INTERVIEW – Femi Kuti, le fils du père de l’Afro-Beat, sort un nouvel album. Rencontre.
—Par Eric Mandel —
Appartenir à la caste des « Fils de… » peut se révéler un cadeau empoisonné, un privilège et une malédiction. Comment perpétuer l’héritage d’un paternel héroïque, tout en affirmant sa propre identité, sans sombrer dans le mimétisme? Femi Anikulapo Kuti le sait trop bien. Il est le fils d’une légende: Fela, le génial inventeur de l’afro-beat nigérian, cette musique de transe née au début des années 70 de la fusion entre musiques africaines (high-life, tradition yoruba) et musiques afro-américaines (jazz, funk)… Un personnage charismatique, parfois controversé, mais unanimement salué comme le champion du petit peuple et la bête noire des militaires qui se sont succédé à la tête du Nigéria depuis l’indépendance du pays, jusqu’en 1999. A sa façon, Femi a su affirmer sa marque sous l’ombre tutélaire de son illustre paternel, explorant des pistes plus personnelles pour s’affranchir de l’orthodoxie afro-beat, sans jamais trahir son essence. Interview à l’occasion de la sortie de son nouvel album ; No Place for my dream.
Catégorie : Musiques
Arts de la scène, Musiques
« Radiolaires » : « Les nuits Césaire » à Saint-Pierre et aux Trois-Ilets
les 23 et 24 novembre 2013
Radiolaires est un duo dans lequel Isabelle Fruleux interprète la poésie d’Aimé Césaire avec le pianiste Alain Jean-Marie.
Venue du théâtre avec une formation de danseuse,Isabelle Fruleurx est sensible à ce qui lie ces deux expressions : Elle écrit sur son blog :
Mes prédécesseurs du spoken word l’ont bien compris, la poésie est la partition idéale à faire résonner, mais à incarner aussi, dans le sens charnel du terme.
Arts de la scène, Musiques
Buika, noire flamenca, sort un nouvel album
—Par Alexis Campion —
Explosive sur scène, la chanteuse préférée de Pedro Almodóvar entrelace avec brio musiques afro-cubaine, jazz, soul et andalouses.
« Sa voix me rappelle la rage de La Lupe avec, parfois, un soupçon d’Olga Guillot », a déclaré Pedro Almodóvar la première fois qu’il a entendu Buika, la comparant d’emblée aux plus grandes voix hispaniques des années 1930 et 1940. En 2009, sur le livret du disque El último trago, le cinéaste ajoutait ceci : « On ne peut pas s’empêcher de croire à un avenir meilleur tant qu’on sera là pour assister aux évolutions imprévisibles de cette interprète sans limites. »
Sans limites en effet. Sur son dernier album, sorti cet été et nommé aux prochains Latin Grammy Awards, La noche más larga, la belle et volcanique Concha Buika a étoffé son répertoire de standards jazz réputés difficiles (Don’t Explain, Siboney, Throw It Away), ainsi que d’une brûlante version de Ne me quitte pas, dont elle ne reprend que deux couplets. « Peut-être un jour serai-je capable de la chanter en entier sans m’effondrer, mais pour l’heure, je ne suis pas sûre d’y arriver sans être brisée en deux », dit la chanteuse, capable de se rouler à terre en implorant tous les cieux au milieu d’une complainte.
Arts de la scène, Musiques
Le roi de l’Ethio-jazz à Paris
—Par Alexis Campion – —
Inspiré par la diversité de son pays, le percussionniste et compositeur Mulatu Astatké publie Sketches Of Ethiopia. Un disque éclectique et charmeur dont le groove contagieux doit autant au jazz qu’à la tradition tribale.
Père de l’Ethio-jazz », le percussionniste et compositeur Mulatu Astatké, 70 ans, est une légende pour de nombreux mélomanes qui, au tournant de l’an 2000, prirent connaissance de sa musique à travers la collection Ethiopiques, une série de disques mythiques qui se proposait de compiler le meilleur du jazz éthiopien tel qu’il fut enregistré au début des années 70. Ce qui ne veut pas dire que la carrière du musicien n’appartient qu’au passé, bien au contraire.
