Catégorie : Musiques

Misié Mawyis

(An sonjé ba Marius Cultier)

— Par Daniel M. Berté —

Moun-mò pa mò… Mawyis pa mò
I adan dachin-la ki ka bouyi goudougoudou
I adan légliz-la éti Djab ka mayé dèyè an lapot
I pa finèt kay-li, pa koté Tèwsenvil :
Sa’w fè Mari-yus ? –Mwen la, man ka gadé mas pasé…

I an lari Fòdfrans épi Lavièsalé
Ek an lari Zabim pa koté Lagwadoup
I anlè an mason kolèj Petit Manoir
I adan an lisé pa koté Ladilon
Eti fos mizik-li ka ba manmay balan

I dan zandoli-ya ki alé pran glisad
Anlè an fèy-koko lè’y trapé an gwopwel
Pas mabouya di non lèy té mandé’y mayé
Ga zandoli-ya !… Ga zandoli-ya !!!
Mabouyaaa…. Ma-bou-ya !!!

I a L’impératrice é osi o Blénac
I pa koté La Grange épi La Bananeraie
I dan La Moïna ek adan La Bohème
I dan Lakarayib ek osi Canada
I osi an Lérop ek dan limond antié

I adan konsèwto pou an flè ek zozio
I adan swing Jazz-la ek mizik bòkay-nou
An touché piano-a ek tanmpo tanbou-a
Sapé-prélè-bòdzè épi chapo wòz-li
Ganm anlè misié-a, attansion-pokosion !

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Festival Filao 2021

18 & 19 décembre 2021 à Saint-Pierre

Fabrice di Falco réuni sur scène des artistes qui ont accepté d’offrir leurs passions et de la partager gracieusement.

La ville de Saint-Pierre accueille le festival Filao : Opéra, créole jazz, bélè, théâtre, danse, pour un week-end festif avec des artistes de renoms sous la direction artistique de Fabrice di Falco… Tous les ingrédients pour découvrir la ville de Saint-Pierre avec des formes artistiques différentes proposé au public gracieusement comme cadeau de Noël. Un moment de rencontre et de partage sous l’arbre de Noël Antillais, comme un week end de réveillons artistique avant les fêtes de fin d’année.

Un festival organisé par l’Association, Les Contre Courants, président Julien Leleu. Avec le soutien de la ville de Saint-Pierre, le comité Martiniquais du tourisme, la DAC Martinique, la collectivité de Martinique, la Fondation Clément, la Caisse des Dépôts et la Fondation Orange.

Le mot du Président Fabrice Di Falco
Notre volonté est double : célébrer l’alliance de la littérature, du théâtre et de la musique, et honorer la Martinique à travers ses créateurs ou ceux qui l’ont chantée : Aimé Césaire, Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, Daniel Picouly … C’est la région et la ville de Saint-Pierre qui seront mises en valeur pour ce festival d’art et d’histoire.

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« Bachelard Quartet » de Marguerite Bordat, Pierre Meunier, Noémie Boutin et Jeanne Bleuse

— Par Michèle Bigot —

Ce spectacle est conçu comme un oratorio dédié aux quatre éléments, en hommage aux textes poétiques et visionnaires de Gaston Bachelard. La représentation se déroule à l’intérieur d’un dispositif tri-frontal, qui place le spectateur au coeur de l’évocation, du fait de la proximité physique avec le plateau. Comme dans une céremonie à laquelle il serait convié.

Le tissu textuel résulte d’un montage de textes issus de l’oeuvre de Bachelard, L’Air et les songes, L’Eau et les rêves, La Terre et les rêveries de la volonté, La Psychanayse du feu. Véritable travail de patchwork, le spectacle coud ensemble la musique (Bartok, Berio, chostakovitch, De Falla….) et le texte à la faveur de deux instrumentistes sur le plateau, Jeanne Bleuse et Noémie Boutin, tout autant comédiennes que musiciennes. Pierre Meunier leur donne la réplique, sans dédaigner de prendre part à la partition musicale. Le jeu de la lumière et la scénographie viennent ajouter à la magie poétique de l’ensemble.

Cette création théâtrale d’un genre unique, confère une sorte de matérialité et de sensualité au texte de Bachelard, qui se fait chair.

