Catégorie : Cinéma

« Dégradé », une fiction qui témoigne de son temps

— par Janine Bailly —

Degrade-WTournée sans grands moyens dans la banlieue d’Amman en Jordanie, par les jumeaux Arab et Tarzan Abu-Nasser qui vivent là en exil depuis cinq ans, présentée à Cannes en compétition à la Semaine de la Critique, cette noire comédie nous aide à découvrir, de la vie à Gaza, autre chose que ce qui nous en est ordinairement montré au cinéma, à savoir le conflit israélo-palestinien.

Pour mieux entrer dans l’histoire, écoutons ce que les frères cinéastes ont à nous dire : « Nous sommes partis d’un fait divers qui a fait parler de lui en 2017, l’opération “Libérez le lion“, une intervention militaire du gouvernement islamiste en place, le Hamas, contre une des familles armées les plus influentes de Gaza. Cette famille avait volé le lion du zoo et l’exhibait afin de montrer son pouvoir et son insoumission. Le Hamas décida alors de la neutraliser en utilisant le lion comme prétexte. L’opération se termina dans un bain de sang. De notre côté, nous avons imaginé, en face de la maison de cette famille, un petit salon de coiffure dans lequel se déroulerait l’intégralité du film, autour d’une douzaine de femmes qui s’y retrouveraient coincées, attendant la fin de l’affrontement ».

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« Saint Amour »: une ode au vin

V.O. Madiana Jeudi 21 et Lundi 25 Avril 2016 à 19h30

saint-amourSynopsis
Tous les ans, Bruno fait la route des vins… sans quitter le salon de l’Agriculture ! Mais cette année, son père, Jean, venu y présenter son taureau champion Nabuchodonosor, décide sur un coup de tête de l’emmener faire une vraie route des vins afin de se rapprocher de lui. Et s’ils trinquent au Saint-Amour, ils trinqueront bien vite aussi à l’amour tout court en compagnie de Mike, le jeune chauffeur de taxi embarqué à l’improviste dans cette tournée à hauts risques entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur périple…

Entretien avec les réalisateurs Benoît DelépineGustave Kerven

COMMENT EST NÉ SAINT AMOUR ?

Benoît Delépine : Il a une genèse un peu particulière. Il y a quatre ou cinq ans, on avait eu l’envie de faire un film un peu comme un tour de force, entièrement situé au Salon de l’Agriculture, qu’on aurait tourné en quelques jours. La route des vins, on la faisait à l’intérieur du salon… L’histoire était déjà structurée par une relation père-fils : on avait contacté le comédien Jean-Roger Milo pour jouer le père, et on pensait à Grégory Gadebois pour le fils.

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« Rose et le soldat » : à partir d’une histoire vraie

rose_&_le_soldatLe film « Rose et le soldat » tourné en Martinique par le guadeloupéen Jean-Claude Barny sur est diffusé sur France 2 le 20 avril à 20h50.

Synopsis :
La Martinique en 1942. Rose, jeune institutrice, est révoquée par le régime vichyste de l’amiral Robert. Révoltée, affamée par le blocus britannique, elle cherche à partir avec les dissidents, ces jeunes rebelles qui tentent au péril de leur vie, de fuir en bateau vers les îles anglaises. Mais un sous-marin allemand débarque un officier gravement blessé, le lieutenant von dem Borne, protégé par les autorités françaises… Rose rencontre à ce moment-là un capitaine de la marine, proche de l’amiral, qui tombe amoureux d’elle et sauve son frère… Leur passion pourra t elle surmonter les obstacles que la guerre et les ségrégations raciales mettent sur leur chemin ? Une étrange confrontation entre l’officier Allemand, le capitaine de la marine française et la jeune femme révoltée débute alors…

« Rose et le soldat », un téléfilm inspiré d’une histoire vraie.

Avec : Zita Hanrot , meilleur espoir féminin au César 2016, Fred Testot, Pascal Legitimus, Jocelyne Beroard, Jean-Michel Martial, Yan Gaël, Sandrine Salyères, Stanley Nourel.

