Catégorie : Arts de la scène

«  Trois ruptures » : peut-être une histoire de tous les jours ?

Au T.A.C. les 11, 12 & 13 octobre 2018 à 19h 30

— Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

« Trois ruptures le titre du premier spectacle de cette nouvelle saison du Théâtre Aimé Césaire annonce justement la thématique de notre programmation 2018-2019 : La rupture , sociale, idéologique, créatrice. On rit, on pleure, on s’interroge, on vit les émotions incontournables du théâtre comme l’ont montré de nombreux, amuseurs, avertis et baladins intemporels. Vive le spectacle et que perdure sa liberté de ton. Trois ruptures, la pièce de Rémi De Vos, n’est pas une tragédie, mais plutôt, en raison de l’humour corrosif de l’auteur, une comédie, dramatique certes, mais surtout une comédie » explique Michèle Césaire

Selon le proverbe, toutes les bonnes choses vont par trois, et trois représente l’harmonie parfaite d’après les anciens. Quoi de mieux donc que ce chiffre pilier pour contraster avec la brutalité du mot «ruptures » . La pièce traite de la violence dans le couple. Elle est organisée en trois saynètes présentant un couple en situation de rupture, traitant respectivement des rapports homme femme dans « sa chienne, » à l’homosexualité dans « pompier » à « l’enfant  » dans un enfant.

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Saison 2018-2019 du T.A.C. : «  Excellence, exigence et… plaisir ! »

— Par Christian Antourel —
Comme chaque année, la saison du Théâtre de Fort de France s’annonce comme une promesse un moment suspendu où l’on attend des artistes que nous connaissons et que l’on admire. Dans un monde pétri d’accélérations et de surenchères, il est bon de rythmer l’année par des rendez-vous artistiques d’une grande qualité.

Directrice du Théâtre, Michèle Césaire est parvenue à pérenniser divers compagnonnages avec des artistes de premiers plan et a ainsi défini et modelé le Théâtre Aimé Césaire comme un fleuron de la création contemporaine.

Focus. Cette saison est « dédiée de fait à l’écriture théâtrale contemporaine, celle qui est ancrée dans la réalité d’aujourd’hui et qui rend le spectacle vivant…notre sélection de spectacles est révélatrice d’une grande envie de divulguer et de faire apprécier les écritures modernes, et par conséquent de ne pas éviter les paris culturels difficiles. … nous multiplierons les propositions théâtrales jusqu’à présenter aux mois de mars et d’avril 2019 , deux spectacles différents sur quatre jours d’affilés, du mercredi au samedi… Le spectacle proposé au mois de novembre, « Une Maison de poupée »d’Henrik Ibsen, a marqué son temps .

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« Suzanne Césaire, Fontaine Solaire » adaptation Daniel Maximin, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté

Vendredi 12 octobre 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Suzanne Césaire,Fontaine Solaire
Adaptation théâtrale : Daniel Maximin
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Assistante à la mise en scène : Astrid Mercier
Avec : Astrid Bayiha, Nicole Dogué & Martine Maximin
Création lumière : Cyril Mulon
Univers sonore : Serge Béraud & Ludovic Laure
Costumes : Anuncia Blas
Décor : William Vahala
© crédit photo : Philippe Bourgade

Voir l’ensemble des articles déjà publiés sur Madinin’Art  à propos de cette pièce

« Trois femmes, sans chaperon, figures d’un féminisme assurément assumé, devisent, parlent, en toute liberté.
Trois pour une seule voix. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. Cette voix c’est celle de Suzanne Roussi Césaire » : « Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être ».
Portés à la scène pour la première fois, ces écrits de l’intellectuelle et écrivaine martiniquaise, grande figure de la dissidence contre le Régime de Vichy,
jouèrent un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines. À travers eux, s’affirme une identité littéraire, culturelle et politique propre mais profondément ouverte.

