Avec son tonitruant “Goooooood morning Vietnam” en 1987 dans le film de de Barry Levinson et son rôle de professeur brillant et anticonformiste en 1989 dans “Le Cercle des poètes disparus” de Peter Weir, Robin Williams avait conquis un large public dans le monde entier.
Le comédien lauréat d’un Oscar pour « Will Hunting », est mort lundi à 63 ans, après s’être vraisemblablement suicidé⋅
Après avoir étudié l’art dramatique, Robin Williams a débuté sa carrière aux Etat-Unis par des spectacles de one-man show dans des night-clubs puis dans dans des séries télévisées, « Happy Days » en 1974 et « Mork and Mindy », dans laquelle il jouait Mork, un extra-terrestre, rôle pour lequel il reçut son premier Golden Globe⋅ C’est grâce à sa performance dans « Will Hunting » qu’il a reçu son seul Oscar en 1998, dans la catégorie meilleur second rôle⋅ Robin Williams s’est aussi illustré dans le registre comique avec des films comme Madame Doubtfire.
Catégorie : Cinéma
Cinéma
« Lucy » et « Nos pires voisins » : boursoufflure et médiocrité à Madiana
— Par Guillaume Loison —
Malgré le charisme de Scarlett Johansson, le nouveau film du nabab d’Europacorp est un objet informe et trépané.
Vers la fin des années 90, quand Luc Besson était davantage un réalisateur qu’un ponte de l’audiovisuel, il répétait à l’envi qu’il prendrait sa retraite de réalisateur au bout de dix films. Promesse non tenue (il en est à 16) mais qui révélait néanmoins l’idée que pour lui, la maturité créative était un oxymore, à tout le moins que les fruits de l’expérience et de la culture ne pèsent rien face à la vigueur de la jeunesse. Dans la logique Bessonienne, la créativité peut se voir comme un capital qui se réduit comme peau de chagrin, qui se frelate même, à mesure qu’on la sollicite⋅ A l’aune d’une œuvre hantée par un idéal de pureté et d’innocence, il y a tout lieu de lui donner raison : aussi naïfs et neuneux qu’étaient ses premiers films, ils avaient pour eux d’être portés par une indéniable envie de cinéma, fraicheur dont on ne trouve plus la trace depuis l’impayable « Angel-A », nanar archi perso – les plus récents comme « The Lady » ou « Malavita » ressemblent à des produits paresseux, des commandes sans âme ni jus.
Cinéma
Lauryn Hill, voix de Frantz Fanon pour dénoncer le colonialisme
— Par Marie OTTAVI —
DOCU
La chanteuse, que l’on devrait revoir sur scène le 13 septembre au Zénith, participe à «Concerning Violence», documentaire inspiré des «Damnés de la terre».
Göran Hugo Olsson, réalisateur suédois de Göteborg, présente dans plusieurs festivals Concerning Violence, Nine Scenes From the Anti-Imperialistic Self-Defense, un documentaire sur le colonialisme et ses effets dévastateurs. Son film, nourri d’images d’archives, est inspiré de l’ouvrage les Damnés de la terre, du martiniquais Frantz Fanon, écrit après le putsch des généraux et la répression sanglante du 17 octobre 1961, à Paris, opposant la police française aux manifestants algériens.
Cinéma
« La planète des singes : l’affrontement » : malin et bien fichu
A Madiana
Dans un futur proche, l’humanité, réduite de trois quarts par un virus, a perdu son leadership sur le monde alors que César, chimpanzé de laboratoire émancipé, s’est établi avec les siens dans la forêt de San Francisco, régnant sur une société simiesque pacifique et prospère.
Avec une finesse d’exécution si rare pour ce type de blockbuster, « la Planète des singes : l’affrontement » (deuxième volet d’un prequel au roman de Pierre Boule, sorti en 2011), s’amuse à rapprocher puis à confronter les deux communautés, jouant d’un équilibre malin entre grand spectacle hollywoodien et tragédie shakespearienne, instinct et calcul, destins individuels et répercutions collectives⋅ De ce programme intelligent mais un chouïa trop mécanique (sur la fin), il émerge pourtant une force émotionnelle qui doit autant à la puissance du récit qu’à celle générée par la pureté cristalline des effets spéciaux⋅ Le singe César, créature numérique à qui le comédien Andy Serkis prête sa gestuelle et son impayable regard, est un formidable héros de cinéma.