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« Truth » le prix de la vérité

— Par Guy Gabriel —

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Truth de James Vanderbilt; drame américain, avec Cate Blanchett, Robert Redford,Dennis Quaid…Etats-Unis
Nous sommes en septembre 2004, Dan Rather, présentateur vedette CBS et sa productrice Mary Mapes sont au cœur d’une polémique, après la diffusion d’un reportage dans leur émission 60 Minutes Wednesday, mettant en cause G.W.Bush, qui, semble-t’il, aurait essayé d’échapper à ses obligations militaires, entre 1968 et 1974 ; ce dernier aurait bénéficié d’appuis familiaux et politiques pour échapper à la guerre du Vietnam. Cette affaire pourrait porter préjudice à la suite des événement, car nous sommes également à la veille de l’élection présidentielle de 2004. Curieusement, peu après, l’opinion publique et les médias mettent en doute les documents-clés de l’affaire, qui pourraient être des faux crées par Microsoft.

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« Le trésor » un film de Corneliu Porumboiu

V.O. Madiana le mercredi 20 et le Vendredi 29 Avril à 19h30

le_tresorSynopsis
À Bucarest, Costi est un jeune père de famille accompli. Le soir, il aime lire les aventures de Robin des Bois à son fils de 6 ans pour l’aider à s’endormir. Un jour, son voisin lui confie qu’il est certain qu’un trésor est enterré dans le jardin de ses grands-parents ! Et si Costi accepte de louer un détecteur de métaux et de l’accompagner pendant une journée, il serait prêt à partager le butin avec lui. D’abord sceptique, et en dépit de tous les obstacles, Costi se laisse finalement entraîner dans l’aventure…

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Entretien avec Corneliu Poromboiu

Quel fut le point de départ du film ?
Initialement, j’avais le projet de faire un documentaire sur un ami acteur et réalisateur, Adrian Purcarescu, qui n’a jamais pu terminer son film entamé il y a 10 ans, faute de financement. J’ai donc filmé une interview de lui où il me racontait les séquences manquantes de son film. Je pensais qu’ensemble, nous allions réussir à compléter ce film inachevé, mais je n’étais pas satisfait du résultat.

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« Fatima » César 2016 du meilleur film

V.O. Madiana le Jeudi 28 Avril à 19h30

fatima— Par Guy Gabriel —

Réalisateur : Faucon Philippe ; avec Zita Hanrot, Soria Zeroual, Kenza Noah Aïche Genre : Drame Nationalité : Français Durée : 1h29mn Festival : Festival de Cannes 2015
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Inspiré des textes autobiographiques « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher seule », écrits par la vraie Fatima (Elayouri), le film de Philippe Faucon est un superbe portrait de femme, une femme marocaine, face à la dure réalité de l’intégration, à la violence de la situation, une situation qu’elle tente de gérer au mieux.

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« Dégradé » de Arab et Tarzan Nasser

V.O. Madiana Mardi 26 Avril à 19h30

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Le film est présenté en Compétition à la Semaine de la Critique.
Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Gaza et le Hamas décide de lui régler son compte ! Prises au piège par l’affrontement armé, treize femmes se retrouvent coincées dans le petit salon de coiffure de Christine. Ce lieu de détente devenu survolté le temps d’un après-midi va voir se confronter des personnalités étonnantes et hautes en couleur, de tous âges et de toutes catégories sociales…

2015 • Long-métrage de fiction • 110 min. scénario Arab et Tarzan Nasser • réalisateurs Arab et Tarzan Nasser • chef opérateur Eric Devin • ingénieur du son Baha’a Otman • chef décorateur Tarzan Abunasser, Arab Abunasser • montage Sophie Reine, Eyas Salman • musique originale Benjamin Grospiron

Lire ci-dessous l’entretien avec les réalisateurs

Avec (par ordre d’apparition) : Tarzan Nasser, Maisa Abdelhadi, Nelly Abou Sharaf, Hiam Abbass, Manal Awad, Mirna Sakhla, Wedad Al Naser, Dina Shebar, Victoria Balitska, Reem Talhami, Huda Imam, Raneem Al Daoud, Samira Al Aseer, Raya Al Khateeb.

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FIFP : 13ème édition

festival_panafrikain-2016_bLe Festival International du film Panafricain (nommé également FIFP) a vu le jour en 2004, sous la direction de Basile Ngangue Ebelle. Ce festival annuel se déroulant sur cinq jours, a traditionnellement lieu avant le Festival de Cannes.

