Catégorie : Arts de la scène

Green Book : Sur les routes du sud

Dimanche 3 février 2019 à 19h. Madiana V.O. (en principe)

de Peter Farrelly
Avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini
Genres Drame, Biopic
Nationalité américain

Synopsis :
En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité.
Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune.

La presse en parle :

Closer par La Rédaction
Une ode à la tolérance, admirablement portée par le tandem formé par Mortensen et Ali.

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Michel Herland dans « Le Déparleur »

Le 2 février à 19 h au CDST, Saint-Pierre

— par Janine Bailly —

Ou comment dire le tragique au quotidien

Il vient en silence s’allonger, ou mieux dit se recroqueviller sur un banc de bois brut, dos au public, et le spectacle commence. Par un chant enregistré, qui parle de nantis et de pauvres, de riches et de démunis, un peu à la façon, dans l’air et les paroles, de ce qui fut « Le Chant des Canuts ». Au refrain qui clamait « C’est nous les Canuts, nous sommes tout nus », fait écho le « C’est nous les clochards, c’est vous les jobards ».

Le ton est donné, il planera sur la salle le fantôme d’Aristide Bruant. Mais  plus encore celui de Jehan Rictus, dans « Les Soliloques du Pauvre ». Car du banc se lève, pour tenir la scène, le seul Déparleur, qui pendant plus d’une heure dira sa vie vécue sous le signe des déboires et du boire, de la déveine familiale et des amours malheureuses ; dira aussi le monde comme il ne va pas, comme il s’embourbe et déraille ; dira la vie et la mort, celle-ci ouvrant et fermant le discours : la première apostrophe — en direction des passants de la rue, en direction des spectateurs de la salle — n’affirme-t-elle pas « Y a des jours où je voudrais être déjà dans le trou » ?

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Frédéric B.Briet en concert à Fort-de-France

Gratuit : samedi 2 février à 19h-à l’Atrium — La Terrasse.

La scène nationale propose une masterclass autour du concert de Frédéric B.Briet intitulé «A silent way». Le contrebassiste est connu pour avoir travaillé la relation musique-danse…Gratuit/Concert public : samedi 2 février à 19h-à l’Atrium — La Terrasse.
Stage 4 au 8 février: «De l’idée au corps, à la musique» Tarif: 30 euros pour 35 heures Contact: 0596.70.79.29

Vers 1980 il débute sa carrière de musicien dans le Quartet Spiral de Simon Goubert, puis dans Magma-Offering et Alien Quartet/Trio de Christian Vander. Jusqu’en 1990 il jouera dans de nombreuses formations en tant que sideman, avec des musiciens tels que : Emmanuel Bex, Georges Brown, Steve Grossman, Michel Graillier, Alain Jean Marie, Siegfried Kessler, Aldo Romano, Alvim Queen, Kenny Wheeler, …

Vers 1990, il rencontre Benoit Delbecq, Guillaume Orti, Olivier Sens, Geoffroy Demasure, Hubert Dupont, Gilles Coronado puis Steve Argüelles et Stéphane Payen, ces rencontres seront à l’origine de la création du Collectif Hask, elles détermineront nombre de ses collaborations et de ses projets, jusqu’à aujourd’hui.

En 2000, il s’installe à Brest pour construire le département Jazz et musiques improvisées du Conservatoire.

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Coup de gueule : les cinémas Madiana et la VO

— Par Selim Lander et Roland Sabra —
Comment dire l’exaspération des cinéphiles martiniquais face à la légèreté des gestionnaires de Madiana dès qu’il s’agit de la VO ? Grâce à Steve Zebina qui a organisé des projections de films en VO pour Tropiques Atrium dans leurs salles, ces gens ont compris qu’il y avait des amateurs pour de tels films, donc de l’argent à gagner. Mais il faut croire qu’ils détestent la VO au fond d’eux-mêmes puisque les incidents se multiplient. Combien de films programmés ne sont finalement pas passés au cours de ces deux dernières années ? On aimerait pouvoir en faire le compte ! Nous pardonnera-t-on si nous avouons avoir eu mieux à faire que dresser ce genre de liste ? C’est dommage, malgré tout, car il serait bon de mettre sous le nez des gestionnaires de ce cinéma la liste exhaustive de leurs manquements.
Ce n’est pas anodin de déplacer pour rien des amateurs qui viennent spécialement, parfois de fort loin (certes rien n’est kilométriquement très éloigné en Martinique, mais l’on sait combien le moindre déplacement peut être chronophage !).

