Catégorie : Cinéma

Anna Karénine… à Madiana

 

Drame réalisé en 2012 par Joe Wright

Il n’y a rien de plus bête qu’un réalisateur qui se croit intelligent. Pour renforcer l’artifice de la société russe du xixe siècle, Joe Wright a décidé, avec l’aide lourdaude du dramaturge Tom Stoppard, de filmer Anna Karenine dans un théâtre, avec quelques échappées vers l’extérieur. La scène devient donc successivement, une gare, un champ de courses et la chambre du fils de l’héroïne, les coulisses et les cintres faisant office de salons bourgeois ou de taudis populeux. En pleine crise de mégalomanie, Joe Wright (dont on avait beaucoup aimé Reviens-moi) a espéré devenir Fellini. Problème : avec ses facéties précieuses et ses extravagances kitsch, il atteint péniblement le niveau de Ken Russell…

La principale victime de son jeu de massacre, c’est Vronski, l’amant ­d’Anna, métamorphosé en blondinet bouclé, gandin aux allures de pantin qui, en toute logique, devrait provoquer non la passion de l’héroïne mais son rire et sa fuite. Faut dire qu’Anna, elle non plus, n’est pas gâtée : minaudant et sucrée, elle semble droit sortie d’un épisode de Sex and the city.

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Une seconde vie pour les classiques du 7e art

 

Les producteurs restaurent leur catalogue de films afin de s’adapter à un nouveau public et aux salles de cinéma qui s’équipent en numérique.

Ils reviennent. Dans les salles de cinéma, en DVD, en Blu-ray, dans des manifestations de prestige… La Cinémathèque française, à Paris, vient ainsi d’inaugurer la première édition du festival international du film restauré, Toute la mémoire du monde (jusqu’au 2 décembre) à l’initiative de son directeur général, Serge Toubiana. Au même moment Serge Bromberg, dirigeant de Lobster, société de restauration de films anciens, fête, au cinéma Le Balzac, à Paris, les vingt ans de ses Ciné-concerts.

Au programme: trésors perdus et miraculés du 7e art (jusqu’au 16 décembre). En octobre, Thierry Frémaux faisait salle comble avec son Festival Lumière à Lyon qui met également à l’honneur les grands classiques du cinéma. Pathé et Gaumont, qui sont à l’origine du cinéma français, se sont aussi attaqués à la restauration de leur catalogue, soit près de 1500 films sonores (et plusieurs milliers de muets) comme La Roue d’Abel Gance (1932), Le Guépard de Visconti ou encore Borsalino de Jacques Deray.

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Le triomphe de l’animation française

par Cécile Mury –

Dossier | Ecoles de pointe, succès en salles, passerelles vers la télévision… La création animée française se renouvelle et s’exporte jusqu’aux Etats-Unis, où les Frenchies imposent leur savoir-faire.

 

Le jour des Corneilles. © Finalement et Moi, moche et méchant.© Universal studio 2010

En France, le cinéma n’a jamais été aussi… animé. Alors que le succès d’Un monstre à Paris, le joli film d’Eric Bergeron (2011), est encore dans les esprits, cet automne aura offert un feu d’artifice : Kirikou a fait son retour, Le Jour des corneilles a pris son envol, et on attend un ours et une souris (Ernest et Célestine, le 12 décembre) qui vont faire du bruit, sur un scénario de Daniel Pennac. Même le réalisateur Patrice Leconte s’y est mis, avec Le Magasin des suicides.

Des découvertes aux valeurs sûres, le cas français est unique. Du plus industriel au plus artisanal, le cinéma d’animation fait preuve d’une vitalité exceptionnelle. Au cœur du secteur, la création télé est aussi en pleine mutation. D’où viennent cette profusion et cette diversité ?

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The We and the I : du panurgisme au solipsisme

par Selim Lander

–En marge du mois du film documentaire qui se déroule au mois de novembre dans plusieurs lieux de l’île, le CMAC a programmé The We and the I de Michel Gondry, récompensé par le prix de la Critique internationale au dernier festival de Deauville. Ce film n’est pas lui-même un documentaire mais Gondry a lui-même souvent visité le genre, par exemple avec Une Épine dans le cœur, consacré à sa grand-mère institutrice, Suzette, dont toute la carrière s’est déroulée dans des villages cévenols. On ne dira rien de cette Épine sinon qu’elle cumule tous les défauts du mauvais film : prétentieux et ennuyeux. Donner la parole à des gens qui n’ont rien d’intéressant à dire est un pari dangereux et en l’occurrence complètement raté. On a du mal à croire que Michel Gondry soit le même auteur qui a atteint un sommet dans The We and the I, un film parfaitement maîtrisé, qui donne à penser, effraye, amuse et n’ennuie pas une minute.