Avec le salon consacré à la culture panafricaine qui l’accompagne il se présente comme une plate-forme d’exposition du cinéma et de ses métiers, des arts et des savoirs-faire, mais également de l’innovation, de la culture (la musique, la photo, la beauté, l’esthétique, la mode, le livre…) et de l’événementiel.

Cette 13e édition rend hommage à l’actrice congolaise Laurentine Milebo(1), à l’acteur franco-ivoirien Sidiki Bakaba(2) et au comédien et scénariste burkinabé André Bougouma(3).

Au programme, plus de 50 films : des courts et longs métrages, des animations et des documentaires, des romances, des comédies et des drames, de nombreuses avant-premières. Les meilleures œuvres concourent pour le Dikalo Award*.


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Rosalie Blum

—- Par Guy Gabriel —

rosa_blum.jpgA Madiana. Rosalie BLUM : film français de Julien Rappeneau Avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone,

Genre Comédie ;film français ; 1h35

Vincent Machot mène une vie sans histoire, presque tristounette ;en effet,il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents… Il croise par hasard Rosalie Blum épicière de son état, une femme mystérieuse et solitaire, qu’il est convaincu d’avoir déjà rencontrée. Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l’espoir d’en savoir plus. Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants. Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer…

     Julien Rappeneau nous propose une drôle d’histoire de filatures, sous forme de comédie gigogne pleine de surprises ; on découvre le personnage de Vincent Machot (Kyan Khojandi) dont la vie se partage, entre le salon de coiffure familial qu’il a repris et une mère tyrannique et acariâtre qui le harcèle (Anémone) Il se met à suivre cette femme énigmatique sans bien savoir pourquoi mais se prend très vite au jeu.

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Films d’Extrême-Orient (mars 2016)

— Par Selim Lander —

The assassinBelle moisson de films d’Extrême-Orient au mois de mars dans le cadre du partenariat entre Tropiques-Atrium et les cinémas Madiana.

Deux films de cape et d’épée heureusement atypiques : A Touch of Zen de King Hu (Hong-Kong, 1971) en noir et blanc, qui commence bien en racontant la vie bien tranquille d’un écrivain et peintre public, avant de sombrer dans les batailles invraisemblables où les méchants sont sûrs de perdre et les bons de gagner, quel que soit leurs nombres respectifs. Le second, The Assassin, de Hou Hsiao-Hsien (Taïwan) dont le titre pouvait faire craindre le pire mais qui se révèle une merveille de préciosité –  la beauté presqu’écrasante des paysages, la somptuosité des costumes et des coiffures, le raffinement des matières et des manières, les dialogues réduits à presque rien, les inévitables bagarres transformées en quelques duels stylisés entre des personnages complices qui se défient sans faire couler le sang.

Quatre films japonais : Une femme dans la tourmente de Mikio Naruse (1964), en noir et blanc : l’histoire d’une jeune veuve de guerre qui s’est dévouée pour remonter la boutique de la belle-famille et la faire prospérer, élever son jeune beau-frère.

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« Au temps des isles à sucre » de Patrick Baucelin : parmi les 26 meilleurs documentaires du monde entier!

au_temps_des_iles_a_sucreLe cinéaste martiniquais, Patrick Baucelin, a présenté son dernier film des Caraïbes intitulé « Au temps des isles à sucre »

Les quarante minutes du documentaire dépeignent les diverses plantations de sucre qui existaient dans les Caraïbes au temps de l’esclavage, ainsi que la vie des esclaves sur les plantations.

Ce film, qui a été présenté à Roseau au bureau du Comité  du Festival de la Dominique  le mardi 29 Mars 2016, fait partie d’un ensemble que Patrick Baucelin consacre à la Caraïbe.

Prenant la parole lors du lancement du film, Patrick Baucelin il a déclaré:  » «Mon travail ne se fait pas dans une optique commerciale parce que je pense que cela est très important pour les jeunes et les gens des Caraïbes en général et dans le monde de connaître l’histoire« .

Et c’est avec une certaine fierté justifié qu’il ajoute : « Ce documentaire a été nominé au Festival du film de New York et a nommé à Hollywood comme l’un des 26 meilleurs documentaires du monde entier. »

Le documentaire rappelle que les Portugais ont établi plusieurs usines à sucre dans la CaraIbe et présente les différents moulins à sucre, moulins à vent qui existaient autrefois, notamment à la Barbade,  Saint-Kitts, St Croix, Antigua, Guadeloupe, Marie Galante, et un moulin à eau en Dominique.

