l’empowerment personnel, la résilience et la quête de sens, invitant le public à se connecter à sa propre histoire et à entreprendre son propre voyage intérieur.

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Festival Nouveaux Regards de Guadeloupe : le palmarès 2024

C’est dans une salle comble et dans une ambiance conviviale et détendue que le palmarès 2024 du Festival Nouveaux Regards de Guadeloupe a été annoncé par nos différents jurys hier soir:
-Jury du long-Métrage
-Jury « Jeunes Regard »
-Jury du ‘Public’
-Jury du Court-Métrage
-Jury du Documentaire.

Le festival a donc été encore une fois l’occasion de découvrir une sélection unique de films venant du monde et plus précisément de notre région Caraïbe pour laquelle la compétition du Festival Nouveaux Regards est exclusivement réservée!
25 films ont été sélectionnés en compétition et proviennent de 10 régions caribéennes: Guadeloupe, Martinique, Jamaïque, Curaçao, Haïti, Suriname, Aruba, Guyane Française, République Dominicaine, Cuba.

Voici les œuvres cinématographiques lauréates de cette année, à noter le film « Mant Jé Tonbé Sé Vi »de Wally Fall primé cette année dans la catégorie documentaire (Prix Poté Ganm)

CATÉGORIE LONG-MÉTRAGE

JURY LONG-METRAGE
*Mention spéciale « interprétation » pour le rôle de Christopher Bordelais
dans « APPRENDS LUI À PÊCHER», de Mathew Bazile et Christopher Bordelais, Guadeloupe
BA: https://youtu.be/apprendsluiapecher

*PRIX DU MEILLEUR LONG-MÉTRAGE
« BOCA-CHICA », de Gabriela A.Moses,

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Orquesta Aragón : Une légende de la musique cubaine

En concert le 23 mars à 19h30 à Tropiques-Atrium

— Par Hélène Lemoine —

L’histoire captivante de l’Orquesta Aragón est un voyage à travers les époques et les continents, tissé de musique, d’innovation et de dévouement à l’art. Fondé en 1939 à Cienfuegos par le contrebassiste Orestes Aragón Cantero, l’orchestre cubain a rapidement acquis une renommée nationale et internationale, devenant une véritable icône de la musique traditionnelle cubaine.

Au commencement, l’ensemble se nommait Ritmica del 39, puis Ritmica Aragón avant d’adopter son nom définitif, Orquesta Aragón. Sous la direction de Rafael Lay à partir de 1948, l’orchestre a suivi une trajectoire musicale ascendante, s’adaptant aux évolutions de la scène musicale cubaine. Des tubes comme « El Bodeguero » et « Los Marcianos » ont propulsé l’Orquesta Aragón au-devant de la scène nationale cubaine, et au-delà.

Les années 1950 ont marqué un tournant majeur avec l’avènement du cha-cha-cha, soutenu par des innovations musicales telles que l’introduction des congas et la collaboration avec Enrique Jorrín, inventeur du cha-cha-cha. L’orchestre a ainsi élargi son répertoire et conquis de nouveaux publics à travers le monde.

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La salle mobile de Tropiques-Atrium s’appelle désormais « Salle Josy Michalon »

— Communiqué de presse —
Fort-de-France, le 22 mars 2023
Le Conseil d’administration et la direction de Tropiques Atrium ont souhaité saluer le parcours et l’apport d’une grande figure martiniquaise de la danse : Madame Josy Michalon.

Danseuse, chorégraphe, formatrice et chercheuse, Madame Josy Michalon a formé des générations de danseurs tout en effectuant de nombreuses recherches consacrées aux danses africaines et afro-descendantes, tant du point de vue artistique, qu’anthropologique.

Aussi, par un vote unanime lors de sa séance du mercredi 6 mars 2024, le conseil d’administration a décidé de dénommer la salle mobile de Tropiques atrium : « Salle Josy Michalon ».

Josy Michalon

Chorégraphe, membre du CID (Centre International de la Danse de l’Unesco), chercheur en ethnochoréologie, danseuse, pédagogue possédant une solide formation, Josy Michalon est une figure historique des danses de Martinique.

En 1978, Aimé Césaire, lui confie la direction de l’Atelier Traditions Populaires du SERMAC (Service Municipal d’Action Culturelle de la Ville), qu’elle dirigera pendant 35 ans avec rigueur formant des générations de danseurs.

