Catégorie : Musiques

Dans le panier de mère Cesaria

— Par Véronique Mortaigne —

Cesaria Evora, sempre viva, toujours vivante. Repartie vers la terre mère le 17 décembre 2011, vaincue par le diabète et le coeur encombré. Mae Carinhosa, la mère affectueuse, onzième album studio de « Cize », sort pourtant le 4 mars. Il comporte 13 titres inédits enregistrés entre 1997 et 2005 à l’occasion de sessions d’enregistrement au cours desquelles la chanteuse cap-verdienne avait accumulé les chansons comme autant d’oeufs dans son panier. En maîtresse de maison avertie, elle y puisait à sa guise afin de réussir une omelette de qualité. Ceux qui n’étaient pas dans l’ambiance du moment attendaient leur heure, au salon des refusés.

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La première mondiale de l´opéra de chambre « El Cimarrón » de Hans Werner Henze

par Susana Méndez Muñoz
La première mondiale de l´opéra de chambre El Cimarrón, du compositeur allemand Hans Werner Henze, basé sur l’œuvre Biografía de un cimarrón, du poète et ethnologue Miguel Barnet, a eu lieu le 15 février dans la salle de Tito Junco du Centre Culturel  Bertolt Brecht de La Havane.

Initialement conçue pour un récital, c´est la première fois que cette composition est interprétée par un groupe de musiciens, de chanteurs et de danseurs ; sa mise en scène a été à la charge du metteur en scène allemand Andréas Baesler et la direction musicale de la part du maestro Guido López Gavilán.

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Escale à Brazzaville pour les Etonnants voyageurs

Au Congo-Brazzaville, le livre coûte très cher et la première tablette numérique africaine ne suffira probablement pas à résoudre les problèmes de l’éducation.

Brazzaville (Congo), envoyée spéciale. Le festival Étonnants voyageurs a eu lieu durant quatre jours au Congo-Brazzaville. Quatre millions d’habitants. La ville fait face à sa sœur Kinshasa, de l’autre côté du fleuve. Onze millions d’habitants. Deux métropoles d’Afrique, chacune ayant été colonisée, l’une par la France, l’autre par la Belgique. Aujourd’hui, par-delà le fleuve, on partage les musiques, les hommes et les femmes et les blagues belges. Si Brazza cultive le roman, Kin a une prédilection pour la bande dessinée et le polar. In Koli Jean Bofane, écrivain né en République démocratique du Congo qui vit en Belgique, nous dit : « La dictature a ralenti notre création littéraire. J’étais éditeur dans la clandestinité. Nos machines étaient régulièrement plastiquées. Je devais déplacer la mienne tous les soirs. J’ai appris la ruse. »

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Le rappeur Rocé passe la quatrième !

 

Rocé est éternel. Depuis près de vingt ans, le rappeur abreuve la scène française de son talent. Et ça continue. Après trois albums unanimement salués par les critiques, le natif de Bab el-Oued revient le 4 mars présenter son nouveau bébé : Gunz N’Rocé. « L’influence pour cet album ? Toujours très hip-hop parce ce que c’est ce que j’aime. Ce sera tout simplement moi, avec toutes mes influences, tout mon vécu… », explique-t-il. Il faut dire que l’artiste ne s’interdit aucun chemin musical. En 2006, il sortait Identité en crescendo, album à grande inspiration free-jazz où il jugeait sans concession la société française. Extrait : « Détacher ma culture et mon nom pour rentrer dans le rang, c’est l’assimilation et c’est de la mutilation. Et devoir s’intégrer à un pays qui est déjà le sien, c’est flairer, se mordre la queue, donc garder un statut de chien. » Le métèque. Rocé tape juste et fort quand il rappe tout en gardant une qualité musicale remarquable. Quand certains médias veulent lui ôter son statut de rappeur pour le rapprocher du slam, jugé moins vulgaire, il ne s’étonne pas.