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« Gouverneur de la rosée » de Jacques Roumain, adaptation et m.e.s. Daniel Marcelin

Le 11 octobre 2018 à 20 h Tropiques-Atrium

Après 15 ans passés à Cuba, Manuel revient chez lui et trouve Fond-Rouge saccagé par la misère et la sècheresse mais surtout par ce nouvel ennemi qui se dressait devant le village : la haine et son ruminement amer du passé sanglant, son intransigeance fratricide. Ce conflit opposant les membres de sa famille et celle d’Anaïse dont il est amoureux.
Interpellé par cette situation, Manuel se lance à la recherche de l’eau, symbole de la vie. Et c’est dans cette quête qu’il fera face à Gervilain Gervilus, cousin d’Anaïse fils de Dorisca tué par son oncle Sauveur, le frère de Bien-Aimé Jean Joseph. Manuel découvrit l’eau mais ne vivra ce rêve de réconciliation car il est poignardé par le jaloux Gervilain.
Adaptation théâtrale & Mise en scène : Daniel Marcelin
Assistante mise en scène :
Kettelonne Pamphile
Avec : Innocent Régis, Diana Jean Saint-Louis, Miracson Saint-Val, Taïna Dachkar Ambroise, Donel Charles, Danilov Thelisma & Sadrac Jean

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« Trois ruptures», texte de Rémi De Vos, m.e.s. d’ Othello Vilgard

Jeudi 11, vendredi 12 & samedi 13 octobre 2018 à 19h 30 au T.A.C.

Compagnie Solaris

Direction Artistique : Rémi De Vos Othello Vilgard

Elle a préparé un repas d’adieu.
Il lui reste en travers de la gorge.
Il a rencontré quelqu’un.
Elle ne le supporte pas.
Ils ont un enfant.
Il fait exploser leur couple.
Trois ruptures.
Les histoires d’amour finissent mal en général.
Mais il y a tellement de façons d’en finir…

Trois histoires / Un couple
Trois Ruptures s’organise en trois séquences distinctes d’une durée à peu près égale. Chacune des séquences présente un couple dans une situation particulière de rupture. Nous faisons ici le choix de glisser d’une séquence à l’autre avec un même couple d’acteur.
Le texte aborde trois situations qui ébranlent certains fondamentaux de nos sociétés, comme la domination masculine, la place de la femme, la question de l’homosexualité et l’avènement de la toute-puissance de l’enfant.
Un des enjeux du texte est de savoir finalement qui va quitter l’autre. Mettre en scène Trois Ruptures, c’est chercher à découvrir ce qui les attache. C’est aussi faire le choix de la rupture avec le texte, donner à voir l’innommable, le sans-mot, la solitude des corps.

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Multiple(s) : De vous à moi, de vous beaucoup de vous

— Par Annick Justin Joseph —

À l’appui d’une esthétique toute en sobriété, dénuée de la moindre scorie, le danseur chorégraphe Salia Sanou, déjà présent à Limoges en 2016 avec sa création « Du désir d’horizon », nous est revenu cette fois entouré de Germaine Acogny, elle aussi danseuse chorégraphe, fondatrice notoire du Centre International des Danses Traditionnelles et Contemporaines en Afrique, également de Nancy Huston, auteur entre autres écrits du « Cantique des Plaines » 

Nancy HUSTON et SALIA SANOU, « De vous à moi » Photo Christophe Péan

« DE VOUS A MOI » : une respiration juste des corps, de mots écrits, parlés, lâchés à l’aveugle au sol … autant de traces induites de nos errements, de nos silences, de nos besoins tus, dans un monde où toute posture d’inertie s’avère coupable.

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Contes et Musique à la BU, 12ème…

Mardi 9 octobre 2018 à 18h 45 à la BU du campus de Schœlcher

Selon une tradition bien établie, et fort courue, la saison culturelle de la bibliothèque universitaire du campus de Schoelcher s’ouvrira au rythme du son et de la parole contée avec la 12ème édition du Festival Contes et Musique dans la cité, organisé par l’Association Martinique Images en collaboration avec tous les lieux accueillant la programmation.

