Catégorie : Musiques

Seun Kuti, la rébellion dans le sang

Seun Kuti, le fils du légendaire Fela Kuti, signe son quatrième album, Black Times, dans lequel il célèbre les figures oubliées de la révolution africaine.

Sur la pochette de son nouvel album, on le voit porter le béret de Thomas Sankara, les lunettes de Malcom X et le cigare du Che, « parti combattre les forces impérialistes au Congo pour sauver Lumumba », précise Seun. Dans ce café du 11e arrondissement de Paris, le fils du légendaire Fela Kuti enchaine les interviewes sans l’attirail révolutionnaire mais avec la force de conviction de son paternel, l’inventeur de l’Afro-Beat nigérian, ce groove révolutionnaire à la croisée du jazz et du high-life. Avec ce quatrième opus, Seun célèbre les figures historiques de la révolution africaine trop souvent oubliés par les jeunes générations (Last Revolutionary, African Dreams), signe des satires féroces des mœurs politiques de son pays (C.P.C.D, Theory of Goat and Yam) et pointe l’hypocrisie autour de l’interdiction de l’herbe avec Bad Man Lighter l’une des chansons les plus réussies de l’album. Interview.

Doit-on vous appeler « General Seun », comme vous vous présentez dans Last Revolutionary, la première chanson de l’album?

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Baloji, rabiboche rumba congolaise et électro anglaise

— Par Alexis Campion —
Dans « 137 avenue Kaniama », un disque aussi luxuriant que personnel, le rappeur bruxellois Baloji mêle rumba congolaise, rythmes ghanéens, hip-hop, funk ou encore électro anglaise.

Son prénom lui sert de nom de scène mais Baloji Tshiani l’a détesté enfant. En tshiluba, l’une des langues du Congo-Kinshasa, il signifie « groupe de sorciers ». Adulte, apprenant que la connotation négative du mot vient de missionnaires catholiques, et que son étymologie le relie en fait au savoir traditionnel et non à une malédiction, Baloji s’en est accommodé. Une chose est sûre, sa double culture a toujours été son moteur. Et si 137 avenue Kaniama, son nouvel album, est un sortilège, c’est avant tout par sa musicalité foisonnante enchevêtrant rumba congolaise, rythmes ghanéens, hip-hop, funk, électro anglaise, etc.

Né d’une liaison illégitime en 1978 à Lubumbashi, arraché à sa mère à 3 ans par son père, qui décide de l’élever à Liège et de le scolariser chez les jésuites, Baloji a de longue date appris à combiner les influences, à rabibocher les regards. A 15 ans, il s’éloigne du giron familial, plaque l’école et s’accroche au rap.

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Mélissa le vaut bien

Le dernier album de Melissa Laveaux, est une plongée dans le répertoire folk d’Haïti. Il a pour nom  » Radyo Siwèl  » et est toujours produit par No Format le label français qui a accueilli son premier disque en 2008.
Avec Radyo Siwèl Melissa Laveaux fait à la fois un travail d’éthnomusicologie et de refonte artistique. Cette démarche entamée depuis quelques années est une descente en profondeur dans les racines musicales et politique de son pays.

Melissa Laveaux

En choisissant de mettre en avant la période de l’occupation américaine de 1915 à 1934, elle propose une double écoute : il y a d’abord l’idée de remettre au-devant de la scène un patrimoine de textes et de chansons qui sont rarement arrivés jusqu’à nos oreilles, et de démontrer l’impact politique de ses chants face à un occupant qui aura été jusqu’a changer la constitution d’un pays pour s’y installer tranquillement.

Melissa Laveaux montre aussi dans ce disque l’importance de la culture vaudou dans la vie quotidienne, et comment certaines figures de ce panthéon peuvent devenir des symboles de liberté. Si ce disque rencontre du succès, une partie des bénéfices servira à la cause des femmes musiciennes haïtiennes.