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A perfect day : engagé et jubilatoire

— Par Guy Gabriel —

a_perfect_dayA perfect day (Un jour comme un autre) », film de Fernando Leon de Aranoa, avec : Tim Robbins, Benicio Del Toro, Olga Kurylenko, Mélanie Thierry, Fedja Stukan, Comédie dramatique ; film espagnol Durée : 1h46min Festival : Festival de Cannes 2015

Nous sommes en1995. La guerre en Bosnie touche à sa fin. Les casques bleus préparent leur retrait et celui des aides humanitaires. Il ne reste qu’un jour aux quatre membres d’une ONG pour extraire un cadavre qui stagne au fond d’un puits et empêche toute une région d’avoir accès à l’eau potable. Problème : le macchabée est obèse. La mission, banale, vire au périple ubuesque ; on va suivre les péripétie d’un groupe d’humanitaires en mission dans cette zone en guerre : Sophie, nouvelle recrue, veut absolument aider ; Mambru, désabusé, veut juste rentrer chez lui ; Katya, voulait Mambru ; Damir veut que le conflit se termine ; et B ne sait pas ce qu’il veut, des personnages aux motivations, en apparence, divergents, mais qui se retrouvent devant les problèmes que pose l’après-guerre

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Les Ogres, tambour battant

— Par Alexis Campion —

les_ogresUn film très vivant avec l’énergie débordante du théâtre itinérant et de la famille Fehner.

« Je voulais être cohérente pour parler de gens qui mélangent famille, travail, amour, amitié. Dans cette histoire où l’on ne cesse d’abolir les frontières, il fallait qu’on soit tous un peu funambules… » Remarquée pour son premier long métrage, Qu’un seul tienne et les autres suivront, Léa Fehner a relevé un pari fou mais essentiel pour accomplir son deuxième opus, Les Ogres : celui de faire jouer sa propre famille dans une histoire purement fictive mais dont chaque péripétie rappelle furieusement leur vraie vie de saltimbanques. Ses parents, François Fehner et Marion Bouvarel, sa sœur Inès, ses neveux et d’autres de ses proches vivent en effet à l’année au rythme de l’Agit, la compagnie de théâtre itinérant au sein de laquelle, du côté de Toulouse, la cinéaste a grandi et forgé son regard sur le monde…
Appétit de vivre

Portée sur l’écriture plutôt que sur l’art dramatique (« Je suis piètre comédienne »), Léa Fehner déborde de souvenirs de cet univers dont elle s’est échappée pour choisir le cinéma.

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Dieumerci

— Par Guy Gabriel —

dieumerci_affDIEUMERCI film français de Lucien Jean-Baptiste

Avec Lucien Jean-Baptiste, Baptiste Lecaplain, Delphine Théodore, Jean-François Balmer, Firmine Richard, Michel Jonaz; Genre Comédie

À sa sortie de prison, Dieumerci, 44 ans, décide de changer de vie et de suivre son rêve : devenir comédien. Pour y arriver, il s’inscrit à des cours de théâtre qu’il finance par des missions d’intérim. Mais il n’est pas au bout de ses peines. Son binôme Clément, 22 ans, lui est opposé en tout. Dieumerci va devoir composer avec ce petit « emmerdeur ». Il l’accueille dans sa vie précaire faite d’une modeste chambre d’hôtel et de chantiers. Au fil des galères et des répétitions, nos deux héros vont apprendre à se connaître et s’épauler pour tenter d’atteindre l’inaccessible étoile.
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Avec DieuMerci Lucien Jean-Baptiste continue de poser un regard (bienveillant et lucide) sur ceux que la vie semble ne pas vouloir aider, mais qui sont animés par une foi inébranlable.
Ici, il nous propose les péripéties que devra vivre un ex-taulard pour réaliser son rêve de gosse, devenir comédien, alors qu’il a 44 ans, donc plus très jeune.