L’année scolaire est terminée. Des lycéens montent dans un bus de la ville (le Bronx à New York) conduit par une dame très enveloppée.

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Lettre ouverte aux martiniquais

— par Josiane Cueff —

Mon projet culturel basé sur la diffusion, la création,  les échanges artistiques, la formation et l’éducation artistique, a permis ma nomination à Fort de France, début 2011 pour diriger le Cmac, scène nationale de Martinique.  Ce haut lieu culturel doit évoluer en tenant compte des enjeux fondamentaux impliqués dans la stratégie de développement culturel, social, économique et régional. J’ai travaillé sans compter, avec passion, pour offrir un programme organisé pour tous,  ouvert à l’émotion, à la beauté, à la réflexion, à la découverte,  à l’interrogation, enfin ouvert à la stimulation de ce que l’être humain a de plus riche, l’éveil des sens, de l’esprit, la pensée, les idéaux, l’évolution au sens noble.
Dès ma prise de fonction,  de très nombreuses difficultés se sont présentées, aussi bien pour programmer dans  les salles de spectacles, que pour mettre en place mon projet, ainsi que pour assumer mes responsabilités légitimes de directrice. 

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Les dérobades de Georges-Louis Lebon

  — Par Roland Sabra —

 

–Au delà de l’épisode bouffon et quelque peu pitoyable dont on aura la narration ci-après un véritable problème se pose pour les représentants du Ministère de la Culture en Martinique : y-a-t il un interlocuteur crédible avec lequel négocier pour mettre fin aux crises de gouvernance à répétition que connait le CMAC? —RECIT—

Monsieur Lebon et moi nous ne partirons pas en vacances ensemble. C’est comme ça! Il y a déjà longtemps que je cherchais à rencontrer l’homme qui a largement contribué à l’aggravation de la crise de gouvernance du CMAC. Toutes mes tentatives étaient restées vaines. Monsieur Lebon sans doute impressionné dans sa jeunesse par la lecture de Henri Laborit n’a gardé en mémoire, de ces écrits qui eurent un certain retentissement dans les années 70 du siècle dernier, que l‘Eloge de la fuite, titre d’un ouvrage célèbre du socio-biologiste. La fuite est en effet une attitude possible devant le poids des responsabilités, des contraintes qu’impose l’ordre social. Il est deux autres attitudes possibles, selon Laborit : la soumission ou la lutte.

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Le CMAC en crise : historique

Opération de déstabilisation au CMAC : après Manuel Césaire, Josiane Cueff ?

— par Roland Sabra —

Le débrayage du 06-12-2011

Le 30 avril 2010 Claude Lise, alors Président du Conseil Général mettait fin aux fonctions de Manuel Césaire, administrateur de l’éphémère regroupement CMAC-Atrium et qui de toute façon ne souhaitait pas s’aventurer davantage sur une planche savonnée.  Ce n’était là que l’épilogue, provisoire et non définitif, on va le voir, d’un énième épisode de la guerre picrocholine qui agite le vaisseau amarré rue Cazotte à Fort-de-France. Manuel Césaire avait estimé que les entraves du Conseil Général de l’époque à l’accomplissement de ce pourquoi il avait été nommé, « filialement » relayées à l’intérieur de la structure par des enjeux de pouvoir lui rendaient impossible l’accomplissement de sa mission, en conséquence de quoi il préférait jeter l’éponge. Parmi les chausse-trappes, on assista à une grève minoritaire, sept grévistes en tout et pour tout, se conclure en quelques heures par une augmentation de salaire de 150 Euros. Officiellement le conflit avait la forme d’une opposition entre deux projets de fusion des structures du CMAC et de l’Atrium.