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La rumba congolaise, de ses origines à son inscription au Patrimoine immatériel de l’humanité

Depuis mardi soir, la rumba congolaise fait officiellement partie du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une décision prise par l’Unesco, réunie cette semaine pour étudier une soixantaine de candidatures, dont celle de la rumba présentée conjointement par la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville. 

Aujourd’hui, c’est donc une nouvelle étape dans l’histoire déjà très riche de cette musique. Que ce soit à Kinshasa ou Brazzaville, les spécialistes situent les origines de ce style musical dans l’ancien royaume Kongo, sur la côte ouest de l’Afrique centrale. On y pratiquait il y a près de 500 ans déjà une danse appelée alors Nkumba ; une danse nombril contre nombril connue aujourd’hui sous le nom de « collé-serré ».

Plus tard, avec la traite négrière au XVe siècle, les Africains emmèneront dans les Amériques leur culture et leur musique. Ils fabriqueront leurs instruments, de plus en plus sophistiqués, et ce style reviendra ensuite en Afrique beaucoup plus tard.

C’est un moment historique quand on connaît l’histoire de cette musique, tout ce qu’elle porte. L’histoire à la fois de l’esclavage, du bassin du Congo jusqu’aux Amériques, jusqu’à Cuba.

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« Insula II » de Maher Beauroy & Redha Benabdallah : une ode au dialogue et au respect des différences

— Par Roland Sabra —

Maher Beauroy est devenu, par son talent, un habitué de Tropiques-Atrium et c’est une chance pour le public martiniquais. L’enfant du pays, par delà sa carrière internationale, manifeste son attachement aux lieux de son enfance et de ses premiers apprentissages musicaux , pianistiques en particuliers. De l’Académie de musique de Fort-de-France au Sermac son parcours le mène du registre classique à celui du jazz sans jamais oublier ce qu’il a appris sur son chemin. Sa musique aujourd’hui témoigne d’une passion pour un dialogue entre des polarités différentes. Sa rencontre avec le musicien Redha Benabdallah, lui aussi dans la dualité puisque franco-algérien, lors de leurs études de musicologie à la Sorbonne va donner naissance, en 2016, à un premier volet d’Insula construit autour d’un hommage à un homme lui aussi traversé par un besoin d’habiter de façon totale et entière plusieurs lieux, puisque Martiniquais, Français, Algérien, et finalement panafricaniste : Frantz Fanon.

Le deuxième volet présenté le 11 décembre 2021 sur la scène de la salle Aimé Césaire à Tropiques-Atrium est une vraie réussite. Le dialogue entre le franco-martiniquais et le franco-algérien se décline selon diverses modalités qui vont de parties purement instrumentales, à d’autres de textes parlés de Frantz Fanon sans oublier des chants.

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Insula – Hommage à Frantz Fanon

Samedi 11 décembre 17h – Salle Aimé Césaire

Port du masque obligatoire
Pass sanitaire obligatoire

Avec INSULA, le compositeur et pianiste martiniquais Maher Beauroy invite à un voyage musical entre le Maghreb et les Antilles et met au cœur de son inspiration Frantz Fanon, qui a marqué plusieurs générations de la pensée anticolonialiste.

Insula est né en 2016 à l’initiative de Maher Beauroy et Redha Benabdallah, oudiste et musicologue franco-algérien sous la forme d’un trio.

Maher Beauroy réunit aujourd’hui sur scène un orchestre de jeunes musiciens dans un second volet riche de nouvelles compositions intégrant voix, textes de Frantz Fanon et instruments traditionnels afro-caribéens.

Après la présentation de leur sortie de résidence en janvier 2021, ce concert dévoile, en avant-première en Martinique, l’album de cette belle aventure, enregistré en 2021 avec le soutien de Tropiques Atrium Scène nationale.

Composition, orchestration et arrangements : Maher Beauroy
Co-compositeur : Redha Benabdallah
Textes : Frantz Fanon

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De la « Revue nègre » au Panthéon, comment Joséphine Baker «a pris le pouvoir sur le regard du Blanc»

En reprenant les clichés racistes, la chanteuse s’est rapidement imposée sur la scène parisienne et a «transcendé» les imaginaires xénophobes.