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« Les Batteurs », m.e.s. d’Adrien Béal

— Par Roland Sabra —

Ils sont six sur scène, avec leur batterie, venus de diverses écoles de formation. A la fois semblables et différents ils posent d’emblée la question de l’individu et du collectif. Qu’est-ce qui fait groupe? Quelle colle pour le lien social ? Un chœur peut-il être sans coryphée ? Y-a-t-il un texte sans contexte? La liste est longue des interrogations que porte « Les batteurs » le travail d’Adrien Béal en réponse à un commande du Théâtre de la Bastille.
Il y a donc six musiciens, deux femmes et quatre hommes, dans la première moitié de leur vie, tous batteurs, d’ordinaire jamais invités à jouer ensemble mais avec d’autres instrumentistes auxquels ils donnent le tempo. Enfin ils donnaient le tempo. Dans un autre temps, celui d’avant l’électrification des instruments. Ce tempo qui passera de la grosse caisse, à la caisse claire puis aux cymbales avant la dépossession par les boites à sons de la fée électricité. Naissance, croissance et indépendance, chemin vers l’autonomie et persistance d’un dialogue. L’histoire de l’instrument est une histoire humaine.
«On ne se pose qu’en s’opposant».

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Le palmarès des Victoires de la musique 2018

Orelsan, Charlotte Gainsbourg, Juliette Armanet… Les 33es Victoires de la musique ont récompensé douze artistes ou groupes, vendredi 9 février, à La Seine musicale à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Découvrez les principaux lauréats.

Artiste féminine de l’année : Charlotte Gainsbourg

Charlotte Gainsbourg a été sacrée artiste féminine de l’année, succédant à Jain. L’actrice-chanteuse, qui a sorti l’an passé son 5e album, Rest, remporte ainsi sa première Victoire de la musique, à l’âge de 46 ans. Elle a devancé ses concurrentes Catherine Ringer et Louane.

Artiste masculin de l’année : Orelsan

Le rappeur Orelsan a été vendredi soir le grand gagnant des 33es Victoires de la musique avec un total de trois récompenses, dont celle d’artiste masculin de l’année. « Je voudrais remercier le public, sans qui je serais juste un type qui fait de la musique dans sa chambre », a commenté le rappeur de 35 ans, Aurélien Cotentin de son vrai nom, également sacré dans les catégories meilleure création audiovisuelle et album de musiques urbaines.

Révélation scène : Gaël Faye

Gaël Faye, Franco-Rwandais, a remporté le prix de la révélation scène de l’année devant Fishbach et Eddy De Pretto.

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Nuits Caraïbes : festival de musique classique

17 février 2018
Maison du Maud’huy à Saint-François (1873)

€ – 80,00>€

A l’origine terre du Comte éponyme, le Maud’Huy devient la propriété d’une dynastie d’industriels exploitant la sucrerie Sainte-Marthe. La maison principale est bâtie en 1873, sur un plan caractéristique de la maison coloniale.Elle est rehaussée d’un étage par Amédée Huyghes Despointes qui devient propriétaire de l’ensemble en 1960. L’intérieur est enrichi d’un mobilier en bois local (mahogany et acajou), typique des îles anglophones et francophones de la Caraïbe (fauteuils-planteurs, berceuses, lits à colonnes, table à manger Regency, etc.).

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Claude Dauphin : « Musique et liberté au siècle des Lumières »

— Propos recueillis par Robert Berrouët-Oriol —

Le musicologue Claude Dauphin vit et travaille à Montréal. Auteur du livre de référence « Histoire du style musical d’Haïti » (Éditions Mémoire d’encrier, 2014), il vient de faire paraître à Paris, aux Éditions L’Harmattan, « Musique et liberté au siècle des Lumières ». Notre collaborateur Robert Berrouët-Oriol l’a rencontré pour une entrevue exclusive au National. 

Le National (LN) : Voulez-vous, Claude Dauphin, pour les lecteurs du National, situer votre parcours de musicologue (formation, principales publications, enseignement universitaire) ?