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Le mois du documentaire Novembre 2012

COMMUNIQUE  DE  PRESSE  
Evénement Mois du Film  Documentaire Martinique  « PARTITIONS »du 03 novembre au 1 décembre 2012
Présentation Le Mois du doc Martinique 2012 c’ est  17 films de cinéma du réel aux rythmes qui  transcrivent des partitions de vie : 24 dates, 6  soirées plein air2 concerts, 1 rencontre autour  du son au cinéma, 1 avant première, 1  fenêtre sur l amour en Guadeloupe avec Varan Caraïbe 2012, 1 programmation brésilienne , 3  projections rencontre de films ethnographiques sur Haïti avec Brice Ahounou, programmateur des mercredi du cinéma ethnographique à la cité de l’immigration de Paris.
Lieux 11 lieux de diffusion sur  toute la Martinique: Bibliothèque Schœlcher (Fort de France)Campus  de Schœlcher (Fort de France)Centre Culturel de Rencontre Fonds Saint-Jacques (Sainte-Marie)Cinéma Atlas Anses d’Arlets /Association Abrama (Anses d’Arlets)CMAC ATRIUM Centre culturel départemental (Fort de France)

Garage Popular (Fort de France)

La Paillote du bourg Anse Arlets (Anses d’Arlets)

Mairie des Trois-Ilets (Trois-ilets)

Maison de quartier haut du port (Fort de France)

MJC de Floréal (Fort de France)

Wahoo Café (Carbet)

Public Grand public  et  scolaires
Partenaires Avec le soutien de la DAC, DJSCS,  ACSE, Région Martinique
Pièce jointe PROGRAMME COMPLET  A  retrouver sur  www.moisdudoc.com

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« Même la pluie » : l’eau, c’est la vie » et le cinéma alors?


— par Roland Sabra —

Iciar Bollain, actrice, scénariste et réalisatrice espagnole, connue jusqu’alors pour des films plutôt intimistes, comme « Ne dis rien » qui dénonce les violences conjugales, est une admiratrice de Ken Loach à qui elle a consacré un livre en 1996. Cette admiration va jusqu’à lui emprunté, pour son dernier film, «  Même la pluie », son scénariste préféré, Paul Laverty, engagé par ailleurs dans les causes humanitaires en Amérique centrale. Du film intimiste au ciné social le lien est moins ténu qu’il n’y paraît. « Ne dis rien » reposait sur un solide travail d’enquête sociologique qui soulignait que la dépendance économique des femmes ne suffisait pas à expliquer l’existence de relations violentes. C’est ce refus d’un simplisme construit à partir de fausses évidences que l’on retrouve dans « Même la pluie ». Le scénario est une mise en abyme pirandellienne qui prend la forme de la réalisation d’un film dans le film. Il ne s’agit pas tant de faire un film sur le cinéma, à la façon de Godard dans « Le mépris » ou de Truffaut dans « La nuit américaine », que d’évoquer la question de l’engagement.

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« La barra » : de l’antagonisme culturel en Amérique centrale

— Par Roland Sabra —

« La barra » est l’œuvre d’un tout jeune réalisateur colombien Oscar Ruiz Navia qui s’interroge sur les rapports entre l’ici et l’ailleurs, le dedans et le dehors, le monde du même et celui de l’étranger. « La Barra » est le nom d’un village colombien perdu dans le trou du cul du diable, coincé entre mer et forêt, et peuplé de pécheurs afro-colombiens, descendants d’esclaves pour la plupart, qui vivent dans un grand dénuement la répétition à l’identique des jours qui passent semblables aux jours passés et tout aussi semblables aux jours qui viennent. Des éléments exogènes perturbent la vie du village. D’abord il y a la raréfaction des poissons qui obligent désormais les pécheurs à partir en mer pour une à deux semaines. La disparition de la ressource halieutique ne résulte pas, on le devine, des techniques employées par les villageois mais de l’industrialisation de l’activité. Ensuite il y a avec l’arrivée de l’électricité dans le village un propriétaire d’hôtel, qui voudrait développer son entreprise en faisant venir des touristes, en privatisant une partie de la plage et remettre en cause l’usage commun et public qui en est fait.