Mardi 9 octobre à 18h45, la BU, fidèle à ses promesses d’échange et d’ouverture sur le monde, offre à son public un plateau de choix avec Robert SEVEN-CROW BOURDON et Jean-Claude DUVERGER.

Jean-Claude DUVERGER, conteur et comédien martiniquais, est une figure réputée de la vie culturelle de notre territoire. Né à Basse-Pointe en 1948, son destin est placé d’emblée, par la grâce de l’état civil, sous le double patronage de Césaire, natif de la même commune, et de la révolte militante anticolonialiste telle que portée par « les 16 de Basse-Pointe », du nom de ce conflit social meurtrier qui marqua cette même année 48 de son empreinte poltico-judiciaire. Dans un entretien éclairant accordé au site Outremer Le mag’, celui qui se définit comme un « conteur militant » explique comment le contexte historique et social lié à la post-départementalisation a façonné durablement sa conscience artistique et politique.

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Théâtre Aimé Césaire : présentation du programme 2018-2019

— Présentation par Michèle Césaire —

Trois ruptures est le titre du premier spectacle de cette nouvelle saison du Théâtre Aimé Césaire. Il annonce justement la thématique de notre programmation 2018 -2019 : La rupture, sociale, idéologique, créatrice.

On rit, on pleure, on s’interroge, on vit les émotions incontournables du théâtre comme l’ont montré de nombreux artistes, amuseurs avertis et baladins intemporels.

Vive le spectacle et que perdure sa liberté de ton.

Trois ruptures, La pièce de Remi De Vos, n’est pas une tragédie, mais plutôt, en raison de l’humour corrosif de l’auteur, une comédie, dramatique certes, mais surtout une comédie.

Cette saison est dédiée de fait à l’écriture théâtrale contemporaine, celle qui est ancrée dans la réalité d’aujourd’hui et qui rend le spectacle vivant. Le théâtre actuel, celui qui reflète notre société et ses composantes, peut bousculer et choquer, mais nous considérons qu’il est important de le promouvoir. Notre sélection de spectacles est révélatrice d’une grande envie de divulguer et de faire apprécier les écritures modernes, et par conséquent de ne pas éviter les paris culturels difficiles.

La volonté et la détermination à faire exister ce beau théâtre à l’italienne caribéen, dont la rénovation s’est arrêtée trop tôt puisque l’étage et les balcons demeurent fermés, s’expriment fortement dans notre programmation.

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Manuel Césaire nouveau directeur de Tropiques-Atrium

Nomination de Manuel Césaire comme directeur de Tropiques Atrium scène nationale de Martinique

Sur proposition du Conseil d’administration et de sa présidente Christiane Emmanuel, et après avis unanime du jury réuni le 10 septembre 2018, Françoise Nyssen, ministre de la Culture en accord avec Alfred Marie-Jeanne, président de la Collectivité Territoriale de Martinique, donne son agrément à la nomination de Manuel Césaire à la fonction de direction de l’établissement public de coopération culturelle « Tropiques-Atrium », scène nationale de la Martinique.

Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2019. Il est actuellement délégué académique aux arts et à la culture au Rectorat de Martinique, il a auparavant été directeur de la culture et du patrimoine du Conseil régional de Martinique et directeur du Centre culturel départemental L’Atrium et du Centre martiniquais d’action culturel ( C.M.A.C.) entre 2006 et 2010. Il est également compositeur et chef d’orchestre.

Son projet propose une programmation pluridisciplinaire exigeante, attentive aux artistes du territoire et à la scène nationale et internationale. Elle est élargie aux arts visuels et au cinéma et déploiera dans les murs et sur l’ensemble du territoire de Martinique pour aller au devant de la population.

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Paul Robeson, première star noire de l’industrie culturelle américaine

— Par Priscille Lafitte —

Le musée du quai Branly consacre une exposition à l’Américain Paul Robeson, premier acteur noir du cinéma hollywoodien de l’entre-deux-guerres. Longtemps ostracisé pour ses sympathies communistes, il a été réhabilité au seuil de sa mort.