Claude Dauphin (CD) : Tout d’abord, un amical bonjour au lectorat du National qui me fait l’honneur de s’intéresser à mes récentes publications dans le domaine de la musicologie. Ma formation en musicologie s’est déroulée dans les années 1970-1980. Commencée à l’Université du Québec à Montréal, je l’ai poursuivie à l’Université de Montréal (maîtrise) et achevée à l’Académie Liszt (Université de Budapest) en Hongrie, par un doctorat. À sa suite, j’ai accédé à un poste de professeur à l’Université du Québec à Montréal, en 1988, tout en contribuant à différents enseignements ou directions de recherche dans le réseau universitaire français.

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À Sons d’hiver, le jazz se créolise en toute liberté

— Par Fara C. —

La Cie Lubat invitant Alfred Varasse et Luther François puis Omar Sosa avec Jacques Schwarz-Bart incarnent avec force la créolisation d’Édouard Glissant.

Christian Favier, président du conseil du Val-de-Marne, défend avec force Sons d’hiver, « carrefour de cultures, où création rime avec transmission et émancipation ». Les bâtisseurs antillais d’un jazz prenant en compte la richesse de leur culture – ancestrale autant que moderne – restent iniquement sous-exposés dans l’Hexagone. Ils sont insuffisamment programmés et récompensés par les divers prix. De ce point de vue, Sons d’hiver propose deux rendez-vous cardinaux. D’abord, la Cie Lubat (le 3, « Enjazzement libre »), avec le maître du tambour bélé martiniquais Alfred Varasse et Luther François, émérite saxophoniste de Sainte-Lucie. Puis le pianiste cubain Omar Sosa et le saxophoniste guadeloupéen établi à New York Jacques Schwarz-Bart (le 9, « Creole Spirits »). Cette création explorera les liens entre santeria cubaine et vaudou haïtien, dont la capacité de résistance a traversé les siècles. « Creole Spirits » et « Enjazzement libre » constituent d’éclatantes illustrations de la « créolisation » conçue par Édouard Glissant, qui, dans Traité du Tout-Monde (1993), écrivait : « J’appelle créolisation la rencontre, l’interférence, le choc, les harmonies et disharmonies entre les cultures, dans la totalité réalisée du monde-terre. 

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Où sont les jazzwomen? La chercheuse Marie Buscatto a enquêté.

— Propos recueillis par Fara C. —

Malgré leur succès croissant, mis en lumière par Jazz à Saint-Germain-des-Prés et Jazz’Hum’ah notamment, les femmes du jazz peinent à obtenir la reconnaissance qu’elles méritent. Interview avec Marie Buscatto, auteure de l’édifiant livre « Femmes du jazz »
Le bilan de l’édition 2014 de Jazz à Saint-Germain-des-Prés confirme, année après année, le succès des femmes artistes que ce festival s’attache à mettre à l’affiche : concerts à guichets fermés (ou quasiment) pour Tricia Evy, Kellylee Evans, Sofie Sörman, Youn Sun Nah, Eliane Elias, Natalia M. King… De même, les rencontres publiques programmées et animées par Helmie Bellini (voir vidéo ci-dessous), par ailleurs talentueuse chanteuse, ont pour la plupart rempli la salle mise à disposition dans le cadre d’un partenariat par le café Les éditeurs.

Nous avions observé un engouement similaire lors de l’édition 2013 de Jazz’Hum’ah à la Fête de l’Huma, pour les prestations scéniques d’Airelle Besson, Anne Paceo, Elise Caron, Laïka, Macha Gharibian, Géraldine Laurent…

Pourtant les « jazzwomen » de talent n’obtiennent pas autant de travail, ni la même médiatisation, que leurs homologues masculins.

