Catégorie : Musiques

Hommage au Maestro Kadak

— Par Patrick Chamoiseau —

Maestro,

Nous savons maintenant que la danse, que le chant, que le rythme, et donc fondamentalement la musique, ont été le soleil de notre drame collectif. Dans l’horreur du bateau négrier ou dans l’enfer des plantations, c’est d’abord la musique qui a nourri notre résistance inaugurale et qui, plus largement, a amplifié les assises de notre conscience individuelle, puis de notre âme collective. Notre musique, faisant soleil, a fait lever une belle aurore sur notre apparition comme peuple et comme nation, et sur notre devenir.

Chanter, danser, faire rythmes et faire musique, sont des forces poétiques. Elles sont au principe de ce que nous étions, et de ce que nous sommes aujourd’hui. C’est l’élargissement des bases de la conscience par les forces poétiques qui permet d’accéder aux amplitudes de la lucidité, et donc à toute vraie résistance aux négativités. Si la lucidité s’éloigne de sa base poétique, elle devient amère et stérile ; si elle se perd dans sa base poétique, elle n’est plus qu’une de ces perceptions qui restent vaines, inaccomplies. Le chant, la danse, le rythme, la musique, peuvent donc s’élever dans la lucidité féconde où les peuples se construisent, mais ils peuvent aussi verser dans les insignifiances du seul divertissement où les peuples s’abiment.

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Un week-end musical à Fort-de-France

Des concerts de toutes couleurs musicales, les 3 et 4 juillet 2021

Le Festival Culturel de la Ville, une création d’Aimé Césaire et du Sermac

“Quintessence” : selon les dictionnaires, au sens figuré : ce qu’il y a d’essentiel, de meilleur, de plus précieux dans une chose !

Malavoi et Ralph Thamar, au Grand Carbet à 20 heures
Guest : Pipo Gertrude

Coup d’envoi du Festival Culturel de Fort-de-France, ce samedi soir… Intitulée “Quintessence”, la 50e édition du festival de Fort-de-France s’ouvre sur un concert de Malavoi et Ralph Thamar. Et jusqu’au 22 juillet sera proposé un florilège de rendez-vous culturels. Au menu : danse, conférences au Cénacle Bord de Baie, expositions, théâtre, concerts, journée des enfants, nuit du jazz… etc.

Michèle Mondésir, chargée de communication du Sermac, nous parle de cette nouvelle édition dans le journal France-Antilles du 3 juillet 2021 : « On est fier d’avoir atteint 50 ans… ce qui fait du Festival de Fort-de-France, l’un des plus vieux festivals de France et, très certainement, d’ailleurs ! », explique-t-elle. Celle qui suit le festival depuis ses débuts – « J’étais jeune fille à l’époque !

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« Yitzhak Rabin, chronique d’un assassinat », d’Amos Gitai

Il y a 25 ans disparaissait Yitzhak Rabin…


— Par Valérie Guédot —
Yitzhak Rabin : chronique d’un assassinat tient les annales de ce jour – 4 novembre 1995 – où un jeune juif religieux d’extrême droite tua le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.

Au centre, Amos Gitai fait entendre le témoignage, instant après instant, de sa veuve, Leah Rabin, une femme sans haine.

Autour d’elle, avec elle, une mosaïque d’images-documents, de langues, de musiques retissent ensemble la trame de cette journée fatale pour la paix en Israël et dans le monde. Dans ce grand théâtre d’ombres, si les morts ne se relèvent pas, les vivants le font pour eux.

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Sonmiziksonpawol d’Annick Justin Joseph

— Par Selim Lander —

Il y a longtemps qu’Annick Justin Joseph porte ce projet d’hommage au musicien martiniquais Henri Brival (1933-), artiste lamentinois qualifié d’« extravagant », ce qui ne l’a pas empêché de voyager à travers le monde avec son « bwa ronflé » (ou « wonflé), instrument de son invention composé d’une caisse en bois (isorel) que l’on caresse avec un bâton et qui produit des sortes de barrissements. Sur la scène du théâtre municipal de Fort-de-France, un de ses disciples faisait la démonstration de cet instrument aussi rustique qu’original.