Cinéma
Tous à la plage avec le Petit Nicolas
A Madiana
INTERVIEW – Le jeune héros des années 1960 quitte les bancs de l’école pour la mer, toujours sous la direction de Laurent Tirard.
Cinq ans après Le Petit Nicolas et ses 5,6 millions de spectateurs, Laurent Tirard retrouve le célèbre gamin créé dans par Sempé et Goscinny, pour une aventure estivale, entre châteaux de sable et plongeons. Il raconte.
Quels souvenirs gardez-vous de vos premières lectures du Petit Nicolas?
Celui d’une identification très forte. En le découvrant petit, j’ai eu le sentiment d’avoir trouvé quelqu’un qui voyait le monde comme moi, de façon décalée, naïve et poétique. C’est ce qui explique qu’il continue à parler aux enfants d’aujourd’hui, et de tous les pays. Je me souviens d’une projection du film devant des gamins des favelas à Rio : ils étaient morts de rire devant les facéties de ces personnages en culottes courtes des années 1960 pourtant si loin d’eux.
Pourquoi avoir choisi, cette fois, d’adapter Les Vacances du Petit Nicolas?
Je voulais quitter l’atmosphère et le décor de l’école du premier long métrage. Je trouvais que c’était une bonne idée de mettre le cap sur la plage.
Cinéma
« Jersey Boys » : du grand Clint
— Par Guillaume Loison —
Clint Eastwood réussit un excellent biopic sur l’histoire du groupe The Four Seasons, auteur de grands tubes pop dans les années 1960. A Madiana en VF ( 😈 )
Du FBI géré en micro-entreprise dans “J. Edgar” à la formation hétéroclite des « Four Seasons », débiteurs de tubes sixties à l’honneur dans ce “Jersey Boys”, les récents biopics eastwoodiens racontent surtout la vie d’un groupe et la manière dont il structure et affecte les individus qui le composent. C’est le grand sujet qui transcende cette évocation de la vie de Frankie Valli et de ses boys, petits mafieux de Newark devenus chanteurs à succès aussi synchrones sur scène que minés en coulisses par leur invraisemblable mesquinerie.
Où commence la solidarité et la trahison, sur quelles bases se fondent l’amitié, le professionnalisme et l’altérité, autant de questions qu’Eastwood soulève dans le tempo syncopé d’un destin collectif que les querelles individuelles, les frustrations et les mystères de la vie ne cessent de nourrir et d’étioler. En résulte un film plus fantasque et bouleversant qu’il n’en a l’air, à la fois relâché et dur, plein de mélancolie, de noirceur et d’ironie affectueuse.
Cinéma
“Sous les jupes des filles” : atroce comédie
Un déferlement de vulgarité, un final conservateur. Une comédie atroce. A Madiana 👿
Mauvais timing pour Sous les jupes des filles : le premier film
réalisé par l’actrice Audrey Dana arrive peu après le très réussi Les Gazelles, écrit et interprété par Camille Chamoux.
Au jeu des comparaisons, cette nouvelle tentative de comédie populaire destinée à un public féminin, et traitant de sujets dits féminins, sortira battue par K.-O. devant sa concurrente, tant elle ressemble en tout point à un accident industriel.
L’échec du projet est inscrit dès sa première scène : couchée sur un lit, l’actrice-réalisatrice manipule en close-up un tampon hygiénique tandis que des gouttes de sang numériques s’élèvent dans le ciel pour former les lettres du titre au générique.
Cinéma
« 14°N 61°W » : entre Exposition d’œuvres d’art et Ciné-Club
— Par Roland Sabra —
« São Paulo, Sociedade Anônima » : un petit bijou des sixties!
L’espace 14°N 61°W est animé par Caryl Ivrisse-Crochemar, un jeune passionné d’art contemporain, qui a vécu en Europe, à Paris, Berlin et à Londres où il fut correspondant culturel de « L’Événement du Jeudi » . De retour en Martinique il ouvre dans un ancien entrepôt familial désaffecté un espace d’art contemporain au 19, rue du Mérite Artisanal (cela ne s’invente pas!)– Z.A Dillon à Fort de France qui non seulement accueille des artistes mais organise deux mardis soirs par mois une projection « art & essai » gratuite ouverte aux amoureux du cinéma et aux autres. 14°N 61°W a d’ailleurs accueilli quelques temps une autre association cinéphile, « Fewos » qui aujourd’hui est hébergée dans les locaux de la Guest’s house Packit au Rond Point Emma Ventura.
Cinéma
14°N 61°W – CiNémAtYpic!