Relancées en 2005 avec la sortie du film Broken Flowers, de Jim Jarmush, dont il signa la bande originale, la notoriété et l’inspiration de Mulatu Astatké sont toujours au beau fixe. On le vérifiera ce jeudi 10 octobre au Trianon, à Paris, qui affiche quasi complet en son honneur. On le vérifie aussi dans ses albums récents, Mulatu Steps Ahead (2010) et surtout Sketches Of Ethiopia, qu’il vient de publier chez Jazz Village.
Arts de la scène, Musiques
Astrid Maria Ravaud en concert : la musique qu’on aime…
— Par Christian Antourel—
La première rencontre d’Astrid-Maria Ravaud avec la musique classique remonte à l’âge où d’autres jouent à la poupée. Elle présentera un programme d’œuvres variées, allant du style baroque au contemporain, en passant par le classique et le romantique.
Jeune prodige issue d’une famille de musiciens, elle commence l’étude du piano à 2 ans. A quatre ans, elle chante de mémoire tout le 1er mouvement du concerto N° 3 de Beethoven pour piano. A 5 ans elle lit la musique couramment. A 9 ans, elle se tourne vers la flute traversière. Il a fallu une bonne dose de détermination et de passion à Astrid Maria pour mener parallèlement, avec succès des études de chirurgien dentiste. Avec son bagage musicologique pointu, sa science de la flute et sa connaissance intime des caractères et dispositions affectives de l’esprit des auteurs. De leurs impulsions, de leurs caprices et extravagances. Des traités et partitions originaux, Astrid-Maria Ravaud entretient une complicité avec les compositeurs du répertoire, ne serait-ce que par la présence d’une cadence pour les différents organes musicaux.
Arts de la scène, Musiques, Théâtre
Festival international » Contes et musique dans la cité » 16-27 octobre 2013
—Dossier de presse de la 7ème édition —
La première édition du Festival International « Contes et Musique dans la Cité » fut initiée en 2007, et est aujourd’hui une des manifestations incontournable de VIRGUL’. Elle rassemble des artistes professionnels de la parole contée d’envergure internationale et des musiciens qui les accompagnent. Une démarche multiculturelle qui se veut également intergénérationnelle.
Ce festival porte un message fort, celui de la rencontre, de l’échange, de l’écoute et de la compréhension. La forme des spectacles s’est imposée, le lieu du conte devenant le lieu de rencontres entre le public et la culture orale. Des duos, trio ou quartet de conteurs et musiciens
sur le plateau. Deux conteurs qui content ensemble pour la première fois font résonner leurs font résonner leurs mots et vivre leurs univers. Ils sont accompagnés par la tradition martiniquaise, par le public, par le territoire et par la musique de la Caraïbe. Neufs conteurs accompagnés de quatre à cinq musiciens martiniquais pour une envolée au delà des frontières, en territoire et culture au pays Martinique !
Nous avons mis en place cet événement, afin de maintenir vivant la tradition orale et le patrimoine culturel régional et mondial auprès des scolaires et du grand public.
Arts de la scène, Musiques
Sur un air de KwaZulu-Natal
La programmation musicale sud-africaine du Festival d’Automne s’est ouverte en beauté mardi, au son de deux fascinantes chorales zouloues originaires du KwaZulu-Natal.
A l’est de l’Afrique du Sud, le KwaZulu-Natal porte une longue histoire qui, dès le XVI° siècle, croise la route de navigateurs et naufragés portugais, et bien sûr celle du royaume Zoulou qui rayonna sur toute l’Afrique australe au XIX° siècle. Devenu un « bantoustan », sorte de prison géante réservée aux ethnies noires au temps de l’Apartheid, ce territoire est celui où se sont constituées deux des chorales qui ont assuré la première, cette semaine, du Festival d’Automne 2013, dont les programmations musiques et danses sont largement consacrées à l’Afrique du Sud.
White Birds à petits pas
L’ensemble Mpumalanga White Birds est constitué de treize hommes tous affublés de costards sombres, gilets rouges brillants et gants blancs. Ils chantent sous la direction de Mlungisi Ngubo, leader vêtu de blanc. L’image de leur apparition à petit pas est immédiatement entraînante, séduisante. Le terme « isicathamiya », qui désigne le genre vocal qu’ils pratiquent et qui s’est imposé dans les mines du Gauteng voici un peu plus d’un siècle, signifie d’ailleurs « marcher doucement, avancer sur la pointe des pieds », rapport à une époque où les chants et danses des mineurs ne devaient pas verser dans le tapage ni déranger les patrons.