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Programme du Festival 2013 des Nuits Caraïbes

Musiques Festival des Nuits Caraïbes en Guadeloupe et Martinique – 11ème édition

Pour cette nouvelle édition du festival musical les Nuits Caraïbes, le directeur artistique Yves Henry a réuni un plateau d’une qualité exceptionnelle

 -Les comédiens Alain Carré (auteur d’une trentaine de spectacles épistolaires) et Stéphanie Leclef (comédienne et conteuse)

-le danseur et chanteur originaire de Guadeloupe Yannis François (Opéra de Lausanne)

-les pianistes Boris Berman (Professeur à Yale University) et François Chaplin (acclamé pour ses enregistrements de Debussy et Poulenc)

-le ténor Xavier le Maréchal (directeur artistique du concours international d’Opéra de Paris)

-le flûtiste Vincent Lucas (flûtiste solo à l’Orchestre de Paris)

-le violoniste Gilles Henry (membre également de l’Orchestre de Paris)

Ces artistes se partageront la scène dans trois programmes différents, tissant les styles musicaux et les modes d’expression

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Au fil des voix du monde

Fort de son affiche exigeante et bariolée (Antonio Zambujo, Cheick Tidiane Seck, Vinicio Capossela), le festival Au Fil des Voix réunit le meilleur des musiques du monde à Paris au cœur de l’hiver.

Depuis cinq ans, Saïd Assadi, directeur du label indépendant Accords Croisés, programme chaque hiver LE rendez-vous parisien des musiques du monde. Incontournable, et pour cause. Avec des artistes de la trempe d’Antonio Zambujo, ce portugais qui réinvente le fado avec sa voix d’ange, ou encore Vinicio Capossela, cet italien déjanté qui tient plutôt de Tom Waits, on aurait tort de s’en priver!

C’est à guichet fermé que Zambujo a présenté vendredi dernier Quinto, son cinquième album. Sa démarche, à la fois respectueuse des traditions et innovante, reflète bien l’esprit des artistes sélectionnés par Saïd Assadi. Samedi, dans un tout autre style, tonitruant et décomplexé avec son jazz Mandingue, c’est Cheick Tidiane Seck qui levait le voile sur Guerrier, son dernier opus solo. Connu pour ses collaborations avec Salif Keïta ou Amadou et Mariam, ce claviériste et arrangeur hors pair est l’un des piliers de la scène malienne parisienne, où on le surnomme Black Buddha à cause de sa bouille ronde et toujours joviale.

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J’aime le rap : je vais redoubler et devenir délinquant

Par Pierre Mercklé
La musique adoucit les mœurs, dit-on. Mais est-ce vraiment le cas de toutes les musiques ? C’est ce qu’ont sans doute voulu déterminer des hercheurs de l’université d’Utrecht (Pays-Bas), dont les conclusions viennent d’être publiées dans la prestigieuse revue de médecine américaine Pediatrics. A partir d’une étude longitudinale sur un panel de 309 adolescents, ils « démontrent » que ceux qui, au début de l’adolescence, appréciaient les genres musicaux « bruyants » ou « rebelles » (rap, rock, punk, metal, électro…) auront une plus forte tendance à développer des comportements déviants au cours de l’adolescence, tandis que ce n’est pas le cas de ceux qui préféraient des genres musicaux conventionnels (R & B, variétés commerciales) ou « intellectuels » (classique, jazz).

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Le blues d’Aulnay-sous-Bois s’invite aux Grammy Awards

Même si, dimanche 10 février à Los Angeles, le Grammy du meilleur album de blues a échappé à And Still I Rise de l’Heritage Blues Orchestra, coproduit par la municipalité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), leur nomination aux 55es Grammy Awards, les prestigieuses Victoires de la musique américaines, dans l’unique catégorie récompensant le blues, fait rêver…

D’autant que la défaite est honorable, face au ténor du genre, Dr. John (Locked Down), qui décroche son sixième Grammy, les autres concurrents étant Shemekia Copeland (331/3), Ruthie Foster (Let it Burn), Joan Osborne (Bring it on Home).

« Etre nommés, c’est déjà comme avoir gagné ! », relativise la vocaliste Chaney Sims, dont c’est la première nomination aux Grammy Awards. Pour l’occasion, le maire d’Aulnay, Gérard Ségura (PS), a fait le voyage jusqu’à Los Angeles, avec le directeur artistique du festival Aulnay All Blues et producteur de l’album, Larry Skoller, en compagnie des musiciens : « Pour moi, c’est la ville d’Aulnay toute entière qui est nommée », explique-t-il à son arrivée dans la mégalopole californienne, ajoutant : « Cette deuxième nomination nous fait franchir un cap. 