Le mardi 01 juillet 2014 à 20h
Sao Paulo, Sociedade Anonima
cinéaste brésilien (São Paulo 1936 – id. 1976).
Cinéma
Tchok En Doc : « Retour au Cahier » & « Marcel Manville, d’homme à hommes » en juillet 2014
La sélection 2014 se clôture avec un mois « Spéciales sœurs KANOR » !! Un duo prolifique que nous explorons à travers 5 de leurs documentaires et fictions.
Véronique Kanor Photographe, réalisatrice et poète originaire de la Martinique, nourrit depuis dix ans une œuvre précieuse où, entre révoltes et rêveries, les mots donnent à voir et les images à s’émouvoir. » Je suis une réalisatrice qui fuit le didactique ou l’encyclopédique. Je cherche un climat, à faire surgir le mouvement d’une vie. Lorsque vous regardez un tableau, vous voyez d’abord le trait d’un peintre. Puis, vous découvrez les éléments que présentent la toile et ceux qu’elle ne fait que suggérer. Ma toile à moi est faite de questions, de suspension. Je m’attarde là où d’autres bifurquent pour suivre le panneau « toutes directions ».[Source France-Antilles Martinique]
Fabienne Kanor est originaire de la Martinique. Après des études supérieures en littérature comparée et en sémiologie, elle se lance dans le journalisme, portant plusieurs casquettes à diverses adresses (reporter à Radio France International, à Canal France International, journaliste à Nova et à France 3).
Cinéma
Madiana : les séances en V.O. jusqu’au 03 juillet 2014
Voir la programmation.
THE ROVER
Réalisé par David Michôd
Avec Guy Pearce, Robert Pattinson, Scoot McNairy
STATES OF GRACE
Destin Cretton
Avec : Brie Larson, John Gallagher Jr., Kaitlyn Dever
Genre :Drame
Nationalité : Américain
NIGHT MOVES
Réalisé par Kelly Reichardt
Avec :Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard plus
Genre :Drame , Thriller
Nationalité :Américain
JOE
Réalisé par David Gordon Green
Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler plus
Genre Drame
Nationalité Américain.
Cinéma
« The homesman » : aimer les femmes… à la folie ?
Attention, film désormais en VF ! Madiana
— Par Roland Sabra —
The Homesman est une adaptation cinématographique qui devait être à l’origine réalisée par Paul Newman, qui en avait acquis les droits bien avant que le roman ne sorte en librairie et ne connaisse un succès couronné par deux prix prestigieux, le Western Writers of America’s Spur Award et le Western Heritage Association’s Wrangler Award. Traduit une première fois en français sous le titre « Le Charlot des Damnés » il fait l’objet d’une nouvelle traduction en gardant son nom d’origine (HOMESMAN aux Éditions Gallmeister ). C’est la septième fois qu’un roman de l’écrivain Glendon Swarthout est porté à l’écran.
Nébraska, au milieu du 19ème siècle, trois femmes, épuisées par des conditions d’existence d’une extrême précarité, plongent dans la folie⋅ Elles sont confiées à Mary Bee Cuddy ( Hilary Swank), une pionnière ayant un tempérament de « pot de fer », « autoritaire » afin qu’elle les ramène vers l’Est, en Iowa afin d’être rapatrier dans leurs familles⋅ « Rapatrieur » serait sans doute le néologisme le plus approprié pour traduire « Homesman ».
Cinéma
The Rover : dévastateur et bouleversant !
— Par Aurélien Allin —
Le 30 juin 19 h Madiana
Trois ans après ANIMAL KINGDOM, Michôd confirme la puissance de son cinéma avec ce ROVER pesant, dévastateur et bouleversant.
« Vous devez y tenir à cette voiture. C’est fou de s’énerver pour si peu », dit une femme au Vagabond (Guy Pearce) qui, depuis qu’un gang a volé son véhicule, n’a plus qu’une idée : retrouver les malfrats et récupérer son bien. THE ROVER conte la mission absurde d’un homme dénué de toute émotion perceptible. Pourtant, David Michôd, qui avait déjà démontré son talent pour la dissection de la complexité humaine dans ANIMAL KINGDOM, va mener le spectateur vers la compréhension de cet homme insondable. Il l’oppose à Rey (Robert Pattinson), membre du gang que le Vagabond va utiliser pour retrouver sa bagnole. Quand l’un, idiot du village, affirme sa foi en Dieu, l’autre lui rétorque : « Dieu t’a laissé avec moi qui n’en a rien à foutre de toi ». Quand le Vagabond fait montre d’un pragmatisme clinique, l’autre affirme : « Y a pas besoin d’une raison pour tout ».