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« Bon anniversaire Marta » : et de quatre.

— Par Selim Lander —

Comment caractériser les quatre pièces présentant directement la condition féminine – dont trois écrites par des hommes, et ces trois-là les plus pessimistes des trois ? la femme en pays dominé peut-être. Toujours est-il que cette programmation en dit long sur l’état de notre société. Car les spectateurs, et les spectatrices en premier, loin de se plaindre de l’omniprésence du thème, se sont montrés passionnément intéressés lors du « bord de scène » de la dernière soirée consacrée à Bon anniversaire Marta de José Jernidier. Comme si la peinture la plus cruelle de l’aliénation féminine répondait à une aspiration profonde des gens de ce pays. Catharsis, exorcisme ? On ne sait, en tout cas la conviction fut exprimée à plusieurs reprises que ce genre de pièce était absolument nécessaire pour faire évoluer la situation des femmes antillaises (A Parté, Bon anniversaire Marta), caribéennes (Moi, fardeau inhérent), africaines (Dernier rivage), les libérer de l’emprise ravageuse des mâles.

Femme à la fois victime et coupable. Victime du mari brutal et volage ; coupable comme mère car en élevant son fils dans sa dévotion et le mépris des autres femmes, elle le pousse inconsciemment à devenir lui-même brutal et volage.

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« La mule » de & avec Clint Eastwood

Jeudi 31 janvier 2019 à 19h 30 Madiana en V.O.

De Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne
Genres Drame, Biopic
Nationalité Américain
Synopsis :
À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d’être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.
Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un « supérieur » chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à lui : l’agent de la DEA Colin Bates est plus qu’intrigué par cette nouvelle « mule ».
Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre…

La presse en parle :

Ecran Large par Simon Riaux
Testament, confession, introspection tout autant que doigt d’honneur hilare à aux sectaires de tous poils, cette « Mule » est chargée à bloc.

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« Joséphine Baker, première icône noire », de Ilana Navaro

— par Siegfried Forster —
Fipadoc: Joséphine Baker, la banane de la première icône noire

« Joséphine Baker, première icône noire », documentaire d’Ilana Navaro, en compétition au Festival international du documentaire Fipadoc, à Biarritz, France. Fipadoc 2019

« J’ai deux amours… » De Joséphine Baker, on a surtout retenu les images de sa danse de bananes et sa famille arc-en-ciel. Et pourtant, derrière sa frivolité insensée se cachait une enfance très difficile, marquée par le racisme et la ségrégation qu’elle a combattu toute sa vie. Une lutte aujourd’hui presque oubliée. D’où l’urgence du film réalisé par Ilana Navaro, « Joséphine Baker, première icône noire ». Un documentaire passionnant, truffé de surprises et de découvertes, grâce aux images rassemblées, souvent rares et parfois inédites. Un petit bijou, en compétition au Festival international du documentaire (Fipadoc), à Biarritz.

Sur scène, sa rage de s’en sortir et de réussir passait par la nudité et des poses extrêmement osées. Adulée par les uns, elle était redoutée par les autres. Lors de sa tournée européenne, l’Eglise faisait sonner les cloches pour avertir les fidèles de l’arrivée du « danger » Josephine Baker, pour eux l’incarnation de la décadence.

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« Joyeux anniversaire Marta » : un tournant dans le théâtre antillais

— Par Roland Sabra —

« Qui se nourrit d’attente, risque de mourir de fin »

Pli ou chiré, pli chyen ka chiré’w »

Proverbes populaires

Fritz Gracchus, Jacques André, William Rolle, Livia Lésel, … nombreux sont les intellectuels à s’être penchés sur la famille afro-descendante, antillaise ou autre. Les études sont nombreuses et se poursuivent. Victor Lina écrit dans «De la famille antillaise » : « L’analyse de la famille martiniquaise est encore en cours d’écriture. » On s’en tiendra ici au concept parfois controversé mais toujours opérationnel de matrifocalité comme le rappelle Stéphanie Mulot dans le très intéressant article « La matrifocalité caribéenne n’est pas un mirage créole » paru dans « L’homme ». Ce préambule pour souligner que si, universitaires, psychologues-cliniciens, psychanalystes, anthropologues, psychiatres, ethnologues se sont intéressés depuis plus d’un siècle à ce thème, le monde artistique en revanche est resté plus disert. Jeanne Wiltord le rappelait lors d’un Festival de Fort-de-France, le monde artistique  par ses oeuvres a cette fonction de permettre une symbolisation de l’indicible de sortir du déni. Mettre des mots sur la douleur, la re-présenter, en faire œuvre et pouvoir prendre quelque distance.