Dans un décor de jungle, elle se déhanche presque nue avec sa fameuse ceinture de bananes : en reprenant les clichés racistes visant les Noirs, Joséphine Baker a imposé sa couleur de peau sur les scènes parisiennes mais surtout «transcendé» ces imaginaires xénophobes. «Si on la regardait aujourd’hui, nous serions tous probablement choqués», prévient l’historien Pascal Blanchard, co-auteur du livre Le Racisme en images: déconstruire ensemble, publié aux éditions de La Martinière.

L’artiste, qui entrera au Panthéon le 30 novembre, est née dans le Midwest américain en 1906. Elle est repérée par un membre de la Revue nègre, un spectacle de music-hall, alors qu’elle se produit à Broadway. Son visage, ses mimiques, son corps… Séduis immédiatement, l’imprésario la persuade de venir à Paris.

Sa première apparition au théâtre des Champs-Élysées en 1925 va lancer sa légende. Elle y danse seins nus et ceinture de plume à la taille. C’est un triomphe pour la danseuse discriminée dans son pays, qui vit alors sous le régime de la ségrégation raciale.

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Martinique Jazz Festival 2021

Vendredi 26 novembre 18h30 – La Terrasse — Tropiques-Atrium GMX (Guy-Marc Vadeleux)

Piano : Guy-Marc Vadeleux (GMX)
Batterie : Daniel Dantin
Saxophone et flûte : Max Télèphe

Guy Marc Vadeleux (GMX),24/03/80, est un pianiste chanteur faisant parti de la nouvelle génération de jeunes pianistes martiniquais … Il commence le piano à l ‘âge de 5 ans avec son père Guy Vadeleux . Il fera ensuite de la danse (Traditionnel , moderne etc..) avec sa mère Marguerite Vadeleux et apprend le tambour . C ‘est alors qu il forme son premier groupe à 10 ans ( Traditionnel / Zouk / Jazz etc..). GMX va intégrer et former de nombreux groupes (Swing Tropical , Panach’ , Caribe , BIP etc..), commencer à se produire à l international (New York , Belgique , Canada , Saint Domingue , etc…) et passera son BAC L Musique au lycée de Bellevue à Fort de France (Martinique) . C’ est là qu’ il composera sont premier titre sûre album : L ‘eau à la bouche (Zouk) . Puis il va continuer ses études musicales à l’ Institut Supérieur de l ‘ art de la Havanne (Cuba) .

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Concert hommage Christiane Eda-Pierre, par les voix des Outre mer

Samedi 20 novembre 202119h – Salle Aimé Césaire
En hommage à la célèbre cantatrice martiniquaise Christiane Eda-Pierre disparue l’an dernier, le comité Voix des Outre-mer, l’association Les Contre-Courants et Tropiques Atrium proposent une soirée lyrique exceptionnelle. Un voyage musical, entre concert et conférence par les Voix des Outre-mer qui rend hommage à la première chanteuse lyrique noire française reconnue à l’international.

La soirée réunira plusieurs artistes :

• Une narration réalisée par Richard Martet, rédacteur en chef d’Opéra Magazine
• Le pianiste David Zobel
• Les chanteurs Voix des Outre-mer des trois éditions : Marie-Laure Garnier, Joé Bertili, Axelle Saint-Cirel et deux artistes ultramarins invités Angélique Boudeville et Alban Legos.
• La participation exceptionnelle de Fabrice di Falco

Au programme : les plus grands airs d’opéras ayant fait la renommée de Christiane Eda-Pierre (Le nozze di Figaro, Les Contes d’Hoffmann, Alcina, Lakmé, Il barbiere di Siviglia, La clemenza di Tito…)…

Christiane Eda-Pierre, née le 24 mars 1932 à Fort-de-France (Martinique) et morte le 6 septembre 2020 dans les Deux-Sèvres, est une soprano française, l’une des toutes premières cantatrices noires de carrure internationale en France métropolitaine et dans le monde aux côtés de Barbara Hendricks, Marian Anderson, Grace Bumbry, Jessye Norman, Shirley Verrett et Leontyne Price.

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La rappeuse Héro Echo, menacée de mort pour ces textes anti-machos, sur la scène du festival Égale à Égal de Poitiers

Artiste engagée, Héro Echo était à l’affiche ce week-end du festival Égale à Égal, une manifestation qui met en avant les projets artistiques portés par les femmes.