Sonmiziksonpawol mêle les chants, la danse et les chansons, par exemple « Alexandre pati » de Léona Gabriel-Soïme (dite « Estrella », 1891-1971), qui introduisit la biguine à Paris, et écrivit et interpréta de nombreuses chansons, en particulier cette fameuse « Alexandre pati » dont il reste d’ailleurs un enregistrement par elle-même. Cette diversité est l’un des atouts de Sonmiziksonpawol, une pièce servie ici par des interprètes appréciés des Martiniquais, y compris James Germain, grande voix d’Haïti, qui s’est produit à plusieurs reprises chez nous et qui impressionne toujours.

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Le rappeur Moha La Squale mis en examen pour agression sexuelle et violences

— Par Jeanne Bulant avec AFP —

Le rappeur Moha La Squale a été mis en examen mercredi pour « agression sexuelle » et « violences » par conjoint ainsi que pour « séquestration » après les accusations de plusieurs femmes, a indiqué à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information du Monde.

Objet d’une enquête préliminaire depuis septembre, Moha La Squale, 26 ans, de son vrai nom Mohamed Bellahmed, a été placé en garde à vue lundi, selon Le Monde. Au cours de sa garde à vue, selon une source proche du dossier, au moins une confrontation a été organisée avec l’une des plaignantes.

Six plaintes déposées

Mercredi, le rappeur a été présenté à un magistrat dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris.

« Il a été mis en examen notamment des chefs de violences par conjoint, agression sexuelle par conjoint, menaces de mort par conjoint et séquestrations sur différences victimes », et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué la source judiciaire.

Moha La Squale a fait l’objet de six plaintes, selon une source proche du dossier, pour la plupart révélées en septembre 2020.

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« Sonmiziksonpawol » de Annick Justin-Joseph

Les 17, 18 et 19 juin 2021 à 19h 30 au T.A.C

Honneur et hommage à Henri Brival (joueur émérite du bwa ronflé)

Mise en scène : Annick JUSTIN JOSEPH,
Saxophone : Medhy CASERUS VERIN, (14 ans)
Bwa wonflé : Daniel BARDURY
Harmonica : Jean-Louis NGUYEN
Sonmiziksonpawol : Christophe RANGOLY (Papa Slam)
Danse / Texte : Ina BOULANGÉ
Chant / Danse / Percussions : Stella GONIS

Invité : James GERMAIN, l’une des plus belles
voix d’Haiti, dans un répertoire aux saveurs d’un son « kréyol/mandingue »

Création lumière : Valérie PETRIS

Les mots voyagent… en la réalité de nos espaces créoles.
Mouvance essentielle du son…
Trame de paroles – racines… en la musique des langues, et à travers les voix d’instruments qui font que les océans ne nous séparent plus. Martinique, Sainte-Lucie, Haïti et bien au-delà, les Indes, l’Afrique…
« Seul l’esprit poétique corrode et bâtit, retranche et vivifie » nous dit Aimé Césaire dans « L’appel au magicien ».
De nous autres à ce monde en crise…
De nous autres nous-mêmes à l’invention du parler qui nous sommes… Tropiques blues… le souffle des Caraïbes, îles archipels entre deux Amériques, et la vibration des sons qui créent des passages : tambour, flûte, saxo… harmonica et bwa wonflé… autant de respirations, sur des textes dits ou chantés, soutenus par des musiciens passionnés, toutes générations confondues.

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Massilia Sound System: plus de 35 ans de carrière et toujours un « Sale caractère »

Istres – Plus de 35 ans de carrière n’y font rien: Massilia Sound System a toujours « Sale caractère ». Un défaut – ou une qualité?- typiquement marseillais, affirme le trio, qui en a même fait le nom de son dernier album.

« Prends l’exemple des supporters, cette espèce de crise d’urticaire qu’ils ont eue en allant à la Commanderie: bon, ça déborde, évidemment, il y a des choses qui ne sont pas recevables« , commente Gari Greu, l’un des trois chanteurs, en référence aux incidents survenus au centre d’entraînement de l’OM fin janvier.