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Mort du légendaire trompettiste de jazz, Donald Byrd

 –Il était né Donaldson Toussaint L’Ouverture Byrd II, mais c’est sous le nom de scène Donald Byrd que ce trompettiste de légende a joué avec les plus grands. C’est par la voix de son neveu que l’on a appris son décès lundi 4 février 2013 à l’âge de 80 ans.

Il avait commencé sa carrière auprès des Art Blakey & Jazz Messengers dans les années 50 avant de poursuivre avec des noms comme John Coltrane, Sonny Rollins ou encore Herbie Hancock. Durant sa carrière riche de plus d’une trentaine d’albums, il a exploré de nombreux genres : be-bop, le jazz funk ou le jazz fusion. Il était considéré comme un des artistes phare du label Blue Note. Son influence a continué de se faire sentir à travers de nombreuses reprises de rappeurs comme Public Enemy ou Nas.

 

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Le Cmac ou la loi d’airain de l’oligarchie

— Par Roland Sabra —

Poster-TabouLe sociologue italien Robert Michels a montré qu’il existait une loi d’airain de l’oligarchie dans toute organisation. Celle-ci conduit les dirigeants à être plus intéressés par la conservation de leurs positions que par les intérêts initialement poursuivis par l’organisation dont ils ont la charge. On assiste à une captation du pouvoir par un groupe dirigeant qui échappe progressivement au contrôle des organismes institutionnels qui les ont mis en place. L’organisation crée des dirigeants, qui tout en s’appuyant sur les ressources collectives mises à leur disposition dans le cadre originel de leur mission développent des comportements qui tendent à échapper à tout contrôle. «L’organisation est la source d’où naît la domination des mandataires sur les mandants… » ( R. Michels). Des processus de différenciation interne et de division du travail aboutissent à la constitution de pré-carrés inamovibles et intouchables. L’arrivée d’un élément extérieur est presque toujours source de conflit car motif à une nouvelle délimitation des territoires pour ne pas dire une mise en cause des féodalités constituées. La crise de gouvernance du CMAC en est une triste illustration.

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Ouverture de l’année Césaire

—Par Selim Lander. —

L’année Césaire a commencé. Après la reprise par Hervé Deluge de son Gueuleur (voir l’article de Roland Sabra), voici Paroles et Silences conçu et mis en scène par José Alpha. Jean-Claude Duverger interprète des textes des « classiques » de la Martinique (Ménil, Lucrèce et bien sûr, et surtout Césaire lui-même) et au-delà (Amadou Hampaté Bâ et Khalil Gilbran).  Après un prologue en voix off, J.-Cl. Duverger ne quittera plus la scène, ni la parole – à l’exception de deux intermèdes assurés par cinq jeunes danseurs et danseuses du groupe Mouv’men Danc’z (sic). L’accompagnement musical, très efficace, est assuré par le percussionniste Christian Charles, bien connu du public martiniquais, accompagné cette fois par Michel Beudard qui a su tirer de son saxophone des accents mélancoliques bien en rapport avec la situation du personnage joué par J.-Cl. Duverger. Lequel personnage, armé d’un balai et d’une poubelle, est en effet chargé du nettoyage d’une gare parisienne. En fond de scène, une vidéo de Raphaël Thine donne à voir les mouvements des trains et des passagers.

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Tiken Jah Fakoly : « En aidant le Mali, la France s’aide aussi »

Poster-Tabou

Le Bob Marley africain vit depuis plus de dix ans à Bamako. À l’heure où le président par intérim se rend à Paris, le chanteur s’exprime sur son engagement.

Le Point.fr : Que pensez-vous de l’appel au secours de Dioncounda Traoré, le président par intérim, qui arrive à Paris pour demander l’aide de la France ?