Doté d’un physique de colosse, agile au football américain, Paul Robeson aurait pu être une star du ballon ovale. Diplômé en droit de l’université de Columbia, à New York, maniant la langue avec conviction, il aurait pu être un ténor du barreau américain. Fils de pasteur, lui-même réchappé de l’esclavage, il aurait pu être un Martin Luther King, ravivant la foi en Dieu et en l’humanité. Mais Paul Robeson a percé dans le cinéma naissant des années 1920, début d’un parcours que retrace, jusqu’au 13 octobre, une exposition au musée du quai Branly, à Paris.

Paradoxalement, c’est dans un film muet, « Body and Soul », que cette voix de basse se fait remarquer en 1925, dans le rôle d’un faux révérend qui truande sa paroisse. Il a alors 27 ans.

Crevant l’écran, Paul Robeson se fait un nom pour incarner des rôles noirs auparavant dévolus à des acteurs blancs grimés en « blackface ».

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À Bussang « Les Molière de Vitez », version Gwenaël Morin

— par Janine Bailly —

En 1978, au Festival d’Avignon, Antoine Vitez créait l’événement en présentant, au Cloître des Carmes, quatre parmi les pièces majeures de Molière, quatre qui ont pour point commun de saisir les personnages à un moment crucial de leur vie, quand tout s’exacerbe et mène à un dénouement inévitable : L’École des Femmes, où se décide le destin de la jeune Agnès ; Tartuffe ou l’Imposteur, où se joue l’avenir de toute une famille ; Dom Juan ou le Festin de Pierre, à l’heure où le héros iconoclaste et libre doit faire le choix de rentrer ou non dans le rang, et Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux, qui pareillement est placé et place l’autre dans une cruelle alternative.

De cette expérience, qui consistait à faire jouer les quatre pièces par les mêmes jeunes acteurs, dans un décor unique mais en costumes d’époque, le metteur en scène Gwenaël Morin, directeur du Théâtre du Point du Jour, garde l’idée d’une seule troupe pétillante de jeunesse puisqu’il met sur scène, pour interpréter dans leur ordre chronologique d’écriture « Les Molière de Vitez », dix comédiennes et comédiens pris dans la même promotion du Conservatoire Régional d’Art Dramatique de Lyon.

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Les Impromptus de treize heures au théâtre de Bussang

— par Janine Bailly —

L’impromptu est un genre théâtral qui se doit d’être spontané et éphémère. L’impromptu est aussi quelque chose que l’on fait « sur le champ, sans préméditation ». Est-ce le hasard seul qui a voulu que se nomment « Impromptus » les manifestations courtes offertes à treize heures, au jour le jour, dont on ne connaît pas par avance le programme et qui se donnent sur le podium à l’ombre des arbres, ou dans la petite salle nommée Salle Camille (en souvenir de l’épouse de Maurice Pottecher créateur du lieu) ? Ou faut-il y voir une connivence avec la troupe de Gwenaël Morin venue de Lyon nous donner Les Molière de Vitez ? On sait aussi de Molière L’impromptu de Versailles, petite comédie qu’il écrivit à la demande pressante du roi, Molière qui dans Les Précieuses Ridicules fait dire à Cathos que « L’impromptu est justement la pierre de touche de l’esprit ». Des Impromptus proposés au début de ce mois d’août, je n’ai pu voir hélas qu’un seul film et assister à une seule rencontre.

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Au Théâtre du Peuple, les méandres de Wajdi Mouawad

— Par Janine Bailly —

Wajdi Mouawad, artiste libano-canadien aujourd’hui à la tête du Théâtre de la Colline à Paris, a donné à voir dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, en 2009 au Festival d’Avignon, les trois premières pièces de sa tétralogie : Littoral (l’eau), Incendies (le feu), Forêts (l’air et la terre). Trois tragédies pour parler de la guerre et de l’exil, de la quête de soi et de ses racines. Du quatrième opus, représenté la même année au Parc des Expositions, le dramaturge dira qu’il vient contredire le propos, Ciels étant « une chose différente… quelque chose qui pourrait affirmer que le passé et les origines ne sont pas nécessaires pour avancer dans la vie ».