« C’est ça être marseillais: c’est cette capacité à peut-être gueuler fort des fois« , assène-t-il, crâne rasé, dans un entretien avec l’AFP. Mais « avoir sale caractère, c’est être vivant aussi, c’est vouloir participer au débat« . A ses côtés, son compère Papet J, l’oeil rieur, chapeau de troubadour sur le chef, acquiesce du haut de ses 60 ans.  

« Sale Caractère« , tout juste sorti, annonce une tournée estivale réduite à une poignée de dates et sans la légendaire tournée de pastis qui clôture généralement les dates – crise sanitaire oblige.

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Un rappeur contestataire cubain placé en détention et poursuivi

L’artiste cubain Maykel Osorbo, co-auteur de la chanson contestataire «Patria y vida» qui détourne le slogan révolutionnaire «Patria o muerte», a été placé en détention provisoire pour résistance, outrage à la justice et agression, a confirmé jeudi à l’AFP une source proche de l’artiste.

Le rappeur de 37 ans «est à la prison de 5 y Medio, il n’a pu appeler qu’au bout de 14 jours», a déclaré Camila Lobon, une amie proche, via un message audio dans lequel elle indique que son avocat examine les accusations portées contre lui. Citant des sources du ministère de l’Intérieur, le portail officiel d’informations Cubadebate avait indiqué mercredi que le chanteur était «accusé de délits (…) auxquels il a participé le 4 avril 2021».

L’ambassade des Etats-Unis à Cuba a retweeté jeudi un message de l’administratrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, dans lequel elle appelle à «mettre fin à cette tentative infâme de réduire au silence la liberté de pensée et de débat», et reprochait à Cuba d’«emprisonner Maykel Castillo et d’autres artistes qui osent réclamer des droits de l’homme».

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Le rappeur Doc Gyneco condamné à 5 mois de prison avec sursis pour violences conjugales

Le rappeur Doc Gyneco a été condamné mardi 18 mai à cinq mois d’emprisonnement avec sursis et à 2 000 euros d’amende pour violences conjugales.

Condamné à cinq mois d’emprisonnement avec sursis et à 2.000 euros d’amende, Doc Gynéco a reçu une peine légèrement en-deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé en fin de matinée six mois de prison avec sursis. Il a été jugé pour avoir donné des gifles violentes et insulté son épouse en mars, des faits qu’il a reconnus. 

Sursis probatoire de trois ans 

Le tribunal correctionnel a assorti ces cinq mois d’emprisonnement d’un sursis probatoire de trois ans, durée pendant laquelle l’artiste devra respecter plusieurs obligations : notamment celles de soins et de suivre un stage sur les violences conjugales, ainsi que les interdictions de paraître au domicile de son épouse et d’entrer en contact avec elle.

Le tribunal a prononcé l’exécution provisoire de ces mesures, c’est-à-dire leur entrée en vigueur immédiate. Doc Gyneco a en sus été condamné à une amende de 2.000 euros, une peine qui n’avait pas été requise par le parquet. 

Violences et emprises 

A l’audience, l’artiste de 47 ans, Bruno Beausire de son vrai nom, a reconnu avoir donné quatre gifles violentes et insulté son épouse et compagne depuis 25 ans, avec laquelle il a eu trois enfants, le 10 mars à leur domicile parisien.

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La biguine, une histoire créole

Par Clémence Guinard —

Issue de la culture créole, la biguine est une musique et une danse devenue le symbole d’une identité aux Antilles. Retour en vidéo, avec Bertrand Dicale, sur ses origines et son héritage.