Par Véronique Dalmaz —

Après deux ans sans édition pour cause de pandémie, le festival Égale à Égal retrouvait son public. Au programme, un mois de découverte autour de créations culturelles 100% féminines. L’artiste poitevine Héro Echo, qui défend bec et ongles le rap féminin face aux machos du hip-hop, s’est produite le 13 novembre.

Harcelée sur les réseaux sociaux 

Il y a presque un an Héro Echo, de son vrai nom Lucie, a vécu un véritable cauchemar. En décembre 2020, la jeune femme met en ligne son clip Amazones. Un titre féministe qu’elle avait écrit quelques années auparavant après une dispute avec des rappeurs particulièrement misogynes. Harcelée et menacée de mort sur les réseaux sociaux par des néonazis, l’artiste a dû retirer pendant quelques jours la vidéo de YouTube pour notamment protéger son entourage et les figurantes qui ont participé au clip.

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Le spectacle « Haïbécoise » de Rebecca Jean confirme son talent sur la scène musicale montréalaise

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Peu de temps après s’être produite au Centro Leonardo Da Vinci, à Montréal, dans le cadre des célébrations du mois du créole, la chanteuse Rebecca Jean a offert au public montréalais, le 30 octobre 2021, son nouveau spectacle musical intitulé « Haïbécoise » au lieudit Le Ministère. La tonalité sinon l’ADN de ce spectacle est inscrite dans le titre même de cette ample prestation musicale, « Haïbécoise », comme pour rappeler les deux matrices de l’identité de cette chanteuse haïtiano-québécoise, née à Montréal de parents haïtiens, et qui chante aussi bien en français qu’en créole. « Haïbécoise » est un mot-valise créé par Rebecca Jean pour signifier que c’est à la confluence et à la pollinisation de ses deux cultures, la québécoise et l’haïtienne, qu’elle tisse son art chansonnier et qu’elle inscrit en notes aériennes chacune des mélodies qu’elle a écrites ou qu’elle interprète, avec un rare et novateur talent déjà salué dans les médias québécois par la critique. En entrevue au National le mois dernier, elle rappelle que « [Ses] racines ont pris naissance au soleil, quelque part entre Petit-Goâve et Jacmel.

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Christophe Chassol, ou les vertus de la virtuosité

Par son érudition et son allant, le musicien d’origine martiniquaise conjure la morosité ambiante, sur scène, sur disque et à l’antenne.

— Par Aureliano Tonet —

Avec la pandémie, le monde s’est réduit. Tout étiolé, racrapoté. Comment composer avec ce triste étriquement ? Chacun ses astuces. Christophe Chassol distille les siennes avec classe, entre les gouttes du virus. Qu’il pleuve ou qu’il confine, le musicien d’origine martiniquaise n’a jamais renoncé à son cosmopolitisme, gorgé de rencontres, de souffle et d’imprévu ; soit tout ce dont nous a privés ce maudit Covid-19. « La pandémie m’a fait l’effet d’un sas temporel, j’ai l’impression d’avoir pris dix ans, retrace-t-il. Je me suis pas mal occupé de mon enfant, et, côté boulot, j’ai beaucoup expérimenté. Ce n’était pas si désagréable, en fait. »

Lui qui se dit très « couteau suisse » n’a guère eu de mal à se trouver du pain sur la planche. Cet automne, vous le verrez ainsi, pêle-mêle : présenter un aventureux programme musical, « Ground Control », dont la première sera diffusée le 29 octobre sur Arte ; se livrer à une « ciné-impro » au Musée d’Orsay, le 16 novembre, en marge de l’exposition « Enfin le cinéma ! 

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Le centenaire de Brassens : le magnifique hommage que lui rendait Sam Alpha il y a 30 ans

Il y a  100 ans le 22 octobre, Georges Brassens voyait le jour à Sète. Poète, compositeur, interprète, Brassens a marqué le siècle par sa liberté de parole, son goût de la poésie, de l’impertinence et de l’amitié.
Consensuel, Georges Brassens? L’orfèvre de la chanson, dont on célèbre le centenaire, aurait détesté ce mot, qui lui sied si peu. Pourtant, quarante ans après sa disparition, l’homme a fini par mettre tout le monde d’accord. Ce «bouffeur de curés, de flics et de militaires» a fini par devenir lui-même une institution. Rarement la langue française aura-t-elle été si bien portée que par ce petit-fils d’immigrés italiens, qui laisse un legs impeccable, fruit d’un travail acharné, qui traverse à merveille les décennies.
Aux Antilles c’est Sam Alpha qui lui a rendu le plus bel hommage en retranscrivant les textes du poète en créole. Petit rappel:

Sam Alpha

Un sourire malicieux, des yeux rieurs, suffisent à révéler chez Sam ALPHA cette sensibilité teintée d’humour et de poésie que l’on retrouve dans les textes de cet auteur-compositeur originaire de Fort de France. Baigné de musique créole, Sam quitte sa Martinique natale à l’âge de 18 ans.