En cet été 2018, c’est Littoral que, metteur en scène et comédien, Simon Delétang a élu pour subir son baptême du feu en tant que nouveau directeur du Théâtre du Peuple de Bussang. Au cours de l’année, et pour respecter la tradition, des stages de formation ont permis à douze comédiens amateurs de se préparer à rejoindre six de leurs confrères professionnels, et bien malin qui saurait dire au vu du spectacle qui appartient à l’un ou l’autre groupe !

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Le bel et le vivace été, au Théâtre du Peuple de Bussang

— par Janine Bailly —

Bussang : un bourg paisible ancré tout au bout de la vallée de la Moselle, au cœur du Massif Vosgien. Bussang qui, comme la Belle au Bois Dormant, sommeille mais tout soudain se réveille quand revient avec l’été son beau Prince, charmant et fidèle, le Théâtre.

Le bâtiment lui-même où se donnent les spectacles, souvent comparé à une nef inversée, résiste depuis plus de cent vingt ans à toutes les intempéries, celles du temps, du froid et de la neige, celles des deux guerres mondiales qu’il a vaillamment traversées, celles aussi de controverses quant à sa destination et à ses programmations. Construite à la fin du dix-neuvième siècle par les gens du village, à l’instigation de Maurice Pottecher, enfant du pays revenu de Paris où il n’avait pu concrétiser ses rêves, la structure s’est érigée peu à peu, faite du bois de la forêt proche et selon le savoir-faire des artisans du lieu. À l’origine simple scène de plein air, ouverte après que les villageois eurent prouvé leur désir de théâtre en venant en foule assister à une représentation de Molière donnée sur la place, aujourd’hui véritable salle couverte, le Théâtre du Peuple racheté par l’État et classé Monument Historique depuis 1976 garde, il faut bien le dire, un petit air kitch et désuet, qui sans nul doute ajoute à son attrait.

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Aretha Franklin, la reine de la soul, est morte

La chanteuse américaine, en lutte avec un cancer depuis de nombreuses années, vient de s’éteindre à Détroit à l’âge de 76 ans. Magistrale et iconique, elle reste une diva des sonorités gospel, dont l’engagement a marqué la culture américaine.

La reine de la soul vient de quitter la scène. Depuis 2010, Aretha Franklin se battait contre un cancer. Lundi 13 août 2018, un journaliste américain révélait sur son site que la chanteuse était au plus mal, à Détroit entourée de ses proches, qui appelaient ses fans à lui adresser leurs prières. Elle est décédée jeudi, a annoncé sa famille dans un texte transmis à la presse par son agente historique Gwendolyn Quinn. «Dans l’un des moments les plus sombres de nos vies, nous ne sommes pas en mesure de trouver les mots appropriés pour exprimer la peine qui déchire nos cœurs. Nous avons perdu la matriarche et le roc de notre famille. L’amour qu’elle avait pour ses enfants, ses petits-enfants, ses nièces, ses neveux et ses cousins était illimité», explique les proches de la chanteuse.

» LIRE AUSSI – Disparition d’Aretha Franklin: redécouvrez les morceaux qui ont fait sa légende

Tout au long de sa carrière, Aretha Franklin a collaboré avec les plus grands et inspiré des générations d’artistes en devenir.

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Jazz in Marciac, le festival des festivals

La saxophoniste Sophie Alour en duo avec le pianiste Alain Jean-Marie, à Marciac, le 10 août. LABAT CASTAING / DALLE APRF

— Par Francis Marmande envoyé spécial à Marciac (Gers) —

Sous le chapiteau ou dans la petite salle de L’Astrada, Sophie Alour, Emile Parisien et Pierrick Pédron ont enchanté.

