— Par Alexis Campion —
Dans « 137 avenue Kaniama », un disque aussi luxuriant que personnel, le rappeur bruxellois Baloji mêle rumba congolaise, rythmes ghanéens, hip-hop, funk ou encore électro anglaise.
Son prénom lui sert de nom de scène mais Baloji Tshiani l’a détesté enfant. En tshiluba, l’une des langues du Congo-Kinshasa, il signifie « groupe de sorciers ». Adulte, apprenant que la connotation négative du mot vient de missionnaires catholiques, et que son étymologie le relie en fait au savoir traditionnel et non à une malédiction, Baloji s’en est accommodé. Une chose est sûre, sa double culture a toujours été son moteur. Et si 137 avenue Kaniama, son nouvel album, est un sortilège, c’est avant tout par sa musicalité foisonnante enchevêtrant rumba congolaise, rythmes ghanéens, hip-hop, funk, électro anglaise, etc.
Né d’une liaison illégitime en 1978 à Lubumbashi, arraché à sa mère à 3 ans par son père, qui décide de l’élever à Liège et de le scolariser chez les jésuites, Baloji a de longue date appris à combiner les influences, à rabibocher les regards. A 15 ans, il s’éloigne du giron familial, plaque l’école et s’accroche au rap.