« Vous savez, aux Antilles, on aime bien se frapper la poitrine en disant : ‘C’est notre musique !’. C’est évident que la biguine, c’est notre musique. », commence Bertrand Dicale, journaliste et commissaire de l’exposition Traces musicales de l’esclavage à la Sacem. « C’est la musique de nos parents, de nos grands-parents, de nos arrière-grands-parents. Si je voulais être romantique, je dirais que c’est une musique qui nous coule dans les veines. »

L’emblématique biguine est apparue aux Antilles, et notamment à Saint-Pierre en Martinique, à la fin du XIXe siècle, quelques décennies après l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Ce genre mélange deux cultures musicales : européenne et antillaise. « Se rencontrent dans la biguine : le bèlè, qui est un rythme rural martiniquais, et la polka, qui est un rythme urbain européen », développe Bertrand Dicale.

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Un album posthume du rappeur américain DMX sortira le 28 mai

Un album posthume de DMX sortira le 28 mai, a annoncé lundi son producteur, Swizz Beatz, moins de deux mois après le décès du rappeur américain des suites d’un infarctus, à 50 ans.

Ce huitième opus officiel est intitulé « Exodus » et ne comprendra que des titres inédits, a indiqué, dans un communiqué, le producteur, précisant qu’il serait distribué par le label Def Jam Recordings.

Exodus est le prénom de l’un des fils de DMX, qui a eu 15 enfants de plusieurs femmes différentes.

« Mon frère X était une des âmes les plus pures et les plus rares que j’aie jamais rencontrées », a écrit Swizz Beatz, qui a produit l’un de ses premiers « beats » de DMX pour le morceau phare « Ruff Ryders’ Anthem », sorti en 1998.

« Mais surtout, il donnait généreusement et aimait ses fans au-delà de toute mesure », a poursuivi Kasseem Dean, le vrai nom de Swizz Beatz. 

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L’album 4 AM : l’heure du combattant Delgrès

Être la voix de ceux qui n’ont pas de voix…

D’après Hortense Volle, de Pan African Music

Par Mo Jodi, le premier album du groupe¹, Pascal Danaë renouait avec Louis Delgrès (1766-1802), héros qui s’est sacrifié au nom du combat contre l’esclavage, et pour la liberté dans les Antilles françaises. Auteur, compositeur, guitariste et chanteur, Pascal Danaë, leader du trio Delgres, a d’abord été membre du groupe franco-brésilien Rivière Noire, avec lequel il a remporté en 2015 la Victoire de la Musique catégorie « Musiques du monde », avant de renouer avec le blues, la guitare dobro et la langue créole – en hommage à sa trisaïeule guadeloupéenne dont il a découvert la lettre d’affranchissement, datant de 1841. Grâce à la figure glorieuse de Delgrès, il retrouvait en 2018 à la sortie de cet album une forme de dignité, lui qui, né en France hexagonale de parents antillais, a souvent eu le sentiment « d’être légèrement sur le côté », un peu « comme un émigré invisible. »

Avec le second volet de son « odyssée Caraïbe », le trio Delgres donne la parole à ceux que l’on n’entend pas, déracinés ou travailleurs invisibles, à travers l’histoire familiale de son leader d’origine guadeloupéenne.

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Récital chez soi: quand une mezzo-soprano s’invite à domicile

Paris – Elle a chanté chez des retraités, une famille avec enfants et même devant des bergers dans les Alpes: en temps de pandémie, la mezzo-soprano Fiona McGown a décidé de se produire chez des particuliers pour « rester vivante ».

Dans le salon de la famille Girault, à Paris, la chanteuse de 32 ans chante a cappella, « sans autre instrument que la voix« . 

Assis confortablement sur fauteuils et canapés, le couple, Geneviève et Jacques, leur fille Sophie, leur petite-fille Marion et deux prêtres amis de la famille écoutent, émus, le programme: un extrait d’un opéra de Rameau, des mélodies de Benjamin Britten ou encore le Kaddish de Ravel. 

« C’est comme les récitals au 19e siècle. On est en train de faire des +Schubertiades+ en temps de pandémie« , sourit Fiona McGown. 

« C’est pas dur sans instrument? » « Pouvez-vous nous dire le nom du compositeur à l’avance?« : les questions fusent et l’assistance est ravie. 

« C’est émouvant d’entendre du chant chez soi…et on entend mieux qu’au concert« , s’enthousiasme auprès de l’AFP Jacques, ancien banquier de 90 ans.