Tiken Jah Fakoly : La situation du Nord-Mali concerne aussi les Occidentaux. Le combat a été mené en Afghanistan, le Mali est plus proche et il y a urgence. En tant qu’Africain, j’aurais préféré que les forces maliennes et africaines n’aient pas besoin d’aides extérieures, mais aujourd’hui, il faut régler le problème. Nous ferons ensuite notre mea culpa entre Maliens et Africains pour savoir ce qui n’a pas fonctionné. Pour maintenant, il s’agit d’en appeler à la communauté internationale pour renforcer les forces locales. Et en aidant les Maliens, la France s’aide aussi.

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A propos d’une soirée d’art lyrique, quelques réflexions sur la culture en Martinique

Par Selim Lander.

Le directeur de l’Atrium, Bernard Lagier, a eu une très bonne idée de consacrer le dernier événement de l’année 2012 à cet art qui fut jadis si populaire en Martinique, comme d’ailleurs dans toutes les provinces françaises. Il reste un public pour cette forme d’expression artistique, la salle Fanon de l’Atrium était plutôt bien remplie, ce 20 décembre, et le fait que l’un des artistes sur la scène était d’origine martiniquaise n’est sûrement pas l’unique raison de ce succès.

Sur la scène donc deux chanteurs – Steeve Vérayie Jurad, baryton-basse, le Martiniquais et Jessica Wise, soprano ; au piano Mireille Santerre. Le trio de jeunes artistes s’est constitué à Montréal, ville où Steeve Vérayie Jurad a poursuivi ses études de musique. Le programme mêlait des grands airs d’opérette et d’opéra accompagnés au piano, plus trois morceaux pour le piano seul. Le Steinway  de l’Atrium sonne encore mieux dans la salle Frantz Fanon, aux dimensions raisonnables, que dans la grande salle, celle que l’on doit désormais appeler la « salle Aimé Césaire » (sans crainte d’introduire une confusion avec le théâtre municipal déjà baptisé ainsi !)

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Ravi Shankar, sitar dans la nuit

Par FRANÇOIS-XAVIER GOMEZ

Disparition. Emblème de la musique indienne, l’instrumentiste, qui avait notamment collaboré avec Satyajit Ray et influencé les Beatles et les Rolling Stones, est mort à 92 ans.

Etrange instrument que le sitar, ce luth pansu au manche démesuré qui, à partir de son ancêtre médiéval, le setâr iranien, s’est développé en ajoutant des cordes aux trois originelles : cordes de bourdon (qui jouent une seule note en continu), et cordes sympathiques, qui entrent en vibration quand on pince les cordes principales. Un peu comme le travail de Ravi Shankar est entré en résonance avec la génération hippie, faisant de lui la première star non occidentale de l’ère rock.

Lors de ses séjours en France, Ravi Shankar aimait évoquer ses souvenirs de Paris, où il avait débarqué en 1930 dans les bagages de son frère Uday Shankar et de sa compagnie de danse. Ravi n’avait que 10 ans, il chantait et dansait sans être vedette. Dans sa passionnante autobiographie (1), le musicien, né à Bénarès en 1920, mentionne son école du XVIe arrondissement, l’appartement où les amis de passage s’appelaient Paderewski, Chaliapine, Casals, Segovia… Il liait aussi Paris, où il vécut trois ans, avec sa passion pour le cinéma.

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Le pianiste Dave Brubeck est mort

 

Le pianiste de jazz, connu pour deux grands standards, Take Five et Blue Rondo a la Turk, est mort mercredi, la veille de son 92e anniversaire.

 

Le grand pianiste de jazz américain Dave Brubeck est mort à l’âge de 91 ans. Celui qui a défié les conventions du genre et atteint une renommée mondiale avec des morceaux comme Take Five et Blue Rondo a la Turk a succombé à un arrêt cardiaque alors qu’il se rendait à un rendez-vous, mercredi matin, chez son cardiologue à Norwalk, dans le Connecticut sur la Côte Est. Le pianiste, marié depuis près de 70 ans avec sa collaboratrice et parolière Iola, aurait eu 92 ans ce jeudi.

Il avait révolutionné le jazz en rendant accessible au plus grand nombre des morceaux complexes dès les années 50. Partisan de l’intégration des Noirs à une époque où la ségrégation dominait encore aux États-Unis, il se faisait une fierté de jouer dans les clubs de jazz noirs. Brubeck est devenu le deuxième musicien de jazz à paraître en couverture de Time Magazine en 1954 après Louis Armstrong.