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« Forgiven » de Roland Joffé

Samedi 26 mars 2019 à 19h au CDST de Saint-Pierre

De Roland Joffé
Avec Forest Whitaker, Eric Bana, Jeff Gum
Genres Thriller, Drame
Nationalité sud-africain

Synopsis:
En 1994, à la fin de l’apartheid, Nelson Mandela nomme l’archevêque Desmond Tutu président de la commission de la vérité et de la réconciliation : aveux contre rédemption. Il se heurte le plus souvent au silence d’anciens tortionnaires. Jusqu’au jour où il est mis à l’épreuve par Piet Blomfield, un assassin condamné à perpétuité. Desmond Tutu se bat alors pour retenir un pays qui menace de se déchirer une nouvelle fois.

La presse en parle :

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La mort de Michel Legrand

Le compositeur français Michel Legrand est mort dans la nuit à l’âge de 86 ans, a annoncé son attaché de presse à l’AFP.

Michel Legrand, né le 24 février 1932 à Paris 20e, dans le quartier de Ménilmontant et mort dans la même ville le 26 janvier 2019, est un musicien, compositeur, chanteur et arrangeur français. Sa carrière de compositeur pour le cinéma lui a valu de remporter trois Oscars.

Ses parents, le compositeur Raymond Legrand (1908-1974) et Marcelle Der Mikaëlian (sœur du chef d’orchestre Jacques Hélian, d’origine arménienne) divorcent quand il a trois ans.

Michel Legrand étudie le piano et l’écriture au Conservatoire de Paris de 1942 à 1949, dans les classes de Lucette Descaves, Henri Challan et Nadia Boulanger notamment, tout comme sa sœur aînée Christiane Legrand, qui sera successivement membre de groupes de jazz vocal tels que les Blue Stars, les Double Six et les Swingle Singers. Il se prend de passion pour le jazz après avoir assisté en 1947 à un concert de Dizzy Gillespie avec lequel il collaborera quelques années plus tard, écrivant en 1952 les arrangements pour l’orchestre à cordes qui accompagne le trompettiste dans ses concerts européens.

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« L’Enclos de l’éléphant » et « Moi, fardeau inhérent » : choc et re-choc !

— Par Selim Lander —

L’enclos de l’éléphant d’Etienne Lepage

Nouvelle heureuse surprise grâce à ETC-Caraïbe et au festival des Petites Formes, il ne s’agit plus comme avec Françoise Dô (voir notre billet précédent) de l’éclosion d’un talent que nous avions vu bourgeonnant mais de la découverte d’un auteur québécois confirmé à travers sa pièce L’enclos de l’éléphant mise en lecture sous la direction de Lucette Salibur au milieu des spectateurs installés en cercle sur le plateau de la grande salle de l’Atrium. Se trouver ainsi au plus près des deux comédiens-lecteurs rendait encore plus intense cette plongée dans un univers d’une violence extrême quoique purement morale. Impossible de ne pas penser à Big Shoot de Koffi Kwahulé quand on entend cette pièce. C’est le même délire d’un pervers aux propos décousus et aux intentions obscures. On pense également à Congre et Homard de Gaëlle Octavia. Rapprochement d’autant plus inévitable dans ce cas que le même comédien, Dominik Bernard, qui est chargé du rôle de Paul, l’inquiétant personnage de Lepage, interprétait le mari qui joue au chat et à la souris avec l’amant de sa femme dans Congre et Homard.

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« L’enclos de l’éléphant » : au piège des mots

— Par Roland Sabra —

Le texte d’ Étienne Lepage a été mis en scène plus d’une fois. C’est dire qu’il rencontre un réel intérêt parmi les gens de théâtre. Étrangeté d’un monde si proche et si lointain.