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Confronté à la crise sanitaire un fabricant d’instruments de musique joue sa survie

Étampes-sur-Marne (France) – De Sidney Bechet à la fanfare de la Garde républicaine, ses clarinettes ou tambours ont fait le tour du monde. Mais désormais réduit au silence par la crise sanitaire, le séculaire fabricant d’instruments PGM-Couesnon « se bat pour survivre ».

Le coup d’arrêt planétaire à la vie musicale, aux festivités et aux concerts a fait chuter de plus de 50% les commandes pour cette PME d’Étampes-sur-Marne, dans l’Aisne, l’une des deux dernières entreprises du secteur en France. Pour 2021, le chiffre d’affaires devrait chuter de 520.000 à 270.000 euros.

« On se bat pour survivre« , déplore Sophie Glace, co-gérante avec sa mère, Ginette Planson. Avec une production de cuivres et de percussions destinée à 80% à l’export –notamment les fanfares militaires d’Afrique et d’Amérique latine– « quand il y avait une crise en France, on se rabattait sur l’étranger mais là, c’était impossible« .

Dans l’atelier, un ouvrier découpe un pavillon de trompette dans une plaque de laiton, avant de le souder en arrondi, un autre affine au burin le pavillon d’un trombone.

Rien à voir avec l’activité d’avant crise, quand tous les postes tournaient, chaudronnerie, repoussage, tournage, grattage, étirage, cintrage, pistonnerie.

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Victoires du Jazz : découvrez le prestigieux palmarès 2021

— Par Annie Yanbekian —

Pierrick Pédron, Michel Portal, Isabel Sörling, Sélène Saint-Aimé, le Belmondo Quintet et le groupe San Salvador, tel est le palmarès 2021 des Victoires du Jazz (et des Musiques du monde) dévoilé mardi soir à Paris. Le pianiste Alain Jean-Marie s’est vu décerner une Victoire d’honneur.

Le palmarès 2021 des Victoires du Jazz, renforcé d’un trophée concernant les musiques du monde, a été dévoilé mardi soir, 5 octobre 2021, à l’auditorium de la Sacem à Paris. Sont sacrés le saxophoniste Pierrick Pédron (artiste instrumental), la chanteuse Isabel Sörling (artiste vocale), le clarinettiste et saxophoniste Michel Portal (album jazz), la contrebassiste et chanteuse Sélène Saint-Aimé (révélation), le Belmondo Quintet (groupe de l’année) et le collectif San Salvador (album de musiques du monde). Le pianiste Alain Jean-Marie a reçu une Victoire d’honneur.

Si le palmarès 2020 intégrait des lauréats ex-aequo dans trois catégories, ce n’est donc pas le cas de la moisson 2021, par ailleurs assez équilibrée en termes de parité et diverse quant aux générations représentées (26 ans pour la benjamine, 85 ans pour le doyen). Les lauréats, ainsi que plusieurs artistes nommés, ont été présentés à l’occasion d’un beau documentaire tourné fin juin aux Folies Bergère, offrant de larges plages musicales et permettant d’entendre des témoignages très personnels des musiciens.

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L’Haïtien Jean D’Amérique, lauréat du prix RFI Théâtre 2021 pour «Opéra poussière»

« Moi, j’ai un style, des mots et j’essaie de raconter mon époque, parce que c’est maintenant ou jamais. » À 26 ans, l’écrivain haïtien Jean D’Amérique reçoit ce dimanche 26 septembre le prix RFI Théâtre 2021 pour sa pièce « Opéra poussière ». Une résurrection puissante et poétique de la résistante anticolonialiste haïtienne Sanite Bélair, assassinée par les colons français en 1802.

