— Par Selim Lander —
Ouverture de la saison cinéma 2018-2019 de Tropiques-Atrium avec Jafar Panahi, cinéaste maudit par le régime iranien qui le condamne à faire des films avec des bouts de ficelle, ce qu’il compense par son inventivité, son sens de la construction cinématographique. Pour Trois visages il a disposé néanmoins d’un peu plus de moyens que pour Taxi Téhéran que l’on avait déjà pu voir – et apprécier – toujours grâce à Tropiques-Atrium et à son « monsieur cinéma », Steve Zebina.
Trois visages a reçu le prix du scénario au dernier festival de Cannes. De fait, pendant presque tout le film (la fin s’avérant un peu décevante), on est subjugué par la manière dont Panahi instille le douce dans l’esprit du spectateur. Tout commence avec la vidéo de Marziyeh, une jeune fille qui a filmé son suicide sur son téléphone. Son film est destiné à Behnaz Jafari, une star de la télévision iranienne accusée par Marziyeh de ne pas avoir répondu à ses appels à l’aide, car sa famille paysanne s’oppose à sa vocation de comédienne.



— Par Térez Térry —
C’est Remi de Vos l’auteur de la pièce « Trois ruptures » qui le dit : « La part de l’humour dans mes pièces est parfois mal comprise.» Assertion vérifiée au T.A.C. ce 13 octobre 2018 lors de la dernière représentation à Fort-de-France de la mise en scène réalisée par Othello Vilgard, Peut-être l’auteur devrait-il avoir toujours en tête l’aphorisme que Guy Desproges qui face à l’inévitable question Peut-on rire de tout ? répondait : « Oui, mais pas avec n’importe qui. Mieux vaut rire d’Auschwitz avec un Juif que jouer au Scrabble avec Klaus Barbie. ». La pièce évoque, comme souvent chez l’auteur la violence conjugale qu’il conçoit comme un reflet de la violence sociale. On peut soutenir la thèse inverse. La violence sociale s’enracine dans une violence conjugale, hétérosexuelle dans son immense majorité. Les rapports de domination hommes/femmes sont prototypiques des rapports de pouvoirs qui structurent l’édifice social.
Cette nuit-là, devant le parvis de la cathédrale de Limoges, le public festivalier a participé à un événement à la fois insolite et époustouflant. Au son du battement des tambours accompagné de musique de l’église chrétienne, deux figures masquées sorties de l’ombre nous invitent à les suivre vers le Jardin de l’ Évêché…
« Roméo et Juliette » entre obscurantisme et lutte pour la survie.
Un atelier de critique dramatique, sous la direction de Jean-Pierre Han, est organisé ces jours-ci par Tropiques -Atrium. En juin 2006 R. Sabra publiait un article autour de ce thème dans « Le Naïf. En voici le début.
Après l’Afrique dans « Kirikou et la sorcière », et l’Orient dans « Azur et Asmar », le cinéaste Michel Ocelot enlumine le Paris de la Belle Époque. « Dilili à Paris », son nouveau film d’animation sort ce mercredi 10 octobre sur les écrans français. Une fable qui mêle enquête policière, célébrités du début du XXe siècle et convictions féministes…

Comme chaque année, la saison du Théâtre de Fort de France s’annonce comme une promesse un moment suspendu où l’on attend des artistes que nous connaissons et que l’on admire. Dans un monde pétri d’accélérations et de surenchères, il est bon de rythmer l’année par des rendez-vous artistiques d’une grande qualité.
Suzanne Césaire,Fontaine Solaire
Après 15 ans passés à Cuba, Manuel revient chez lui et trouve Fond-Rouge saccagé par la misère et la sècheresse mais surtout par ce nouvel ennemi qui se dressait devant le village : la haine et son ruminement amer du passé sanglant, son intransigeance fratricide. Ce conflit opposant les membres de sa famille et celle d’Anaïse dont il est amoureux.
Compagnie Solaris
Selon une tradition bien établie, et fort courue, la saison culturelle de la bibliothèque universitaire du campus de Schoelcher s’ouvrira au rythme du son et de la parole contée avec la 12ème édition du Festival Contes et Musique dans la cité, organisé par l’Association Martinique Images en collaboration avec tous les lieux accueillant la programmation.

— Par Priscille Lafitte —
L’impromptu est un genre théâtral qui se doit d’être spontané et éphémère. L’impromptu est aussi quelque chose que l’on fait « sur le champ, sans préméditation ». Est-ce le hasard seul qui a voulu que se nomment « Impromptus » les manifestations courtes offertes à treize heures, au jour le jour, dont on ne connaît pas par avance le programme et qui se donnent sur le podium à l’ombre des arbres, ou dans la petite salle nommée Salle Camille (en souvenir de l’épouse de Maurice Pottecher créateur du lieu) ? Ou faut-il y voir une connivence avec la troupe de Gwenaël Morin venue de Lyon nous donner Les Molière de Vitez ? On sait aussi de Molière L’impromptu de Versailles, petite comédie qu’il écrivit à la demande pressante du roi, Molière qui dans Les Précieuses Ridicules fait dire à Cathos que « L’impromptu est justement la pierre de touche de l’esprit ». Des Impromptus proposés au début de ce mois d’août, je n’ai pu voir hélas qu’un seul film et assister à une seule rencontre.
Wajdi Mouawad, artiste libano-canadien aujourd’hui à la tête du Théâtre de la Colline à Paris, a donné à voir dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, en 2009 au Festival d’Avignon, les trois premières pièces de sa tétralogie :
Bussang : un bourg paisible ancré tout au bout de la vallée de la Moselle, au cœur du Massif Vosgien. Bussang qui, comme la Belle au Bois Dormant, sommeille mais tout soudain se réveille quand revient avec l’été son beau Prince, charmant et fidèle, le Théâtre.