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Lilas Jazz Quartet revisite avec bohneur le patrimoine musical national

— Par Roland Sabra —

Ce soir là le Quartet s’est transformé en Quintet. Un invité, était là, venu de sa Bretagne lointaine, sans biniou, mais avec sa guitare. Julien Tritz a régalé le public de ses impros aériennes et magiques, dont il semble avoir le secret. Le Lilas Jazz Quartet est une jeune formation composée d’éléments ayant une solide praxis jazzistique étayée par des improvisations comme il se doit mais aussi, et c’est beaucoup plus original par un désir de revisiter le patrimoine musical français en le colorant façon jazz, bossa nova, samba, ballades, swing etc. Adaptation ou retour aux sources ? On ne sait trop tant il est vrai que le souci de restituer l’œuvre dans son contexte, celle du siècle dernier, est empreint de la formidable explosion musicale issue du ragtime, de la marche, du negro spiritual et du blues. La chanson française ne s’est pas construite dans un bunker imperméable aux musiques du monde. Bien au contraire et c’est un des grands mérites du Lilas Jazz Quartet que de rappeler, ou d’apprendre à son public que bien des standards internationaux du Jazz sont des adaptations étasuniennes de créations françaises.

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La mort de France Gall

France Gall est morte dimanche 7 janvier à l’âge de 70 ans des suites d’un cancer. Égérie naïve de Serge Gainsbourg au temps des yéyé puis interprète inspiré de son mari, l’auteur-compositeur Michel Berger, la fille du parolier Robert Gall aura été une des artistes pop les plus importantes de la variété française.

Son sourire enfantin et sa voix sucrée ont incarné de 1960 à 1990 l’émancipation douce des jeunes filles françaises de l’après-guerre…. La chanteuse France Gall nous a quittés ce dimanche 7 janvier 2018 des suites d’un cancer, a annoncé sa chargée de communication Geneviève Salama. «Il y a des mots qu’on ne voudrait jamais prononcer. France Gall a rejoint le «Paradis blanc» le 7 Janvier, après avoir défié depuis 2 ans, avec discrétion et dignité, la récidive de son cancer», indique-t-elle dans un communiqué. Elle avait été hospitalisée fin décembre pour une «infection sévère».

Isabelle Gall est née le 9 octobre 1947 à Paris dans une famille à la fibre artistique développée. Son grand-père est l’un des fondateurs des petits chanteurs à la Croix de bois, son père, Robert Gall, écrit des chansons aussi importantes que La Mamma de Charles Aznavour.

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Mina Agossi, princesse de l’afro-futurisme

— Par Fara C. —
Avec le CD UrbAfrika, la lutine et sensuelle chanteuse franco-béninoise lance des passerelles d’amour entre les générations et entre les cœurs.

Mina Agossi a marqué l’actualité en 2017, avec l’étonnant disque afro-futuriste UrbAfrika, et par sa collaboration avec Ahmad Jamal. Le légendaire et sémillant pianiste de 87 ans l’a invitée, ainsi que le slammeur Abd Al Malik, aux concerts de présentation de son opus (Marseille) à Jazz in Marciac, au festival Jazz des 5 continents de Marseille, à Jazz à Vienne puis au Palais des congrès de Paris. « Chaque fois, ce fut comme un rêve éveillé, nous confie-t-elle. Le titre éponyme de l’album d’Ahmad Jamal est complexe à interpréter, malgré une apparente simplicité. C’était d’autant plus impressionnant qu’Ahmad était, comme toujours, imprévisible quant à la tournure qu’il décidait, sur-le-champ, de donner au morceau. » Née d’une mère française et d’un père béninois, la vocaliste, auteure et compositrice a été remarquée vers 2005 par le saxophoniste Archie Shepp, qui l’a invitée sur scène à diverses reprises, et qu’elle a convié pour son CD Red Eyes (2012).