Vendredi 10 août, 22 h 30, petite salle précieuse de L’Astrada, à Marciac (Gers). Physique de cinéma, mais elle s’en fiche, Sophie Alour, saxophoniste ténor de 43 ans, envoie à la perfection The Sidewinder de Lee Morgan. Phrasé, mise en place, élégance du timbre, la perfection. Elle vient d’inviter le pianiste Alain Jean-Marie en duo. De Chet Baker au Who’s who du jazz et des chanteuses, Alain Jean-Marie (Pointe-à-Pitre, 1945), met à tout ce qu’il fait une discrétion aussi aiguë que scrupuleuse. Tous les musiciens l’aiment. Sophie Alour ne se trompe pas. Cependant à deux pas, sous le chapiteau au 6 000 places, Stacey Kent et l’orchestre des conservatoires de la région Occitanie (direction Jean-Pierre Peyrebelle) cèdent la scène à Lizz Wright.

Dans le village, ça joue de partout. C’est Marciac, 1 249 âmes en temps ordinaire, 210 000 corps en temps de festival, dont la 41e édition est organisée du 27 juillet au 15 août.

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Jénérasyon Matinik Artistik 2018

Vendredi 10 août 2018 à partir de 18h 30 à la C.T.M. (Cluny)

Dans le cadre de son dispositif d’attribution de bourses à la formation culturelle et artistique, la Collectivité Territoriale de Martinique accompagne des jeunes dans leur projet professionnel dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre, des arts visuels, de l’audiovisuel.

Un festival des arts intitulé « Jénérasyon Matinik Artistik » leur est consacré tous les deux ans afin de permettre au public d’apprécier le parcours réalisé tout au long de leur cycle de formation.

Encouragés par la Collectivité, ces étudiants en musique sont aujourd’hui enseignants, professeurs ou encore musiciens professionnels et ont acquis, pour certains, une renommée au-delà de la Martinique.

Parallèlement, le festival Biguine Jazz fait régulièrement appel à ces jeunes plein d’avenir dans le cadre de sa programmation : Marc Cabrera, Maher Beauroy notamment sont de ceux-là.

« Jénérasyon Matinik Artistik » fait cette année un focus sur les étudiants en musique à l’occasion de la 16ème édition du festival Biguine Jazz.

Une dizaine d’entre eux partageront cette année la scène avec les artistes de renom attendus dans le cadre de ce festival.

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« Dézagréman », de Georges Mauvois, m.e.s. Hervé Deluge

Le 15 août 2018 à 17h. Le Lorrain.

Texte de Georges Mauvois
Mise en scène : Hervé Deluge
avec : Emile Petit, Nicole Ozier-Lafontaine, Patrick Havre

Cette pièce en créole martiniquais mise en scène par Hervé Deluge, nous fais partager l’univers d’Isidore, solide amateur de coqs de combat qui se consacre sous nos yeux aux soins de ces deux vaillants champions,  Méchan et Lanmôsibit.  Les coqs étant muets, Isidore a tout loisir de soliloquer sur quelques-uns de nos sujets de société, tels l’alcool, le rapport à l’argent, à la politique, les rapports entre mari et femme, entre aînés et cadets, l’éducation des enfants, l’élevage des bœufs etc. Toute une philosophie et de se disputer avec son assistant, le faible Germany, et surtout avec sa femme, Nonote, femme éprise des nouveautés de la vie moderne et qui exerce sur Isidore un certain ascendant. Se résoudra-t-il à vendre Méchan et Lanmôsibit pour acheter à Nonote la voiture dont elle rêve?

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« My Lady », un film de Richard Eyre

A Madiana, voir les horaires

De Richard Eyre
Avec Emma Thompson, Stanley Tucci, Fionn Whitehead
Genres Judiciaire, Drame
Nationalité britannique

Synopsis : Faut-il obliger un adolescent à recevoir la transfusion qui pourrait le sauver ? Fiona Maye, Juge de la Haute Cour, décide de lui rendre visite, avant de trancher. Leur rencontre bouleversera le cours des choses.