Arts de la scène, Musiques
Patrice, chanteur « swag » : cool et stylé
— Par Véronique Mortaigne—
Puisque son nouvel album s’intitule The Rising of The Son, le chanteur Patrice a entrepris au début de l’été une série de concerts au lever du Soleil, profitant du jeu de mot rédempteur (sun, le soleil, son, le fils) pour s’amuser de son reggae gracile. A Lille, à Nantes, à Cologne, où il est né il y a 34 ans, et enfin le 2 septembre à Paris, sur le parvis du Sacré-Cœur à Paris, Patrice a pris une guitare, un micro, et il a chanté – des conditions dans lesquelles le jeune métis afro-européen a sillonné l’Europe du Sud avant de construire des tubes, tels How Do You Call It (2002) ou Soulstorm (2005).
Au millier de fans recrutés par l’intermédiaire des réseaux sociaux, des croissants, thé, café ont été distribués, et The Rising of The Son présenté, le tout avec un large sourire. Bonnet rasta, filet tricoté au crochet, casquette fluo, T-shirt orné de papillons, de lions de Juda, Patrice a l’élégance tactile, la voix haute et le verbe doux. « Hyppie with gun », chante-t-il, armé de musique en fait.
Arts de la scène, Musiques
Retour en cavale pour le rappeur tunisien Weld El 15
— Par Isabelle Mandraud —
Joint par téléphone, lundi 2 septembre, Weld El 15 paraît à bout. » Cette fois, c’est vraiment grave, souffle-t-il. La seule chose à laquelle je pense maintenant, c’est de quitter le pays. » Déjà condamné à deux ans de prison ferme par contumace en mars pour une chanson insultant la police, avant de voir sa peine finalement commuée en six mois de prison avec sursis début juillet, le rappeur tunisien Aladine Yacoubi, 25 ans, a été de nouveau condamné à un an et neuf mois de prison ferme : un an pour outrage à des fonctionnaires, six mois pour calomnie, trois mois pour atteinte aux bonnes moeurs, auxquels s’ajoutent les six mois de sursis précédemment infligés.
La même peine d’un an et neuf mois ferme a été appliquée à un autre rappeur, Ahmed Ben Ahmed alias Klay BBJ, âgé d’une vingtaine d’années. Alerté par des médias, leur avocat, Me Ghazi Mrabet, a eu confirmation de la sentence lundi par le tribunal d’Hammamet et se dit abasourdi. » C’est un jugement à exécution immédiate, alors qu’ils n’ont même pas reçu de convocation devant le juge, s’insurge-t-il, dénonçant une nouvelle atteinte à la liberté d’expression.
Arts de la scène, Echos d'éco, Musiques, Sciences Sociales
Y aurait-il enfin de la place pour la musique, le culturel et la créativité dans les PIB des DFA ?
— par Alain Maurin, maître de conférences en économie à l’Université des Antilles et de la Guyane —
Kassav’ qui continue à enchanter un immense public disséminé dans le monde et qui aligne encore des performances, entre autres le renouvellement de son répertoire, les tournées dans les grandes villes de la planète et la création de revenus et d’emplois.
Malavoi, l’autre groupe mythique à rayonnement international, qui enregistre encore des triomphes sur les scènes internes et externes de la communauté des domiens.
Mario Canonge, Grégory Privat, Denis Lapassion, Christian Laviso, …, ou l’art de naviguer dans les répertoires rhizomes et de sublimer les mélanges musicaux avec comme ingrédients principaux les souffles martiniquais, guyanais et guadeloupéens.
Florence Naprix et l’équipe de Jérôme et Stéphane Castry qui livrent actuellement l’une des plus belles couleurs du zouk depuis les heures de gloire des années 1980 et 1990.