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Soirée mi-figue, mi-raisin au Martinique Jazz Festival 2012

— par Roland Sabra —

_Le 29 novembre le Martinique Jazz Festival programmait en première partie « Bélénou » de Edmond Mondésir et Chengetai en deuxième partie. « Bélénou » que nous n’avions pas vu sur une scène du CMAC-Atrium depuis dix-huit mois confirme tout le bien que nous disions déjà de lui. Intelligence d’un dialogue permanent entre l’ hier et l’aujourd’hui de la Martinique tant sur le plan des textes que sur celui des sonorités musicales. Mais ce n’est pas tout ! Il y a aussi la valorisation d’une transmission de génération à génération, sans qu’il s’agisse d’une reprise à l’identique de ce qui a été légué. Non il y a appropriation de valeurs qui du fait de leur passage se trouvent transformées tout en étant fidèles à ce qu’elles étaient. L’art d’une trahison fidèle. Qu’Edmond Mondésir ait invité sur scène Félix Casérus en est l’illustration la plus forte. Le tableau concrétisait ce qui semble être l’essentiel de son propos être trait d’union entre la génération qui pousse aux portes des compositions et celle qui leur a données si ce n’est naissance, au moins la célébrité qui leur sied.

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Lettre ouverte aux martiniquais

— par Josiane Cueff —

Mon projet culturel basé sur la diffusion, la création,  les échanges artistiques, la formation et l’éducation artistique, a permis ma nomination à Fort de France, début 2011 pour diriger le Cmac, scène nationale de Martinique.  Ce haut lieu culturel doit évoluer en tenant compte des enjeux fondamentaux impliqués dans la stratégie de développement culturel, social, économique et régional. J’ai travaillé sans compter, avec passion, pour offrir un programme organisé pour tous,  ouvert à l’émotion, à la beauté, à la réflexion, à la découverte,  à l’interrogation, enfin ouvert à la stimulation de ce que l’être humain a de plus riche, l’éveil des sens, de l’esprit, la pensée, les idéaux, l’évolution au sens noble.
Dès ma prise de fonction,  de très nombreuses difficultés se sont présentées, aussi bien pour programmer dans  les salles de spectacles, que pour mettre en place mon projet, ainsi que pour assumer mes responsabilités légitimes de directrice. 

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Les dérobades de Georges-Louis Lebon

  — Par Roland Sabra —

 

–Au delà de l’épisode bouffon et quelque peu pitoyable dont on aura la narration ci-après un véritable problème se pose pour les représentants du Ministère de la Culture en Martinique : y-a-t il un interlocuteur crédible avec lequel négocier pour mettre fin aux crises de gouvernance à répétition que connait le CMAC? —RECIT—

Monsieur Lebon et moi nous ne partirons pas en vacances ensemble. C’est comme ça! Il y a déjà longtemps que je cherchais à rencontrer l’homme qui a largement contribué à l’aggravation de la crise de gouvernance du CMAC. Toutes mes tentatives étaient restées vaines. Monsieur Lebon sans doute impressionné dans sa jeunesse par la lecture de Henri Laborit n’a gardé en mémoire, de ces écrits qui eurent un certain retentissement dans les années 70 du siècle dernier, que l‘Eloge de la fuite, titre d’un ouvrage célèbre du socio-biologiste. La fuite est en effet une attitude possible devant le poids des responsabilités, des contraintes qu’impose l’ordre social. Il est deux autres attitudes possibles, selon Laborit : la soumission ou la lutte.

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Le CMAC en crise : historique

Opération de déstabilisation au CMAC : après Manuel Césaire, Josiane Cueff ?

— par Roland Sabra —

Le débrayage du 06-12-2011

Le 30 avril 2010 Claude Lise, alors Président du Conseil Général mettait fin aux fonctions de Manuel Césaire, administrateur de l’éphémère regroupement CMAC-Atrium et qui de toute façon ne souhaitait pas s’aventurer davantage sur une planche savonnée.  Ce n’était là que l’épilogue, provisoire et non définitif, on va le voir, d’un énième épisode de la guerre picrocholine qui agite le vaisseau amarré rue Cazotte à Fort-de-France. Manuel Césaire avait estimé que les entraves du Conseil Général de l’époque à l’accomplissement de ce pourquoi il avait été nommé, « filialement » relayées à l’intérieur de la structure par des enjeux de pouvoir lui rendaient impossible l’accomplissement de sa mission, en conséquence de quoi il préférait jeter l’éponge. Parmi les chausse-trappes, on assista à une grève minoritaire, sept grévistes en tout et pour tout, se conclure en quelques heures par une augmentation de salaire de 150 Euros. Officiellement le conflit avait la forme d’une opposition entre deux projets de fusion des structures du CMAC et de l’Atrium.

