Catégorie : Musiques

Le bèlè, mémoire martiniquaise

 — Par Christian Antourel —

Aux tambours, Félix Casérus et Paul Rastocle. A. CHAULEUR

SAINTE-MARIE (Martinique) ENVOYÉ SPÉCIAL

Des chants accompagnés de percussions à découvrir au festival Africolor, en Seine-Saint-Denis, et aux Transmusicales de Rennes

C’est l’histoire d’une musique qui remonte au temps de l’esclavage, en Martinique. Un chant mêlé de voix, tambours et tibwa (baguettes frappées à l’arrière du tambour), accompagné de danses renvoyant à l’Afrique, mais aussi au quadrille des anciens colons. Une expression rustique, longtemps déconsidérée, réhabilitée depuis une vingtaine d’années.

Désormais fierté de tous les Martiniquais, le bèlè (ou  » bel air « , pour franciser le mot créole) a ses maîtres, ses anciens. Benoît Rastocle, Félix Caserus, Marcel Jupiter, Berthé Grivalliers font partie de ces passeurs de mémoire de l’identité martiniquaise.

A l’occasion de la sortie de l’album Les Maîtres du bèlè de Sainte-Marie (Buda Musique/Socadisc), regroupant cinq chanteurs et quatre tanbouyé (joueurs de tambours) bèlè, ils font une tournée en métropole, passant par le festival Africolor en Seine-Saint-Denis et les Trans Musicales de Rennes.

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Jacques Schwarz-Bart marie le jazz et le gwo ka

Publié le 29 août 2006
Actualisé le 29 août 2006 : 10h38


Saxophoniste guadeloupéen établi à New York, il présente au festival de la Villette son album de fusion avec la musique de tambours de son île.

«MON INTENTION n’est pas de restituer quelque chose qui existe, le gwo ka des soirées léwoz ou le jazz du label Blue Note. Mon intention était de définir un espace sonore qu’on ne peut trouver ailleurs parce que j’en ai créé les paramètres selon mes propres besoins émotionnels.» Voilà qui est franc : Jacques Schwarz-Bart ne joue pas la musique des soirées conviviales qui, en Guadeloupe, font sonner les tambours du gwo ka jusque tard dans la nuit. Et il n’est pas non plus un jazzman droit dans ses classiques et les bonnes vieilles couleurs swing de naguère. Avec Soné ka la, qui sort cette semaine (chez Universal Jazz) et sa participation au festival Jazz à la Villette, il s’aventure entre deux musiques, deux esthétiques, deux savoirs.

Le saxophoniste Jacques Schwarz-Bart compte parmi cette poignée de musiciens français qui vivent et travaillent aux Etats-Unis.

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« Madin’Voices »

CONCERT DE MUSIQUE SACREE


Œuvres Sacrées de Pergolèse, Mozart, Vivaldi, César Franck, Palestrina, Grandados
Par l’ensemble « Madin’Voices »


Samedi 30 avril 2005 à la Chapelle du Centre Emma Ventura.

En « avant première » de manifestations à venir dans le cadre d’un partenariat avec le C.H.U. LA Meynard.

Etonnant voyage que celui auquel invite la chapelle du Centre Emma Ventura dans son décor simple d’encens, pétri de cœur et d’espérance. C’est une «alcôve » offerte à une musique sacrée volontairement sacrifiée sur la paroi christique, pour que seule l’harmonie nous revienne en thème musical onirique. Son iconographie est pieuse et sensuelle à la fois. On traverse avec une grâce fragile un univers poignant ou le déterminisme religieux n’altère en rien les rythmes, les mouvements, les circulations d’une écriture vocale éclairée par le haut. Au contraire cette idée sacerdotale crée le besoin d’une attention particulière, une concentration maximale, pour que passe l’éloquence d’une musique souveraine, épanouie, en quasi lévitation. Il y a de l’amour là-dessous.

Du Réis Glorius » de Guiraud de Bornehl, aux « Stabat mater » de Pergolèse et Vivaldi.

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Hermeto le Poly..sons

 — Par Edouard Rateau —

Vendredi 2 décembre. Dans le cadre de la Rencontre Caraïbes Brésil qui clôture en Martinique l’année du Brésil en France, le CMAC a invité la légende vivante Hermeto Pascoal à nous rendre visite.

Un mot tout d’abord sur la première partie « locale » de cette soirée. Jeff Baillard à la guitare et l’excellent Ronald Tulle au piano conversent pour nous sur des rythmes caribéens et sud-américains. Un moment de pur plaisir beaucoup trop bref qui mériterait mieux qu’un strapontin musical.

Puis apparaît le Maître. C’est un personnage haut en couleurs, espiègle, gesticulant, vitupérant, affublé d’une tenue digne d’un Tonton flingueur de la scène qui se tient devant nous du haut de ses soixante-dix printemps. Ce n’est pas un agneau, Pascoal ! C’est un véritable monstre insatiable qui nous gratifie de nombreuses facéties et cherche à nous surprendre à l’envi. Pour lui, tout objet peut être « instrumentalisé » et pourquoi pas un simple verre d’eau ou une théière ?

C’est tonique, vivifiant, régénérant, ponctué de prestations vocales dissonantes d’Aline Morena. Une sorte de tourbillon musical puisant dans le jazz et les rythmes traditionnels du Nordeste brésilien.

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Six chansons d’amour traduites en créole par Pierre Pinalie

 


1/Nougaro                                                       Il faut tourner la page
Il faut tourner la page Changer de paysage,

Le pied sur une berge

Vierge.

Il faut tourner la page

Toucher l’autre rivage,

Littoral inconnu

Nu.

Et là, enlacer l’arbre

La colonne de marbre

Qui fuse dans le ciel

Tel

Que tu quittes la terre

Vers un point solitaire

Constellé de pluriel.

Il faut tourner la page…

Redevenir tout simple

Comme ces âmes saintes

Qui disent dans leurs yeux

Mieux

Que toutes les facondes

Des redresseurs de monde

Des faussaires de Dieu.

Il faut tourner la page

Jeter le vieux cahier

Le vieux cahier des charges

Oh, yeah.

Il faut faire silence

Traversé d’une lance

Qui fait saigner un sang

Blanc.

Il faut tourner la page

Aborder le rivage

Où rien ne fait semblant,

Saluer le mystère

Sourire

Et puis se taire.

 

Nou pou tounen paj-la Chanjé péyizaj-la,

Pié-a asou an plaj

Viej.

Nou pou tounen paj-la

É rivé lot bò-a,

An plaj yo pa konnet

Pies.

Fok nou bo piébwa-a

Potomitan an mab

Ki ka tijé an siel

Jik

Ou pé kité latè

Pou an pwen ki tou sel

Épi anlo zétwel.

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