— Par Victor Lina —
Un implicite discours qui ne cherche manifestement pas à donner ce qui a déjà été servi tant dans la forme traditionnelle que dans celle des « canons » que la danse contemporaine construit malgré elle. Et pourtant, l’on devine la Guadeloupe, plus même, on la sent alors que les repères demeurent opaques.
Le geste des danseurs est travaillé, mais on le devine, pas comme à leur habitude dans les schémas de la performance, dans lesquels ils ont baigné ou baignent par ailleurs.
Les partis pris sont implicites, les figures sont murmurées et détricotées, codées, décodées, et même soumis à un désencodage acharné. Il ne s’agit pas de plaire ou d’afficher son passeport de danseur ou de danseuse.
Rup-ture évoque peut-être ce que suggère là, le kaséko guyannais, ou encore ici en Martinique cet adage : sé mantché tombé ki bel pa ! Il y a une esthétique dans l’inachevé de l’œuvre, il y a une humanité dans l’humilité.
Les corps, les lignes brisées des corps, donnant à partager l’inconfort dans le rythme dans la sobriété mélodique, dans l’étrangeté du répertoire et des écarts.