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« Porter la plume dans la plaie »

— Par Roland Sabra —

  Ils sont plus de cent cinquante à former  ce qui n’a  de collectif que le nom pour dire leur attachement au label « Scène nationale » et à « une direction indépendante des pouvoirs politiques et de tout groupe de pression« . On ne sait pas trop comment ils se sont trouvés. Une plasticienne martiniquaise a pris son carnet d’adresses, a téléphoné à des amis pour  dire son émotion  face au risque de disparition du CMAC et s’est entendue dire par ses interlocuteurs des choses qui faisaient écho à ses inquiétudes. Que faire alors? Elle s’est souvenue que le droit de pétition, droit à l’expression de l’individu, est reconnu comme un des droit fondamentaux par les textes constitutionnels depuis 1791 :  » Chacun a le droit d’adresser une pétition écrite aux pouvoirs publics afin de provoquer l’examen de problèmes d’intérêt individuel ou collectif « ).  La révolution a commencé par des cahiers de doléances. Elle dit qu’il lui a fallu une semaine pour rédiger un texte  prenant en compte le point de vue du spectateur  et suffisamment consensuel pour qu’en quelques jours plus cent cinquante  connaissances la rejoignent. 

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Mission d’expertise au CMAC : trop tard !

— par Roland Sabra —

La mission du Ministère de la Culture chargée d’une expertise sur les dysfonctionnements du CMAC arrive en Martinique cette semaine. Elle arrive un peu tard puisque mise devant le fait accompli par le coup de force de Georges-Louis Lebon qui en procédant au changement de serrure du bureau de la Directrice du CMAC interdit à l’intéressée d’accéder à son lieu de travail. Il faut bien parler de coup de force puisque le dernier Conseil d’Administration du CMAC le 27 juin 2012 avait décidé de solliciter une expertiseavant de se prononcer sur l’avenir de la Direction du CMAC. Décision qui ne convenait pas à David Zobda, Vice-Président du Conseil Général, membre de droit du C.A. et encore moins à G-L. Lebon, Président, titre plus honorifique que doté de réel pouvoir, du CMAC. L’un et l’autre, très proches, ils se connaissent depuis de longues années, il leur arrive de partir ensemble à des Festivals en France, refusaient d’envisager que la Directrice puisse continuer sa mission. On ne connaît pas encore le degré d’implication du Vice-président du Conseil Général, dans ce coup de force réalisé, en « loucedé », au beau milieu des vacances scolaires, le 31 juillet 2012.

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Quelles réponses aux appels à projets de Gérard Lockel, David Murray et Kenny Garrett ?

 — Par Alain Maurin —

 Début 2012, publication du dernier ouvrage de Gérard Lockel, véritable livre testament et guide de lecture pour comprendre l’univers du gwoka et déchiffrer les clés et les paradoxes du gwoka moderne. Génie autodidacte non reconnu au plan local mais dont l’œuvre autorise à le classer dans le gotha mondial des musiciens qui ont apporté quelque chose de nouveau à la musique, Gérard Lockel est un trésor humain vivant, poursuivant encore aujourd’hui ses offrandes de contribution à la constitution de la musique guadeloupéenne.