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FATIMA : César du meilleur film 2016

 V.O. Madiana Le Mardi 19 et le Jeudi 28 Avril à 19h30

fatima— Par Guy Gabriel —

Réalisateur : Faucon Philippe ; avec Zita Hanrot, Soria Zeroual, Kenza Noah Aïche Genre : Drame Nationalité : Français Durée : 1h29mn Festival : Festival de Cannes 2015
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Inspiré des textes autobiographiques « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher seule », écrits par la vraie Fatima (Elayouri), le film de Philippe Faucon est un superbe portrait de femme, une femme marocaine, face à la dure réalité de l’intégration, à la violence de la situation, une situation qu’elle tente de gérer au mieux.

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Moi Pirandello, théâtre et cinéma

— Par Selim Lander —

Moi PirandelloJean-Claude Berutti et sa compagnie présentent des miscellanées piochées dans l’œuvre de Pirandello (sur le bien-fondé ou non d’une telle démarche, voir l’article de Roland Sabra). Le comédien Christian Crahay fait une première apparition dans le rôle du metteur en scène-bateleur chargé de « vendre » le spectacle au public, un prologue qui n’a pas semblé indispensable, sonnant même un peu faux, impression confirmée par les deux premières scènes dans lesquelles ce même comédien est distribué à contre-emploi, l’habit de séducteur n’étant pas, à l’évidence, celui qui lui convient le mieux. Par contre, et fort heureusement, sa partenaire canadienne, Nicole Oliver, a déployé dans ces mêmes scènes toutes les ressources de son art, une vraie démonstration de ce que peut faire une comédienne de sa voix, de son corps. Peut-être d’aucuns auront-ils pensé qu’elle en faisait parfois un peu trop, mais, comme cela nous est précisé à la fin de ces deux mêmes scènes, c’était « fait exprès » ! Il s’agissait de jouer à l’ancienne, à la manière du boulevard, bref comme il ne serait pas « convenable » de jouer de nos jours.

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Un certain regard… sur les films de février

Taxi Téhéran— Par Selim Lander —

Un mois presque entièrement consacré au cinéma iranien avec quatre des cinq films présentés. On a suffisamment de souvenirs enthousiastes de ce cinéma – à commencer par Une séparation – pour apprécier l’occasion qui nous est donnée d’entrer davantage dans les productions d’un pays qui se caractérise à la fois par le nombre de réalisateurs talentueux et la présence d’une censure tatillonne. Ceci explique que certains de ces réalisateurs aient choisi l’exil, faute de pouvoir s’exprimer librement chez eux. D’autres, comme Jafar Panahi préfèrent demeurer dans le pays qui nourrit leur inspiration, quitte à filmer dans des conditions précaires et à ne pas être diffusés en Iran.

Le Président, de Mohsen Makhmalbaf, a été, pour sa part, entièrement filmé à l’étranger, en Géorgie. C’est une fable qui vaudrait pour n’importe quelle dictature, et – pourquoi pas ? – celle qui sévit en Iran. Le film qui raconte l’odyssée du dictateur en fuite avec son petit-fils élevé comme une marionnette militaire, n’est pas parfaitement réussi. Quelques scènes fortes ne suffisent pas pour excuser des longueurs (le film dure deux heures) et une désinvolture frisant l’amateurisme.

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« Spotlight » de Tom McCarthy Oscar du meilleur film 2016 !

spotlightOSCARS – Le film « Spotlight » de Tom McCarthy, qu’un public restreint a pu voir à Madiana il y a peu, a reçu l’Oscar du meilleur film dans la nuit de dimanche à lundi. Au moment de son discours de remerciement, le producteur du film, Michael Sugar, en a profité pour faire passer un message à l’endroit du Pape François.

Lire : « Spotlight » : une enquête fascinante! — Par Guy Gabriel —

C’est que « Spotlight » raconte la rédaction d’une enquête par une équipe de reporters du Boston Globe, qui, en 2001, a dévoilé un scandale impliquant des prêtres pédophiles couverts par l’Église catholique. Cette équipe de journaliste, Spotlight, avait remporté le prix Pullitzer en 2003.

« Ce film donne la parole aux survivants et cet Oscar apporte une résonance encore plus forte à cette parole, a déclaré Michael Sugar. Nous espérons que cela permettra à la voix des survivants de résonner jusqu’aux portes du Vatican »⋅ Et d’ajouter, à l’adresse du Pape François : « Il est temps que vous protégiez les enfants pour pouvoir leur redonner foi »⋅

Lire  sur Madinin’Art: Spotlight ou l’Église pédophile

« Spotlight », qui met en scène les acteurs Mark Ruffalo, Michael Keaton, Rachel McAdams ou encore Liv Schreiber, a également remporté l’Oscar du meilleur scénario original.