Cinéma
« Le procès de Viviane Amsalem », un divorce à l’israélienne
— Par Corinne Renou-Nativel —
La magnifique Ronit Elkabetz incarne Viviane, qui tente d’obtenir devant un tribunal de rabbins, en Israël, le divorce que lui refuse depuis des années son mari, en toute légalité.
Depuis trois ans et demi, elle demande le divorce. Depuis trois ans et demi, il refuse. Mariée à 15 ans, Viviane a quitté Elisha après trois décennies de vie commune. Installée chez son frère depuis plusieurs années, elle continue d’exercer son métier de coiffeuse et de préparer les repas de son mari et de ses enfants, que sa belle-sœur leur apporte. Seul le divorce lui permettrait d’obtenir une vraie liberté.
Cinéma
« Triple alliance » : trois femmes et un navet!
Prenant sans doute prétexte de l’imminence des vacances, certains films semblent vouloir s’affranchir de la plus élémentaire envie de captiver le spectateur. Si quelques réalisateurs français se sont fait une spécialité de ce genre cinématographique estival, Hollywood n’est pas en reste, ainsi que le démontre Triple alliance, le nouveau film de Nick Cassavetes.
Inutile, bien évidemment, de chercher noise à ce réalisateur américain en raison de son patronyme illustre. Depuis longtemps, la génétique nous a appris quelle part d’acquis pouvait interférer dans le génie créateur d’un individu. Pour le dire autrement, être le fils de John Cassavetes et de Gena Rowlands n’implique pas forcément que l’on doive se situer au niveau, disons, d’Une femme sous influence.
Cinéma
Tchok en Doc : le cinéma autrement !
« Amours aveugles » un film de Juraj Lehotsky
— Par Roland Sabra —
Née en 2008, l’association Tchok en Doc organise depuis une quinzaine d’années l’événement cinématographique, le Mois du Documentaire. Mise en lumière de films rares ou inédits, hommages à des réalisateurs, rencontres, avant-premières, débats, expositions et concerts sont organisés pour mettre en valeur un « cinéma du réel » explique la page d’accueil du site. Si l’association fonctionne plutôt en réseau fermé, c’est qu’elle n’est pas très douée pour la communication. Comme beaucoup d’associations elle n’a pas de service de presse attitré et elle repose sur le bénévolat. Le canal de circulation des informations est le bouche-à-oreille. Serait-on dans le monde du même celui de l’auto-référentialité, peu enclin, par définition à s’ouvrir à l’hétérogène, à l’altérité? Pas vraiment. Ouverte à tous Tchok En doc accueille chaleureusement les nouveaux venus comme nous en avons fait l’expérience il y a peu lors de la projection de « Slepe lasky», un documentaire slovaque de Juraj Lehotský que l’on peut traduire sous le nom « Amours aveugles »⋅⋅
Le lieu de la projection se situe dans la Packit’s guest house à For-de France au 142 bld de la Pointe des Nègres tout près du Rond Point Emma Ventura⋅ L’entrée est libre et l’on peut moyennant deux euros prendre un verre avant ou après la séance⋅ « Féwòs, amène ton coussin » est le principe qui règle la soirée.
Cinéma
« Maps to the Stars » de Cronenberg flingue magistralement Hollywood
— Par Jacky Bornet —
Les 25 et 26 juin 2014 à 19h. Madiana
Après l’accueil mitigé de « Cosmopolis » il y a deux ans en compétition, David Cronenberg revient en grande forme avec « Maps to the Stars », violent pamphlet contre la starification à Hollywood, nanti d’une belle distribution : Julianne Moore, Robert Pattinson, John Cusack, Mia Wasikowska. Un bûcher des vanités au sens propre du terme…
Synopsis : A Hollywood, se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star; son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice. Complètent le tableau : Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité.Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ⋅ La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchainement des pulsions et l’odeur du sang⋅
Fantômes
Il est bien loin le temps où David Cronenberg touchait un groupuscule de fans de films fantastiques, avec lesquels il a pris le large, suite à une reconnaissance critique de plus en plus importante.
Cinéma
Tom à la ferme, une certaine image du Québec
Par Selim Lander – Quelques mots en plus de l’article magistral de Roland Sabra, pour un film qui mérite tous les éloges.