Après la lecture mise en espace par Lucette Salibur dans le cadre du Festival des Petites Formes, une partie du public dans laquelle, figuraient deux écrivains, a encensé, a couvert d’éloge le texte. Ont même été évoqués Dostoïevski, principalement, et Kafka en mode mineur. Qu’un objet renvoie à autre chose que lui-même est certes un hommage, quand on le compare à plus grand que lui, mais peut être entendu comme la mise en évidence de son manque à être par ce qu’il est intrinsèquement. De quoi est-il question dans ce texte ? Un homme Paul vient sonner à la porte d’une maison bourgeoise pour demander à être héberger le temps d’une averse. Il n’a pas de parapluie dit-il. Alexis, le médecin se laisse convaincre et le fait entrer. Paul affecté d’une diarrhée verbale, d’une incontinence langagière va saisir dans le filet tentaculaire de ses mots le pauvre Alexis et le contraindre à s’humilier.

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« Moi, fardeau inhérent » de Guy-Régis Jr, m.e.s. et jeu de Daniely Francisque

— Par Roland Sabra —

Noir. Une voix dans le noir. Une voix enregistrée. Une voix magnétique. La diction est claire, nette, sans emphase, dépourvue d’affect, presque détachée. Elle fait offrande de mots au seul sens mobilisé, l’écoute. Les autres sont en veilleuse. Du texte émerge la force d’une beauté qui envahit l’espace, pénètre les esprits et les corps. En apnée la salle retient son souffle. Moment superbe, moment magique. Et puis…

Et puis la comédienne émerge de l’ombre et va poursuivre en explorant différents registres, avec une palette expressive assez large, dans un engagement plein et entier. Cris déchirés, rires étouffés, pleurs et larmes rentrés, rage expulsée, diront l’indicible de la douleur du viol. Mais jamais elle ne pourra égaler l’intensité émotionnelle produite par seule écoute de sa voix sur la bande-son. On entendra de nouveau la voix seule, à la fin, mais on le sait d’un autre domaine : la compulsion de répétition est un obstacle au principe de plaisir.

Reviennent alors à l’esprit les autres mises en scène de Moi, Inhérent qu’il s’agisse de celle de l’auteur Guy-Régis Jr avec Nanténé Traorélors de la saison 2009-2010, au Tarmac et présentée dans la foulée au Festival Cap Excellence de Guadeloupe, ou de celle de  Toussaint Carilien avec Karina Benziada en 2012, toutes achoppent sur la difficulté de la re-présentation d’un texte qui, dans sa puissance, sa construction et sa beauté poétique se suffit à lui-même.

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« Moi, fardeau inhérent », une ballade sauvage et poétique

— par Janine Bailly —

Peut-être me faudrait-il seulement, au sortir de la représentation de « Moi, fardeau inhérent », donnée dans son premier “seule en scène” par Daniely Francisque, écouter Anatole France et me contenter d’être celle « qui raconte les aventures de son âme au milieu des chefs-d’œuvre ». Tant il est difficile d’analyser ce qui plus qu’à notre raison a su d’abord parler à nos sens et à notre cœur, faisant éclore une émotion poignante, un bouleversement parfois proche des larmes. La comédienne, actrice et responsable de la mise en scène, nous donne non seulement à entendre, mais encore à ressentir le texte du dramaturge haïtien Guy-Régis Junior : en nous il s’insinue, par les oreilles, par les yeux, par la peau qui frissonne, langage de mots, langage de corps, langage de mains qui nous saisit et au long d’une heure ne nous lâche plus, nous traverse et ne nous laissera pas indemnes.

Dans l’obscurité de la salle, la voix de la comédienne dit le texte, qui annonce l’histoire, le statut de la femme, seule dans la nuit sans lumière mais qui se défend d’être abandonnée.

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«Au bout du pays» d’Alfred Alexandre

Vendredi 25 janvier 2019  à 19H Salle La Terrasse

Mise en lecture avec : Dominik Bernard (Lecture) & Alex Bernard (Contrebasse)

Dans le cadre d’un compagnonnage entre l’auteur Alfred Alexandre et la Cie Les Enfants de la Mer, en résidence à Tropiques Atrium Scène nationale

Alfred Alexandre est né le 14 décembre 1970 à Fort-de-France (Martinique). Il suit des études de philosophie à Paris pour ensuite revenir en Martinique en tant que professeur de philosophie et chargé de cours à l’université des Antilles et de la Guyane.