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Misié Léyon (Ba Léon Sainte-Rose)

— Par Daniel M. Bertin —

Wou bon yich Sentespri
Ou pa boug ki pèd tan
Ou mennen bel lavi
Kon an gran NONM vayan

Chimenw sé an bon tras
Pou alé pli douvan
Ou viv bel fas a fas
Pas ou té konbatan

Ou pòté konésans
Ba piti kon ba gran
Pou fè yo pran avans
Lè ou té anségnan

An Désanm Senkantnèf
Ou té manifestan
Pou an Matinik nèf
Ou té gran militan

Lè ou té manb l’OJAM
Ou té an rézistan
Ou pa té pè jandam
Ou sé boug ki ni san
Kréatè flit banbou
Ou monté group mizik
Eti’y té ni tanbou
Epi dé bel ritmik

Man di an ho de paj
Ki ou té an gran NONM
Sé pa an zafè laj
Man ka esplitjé NONM

N, prèmié let adan Neg
O, prémié let Otantik
N, prèmié let adan Nou
M, prèmié let dan Matnik

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La mort de Manno Charlemagne

Joseph Emmanuel Charlemagne, dit Manno Charlemagne (ou Chalmay, en créole haïtien) est un auteur-compositeur-interprète engagé et homme politique haïtien, né à Port-au-Prince (Haïti) en 1948 et mort le 10 décembre 2017.

Exilé pendant une partie des années 1980 et 1990, il a été maire de Port-au-Prince de 1995 à 1999.

Sous la dictature des Duvalier

Manno Charlemagne naît en 1948 à Carrefour, dans la périphérie sud de Port-au-Prince. Il ne connaît pas son père ; sa mère travaillant à Miami, il est élevé par sa tante. Toutes deux chantent des airs traditionnels, que l’enfant Manno reprend. Son style musical sera aussi influencé par les artistes haïtiens (Dodof Legros, Lumane Casimir, Issa el Saieh (es), Raoul Guillaume, Gérard Dupervil, Pierre Blain, Joe Trouillot, Guy Durosier (es), Toto Bissainthe, Ansy Dérose) et nord-américains (Louis Armstrong, Billie Holiday) qu’il écoute à la radio, par les chansons des ruraux venus à la ville et le rara qu’il entend dans la rue, ainsi que par sa participation à la chorale de son école, tenue par les Frères de l’instruction chrétienne.

Comme de nombreux Haïtiens, il subit les exactions des tontons macoutes, miliciens au service du dictateur François Duvalier ; il connaît ainsi la prison et la torture en 1963, à l’âge de 15 ans.

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Le Martinique Jazz festival 2017

— Par Selim Lander —

Un aperçu limité aux deux soirées qui se sont déroulées dans la grande salle de l’Atrium, aperçu très partiel d’un festival qui aura permis d’écouter en divers endroits de la Martinique une vingtaine d’ensembles plus ou moins étoffés. Les deux soirées de gala dans la salle Aimé Césaire ont permis chacune, comme il est désormais de tradition, de découvrir successivement deux ensembles différents. La chanteuse d’origine guadeloupéenne Tricia Evy a précédé l’Africain Ray Lema le 1er décembre. Le lendemain, le « souffleur » américain Kenny Garrett a succédé à sa compatriote l’organiste Rhoda Scott. Deux soirées éclectiques et de bonne facture. Ray Lema joue du piano et ajoute parfois sa voix chaude et grave. Son quintette rassemble un guitariste (basse), un saxo, un trompettiste, un batteur. Kenny Garrett est un surdoué du saxophone, admirateur de John Coltrane, qui accompagna Miles Davis pendant plusieurs années avant de prendre son envol. Accompagné par un pianiste, un contrebassiste, un batteur, un percussionniste, il se revendique de genres musicaux très variés et séduit particulièrement dans ses solos qui balancent entre virtuosité et lyrisme.

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Hallyday : la quête d’un père

Johnny Hallyday, décédé dans la nuit de mardi à mercredi, n’a jamais vraiment renoué avec la Belgique, le pays de son père qui l’a abandonné après sa naissance, comme l’illustre sa bataille controversée pour acquérir la nationalité belge avant de finalement renoncer, il y a dix ans.
« Je l’ai inventé tout entier/Il a fini par exister/Je l’ai fabriqué comme j’ai pu/Ce père que je n’ai jamais eu », a chanté « l’idole des jeunes » qui n’a jamais fait mystère de cette blessure inconsolée. « Ne pas avoir eu de père a marqué toute ma vie. La déchirure… », écrit Johnny, né le 15 juin 1943 à Paris, dans son autobiographie.
Léon Smet – un artiste de cabaret bruxellois proche des Surréalistes, monté à Paris avant la Deuxième guerre mondiale – a déserté le foyer familial huis mois après la naissance de son fils, qu’il a d’ailleurs tardé à reconnaître à l’état-civil. En réalité, Jean-Philippe Smet, le nom de Johnny, sera élevé par sa tante paternelle belge Hélène, qui vivait alors à Paris avec son mari et ses deux filles.