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« Porter la plume dans la plaie »

— Par Roland Sabra —

  Ils sont plus de cent cinquante à former  ce qui n’a  de collectif que le nom pour dire leur attachement au label « Scène nationale » et à « une direction indépendante des pouvoirs politiques et de tout groupe de pression« . On ne sait pas trop comment ils se sont trouvés. Une plasticienne martiniquaise a pris son carnet d’adresses, a téléphoné à des amis pour  dire son émotion  face au risque de disparition du CMAC et s’est entendue dire par ses interlocuteurs des choses qui faisaient écho à ses inquiétudes. Que faire alors? Elle s’est souvenue que le droit de pétition, droit à l’expression de l’individu, est reconnu comme un des droit fondamentaux par les textes constitutionnels depuis 1791 :  » Chacun a le droit d’adresser une pétition écrite aux pouvoirs publics afin de provoquer l’examen de problèmes d’intérêt individuel ou collectif « ).  La révolution a commencé par des cahiers de doléances. Elle dit qu’il lui a fallu une semaine pour rédiger un texte  prenant en compte le point de vue du spectateur  et suffisamment consensuel pour qu’en quelques jours plus cent cinquante  connaissances la rejoignent. 

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Mission d’expertise au CMAC : trop tard !

— par Roland Sabra —

La mission du Ministère de la Culture chargée d’une expertise sur les dysfonctionnements du CMAC arrive en Martinique cette semaine. Elle arrive un peu tard puisque mise devant le fait accompli par le coup de force de Georges-Louis Lebon qui en procédant au changement de serrure du bureau de la Directrice du CMAC interdit à l’intéressée d’accéder à son lieu de travail. Il faut bien parler de coup de force puisque le dernier Conseil d’Administration du CMAC le 27 juin 2012 avait décidé de solliciter une expertiseavant de se prononcer sur l’avenir de la Direction du CMAC. Décision qui ne convenait pas à David Zobda, Vice-Président du Conseil Général, membre de droit du C.A. et encore moins à G-L. Lebon, Président, titre plus honorifique que doté de réel pouvoir, du CMAC. L’un et l’autre, très proches, ils se connaissent depuis de longues années, il leur arrive de partir ensemble à des Festivals en France, refusaient d’envisager que la Directrice puisse continuer sa mission. On ne connaît pas encore le degré d’implication du Vice-président du Conseil Général, dans ce coup de force réalisé, en « loucedé », au beau milieu des vacances scolaires, le 31 juillet 2012.

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Le succès des 7èmes RCM tient à sa programmation

  par Roland Sabra.

 Le succès des Rencontres Cinémas Martinique ( RCM) tient à la programmation. Parmi les pépites de celle-ci on retiendra tout d’abord  » Take shelter »  de Jeff Nichols, jeune étasunien de 33 ans, avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart, Shea Wigham (2 heures). c’est la famille comme lors de son premier film, Shotgun Stories, dont il est encore question. De la famille et de sa fragilité à fleur de peau. Tout parait pourtant bien tranquille et paisible dans ce coin de l »Ohio pour Curtis Laforche , son épouse Samntha et leur fillette Hannah qui souffre d’une surdité dont la mutuelle de Curtis, ouvrier dans les fondations de bâtiments, devrait financer l’opération qui lui rendra l’audition. L’épouse est un modèle étatsunien du genre. Tout semble donc baigner dans la félicité. Pourtant se tapit sous le bonheur une sourde angoisse, un danger imminent, que Curtiss  pressent lors de visions, de cauchemars récurrents qui épargnent son entourage mais qu’il partage avec le spectateur. Agressions canines, accidents de la route, monstrueuses tornades dévastatrices semblent menacer le héros et sa famille.

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« Sur la planche » : Attention Tanger!

— Par Roland Sabra —

 «Mieux vaut être debout, tenu par son mensonge, qu’allongé, écrasé par la vérité des autres. Je ne vole pas, je me rembourse. Je ne cambriole pas, je récupère. Je ne trafique pas, je commerce. Je ne me prostitue pas, je m’invite. Je ne mens pas. Je suis déjà ce que je serai. Je suis juste en avance sur la vérité : la mienne !»   Comme une claque dans la gueule Badia ( Soufia Issami) balance au spectateur dés les premières images le demi décalogue qui lui sert de viatique dans la Tanger livrée tripes à l’air à la mondialisation. On y décortique des milliers de tonnes de crevettes péchées dans la mer du Nord, conditionnées dans d’autres pays et distribuées dans le monde entier.  Tanger filmée comme jamais un touriste ne la verra. Tanger, ville passion de la réalisatrice Leila Kilani. Tanger qui par le caprice du monarque bascule en dix ans de l’immobilisme figé d’une ville frontière à l’étourdissement affolé d’une  ville passoire. Tanger ville coupée d’elle-même par des barbelés pour protéger la Zone Franche, empire du libéralisme absolu.