Bord de canal, son premier roman publié en 2005, est gratifié l’année suivante du Prix des Amériques insulaires et de la Guyane. Sa première pièce de théâtre, La Nuit caribéenne (2007) est saluée par Etc_Caraïbe qui lui octroie en mai 2009 une résidence d’écriture à Québec. Cette même pièce est mise en lecture au théâtre Foyal (Fort-de-France), à la scène nationale de Bourgogne (Creusot) et mise en scène en 2010 par Arielle Bloesch (à Fort-de-France et représenté à Dakar dans le cadre du Festival mondial des arts nègres). Sa résidence d’écriture canadienne au Centre de la francophonie des Amériques (CEAD) lui donne l’occasion de présenter son texte théâtral Le Patron.

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« Cette punition », texte & m.e.s. : Valer’Egouy

Dimanche 27 janvier 2019 -17h- Chapiteau à Schœlcher 

Entrée libre

Pièce de théâtre constituée d’extraits de textes, contes, musiques, mouvements dansés.
Un homme passe une nuit en prison en garde à vue pour une affaire dont il n’est pas réellement responsable. La jalousie des autres lui saute dessus alors il entre en réflexion et défilent devant ses yeux plusieurs moments de sa vie depuis l’enfance. Il voyage aussi hors de sa terre natale et remonte le temps à aujourd’hui pour parler d’autres punitions. La thématique de la punition n’a pas été souvent abordée au théâtre dans les pièces présentées en Martinique ces dernières années. Il est question de réveiller des sentiments par quelques émotions – partir de l’enfance et faire le chemin ensemble en passant de l’adolescence à l’âge adulte, jusqu’aux cheveux blancs.

Présentation
La thématique de la punition n’a pas été souvent abordée au Théâtre. En tout cas, il y a peu de pièce de Théâtre où c’est le thème principal. Nous entendons par là celles qui sont représentées en Martinique ces dernières années.
Il est question de réveiller des sentiments par quelques émotions – partir de l’enfance et faire du chemin ensemble en passant par l’adolescence, garçon fille, femme homme, conteur narrateur, l’envahisseur, l’adulte jusqu’aux cheveux blancs.

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« Joyeux anniversaire Marta » de José Jernidier, m.e.s. Dominik Bernard

Samedi 26 janvier 2019 -20h- Tropiques-Atrium

Cette pièce, entièrement écrite en créole, est surtitrée en français. Elle met en scène une femme Poto-Mitan, mais aussi une femme chateng ; une femme Doubout, mais aussi une femme chouké ; une femme flanm. Mais surtout une femme de la déveine.

Écrite par José Jernidier, mise en scène par Dominik Bernard, interprétée en solo par Tania Gervelas, cette pièce traite de sujets qui gangrènent notre société, notamment les violences faites aux femmes et le manque d’estime de soi. Marta est une femme qui ne souhaite qu’une chose : être aimée et cela à n’importe quel prix. Le soir de son anniversaire, elle espère, sans conviction, la venue de son conjoint pour fêter l’occasion. Face à cette attente qui s’éternise, Marta se raconte, retraçant le parcours de sa vie et les nombreux écueils qu’elle a traversés.
Une interprétation juste et émouvante au service d’une mise en scène efficace et d’un texte puissant font de cette pièce l’une des belles réussites de l’année en matière théâtrale.

Une coproduction Artchiel/Textes en Paroles

Joyeux anniversaire Marta

Pièce en créole
Mise en scène : Dominik Bernard
Mise en espace : Esther Myrtil
Interprétation : Esther Myrtil

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« A Parté » de Françoise Dô : une découverte

— Par Selim Lander —

Quoi de plus gratifiant pour un amateur de théâtre que de découvrir un nouvel auteur, entendons-nous bien, un « vrai », avec une voix, des personnages complexes, une construction subtile qui les révèle progressivement jusqu’à nous faire changer complètement d’opinion à leur égard, la victime devenant bourreau ou vice versa. Exactement ce que François Dô nous a offert lors d’une soirée mémorable à l’Atrium qui aura vu se succéder deux conceptions antipodiques du théâtre. De quoi dérouter les amateurs du premier, celui de Françoise Dô en l’occurrence, confrontés à la deuxième pièce (Résurgence de Jocelyn Régina), comme le furent sans doute les spectateurs enthousiastes de Résurgence contraints « d’avaler » A Parté en prologue.