Josy Michalon incite l’Éducation nationale et les associations à favoriser la formation. Elle mène en milieu scolaire des expériences qui développent l’intérêt des enseignants pour l’action culturelle et permettent d’intégrer l’enseignement du Bèlè dans le programme scolaire.

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Germaine Acogny qui « décolonise sa propre histoire »

— Par Selim Lander —

Les festivals ont cela de bien qu’ils obligent à découvrir des spectacles expérimentaux. Soit ici la combinaison d’une danseuse-chorégraphe française et dakaroise, Germaine Acogny et d’un comédien-metteur en scène franco-allemand, Mikaël Serre. La première danse et le second est crédité de la mise en scène. Il faut également compter – outre l’équipe habituelle du musicien, du scénographe, de l’ingénieur lumière, etc – avec un vidéaste, Sébastien Dupouey, car la vidéo jouera un rôle important dans ce spectacle, à la fois comme illustration d’un discours et comme substitut de la danseuse dans les moments où elle cesse de bouger. Car celle-ci, à 79 ans, a bien besoin de pauses, même si sa danse relève plutôt de l’expression corporelle et n’exige donc pas d’efforts physiques démesurés.

Ce spectacle que l’on hésite à classer dans la catégorie des pièces chorégraphiques s’intitule À un endroit du début, sans doute pour signaler qu’il y sera beaucoup question des origines. Il commence en effet par un hommage au père, une sorte d’hommage car ce dernier était fonctionnaire colonial et il lui est reproché, par exemple, d’avoir abandonné l’animisme pour la foi chrétienne.

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« À un endroit du début » : Un voyage intime à travers les racines et les révolutions

Vendredi 22 mars à 19h30 à Tropiques-Atrium

— Par Hélène Lemoine —

Dans le spectacle captivant « À un endroit du début », Germaine Acogny, pionnière de la danse africaine contemporaine, invite le public à un voyage profondément personnel à travers ses racines, ses révolutions et ses identités plurielles. Accompagnée par le metteur en scène talentueux Mikaël Serre, Acogny transcende les frontières de la danse, du théâtre et du cinéma pour révéler une histoire aussi captivante que révélatrice.

Dès les premières lignes, le spectateur est plongé dans l’univers complexe et envoûtant de Germaine Acogny. Fille d’un fonctionnaire colonial et petite-fille d’une prêtresse Yoruba, elle explore les intersections de sa propre histoire avec celle de l’Afrique tout entière. À travers une chorégraphie émouvante, des récits intimes et des projections visuelles, Acogny dessine le portrait d’une femme en quête de ses origines, de sa voix et de son héritage.

Le spectacle est un manifeste vibrant pour le respect des traditions africaines et la beauté intemporelle de ses rituels. Acogny et Serre défient les conventions et réinventent le récit autobiographique en fusionnant les influences occidentales et africaines.

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« MamiSargassa 3.0 » : Annabel Guérédrat, femme-sargasse

— par Selim Lander —

Annabel Guérédrat est une performeuse talentueuse. Elle l’a prouvé dans des pièces comme I’m a bruja (« Je suis une sorcière ») qui nous avaient marqué. Elle revient avec une nouvelle pièce inspirée par les sargasses, ces algues nauséabondes qui envahissent régulièrement la Martinique. Le programme – qu’elle dira à un moment de la pièce, alors qu’elle est couchée sur le plateau, prenant une pause bien méritée après la séquence de danse qui a précédé – est alléchant dans sa perspective afrofuturiste, décidément à la mode après Tropique du Képone vu la semaine dernière :

« Après des siècles de colonisation, de contamination, d’occupation et de tourisme, aucun humain, aucun animal, aucune plante n’a survécu. Seules les sargasses sont restées.

Mami Sargassa, une nouvelle entité génétiquement modifiée, a éclos. Pour rester vivante, elle s’enterre elle-même dans de la sargasse fraîche. Cet acte de sorcellerie lui permet de renaître, de se réhumaniser, d’enfanter de nouveaux êtres hybrides ».

Au début de la pièce, une vidéo montre Annabel Guérédrat, nue, au milieu des sargasses dans lesquelles elle se roule, s’enroule, parfois nageant, parfois bousculée par les vagues.

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