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« Wild Fantasy » : soirée Bouyon à la BU…

Mardi 5 décembre 2017 à 18h 45

Installation artistique son et lumière à la BU du campus de Schoelcher mardi 5/12
Interrogée sur le mot « Bouyon », une encyclopédie en ligne bien connue indique sobrement : « Style musical né dans la caraïbe, à la fin des années 1980, assez répandu dans les Petites Antilles.  » C’est assez pour distinguer ce bouyon-là de son homonyme culinaire, mais c’est trop peu pour donner la mesure du phénomène de société que représente ce genre musical dans nos territoires.

Apparu en Dominique dans les années 1980, ce mélange de musique traditionnelle et moderne est reconnaissable à son univers sonore très dynamique, où le corps est mis à l’épreuve dans un jeu de scène qui répond à des codes particuliers – notamment des tenues colorées et moulantes… Aujourd’hui, comme le rapporte l’article de France Antilles ci-dessous, le Bouyon dans sa déclinaison « Gwada » est entouré d’un halo de soufre et de scandale, porté par des paroles, un sens du mouvement et de la gestuelle à travers lesquels certains perçoivent nettement « une dérive de notre société ».

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Martinique Jazz Festival 2017 : le jazz a cent ans!

Originaire du Sud des États-Unis, il est créé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle au sein des communautés afro-américaines. Avec plus de cent ans d’existence, du ragtime au jazz actuel, il recouvre de nombreux sous-genres marqués par un héritage de la musique euro-américaine et afro-américaine, et conçus pour être joués en public. Il émerge à partir d’autres genres musicaux, dont le ragtime, la marche, le negro spiritual et le blues, et comporte des caractéristiques telles que l’utilisation fréquente de l’improvisation, de la polyrythmie, de la syncope, du shuffle, du scat et des notes bleues. En outre, il emprunte de nombreux éléments à la musique populaire américaine (en) et à la tradition des brass bands3. Couramment associé aux cinq instruments emblématiques du jazz — le saxophone, la trompette, le trombone, la clarinette et le piano —, le jazz mobilise cependant un grand nombre d’instruments différents, dont la guitare, la batterie, et la contrebasse.

Voir le programme du MJF 2017 ci-dessous

Au cours du XXe siècle, le jazz a acquis une large popularité au-delà des frontières des États-Unis et s’est répandu dans le monde, donnant naissance à de très nombreux styles et sous-genres selon les pays et les régions.

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Mort du jazzman Jon Hendricks

Al Jarreau était un de ses admirateurs, Bobby McFerrin fut un de ses élèves: le chanteur et compositeur américain Jon Hendricks, une des toutes premières voix qui ont compté dans le jazz chanté, est mort mercredi à New York à 96 ans, a annoncé jeudi sa fille Michele. Jon Hendricks, un des précurseurs du « vocalese » qui consiste à mettre en paroles et en voix des solos instrumentaux de jazz, s’est éteint dans un hôpital de New York, a ensuite indiqué son agent publicitaire, sans préciser la nature du décès.

Spécialiste du scat, il s’était rendu célèbre dans les années 1950 avec le trio Lambert, Hendricks & Ross et l’album « Sing A Song Of Basie » (1957), une version vocale du big band de Count Basie. Fils de pasteur, né à Newark (New Jersey) le 16 septembre 1921, il a grandi à Toledo (Ohio), où il interprétait des spirituals et des hymnes à l’église. Vocaliste hors pair, il a 11 ans lorsqu’il chante à la radio avec le pianiste Art Tatum.