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La ré-ouverture du Pax à Fort-de-France

par Roland Sabra.

C’est en 2002, lors du premier festival CINAMAZONIA, qu’ a germé dans la tête de Willy Rameau et de quelques autres l’idée d’un cinéma Art et Essai à Fort-de-France. Il s’agit de reprendre l’ancien cinéma « Le Pax » aujourd’hui occupé par l’église catholique, non pas reprendre à l’identique, le bâtiment ne se prête pas à une nouvelle affectation mais d’en sauvegarder la façade et derrière elle d’installer un ensemble de trois salles de projection. Le projet est soutenu par le FEDER ( Europe), la Région et la municipalité de Fort-de-France qui voit là un moyen de revitaliser le centre ville autour du Théâtre Aimé Césaire du centre commercial Perrinon et pourquoi pas  du théâtre de la Croix mission. Ce projet dans les cartons depuis plusieurs années a vu sa réalisation reportée plusieurs fois notamment à cause du refus des élus locaux, l’an dernier encore, d’accepter l’extension de la TSA à nos régions ( Voir article ….) Daniel Robin, élu régional, mais surtout Directeur Général du circuit Elizé avait fait prévaloir ses intérêts de distributeur hégémonique au détriment des intérêts des cinéphiles.

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Une salle Art-et-Essai à Madiana ?

— Par Roland Sabra —

art_et_essai-650Pourquoi faut-il accepter de payer un peu plus cher sa place de cinéma ?

Les parlementaires des Antilles et de la Guyane ne doivent aller très souvent au cinéma là où ils ont été élus ; à moins que leurs gouts en la matière épousent l’indigence programmatique de leur région d’élection. Ils ont été jusqu’à présent majoritairement hostiles à doter leur cher pays des moyens de s’émanciper de la tutelle que fait peser sur les amateurs de cinéma le monopole de distribution de films que possède une famille martiniquaise non seulement sur la Martinique mais aussi en Guadeloupe et en Guyane. Parler d’indigence est en-dessous de la réalité. Il s’agit en fait d’un processus d’acculturation de la jeunesse des ces régions, plus précisément d’un travail d’américanisation, de diffusion des normes et valeurs de la société étasunienne, une valorisation de la violence des rapports sociaux, de l’individualisme, le culte de l’argent facile comme seul moyen de réalisation. Comme si la lutte contre l’assimilation consistait à se choisir un autre maître plus puissant que celui que l’on combat. Les distributeurs de film, il faudrait écrire LE distributeur de films de la zone n’est pas responsable de la montée de la violence, mais les films qu’il choisit légitiment en en faisant un objet « artistique », le recours à la violence pour des jeunes en situation de désespérance si ce n’est en perdition (60% de chômeurs chez les 18-25 ans).

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Application de la TSA dans les DOM

 

Contexte et description du projet

 

 

L’article proposé par le Gouvernement dans le projet de loi de finance rectificative pour 2001, refusé par le vote du Sénat, s’est inscrit dans le cadre des propositions actées par le Conseil interministériel de l’outre mer du 6 novembre 2009, suite à la volonté de la Présidence de la République.

 

 

Cet article visait à étendre aux séances de spectacles cinématographiques organisées par les exploitants d’établissements de spectacles cinématographiques situées dans les DOM, la taxe sur le prix des entrées (TSA) qui est affectée au Centre national du cinéma et de l’image animée.

 

 

L’assujettissement à cette taxe permettra aux exploitants de bénéficier des aides à l’exploitation accordées par le CNC, notamment les aides automatiques et sélectives (culturelles) à pour la modernisation et la création des établissements.

 

 

Mais elle permettra également aux producteurs et distributeurs ultramarins et métropolitains dont les œuvres sont exploitées dans les DOM de bénéficier des aides automatiques à la production et à la distribution accordées par le CNC au titre de cette exploitation.

 

 

L’ensemble de ces soutiens, pour leur part automatique, est en effet assis sur la TSA encaissées dans les salles.