Son geste favori ? Le poing levé vers le ciel. Jean d’Amérique avoue être comme les personnages de ses textes : « toujours en révolte, contre tout, contre moi-même, contre la société, contre le monde ». Mais, quelques heures avant de recevoir le prix RFI Théâtre 2021 à l’occasion du festival Les Zébrures d’automne des Francophonies à Limoges, le futur lauréat s’assoit calmement avec nous et se montre détendu, voire souriant. « Je suis très heureux de recevoir ce prix. C’est magnifique. J’ai candidaté plusieurs fois et à deux reprises j’ai été finaliste. Cette année, je l’ai, c’est super. »

« Haïti envoie des morts tous les jours »

Pour Jean d’Amérique, l’écriture semble être un sport de combat où il n’y aura pas de survivant.

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MC Solaar, toujours solaire: : ses premiers albums réédités

Paris – Les premiers albums de MC Solaar sont enfin réédités et accèdent aux plateformes, l’occasion de revenir sur sa curiosité inextinguible, ses références d’IAM à Public Enemy, l’odyssée du clip « Nouveau Western ».

. « Qui avait le droit » 

Quand il quitte sa première maison de disques dans les années 2000, « il n’y avait pas eu de décision ferme sur qui avait le droit de remettre sur le marché les premiers albums« , comme il le résume pour l’AFP.  

La paix des braves vient d’être signée pour extirper d’un trou noir juridique de 20 ans ses opus originels, qui n’étaient plus réédités, ni disponibles sur les plateformes. 

C’est un bonheur de redécouvrir « Qui Sème Le vent Récolte Le Tempo » (1991), ressuscité en juillet, et « Prose Combat » (1994) qui ressurgit ce vendredi.  

Et voilà le quinquagénaire ravi de faire écouter ses « productions à l’ancienne » à la jeune génération.  

« Il y a quand même 90% de bon« , s’amuse-t-il. Il se réjouit aussi de voir le rap si populaire, loin de la « stigmatisation » des années 1990. 

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La polémique autour de la chanson « Le temps de vivre ensemble »

Une chanson intitulée « Le temps de vivre ensemble », produite par Guillaume de Reynal et rassemblant de nombreux artistes martiniquais, fait polémique sur les réseaux sociaux.

On trouvera ci-après un texte de Guillaume de Reynal qui explique sa démarche et un autre de Jean Marc Terrine (auteur) auteur critique.

1)Le texte de Guillaume de Reynal

« Suite à une concertation au sein de l’équipe qui a aidé à faire vivre le projet musical « Le Temps du Vivre-Ensemble », nous avons réalisé que ce beau projet a manqué au départ d’une explication claire et précise qui aurait permis d’éclairer, sinon de rassurer quant aux objectifs en amont et ne pas laisser place à différentes interprétations.
J’aimerais m’adresser officiellement à tous afin d’éclaircir quelques points qui semblent obscurs à certains.

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Rebecca Jean, la haute voix de la musique contemporaine haïtienne au Québec

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

La voix singulière et attachante de Rebecca Jean, musicienne, auteure, compositrice et interprète, née à Montréal, flamboie et déploie sa haute voilure depuis un certain temps sur les terres enneigées du Québec. Artiste polyvalente au talent raffiné, Rebecca Jean compte cinq albums à son actif, un catalogue de plus de 200 compositions et plusieurs projets signés en tant que réalisatrice /directrice musicale, auteure, compositrice, interprète et arrangeuse. À travers les différents registres de sa démarche musicale, elle ne cesse de nous surprendre en nous entraînant dans son univers tantôt délicat, tantôt féroce. Sur des textes évocateurs et mûris au creux des battements du langage, elle chante les failles comme les profondeurs de l’âme avec une poésie franche et un créneau unique ; elle sait se raconter et nous raconter avec finesse et subtilité. Artiste attachée à ses racines haïtiennes qui nourrissent une québécitude revendiquée et ouverte, comme en témoigne son morceau « Lang lakay », elle s’en fait l’écho à travers un cheminement créatif salué par la critique musicale montréalaise et par sa participation à des émissions radio-télé et à des spectacles divers sur plusieurs scènes, notamment l’Olympia, le Cabaret du Mile-End, le Pub du Quartier latin, le Lion d’or, le Pharaon lounge, le Balatou, le Petit cabaret, le Théâtre de verdure, etc.