Adapté d’une pièce de théâtre, Tom à la ferme est un film de Xavier Dolan sorti en 2012, juste après Lawrence Anyways que les Martiniquais ont pu voir naguère à l’Atrium. Mais Tom à la ferme est tourné dans un Québec rural, avec des champs à perte de vue, une pâle lumière, et tandis que le premier film était une comédie douce-amère, le second montre une violence qui fait d’autant plus mal qu’elle est celle d’un malade rejeté par tous. Francis est un jeune fermier habité par un sentiment de puissance pathologique qui l’empêche d’exprimer ses désirs autrement que par l’intimidation et les coups. En face, Tom est le citadin branché, homo, qui s’est rendu à la ferme pour l’enterrement de son amant, le frère de Francis, qui avait coupé les ponts avec sa famille Tom débarque donc en milieu inconnu Il est d’abord accueilli par la mère, Agathe, un personnage à la normalité fragile, puis par Francis qui se montre tout de suite brutal
Le film se concentre sur ces trois personnages, les autres n’étant là que pour éclairer la personnalité des deux frères Son amant n’était pas le pur amour que pleure Tom ° Quant à Francis, son machisme dissimule une homosexualité latente qui fascine Tom et l’incite à rester à la ferme plus que de raison.
Cinéma
«Tom à la ferme» un thriller sado-maso, glaçant et jouissif, parfaitement maîtrisé.
— Par Roland Sabra —
Depuis « J’ai tué ma mère », « Amours imaginaires, « Laurence anyways » Xavier Dolan confirme à chaque film qu’il est en train de construire une œuvre cinématographique magistrale. A 25 ans, le jeune prodige québecois livre avec « Tom à la ferme » un thriller sado-maso d’une facture hitchcockienne à couper le souffle.
Tom arrive dans un famille de rednekcs pour enterrer son amant, sauf que personne ne le connaît, et qu’ a fortiori nul n’a la moindre idée de la nature de son attachement à Guillaume. Seul le frère, Francis, une brute épaisse, homophobe plutôt psychopathe, a deviné. Contraint par lui à sauver les apparences Tom doit raconter à la mère ( Agathe) que son fils, Guillaume donc, avait une petite amie, Sarah. Dès lors, entre Tom et Francis, une relation poisseuse, perverse, construite de non-dits, de manipulations, de mensonges, de violence, de désirs inassignables à peine refoulés, va se déployer avec un suspense irrespirable et fleurir dans une esthétique « queer » et baroque pleinement assumée.
Cinéma
« Real » : allégorie et métaphore du dessaisissement de l’être
— par Roland Sabra —
Que peut-on connaître au delà de ce qui nous est donné ? Atsumi, est une mangaka, une dessinatrice talentueuse de mangas. A la suite d’une tentative de suicide elle se trouve plongée dans un coma profond. Son compagnon, Koiki va se joindre à un programme médical novateur permettant une mise en relation, une prise contact de cerveau à cerveau pour la faire revenir pleinement parmi les vivants. Mais voilà que l’expérience se brouille. Quel esprit pénètre l’autre ?
Kiyoshi Kurosawa livre une fable fantastique, élégante et stylisée de fantômes japonnais pour nous questionner sur notre rapport à la réalité à une époque de mutations technologiques, véritables chevaux de Troie de l’expansion d’un imaginaire triomphant. La frontière est fragile, elle laisse passer les « Zombies philosophiques », ces spectres dessinés comme des figures de jeux vidéo, qu’Atsumi déploie et que Koiki croise dans ses voyages aux confins infinis et secrets de ce chemin vers l’autre.
Cinéma
Melaza : une révolution sucrière privée de saveur
— Par Myriam Barthélémy —
Melaza est le 1er long métrage de Carlos Lechuga, jeune réalisateur cubain. Ce dernier nous dépeint avec une réelle authenticité ce qu’est Cuba aujourd’hui. Le film nous plonge directement dans la vie d’un jeune couple Aldo et Monica qui vit tranquillement dans un petit village du nom de Melaza, où le temps semble s’être arrêté. Elle, veille tous les jours sur une usine de sucre désaffectée du village et son compagnon Aldo est instituteur et doit s’efforcer de travailler dans des conditions d’une extrême précarité, à commencer par l’enseignement de la natation dans une piscine sans eau.
Le couple vit entouré de la fille de Monica et de sa mère sur fauteuil roulant, dans une impécuniosité permanente, comme c’est le cas de nombreux cubains. Pour tenter de «joindre les 2 bouts » ils louent leur lieu de vie pour quelques pesos à un couple illégitime.
