— Par Roland Sabra —
Il est des talents cachés, des passions tues. Celle pour l’art lyrique en outremer en est une. Qui en doute encore n’était pas au théâtre A. Césaire le 16 juillet 2014 pour assister au triomphe de « L’île de Merlin ou le monde renversé ». Cela faisait des décennies que cette salle n’avait pas croulé si longtemps sous des applaudissements aussi nourris. Le bonheur se lisait sur les visages ravis des spectateurs. Et c’était largement mérité. On connait l’argument⋅ Deux naufragés, Pierrot et Scapin, arrivent sur une île qui est le reflet inversé du monde parisien dont ils sont issus⋅ Les hommes et les femmes sont d’une fidélité à toute épreuve, la misère est éradiquée, les avocats font preuve de probité, ils prennent à leur charge les frais liés aux procès , les médecins guérissent les malades, les marchands ignorent la cupidité.