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Le Ghana de retour sur la scène musicale internationale grâce à l’afrobeats

Accra – Le samedi soir, c’est jour de fête au Purple Pub d’Accra, la capitale du Ghana. Et même en pleine pandémie, alors que bars et clubs sont officiellement fermés, l’afrobeats fait danser et… s’exporte.

Dans le quartier animé d’Osu, les premiers fêtards vident des bières locales sur des chaises en plastique, alors que les enceintes poussées à plein volume couvrent les voix.  

Passé minuit, les corps se réveillent et les chaises se vident. C’est toute la rue qui se déhanche ensuite sur un air de Sarkodie ou de Stonebwoy, les rois de l’afrobeats ghanéen. 

« Non seulement l’afrobeats est hyper-populaire ici, au Ghana, mais il obtient maintenant une véritable reconnaissance sur la scène internationale« , affirme Stonebwoy dans son studio d’enregistrement, tapissé de récompenses internationales. 

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Entre La Havane et Miami, la guerre des chansons fait rage

La Havane – Une bataille de slogans politiques, mais en chansons: depuis quelques mois, partisans et détracteurs du gouvernement cubain, à La Havane et à Miami, se livrent à un ping-pong musical sur des rythmes de reggaeton, salsa et rap.

Dimanche, le duo Gente de Zona, stars du hip-hop latino qui ont collaboré avec Jennifer Lopez et Enrique Iglesias, jouera pour la première fois en concert, à Miami, la chanson qui a déclenché les hostilités: « Patria y vida« . 

« C’est terminé« , « le peuple est fatigué » clame le morceau, lancé le 16 février, qui détourne le slogan révolutionnaire « Patria o muerte » pour appeler à une « nouvelle aube » sur l’île, avec les chanteurs Descemer Bueno et Yotuel Romero (du groupe Orishas), installés en Floride, et, à Cuba, les rappeurs El Funky et Maykel Osorbo. 

Photo : Alexander Delgado et Randy Malcom du duo Gente de Zona, sont à l’origine de la chanson qui a déclenché les hostilités: Patria y vida AFP, Eva Marie Uzcategui.

« Patria y Vida est arrivé parce que Cuba est à un moment critique« , explique Randy Malcolm, de Gente de Zona, depuis le Marine Stadium de Miami où le concert aura lieu sous forme de drive-in, en raison de la pandémie. 

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Coronavirus. Mick Jagger, le rock contre l’obscurantisme

— Par Marie-José Sirach —

Avec la complicité de Dave Grohl, membre des Foo Fighters et ancien batteur de Nirvana, le chanteur des Rolling Stones se révèle en militant du vaccin. Même en distanciel, le rock reste un virus puissant !

Mick Jagger, 77 printemps, n’aura décidément jamais sa langue dans sa poche. Il vient d’enregistrer à la maison Eazy Sleazy , une chanson qui claque, une chanson rock and rollienne à souhait, drôle, piquante, irrévérencieuse.

Avec la complicité de Dave Grohl, des Foo Fighters, le duo chic et choc livre un morceau d’une rare vitalité. Le pape du rock and roll, dans un entretien accordé au magazine Rolling Stone, raconte avoir écrit « les paroles très rapidement » et éprouvé le besoin de revenir sur cette pandémie pour chanter « l’espoir de sortir de ce calvaire. Le refrain de la chanson, c’est comme la lumière au bout du tunnel », dit-il encore.

Au passage, le chanteur des Rolling Stones ne se gêne pas pour moquer les complotistes et conspirationnistes de tout poil, alerter sur les infos toxiques qui circulent sur les réseaux sociaux.

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SCH, le baron noir du rap français

Paris – « Je me suis laissé porter par ce que j’avais dans la tête »: Entre le mafieux et le dandy, SCH s’est forgé une place à part dans le monde du rap tricolore grâce à sa plume narrative et son univers cinématographique, devenu l’un des plus gros succès de l’année.