Tenons-nous en à la première pièce de la soirée, qui est en fait la seconde écrite entièrement par Françoise Dô (sans compter son adaptation de Reine Pokou). Alors qu’Aliénation(s) (2017) sentait encore l’auteur débutant, tellement rempli de lui-même qu’il ne peut guère parler d’autre chose, son second essai est un coup de maître. Rien de tel, en effet, avec A Parté écrite l’année suivante.

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Le couple mère-fils dans un « Aparté » incestueux

— Par Roland Sabra —
« A travers l’écriture et le récit théâtral, je cherche à explorer les tabous et les non-dits au sein des familles et de la société. » Le public de Françoise Dô était d’autant plus prévenu qu’il avait pu voir, dans cette même salle Frantz Fanon, il deux ans de cela « Aliénation noire« . Pour autant l’effet de sidération a joué à des degrés divers mais bien réels lors de la première d’ «  A Parté » à entendre comme aparté, que le Larousse définit de la sorte : « Ce qu’un acteur dit à part soi sur la scène, et qui est censé n’être entendu que des spectateurs. Conversation discrète tenue à l’écart, dans une réunion, dans un petit groupe. » Il est donc question d’un dire à part, diffusé à voix basse, pas tout à fait caché, mais que tout un chacun connaît. Un non-dit entendu par tous. Le synopsis de la pièce de Françoise Dô, tel qu’il est annoncé dans la présentation participe au semi-secret en dissimulant l’objet dont il va être question.

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« Résurgence » : qui trop étreint mal embrasse

— Par Roland Sabra —*

Le projet de Jocelyn Régina est de faire entendre la parole de Césaire. Il invente pour ce faire une situation dans laquelle un vieillard habitant le quartier de Volga attend depuis dix ans la visite habituelle que lui rendait Aimé Césaire, sans savoir que celui-ci est décédé. Il est livré aux mains d’un couple de tortionnaires, une « assistante de vie » et son amant militaire qui n’ont que faire des écrits du poète, de l’écrivain, de l’homme politique. Césaire pour eux est au mieux un nom vide de contenu, au pire le nom d’un politicien aux positions ambiguës. Situation pas aussi irréaliste que cela quand on interroge les jeunes générations. La scène figure l’intérieur de la maison, pauvre en équipement, il y a là un lit coté jardin, un semblant de cuisine coté cour, quelques affiches sur les murs de la masure. Le vieux est handicapé, la goutte le cloue au lit, une corde sur le seul pied valide limite ses déplacements. Le couple n’a qu’un seul projet, celui de dilapider sans vergogne le pécule du vieux qui clame du Césaire nuit et jour.

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A Parté, de Françoise Dô : être femme

— par Janine Bailly —

Françoise Dô, l’une des artistes cette année en résidence de création à Tropiques-Atrium, a de toute évidence plus d’une corde à son arc. Les bonnes fées se seraient-elles penchées sur son berceau ? Pour l’avoir vue les années dernières dans Aliénation Noire, devenu plus tard Aliénation(s), puis dans la « maquette » de Reine Pokou, je la sais merveilleuse interprète, qui conjugue sur un plateau intelligence et sensibilité, au service de ses propres textes autant que de ceux des autres.

Nous l’avons retrouvée avec bonheur, pour le Festival des Petites Formes, mais à la mise en scène cette fois de sa propre pièce A Parté, dont elle confie les rôles à Astrid Bayiha et Abdon Fortuné Khoumba. Une histoire censée être vécue par cinq personnes, mais deux personnages seulement à faire exister sur scène, Nicole et Stéphane, couple en rupture de ban. Nicole et Stéphane, tous deux chargés de dire l’histoire, de se dire, de dire les autres, dont ils rapportent aussi les dialogues. Dire le présent et le passé. Nous faire découvrir, et pas à pas reconstituer, par leurs monologues alternés, en différents lieux de la ville, une vie en lambeaux.

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L’enclos de l’éléphant,  d’Étienne Lepage

Mercredi 23 janvier 2019 à 19 h Tropiques-Atrium

Mise en lecture de Lucette Salibur du texte d’ Étienne Lepage

L’enclos de l’éléphant d’Étienne Lepage constitue une œuvre dramatique mature qui va jusqu’au bout de sa logique perverse.