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A propos de la programmation cinéma du CMAC

— Par Roland Sabra —

Josiane Cueff, entourée de Steeve Zébina et de Frédéric Thaly présentait lundi 03 octobre pour la saison 2011-2012 le programme du CMAC  que l’on peut par ailleurs télécharger ou voir en vidéo sur Madinin’Art. On sent et on devine plus qu’on ne voit la touche de la nouvelle directrice de la scène nationale. Il faut dire que la compétence de l’équipe qui l’entoure n’est plus a démontrer, d’autant plus que celle-ci a fonctionné, sans capitaine pendant de longs mois et qu’elle a de ce fait dû conquérir des espaces d’autonomie qu’il serait mal venu de vouloir lui contester. Même s’il s’agissait de remonter face au vent  il faudrait de s’appuyer sur ce vent. Ce qui ne semble pas être de circonstance et c’est tant mieux. Un programme dans l’air de la maison, c’est à dire avec un air musical très prononcé, une touche de danse, un zeste de théâtre et quelques grains de  épars de cinéma? C’est à propos du cinéma que quelques remarques viennent à l’esprit

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« Ninety Perrinon Street » : un documentaire de Laurent Cadoux

— Par Roland Sabra —

 

 le 90 de la rue Perrinon

Vous êtes sans doute déjà passés devant le 90 de la rue Perrinon sans peut-être avoir remarquer cette maison en bois à la fois studio d’enregistrement, lieu de rencontres et d’échanges musicaux. Laurent Cadoux dans son troisième opus sur les quartiers de Fort-de-France, après les Trenelle-Citron et Terre-Sainville s’attarde dans ce lieu de création artistique. Le film qu’il nous propose relève d’une commande de la ville qui voudrait présenter ses quartiers. Comment filmer le centre ville ? A-t-il une unité qui puisse être filmée et faire l’objet d’une narration ? Laurent Cadoux est tombé un peu par hasard sur la maison qui donne son titre au documentaire. Louée pour trois francs six sous à l’époque, elle a été transformée, aménagée, insonorisée notamment avec des boites à œufs collées aux murs, pour devenir plus ce qu’elle a été que ce qu’elle n’est encore  aujourd’hui, en 2011, en attendant un devenir voué à la démolition. Les musiciens qui l’occupent encore occasionnellement et qui sont interviewés dans le film disent combien la richesse de leur musique tient à la fois aux métissages, à l’hybridation, et à la recherche de sonorités ancrées dans la mémoire populaire.

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Petit résumé des Sixièmes Rencontres Cinémas de Martinique

— par Roland Sabra —

Semaine 1

Ces sixièmes rencontres cinémas de Martinique sont bien étranges. A côté du meilleur se fourvoie certains soirs le moins bon ou très exactement des œuvres, car ce sont tout de même des œuvres, qui auraient sans doute plus leur place dans d’autres cadres que ces Rencontres Cinémas, qui ont une importance d’autant plus grande pour le spectateur de Martinique qu’il n’est pas si fréquent de pouvoir assister à ce qui se présente implicitement comme un Festival. S’il est vrai que sur le continent ces dits festivals de cinéma présentent une incroyable diversité ou l’ excellence côtoie l’exécrable, leur nombre, leur fréquence fait vite oublier ce que l’on n’aurait pas dû voir pour ne retenir que le meilleur. La rareté de tels évènements en Martinique devrait inciter à une plus grande rigueur dans le menu proposé. Prenons un exemple celui de la soirée Ekoclap du 08 juin qui nous a imposé « Waste Land, de la poubelle au musée » et « Severn, la voix de nos enfants » deux documentaires télévisuels dont le contenu est déjà révélé dès les premières images.

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« Miente » ou la vérité de la création


— Par Roland Sabra —

« Miente »

Art et transgression, telle semble être la thématique développée dans le film « Miente » qu’un jeune réalisateur Porto-ricain, Rafi Mercado est venu présenter au CMAC le 09 juin 2011. Voyons l’histoire qui est une libre adaptation d’un roman de Javier Avila, «  Different », avec un scénario écrit par José Ignacio Valenzuela. Un jeune boutiquier d’un magasin vidéo Henry ( Oscar Guerrero) mène la nuit dans on appartement une vie secrète, tournée vers lui-même. Introverti, il dessine et il peint comme pour donner figure à ses fantasmes. Un repli sur soi qu’illustre l’ouverture du film, à savoir une séance de masturbation sous la douche. Très vite on le voit partir dans des rêvasseries suggérées par son dessin d’une femme au corps entièrement tatoué. A partir de là le réalisateur nous engage dans une étrange dérive entre délire et réalité. En effet Henry ne tarde pas à rencontrer dans son magasin une belle cliente pas mal déjantée, Paula ( Mariana Santangelo) au corps tatoué comme par hasard et  dont il s’empressera de peindre tout l’épiderme comme une réplique, un double vivant de son dessin.