Pour comprendre qui est SCH, il faut d’abord planter le décor. Celui de la pègre où règne la « moula » (argent en argot) et la violence. C’est dans cet imaginaire qu’évolue depuis 2015 celui qui se fait également appeler « le S« , référence à son patronyme, Schwarzer. 

« SCH, plus le temps passe, plus c’est moi même si au début c’était un personnage fictif que j’ai créé. Aujourd’hui, il y a Julius, qui est devenu le SCH du début. Vous arrivez à suivre ?« , plaisante le rappeur de 28 ans lors d’un entretien à l’AFP.  

« JVLIVS » (prononcé Julius), là encore référence à son prénom, Julien, c’est le titre d’une trilogie sur le grand banditisme dont le deuxième volet « JVLIVS II » est sorti il y a quelques semaines. 

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Le blues en cuisson créole de Delgres

Le « power trio » confirme son originalité avec un deuxième album, « 4 Ed Maten », hommage aux travailleurs venus des Antilles.

— Par Bruno Lesprit —

Dans le jargon angliciste des musiciens, on appelle ce type de formation « power trio ». Une configuration guitare électrique-basse-batterie apparue au milieu des années 1960 avec l’émergence du blues rock en s’appuyant sur la puissance de l’amplification. Figures canoniques : Cream (avec Eric Clapton) et The Jimi Hendrix Experience.

A une lignée qui s’étend au hard rock, au punk ou au grunge, il faut ajouter Delgres, la plus belle aventure qu’ait récemment connue le blues français. Depuis un premier album, Mo Jodi (2018), qui a redynamisé un genre souvent embourgeoisé et figé dans les stéréotypes, et dont le successeur, 4 Ed Maten, confirme la singularité. Les titres des œuvres fournissent un premier indice de celle-ci : tout, ou presque, est chanté en créole.

4 Ed Maten (« quatre heures du matin »), avec un radio-réveil qui s’embrase sur la pochette, c’était le temps du lever pour le père du chanteur, guitariste et auteur-compositeur Pascal Danaë quand il débarqua au Havre (Seine-Maritime) en 1958, « après une semaine de bateau » depuis la Guadeloupe.

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La mort du grand musicien américain de jazz Sonny Simmons

Huey « Sonny » Simmons, né le 4 août 1933 à Sicily Island en Louisiane et mort le 8 avril 2021 à New York, est un saxophoniste américain de jazz. Il avait eu le covid en 2020.

Biographie

De son enfance louisianaise (Sicily Island, 1933) au sein d’une communauté rurale où les survivances africaines étaient encore vivaces (rituel agraire de type vaudou), Sonny Simmons a toujours gardé au cœur de sa musique une empreinte sonore et rythmique inimitable. Californien depuis l’âge de 10 ans (Oakland, 1944), il s’imprègne de la culture noire urbaine, mais c’est au cor anglais qu’il fait ses débuts musicaux à l’école, avant d’adopter le sax ténor sous le double signe du rhythm n’blues (Big Jay Mc Neely, Illinois Jacquet) et du be-bop (Dexter Gordon puis Sonny Rollins).

A 17 ans, ébloui par Charlie Parker, il se met au sax alto tout en jouant pour la danse avec des orchestres locaux ou aux côtés de grands noms du blues urbain (Lowell Fulsom, Amos Milburn…).
Cet autodidacte se forge une réputation de redoutable battant au cours d’innombrables joutes musicales dans les clubs de la côte ouest, tout au long des années 50.

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La légende du hip-hop DMX est morte

De son vrai nom Earl Simmons, le rappeur avait été hospitalisé vendredi dernier dans un hôpital new-yorkais après un infarctus. Il avait 50 ans.

Le rappeur américain DMX est mort vendredi 9 avril dans un hôpital de la banlieue new-yorkaise, où il était hospitalisé dans un état critique depuis une semaine. Il avait 50 ans. DMX, de son vrai nom Earl Simmons, l’une des grandes figures du hip-hop de la fin des années 1990 et début des années 2000, avait été hospitalisé vendredi dernier après un infarctus à l’hôpital de White Plains, au nord de New York.