La presse en parle : 
aVoir-aLire.com par Frédéric Mignard
Une thèse de l’intime et de l’éthique, culminant dans un suspense de déontologie et d’humanité qui bouscule les a priori. L’un des meilleurs rôles d’Emma Thompson, qui retrouve les non-dits des Vestiges du Jour et la logorrhée d’Au nom du père.

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Biguine Jazz Festival 2018

Le Biguine jazz Festival se positionne comme le festival de référence de Jazz Créole, en terme de révélations et de découvertes des régions d’Outre-Mer. Cette année il se tient sur trois jours, les 11, 12 et 15 août, à Schoelcher, Saint-Pierre et aux Trois Îlets en Martinique. Organisé par l’association Biguine Jazz et La Collectivité Territoriale de Martinique, le festival célèbre cette année 16 ans de vibrations, de swing, de découvertes et de révélations. Connaissant un succès croissant, le Biguine Jazz Festival  attend cette année près de de 2000 mélomanes et passionnés de cultures.

Voir le programme 2018

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Avignon 2018 : »Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète », texte et conception Gurshad Shaheman .

— Par Isabelle Monpezat —

Simple spectatrice du festival d’Avignon et curieuse de lire les nombreuses critiques de Madinin’Art, j’ai lu avec intérêt l’article de Selim Lander sur le spectacle « Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète ». Je souhaite partager mes impressions sur ce spectacle qui m’a beaucoup touché.

Dans son spectacle, le comédien et metteur en scène d’origine iranienne Gurshad Shaheman traite de deux thèmes centraux du festival : la migration et le genre. Il nous livre les récits d’artistes et membres de la communauté LGBT qui doivent fuir leur pays à cause de leurs idées ou de leur identité sexuelle (« des histoires de guerre mais aussi d’amour »).

Gurshad Shaheman est allé à Athènes et à Beyrouth recueillir les paroles auprès d’exilés issus du Moyen-Orient ou du Maghreb. A partir de ce matériau, il a réécrit pour obtenir cette pièce de théâtre dans laquelle dix-huit jeunes interprètes s’adressent à nous par la parole et une gestuelle simplifiée au maximum. Quatorze sont des comédiens (de l’Ensemble de l’Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille – ERACM) et quatre sont des personnes concernées par l’exil.

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Avignon 2018 : « Le voyage de D. Cholb ou penser contre soi-même », de Bernard Bloch (Off)


—Par Dominique Daeschler —
En 2013, Bernard Bloch, (Dranreb Cholb est son anagramme), effectue un voyage en autocar organisé par Témoignage Chrétien en Cisjordanie (qu’il prolongera en Israël). Il est le seul juif athée au milieu d’un groupe de catholique. . De cette expérience essentielle il tirera un livre « Dix jours en terre ceinte » qu’il a souhaité adapter au théâtre.
C’est bien l’envie de comprendre la permanence du conflit, de rencontrer des civils de part et d’autre, de confronter ses souvenirs avec ses liens familiaux, d’aller au centre de aveuglements perpétués de part et d’autre qui le motivent.
Bernard Bloch, assis de dos sur scène, confie le récit du voyage à Patrick le Mauff, reprécise, commente, interroge. Ce dialogue en fraternité pourrait être celui d’Israël et de la Palestine ? Il est donné dans une volonté d’ouverture qui n’exclut pas la subjectivité au sens premier du terme. Une vidée fait défiler paysages et visages. Les échanges vécus sont reconstitués avec des comédiens qui jouent le jeu de points de vue différents, constituant un fil rouge. Cette mise à distance est servie par des comédiens exceptionnels dont on sent la proximité avec Bernard Bloch, comme un engagement.