Engagé pendant la Seconde guerre mondiale, il participe au débarquement en Normandie le 12 juin 1944.

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Ciné Jazz : Janis Joplin

— Par Selim Lander —

En prélude au festival de jazz de Tropiques Atrium qui se déroulera du 26 novembre au 3 décembre en divers lieux de la Martinique, trois films sont projetés à Madiana à raison d’une seule séance par film, les 20, 21 et 22 novembre. Autant dire qu’il ne faut pas se réveiller trop tard.

C’était donc le premier, hier, consacré à Janis Joplin, pas un biopic, mais un documentaire qui combine des captations de concerts (Monterey, Woodstock…), les extraits d’un talk show, des bouts de lettres qu’elle adressait à ses parents, des bouts de film la montrant avec ses musiciens, des témoignages de proches, sa sœur, des musiciens… Autant dire immédiatement que ce film d’Amy Berg intitulé simplement Janis est un chef d’œuvre du genre. Cela tient avant tout, évidemment, à la personnalité de J. Joplin (1943-1970), à sa musique, à sa voix, à son destin météorique, à sa fin tragique.

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Pleins feux sur Kery James : théâtre, rap, portrait.

— Par Dominique Daeschler —

En trois temps, trois mouvements, Kery James décline avec efficacité, avec passion mais sans emphase la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité, intervertissant l’ordre : pas de liberté sans avoir conquis l’égalité grâce à la fraternité.

Premier round : au théâtre avec A vif

Récemment en reprise au Rond Point à Paris, A vif, la pièce de et avec Kery James (rappeur né en Guadeloupe aux Abymes), créée en début d’année à la scène nationale bipolaire de Lons le Saunier et Dole dans une mise en scène du sénégalais Jean Pierre Baro fortement impliqué sur des sujets d’engagement politique et citoyen ( discriminations, racisme, identité, dérives du pouvoir..) conforte l’option de citoyenneté responsable prise par Kery James.
Dans A VIF, Jean Pierre Baro met en scène deux avocats (Kery James, Yannick Landrein) qui argumentent, en une joute oratoire, sur la responsabilité de l’Etat dans les divisions actuelles en « deux France ». Pour, le blanc, avec un côté bien propret et gentil garçon, contre, le noir, issu des banlieues.
Première intelligence : avoir donné à Kery le rôle valorisant, la responsabilité individuelle citoyenne, la maturation que nécessite la conscience collective et son urgence.

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Jazz: Kyle Eastwood sort «In Transit», son huitième album

— par RFI —

Parmi les disques sortis cette semaine, In Transit, huitième album de Kyle Eastwood, le fils du célèbre acteur et réalisateur Clint Eastwood. Si son nom lui assurait d’emblée une notoriété à ses débuts, il y a vingt ans, force est de constater que le contrebassiste a confirmé son talent et s’est forgé depuis une solide réputation dans le monde du jazz.

Il s’est bien tourné vers des études de cinéma, au tout début. Mais son truc à lui c’est la musique. La contrebasse, le jazz, et surtout celui des années 50-60, dénommé le hard bop.

Les grands noms de l’époque ont d’ailleurs leur place sur ce huitième album de Kyle Eastwood, comme sur les précédents. Une reprise de Thelonious Monk, une autre de Charlie Mingus.

Le jazz, Kyle Eastwood, 49 ans, est tombé dedans tout petit, grâce à la discothèque de son père, un passionné. Ami de Count Basie, entre autres, Clint emmenait son fils aux concerts, et dans les loges à la rencontre des légendes du jazz. Depuis, Kyle Eastwood n’oublie jamais de leur rendre hommage, tout en créant ses propres compositions avec son quintet.

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JazZ à la PoiNTe : Mayday Dominica en solidarité avec la Dominique

Samedi 28 octobre 2017 à 14h. Pointe Faula, au Vauclin

À l’occasion de la reprise de JazZ à la PoiNTe, les artistes Martiniquais se mobilisent pour vous offrir un concert gratuit en soutien à la Dominique. Au cours de ce concert nous collecterons massivement vos dons à la Dominique !