Dominique Coco, Akiyo, Wozan Monza, K’Koustik, Soft, Martine Sylvestre, Eric Cosaque, Jomimi, Casimir Reynoir dit Négoce, Alchimik’S, …, Victor O, Guy Marc Vadeleux, Bwakoré, Baylavwa, Ronald Tulle, Kolo Barst, Marcé, Tony Polomack, Kannigwé, Guy Vadeleux, Gilles Rosine, Karlos Rotsen, Tony Chasseur, Bamboolaz,…, Chris Combette, Yann Cléry, Louis Caristan, Dominique Leblanc, Emile Romain, Eric Bonheur, Djingo, Spoity Boys, Fondering, Etoumba, Komanti,…, têtes d’affiche du bouillonnement des musiques populaires dans les DFA, valeurs sûres pour transformer les étincelles musicales en flammes économiques.
Arts de la scène, Musiques
Le festival Jazz à la Villette, un chatoyant arc-en-swing
Bryan Ferry en jazz singer, Seun Kuti et ses hôtes, Tigran l’enchanteur, dance music de Nile Rodgers, hommage à Gil Scott-Heron… Le festival conjugue danse du corps et mouvement de la conscience.
Bryan Ferry lancera les festivités, le 3 septembre à la grande Halle, en revisitant des standards dans le sillage de son CD « The Jazz Age » (2012). Excellente nouvelle, Fip, partenaire du festival, diffusera ce concert, le 7 à 20h30. Le 4 septembre, place à l’envoûtant afrobeat, à la Cité de la musique, où Seun Kuti, fils de Fela, et l’Egypt 80 inviteront le trompettiste de la Nouvelle Orléans, Christian Scott, et le tandem hip hop de Floride, Dead Prez, activiste irréductible. « Seun nous a contactés pour nous proposer de jouer avec des artistes qu’il a rencontrés lors de ses tournées », explique Vincent Anglade, un des deux programmateurs du festival. N’est-il pas réjouissant, quand une manifestation se fait l’écho direct de désirs exprimés par des artistes?
Danses, Musiques
Avignon : Jean-Paul Delore, Anne Teresa de Keersmaeker
Fin du IN, pour ce qui nous concerne, avec deux événements bien éloignés du théâtre.
— Par Selim Lander —
« Oratorio électrique, spectacle musical, théâtre fragmentaire » : telles sont quelques-unes des expressions qui reviennent à propos des productions de Jean-Paul Delore (qui dirige « Carnets Sud/Nord, laboratoire itinérant de créations théâtrales et musicales »). Il est présent cette année dans le IN avec le spectacle Sans Doute, par l’intermédiaire de Dieudonné Niangouna, comme l’on sait l’un des deux « artistes invités » cette année. Ce dernier paye d’ ailleurs de sa personne dans le spectacle, en tant que comédien (et danseur) vedette : heureuse l’occasion ainsi fournie à ceux qui, comme nous, n’avaient pas encore eu l’occasion de découvrir son remarquable talent d’acteur, de se rattraper.
Quelle que soit l’étiquette qu’on lui accole, Sans Doute ne se présente en tout cas pas comme une pièce de théâtre. Douze comédiens / musiciens / chanteurs sont alignés face au public, avec l’équipement requis pour jouer de la musique électronique ou électro-acoustique. Les chants cependant seront le plus souvent traditionnels. La composition du plateau est éclectique avec six nationalités et sept langues différentes, réunies au gré des résidences de Jean-Paul Delore en Afrique, an Amérique du Sud, au Brésil, au Japon.
Arts de la scène, Musiques
» Transmissions » 42ème Edition du Festival Culturel de la Ville de Fort-de-France
La 3 ème Edition de la Jazz Night
Fort-de-France fait son Jazz.
Sous un ciel étoilé, dans un cadre idyllique, le dimanche 14 Juillet 2013
Le cœur du Parc Culturel Aimé Césaire vibrera au son du Jazz.
Une soirée entre musique et saveur culinaire.
Au menu dès 19H
Horizon Jazz Kreol quand le conte rencontre le Jazz
Gilles Rosine Quartet
Vibrations Cubaines rencontre Guy Marc Vadeleux en Terre Martiniquaise
Cette édition focus sur les États-Unis
Découvrez la voix d’or de Shenel Johns et World Harmony Ensemble venant tout droit des États-Unis après avoir séduit les clubs de Jazz de Manhattan.
Et swingez au son de la clarinette de Doreen’s Jazz New Orleans qui enflammera cette soirée.