Arts de la scène, Cinéma
« Black Coal » de Diao Yinan : un polar à l’encre de Chine
— Par Alexis Campion —
Le film, primé à Berlin, orchestre une plongée fascinante dans une modernité insaisissable.
Ours d’or (meilleur film) et d’argent (meilleur acteur) au festival de Berlin cette année, Black Coal part d’un fait divers sordide : la découverte des membres épars d’un même corps, dans des carrières minières aux quatre coins de la Mandchourie. Observé avec une patience dérangeante mais pas vaine, cet événement nous installe d’emblée dans les deux dimensions qui font la grandeur de ce film remarquable.
« Aucune histoire n’est jamais fictionnelle »
Car si d’une part on entre dans le regard de l’inspecteur Zhang, celui qui va mener cette enquête contre vents et marées, parfois au péril de sa vie, de l’autre on ne lâche jamais la vision du cinéaste Diao Yinan sur la Chine d’aujourd’hui, épatante quand elle se fait tout à la fois sociale, documentaire et clairement artistique.
Cinéma
Le chien et le moineau, héros de cinéma
Par Selim Lander
Adieu au langage
Dans le dernier film de Jean-Luc Godard (1), l’humanité n’a plus de ressort. Nous sommes en Suisse, souvent dans des paysages magnifiques de lac et de forêt, en automne ou en hiver. Les personnages sur l’écran semblent débarrassés des soucis matériels, leurs voitures sont cossues, leurs appartements confortables. Mais c’est le vide surtout qui remplit – si l’on peut dire – leurs journées, l’attente, des conversations décousues, vite interrompues. La prospérité, recherchée comme un graal par ceux qui en sont dépourvus, apparaît finalement dépourvue de sens. Parmi les nombreux aphorismes qui parsèment le film, empruntés à des auteurs célèbres mentionnés dans le générique de fin (les lettrés reconnaîtront ce qui revient à qui), il en est un qui paraît particulièrement significatif à cet égard : « Il n’a pas voulu, ou pas su, faire de nous des humbles ; alors Il a fait de nous des humiliés » (Il, c’est Dieu, évidemment). Philosophie de quatre sous, sans doute – car si l’humiliation des uns n’est, hélas, que trop réelle, elle a pour contrepartie l’immodestie et la gloriole des autres –, néanmoins utile pour comprendre l’état d’esprit de Godard aujourd’hui.
Arts Plastiques, Cinéma
14°N 61°W – CiNémAtYpic!

Prochain rdv: mardi 17.06.2014
Meteorango Kid, Herói Galático (1969), est un film plein de symboles.. Il peut provoquer l’étonnement, le rire et le dégoût et parler de choses un peu plus graves..
Le mouvement underground du cinéma de Bahia à la fin des années 60 a révélé beaucoup de réalisateurs intéressants. André Luiz Oliveira était l’un d’eux. Diplômé de l’école de cinéma UFBA, André est rejoint par les acteurs marginaux du théâtre, du cinéma d’avant-garde et par Novo Baianos (groupe de rock) avec qui il va réaliser un film au sujet de la révolte de la jeunesse de la classe moyenne.
Au centre de tout cela, Lula (Luiz Antônio Martins), un étudiant d’université, le jour de son anniversaire.
Arts de la scène, Cinéma
« Les chiens errants » : la tranquille beauté de la mort
Un film immense aux limites de l'insoutenable.
— Par Roland Sabra —
Immobile… L’immobilité, ça dérange le siècle.
C’est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps.
Léo Ferré « Il n’y a plus rien »
Il est des films comme des rencontres improbables. Ce soir là, dans la salle n°3 de Madiana, il y avait, au début de la séance, une douzaine de personnes tout au plus. A la fin de la projection les effectifs avaient fondu de moitié. Et pourtant !
Rares sont les moments de cinéma d’une telle intensité. Un long film, sans dialogue, avec une succession de plans fixes, avec pour seuls mouvements les battements de cils d’un homme perdu sous la pluie, le tremblement d’un panneau publicitaire tenu à bout de bras dans la violence du vent, un geste de la main, maintes fois répétées pour remettre en place une chevelure, la contemplation fascinée d’un paysage de ruines illuminées par un soleil nocturne…
Et le spectateur figé dans l’éternité de l’instant, à son cœur défendant, voit convoquer ses monologues intérieurs, ses pensées intimes, ses combats sans cesse oubliés et sans cesse devant lui.