Marc Cabrera – Nicolas Lossen – Daniel Dantin – Philippe « Pipo » Burdy – Vincent Tolleron – Frantz Laurac – Bambou Man – Ymelda – Luc Labonne – Maleika – Don Shorty – Willy Léger – Ivy Jalta

MAYDAY DOMINICA
Samedi 28 Octobre 2017, à 14h
sur la plage de la Pointe Faula, au Vauclin.
Contribuez à la collecte sur Leetchi : https://www.leetchi.com/c/charity-nonprofit-art-power

Nous collectons / we’re collecting :

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Les Rolling Stones mettent le feu à la U Arena

— Par Victor Hache —

Le légendaire groupe emmené par l’éternellement jeune Mick Jagger a inauguré jeudi 19 octobre la plus grande salle de spectacle d’Europe basée à Nanterre, par un concert rempli d’énergie devant 40 000 personnes. Les Stones s’y produiront à nouveau dimanche 22 Octobre et mercredi 25 octobre à l’occasion des seules dates françaises de leur tournée européennes.
Ils avaient déjà inauguré le Stade de France en 1998. Jeudi 19 octobre, les Rolling Stones ont baptisé la U Arena, la plus grande salle de spectacles indoor située à Nanterre la Défense avec un show généreux et rempli d’énergie. Une U Arena flambant neuf aux plâtres encore frais qui amuse Mick Jagger «C’est une nouvelle arène. On est tous des vierges ici. J’espère que les toilettes fonctionnent!» a lancé le chanteur en français. C’était parti pour deux heures et quart d’un concert où les papys du rock se sont donnés à fond, ouvrant par l’endiablé «Sympathy for the devil». Ce soir, les Stones avaient visiblement envie de se faire plaisir sur scène. Keith Richard (73 ans) et Ron Wood (70 ans) enchaînent les riffs de guitare, Charlie Watts (76 ans), imperturbable, marque le tempo à la batterie et Mick Jagger (74 ans) ne manque pas une occasion de provoquer le public entre deux «woo woo, woo woo » : «ça va Paname ?

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Alfred Varasse en concert

Dimanche 22 octobre 2017 à 17 h. Tropiques-Atrium

Difé All Stars ! _
Alfred Varasse a traversé l’histoire de la musique martiniquaise depuis 40 ans. Artiste militant, musicien, auteur-compositeur, il se produit dans tous les styles : jazz, tambour, gospel, variétés, depuis les années 70 et avec les grands musiciens de l’époque : Chyko Jéhelmann, Eugène Mona, Kali, Luther François…
Mais son empreinte est celle du groupe d’avant-garde Difé, créé en 1978, dans lequel les femmes chantent en lead des textes engagés, soutenues par une rythmique et des cuivres au croisement du jazz, du bèlè et de la kadans. Un style original qui connaît un succès populaire en Martinique, mais aussi à l’étranger.
Le groupe produira 4 albums cultes.
Depuis, Alfred Varasse a mené divers projets, y compris spirituels, dont Blue Biguine, Ladja ô Jazz et des orchestres de tambours. Cet instrument sacré, qu’Aimé Césaire lui demanda d’enseigner en le faisant rentrer de Paris en 1977. Pour ce concert hommage, en forme de carte blanche, on retrouvera ses compositions et des succès de Difé,
enrichi de surprises.

Batterie, Percussions & Direction : Alfred Varasse
Chant : Aly’s Varasse, Ivy Jalta & Orlane
Choeurs : Maud Masse & Régine Féline
Basse : Philipe Burdy
Piano : Michaël Marnet
Guitare : Nicolas Lossen
Tambour bèlè : Niko Gernet
Percussions : Laël Varasse
Saxophones : Luther François
Trompette : en cours
Flûte : Mario Masse
Invités : Régis Thérèse (Basse), Elyzé Domergue (Piano)
Soukaina et Maya Varasse, Ange M, Flo P.G

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