Arts de la scène, Musiques
Jay-Z: un album «plus réfléchi et moins bling-bling»
REVUE DE PRESSE – Le rappeur sort le 9 juillet Magna Carta Holy Grail, un disque ni bon ni mauvais, selon la critique, dans lequel il évoque sa femme, sa fille et ses peurs.
Jay-Z nous fait-il le coup de l’album de la maturité? Cela y ressemble bien avec le douzième album studio du rappeur. Un million de privilégiés ont pu écouter Magna Carta Holy Grail jeudi en téléchargeant une application qui leur donnait un accès excusif au disque. Depuis, les critiques fusent. Magna Cartaest sans doute l’œuvre la plus sage de Jay-Z, mais pas forcément la plus réussie.
«Le rappeur qui possède tout – succès, célébrité, voitures, fringues, œuvres d’art et une femme exceptionnelle – commence à se demander à quoi sert tout cela», * félicite The New York Times . Même s’il garde la même fierté à évoquer son patrimoine (il liste ses Basquiat, Maybach, Lamborghini) et à parler de lui (il se compare, rien que ça, à Michael Jackson et Mohammed Ali), Jay-Z est «moins vaniteux» et sa musique «plus ambivalente», apprécie le quotidien new yorkais. L’artiste a changé.
Musiques
Fête de la musique et non pas faites de la musique, hélas!
Le 21 juin en Martinique peu de communes ont été dans l’esprit initial de la fête de la muisque. Quand Maurice Fleuret devient Directeur de la Musique et de la Danse en octobre 1981, à la demande de Jack Lang, il applique ses réflexions sur la pratique musicale et son évolution : « la musique partout et le concert nulle part ». Ce 21 juin peu de musique aux coins des rues, peu d’amateurs découvrant leurs talents, on a été encore une fois dans la logique du bon gros concert dans lequel le public est assigné à sa place de spectateur et non pas d’acteur de la musique. Spectateurs de notre propre histoire. Et dès demain nous célèbrerons le centenaire d’Aimé Césaire et nous interrogerons à l’envi pour ne pas avoir à y réfléchir pour ne pas avoir à penser : » quand donc cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres ?
Maurice Fleuret insistait inlassablement sur la nécessité de favoriser en priorité la pratique de la musique. Le 20 juin 1982, au soir de la première édition de la Fête de la musique, il expliquait : « Écouter de la musique, ce n’est pas suffisant.
Arts de la scène, Cinéma, Musiques
Joey Starr, le bad boy national
— Par Judith Perrignon —
Le rhum, c’est plutôt en douce qu’il le boit, planqué dans une petite bouteille d’eau en plastique quand il est sur les plateaux de cinéma. Car là, il n’est pas le roi, mais « une jeune actrice », comme il dit, un soldat qui s’applique, avec une équipe tout autour, des horaires et un cadre qui ne lui font pas de mal. La dernière affiche annonce bien une montée en puissance, gros plan sur lui à côté de Depardieu – « Pourquoi y a autant de jours de tournage ? », avait-il demandé à son manager. « T’as le premier rôle, banane ! » Mais il n’est pas un roi. Depardieu lui a dit : « Tu sais, tu as de la chance Didier, le ciné, ça rend con. T’as autre chose, toi. »
Le rhum, certains racontent qu’il le cache quand sa mère est dans les parages. Mère en forme de béance, aperçue pour la dernière fois le jour de ses 5 ans, pleurant sur le parking de la cité Allende de Saint-Denis, réclamant de voir son fils pour son anniversaire, et puis proclamée morte par son père.
Arts de la scène, Musiques
« Tournoi de Slam Junior »
AU CENTRE CULTUREL MARCÉ DE ST JOSEPH 21 JUIN 2013
Vendredi 21 Juin à 19h au Centre Culturel Marcé, se tiendra la seconde édition du Tournoi Slam Junior. Une belle réussite que de faire écrire et dire à ces 11 jeunes qui ont travaillé durant un an pour cette présentation.
À l’initiative du « Tournoi de Slam Junior »
Une femme, Etie Berry, professeur des écoles à St Joseph. Elle nourrit une grande passion pour le Slam qu’elle partage avec ses élèves et avec tous les jeunes souhaitant découvrir, écrire et slamer dans ses ateliers du samedi après-midi. Elle est accompagnée dans son projet par le slameur Elie Louisy. Etie aide à l’écriture, Elie au dire et a entrainé nos futurs champions pour ce tournoi de Slam Junior.