« Earl était un combattant qui s’est battu jusqu’au bout », a indiqué sa famille dans un communiqué largement repris sur les réseaux sociaux juste après l’annonce de sa mort. « Il aimait sa famille de tout son cœur, et nous chérissons les moments passés avec lui. (…) Sa musique a inspiré d’innombrables fans à travers le monde. »

« Sa légende vivra à jamais »

« DMX était un artiste brillant et une inspiration pour des millions de gens à travers le monde », a souligné de son côté Def Jam Recordings, maison de disques avec laquelle il avait sorti plusieurs de ses albums les plus connus, dans un communiqué séparé.

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Madagascar: mort du célèbre violoniste Sammy Rabenirainy du Covid-19

Avec la correspondante de Rfi à Antananarivo, Sarah Tétaud —

Madagascar perd un grand artiste et un pionnier de la radio. Mercredi matin, à Antananarivo, Sammy Rabenirainy s’est éteint à l’hôpital, des suites du Covid-19. Il avait 66 ans. Violoniste, parolier, il était l’une des figures de proue du groupe mythique « Lôlô sy ny tariny ». Toute la journée, les témoignages de sympathie ont afflué sur la toile.

Le grand frère Sammy Rabenirainy s’en est allé. Et avec lui, une grande partie de l’ADN des Lôlô sy ny tariny. Ce groupe tananarivien, précurseur du folk et des textes contestataires, avait vu le jour au milieu des années 1970, en pleine crise socio-politique.

« Fin d’une époque »

Pour Bekoto, membre de l’autre formation iconique des Mahaleo, « le départ de Sammy, c’est la fin d’une ancienne vague des années 1970. Des protests songs, des chansons contestataires. C’est la fin de d’une époque… »

Bernard, la soixantaine, a vibré pendant des années au rythme de leurs paroles poétiques, mais sans concession dépeignant les réalités quotidiennes. Il se dit nostalgique de cette époque, même si, il en est convaincu, « quand les artistes s’en vont, leurs chansons, elles, restent pour toujours ».

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« Les Amis de Christiane Eda-Pierre »

Deux artistes lyriques lancent la 1ère association en souvenir de Christiane Eda Pierre, ce 24 mars, jour de sa naissance :

Ce 24 Mars 2021, Christiane Eda-Pierre, première artiste lyrique martiniquaise à la car-rière internationale, aurait fêté ses 89 ans. Son décès est survenu le 6 septembre 2020.

En lui rendant hommage le 7 Septembre 2020, le Festival d’Aix-en-Provence notait que Christiane Eda-Pierre était « l’une des plus belles voix de la seconde moitié du XXe siècle, et la première diva noire française de notoriété internationale… ». « Son répertoire n’aura cessé de s’élargir, allant du baroque (Monteverdi, Rameau) à la création contemporaine (Chaynes, Messiaen) en passant par le bel canto (Bellini, Donizetti) et l’opéra français du XIXe siècle (notamment Berlioz), suivant l’épanouissement naturel d’une voix radieuse mais étoffée, de plus en plus lyrique sans jamais perdre sa colorature, sa ligne de chant et sa musicalité hors pair. Parmi les jalons importants de cette carrière prestigieuse et éclec-tique, on peut notamment citer sa participation aux Contes d’Hoffmann mis en scène par Patrice Chéreau à l’Opéra Garnier en 1974 (Antonia), au Rigoletto avec Luciano Pavarotti donné à Central Park devant 250 000 personnes en 1976 (Gilda), ou à la création du Saint François d’Assise de Messiaen en 1983 (l’Ange)… »

Source : le 7 septembre 2020, HOMMAGE À LA SOPRANO FRANÇAISE CHRISTIANE EDA-PIERRE (1932-2020), Festival d’Aix-en-Provence

Afin d’entretenir son souvenir et valoriser son parcours exceptionnel de femme engagée, d’artiste et de pédagogue, deux artistes lyriques, Cécile Achille, sa petite-cousine et Marie Claude Bottius, son ancienne élève et amie, ont eu l’idée de créer l’association « Les Amis de Christiane Eda-Pierre ».