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« Les salles d’art et d’essai maintiennent la diversité culturelle »

— Recueilli par Jean-Claude Raspiengeas (à Pessac) (Infographies  : Laurent Dupuis)

cine_cameraLa cérémonie des Césars, qui … [a eu] lieu vendredi 26 février au soir, récompense le cinéma d’art et d’essai. François Aymé, le nouveau président de la principale association des salles labellisées, directeur du Jean-Eustache, à Pessac (Gironde), fait le point pour La Croix.

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Vous êtes le nouveau président de l’Association nationale des cinémas d’art et d’essai qui fête ses 60 ans. Que représente-t-elle ?
François Aymé : Elle est née en 1955 de la volonté de cinq directeurs de salles parisiennes et de quelques critiques de cinéma pour défendre un cinéma divers et de qualité, au temps de la cinéphilie militante. Aujourd’hui, l’­Afcae représente 95 % de ces salles. La taille et le dynamisme de notre réseau sont sans équivalent en ­Europe.

Combien de films sont classés art et essai ?
F. A. : Plus de la moitié (382 en 2014), soit 57,6 %. Ils représentent 20 % des entrées. Le classement de ces films est effectué par un collège de cent personnes (exploitants, distributeurs, directeurs de festival, critiques, réalisateurs, producteurs) qui votent selon un critère essentiel : la démarche artistique.

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41e Cérémonie de remise de prix des César

 les_cesarLa 41ᵉ cérémonie des César du cinéma, organisée par l’académie des arts et techniques du cinéma, s’est déroulée au théâtre du Châtelet à Paris le 26 février 2016, et a récompensé les films français sortis en 2015. Elle a réservé une belle surprise en sacrant « Fatima » de Philippe Faucon.
Le principal intérêt des César par rapport aux Oscars tient dans son suspense. Et, au terme d’une cérémonie plus plaisante qu’à l’accoutumée, grâce à une excellente Florence Foresti en maîtresse de cérémonie, c’est « Fatima » de Philippe Faucon qui a obtenu le César du meilleur film. Une vraie surprise, même si le film avait précédemment obtenu les César de la meilleure espoir féminin pour Zita Hanrot et pour le scénario adapté.
Gagnants.

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Merci pour ces moments

— Par Dégé —

moments_madrasIl ne pouvait pas exposer mieux ailleurs que dans ce lieu là : Le Vin l’Art et Vous,* derrière chez Azurel, au rond point Canal Cocotte de Ducos ! Un concept de magasin un peu nouveau mais qui nous rappelle un peu nos boutiques d’autrefois où l’on trouvait pain, pacotilles, casseroles, beurre en conserve, boutons de culottes, statues de la vierge, tableau de cerfs bramant dans les forêts de la lointaine Europe…Des nourritures terrestres, esthétiques et autres. Mais là, l’innovation est sobre, si j’ose dire : une galerie d’Art dans une cave à vins.

C’est donc au milieu des caisses de champagne, de rhum, de cidre, d’alcools divers qu’expose ISKIAS*. Il aligne le long des murs des dizaines de petits tableaux joyeux, plein d’humour, de fraîcheur, très colorés, fourmillant souvent de personnages, d’animaux, de détails…pittoresques ! C’est un vrai peintre, à la technique confirmée, à la manière et la thématique un peu vieillotte dans l’âme mais au charme fou. « Encore un petit Pinchon ? » On a envie, en contemplant les toiles, de trinquer avec ses bouteilles de Rhum perchée sur un guéridon de guingois… chaleur accablante, parasol…on rassasie sa soif.

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« Kimbidalé » : le combat contre l’excision en Ethiopie.

25 Février 2016 18h. Médiathèque de Ducos

kimbidale-2Depuis 20 ans, Madina Aidahis et Halima Issé mènent une lutte acharnée pour mettre fin à la pratique de l’excision et de l’infibulation en pays Afar éthiopien.
Chaque jour, elles sillonnent les villages de la région de Gawani pour sensibiliser les habitants aux effets néfastes de ces mutilations. Quelques fillettes sont sauvées grâce à leurs actions sur le terrain. Mais pour les animatrices de l’association Gamissa, c’est encore insuffisant.
A partir de 2005, leur combat prend une dimension internationale. Soutenues, accompagnées par le mouvement féministe français Femmes Solidaires, Madina et Halima réussissent à sauver plus de 850 petites filles et ainsi à faire reculer une tradition vieille de 27 siècles.

