— Par Stéphanie Binet —
Le discours des rappeurs est moins politique aujourd’hui. Ce champ musical pulvérise les records de vente d’albums et d’écoute en ligne.
Cette année encore, le rap français et ses variantes pop vont pulvériser les records de vente d’albums et d’écoute en ligne, Aya Nakamura en tête suivie de PNL, Vald, Nekfeu, Niska, Koba LaD ou encore RK. Illustration sur scène de ce succès, l’AccorHotels Arena de Paris et ses 17 000 places accueillent depuis le 13 novembre une série de concerts rap qui affichent tous complets : Jul, Vald, Lomepal pour deux soirs consécutifs ainsi que NTM les 22 et 23 novembre.
Jamais le spectre musical de cette expression n’a d’ailleurs été aussi varié. Des artistes venant d’univers différents, avec une conception du rap aux antipodes. Les plus jeunes écrivent des refrains avec à peine deux ou trois mots et se contentent de narrer leur quotidien. « Du lundi au lundi, du Gucci au Fendi, on a les llé-bi [billets] » chante ainsi Niska dans son dernier clip quand les anciens comme Solaar multipliaient les figures de style pour dresser l’état des lieux de la France où « La présence d’un passé, omniprésent n’est pas passée » (Obsolète, 1994).