Arts de la scène, Musiques, Politiques, Sciences Sociales
Pour le rappeur tunisien Weld El 15
Tribune Son crime est d’avoir composé une chanson où il dénonce les exactions de la police. Je ne défends pas un rappeur qui insulte la police, je défends mon pays.
Par Hind MEDDEB et Cosignataires : Djel de la Fonky family Ekoué de La Rumeur Imhotep de IAM Mouloud Mansouri directeur de l’association Fu-Jo qui organise des concerts de rap en prison Raashan Ahmed rappeur américain de Oakland, Medine, Yasmine Hamdan, Oxmo Puccino et Joey Starr
Weld El 15 a 25 ans ; il risque aujourd’hui même deux ans de prison. Son crime est d’avoir composé une chanson où il dénonce les exactions de la police : plus de deux ans après la chute de Ben Ali, la police continue de réprimer les manifestations, d’insulter et de tabasser ceux qui tombent dans ses filets.
Musiques
Un récital de Miguel Ángel Estrella
— Par Selim Lander —
En écoutant le pianiste argentin Miguel Ángel Estrella, l’autre soir, à l’Atrium, je ne pouvais m’empêcher de penser au film de Haeneke, Amour, qui a remporté l’année dernière à Cannes une couronne ô combien méritée, superbe film qui met en scène une pianiste âgée, soudain privée de l’usage de son instrument par la maladie. À un moment, dans le film, alors que son mari lui fait entendre le dernier disque d’un de ses élèves virtuoses, elle lui demande d’arrêter : elle ne supporte plus d’écouter de la musique, y compris des morceaux qu’elle aime et qu’elle a, sans doute, elle-même joués. À la fin d’une vie, les valeurs les plus établies vacillent, quand elles ne s’éclipsent pas complètement.
Je pensais donc à ce film superbement émouvant, servi par deux interprètes éminemment talentueux (Emmanuelle Riva et Maurice Trintignant), en écoutant Miguel Ángel Estrella, l’autre soir, à l’Atrium.
Arts de la scène, Musiques
Le rappeur Orelsan condamné pour injures sexistes
Le rappeur Orelsan a été condamné aujourd’hui à 1.000 euros d’amende avec sursis pour injure et provocation à la violence à l’égard des femmes par le tribunal correctionnel de Paris pour certains passages de ses chansons.
Poursuivi par des associations féministes, il a été condamné pour injure en raison de l’expression « les meufs c’est des putes » et pour provocation à la violence notamment pour les termes « mais ferme ta gueule ou tu vas t’faire marie-trintigner ». Une allusion à l’actrice française Marie Trintignant morte en 2003 sous les coups de son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat.
Son avocat, Me Simon Tahar, a déploré que le tribunal ait « permis d’ouvrir la voie large, grave, à la censure de la création artistique ». Le parquet s’était prononcé pour la relaxe, a souligné l’avocat, ajoutant qu’un précédent jugement, concernant sa chanson « Sale pute », au coeur d’une vive polémique en 2009, avait relaxé son client. Dans cette première affaire le rappeur, souvent comparé à l’Anglais The Streets, s’était excusé et avait expliqué que la chanson était une fiction parlant d’un homme trompé.
Arts de la scène, Musiques
Le chanteur du « Métèque » Georges Moustaki est mort
Le chanteur engagé et compositeur Georges Moustaki, auteur de chansons devenues des classiques comme Milord et Le Métèque, est décédé jeudi matin à l’âge de 79 ans. Retrouvez sa dernière rencontre avec L’Humanité, en 2008, à l’occasion de la sortie de l’album Solitaire.
Georges Moustaki revient avec Solitaire. Un album aux chaudes sonorités avec de nombreux invités, dont Cali ou Vincent Delerm. Georges Moustaki a gardé au fil des ans une même « coolitude » attachante. Le pâtre grec né à Alexandrie a su transformer cette nonchalance en art de vivre. Cela ne l’a pas empêché d’être un de nos plus tendres auteurs-interprètes de la chanson, ayant écrit pour Édith Piaf Milord et plus tard le Métèque, Ma liberté, Ma solitude, le Temps de vivre, Bahia ou Donne du rhum à ton homme.