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Joséphine Baker entrera au Panthéon le 30 novembre

L’artiste franco-américaine Joséphine Baker (1906-1975), figure éminente de la Résistance et de la lutte antiraciste, sera panthéonisée le 30 novembre, selon une information de l’édition dominicale du Parisien citant le président Emmanuel Macron.

La célèbre chanteuse, danseuse et meneuse de revue franco-américaine, Joséphine Baker, va entrer au Panthéon. Le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé de panthéoniser cette artiste, militante de la liberté et de l’égalité, a appris, samedi 21 août, franceinfo, confirmant une information du Parisien. Joséphine Baker deviendra ainsi la première femme noire à reposer dans ce temple républicain, installé dans le 5ème arrondissement de Paris.

L’artiste franco-américaine Joséphine Baker (1906-1975), figure éminente de la Résistance et de la lutte antiraciste, sera panthéonisée le 30 novembre, selon une information de l’édition dominicale du Parisien citant le président Emmanuel Macron.

Première star internationale noire

Le dossier en faveur de l’interprète de la célèbre chanson « J’ai deux amours » avait été examiné une première fois fin juin par l’Elysée, selon Le Parisien. Une pétition en faveur de la panthéonisation de l’artiste, lancée il y a deux ans par Laurent Kupferman, avait rassemblé 38 000 signatures. 

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« Réveillez-vous, réveillons-nous »

— Par Marijosé Alie —

Quelle est cette musique maléfique qui nous fait danser aujourd’hui au rythme des fake news et d’une révolte qui n’en est pas une puisqu’elle nous conduit lentement à un suicide collectif et à la disparition d’un peuple qui s’est tant battu pour exister ?

Je nous aime très fort et tels que nous sommes.

J’aime nos colères salvatrices et notre capacité à transformer le pire en meilleur mais là, j’avoue que je beugue.

Si je comprends, dans une solidarité intuitive, la méfiance que nous éprouvons envers l’autorité, qui souvent nous a baladés de silences en secrets, d’indifférences en oublis, de Charybde en Scylla, j’ai la conviction que nous avons su souvent contourner les pièges grâce à notre solide bon sens. Alors, je vous le demande : où est-il passé ce bon sens ?

Dans quelle eau trouble, polluée de peur et de révolte à deux balles est-il allé se noyer ? Pourquoi sommes nous coincés dans les mailles d’un filet chaque jour plus serré ?

Des centaines de jeunes et de moins jeunes frappent à la porte d’un hôpital qui bientôt ne pourra plus les recevoir et j’entends comme une ritournelle que c’est la faute à tout sauf à nous-mêmes :

la faute aux touristes,

la faute au préfet,

la faute aux élus ,

la faute à Macron.

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Kassav’ : « L’œuvre de Jacob Desvarieux est l’expression artistique d’une révolution identitaire »

Par Stéphanie Mulot

Professeure de sociologie et anthropologie, spécialiste des Antilles, université Toulouse-Jean-Jaurès, Centre d’étude et de recherche travail, organisation, pouvoir (Certop) et Laboratoire caribéen de sciences sociales

La création du zouk en Guadeloupe par Jacob Desvarieux avec le groupe Kassav’ a été le fruit d’un engagement politique profond, réhabilitant l’identité et la langue bafouées des héritiers de l’esclavage, rappelle, dans une tribune au « Monde », Stéphanie Mulot, sociologue et anthropologue spécialiste des Antilles.

Tribune. Jacob Desvarieux [mort le 30 juillet à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)] disait qu’il fallait rendre hommage aux gens de leur vivant… Et me voici à prendre la plume alors que son décès continue de retentir comme un séisme dans le monde musical… L’œuvre de ce géant est inscrite à jamais dans l’histoire mondiale de la musique, de la culture, des arts. Miles Davis [en 1988], Niles Rodgers, Marcus Miller, Peter Gabriel, Manu Katché, Youssou N’Dour, Wyclef Jean, Nelo Carvalho, Alpha Blondy, et tant d’artistes de renom en ont déjà témoigné.

Les colloques internationaux, les enseignements musicaux, la Maison du Zouk en Angola le consacrent.

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Á pli tà, Adieu, adiós, adeus, Auf Wiedersehen, arrivederci, Sayōnara, Zàijiàn, Sala kakuhle, Jacob Desvarieux

Par Emmanuel Argo* —

Le Zouk est un genre musical créé par Kassav que l’on trouve maintenant sur Wikipédia.