Sa seule lecture publique, organisée par le Centre des auteurs dramatiques l’automne dernier [2010], avait déjà représenté un moment de théâtre rare, porté par ces deux acteurs d’exception que sont Paul Ahmarani et Denis Gravereaux. Après une première version scénique présentée au dernier Festival TransAmériques, nous voici à nouveau invités à pénétrer dans cet enclos, sorte d’arène épurée où deux hommes se livrent un duel inégal et presque métaphysique.

Les fauteuils, disposés en cercle autour d’une aire de jeu où seule une chaise dispute la place aux acteurs, sont isolés les uns des autres par des cloisons. Chaque spectateur disparaît pour ses voisins, mais demeure bien visible, ainsi encadré comme en une boîte, pour le public assis face à lui. Si ce choix scénographique s’appuie sur des thématiques présentes dans le texte, comme la dissolution de la sphère privée et l’effet du regard de l’autre sur soi, il ne détourne pas fondamentalement notre regard de l’intense affrontement verbal et physique auquel se livrent les protagonistes.

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Leave no trace

Vendredi 25 janvier 2019 à 19h 30 Madiana V.O.

De Debra Granik
Avec Thomasin McKenzie, Ben Foster, Jeff Kober
Genre Drame
Nationalité Américain

Synopsis :
Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle.
Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s’adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie.
Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l’appelle ?

La presse en parle :

Positif par Emmanuel Raspiengeas
La discrétion et la retenue de la mise en scène et de l’écriture y sont un gage d’exigence et le moyen d’une étude subtile de l’essence de l’homo americanus.

Voici par Daniel Blois
Un duo d’acteurs remarquables.

20 Minutes par Caroline Vié
La cinéaste offre un rôle superbe à Ben Foster et révèle la jeune actrice Thomasin McKenzie.

aVoir-aLire.com par Gérard Crespo
Cet attachant portrait de relation père/fille dans un cadre original de « survival documentaire » confirme le talent d’une réalisatrice indépendante inspirée.

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« Moi, Fardeau inhérent », texte de Guy-Régis Junior, m.e.s. & jeu Daniely Francisque

Jeudi 24 janvier 2019 -19h – Chapiteau à Schœlcher 

Une femme seule, drapée dans la nuit. Elle attend. Flamme téméraire sous la pluie sauvage. Ses mots grondent, sa révolte déborde. Elle crie sa blessure à jamais ouverte, dénonce son destin avorté. Convoquant le passé, elle exhume le secret enfoui dans son corps flétri, son fardeau. Comment transcender les blessures de la vie ? Ici une femme attend l’heure de la vengeance. Elle attend l’homme, cette charogne. Elle l’attend avec dans sa main, l’orage et le glaive. Pépite du répertoire théâtral caribéen, le texte puissant et poétique de l’auteur haïtien Guy-Régis Junior résonne avec le mouvement mondial de libération de la parole des femmes, dénonçant harcèlement et violences sexuelles. Il vient clore le triptyque théâtral #Duels2Femmes de la compagnie TRACK, initié en 2016.

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« Corps marron ! » : conférence de Sylvie Chalaye

Lundi 21 janvier à 19h Tropiques-Atrium. Entrée libre

Les poétiques de marronnage des dramaturgies afro-contemporaines

En marge des dramaturgies contemporaines, sont nées des écritures dramatiques dont les auteurs afro-descendants, sans territorialité d’appartenance reconnue par la Nation, autre que la francophonie, l’Afrique, les Outre-mer ou leur couleur de peau, ont entrepris de faire du corps le théâtre du drame et de déconstruire cette territorialité fantasmée et ses frontières en produisant un « autre » théâtre.

Le corps où se joue le drame est un corps sorti de l’enfermement de la cale des idées reçues et des couleurs plaquées au front, un corps qui entreprend sa mue dans le regard de l’autre, un corps qui est sorti de l’enclos des prêts-à-porter identitaires. Le corps-champ-de-bataille de ces dramaturgies inédites est un corps marron, celui qui n’appartient pas au maître, le corps du rêve, corps sacrificiel et eucharistique, celui qui nous ramène à l’essence même de la cérémonie théâtrale.

Ce livre propose de découvrir cet « autre » théâtre et ouvre quelques entrées théoriques pour en appréhender les enjeux esthétiques, politiques et philosophiques.

Anthropologue des représentations coloniales et spécialiste des dramaturgies contemporaines d’Afrique et des diasporas, Sylvie Chalaye est professeur et directrice de recherche à la Sorbonne Nouvelle.

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