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« Kreol » : une soirée Bizounours sous le signe du patronage

—Par Roland Sabra —

Un film de Frédérique Menant avec Mario Mucio


 

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Le film documentaire de Frédérique Menant était présenté en avant-première mardi 24 mai dans la salle Frantz Fanon du CMAC. Pourquoi fallait-il le présenter en avant-première ? Et bien même après avoir vu le film nous n’en savons toujours rien. C’est Gérard GUILLAUME, le directeur d’antenne de Martinique 1ère qui invitait et qui officiait aux commandes de la soirée. Il a d’abord tenu a présenter ses gentils amis présents parmi les spectateurs, une petite partie de sa gentille famille, son gentil tailleur, celui qui lui coupe ses chemises indiennes,[…]*  Il nous a gentiment fait grâce de la présentation de son gentil chien ou chat. Il nous a annoncé, entre deux aphorismes tout aussi gentils, le programme : présentation, c’était fait, projection, discussion , restauration, digestion et peut-être réflexion. Puis vint le documentaire. Mario Lucio romancier, essayiste cap-verdien converti à la chanson depuis 2004 et tout récemment promu Ministre de la Culture de son pays, est filmé au cours l’enregistrement de son dernier album Kreol. Fidèle à une démarche initiée dés ses débuts il le conçoit comme une rencontre avec d’autres musiciens, d’autres chanteurs, issus pour l’occasion de la créolité.

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Le succès des 7èmes RCM tient à sa programmation

 

— par Roland Sabra —

 

 

 

 Le succès des Rencontres Cinémas Martinique ( RCM) tient à la programmation. Parmi les pépites de celle-ci on retiendra tout d’abord  » Take shelter »  de Jeff Nichols, jeune étasunien de 33 ans, avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart, Shea Wigham (2 heures). c’est la famille comme lors de son premier film, Shotgun Stories, dont il est encore question. De la famille et de sa fragilité à fleur de peau. Tout parait pourtant bien tranquille et paisible dans ce coin de l »Ohio pour Curtis Laforche , son épouse Samntha et leur fillette Hannah qui souffre d’une surdité dont la mutuelle de Curtis, ouvrier dans les fondations de bâtiments, devrait financer l’opération qui lui rendra l’audition. L’épouse est un modèle étatsunien du genre. Tout semble donc baigner dans la félicité. Pourtant se tapit sous le bonheur une sourde angoisse, un danger imminent, que Curtiss  pressent lors de visions, de cauchemars récurrents qui épargnent son entourage mais qu’il partage avec le spectateur. Agressions canines, accidents de la route, monstrueuses tornades dévastatrices semblent menacer le héros et sa famille.

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« Incendies » et « The hunter » : ce que théâtre suggère le cinéma hollywoodien le montre, mais il en est d’autres…

— par Roland Sabra —

 

Steeve Zébina du CMAC nous a proposé dernièrement « Incendies », un film de Denis Villeneuve d’après la pièce de théâtre époustouflante de Wajdi Mouawad créée en 2004 et jouée dans le monde entier. Incendies, c’est l’histoire de jumeaux (un frère et une sœur, Simon et Jeanne Marwan) qui, à la mort de leur mère, Nawal, apprennent que leur père, qu’ils n’ont pas connu, est vivant et qu’ils ont un frère dont ils ignoraient l’existence. Dans son testament la mère demande aux jumeaux de les retrouver pour leur remettre à chacun une lettre Simon refuse cette tâche et Jeanne part seule pour un pays, qui n’est jamais nommé, mais dont l’histoire ressemble à celle du Liban de ces trente dernières années. La force de Wadji Mouawad est de faire d’un roman familial une œuvre allégorique qui renoue avec les tragédies antiques. Meurtres, viols, infanticides, incestes décollent du fait divers pour poser le problème de la nécessaire canalisation de la violence primordiale comme fondement du lien social. L’enquête que mène Jeanne dévoile l’enquête qu’à menée Nawal sa propre mère pour retrouver le frère ainé.

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