En 2019, le groupe Kassav a fêté ses 40 ans à guichet fermé dans l’une des plus grandes salles de spectacle européenne à Paris-La Défense Aréna, belle consécration d’un succès mondial mérité. A l’instar d’autres célébrités, le groupe s’est produit également au stade de France.

Son cocréateur, Jacob Desvarieux, vient de nous quitter et nous ne manquerons pas ici de lui rendre hommage, non seulement pour ses talents de musicien mais aussi pour avoir su fédérer les régions de la Caraïbe, celles des autres outremers français pour mettre en valeur notre identité culturelle à travers le monde : de Pointe à Pitre à Fort de France, de Cayenne à Saint Denis, Paris, Marseille, de Washington à Toronto en passant par Rio, de Lomé à Douala en passant par Dakar, Ouagadougou , de Johannesburg à Maputo, de Moscou à Tokyo ou Shangaï en passant par Bruxelles, Lisbonne, Montreux et Rome . Au cours de mes voyages et missions, dans des accents et langues aussi différents les uns que les autres, j’ai entendu que l’on parlait de Kassav, de Zouk et de Jacob Desvarieux et si les paroles étaient difficiles à prononcer dans certaines langues, en revanche les mélodies étaient parfaitement mémorisées, interprétées et appréciées.

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Covid-19: Jacob Desvarieux, cofondateur du groupe antillais Kassav’, est mort à l’âge de 65 ans

Le guitariste guadeloupéen Jacob Desvarieux, mort vendredi à 65 ans des suites du Covid-19, était l’un des fondateurs du groupe Kassav’, monument aux Antilles qui a connu un énorme succès dans les années 80 en mélangeant des musiques locales pour créer un style, le zouk. De santé fragile depuis une greffe rénale, le musicien avait été hospitalisé le 12 juillet à Pointe-à-Pitre après avoir été contaminé par le coronavirus. Parmi les nombreuses réactions à son décès, celle du judoka guadeloupéen Teddy Riner, qui a rendu hommage à « une immense voix des Antilles », tandis que l’ancienne ministre Christiane Taubira, originaire de Guyane, disait sa tristesse, se remémorant « sa voix, sa dégaine, son talent, sa joie, ce sourire, cette inclinaison de la tête et même sa salopette des débuts ». « Les Antilles, l’Afrique et la musique viennent de perdre l’un de ses plus grands Ambassadeurs. Jacob grâce à ton art, tu as rapproché les Antilles à l’Afrique. Dakar où tu as vécu te pleure. Adieu l’ami », a tweeté le chanteur sénégalais Youssou Ndour. – Interroger les origines – « Au départ, c’était un laboratoire: nous cherchions à trouver une bande-son qui fasse la synthèse de toutes les traditions et sons antérieurs, mais qui soit exportable partout », avait raconté le musicien au journal Libération en 2016.

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Hommage au Maestro Kadak

— Par Patrick Chamoiseau —

Maestro,

Nous savons maintenant que la danse, que le chant, que le rythme, et donc fondamentalement la musique, ont été le soleil de notre drame collectif. Dans l’horreur du bateau négrier ou dans l’enfer des plantations, c’est d’abord la musique qui a nourri notre résistance inaugurale et qui, plus largement, a amplifié les assises de notre conscience individuelle, puis de notre âme collective. Notre musique, faisant soleil, a fait lever une belle aurore sur notre apparition comme peuple et comme nation, et sur notre devenir.

Chanter, danser, faire rythmes et faire musique, sont des forces poétiques. Elles sont au principe de ce que nous étions, et de ce que nous sommes aujourd’hui. C’est l’élargissement des bases de la conscience par les forces poétiques qui permet d’accéder aux amplitudes de la lucidité, et donc à toute vraie résistance aux négativités. Si la lucidité s’éloigne de sa base poétique, elle devient amère et stérile ; si elle se perd dans sa base poétique, elle n’est plus qu’une de ces perceptions qui restent vaines, inaccomplies. Le chant, la danse, le rythme, la musique, peuvent donc s’élever dans la lucidité féconde où les peuples se construisent, mais ils peuvent aussi verser dans les insignifiances du seul divertissement où les peuples s’abiment.

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