A travers ces deux héroïnes, « Kimbidalé » retrace une lutte solidaire menée simultanément en Ethiopie et en France. Ce film, optimiste, prend le parti de montrer la volonté, le courage, la solidarité et l’espoir de ces femmes qui ont fait des mutilations génitales féminines, le combat de et pour leur vie.

Ecrit et réalisé par Emmanuelle Labeau

Durée du film : 51 minutes

Lire: Ces femmes qui se battent contre l’excision

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 L’Union des Femmes de la Martinique et Femmes Solidaires
ont le plaisir de vous inviter aux projections-débats gratuites du film Kimbidalé
en présence de la réalisatrice Emmanuelle Labeau
 

Vendredi 19 Février 2016 à 19h

à La Salle Kaz à Vents au Tropique Atrium de Fort-de-France
 
et

Jeudi 25 Février 2016 à 18H

à la Médiathèque de Ducos

 

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L’Ours d’or 2016 à un documentaire sur les réfugiés à Lampedusa, « Fuocoammare »

berlinale-2016La Berlinale est un festival de cinéma traditionnellement très immergé dans l’actualité politique et la défense des droits de l’Homme. L’an dernier, l’Ours d’or était revenu à « Taxi Téhéran » du cinéaste dissident iranien Jafar Panahi, tourné clandestinement en Iran.

Le Festival de cinéma de Berlin a décerné samedi son Ours d’or à un documentaire sur les réfugiés à Lampedusa, « Fuocoammare« , envoyant un message politique au moment où l’Europe cherche coûte que coûte à réduire l’afflux des migrants.
Ce documentaire italien (« Feu en mer », en français) relate le sort des réfugiés qui débarquent en provenance des côtes d’Afrique du Nord sur l’île italienne de Lampedusa. Brut, sans voix off ni commentaires, « Fuocoammare » raconte en parallèle le quotidien des habitants -en particulier celui d’un jeune garçon, Samuele- et celui de ces milliers de migrants qui y arrivent en bateau dans des conditions catastrophiques et dont beaucoup perdent la vie. « En ce moment, toutes mes pensées vont à tous les gens qui ne sont jamais arrivés à Lampedusa pendant ce voyage de l’espoir » qu’ils avaient entamé, a déclaré le réalisateur, Gianfranco Rosi, après avoir reçu son prix, qu’il a dédié aux « gens de Lampedusa ».

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« L’Oeil du doc »

Mardi 23 février, à 18h45, la BU 

oeil_du_docRencontre-projection avec trois réalisatrices présentes en Martinique pour plusieurs semaines dans le cadre d’une série d’ateliers de sensibilisation au documentaire menés auprès de collégiens, lycéens et de jeunes suivis par la PJJ. Dénommée « L’Oeil du doc », cette opération se propose d’ouvrir l’oeil des jeunes au documentaire.

Chloé Glotin, Véronique Kanor et Claude Bagoë exposent leur démarche avec la force d’un manifeste. « Nous vivons dans une société dominée par l’image. Impossible de faire et de dire le monde sans elle. Pourtant nous n’avons jamais été aussi pauvres d’esprit que depuis que nous sommes pleins aux as d’images ! Certaines sont justes et nécessaires. Beaucoup sont toxiques et rendent ababa (…) ! Cette surabondance a créé du vide. C’est dans cette béance que s’inscrit la démarche de l’œil du doc. Nos ateliers proposent au jeune d’apprendre non seulement à décoder une image mais également à la fabriquer pour que, en passant de consommateur à acteur, il devienne, demain, un citoyen actif et concerné par le monde dans lequel il évolue ».

Au-delà du focus sur l’Oeil du doc proprement dit, la rencontre sera l’occasion d’un échange plus vaste autour du parcours et du travail de création des trois documentaristes, et de leur manière de se saisir de cet art visuel particulier – ce fameux « cinéma du réel » – comme moyen et lieu d’expression, d’engagement, de mémoire.

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