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Musique : TOUT’ KOULÈ, l’album de Patrick JEAN-ELIE 

L’artiste :  auteur, compositeur, interprète, musicien 

Patrick Jean-Elie passe son enfance à Ajoupa-Bouillon, en Martinique, dans les années 60. C’est un touche-à-tout : la lutherie, l’électronique puis l’informatique, il est avide de toutes les évolutions technologiques, et les applique à la musique. La guitare devient son instrument de prédilection, bien qu’on le retrouve souvent dans les petits groupes de kadans et de konpa du quartier, derrière une cloche, une conga ou une basse. C’est la musique brésilienne qui l’inspire d’abord le plus, alors qu’il baigne dans les rythmes de biguine, de mazurka, mais aussi du merengue, et ensuite du reggae et du jazz. 

Dans les années 80, pendant ses études d’informatique, il joue et chante sur les marchés, dans les piano-bars de Marseille et Aix-en-Provence, des chansons de la Caraibe et de chanteurs à texte, français et étrangers. Le verbe et la poésie du monde sont essentiels à sa culture, comme la lutte contre les inégalités et les oppressions. Il rencontre des musiciens du monde entier, pendant qu’il apprend les bases de l’harmonie jazz avec le guitariste marseillais Jacky Barreau. 

Il revient au pays en 1993, pour y créer son entreprise de services informatiques professionnels, AITEC, présente aujourd’hui dans toute la Caraibe.

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Dans le monde d’après, les ex-Daft Punk avancent toujours masqués

Paris – Album solo, production pour d’autres, B.O de films ou de jeux vidéo: « tout est ouvert » pour les deux ex-Daft Punk, qui ont toujours « tendance à jaillir là où on ne les attend pas » décrivent pour l’AFP les connaisseurs du groupe.

« Personne n’est jamais arrivé à se mettre dans leurs têtes: c’est dur de percer le casque des robots« , prévient pour l’AFP Patrice Bardot, une des signatures de la bible « Electrorama, 30 ans de musique électronique française » (Marabout). 

« La musique chez eux est très facile à cerner, ultra-référencée, mais pour ce qui est de leur personnalité, c’est plus compliqué« , acquiesce Yves Bigot, co-auteur avec Michel et Camille Goujon de « Daft Punk, incognito » (L’Archipel).  

Nul ne les voit partir en retraite. « Je ne suis pas inquiète pour leur vie artistique future, pour ce qu’ils vont raconter, les Beatles ont continué séparément« , commente l’artiste électro française Yelle, interrogée par l’AFP. 

Poussé à filer la métaphore de deux robots qui disparaissent pour devenir des étoiles, Jean-Michel Jarre, figure tutélaire, a rebondi: « non, les étoiles, ce sont des astres que l’on voit quand ils sont morts, eux sont bien vivants et vont continuer leur carrière« . 

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La mort d’un des pères fondateurs de la musique jamaïcaine : U Roy.

U Roy, né Ewart Beckford le 21 septembre 1942 à Jones Town, Jamaïque, et mort le 17 février 20211 est un deejay reggae jamaïcain, également connu sous les noms de The Originator, Hugh Roy ou Daddy U Roy (en raison de son statut de « parrain » du style deejay).
Sa carrière musicale commence en 1961, quand il devient DJ de différents sound systems. Il travaille ainsi avec King Tubby à l’époque où il expérimente le dub. Avec U Roy comme DJ, le sound system de King Tubby devient extraordinairement populaire et U Roy connaît alors la célébrité. Il enregistre pour la première fois Dynamic Fashion Way en 1969. Il travaille par la suite avec Lee Perry, Peter Tosh, Bunny Lee et Lloyd Daley.

En 1970, le chanteur jamaïcain John Holt remarque la technique de U Roy. En travaillant avec Duke Reid, la renommée de U Roy s’accroît, notamment avec une série de singles historiques, incluant Wake the Town et Wear You to the Ball. Ces deux titres et Rule the Nation atteindront les trois premières places des charts jamaïcains pendant 12 semaines en 19703.

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