Mars 2012, sortie mondiale de l’album Seeds from the underground, nouvel opus du saxophoniste américain Kenny Garrett, salué et applaudi par la critique internationale. L’ex sideman de Miles Davis n’est pas le premier venu de la planète jazz. Relatant les propos recueillis lors d’un entretien récent, Bruno Pfeiffer journaliste passionné de jazz depuis plus de trente ans, rappelle s’il en est besoin que « Miles Davis déclarait qu’aucun saxophoniste ne l’avait autant estomaqué, cela depuis John Coltrane ». Vincent Bessières, membre de l’Académie du jazz, témoin reconnu de l’histoire du jazz livre des propos allant dans le même sens pour mettre en lumière que « Kenny Garrett a démontré le premier que le saxophone alto pouvait à nouveau rivaliser avec le ténor, instrument par excellence de la quête musicale depuis John Coltrane

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Gustave Francisque… en concert autour de la musique traditionnelle

 — Par Christian Antourel —

   C’est comme revenir à l’époque où la musique ne s’écoutait qu’en temps réel. Le lien entre le silence, la musique et la mémoire, c’est le son.

 Il va falloir se faire à cette idée, Gustave Francisque est une des mémoires de notre patrimoine musical. Musicien rigoureux et opiniâtre, l’homme joue avec un égal talent du saxophone, de la clarinette et de la flûte. Auteur, compositeur interprète il est désormais professeur de l’école de musique « Cuivres et Bois d’ébène » et reste néanmoins le charismatique leader du groupe « Sapotie Kréol », ardent défenseur de la musique traditionnelle. Outre ses propres compositions telles que l’éternel « Kantik des mornes » ou la superbe « Bernadette » prix SACEM 2004 qu’il interprète lors d’interventions aussi nombreuses que populaires, le musicien rend régulièrement de vibrants et mélodieux hommages à des artistes réputés tels Barel Coppet, Eugene Mona, Max Ransay et d’autres encore, Il met son irrésistible brio au service du grand ballet de Martinique, comme autant de poésies, de sons, d’ambiance nostalgique présente et songeuse ; libres interprétations quasi métaphysiques jouées ensemble avec les ténors instrumentistes de son groupe : De belles fictions musicales qui réussissent à créer un ailleurs.

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Pierre Williet en concert au Jedi Mizik

«  Obstination », titre une des qualités d’un musicien aujourd’hui…il doit être obstiné afin de poursuivre son chemin, pas toujours facile… »

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«  OBSTINATION  »

L’album  « Obstination »constitue le 3ème volet de la trilogie «  Bleue Biguine » toujours dans le même axe de recherche et de mélange de musique antillaise et de jazz. Une musique résolument signée biguine –jazz, entre jazz fusion et esthétique caribéenne. Avec un swing impétueux à géométrie variable. Pierre Williet nous confie que « ce sont des compositions originales, dont deux dédiées a ses filles qui font parties de sa source d’inspiration ; les autres titres sont aussi dédiés à des proches ou à des artistes qui ont marqués le monde musical… Un hommage particulier à Eugène Mona « Mona Lizo, Ti mouton »   composition qui souhaite exprimer toute la force et la magie de l’œuvre musicale du maître. Une incursion dans les rythmes caribéens, le bélé et la relecture de standards ». Et un clin d’œil a la sonorité Be- Bop de Charlie Parker. Nous avons apprécié un exemple de son évolution stylistique et de sa créativité.

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Martinique Jazz Festival 2011 Le renouveau d’un festival plus ouvert sur le monde

 — par Roland Sabra —

 

L’audace ne paie pas toujours. Samedi 26 novembre dans la salle Aimé Césaire du CMAC s’ouvrait le Martinique Jazz Festival ( notez l’ordre des mots!) avec en première partie en formation Quartet Grégory Privat, pianiste fils de son père José lui même pianiste du groupe Malavoi. Le public a apprécié et s’est laissé séduire par le manque de naturel du jeu quelque peu affecté de l’artiste qui en fait des tonnes, dans une gesticulation imitative qui emprunte vaguement à Glenn Gould et plus surement au grand guignol pour montrer à quel point il est traversé, travaillé, envahi par les morceaux qu’il interprète. Il faut dire que son toucher de clavier n’est pas aussi expressif et fait preuve d’une assez grande pauvreté, comme s’il lui fallait souligner par le geste ce que son interprétation ne sait dire. Taper n’est pas jouer. La complicité qu’il entretient avec Sonny Troupé à la batterie et au ka lors d’un duo est néanmoins l’occasion d’un rare moment de plaisir. Manu Godja à la guitare tire son épingle du jeu, tandis que Damian Nueva à la basse est totalement sous-employé.

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