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Avignon 2018 : Sol (0ff) / Ver (Off) / Mémoire de naissance (0ff)

— Par Dominique Daeschler —

Sol (0ff) /

Accompagné par deux musiciens, Paul Wamo, poète kanak prend la scène comme il prend le verbe, le répétant, l’exultant, le portant aux nues ou en enfer. Il chante, slame, danse, s’offrant une respiration quand il atteint la lune ou le soleil. Il ouvre « le ciel des avions jaunes » lui le « noir qui tape à l’œil » et l’on comprend vite qu’il est sans limites quand il parle de sa terre, de la mort qui arrive comme marée haute. Il associe les mots, joue d’une grammaire des sons où il crée ses propres accords. C’est incisif, tourbillonnant, entêtant comme une vérité que l’on assène car il y a dans la personne et dans la voix une générosité qui appelle à le rejoindre dans son univers poétique grave et fêlé.

Ver (Off)
A la maison de la poésie où l’on retrouve de plaisir de caresser et de feuilleter des livres à portée de main, un choix qui eut étonner : un jeune comédien Julien Barret crée un spectacle « verre en mains » : venez prendre un vers, venez boire un mot, vous allez déguster.

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Avignon 2018 : Marianne Piketty – Abdelwaheb Sefsaf – OFF (musiques)

— Par Selim Lander —

Pour finir cette session 2018 du festival, deux spectacles musicaux aux antipodes l’un de l’autre, de la musique classique à celle d’aujourd’hui. Autant dire que l’appréciation que l’on en fera est surdéterminée par les goûts de chaque auditeur/spectateur.

Le Concert idéal

Drôle de nom pour l’ensemble de cordes de Marianne Piketty, car enfin quelle œuvre humaine pourrait raisonnablement se qualifier ainsi, l’idéal n’étant pas par définition inatteignable ? Peu importe, à vrai dire : nous sommes là pour écouter de la musique, ou plutôt écouter-voir puisque le charme des concerts de cet ensemble tient autant à leur mise en scène qu’à la qualité de l’interprétation. C’est en effet une très bonne idée que d’ajouter à l’écoute des morceaux une « lecture visuelle », les déplacements des musiciens sur le plateau mettant en évidence la contribution de chaque instrument à la partition comme aucun concert traditionnel – chaque instrumentiste assis à sa place devant son pupitre – n’est capable de la faire. Point de chaise ici (sauf pour la violoncelliste), les autres instrumentistes jouent debout et peuvent s’éloigner de leur pupitre (sauf la contrebassiste et donc la violoncelliste) lorsque le moment est venu pour elles (ou eux) de se mettre en valeur.

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Avignon 2018 : Jean-Michel d’Hoop – Hakim Bah – (Off)

L’Herbe de l’oubli : Tchernobyl

— Par Selim Lander —

Dans ou devant une carcasse de maison des personnages passent et repassent, de drôles de personnages avec des cous trop longs, des têtes trop grosses quand ce n’est pas l’ensemble qui est énorme chez eux. Il y a encore sur le plateau une sorte de chat monstrueux et même un cheval mort. Et j’oubliais le petit garçon à l’allure très étrange qui bouge comme un pantin. Ces êtres-là ne sont pas plus de vrais humains que de vrais animaux mais ils pourraient l’être puisque nous sommes à Tchernobyl (Tchernobyl : l’absinthe en ukrainien, soit l’herbe de l’oubli), pas dans la centrale, bien sûr, mais à côté, dans la zone d’exclusion (la « réserve radiologique naturelle » – sic) ou juste autour. Des membres de la compagnie Point Zéro sont allés enquêter sur place. Ils ont rapporté des images, des témoignages à partir desquels J.-M. d’Hoop (auteur et M.E.S.) a bâti un spectacle remarquable, instructif, émouvant, drôle parfois et éminemment poétique grâce aux marionnettes (de Ségolène Denis) dont la compagnie s’est fait une spécialité. Une seule marionnette à fils, celle du petit garçon, les autres sont des êtres hybrides, une grand-mère par exemple sera faite d’une comédienne dont un bras figurant le cou a la main dans la tête de la marionnette, tandis que l’autre bras est enfilé dans sa robe.

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