Arts de la scène, Musiques
La danse de Joby Bernabé
—Par Jean-José Alpha —
En retrouvant Joby Bernabé au Théâtre Frantz Fanon de l’Atrium lors du « jédi mizik » du Cmac, le 16 mai dernier, ce ne sont pas seulement les métaphores lyriques lâchées sensuellement en créole, qui donnent sens à la rencontre avec le poète martiniquais, mais aussi le souffle de sa musique qui court sur la peau en ondes électriques énergisantes comme ces dubs poètes mal-connus de nous, LKJ (Linton Kwesi Johnson), Oku Onuora (Orlando Wong) ou Last poets.
Quatre vingt minutes de bonheur offertes à son public par un type qui dit, chante et danse les rythmes des cultures du Sud avec la souplesse des corps qui se meuvent en postures décalées, en étranges extensions ailées pareilles aux envolées de kayali qui se jouent de la pesanteur des oppressions sociales ; et puis cette voix, singulière, burinée par le soleil des pêches du large des solitudes intemporelles.
Arts de la scène, Musiques
Bona se bonifie
Le bassiste star Richard Bona publie un disque bio d’une douceur revigorante, synthèse de ses influences éparses entre New York, Paris et Douala.
« Tout est parti d’une interview, quand un journaliste m’a affirmé que les créateurs de la musique actuelle, ce sont les DJ. J’étais choqué! » Pour Richard Bona, grand bien fasse à David Guetta et consorts de pratiquer « le collage sonore »… Mais que l’on ne lui raconte pas que la création y trouve son compte. « Comme le sport avec le dopage, ce show-biz qui généralise le play-back me fait peur. On devient otages d’usurpateurs! »
Arts de la scène, Musiques
Mizikopéyi, « Jazz créole » disponible
Le nouvel album de Mizikopéyi, « Jazz créole », est maintenant disponible sur les plates-formes digitales. Il vous est aussi possible de le commander (paiement Paypal) sur le site www.tonychasseur.com, rubrique « La Boutik Mizik ».
L’album physique sera disponible lors des concerts de Mizikopéyi, le 18 mai au festival Terre de Blues à Marie-Galante, le 19 mai au Lamentin Jazz project en Martinique.
Ce nouvel album regroupe des titres issus des deux précédents albums. C’est donc une sorte de compilation dont le but est d’exposer plus clairement pour les festivals cette nouvelle démarche orientée « Jazz créole » du big band.
Trois titres inédits, 5 titres remaniés pour coller à la nouvelle démarche, 4 titres qui n’ont aucune modification par rapport aux Cds précédents. Les modifications sont indiquées sur le verso du CD (voir visuel ci-dessous), à la suite du titre.
Tout ce qui est indiqué « 2013 » est donc soit nouveau, soit modifié (concernant « Flè bò kay », même si ce n’est pas indiqué « 2013 », le son a été refait pour un son plus réaliste avec ce que Tony est aujourd’hui vocalement).
Arts de la scène, Musiques
Jean Claude Théophile Zadith : la vie qui dansait en s’éloignant
— Par Jean-José Alpha —
Chaque jour qui passe est porteur de peine, de joie, de défaites, de réussite, d’audace, d’espoir, de sentiments et d’émotions confuses, mais rien de transcendant ne vient déranger la mélancolie de l’existence si ce ne sont que les toute petites choses, pratiquement invisibles, qui participent à l’équilibre de chacun comme le diable dans les détails ou le bon dieu dans les plus insignifiantes.
Alors on regarde banalement les autres se démener contre la dépression qui lapide les plus faibles sans avoir réellement de prise sur ceux qui ont un job, une activité, une passion, qui s’accrochent pour donner sens à leurs actes, à leurs pensées, aux paroles qu’il faut tourner dans la bouche avant de les dire, à l’odeur des passions qui les maintiennent en vie.
Parce que c’est de la vie dont il s’agit. C’est de la vie qui s’échappe comme une fuite du tuyau d’air à respirer, qui stoppe le geste, le pas, le mouvement, l’élan de vie.
Il était bien à propulser une échappée d’élégance, une feinte à la banalité, une espièglerie à l’ignorance du corps commun; quand il est tombé sur le plancher de la salle de danse face au miroir.